L’ARBRE PLANTE PRES D’UN COURANT D’EAU

 

 

 

 

«Je suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit il le retranche ; et tout sarment qui  porte du fruit, il l’émonde afin qu’il porte encore plus de fruit. Demeurez en moi et je demeurerai en vous. Comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit s’il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez pas non plus, si vous ne demeurez en moi. Je suis le vrai cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire. Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors comme le sarment et il sèche, puis on ramasse les sarments, on les jette au feu et ils brûlent ».  Jean 15:1-6.

  « Il leur dit aussi cette parabole : un homme avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint pour y chercher du fruit et il n’en trouva point. Alors il dit au vigneron : Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier et je n’en trouve point. Coupe-le : pourquoi occupe-t-il la terre inutilement ? Le vigneron lui répondit :  Seigneur, laisse-le encore cette année ; je creuserai tout autour et j’y mettrai du fumier. Peut-être à l’avenir donnera-t-il du fruit ; sinon, tu le couperas » . Luc 13:6-9.

  « Apercevant de loin un figuier qui avait des feuilles, il alla voir s’il y trouverait quelque chose ; et s’en étant approché, il ne trouva que des feuilles, car ce n’était pas la saison des figues. Prenant alors la parole, le Seigneur dit : Que jamais personne ne mange de ton fruit ! Et ses disciples l’entendirent. Le matin, en passant, les disciples virent le figuier séché jusqu’aux racines. Pierre, se rappelant ce qui s’était passé, dit à Jésus : Rabbi, regarde, le figuier que tu as maudit a séché. Jésus prit la parole et leur dit : Ayez foi en Dieu. »  Marc 11:13,14,20-22.

« Tout bon arbre porte de bons fruits, mais le mauvais arbre porte de mauvais fruits. Un bon arbre ne peut porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre porter de bons fruits. Tout arbre qui ne porte pas de bons fruits est coupé et jeté au feu. C’est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez ». Matthieu 7:17-20.

 « Déjà la cognée est mise à la racine des arbres : tout arbre qui ne produit pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu » . Matthieu 3:10.

 « Ce sont des écueils dans vos agapes, faisant impunément bonne chère, se repaissant eux-mêmes ; Ce sont… des arbres d’automne sans fruits, deux fois morts, déracinés » Jude 12.

« Que celui qui est injuste sois encore injuste, que celui qui est souillé se souille encore davantage, et que le juste pratique encore la justice, et que celui qui est saint se sanctifie encore plus. Voici, je viens bientôt et ma rétribution est avec moi pour rendre à chacun selon ses œuvres... Oui, je viens bientôt, amen »  Apocalypse 22:11,12,20

 

 

Lecture proclamée dans de nombreuses villes d’Angleterre et d’Irlande, de même qu’au Danemark, en Suède, en Norvège et en Palestine par John Edgar, Docteur en médecine et professeur à l’université royale de Glasgow en Angleterre et brillant médecin et chirurgien. Edition du groupe des libres étudiants de la Bible. 1934.

Au Roi des rois et au Seigneur des seigneurs. Pour le profit de ses saints consacrés attendant l’adoption des fils de Dieu et à tous ceux qui invoquent le Nom du Seigneur en quelque lieu que ce soit, à la maison de la foi et aussi à la création tout entière qui soupire et souffre, attendant la révélation des fils de Dieu. C’est à eux qu’est consacrée cette œuvre.

« Ainsi, qu’on nous regarde comme des serviteurs de Christ, et des dispensateurs des mystères de Dieu.. » (1 Corinthiens 4:1).

« Parce qu’il nous a été donné de connaître les mystères du royaume des cieux et que cela ne leur a pas été donné » (Matthieu 13:11).

« Le mystère caché de tout temps et dans tous les âges, mais révélé maintenant à ses saints, à qui Dieu a voulu faire connaître quelle est la glorieuse richesse de ce mystère parmi les païens, savoir : Christ en vous, l’espérance de la gloire. C’est lui que nous annonçons exhortant tout homme et instruisant tout homme en toute sagesse afin de présenter à Dieu tout homme devenu parfait en Christ. »  Colossiens 1:26-28.

 

L’arbre près du courant d’eau - La nouvelle  créature comparée à l’arbre - Racine de la foi - Ajoutez à votre foi la vertu - Ajoutez à votre vertu la Science - Ajoutez à votre science la tempérance (le contrôle de soi-même) - Ajoutez à la tempérance la patience - Ajoutez à la patience la piété et à la piété l’amour fraternel et à l’amour fraternel la grâce.

« Heureux l’homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants, qui ne s’arrête pas sur la voie des pécheurs, et qui ne s’assied pas en compagnie des moqueurs, mais qui trouve son plaisir dans la loi de l’Eternel, et qui la médite jour et nuit. Il est comme un arbre planté près d’un courant d’eau, qui donne son fruit en sa saison, et dont le feuillage ne se flétrit point. Tout ce qu’il fait lui réussit ».                      Psaume 1:1-3.

Plus nous étudions les lois qui gouvernent le monde naturel aussi bien que spirituel, plus nous sommes convaincus qu’il règne parmi elles une harmonie parfaite. Nous en arrivons à la conclusion qu’un seul et même auteur les a appelées à la vie. L’homme naturel est habitué à mettre les lois naturelles au premier rang, mais l’homme de Dieu sait que les lois spirituelles ont une bien plus grande signification. Effectivement, il nous semble que Dieu a ordonné, actuellement, les choses de la nature pour que les grandes vérités spirituelles soient plus claires à notre compréhension ; car autrement elles resteraient au-dessus de notre niveau de perception.

Nous en trouvons plusieurs exemples dans les Ecritures. Par exemple : le  peuple d’Israël toujours représenté symboliquement par un cep de vigne qui, à part sa production de fruit, est absolument inutilisable. Jetons un regard sur le quinzième chapitre d’Ezéchiel et remarquons ce que dit le prophète : « La parole de l’Eternel me fut adressée en ces mots : Fils de l’homme, le bois de la vigne qu’a-t-il de plus que tout autre bois, le sarment qui est parmi les arbres de la forêt ? Prend-on de ce bois pour fabriquer un ouvrage ? En tire-t-on une cheville pour y suspendre un objet quelconque ? Voici, on le met au feu pour le consumer. Le feu en consume les deux bouts et le milieu brûle ! Sera-t-il bon à quelque chose ? Voici, lorsqu’il était entier, on n’en faisait aucun ouvrage. Combien moins, lorsque le feu l’a consumé et qu’il est brûlé. C’est pourquoi ainsi parle le Seigneur l’Eternel : Comme le bois de la vigne parmi les arbres de la forêt, ce bois que je livre au feu pour le consumer, ainsi je livrerai les habitants de Jérusalem ». L’Eternel aurait pu faire du cep de vigne un grand arbre, à l’exemple du sapin ou du cèdre, mais Il ne l’a point voulu car sans doute, Il désirait illustrer l’image concernant le peuple d’Israël. Une des raisons pour laquelle Il l’appela à la vie, c’est qu’il puisse produire de lui-même des fruits de sainteté. « Maintenant Israël, que demande de toi l’Eternel, ton Dieu, si ce n’est que tu craignes l’Eternel, ton Dieu, afin de marcher dans toutes ses voies, d’aimer et de servir l’Eternel, ton Dieu, de tout ton cœur et de toute ton âme ; Que tu observes les commandements de l’Eternel et ses lois que je te prescris aujourd’hui afin que tu sois heureux ». Deutéronome 10:12,13. Cette prophétie d’Ezéchiel s’est accomplie en l’an 70 de l’année du Seigneur, lorsque le peuple d’Israël, précipité dans la fournaise et la confusion, fut détruit. Notre Seigneur en explique la raison dans le vingt et unième chapitre de Matthieu verset 43 : « C’est pourquoi je vous le dis, le royaume de Dieu vous sera enlevé et sera donné à une nation qui en rendra les fruits »  des fruits de sainteté.

 La chrétienté commit la même erreur et dans la même mesure qu’Israël selon la chair. Comme le peuple d’Israël, les peuples chrétiens confiants en leurs propres force et sagesse plutôt qu’en celles du Seigneur, sont devenus puissants (en apparence) aux yeux du monde. Ils ont oublié que le but principal, le seul but pour lequel le Seigneur les a appelés, était celui d’apporter des fruits de sainteté, comme le dit l’Apôtre : « Ce que Dieu veut, c’est votre sanctification » 1 Thessaloniciens 4:3. A cause de cela, le Seigneur les retranche, et donne le royaume au peuple qui apportera du fruit, au peuple saint, libre de toutes tendances, de races, de langues, de nationalités ; outragé et persécuté par le monde, mais choisi par Dieu. « Considérez frères, que parmi vous qui avez été appelés, il n’y a ni beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants ni beaucoup de nobles. Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages. Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes et Dieu a choisi les choses viles du monde et celles qu’on méprise, celles qui ne sont point, pour réduire à néant celles qui sont, afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu ».  1 Corinthiens 1:26-29.

