QUEL EST LE VRAI
EVANGILE ?
“ Je
n’ai point honte de l’Evangile de Christ. ” Romains 1 :16.
La
Science, l’étude de l’Evangile
Si l'on trouve tout
naturel de consacrer beaucoup de temps et d'intelligence à l'étude des sciences
terrestres, en particulier des sciences appliquées, de l'économie politique,
par exemple, dont les bases sont, pour la plus grande part, des conjectures et
des conclusions humaines, on ne pourra mettre en doute l'utilité que présente
l'étude de l'économie divine, révélée dans le merveilleux plan de Dieu. S'il y
a avantage à rechercher les causes des maladies et les moyens de les guérir ou
de les prévenir, il est incontestable que l'étude de l'Evangile offert par Dieu
comme remède contre les maladies et la mort de l'âme est une véritable science
dont l'application procure la vie éternelle et mérite par conséquent plus d'attention
et une étude plus approfondie.
Les esprits les plus
élevés et les plus nobles ont admis l'importance hors ligne de la question que nous
allons étudier. Ils l'ont pesée plus ou moins soigneusement ; après leurs études, les uns ont accepté, les autres
ont rejeté l'Evangile.
Nous n'allons point
discuter ici le poids des arguments utilisés pour ou contre l'Evangile ; nous
voulons seulement, en passant, noter le fait que tous les hommes devraient
considérer notre question comme digne d'un examen sérieux et lui accorder une
attention particulière pour éviter d’être associés à l'armée des “ insensés
qui disent dans leur cœur : Il n'y a point de Dieu ”
(Psaumes 14:1) et d’être en proie aux craintes superstitieuses que Satan a
mises dans le cœur des hommes dans le but de les empêcher d'étudier sans
préjugés le divin message d'amour et de pitié.
Aussi longtemps que
nos investigations à l'égard de l'Evangile ne nous ont point conduits à un
résultat absolument satisfaisant, notre foi en Dieu, notre amour pour Dieu,
notre zèle pour l'Evangile ne sont pas aussi fervents qu'ils devraient l'être.
Espérons qu'après
l'examen auquel nous allons nous livrer dans ces pages, nous saisirons plus
clairement qu'auparavant, le vrai Evangile, l'Evangile dont l'apôtre n'avait
point honte et dont nous, par conséquent, n'avons pas besoin d'avoir honte,
l'Evangile qui de plus en plus agira en nous, car Il est la Puissance de Dieu
pour notre salut.
L'Evangile
- la bonne nouvelle
Tout le monde sait que
le mot grec Evangile signifie bonne nouvelle,
bon message. Néanmoins, on est généralement tombé d'accord - nous ne
savons comment - pour considérer comme sermon évangélique une allocution
annonçant la mauvaise nouvelle, que des tourments éternels attendent la plus
grande partie de l'humanité, voire même toute sauf le petit troupeau de ceux
qui croient en Dieu. En conséquence, on attend d'un prédicateur évangélique
qu'il fasse voir à ses auditeurs un lieu tout imaginaire, un abîme rempli de
flammes inextinguibles, afin d'effrayer les pécheurs, de les pousser à se
repentir et à devenir meilleurs pour échapper à un si terrible destin.
Ajoutons tout de suite
que, nonobstant les vues ‘orthodoxes’ à cet égard, cette ‘mauvaise nouvelle’
des tourments éternels est moins généralement annoncée maintenant qu'autrefois,
parce que l'esprit des gens cultivés la répudie et la considère comme un
fétiche des temps passés. Néanmoins, on l'entendra, à l'occasion, dans les
petites églises rurales, dans les réunions en plein air ; de temps à autre dans
un temple et dans les réunions d'évangélisation. Nous ne voulons pas suspecter
la bonne foi et l'honnêteté d'intention de ceux qui prêchent ainsi. Nous
n'avons pas pour mission de juger des personnes et de leurs motifs d'action,
mais nous considérons que nous avons le privilège et le devoir d'examiner des
doctrines, pourvu qu'en le faisant nous ne soyons pas malintentionnés envers
personne, mais charitables envers tous. Notre unique but est d'établir ce qui
est vrai et de discréditer l'erreur.
Nous estimons qu'il
sera utile de faire précéder cet examen de la bonne nouvelle, dont l'apôtre
n'avait pas honte, d'un aperçu rapide des différentes croyances admises par les
diverses dénominations de la chrétienté. Nous ne pensons pas que chaque
dénomination représente une croyance différente de celles de toutes les autres.
