PREFACE
Sur quoi un homme peut-il baser sa foi? Parlant de
la Révolution française, un historien a dit: “Ce fut le meilleur et le pire des
temps. Cette expression décrit parfaitement la situation actuelle du monde, dans
le domaine religieux. Presque partout, il n’y a jamais eu autant de liberté
religieuse. Les défenseurs des différentes confessions ont toute latitude pour
rendre leur témoignage — par la télévision, la radio, les journaux et
personnellement, parmi leurs amis et voisins.
D’autre part, il n’y a jamais eu autant de
confusion dans la foi chrétienne qu’actuellement. A ce point de vue, c’est
sûrement le « pire des temps » que le monde ait jamais vu.
Assurément, nous ne vivons pas encore l’époque où le « chemin de la
justice » sera tellement aplani que « ceux qui le suivront, même
les insensés, ne pourront s’égare » ». Esaïe 35 :8). Existe-t-il
un moyen permettant à un chrétien sincère et humble, d’avoir la certitude qu’il
sert bien la vérité?
L’apôtre Paul donna aux frères de Thessalonique ce
bon conseil:
« Examinez toutes choses:
retenez ce qui est bon », ou, selon les termes d’une nouvelle traduction: « Assurez-vous
de toutes choses; retenez ce qui est juste ». (1 Thessaloniciens
5:21). C’était un sage conseil, et il l’est encore aujourd’hui, dans ces
« derniers jours », où « notre adversaire, le diable rôde comme
un lion rugissant », cherchant qui il dévorera au moyen de fausses
doctrines ou de quelque autre manière.
Nous croyons qu’il n’y a qu’un moyen de « s’assurer
de toutes choses »: éprouver et vérifier toutes choses à l’aide de la
Parole infaillible de Dieu, les Saintes Ecritures. Depuis des siècles, des
chrétiens sincères le disent. Dans toutes les dénominations, ceux qui
enseignent la Bible le recommandent; mais en réalité, on le fait rarement.
Chaque confession possède ses livres, ses « publications », traitant
seulement des passages des Saintes Ecritures en harmonie avec sa propre façon
de voir. Tous les chrétiens croient qu’en agissant ainsi, ils se familiarisent
avec le témoignage entier des Saintes Ecritures, mais ils se trompent.
Si donc nous voulons nous « assurer de toutes
choses », il est très important d’avoir l’assurance que nous utilisons
toute la Bible, et non seulement les parties qui nous ont été expliquées.
Récemment, la lecture d’une publication qui aurait dû être un auxiliaire pour
l’étude de la Bible est venue confirmer notre pensée à cet égard. Elle cite un
certain nombre de textes tirés des Saintes Ecritures avec l’intention de réfuter
le rétablissement du peuple d’Israël dans la Terre promise et son retour a la
faveur divine. Par exemple, Romains 11:7,8 où nous lisons: « Quoi donc?
Ce qu’Israë1 cherche, il ne l’a pas obtenu, mais l’élection l’a obtenu, tandis
que les autres ont été endurcis, (selon qu’il est écrit: Dieu leur a donné
un esprit d’assoupissement, des yeux pour ne point voir, et des oreilles pour
ne point entendre,) jusqu’à ce jour ».
A la lecture de ce passage, l’étudiant de la Bible
a tout d’abord l’impression qu’aux jours de Jésus, les Israélites incrédules
ont été irrévocablement et pour toujours retranchés de la faveur divine. Mais
elle devient totalement différente lorsqu’il lit tout ce que nous dit Paul à ce
sujet, en particulier des versets 25 à 32: « Car je ne veux pas,
frères, que vous ignoriez ce mystère, afin que vous ne vous regardiez point
comme sages, c’est qu’une partie d’Israël est tombée dans l’endurcissement,
jusqu’à ce que la totalité des païens soit entrée. Et ainsi tout Israël sera
sauvé, selon qu’il est écrit: Le libérateur viendra de Sion, et il détournera
de Jacob les impiétés; et ce sera mon alliance avec eux, lorsque j’ôterai leurs
péchés. En ce qui concerne 1’Evangile, ils sont ennemis à cause de vous; mais
en ce qui concerne l’élection, ils sont aimés à cause de leurs pères. Car Dieu
ne se repent pas de ses dons et de son appel. De même que vous avez autrefois
désobéi à Dieu et que par leur désobéissance vous avez maintenant obtenu
miséricorde, de même ils ont maintenant désobéi, afin que, par la miséricorde,
qui vous a été faite, ils obtiennent aussi miséricorde. Car Dieu a renfermé
tous les hommes dans la désobéissance, pour faire miséricorde à tous ».