Pour être ce peuple de Dieu, il ne faut pas seulement croire au Seigneur, mais il faut aussi souffrir pour sa cause. Philippiens 1:29. Il faut nous oublier nous-mêmes et porter notre croix jour après jour et le suivre. Ceux qui font ainsi, forment l’Israël véritable, le vrai cep de vigne. Ils sont ce peuple qui héritera le royaume de Dieu. Pourquoi ? Parce qu’ils ont reconnu, qu’ils ne peuvent se reposer sur la sagesse humaine, ni sur la force et la position du monde, c’est-à-dire ni sur quelque chose que le monde offre. Mais leur existence dépend entièrement du Seigneur. Pour cela, ils luttent et avec son aide, progressent dans le développement des fruits de la sainteté. Car c’est ainsi que vivaient Jésus avec ses disciples et qu’il pouvait s’exprimer : « Je suis le vrai cep et mon Père est le vigneron ». « Je suis le cep vous êtes les sarments ». Jean 15:1,5. 

 

 

L’arbre mentionné dans le premier Psaume, contrairement au cep de vigne cité par Jésus et Ezéchiel, ne se rapporte pas spécialement au peuple d’Israël mais à l’homme de Dieu individuellement. Au début il peut nous sembler bizarre que Dieu compare l’homme à un arbre ; mais l’illustration du Psalmiste met en évidence une certaine vérité qui nous enrichit spirituellement, si toutefois nous pouvons la saisir.

L’arbre planté près d’un courant d’eau se trouve naturellement plein de vie, car il est alimenté par la quantité d’eau qu’il y puise. Ce même arbre, transplanté au désert sécherait bien vite par manque d’eau. Dès que l’homme a accès au courant de la vérité, les Ecritures de la Bible, il lui est possible de croître spirituellement et plus il y puise de cette vérité, plus il manifeste de vitalité.

 Toutefois comme avant la croissance de l’arbre, il a fallu d’abord une semence qui a dû être plantée dans une terre appropriée. Si cette terre était dure il était nécessaire de la travailler, quoique cela ne soit pas toujours le cas. Dans la parabole du semeur notre Seigneur a démontré plusieurs conditions de terre, et il nous dit que la bonne terre consistait en un cœur noble et pur. Par la préparation de la terre nous comprenons le processus par lequel nous arrivons à la connaissance. Nous ne pouvons plaire au Seigneur de nous-mêmes, et par conséquent nous avons absolument besoin du Sauveur. Si dans cet état d’esprit et du cœur, nous allons vers Dieu, par Jésus-Christ, avec le désir de recevoir la foi et ainsi, étant justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu, alors nous sommes prêts à recevoir la semence, la parole du royaume dans notre cœur. Nous sommes prêts à devenir ses nouvelles créatures en Jésus-Christ. Ainsi, la semence est plantée dans la terre, c’est-à-dire dans l’esprit et le cœur justifiés.

La semence comme Jésus l’explique en Matthieu 13:19, c’est la parole du royaume, l’heureux message du royaume de Christ qui doit être établi sur cette terre. Si nous renonçons à nous-mêmes, en portant notre croix journellement, en suivant les traces du Seigneur, nous deviendrons cohéritiers avec Lui dans son royaume, et nous accomplirons le grand but : la bénédiction de tous les peuples de la terre pour la gloire de Dieu, le Père, et de son Fils Jésus-Christ. Si la semence prend vie convenablement dans un cœur noble et pur, alors elle développe la racine et les tiges. La racine représente la foi de la Nouvelle Créature.

 La foi se divise en deux parties : la foi par la justification et la foi par le sacrifice. Notre Seigneur n’avait pas besoin d’aspirer au premier degré, car Il fut toujours juste, mais Il s’est sacrifié par la foi. Il possédait une telle foi envers son Père Céleste, qu’Il résolut d’accomplir sa volonté avec joie, sachant que cela entraînerait, de sa part, le renoncement à tous ses droits à la vie et qu’Il serait éliminé de son existence spirituelle. Devenant une nature humaine, Il serait dans l’obligation d’avoir recours à la puissance divine pour le relever des morts à la nouvelle nature, la nature divine. Ephésiens 1:19,20. En ce qui nous concerne, cela n’exige pas une aussi grande foi, car Christ fut le premier à ressusciter. Actes 26:25. Il nous a montré le chemin et nous savons à présent ce que le Père Céleste fit pour Lui, et Il est capable et disposé à le faire également pour nous.

Ces deux degrés de foi nous sont montrés dans le cinquième chapitre aux Romains. Dans le premier verset il nous est dit que par la foi nous sommes seulement justifiés et nous avons la paix avec Dieu ; dans les versets suivants il nous est dit que c’est seulement grâce à la foi que nous avons accès à sa grâce ; c’est-à-dire que nous avons la possibilité d’être sanctifiés et nous avons en plus l’espérance d’obtenir la gloire divine. Le premier degré de la foi par lequel nous sommes justifiés consiste en la préparation de la terre, du cœur. Si la semence, la parole ou l’heureux message du royaume prend racine convenablement et commence à pousser dans un tel cœur, la Nouvelle Créature se développe. La racine est la foi de cette nouvelle créature. Le deuxième degré est la foi de la consécration, du sacrifice ; c’est là le départ, et si on la laisse croître, éventuellement elle se développera pour donner un arbre, produisant des fruits mûrs : comme un homme de Dieu, une Nouvelle Créature en Jésus-Christ.

Lorsque la semence d’un arbre fruitier est mise en terre, elle développe autour d’elle de petites racines dans le but d’absorber l’eau et divers minéraux, des éléments de la terre qui sont contenus dans l’eau. Bien vite, la première tige, s’élancera et se montrera au-dessus de la terre. Ensuite, cette petite tige produira, de sa base, de petites branches qui, en même temps que la racine, et d’année en année, grandiront et s’affermiront. Lorsque les branches produiront des feuilles et des bourgeons, nous avons à ce moment un arbre qui produit des fruits.

 

La Nouvelle Créature comparée à l’arbre.

 

 

A présent étudions particulièrement les diverses parties de l’arbre, et comparons-les aux divers degrés de croissance de la Nouvelle Créature, comme cela nous est présenté dans 2 Pierre 1:5-7, et nous serons frappés par la miraculeuse réalité de l’illustration que le Psalmiste emploie dans notre texte, sous l’influence du Saint Esprit. Les paroles de l’apôtre nous disent : « A cause de cela même, faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la science, à la science la tempérance, à la tempérance la patience, à la patience la piété, à la piété l’amour fraternel, à l’amour fraternel la charité »

 

La racine de la foi.

 

 

La première grâce est la racine de la foi. Comme près de la racine de l’arbre les petites ramifications sont, au début, frêles et fragiles, néanmoins elles croissent et se développent dans toutes les directions, comme la croissance constante de la Nouvelle Créature. La racine de l’arbre accomplit deux fonctions:

 1) Elle est la partie de l’arbre qui le maintient à la terre. Au début l’adhérence est très faible, un enfant même peut l’arracher, mais avec le temps, lorsque l’arbre grandit, il nécessite la force de plusieurs personnes solides pour l’arracher avec les racines. La même chose se produit avec notre foi, la foi des Nouvelles Créatures. La foi est la racine qui est plantée dans la terre de notre cœur justifié ou notre volonté. Au début lorsque notre foi est faible, elle pourrait nous être enlevée facilement, si notre Seigneur ne prenait pas soin de nous à ce stade de la croissance, comme Il le fait à chacun des autres stades. Graduellement avec notre croissance spirituelle, diverses ramifications de la foi croissent et poussent de telle façon qu’elles s’enracinent fortement dans notre cœur. Certaines d’entre elles occupent cette partie de notre cœur, de notre volonté et règlent nos pensées malgré nous, et nous pensons toujours davantage à la façon dont enseignait Jésus ; d’autres encore occupent cette partie du cœur ou volonté, et règlent nos paroles et notre conduite en général de telle sorte que nous commençons à parler comme Jésus et à marcher comme Il marchait Lui-même.