Bien souvent, il n'y a
entre elles que des différences de cérémonies, de méthodes, de constitutions,
voire même de nom simplement et non point des différences sur le message de
l'Evangile qu'elles annoncent. Pourtant, il y a trois croyances essentiellement
différentes entre elles, trois Evangiles considérés chacun comme orthodoxe,
parce que tous trois déclarent comme point capital, comme base de leur foi, la
doctrine des tourments éternels pour tous les hommes, sauf pour le petit nombre
des sauvés. Chacun de ces trois Evangiles compte ses fidèles par
millions groupés en un grand nombre de dénominations.
Trois
Evangiles
Ces trois groupes sont
:
(1) L'Evangile
catholique romain, avec l'église catholique grecque, l'église arménienne et
quelques épiscopaux de l'église anglicane.
(2) L'Evangile
calviniste, annoncé par les diverses nuances des presbytériens, des
congrégationalistes, des baptistes et une bonne partie des luthériens et des
épiscopaux.
(3) L'Evangile arminien
(Le théologien
Arminius, reprenant une partie des idées de son compatriote Coornbert,
conteste l’affirmation calviniste de la double prédestination ; il soutient
que la grâce, avec ses bienfaits, est offerte à tous, mais qu’elle n’est pas
irrésistible. En 1610, un an après la mort d’Arminius, ses disciples présentent
aux Etats de Hollande une “remontrance ”, résumé de leur doctrine, que
François Gomar, calviniste rigoriste, combat vivement par une “contre-remontrance ”
(Grand Dictionnaire Larousse), autour duquel se groupent les différentes
communautés méthodistes et les baptistes de la libre volonté, ainsi qu'un grand
nombre de personnes appartenant à des églises qui ont souscrit à l'évangile
calviniste. Nous pouvons donc dire que l'arminianisme et le calvinisme participent
à parts à peu près égales au monde protestant.
Il ne nous sera pas
possible de traiter notre sujet utilement et à fond sans présenter quelques
critiques à l'adresse de ces trois évangiles, enracinés depuis des siècles dans
les cœurs chrétiens. Les différents synodes les ont, hélas, trop souvent
confirmés et les facultés théologiques les ont appuyés par de gros
ouvrages. Nous éviterons - et ferons tout notre possible pour respecter cette
ligne de conduite - de proférer le moindre blâme à l'adresse de ceux que nous
croyons être de bonne foi dans leur fidélité à ces évangiles contradictoires.
L'Ecriture, comme nos lecteurs peuvent s'en rendre compte, enjoint de “
combattre [sérieusement] pour la foi qui a été transmise aux saints une
fois pour toutes ” (Jude 3), de combattre pour le vrai évangile, et en
même temps de “ ne dire du mal de personne ” (Tite 3 :2). Nous
tâcherons de nous maintenir entre ces deux lignes reconnues comme légitimes et
de suivre l'exhortation de l'apôtre : “ Dites la vérité dans
l'amour ” (Ephésiens 4:15).
L'Evangile catholique
L'église romaine
enseigne que tout homme est pécheur et, en conséquence, condamné aux tourments
éternels, que Christ commença l’œuvre de Rédemption, que cette œuvre est
complétée par la messe, par des prières et des pénitences et qu'ainsi
complétée, la Rédemption permet à tous les fidèles (les catholiques romains
seuls) d'échapper aux tourments éternels qui sont la part certaine de tous les
hérétiques, que leurs œuvres soient bonnes ou mauvaises. Les fidèles, les papes
et les évêques y compris, passent par le purgatoire pour y être sanctifiés et y
séjournent plus ou moins longtemps, suivant la peine que se donnent leurs amis
de prier et de faire dire des messes pour eux après leur mort. A la fin, quand
il aura purifié et rendu digne d'une meilleure et plus heureuse condition tous
les milliards d’hommes qui y seront passés, le purgatoire ne sera plus.
L'enfer, par contre, persistera et sera le lieu où tous ceux qui répudient les
doctrines papales, souffriront les tourments éternels.
Voilà l'évangile
romain ; comme nous le comprenons, il n'a point l'aspect d'une bonne nouvelle,
pas même pour ceux qui, selon lui, auront le moins à souffrir, à plus forte
raison pour tous ceux qui ne sont pas catholiques romains.
L'Evangile
protestant - calviniste
L'évangile protestant
est présenté sous deux formes. Prenons d'abord celui annoncé par le calvinisme,
auquel se rattachent les baptistes, les presbytériens, les luthériens et les
congrégationalistes. A son point de vue, c'est la foi en Christ qui est seule nécessaire pour être sauvé, et cette foi vient en
écoutant la Parole de Dieu.