Romains 11:25-32
Il est également important de s’assurer que la
traduction des Saintes Ecritures que nous sommes invités à utiliser, est
conforme aux textes Hébreu et Grec. Nous savons combien les gens ont été tenus
dans la crainte des tourments éternels par suite d’une mauvaise traduction du
mot hébreu Shéol, et des mots grecs Hadès et Géhenna.
Oui, il est important que nous éprouvions toutes
choses à l’aide de la Parole de Dieu, quelle que soit la source d’où elles nous
viennent. Nous vous engageons à le faire pour cette petite brochure, qui a pour
titre: « La Grâce de Jéhovah ». Presque sans exception, les professions
de foi contradictoires que l’on offre actuellement à un monde troublé, ont ceci
de commun qu’elles utilisent comme méthode de conversion la peur; la peur des
tourments éternels, la peur d’Harmaguédon ou de quelque autre chose. La « Grâce
de Jéhovah » s’efforce d’exalter l’Amour de Dieu. Nous sommes convaincus
que cette brochure vous aidera dans l’étude de Sa précieuse Parole.
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LA GRACE DE JEHOVAH
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NATIONS SPECIALEMENT MENTIONNEES
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TOUS SERONT BENIS
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Le CHRIST EST MORT POUR TOUS
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QU’ADVIENTRA-T-IL APRÈS LA MORT?
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LE JUGEMENT
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LE RENOUVELLEMENT DE TOUTES CHOSES
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LE « RETABLISSEMENT DE TOUTES CHOSES »
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LE ROYAUME DE LA JUSTICE
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AUCUNE PROPHETIE NE PEUT ETRE L’OBJET D’UNE INTERPRETATION PARTICULIERE
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QUAND L’EPOUSE DIRA - T - ELLE « VIENS »?
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LES BREBIS ET LES BOUCS
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L’ORGANISATION DE DIEU
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UN GOUVERNEMENT THEOCRATIQUE
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L’APPEL DE L’AGE DE L’EVANGILE
-
LA PURIFICATION DU TEMPLE
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LA BATAILLE D’HARMAGUEDON
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L’AMOUR DE DIEU
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LES TRANSFUSIONS DE SANG SONT-ELLES DEFENDUES PAR DIEU?
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LE SANG DE L’EXPIATION
-
INTERDICTION DES COUTUMES PAIENNES
Jéhovah est le nom donné dans l’Ancien Testament à
l’Etre suprême, au grand Créateur de l’Univers. L’apôtre Pierre le désigne
comme « le Dieu de toute grâce » (1 Pierre 5:10). La grâce de Dieu
est la faveur divine qu’il manifeste avec amour à toutes ses créatures
humaines, — faveur qu’elles ne méritent pas à cause du péché. Pour nous donner
l’assurance de sa généreuse faveur, Jéhovah nous a révélé par ses innombrables
promesses, son intention d’accorder ses bénédictions à « toutes les
familles de la terre », au temps et de la manière prévus par lui.
Cette intention bienveillante est exprimée
distinctement dans cette promesse de Dieu à Abraham: « Toutes les
familles de la terre seront bénies en toi ». (Genèse 12 : 3). Cette
promesse fut répétée plusieurs fois à Abraham et confirmée par un serment.
(Genèse 22:16-18). Plus tard, elle fut renouvelée à son fils Isaac, quand Dieu
lui dit que « toutes les nations » de la terre seront « bénies »,
(Genèse 26:4 ) ainsi qu’à Jacob, le fils d’Isaac.
Abraham, Isaac et Jacob avaient raison de croire
que cette promesse s’appliquait à toutes les « familles » ou
« nations » de la terre, vivant en ce temps là. Cependant, les
contemporains de ces patriarches, n’ont pas reçu les bénédictions promises;
elles ne leur ont pas non plus été offertes. Depuis, bien des générations se
sont endormies, sans avoir eu l’occasion, sauf pour quelques rares exceptions,
d’y participer.