Plus notre foi se développe en prenant fortement racine dans notre cœur, plus nous sommes en état de repousser les attaques de l’adversaire. La foi est ce grand fondement, cette grâce sans laquelle notre croissance est impossible. « Sans la foi il est impossible de plaire à Dieu » . Hébreux 11:6.

2) La deuxième fonction de la racine de l’arbre est l’absorption de l’eau de la terre et de divers minéraux ou éléments qui sont dissous dans l’eau, et qui sont utiles pour la croissance de l’arbre. L’eau représente les trois quarts du poids des plantes. A cet égard elle leur est indispensable. Si nous supprimons totalement l’eau à un arbre une seule journée, il commence à flétrir. Venant du torrent près duquel l’arbre est planté, l’eau s’infiltre et recherche les divers éléments contenus dans la terre, les dissout et ensuite elle est absorbée par la racine. Toute l’eau qui sert ainsi à la formation et au développement de l’arbre n’est absorbée que par la racine, et jamais elle n’arrive d’une autre partie de l’arbre, ni même par les feuilles.

Le torrent près duquel croît la Nouvelle Créature représente les différents livres bibliques où l’eau de la vérité s’écoule jusque dans nos cœurs par la voie de nos yeux et de nos oreilles. Lorsqu’elle entre dans nos cœurs, elle cherche les divers éléments naturels qui s’y trouvent et progressivement les dissout. Nous pouvons comparer ces éléments d’abord à l’ambition qui conduit l’homme à lutter pour la vie, le désir de devenir grand, de se faire une bonne renommée, d’amasser des richesses etc. L’ambition du point de vue du monde, ne sera toujours qu’un mauvais principe, si nous prenons en considération le rapport de l’homme envers Dieu ; mais lorsque la vérité s’introduit dans le cœur, l’élément naturel de l’ambition se dissout progressivement et elle est  absorbée par l’eau de la vérité. L’ambition terrestre se transforme en spirituelle, céleste. Cette ambition spirituelle encourage la Nouvelle Créature à lutter pour plaire à Dieu, sans se soucier de ce que les autres gens pensent d’elle. Elle la conduira résolument à amasser pour elle un trésor dans les cieux, elle la fera devenir « un aspirant aux dons les meilleurs » afin que la Nouvelle Créature soit reconnue digne de devenir cohéritière de Jésus-Christ et que de cette façon elle puisse apaiser le désir du cœur qui aspire à la gloire de Dieu et aux bénédictions pour tous les peuples de la terre.

 Un autre élément naturel est la disposition à la combativité que tous possèdent à un degré plus ou moins grand. L’homme naturel qui possède réellement cette combativité peut être redoutable, mais lorsque cet homme devient une Nouvelle Créature en Christ ; la vérité, la trouvant dans son cœur peut, progressivement, la faire fondre, et lorsqu’elle sera absorbée par la foi, elle se transformera en combativité spirituelle. L’excellence de ce caractère est une des plus grandes qualités qui affermit l’homme de Dieu, car bien utilisée, elle lui permet de mener la lutte avec le monde, la chair et le mal, et combattre le bon combat de la foi. L’homme naturel profite de sa combativité pour combattre les autres, et pour son propre profit ; par contre, l’homme de Dieu use de sa combativité pour mener la lutte pour le bien des autres. Nous devrions tous avoir en nous cette qualité, même si elle devait être de moindre importance. Si elle nous manque déjà de notre naturel, nous devrions la demander à Dieu dans nos prières. Nous savons comment le jardinier intelligent ajoute à la terre les éléments manquants lorsqu’ils sont indispensables à la croissance de l’arbre. Nous sommes persuadés que le Seigneur nous accordera cette qualité qui est indispensable à notre développement spirituel.

Nous avons vu que la racine représente notre foi, et comme elle est seulement une partie de l’arbre, celle qui absorbe l’eau, l’homme de Dieu reçoit également la vérité d’une seule manière, par la foi. Si l’homme n’a point la foi, il est absolument incapable de recevoir la vérité. C’est pour cela que certains nous disent que le Divin Plan des Ages est un livre difficile à comprendre, mais c’est parce qu’ils n’ont aucune foi en leur cœur. Mais c’est bien grâce à sa foi que la Nouvelle Créature peut et doit boire l’eau de la vérité. Si elle se laisse aller, ne serait-ce que pour une journée, elle commence à flétrir.

Qu’y a-t-il de particulier dans la racine qui lui permette d’absorber l’eau avec les éléments dissous se trouvant dans la terre ? C’est la sève des plantes et le procédé d’absorption s’appellant « l’osmose ». Par le phénomène de l’osmose nous comprenons la loi de la nature par laquelle, lorsqu’un liquide moins épais est séparé par une cloison poreuse d’un autre liquide plus épais, ce dernier absorbe le premier. La sève des plantes est plus épaisse que l’eau qui se trouve dans la terre, et pour cela l’absorbe avec les éléments dissouts par l’intermédiaire de la racine. De même, par le procédé spirituel correspondant à l’osmose, l’Esprit Saint, qui est représenté ici par la sève, absorbe l’eau de la vérité, en même temps que les éléments naturels dissouts par la lumière de la vérité. Notre foi, la racine de la Nouvelle Créature, est l’agent par lequel s’accomplit l’absorption. De cette manière l’Esprit Saint se développe dans la Nouvelle Créature et comme la sève des plantes nourrit non seulement la racine, mais se répand dans toutes les parties de l’arbre et nourrit le tronc, les branches, les feuilles etc. le Saint Esprit qui est multiplié en force et en grandeur donne la croissance non seulement à la foi de la Nouvelle Créature, mais aussi aux autres vertus comme nous allons encore l’exposer.

 

Ajoutez à votre foi la vertu.

 

 

 Lorsque la graine prend racine, personne ne peut s’en apercevoir tout de suite. Mais à l’instant où cette racine produit la tige qui se montre en sortant de terre, nous pouvons nous écrier : voilà ! On a mis la graine en terre, et elle pousse. La tige est le premier signe visible, ceci nous conduit au deuxième degré. L’Apôtre Pierre nous dit : « Ajoutez à votre foi  la vertu ». A vrai dire, le mot « vertu » signifie : fermeté, courage (Diaglott de Wilson). Lorsque nous consacrons notre corps comme un sacrifice vivant au Seigneur, la racine de la foi, premier pas dans la croissance de la Nouvelle Créature est déjà semée dans notre cœur, mais, à cet instant, personne ne s’en aperçoit. Mais c’est lorsque nous ajoutons à notre foi la vertu, que les autres s’en aperçoivent et se rendent compte que la Parole de la Vérité a produit en nous ses racines. La vertu est le premier signe manifeste dans la Nouvelle Créature. Si nous ne développons pas la vertu, notre foi meurt ; comme dans l’exemple de la graine, si la tige ne sort pas de terre, cela prouve que la racine est morte.

Qu’en est-il réellement de cette vertu ? Courage ? Par elle nous comprenons la fermeté, le courage de notre foi. Lorsque nous ajoutons à notre foi le courage, nous ne croyons pas seulement dans notre cœur, mais nous le témoignons également par nos paroles que Jésus est notre Seigneur, le manifestant aux autres journellement dans notre conduite, ce qui prouve que nous sommes devenus chrétiens. Nous devons être fiers de notre Seigneur ; autrement Il aura honte de nous quand Il viendra nous demander raison de nos œuvres. Je me souviens, un jour où j’étais installé dans le train, ayant dans ma poche quelques brochures. La foi me dictait : présentes-les à ton compagnon de voyage ; mais la chair s’en défendait et déjà je devais céder lorsque me vint la pensée : n’aies pas honte de l’Evangile de Christ. Je sortis les brochures de ma poche, les feuilletais et ce faisant, sur une des couvertures, je vis les paroles qui à l’instant auparavant m’avaient traversées l’esprit : « N’aies pas honte de l’Evangile de Christ ». Et la foi fut victorieuse. Surmontant mes propres dispositions, je présentai mes brochures sans aucune crainte, en me rendant compte qu’il n’y avait là rien d’extraordinaire... Et pourquoi devrions-nous avoir honte de l’Evangile de Christ ? Si il nous annonce de si heureuses nouvelles ? La pauvre humanité elle-même soupire et attend son accomplissement. Même si les gens peuvent se moquer de toi, te railler ou encore te persécuter à cause de ta foi et de ta prédication, plus tard dans le jour de « Restitution » ils se rappelleront de cette bonne œuvre entrevue, et glorifieront Dieu à cause de toi. 1 Pierre 2:12.