La doctrine calviniste
exige plus qu'une simple connaissance plus ou moins superficielle du
Christ ; elle n'exige pas seulement de la foi en Jésus-Christ, homme,
elle demande aussi que la vie et la conduite d'un homme démontrent qu'il aime
la justice pour qu'il soit reconnu membre de l'Eglise des élus. Par conséquent
l'Eglise des élus ne peut comprendre les païens des temps présents ni ceux des
siècles passés, ceux-ci n'ayant jamais entendu parler
du seul et unique Nom par lequel l'humanité peut être sauvée. Pas plus de la
vingtième partie des êtres humains, depuis Adam jusqu'à nos jours, a entendu
parler du Christ et peut ainsi faire partie de l'Eglise. Si nous supposons que
60 milliards d’êtres humains ont vécu sur terre jusqu’à ce jour, y compris la
population actuelle, les 95%, soit 57 milliards, ne compteraient pour rien dans
les intentions de Dieu et n’auraient pas droit au salut. Voyons un peu à quoi
conduit cette supposition. Cela signifierait que Dieu, connaissant la fin dès
le commencement aurait décidé, avant de créer le monde et l'humanité, de ne
compter pour rien ces 57 milliards de
créatures humaines et de ne pas leur accorder vie et bonheur éternels. Il
aurait décidé de les torturer éternellement en un lieu qu'Il aurait créé tout
exprès à cet effet, un lieu où Il aurait réuni suffisamment de combustible pour
produire le feu nécessaire et l'entretenir éternellement ; et, bien entendu,
Dieu aurait préparé un tel lieu en se rendant parfaitement compte de ses
épouvantables conséquences.
Ce n'est pas tout. Le
calvinisme enseigne que Dieu n'élit pas tel ou tel homme parce qu'il aurait
quelque mérite, mais uniquement par sa grâce souveraine.
C'est par celle-ci que
3 milliards d'hommes sans mérite seraient sauvés, appelés à la vie et au
bonheur éternel, et c'est du fait du manque de cette grâce souveraine que 57
milliards seraient torturés éternellement.
Nous ne comprenons pas
pourquoi Dieu n’accorde pas sa grâce souveraine à tous puisque le mérite n’y
est pour rien. Il pourrait le faire sans violer en quoi que ce soit les
principes de la justice, puisque ce n'est pas le mérite de l'homme, mais la
libre volonté de Dieu qui assure l'élection, suivant la doctrine calviniste. Le
spectacle des milliards torturés éternellement ne troublerait-il pas le bonheur
des élus ? Non, répond le calvinisme ; les élus seront doués d'une nature toute
différente de la nature humaine ; ils pourront contempler les tortures de leurs
semblables, de leurs anciens amis ou voisins, de leurs parents, de leurs
enfants et, s'en détournant, louer Dieu pour la manifestation de sa justice.
Maintenant, chers
amis, nous n'accusons aucun d'entre vous d'avoir une telle idée du caractère et
des intentions de Dieu. Au contraire, nous sommes heureux de savoir que nos
amis calvinistes répudient généralement cette doctrine contraire non seulement
à l'amour, mais encore à la justice de Dieu. C'est avec un vif plaisir que nous
avons vu naître dans les églises calvinistes (événement survenu aux U.S.A au
début du XX ème siècle) un mouvement tendant à
retrancher de leur credo cette épouvantable doctrine, mais nous avons eu la
douleur aussi d'assister au triste spectacle du rejet d'une proposition faite,
à cet effet, dans le milieu de l'église presbytérienne, et de la soumission de
la minorité qui avait demandé la révision du credo. Comment ces chers amis
américains ont-ils pu consentir à ce que cette croyance abominable et
blasphématoire soit de nouveau considérée comme la leur ? Nous aimons à croire
que les presbytériens, si jamais ils étaient appelés à trancher la question qui
a trouvé une solution si lamentable dans l'assemblée de ses mandataires,
renverseraient à une forte majorité la décision de ces derniers et auraient à
cœur de manifester leur respect de l’Eternel et leur foi en son amour, en sa
justice, en sa puissance et en sa sagesse souveraine. La doctrine calviniste a
cherché à bien établir la sagesse et la puissance de Dieu, sa connaissance de
l'avenir et son pouvoir pour arriver à ses fins, mais elle a oublié de prendre
en considération l'amour et la justice de Dieu, et c'est ainsi qu'elle s'est
égarée loin, bien loin du but qu'elle voulait atteindre.
On a beau présenter
l'amour comme un don de grâce et non un devoir de la part de Dieu, dire que
nous ne pouvons prétendre à autre chose qu'à être traités avec justice et que
le sort réservé aux 57 milliards de condamnés - tortures éternelles dans
un feu inextinguible - n'est que
justice, cela est inadmissible. Le pouvoir de créer les hommes ne justifie
nullement leur création si le Créateur savait d'avance que ses créatures, ne
fût-ce qu'une seule, seraient torturées éternellement. La justice exige que le
pouvoir ne soit pas exercé au détriment d'un autre, et exercer son pouvoir en
pleine connaissance des terribles conséquences qui en résulteraient, eût été
une injustice de la part de Dieu. La sagesse s'unissant à la justice proclameraient hautement qu'il vaut cent fois mieux ne pas
créer un être que de le destiner à souffrir éternellement.