Deux mille ans après la mort d’Abraham, l’apôtre
Paul reprend cette promesse et montre qu’elle sera accomplie par Christ, et
ceux qui seront « baptisés en Christ »—l’Eglise. (Galates 3 : 8. 16,
27-29). Cela veut dire que deux mille ans se sont écoulés depuis que la promesse
a été faite jusqu’au moment où le canal de bénédiction choisi par Dieu a
commencé à se développer. Comme le montre Paul, il s’agit de Jésus et des
membres de son Eglise, qui lui seront associés parce qu’ « héritiers selon
la promesse »; — La vocation et l’élection de l’Eglise a demandé près de
deux mille ans de plus. Entre temps, d’autres millions d’humains sont morts,
sans avoir eu l’occasion de recevoir les bénédictions promises par Jéhovah.
Pourtant, les Ecritures Saintes nous donnent
l’assurance que ces morts « dorment » et qu’au « temps
fixé » ils seront réveillés du sommeil de la mort et auront l’occasion de
jouir de ces bénédictions. L’intention divine de ressusciter les morts est une
doctrine fondamentale de la Parole de Dieu. L’Ancien Testament décrit cet évènement
en des termes différents. Esaïe, parlant des « rachetés » de
Jéhovah, dit qu’ils retourneront. Ezéchiel dit qu’ils « reviendront à
leur premier état », c’est-à-dire à la vie. Jérémie décrit la
résurrection comme un « retour du pays de l’ennemi », la mort.
Esaïe 35:10; Ezéchiel 16:55; Jérémie 31:16
Dans le Nouveau Testament, l’apôtre Paul écrit: « Et
comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ »
(1 Corinthiens 15:22). En Romains 8:19-23 Paul nous donne l’assurance que toute
la création, tout comme l’Eglise de l’âge de l’Evangile, sera affranchie de la
servitude de la corruption. Il dit que la création attend la révélation des
« fils de Dieu » c’est-à-dire que la semence d’Abraham soit au
complet pour déverser sur tous les hommes les bénédictions promises.
En Jean 1:9,
nous lisons: « Jésus est la véritable lumière, qui, en venant
dans le monde, éclaire tout homme ». Les Sodomites et autres peuples méchants qui
vivaient au temps d’Abraham n’ont certainement pas été éclairés par Christ, ce
qui veut dire qu’eux aussi font partie de « toutes les familles de la
terre », et devront être réveillés du sommeil de la mort, pour recevoir
cette lumière. (Matthieu 10:15;11:24.)
Jésus dit: « Et moi, quand j’aurai été
élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi ». (Jean 12:32).
Jusqu’à présent, comparativement peu d’humains ont été attiré à Christ. La
plupart sont morts sans même avoir entendu parler de lui, pas plus qu’ils n’ont
compris le grand dessein de Jéhovah, pour l’accomplissement duquel Christ est
venu dans le monde. Cette promesse de Jésus ne pourrait s’accomplir si les
morts ne revenaient pas à la vie.
En Esaïe 25:6-9, nous avons la promesse qu’un
jour, Jéhovah préparera « à tous les peuples » un « festin de
mets succulents ». Quel merveilleux symbole pour faire ressortir la
grâce de Dieu envers toute l’humanité. Cette promesse déclare aussi que Jéhovah
enlèvera la « couverture »”qui « couvre toutes les
nations ». Cela s’applique aux nations du passé, aussi bien qu’aux
présentes. Cependant, Jéhovah n’a pas encore anéanti le « voile » de
l’erreur qui a couvert ou couvre encore leur visage, et il ne serait jamais
enlevé s’ils n’étaient réveillés du sommeil de la mort et éclairés par la
gloire de Dieu que remplira alors toute la terre. Jéhovah « engloutira
la mort dans la victoire », pendant le règne messianique. 1
Corinthiens 15:54. Alors « toutes les extrémités de la terre penseront
à l’Eternel et se tourneront vers lui; toutes les familles des nations se
prosterneront devant sa face, car à l’Eternel appartient le règne: Il domine
sur les nations ». Psaume 22:28, 29.
NATIONS SPECIALEMENT MENTIONNEES.
Les peuples de l’Egypte et de l’Assyrie étaient
pour la plupart ennemis de Dieu; néanmoins il a promis de les bénir. Concernant
le temps où ils seront réveillés de la mort, nous lisons: « En ce même
temps, Israël sera, lui troisième, uni à l’Egypte et à l’Assyrie et ces pays
seront l’objet d’une bénédiction. L’Eternel des armées les bénira, en disant:
Bénis soient l’Egypte, mon peuple, et l’Assyrie, œuvre de mes mains, et Israël,
mon héritage! » Esaïe 19:24, 25.