La vertu ou courage est une grâce qui nous permet de prêcher la vérité aux autres et de conformer notre propre vie à  ses principes en persévérant dans ce but, malgré l’opposition et les difficultés répétées. Au début, lorsque nous sommes encore de jeunes plantes, un faible vent contraire nous fait plier ; mais lorsque nous grandissons avec l’âge, nous serons capables de résister à la tempête qui soufflera de toute sa force sur notre foi en Dieu et sur la Vérité.

 

Ajoutez à votre vertu la science.

 

 

Lorsque vous commencez à prêcher la Vérité aux autres, vous êtes bien vite persuadés que vous ne pouvez pas l’interpréter aussi clairement que vous en avez le désir et aux questions qui vous sont posées, vous ne trouvez pas de réponse. Par exemple on vous demande : Ne serait-elle pas par hasard une deuxième possibilité ? Et ne conduit-elle pas aux péchés ? Il est donc toujours nécessaire de se tourner vers le torrent de la Vérité et y rafraîchir notre mémoire, ajoutant à la vertu la science, et lorsque vous rafraîchirez ainsi votre mémoire, vous trouverez également le cœur plus volontaire. Mieux vous présenterez la Vérité aux autres, plus vous ajouterez à votre vertu la science, plus la Vérité vous deviendra chère et plus claire elle vous sera. Puis, lorsque vous commencerez à transformer votre vie conformément à la volonté Divine, les diverses épreuves qui surviendront sur le chemin, les oppositions, les persécutions, les insuccès à chaque pas, et toutes les nombreuses épreuves et difficultés par lesquelles vous devrez obligatoirement passer pour demeurer sur cet étroit sentier, vous conduiront à la Parole Divine où vous trouverez : conseils, réjouissances et exhortations. 

Comme l’arbre sain a beaucoup de branches, le vrai chrétien doit également développer la science dans toutes les directions. Il reconnaît la nécessité de développer la science qui se rapporte aux prophètes, aux apôtres et aux saints de l’Ancien et du Nouveau Testament et aussi la partie qui parle des grâces de l’esprit et des singulières et précieuses promesses Divines. De plus la sagesse du chrétien doit lui permettre de discerner les plus petites fautes provenant du diable, et les diverses tentations (erreurs, appâts) qui viennent sur nous de la part du monde et de la chair. Nous devons les connaître afin de pouvoir dire avec l’apôtre Paul : « Car nous n’ignorons pas les desseins de Satan ». Si vous jugez ne pas avoir besoin de la connaissance de la méchanceté du diable sachez que vous manquerez de clairvoyance, que vous n’aurez pas d’épreuves, et que, tôt ou tard, vous tomberez dans le piège de l’adversaire.

Allant de plus en plus bas, et projetant de croître dans le sens du monde, beaucoup de branches comportent les sciences naturelles du monde qui ne sont pas toutes de la même importance. Elles sont seulement nécessaires pour une meilleure compréhension de la Bible. Par exemple il nous faudrait avoir au moins un peu de connaissance de la grammaire et de la signification des mots. La connaissance de la langue grecque et aussi de l’hébreu, peuvent nous venir en aide, et enfin quelques notions de géographie, d’histoire, de botanique etc. nous servent à saisir la signification de beaucoup d’illustrations et d’allusions tant historiques que géographiques que nous rencontrons si souvent dans l’étude des Saintes Ecritures.

Mais comme il était nécessaire d’ajouter à notre courage la science, remarquons attentivement la qualité suivante recommandée par l’Apôtre :

 

Ajoutez à votre science la tempérance

(le contrôle de soi-même.)

 

 

Si l’arbre ne possède pas de branches, il n’aura pas non plus de fruits ; de même des petites ou des faibles branches ne peuvent produire qu’un petit nombre de fruits. Il en sera de même de la Nouvelle Créature en Jésus-Christ. Sans la connaissance de Dieu et de son glorieux plan de la rançon, elle n’apportera pas de fruits, et si la connaissance est faible, il y aura également peu de fruits. Il est donc évident que nous devons développer plusieurs « espèces » de sciences. Mais l’arbre fruitier ne pousse pas dans le but d’avoir des branches, et on ne le considère pas à la beauté de son feuillage, car il doit produire des fruits s’il veut justifier de son existence. Il exige pour cela une taille convenable de ses branches. L’arbre auquel on ne coupe pas de branches devient , d’année en année, plus sauvage. De même l’homme doit développer en lui les diverses sciences, pour qu’il puisse manifester au temps opportun, une abondante production d’amour, et, dans ce but, il doit être obligatoirement taillé et soigné. 

Mais dans le cas de la Nouvelle Créature - et ici l’analogie entre l’arbre et l’homme peut encore être prolongée - beaucoup de liberté et de quiétude dépendent de sa propre volonté. Elle est traitée comme un être raisonnable et doit s’efforcer elle-même à l’ennoblissement de l’âme. L’apôtre Paul nous dit : « Si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés. Mais quand nous sommes jugés, nous sommes châtiés par le Seigneur afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde » . 1 Corinthiens 11:31,32

En d’autres termes, nous devons nous examiner journellement et exercer le contrôle de nous-mêmes. Si nous ne le faisons pas, nous ne serons pas dirigés par l’esprit de bon sens, et le Seigneur appliquera l’émondage, c’est-à-dire la correction comme le jardinier averti décide la section de certaines branches ; travail que l’arbre ne peut accomplir lui-même.

Le but véritable de nos études devrait nous révéler, que les ouvriers dignes de Dieu n’ont pas à avoir honte. La croissance des branches, des sciences diverses, devrait être si bien contrôlée que nous devrions apporter la plus grande production d’amour possible. Nous devons exercer ce contrôle surtout en ce qui concerne les sciences du monde. Dans l’arbre fruitier, les branches les plus basses manifestent la tendance à se développer vers la terre. De telles branches dans les sciences diverses du monde se développent également, c’est l’amour du monde. Nous devons nous rappeler, que nous ne devons pas cultiver ces branches seulement pour obtenir plus de connaissance, ni dans des buts uniquement terrestres, comme celui d’accéder à certaines fonctions ; (cette connaissance devant être limitée dans la mesure nécessaire) mais seulement dans le but de comprendre la Parole Divine et pour nous aider dans notre croissance spirituelle. Le mieux pour nous est d’être satisfaits de la connaissance du monde que nous possédions avant de devenir Nouvelles Créatures en Jésus-Christ. Plus nous consacrons de temps et d’énergie pour obtenir la connaissance en ce qui concerne les instructions du monde, plus nous réduisons notre croissance spirituelle et le fruit de notre amour devient de qualité inférieure. Les frères devraient s’entraider mutuellement à ce point de vue. Par exemple, profitant de mes premières études concernant la botanique, je peux vous expliquer la signification des pensées du Psalmiste par rapport à l’exhortation de l’Apôtre Pierre, ce qui est profitable à ma propre croissance ainsi qu’à la vôtre.

Nous avons vu ensuite, que l’arbre qui n’était pas taillé devenait sauvage. Il peut en réalité se développer et sembler magnifique, mais son fruit sera amer et de mauvaise qualité. Il en est de même avec la Nouvelle Créature : si elle ne s’exerce pas et ne développe pas le contrôle d’elle-même. « La connaissance enfle mais l’amour édifie »... Elle doit développer le contrôle d’elle-même dans le but de garder son corps en laisse, pour ne pas se conformer au monde, mais se transformer par le renouvellement de l’intelligence, appréciant vite et bien ce qui est bon et ce qui est réellement la volonté de Dieu. Le contrôle de soi-même est nécessaire pour ne pas nous soumettre exagérément à nos erreurs, et aussi pour ne pas nous enorgueillir de nos succès. Il est également nécessaire afin de nous garder sur l’étroit sentier malgré les éloignements et les persécutions ou pour ne pas tomber dans l’orgueil par les flatteries.

 

Ajoutez à la tempérance la patience.

 

 

Nous ne pouvons pas développer la patience si nous ne sommes pas capables de nous soumettre au contrôle de nous-mêmes. La vertu de la patience est représentée par les feuilles de l’arbre ; qu’y a-t-il de particulier dans les feuilles pour nous inciter à les comparer à la patience ? Les feuilles vont pousser sur l’arbre même si les branches n’ont pas été taillées. Cela est vrai, et ici la comparaison entre l’arbre et la Nouvelle Créature n’est pas valable ; mais il y a d’autres points tout à fait comparables, entre les feuilles de l’arbre et la patience de l’homme de Dieu.