Voilà, chers amis, ce
qu'était l'Evangile pour notre frère Jean Calvin et ce qu'il est pour ceux qui
se rattachent à la confession de Westminster, mais ce n'est certainement pas
l'Evangile dont l'apôtre Paul disait qu'il n'en avait pas honte. Paul aurait
certainement eu honte d'un pareil évangile, et tous les vrais chrétiens animés
du véritable esprit de charité et de justice en ont honte. Il en est
certainement de même pour ceux qui, malheureusement, en raison du milieu où ils
sont nés et n'ayant jamais fixé leur pensée sur ce sujet, ont consenti
jusqu'ici à maintenir et à répandre cette doctrine si injurieuse pour le
caractère de Dieu.
L'Evangile
protestant actuel
Nous arrivons maintenant
au troisième point de vue qui est la base de la doctrine arminienne, à laquelle
se rattachent les différentes églises méthodistes, réformées et les baptistes
dissidents. C'est la doctrine qui tend à l'emporter de nos jours. Voici son
Evangile : Dieu est amour, Il vous aime ; Il aime tout le monde, Il fait tout
ce qu'Il peut pour sauver tout le monde. Si vous vous perdez, c'est votre faute
et non pas celle de Dieu.
A première vue, cet
Evangile paraît plus charitable et plus juste que les deux précédents, mais
comme eux il ne résiste pas à un examen tant soit peu sérieux. Il est contraire
à l'Evangile scripturaire et se contredit lui-même. Il est vrai que cela sonne
bien de dire : Dieu fait tout ce qu'Il peut pour sauver le monde dans le temps
présent. Chacun sait que cela n'est pas vrai et que bien au contraire, si vous
ou moi ou qui que ce soit possédions la millième partie seulement de la sagesse
et de la puissance divines, le monde serait bien vite entièrement évangélisé.
On ne peut pas avancer non plus que Dieu se soit assujetti à ne procéder que
d'une certaine façon pour sauver le monde par son église, et que si l'église ne
fournit pas l'argent et les missionnaires nécessaires, les païens n'entendront
pas “ le seul nom par lequel nous pouvons être sauvés ”, mais
seront condamnés aux tourments éternels.
On ne peut pas dire
que Dieu fait tout ce qu'Il peut, mais que ses efforts restent vains parce que
l'église ne s'applique pas à la tâche qu'Il lui aurait confiée. Car dans sa
sagesse et par sa connaissance de l'avenir, Il devait prévoir ce manque
d'intérêt de la part de l'église. Il ne pourrait donc décliner la
responsabilité des résultats de son procédé, puisqu'Il
est le Créateur personnifiant la Toute-Puissance et la Sagesse souveraines. Maintenir
ce point de vue, c'est admettre que Dieu s'est trompé en confiant à l'église la
tâche de convertir le monde, tout en sachant d'avance qu'elle ne l'accomplirait
pas. C'est plutôt vouloir excuser Dieu de ce qu'Il ne fait pas tout ce qui est
en son pouvoir, que de prouver qu'Il fait tout ce qu'il peut.
Approfondissons notre
sujet. Si vraiment Dieu fait et a fait tout ce qui est et tout ce qui était en
son pouvoir pour sauver le monde, quel est donc notre espoir ? Comment espérer
qu'un jour les choses changeront, puisqu'elles n'ont point changé malgré tous
les efforts de Dieu ?
Ce point de vue
présume une lutte entre le Tout-Puissant et Satan, dans laquelle chaque
combattant tâche de gagner à lui le genre humain. Puisque jusqu'ici Satan a eu
le dessus, comment Dieu resterait-il le Tout-Puissant ? Au moment de leur
création Adam et Eve étaient certainement
du côté de Dieu ; mais 1656 ans plus tard, tous leurs descendants, à
l'exception de huit personnes, furent anéantis dans le déluge, Dieu les ayant jugés
trop mauvais pour continuer à vivre. Puis Dieu régénéra l'humanité par les huit
personnes jugées dignes et suffisamment justes pour vivre encore. Qu'est alors
devenue leur descendance ? L'histoire de Sodome et de Gomorrhe nous en donne un
exemple, et de nos jours, où la terre est peuplée de plus de 5 milliards de
descendants de Noé, il n'y a pas plus de 900 millions de catholiques et 500
millions de protestants auxquels la Parole de Dieu est accessible, mais dont un
très petit nombre seulement peut être considéré comme vraiment éclairé par
cette Parole. Si vraiment le point de vue arminien est juste, si Dieu a fait
tout ce qu'Il pouvait pour sauver le monde, quelle conclusion tirer de cela ?