Les mots « captifs »,
« captivité », et « prisonniers » sont souvent utilisés
dans les prophéties pour décrire l’état de mort et ceux qu’elle retient. Job
parle des morts, ces « captifs qui sont tous en paix ». Job 3:11-19.
Parlant de ceux qui mourront dans la grande bataille d’Harmaguédon, le
prophète Esaïe écrit: « Ils seront assemblés captifs dans une prison, ils
seront enfermés dans des cachots, et, après un grand nombre de jours, ils
seront châtiés ». Esaïe 24:22.
Dans une déclaration formelle sur le retour à la
vie des peuples de Sodome, de Samarie et de la nation d’Israël, le prophète
parle de cette résurrection comme d’un retour de « captivité »:
« Je ramènerai leurs captifs, les captifs de Sodome et de ses filles, les
captifs de Samarie et de ses filles, et tes captifs au milieu des leurs ».
Ezéchiel 16:53.
Le chapitre 48 de Jérémie décrit la destruction
complète de l’ancien peuple de Moab; cependant, la promesse suivante est donnée
dans les derniers versets de ce chapitre: « Mais je ramènerai les captifs
de Moab, dans la suite des temps, dit l’Eternel ». Cela veut dire que les
Moabites seront réveillés du sommeil de la mort et auront l’occasion de se
réjouir des bénédictions promises par Dieu.
Les Ammonites étaient aussi un peuple méchant,
mais l’Eternel a promis de « ramener les captifs des enfants
d’Ammon ». Jérémie 49:6.
Jérémie 49:34-39 décrit la faveur de Dieu envers
les Elamites qui ont été détruits comme des pécheurs, mais le verset 39 dit:
« Mais dans la suite des temps, je ramènerai les captifs d’Elam »,
c’est-à-dire qu’ils seront ramenés de la captivité de la mort.
Jéhovah détruisit les premiers-nés d’Egypte, ainsi
que le Pharaon et son armée. Il détruisit aussi certains rois impies qui
s’opposaient à son peuple. Le prophète David déclare que Dieu les extermina
« car sa miséricorde dure à toujours! » (Psaume 136:10, 15, 18, 19,
20). Combien cette déclaration diffère de celle que nous pourrions formuler
dans notre esprit limité, quant à la raison pour laquelle Dieu détruisit ces
peuples impies. Nous serions probablement tentés de dire qu’il les extermina
parce qu’il n’avait plus de miséricorde pour eux, ce qui serait faux. Pour Dieu
c’était un acte miséricordieux, qui leur permettrait de dormir jusqu’à ce qu’il
manifeste à nouveau sa miséricorde envers eux, en leur donnant l’occasion de
recevoir, en son temps, la vie éternelle promise.
La promesse du rétablissement des Sodomites et des
Samaritains à leur « premier état » prouve que les impies
ressusciteront, et pourront, s’ils le veulent, retrouver la faveur de Dieu.
(Ezéchiel 16:53-56). Les versets 60 à 63 révèlent que leur réveil et celui des
Israélites aura pour but de les amener à traiter une alliance avec Dieu.
Ezéchiel explique qu’à la résurrection,
« l’opprobre » des Israélites sera plus grande que celle des païens
ressuscités, à cause des faveurs dont ils jouissaient. Il est évident que Jésus
pensait à cette prophétie quand il dit qu’ « au jour du jugement, le pays
de Sodome et de Gomorrhe sera traité moins rigoureusement » que les Juifs
qui l’ont rejeté. (Matthieu 10:15). Mais même ceux qui l’ont rejeté seront
réveillés du sommeil de la mort, et une occasion de salut leur sera donnée.
C’est ce que Paul fait ressortir en parlant de ceux qui tombèrent: « Et
ainsi tout Israël sera sauvé, selon qu’il est écrit: le libérateur viendra de
Sion (Christ et son Eglise), et il détournera de Jacob les impiétés; Et ce sera
mon alliance avec eux, lorsque j’ôterai leurs péchés ». Romains 11:26, 27.
L’Alliance dont parle Paul est la Nouvelle
Alliance promise en Jérémie 31:31-34, et que Dieu fera avec la maison d’Israël
et la maison de Juda. Pour être sauvés selon les termes de cette alliance, les
Israélites qui ont rejeté Jésus doivent être réveillés du sommeil de la mort.