Si nous apercevons un arbre sans feuilles au moment où nous devrions en voir, aussitôt nous disons : nous craignons que cet arbre ne sèche, et si nous voulons le sauver, nous l’arrosons pour qu’il reprenne vie si possible. Mais si nous voyons qu’un arbre abonde en feuilles bien vertes, nous disons : Oh ! Que cet arbre est vivant, qu’il est bien développé, et si c’est un arbre fruitier, nous en espérons beaucoup de bons fruits. Il en est ainsi de la Nouvelle Créature. Si nous voyons un homme de Dieu qui n’a pas développé la patience dans un temps où nous pouvions espérer cette vertu, nous disons : « Je crains que celui-ci ne meure spirituellement ». Puis nous lui donnons de l’eau de la Vérité et prions pour lui, en l’aidant autant qu’il est possible pour que la vie lui revienne. Jacques 5:20 ; 1 Jean 5:16. Par contre si quelqu’un d’entre nous remarque la patience bien établie chez notre frère, nous disons qu’il a développé en lui la vie spirituelle, et plus il montrera de patience, plus il aura de vie spirituelle, espérant ainsi qu’en temps opportun il possédera le fruit mûr d’amour de toute beauté... Les feuilles de l’arbre possèdent deux particularités pouvant également se reporter à la patience. L’une est l’incessante agitation et l’autre est qu’elles absorbent le gaz carbonique et le transforment en carbone et en oxygène. Le carbone est utilisé pour la composition de l’arbre, et l’oxygène, le principal élément de l’air nécessaire à la vie de l’homme et des animaux, est de nouveau rejeté dans l’air.

Nous remarquons comment les feuilles sur l’arbre remuent sans cesse. Sous le souffle d’un léger vent, elles s’inclinent, sitôt qu’il cesse, elles reviennent à leur première position comme si de rien n’était. A ce sujet, il est évident que les feuilles diffèrent du tronc de l’arbre bien développé. Le tronc représente la constance, notre force dans les principes ; les feuilles par contre représentent notre patience, notre soumission aux épreuves, aux afflictions lorsque le principe n’est exposé à aucun danger.

Comme un tronc bien développé et solidement enraciné dans la terre préserve la chute de l’arbre dû au vent ou à une toute autre cause, de même l’homme de Dieu expérimenté dans sa foi profonde et la confiance en Dieu (pas envers lui-même), est capable de résister à tous les vents de fausses doctrines, venant de l’adversaire, qui soufflent, et qui voudraient égarer le serviteur de son chemin et de son devoir envers le Seigneur. Il est dit que le serviteur ne doit pas rechercher à se mettre en avant, mais d’un autre point de vue, nous sommes exhortés à combattre pour la foi transmise une fois aux Saints. Jude 3. Les épreuves qui nous surviennent du dehors sont très nombreuses mais elles ne touchent pas la nature des bons principes. Dans ces circonstances nous devons faire des concessions et développer en nous la patience. 

Prenons l’exemple de notre Seigneur Jésus-Christ. Chaque fois que la Vérité était en danger, chaque fois qu’Il était tenté afin d’agir contre la volonté de Dieu, Il s’est bien gardé de commettre quelque infidélité au Père. Le Seigneur savait que le Père lui viendrait en aide, son visage demeurait toujours impassible ; Il savait également qu’Il ne serait pas confondu. Esaïe 50:7. Il possédait une fermeté invincible et en même temps une quantité de patience inépuisable. Il supportait avec humilité et patience toutes les persécutions et contrariétés. Quand Il fut outragé, Il ne rendit point le mal pour le mal, mais Il se laissa faire, sans envie de rendre la pareille quand on se moqua de lui, qu’on lui cracha dessus, qu’on le railla.

La deuxième particularité que possèdent les feuilles est l’absorption du gaz carbonique et sa transformation en carbone et en oxygène, le gaz carbonique est conservé et l’oxygène est rejeté dans l’air. Tout le carbone dans l’arbre est pris de l’air, et les feuilles sont les agents qui accomplissent cette miraculeuse et longue besogne. Nous savons que la moitié du poids de l’arbre sec est composée de carbone. Il forme surtout les fibres de bois qui donnent la solidité et l’élasticité à ses diverses parties. Ceci nous conduit à déduire que cette seule qualité de la patience qui est capable de s’ajouter à cette fibre morale de notre être spirituel, permet de développer la force du caractère. Voici pourquoi l’Apôtre Jacques nous encourage à perfectionner en nous la patience, pour devenir entièrement parfaits sans faillir en rien au sujet de chaque vertu.

En dessous, les feuilles possèdent une très grande quantité de petits trous, nommés stomates ou pores, par lesquels est absorbé le gaz carbonique qui est conservé par les feuilles et l’oxygène rejeté dans l’air. Les petites particules, appelées la chlorophylle, qui donnent la couleur verte aux feuilles, assimilent le gaz carbonique au moment où il y est introduit, et le transforment en parties de la composition : c’est-à-dire, un atome de carbone et deux atomes d’oxygène. Le Carbone absorbé donne la consistance aux diverses parties de l’arbre ; les deux parties d’oxygène d’autre part se dissolvent dans l’air. De cette manière, les plantes absorbent le gaz carbonique et nous restituent l’oxygène.

Chez les êtres humains et chez les animaux, ce procédé s’accomplit d’une manière tout à fait contraire. Par leurs poumons ils aspirent l’oxygène et expirent le gaz carbonique. L’oxygène est l’élément vital pour l’homme et les animaux, et le gaz carbonique un poison. S’il n’y avait pas les plantes, l’oxygène de la terre s’épuiserait très vite et l’atmosphère se remplirait de gaz carbonique, ce qui aurait pour conséquence : la mort de toute chair. Comme la sagesse Divine s’est montrée miraculeuse dans cette transformation et cet équilibre dans la nature !

Certains traits analogues existent entre l’homme naturel et l’homme spirituel et on les trouve également chez les animaux et les plantes. L’atmosphère dans laquelle nous vivons comme les arbres et les plantes, représente notre entourage, les conditions dans lesquelles la vie nous a placées. L’oxygène peut nous représenter parfaitement les circonstances aidant au bien-être matériel ; le gaz carbonique : à celles qui conduisent à l’insuccès matériel. L’homme naturel se sent bien quand il a de tout matériellement, de même que lorsqu’il a suffisamment d’oxygène ; cela est nécessaire à son existence. Regardons les conséquences qui résultent d’une augmentation de son salaire ou d’un meilleur travail ; ne se sent-il pas heureux ? Ne s’en réjouit-il pas ? Plus il trouve de bien-être dans sa vie, dans ses idées naturelles, plus il arrive à conclure que le mal qui existe en ce monde, est une idée dénuée de preuves et exagérée. Mais si des contrariétés surviennent, aussitôt il se sent malheureux. Lorsque les manques grandissent et se renouvellent sans cesse, l’accablement augmente toujours davantage et le conduit à un tel état de découragement, qu’il est prêt à ce moment-là, à attenter à sa vie. Voilà de quelle manière les contrariétés matérielles, comme le gaz carbonique, sont un poison pour l’homme naturel. « Le mal du monde produit la mort ».

Il en est tout autrement chez l’homme spirituel, la Nouvelle Créature en Christ. Si la Nouvelle Créature ne rencontre pas dans la vie de contrariétés physiques, pécuniaires ou sociales, son développement spirituel sera très lent. « Car la tristesse qui est selon Dieu, opère une repentance à salut dont on ne se repent jamais ». La Nouvelle Créature ressent le besoin d’opposition pour sa croissance spirituelle. Par sa patience, elle transforme ces oppositions, les assimile, et renforce ainsi les fibres morales de son être, rendant, restituant une double mesure de bien-être aux autres.