Hélas, il s'ensuivrait que, malgré toutes ses intentions d'amour et de grâce,
Dieu ne serait pas à même de suffire à la tâche qu'Il aurait entreprise ! . . .
Et si tel est le résultat des soixante siècles passés, que pouvons-nous espérer
pour l'avenir ? Combien faudrait-il de millions d'années pour la conversion du
monde ? La statistique nous renseigne à ce sujet d'une façon positive.
L'augmentation naturelle du genre humain est de beaucoup supérieure chaque
année à l'augmentation du nombre des croyants, même en comptant toutes les
naissances en pays chrétiens et toutes les conversions, obtenues en pays païens
par les efforts des missionnaires, comme acquises pour la partie convertie de
l'humanité. Ainsi le taux des chrétiens va diminuant d'année en année.
Qui maintiendra en
face de ces faits que Dieu ait fait tout ce qu'Il pouvait pour la conversion du
monde ? S'il y en a quand même qui croient à ces efforts de Dieu, qu'ils
abandonnent donc tout espoir en l'avenir !
Nous voyons donc d'une
part le calvinisme, qui croit à la Toute-Puissance et à la Sagesse de Dieu,
mais au détriment de sa Justice et, d'autre part l'arminianisme, qui admet
l'amour infini de Dieu, mais au détriment de sa Toute-Puissance et de sa
Sagesse. Or, le vrai Evangile doit faire voir que la Toute-Puissance et la
Sagesse de Dieu sont en plein accord avec sa Justice et son Amour.
Les deux évangiles
protestants ne diffèrent d'ailleurs pas dans leur résultat. L'un et l'autre
condamnent aux tourments éternels 57 milliards d'êtres humains ; ils ne
diffèrent que sur les méthodes pour sauver le reste de l'humanité de cet
horrible sort. Cependant, certains arminiens déclarent que ces tourments ne
sont pas des flammes, mais le désespoir des consciences réveillées trop tard.
En quoi cette peine-là serait-elle inférieure aux flammes réelles ?
Constituerait-elle une consolation pour ceux qui se débattent désespérément
contre de si épouvantables croyances ? Que les tourments châtient les hommes,
parce que Dieu manquerait d'amour et de justice, ou qu'ils les châtient parce
que Dieu serait incapable de les en préserver, ceci ne serait d'aucune
importance pour les condamnés. Nous pensons donc qu'aucun vrai chrétien, après
avoir examiné la question jusqu'à ce point, ne peut approuver l'une ou l'autre
de ces doctrines, mais qu'il en aurait honte.
Le vrai
Evangile
Examinons maintenant
le VRAI EVANGILE, tel qu'il nous est révélé par la Parole de Dieu,
l'Evangile dont l'apôtre Paul n'avait pas honte.
Le mot Evangile nous donne la clef
de cette énigme et son étymologie mettra tout chrétien à l'abri des erreurs
répandues sous cette belle étiquette. Evangile signifie, c'est un
fait bien connu, BONNE NOUVELLE. Si quelqu'un peut considérer
sérieusement comme une bonne nouvelle le fait que la plus grande partie de
l'humanité est condamnée à d'horribles tourments éternels, physiques ou moraux,
il n'est pas disciple du Sauveur doux et humble de cœur ou alors son caractère
de chrétien, sa charité, son équité ne sont pas développés du tout. Nous le
considérons comme un tout petit enfant ayant encore besoin du lait de la Parole
afin de grandir et de développer les forces nécessaires pour supporter la
nourriture des adultes (en Christ), qui lui fera voir, comme à tous les saints,
la longueur, la largeur, la hauteur et la profondeur de l'amour de Dieu qui
dépasse toute intelligence.
Si occasionnellement
nous trouvons sur notre chemin un homme qui aime la religion chrétienne et qui
maintient quand même des opinions si hideusement blasphématoires à l'égard de
Dieu, notre Père Céleste, nous lui citerons la parole que le Seigneur nous
adresse par son saint prophète (Esaïe 55:8,9) : “ Mes pensées ne sont
pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies ; autant les cieux sont
élevés au-dessus de la terre, autant mes voies sont élevées au-dessus de vos
voies et mes pensées au-dessus de vos pensées ”. Nous désirerons faire
voir à ceux à qui Dieu a oint les yeux afin de les rendre capables de discerner
les choses spirituelles, quelques-unes des voies et des intentions sublimes de
notre Seigneur, voies et intentions que sa Parole désigne sous le nom d'Evangile
ou bonne nouvelle.
L'apôtre nous affirme
que Dieu annonça d’avance cette bonne nouvelle à Abraham,
c'est-à-dire avant que la nouvelle dispensation commençât, car celle-ci ne date
pas d'Abraham, mais de notre Seigneur Jésus-Christ. L'apôtre l'affirme par les
paroles que nous lisons (Hébreux 2:3) : “ Le salut fut
premièrement annoncé par notre Seigneur et nous fut confirmé par ceux qui l'ont
entendu ”. Ce qui précéda la prédication de notre Seigneur n'a donc pu
être qu’images et promesses, donnant une idée encore peu claire de ce qui
arriverait en son propre temps. L'apôtre nous dit lui-même (Galates 3:16,29) en
quoi consistait la bonne nouvelle annoncée à Abraham ; c'était la promesse : “ En
toi seront bénies toutes les nations ”. Notez-le bien, la promesse ne
dit pas : en toi sera bénie la millième partie de toutes les familles de
la terre et le reste sera condamné à la plus épouvantable existence éternelle.
Non, la bonne nouvelle annoncée à Abraham intéresse l'humanité entière : ce
sont toutes les familles de la terre qui seront bénies par le Christ, la vraie
descendance d'Abraham.
L'Evangile
annoncé par les anges
Lorsque notre Seigneur
Jésus naquit à Bethléhem, le Père Céleste fit annoncer cet événement, et les
anges chargés de ce message se déclarèrent porteurs d'une bonne nouvelle.
Ecoutons bien ce message ; il ne dit rien à propos des tourments éternels
qui, soi-disant, attendent l'énorme majorité du genre humain. N'ayez point de
peur, dit l'ange aux bergers, “ Je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera
pour tout le peuple (tout le monde) le sujet d'une grande joie ”
(Luc 2:10). Remarquez bien que ni la bonne nouvelle annoncée par les anges, ni
la bonne nouvelle communiquée à Abraham ne parlaient de condamnation et de
misères éternelles, ne fût-ce que pour une seule créature du Seigneur. Il s'ensuit
que ceux qui, dans leur aveuglement, prêchent les tourments éternels et nomment
leur doctrine l'Evangile (la bonne nouvelle), le font à l'encontre,
non seulement de la signification du mot évangile, mais encore en
opposition à ce que l'Ecriture déclare être le contenu de l'Evangile. Ils
peuvent être de bonne foi dans leur prédication, mais cela n'empêche pas qu'ils
se trouvent dans l'erreur, dans une profonde erreur, et nous espérons toujours
qu'un jour la lumière provenant de la connaissance de la bonté de Dieu
éclairera leur cœur et les guérira de leur aveuglement qui ne vient point de
Dieu ni de sa précieuse Parole, mais du prince des ténèbres. (2 Corinthiens
4:4).
Les
bénédictions pendant le Millenium
Il faudra tout l'âge
millénaire (qui fera suite à l’âge évangélique, à la fin duquel nous vivons)
pour faire parvenir à toutes les familles de la terre le bonheur résultant de
la connaissance de la grâce de Dieu en Christ. Les 57 milliards descendus dans
la tombe, sans avoir entendu parler du Sauveur, sans avoir eu l'occasion
d'obtenir une connaissance parfaite de la vérité, la bonne nouvelle de grande
joie n'étant jamais parvenue jusqu'à leurs oreilles, en reviendront, ou en “
sortiront ” tous, afin d'avoir l'occasion de l'entendre et d'y croire,
afin d'être trouvés dignes de la vie éternelle ou, en cas de refus, pour être
détruits à tout jamais par la seconde mort. Leur résurrection pour être
instruits est aussi sûre que leur mort dans l'ignorance, pour trois
raisons :
(1) Parce que l'Evangile annoncé à
Abraham dit que toutes les familles de la terre seront bénies (rendues
heureuses), et que les 57 milliards d'êtres humains font partie de "toutes
ces familles" qui n'ont point encore eu le privilège de connaître l'unique
nom par lequel elles seront bénies.
(2) Parce que le message des anges, lors
de la naissance de notre Seigneur à Bethléhem, annonçait une grande joie pour
“ tout le peuple ”, tout le genre humain, dont les 57
milliards font certainement aussi partie.
(3) Parce que Christ est mort pour les
justes et les injustes, Il est passé par la mort pour tous les hommes, et qu'il
est donc absolument nécessaire que tout homme ait l'occasion de profiter de
cette mort et de devenir digne de la vie éternelle, que la mort et la
résurrection de notre Seigneur lui ont acquise.
Le
salut pour tous
Dira-t-on que Christ
n'étant mort que pour les péchés des élus et non pour ceux du monde, ceux-ci ne
pourraient donc être pardonnés ? Non ! L’Ecriture ne dit pas seulement
d'une façon catégorique que “ Jésus, par la grâce de Dieu, souffrit la
mort pour tous les hommes ” (Hébreux 2:9), mais l'apôtre (1 Jean 2:2)
ajoute : “ Il est lui-même une victime expiatoire (la propitiation
ou satisfaction) pour nos péchés (ceux de l'Eglise) et non seulement
pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier ”. Peut-on être
plus clair, plus positif ?