La même transformation et le même équilibre subsistent entre l’homme de Dieu et l’homme du monde comme parmi les plantes et les animaux. Comme les hommes et les animaux aspirent l’oxygène et expirent le gaz carbonique, les arbres au contraire absorbent le gaz carbonique et restituent l’oxygène. Il en est ainsi des gens du monde. Pendant que ceux-ci se trouvent heureux dans une ambiance de bien-être matériel, rejetant les fardeaux sur ceux qui s’efforcent de vivre pieusement en Jésus-Christ, ces derniers, au lieu de se sentir humiliés par les épreuves, profitent de chaque affliction qui les touche pour faire autant de bien au monde qu’il leur est possible de faire ;  enrichis de cette façon dans la Vérité, et développant leur propre vie spirituelle. Jésus a dit à ses disciples : « Si vous étiez du monde, le monde vous aimerait (ce qui est à lui) mais parce que vous n’êtes pas du monde et que je vous ai choisi du milieu du monde, à cause de cela le monde vous hait. Souvenez-vous de ma parole : Le serviteur n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi ». Jean 15:18-25. Mais en rendant le bien pour le mal, la bénédiction à la place de la persécution en faisant le bien et en priant pour ceux qui les haïssent et leur font du mal, les disciples du noble Jésus condamnent le monde du péché et apportent une influence supplémentaire dans les conditions actuelles en préservant la terre d’une chute précipitée dans un gouffre plus profond de dégradation et de péché.

Jésus a déclaré cette Vérité après avoir expliqué à ses disciples que les vrais prophètes de Dieu ont toujours été persécutés ; les encourageant à se réjouir et à être heureux de supporter les persécutions à cause de Lui et Il ajouta : « Vous êtes le sel de la terre ». Matthieu 5:10,13. Comme le sel est l’agent de conservation et comme les plantes ont un rôle salutaire pour les hommes et les animaux, de même les saints de Dieu accomplissent également cette influence conservatrice du monde en le préservant de la destruction. L’Apôtre Paul faisait allusion à cela lorsqu’il cita les paroles d’Esaïe : « Si le Seigneur des armées ne nous eût laissé une postérité  nous serions devenus comme Sodome nous aurions été semblables à Gomorrhe » Romains 9:29. Et le Seigneur  détruisit ces villes car il ne se trouva pas dix justes dans Sodome. Genèse 18:32.

Avant de terminer cette partie de notre sujet, je voudrais diriger votre attention sur deux autres points très significatifs. Tout d’abord qu’on trouve proportionnellement peu de gaz carbonique par rapport à l’oxygène ; à peine la cinquième partie. Il en est de même dans l’atmosphère de la Nouvelle Créature. Proportionnellement et en général, il se trouve moins de contrariétés que de bien-être. Il faut être très prudent et ne pas gaspiller les diverses possibilités.

Le second point est que le gaz carbonique est absorbé et transformé sous l’influence de la lumière et de la chaleur du soleil. Pendant la nuit, cette transformation cesse. De même, pour la Nouvelle Créature c’est seulement sous l’influence de la lumière et de la chaleur venant de Dieu, de sa sagesse et de son amour contenu dans l’Evangile que nous pouvons retirer du bien de toutes les afflictions et difficultés par l’intermédiaire de cette vertu qu’est la patience. «  Pour vous bien-aimés vous édifiant vous-mêmes sur votre très sainte foi et priant par le Saint Esprit, maintenez-vous dans l’amour de Dieu »  Jude 20,21.

 

 

Ajoutez à la patience la piété ; à la piété l’amour fraternel et à l’amour    fraternel, la charité.

(la grâce)

 

 

A présent que l’arbre (la racine, le tronc) s’est bien développé, les branches taillées convenablement ont donné abondamment des feuilles bien vertes et vivantes. Nous pouvons imaginer un tel caractère, fort et beau, plein de vie d’énergie spirituelle, préservant l’homme et les animaux. Plein de foi, ayant une entière confiance dans le Seigneur, il ne craint pas de parler de Christ et dirige sa vie et sa conduite selon ses instructions. Il ne connaît pas seulement la Bible, de Genèse à l’Apocalypse, mais il peut la proclamer aux autres et leur présenter les mystères de Dieu. Les branches de la science qu’il a cultivées, peuvent être réellement nombreuses et productives, soit en étant appelé à la fonction de pasteur dans une congrégation ou d’être établi comme professeur dans une classe théologique. Un tel caractère serait certainement un sujet d’étonnement pour tout son entourage, mais cela ne serait pas encore le résultat de toutes les vertus. Son contrôle de soi-même pourrait être tel, qu’il le garderait en paix en toutes circonstances, qu’il lui permettrait de dominer son corps et de faire usage de ses lectures et des observations de ses études seulement pour sa croissance spirituelle. A la fin sa patience serait si parfaitement développée qu’il serait capable de supporter les difficultés, les peines et les persécutions, et grâce aux épreuves endurées, son caractère serait affermi en rendant le bien pour le mal. Certainement que vous me direz : un si noble caractère conviendrait parfaitement pour obtenir le Royaume Céleste.

 Non, chers frères, il est exigé davantage de ceux qui pourront être reçus comme héritiers avec Christ dans son Royaume. Si avec toutes ces qualités ou vertus, nous n’avons pas donné naissance à l’amour en temps opportun, Dieu nous retranchera, nous deviendrons inutiles. N’est-ce pas curieux ? Non, car nous ne croissons pas comme des arbres fruitiers simplement pour leurs feuilles, mais nous croissons pour produire des fruits. Si le bien que nous faisons aux autres est seulement le résultat de notre foi, notre science et notre patience, et sert à édifier notre propre caractère spirituel, et s’il n’est pas capable de s’élever à cet idéal de faire le bien aux autres par amour de Dieu et du prochain, nous n’accomplissons pas le but pour lequel Dieu nous a appelés. L’amour doit être le mobile qui dirige toutes nos paroles et notre conduite, autrement Dieu ne reconnaîtra pas que nous nous sommes efforcés à apporter le fruit de la sainteté. Seulement à ceux qui ont développé en eux cette qualité Divine de l’amour, le Seigneur dira en son temps : « Cela est bien, bon et fidèle serviteur, tu as été fidèle dans les moindres choses, je t’établirais sur les grandes, entre dans la joie de ton maître »

 L’Apôtre Paul nous décrit cette pensée par ces belles paroles : 1 Corinthiens 13:1-3  « Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la Charité, je suis un airain qui résonne ou une cymbale qui retentit. Et quand j’aurais le don de prophétie la science et tous les mystères et toute la connaissance, quand j’aurais même toute la foi jusqu’à transporter des montagnes, si je n’ai pas la charité, je ne suis rien. Et quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais même mon corps pour être brûlé, si je n’ai pas la charité cela ne sert à rien »

Comme l’arbre fruitier, près des feuilles doit produire des bourgeons, la fleur et le fruit pour justifier son existence, l’homme de Dieu doit ajouter à sa patience la piété et à la piété l’amour fraternel et à l’amour fraternel la charité. La piété est représentée par les bourgeons, l’amour fraternel par la fleur, et la charité par le fruit. Le bourgeon la fleur et le fruit représentent trois degrés de croissance, dont le résultat final sera le fruit pour lequel l’arbre lui-même existe ; de même que la piété, l’amour fraternel et la charité représentent trois degrés, dont le dernier but sera la grâce dans la plus large compréhension du mot, le fruit pour lequel la Nouvelle Créature croît et se développe.

 

Ajoutez à votre patience la piété.

 

 

 Quelques-uns soutiennent que la piété équivaux à la divinité. Il est vrai que l’origine du mot le décrit comme venant de Dieu, mais nous avons ici l’exemple, qu’en nous appuyant inconditionnellement sur la signification des mots, nous pouvons tomber dans l’erreur. La piété est un de ces nombreux mots qui ont changé leur signification avec le temps. S’il représentait réellement la divinité, il ne serait plus nécessaire d’ajouter l’amour fraternel et la charité car Dieu est amour, et si nous devenions semblables à Dieu, nous serions parvenus à la signification la plus large de cette état d’amour, disposition d’amour parfait. Le mot grec employé pour décrire «  la piété » dans le verset que nous étudions est « eusebeia » et signifie la piété envers Dieu. Aussi l’interprétation française du mot piété répond exactement à la signification du mot grec.

Le bourgeon est le premier stade de formation du fruit, de l’amour. L’homme qui obtient ce degré de croissance n’est pas encore aussi attirant que celui qui a ajouté à sa piété l’amour fraternel. Le bourgeon est une petite chose dure et verte, c’est le germe de la fleur et du fruit qui est couvert d’une enveloppe dure, et si vous prenez ce bourgeon aux lèvres, vous vous apercevez qu’il a mauvais goût, qu’il est amer.

Ceux qui sont parvenus à ce degré de piété, peuvent en leur temps développer le fruit d’amour, mais jusque là, il est seulement à l’état d’embryon.

 

Ajoutez à votre piété l’amour.

 

 

La piété est une bonne vertu, mais elle en est seulement au stade du bourgeon, c’est le degré nécessaire pour développer l’amour. Ceux qui viennent à une meilleure connaissance de Dieu ajouteront à leur piété, l’amour fraternel qui est représenté par la fleur.