Puisque la rançon pour
le péché de tout le monde a été payée à la justice, nous pouvons être tout à
fait sûrs que la justice fournira, par le Rédempteur, une occasion à tout le
monde de connaître le Christ et son œuvre, et d'accepter la grâce divine, la
vie éternelle.
Selon
le plan de Dieu
Mais dira-t-on :
“ Pourquoi Dieu conçut-il un plan qui nécessitait une résurrection des
morts ? Pourquoi l'occasion de se rendre digne de la vie éternelle par la
soumission aux commandements de Dieu n'est-elle pas fournie dans cette vie,
mais dans la vie après la résurrection ? ”. Nous répondrons que, tout
d'abord, nous n'avons pas à nous enquérir des raisons pour lesquelles l'Eternel
suit des procédés différents de ceux que nous jugerions convenables pour Lui.
Nous ferons mieux de reconnaître que notre propre sagesse ne suffit pas pour
cette tâche, et d'écouter humblement ce qu'Il veut bien nous révéler à propos
de ses plans. Alors, seulement, nous jouirons du privilège de voir la vérité et
de nous rendre compte avec tous les saints de la longueur et de la largeur, de
la hauteur et de la profondeur de l'amour de Dieu. (Ephésiens 3:18).
Dieu, en effet, a bien
voulu nous révéler quelques-unes des raisons qui l'ont engagé à suivre la méthode
que nous voyons. Il nous affirme sa sagesse souveraine, son pouvoir de régler
chaque détail de son œuvre comme Il l'entend, Il nous dit qu'Il connaît la fin
dès le commencement ainsi que le résultat qui justifiera pleinement toutes les
mesures prises. La Bible et l'histoire générale nous montrent que, pendant 6000
ans, l'humanité a eu l'occasion de voir et de comprendre la portée du péché et
son salaire : la souffrance et la mort. La Parole nous apprend que dans l'âge à
venir, dans le Millenium, tout le monde sera amené à connaître la voie de la
justice, de l'amour, de la paix, et pourra constater de ses propres yeux la bénédiction
que recueillera l'humanité entière en suivant cette voie. Ainsi, celle-ci
apprend d'abord ce que sont le mal et ses conséquences, puis ce qu'est le bien
et ce que la Providence peut faire de ce bien. Ce sont les rois et prêtres (la
sacrificature royale), les membres du Christ qui fourniront ces dernières
connaissances aux hommes et les rendront capables de subir l'examen auquel le
Seigneur Jésus les soumettra, afin de savoir lesquels seront obéissants,
fidèles et dignes de vivre éternellement et lesquels, par contre, seront restés
désobéissants, auront persisté dans leur résistance et seront dans la suite “
exterminés du milieu du peuple ”. (Actes 3:23)
La Parole de Dieu nous
affirme cela formellement, car elle nous dit que la semence (la
postérité) d'Abraham, qui bénira toutes les familles de la terre, n'est point
une personne, mais un “ petit troupeau ” de fidèles. Cette
descendance est le Christ, chef de l'Eglise, et l'Eglise elle-même en sa
qualité de Corps du Christ. Cette église n’est pas l'église nominale, l'église
du grand nombre qui fait profession de christianisme, mais la véritable Eglise,
composée de ceux dont les noms sont inscrits dans les cieux, qui marchent sur
les traces de leur Seigneur et qui, pour avoir été trouvés fidèles jusqu'à la
mort recevront avec leur Seigneur la couronne de vie : l'immortalité. L'âge de
l'Evangile, qui commence avec le grand sacrifice pour les péchés du monde et
finit lorsque les bénédictions commenceront à être répandues sur les milliers de millions qui
ont habité cette terre, a été destiné par Dieu à la recherche et à l'élection
du Corps de Christ, de l'Eglise, de l'Epouse, du petit troupeau, des
prêtres-rois, des cohéritiers de Christ en son royaume. L'appel adressé à
ceux-ci est 'supérieur', 'céleste', et le salut, qui sera leur part, est de
beaucoup supérieur à celui que Dieu réserve au monde en général. Il choisit
maintenant ce petit troupeau, le purifie, le met à l'épreuve, le rend apte à
recevoir la royauté céleste, la nature spirituelle, divine, et c'est de ce
petit troupeau que parle l'apôtre Pierre déclarant que Dieu lui a donné
“ les plus grandes et les plus précieuses promesses ”, de
beaucoup supérieures à toute autre promesse donnée à des créatures humaines,
afin que par elles (par ces promesses) il devienne participant de la nature
divine. C'est l'appel céleste par opposition au salut terrestre, préparé pour
tous ceux qui au “ propre temps ” de Dieu voudront l'accepter.