Lorsque le moment approche où les pétales, qui, à l’intérieur du bourgeon forment le commencement de la fleur, un beau jour, sous l’influence des chauds rayons du soleil, feront éclater la dure enveloppe, le bourgeon deviendra une fleur. De même lorsque vient le moment  pour la Nouvelle Créature, où sous l’influence de la sagesse et de l’amour Divins qui proviennent des livres Evangéliques ; l’amour qui se réveille dans le cœur, fera éclater les liens qui le gêne, et s’apercevra avec étonnement qu’il a ajouté à sa piété ou a l’amour par obligation, l’amour fraternel.

Ce qui est le plus encourageant dans la vie chrétienne, c’est le nouveau commandement du Seigneur. « Pour que vous vous aimiez les uns les autres, comme  je vous ai aimé moi-même » ; et l’explication de Jean dans sa première épître chapitre 3 verset 16 : « Nous avons connu l’amour en ce qu’Il a donné sa vie pour nous, nous aussi nous devons donner notre vie pour les frères » .

L’arbre rempli de fleurs est particulièrement beau. Cette beauté et son agréable parfum nous attirent. N’en est-il pas ainsi de plusieurs de nos frères et sœurs que nous connaissons ? La beauté de leur caractère et le doux parfum qui s’échappe de leurs actions, de leurs gestes pleins d’affection et de sacrifice, nous  portent vers eux. Nous les aimons. N’en est-il pas de même dans chaque assemblée des frères du Seigneur, où règne le beau et agréable parfum de l’amour fraternel ? Plusieurs m’ont dit, que la première chose qui les a attirés à la Vérité, c’est l’amour qu’ils ont vu parmi les frères.

  Mais rappelons-nous que le cœur (naturel) est tortueux par-dessus tout et pervers. Nos cœurs nous disent parfois que nous avons développé en nous cet amour fraternel, même si effectivement nous ne le possédons pas. Mais, aussi longtemps que le bourgeon reste enfermé dans sa dure enveloppe, aussi longtemps nous nous trouvons au stade du bourgeon. C’est seulement lorsque les pétales font éclater cette dure enveloppe que nous pouvons dire sans crainte de nous tromper que nous sommes parvenus au stade de la fleur. A ce moment-là l’amour pour les frères doit se manifester au dehors. Il ne peut rester enfermé dans nos cœurs, mais il doit se manifester par l’affection, des paroles du cœur, et par de nombreuses petites choses, des actions qui exigent un plus grand sacrifice le tout conduit par la vertu de l’amour. « A ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jean 13 :35). Mais comment tous le reconnaîtront si vous ne montrez pas cet amour ? S’ils l’aperçoivent, et surtout dans des circonstances difficiles, lorsqu’ils s’y attendent le moins, c’est là qu’ils reconnaîtront que vous êtes de vrais disciples de Jésus.

Souvenons-nous et posons-nous souvent cette question : Ai-je aujourd’hui l’amour dans mon cœur ? Si oui : je ne possède que le bourgeon de la piété. Ou bien : Ai-je donné des preuves de mon amour pour les frères, par mes paroles et par ma conduite ? Si oui : je m’en réjouis car cela signifie que je suis développé en fleur, et très prochainement j’espère apporter le fruit de l’amour désintéressé. Souvenons-nous que lorsqu’en nous s’éveille l’amour pour les frères, alors nous leurs parlerons d’une manière, comme nous le dit l’Apôtre : « N’aimons pas en paroles ni avec la langue, mais en actions et avec vérité » 1 Jean 3:18.  Chers frères, prions Dieu qu’Il nous permette d’avoir, non seulement le désir et l’envie d’aimer nos frères en Christ, d’un amour brillant, de tout notre cœur, mais de les aimer de la même manière dont Christ nous a aimés, en donnant Sa vie pour nous, et ne craignons pas ce qui pourrait nous survenir. Si en échange de notre affection et de notre amour pour eux, ils nous rendaient le mal ou une méchanceté quelconque, rappelons-nous que tous nous sommes faibles dans ce corps et que facilement nous nous égarons.

 Cela nous conduit vers un point particulier de ressemblance entre les fleurs de l’arbre et notre amour fraternel. Les fleurs donnent leur vie les unes pour les autres. Dieu les a créées ainsi de telle sorte que la fleur ne peut se féconder elle-même, car le pollen, partie fécondante de la fleur (qui donne la vie) mûrit d’abord. C’est seulement lorsque le pollen s’est détaché que le germe ou pistil mûrit, étant prêt à recevoir et à être fécondé par le pollen d’autres fleurs. Lorsque la fécondation est terminée, les pétales tombent et le fruit commence à croître. Comment le pollen arrive-t-il aux autres fleurs ? Surtout par l’intermédiaire des insectes qui se posent de fleur en fleur, et transportent ainsi le pollen sur leurs pattes et sur leurs petits corps. Ils font cela, non dans le but d’en féconder les fleurs, mais pour en sucer leur suc.

La même chose se passe avec nous. Lorsque l’amour pour les frères s’est épanoui en nous, dès cet instant nous sommes soumis aux attaques qui viennent de la part de Satan. Il n’est pas l’adversaire du monde, car le monde entier est sous sa domination (1 Jean 5:19) ; mais il est l’adversaire de ceux qui manifestent l’esprit de Christ, l’esprit d’amour ; et plus nous montrons d’amour pour les frères, plus nous devenons le butin convoité de Satan. C’est lui qui envoie les insectes de contrariétés pour qu’ils sucent le suc de notre vie et qu’ils nous privent de notre énergie pour la Vérité.

Un très grand nombre d’insectes sont beaux à voir, souvent ils sont apparemment insignifiants, mais lorsque l’un d’eux se pose sur notre main ou sur le cou comme cela nous répugne. Instinctivement nous le chassons, ou nous voulons l’écraser. Chers frères, ces insectes sont les épreuves qui surviennent à la Nouvelle Créature. Quand elles surviennent aux autres, elles ne paraissent pas si affreuses, mais lorsqu’elles viennent sur nous, aussitôt nous nous sentons dévorés d’une façon encore plus atroce que ce que nous avions imaginé. Instinctivement nous voulons les éloigner, mais comme les insectes, plus nous luttons contre eux plus ils deviennent féroces, effroyables, et dans un grand nombre de cas plus venimeux.

Dans les épreuves qui viennent sur nous, celles qui sucent notre suc de vie et nous empoisonnent, Satan peut compter sur l’abondance de biens en ce qui concerne la chair. Notre pollen, notre énergie humaine est mise à rude épreuve. Mais ici justement Satan trouve sa défaite, car malgré les difficultés, la Nouvelle Créature affermit son caractère et apprend à compatir avec ceux qui traversent de semblables épreuves. Nous suivons le même chemin que Jésus «car il convenait en effet que celui pour qui et par qui sont toutes choses, et qui voulait conduire à la gloire beaucoup de fils, élevât à la perfection par les souffrances le Prince de leur salut » . Hébreux 2:10. Les tentations venant de Satan, permises par Dieu pour séduire notre Seigneur Jésus sont semblables à celles auxquelles nous sommes exposés. « Il a été tenté, comme nous en toutes choses sans commettre de péché ». Hébreux 4:15. 

Plus nous subissons d’épreuves, plus nous acquérons de l’expérience, et plus nous serons capables de ressentir les souffrances de nos frères, non de ceux qui sont dans le système nominal ou qui ignorent la religion. Plus nous sympathisons avec eux, plus nous leurs consacrons du temps, de notre connaissance d’influence d’énergie pour leur bien actuel et surtout spirituel. Ne nous élevons pas au premier rang afin de mettre ou de placer nos frères à la seconde place, mais au contraire. Nous donnons notre vie, notre énergie pour eux, comme les fleurs qui sacrifient leur vie les unes pour les autres.

 Nous devons également nous rappeler un fait remarquable : les fleurs ne prennent aucune part à l’envoi des insectes sur d’autres fleurs. Les épreuves qui surviennent sur nous en tant que Nouvelles Créatures et qui participent à notre bien spirituel sont par conséquent nécessaires . Ce n’est pas une raison pour vouloir les charger sur les épaules des autres. Comme Jésus a dit : « Il est impossible qu’il n’arrive pas des scandales  ; mais malheur à celui par qui ils arrivent » (Luc 17 :1). Le Seigneur permet à Satan et à tous ceux qui veulent devenir ses agents, d’envoyer des épreuves aux frères, sachant qu’elles témoigneront en leur faveur, et utilisées raisonnablement, leurs permettront de mieux se développer spirituellement ; mais la vengeance du Seigneur s’abattra tôt ou tard sur ceux « par qui les scandales arriveront ». Dieu nous défend de coopérer avec Satan d’une façon ou d’une autre ! Mais s’il nous arrive d’exposer les frères dans l’épreuve involontairement, confessons nos péchés devant le trône de la grâce et efforçons-nous de réparer le mal que nous avons occasionné.

 

Ajoutez à votre amour fraternel  la charité.

 

 

Comme la fleur qui a donné son suc et sa vitalité est prête à être fécondée pour se développer en fruit, acceptant la visite des insectes qui lui ont apporté le pollen des autres fleurs, la Nouvelle Créature qui a perdu beaucoup de son suc et de sa vitalité pendant ses épreuves en donnant sa vie pour les frères, est prête à transformer son amour fraternel en charité, amour au plus haut degré. Et lorsque les épreuves suivantes viendront et que l’aide des frères les accompagnera, elle donnera sa vie pour eux. Ainsi elle apprendra à compatir non seulement avec les frères en Christ, mais également avec l’humanité entière et en dernier lieu même avec ses ennemis.

1) Pendant qu’elle s’efforce à aimer la justice et à être obéissante à Dieu, (ce qui est : l’amour par devoir) elle se rend compte de sa faiblesse et combien elle désire les égards de ses frères lors de ses trébuchements.

2) Elle apprend de cette manière à être compatissante aux faiblesses des frères, elle se soumet à l’instruction pour savoir comment elle doit les aimer (l’amour fraternel). Elle voit combien de bonnes choses elle peut faire aux autres en supportant patiemment les oppositions en les traitant affectueusement avec amour même s’il fallait sacrifier quelque chose de ses droits.

3) Alors, grâce aux épreuves suivantes, et grâce aussi à l’aide qu’elle reçoit de ses frères qui donnent aussi leur vie  pour elle, cette Nouvelle Créature est pour ainsi dire engendrée et se transforme en fruit d’amour (l’amour au plus haut degré). Elle sait qu’à partir de ce moment-là, elle est capable d’être compatissante pour les amis comme avec les ennemis dans une large mesure. Elle peut compatir à beaucoup de leurs faiblesses, faisant pour eux le bien à chaque occasion ; « car l’amour couvre un grand nombre de péchés ». De cette manière elle est prête à régner avec Christ pour bénir l’humanité.

La meilleure façon de gagner nos ennemis, c’est de leur montrer notre affection. Très peu d’adversaires peuvent repousser sans cesse cette affection manifestée à leur égard, si notre amour est constant. Le fruit d’amour renferme l’amour pour Dieu, l’amour pour la justice, l’amour pour les frères, l’amour pour l’humanité en général, l’amour pour les ennemis, l’amour pour tout, excepté le mal. Cela représente l’amour au plus haut degré. Lorsque nous parviendrons à ce stade, nous posséderons le degré de l’amour parfait.

Néanmoins, cela ne signifiera pas l’arrêt de notre croissance. Au début le fruit est petit, dur, vert rugueux d’un goût âpre et d’une odeur désagréable. Si nous croquons un morceau, nous le rejetons. En temps opportun, si les circonstances lui sont favorables, le fruit vert se développe et mûrit . Il  grossit et devient un beau fruit velouté. Il est agréable à la vue, il a une agréable odeur, et lorsqu’on le mange, il est délicieux. Tel est l’amour lorsqu’il est mûr. 

Si le fruit demeure sur l’arbre, les insectes l’attaquent comme ils attaquaient les fleurs, et avec le temps, le fruit desséché tombe. Mais il reste en lui quelque chose, les graines qui se trouvent à l’intérieur. Lorsque ces graines seront en terre, elles produiront des arbres. Il en est ainsi de l’homme de Dieu. Les épreuves le visitent jusqu’à la fin ; plus tard lorsqu’il sera mort en Christ, il sera appelé à faire croître d’autres arbres de justice. Jésus a dit ces paroles : «  Si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul, mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruits »  Jean 12:24. Un calcul semble indiqué que chaque membre du Corps de Christ aurait le charge de 144.000 individus réveillés de la mort sur terre..

Avant de terminer je voudrais encore faire remarquer les deux points suivants :

1°) Lorsque la graine est semée, la racine ne se développe pas dans toutes les directions, et ne grandit pas avant que le tronc ne commence à croître ; et le tronc non plus ne se développe pas avant que ne se manifestent les branches. Il en est ainsi de chaque partie de l’arbre. La foi également n’arrivera pas à sa pleine croissance avant de voir se manifester la persévérance, après la persévérance la science etc. Ce que nous apercevons, c’est comme avec les particularités de l’arbre : toutes les vertus exposées par l’Apôtre Pierre et montrées dans leur ordre respectif, progressent régulièrement les unes après les autres, et malgré des différences entre elles, parviennent enfin plus ou moins vite à l’idéal parfait.

2) Un autre point digne de remarque : si on sème une graine en terre, et que personne n’en prend soin, il peut y pousser un arbre, mais le fruit de cet arbre sauvage sera de mauvaise qualité, et l’arbre lui-même sera chétif, mal développé. Au contraire si l’arbre est soigné par un jardinier compétent, il se développera pleinement, sera beau et bien taillé, et son fruit sera gros, tendre et bon. Comparez l’arbre sauvage avec l’arbre bien soigné. Il en est ainsi de la Nouvelle Créature. Quelque soit les soins que nous apportions à produire du fruit au temps opportun, et à garder les feuilles bien vivantes, nos désirs n’auraient pas obtenu le résultat désiré, sans l’aide de notre Seigneur et de notre bienveillant Epoux.

En réalité, nous ne sommes pas comme l’arbre car nous avons notre intelligence et dans la plupart des cas nous avons la liberté du choix de notre volonté personnelle. Mais, si nous nous écartons de la protection du Seigneur, notre croissance spirituelle en sera troublée et notre fruit d’amour de moindre qualité. Plus nous nous soumettons à lui, moins nous aurons confiance en nous-mêmes, et meilleure sera notre croissance spirituelle. Ainsi nous pourrons apporter de meilleurs fruits. « Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu afin qu’il vous élève au temps convenable, et déchargez-vous sur Lui de tous vos soucis car lui-même prend soin de vous ». 1 Pierre 5:6,7.

 

 « Je suis l’alpha et l’oméga, dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était et qui vient, le Tout-Puissant »  . Apocalypse 1:8.

 Jésus leur dit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu’Abraham fût, je suis »  Jean 8:58...

« Au milieu de vous il y a quelqu’un que vous ne connaissez pas ». Jean 1:26.

 « Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des brigands, mais les brebis ne les ont point écoutés. Mes brebis entendent ma voix ; je les connais et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle  et elles ne périront jamais, et personne ne les ravira de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous; et personne ne peut les ravir de la main de mon Père ». Jean 10:2,8,27-29.

« Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif. Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Ecriture « . Jean 6:35; 7:58.

 » Je suis la lumière au monde ; celui qui me suit, ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie ». Jean 8:12.

« Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort ; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? »  Jean 11:25,26.

« Si quelqu’un me sert, qu’il me suive ; et là où je suis, la aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, le Père l’honorera » . Jean 12:26.

« Je suis le chemin la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi » . Jean 14:6.

« Entrez par la porte étroite. Car large est la porte, spacieux est le chemin qui mène à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par-là. Mais étroite est la porte, resserré le chemin qui mène à la vie, et il y en a peu qui les trouvent » .                  Matthieu 7:13,14.

« Voici, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez prudents comme les serpents, et simples comme les colombes. Mettez-vous en garde contre les hommes ; car ils vous livreront aux tribunaux, et ils vous battront de verges dans les synagogues ; vous serez menés, à cause de moi, devant les gouverneurs et devant les rois, pour servir de témoignage à eux et aux païens » .Matthieu 10:16-18.

« Car quiconque aura honte de moi et de mes paroles au milieu de cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l’homme aura honte de lui, quand il viendra dans la gloire de son Père, avec les saints anges ». Marc 8:38.

« Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin au monde ». Matthieu 28:20.

« Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Le ciel et la terre passeront mais mes paroles ne passeront point ». Matthieu 28:I8 ; 24:55.

« Voici, je viens bientôt, et ma rétribution est avec moi, pour rendre à chacun selon ce qu’est son œuvre ». Apocalypse 22:12.

 

 

dépôt légal 2e trimestre 2005