Vous voyez donc, chers
amis lecteurs, que l'Evangile est plein de parfaites beautés. Il ne suffit pas
à Dieu de nous assurer que, le temps venu, toutes les familles de la terre
seront bénies par le Christ, mais Il nous invite à devenir membres du Christ,
du Corps de Christ. L'apôtre n'a-t-il pas raison de nommer cela notre haut
appel, notre appel céleste ?
Voilà la bonne
nouvelle que l'Ecriture annonce, que Paul annonçait et dont il n'avait point
honte. Cette bonne nouvelle fait apparaître sous un jour resplendissant de
beauté le caractère de notre Créateur, sa sagesse Lui permettant de connaître
la fin dès le début, sa puissance Lui permettant d'arriver toujours à ses fins
dernières, sa justice, base de son plan sublime, étant en plein accord avec
tous les principes de l'équité, et son amour, dont nous n'avons point encore pu
explorer l'étendue dans toutes les directions. Cet amour a pitié de ses
créatures déchues ; cet amour nous donna un grand Sauveur, cet amour poussa ce
Sauveur à donner sa vie comme prix de rançon pour nous ; cet amour sut et
voulut satisfaire à toutes les exigences de la justice suprême à notre place ;
cet amour se manifeste toujours envers l'humanité et dans cet âge de
l’évangile, nous offre d'être cohéritiers de son Fils, d'une nature et d'une
dignité de beaucoup supérieures à celles des anges et à celles de toutes les
puissances de la terre et du monde spirituel. L'apôtre Jean dit de cet amour : “ Voyez
de quel amour pour nous Dieu a fait preuve de vouloir que nous soyons appelés
les fils de Dieu ”. Cet amour, toujours à l’œuvre, réserve aux fils de
Dieu pour le jour où ils seront le corps glorifié du Christ, une participation
à l’œuvre grandiose à accomplir, celle de bénir toutes les familles de la
terre, c'est-à-dire de leur fournir toutes les connaissances et de les assister
dans leur marche sur “ le grand chemin ” qui conduira à la sainteté
(Esaïe 35:8), afin que tous ceux qui le voudront bien, puissent retrouver tout
ce qui a été perdu par la chute d'Adam, en se mettant d'accord avec Dieu par le
moyen du grand Médiateur. (Actes 3:19-21).
N'en
ayons point honte
Voilà, chers amis, une
bonne nouvelle dont nous n'avons point honte ! Car elle annonce le pouvoir de
Dieu de sauver quiconque croit. Elle transforme et renouvelle nos cœurs, elle
nous sanctifie, alors que jamais aucune erreur ne pourrait nous sanctifier ;
elle est bien plus efficace que la théorie des tourments éternels que beaucoup
de chrétiens dans un zèle aveugle, déclarent être indispensable pour amener les
âmes au Sauveur. Faisons voir de plus en plus tous les traits sublimes de notre
Dieu qui nous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière. Renonçons à
toutes les théories, à toutes les croyances qui déshonorent Dieu et annonçons
la Parole de vie, soyons des témoins de la vérité, de la grande joie réservée à
tout le monde.
Soyons
des Evangélistes de Paix
Tous ceux qui voudront
annoncer le vrai Evangile auront grand besoin de l'esprit de paix, de douceur,
de patience, car ils auront à affronter l'opposition exaspérée de ceux qui se
nomment chrétiens mais qui sont aveuglés et remplis de préjugés par l'évangile
défiguré par l’adversaire. Satan sait parfaitement qu'en dénaturant
l'Evangile il empêche tous ceux qui ne renoncent pas à la raison, en matière
religieuse, de venir à Dieu. Quiconque a des oreilles pour écouter et entendre
le vrai évangile, le distinguera sans peine des misérables contrefaçons qui,
pendant si longtemps, ont joui de tout crédit auprès du peuple de Dieu. Puissent
les membres de ce peuple se souvenir que la compréhension de ces choses est un
don de la grâce divine ; qu'ils n'aient donc point honte, mais qu'ils louent
Dieu à ce sujet ! Qu'ils se souviennent que l'opposition qu'ils rencontrent de
la part d’un grand nombre est là pour les mettre à l'épreuve. Le Seigneur
utilise son plan, sa Parole, comme son représentant disant : “ Quiconque
aura honte de moi et de mes Paroles, ...
le Fils de l'homme aura honte de lui quand il viendra dans la gloire de son
Père avec les saints anges ”. (Marc 8:38).
“ Une
bonne nouvelle de grande joie qui sera pour tout le peuple. ”
“ Jésus-Christ,
homme, qui s'est donné en rançon pour tous, le témoignage [sera rendu] au
propre temps. ”
dépôt légal 2e trimestre 2005