Et c’est ce que l’apôtre déclare au verset 15, où nous lisons: « Car si
leur rejet à été la réconciliation du monde, que sera leur réintégration, sinon
une vie d’entre les morts? »
Paul avait de bonnes raisons pour faire cette
déclaration. Vers la fin de son ministère, Jésus s’adressa en ces termes aux
Juifs qui le rejetaient, et particulièrement à ses persécuteurs:
« Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te
sont envoyés; combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une
poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu!
Voici, votre maison vous sera laissée déserte; car, je vous le dis, vous ne me
verrez plus désormais, jusqu’à ce que vous disiez: “Béni soit celui qui vient
au nom du Seigneur! » (Matthieu 23:37-39). Là, Jésus parle d’une manière
très expressive des Juifs qui vécurent pendant tout l’âge Judaïque, y compris
ceux qui l’ont rejeté, et parle d’un temps où ils l’accepteront et diront:
« Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! » L’accomplissement
de cette Parole n’est possible que si ceux auxquels le Maître s’adressait
ressuscitent.
Il est vrai que Jésus avait dit aux Israélites de
son temps: « Votre maison vous sera laissée déserte. » Mais cela
signifiait qu’ils perdaient le privilège de continuer à être la nation royale
de Dieu et non point qu’individuellement, ils n’auraient pas l’occasion de
recevoir les bénédictions du royaume de Christ.
Le « royaume » leur était enlevé pour être
donné à une « nation qui en rendrait les fruits, » mais non
l’occasion de recevoir la vie par Christ.
Les scribes et les pharisiens étaient les chefs
religieux d’Israël, et comme tels, « ils étaient assis dans la chaire de
Moïse. » Ils étaient sur le point de perdre cette position honorable, et
c’est pourquoi Jésus leur annonça le « malheur » qui allait fondre
sur eux. Il leur dit: « race de vipères, comment échapperez-vous au
châtiment de la géhenne? » (Matthieu 23:33) Evidemment, leur opposition
obstinée à Jésus et à son message leur a considérablement endurci le cœur, ce
qui aura pour effet de leur rendre le futur jour du jugement beaucoup moins
tolérable qu’aux moins favorisés. Mais Jésus n’a pas dit qu’ils n’avaient aucun
espoir d’échapper à la géhenne. Sa question donne simplement une idée des
difficultés qu’ils rencontreront et ne pourront vaincre qu’en s’humiliant, et
en proclamant avec le reste du monde: « Béni soit celui qui vient au nom
du Seigneur! »
En Romains 11 :26, nous lisons: « Et ainsi tout
Israël sera sauvé. » Selon l’explication de Paul, cela est en harmonie
avec la promesse de Dieu. « Je pardonnerai leur péché et ferai avec eux
une alliance nouvelle. » Romains 11:26, 27; Jérémie 31:31-34). Le
« Sauveur » qui « ôtera leur péché » et sauvera Israël,
« viendra de Sion » — Il s’agit de Christ et son Eglise glorifiée.
Alors les Israélites recouvreront la faveur divine — aussi bien les morts que
les vivants et les scribes ou pharisiens qui ont participé à la crucifixion de
Jésus.
La majorité des Juifs du temps de Jésus refusa de
croire en lui. Certains ne crurent que partiellement, mais Paul dit que
« Dieu a renfermé tous les hommes dans la désobéissance, pour faire
miséricorde à tous. » (Romains 11:32). Vraiment, la miséricorde et la
grâce de Jéhovah sont grandes! « O profondeur de la richesse, de la
sagesse et de la science de Dieu! Que ses jugements sont insondables et ses
voies incompréhensibles! » (Romains 11:33) Dieu étendra sa miséricorde aux
Israélites incrédules, parce que leur rétablissement en sa faveur signifie
comme l’explique Paul, la “vie d’entre les morts.” Romains 11:15.
En exposant ce fait important, Paul met l’accent
sur la véracité des promesses divines rapportées par l’Ancien Testament.
Ezéchiel 37:1-14 est une prophétie remarquable sur le rétablissement d’Israël,
dans laquelle « toute la maison d’Israël » est représentée par une
vallée remplie d’ossements secs. Symboliquement, ils disent: « Nos os sont
desséchés, notre espérance est détruite, nous sommes perdus! » Il en a vraiment
été ainsi pour les Israélites à travers tous les siècles.
Mais les prophéties montrent que cet état de
choses changera, et que finalement, ils retourneront dans leur pays. (Voyez
Jérémie 31:8-12; Amos 9:14, 15; Jérémie 30:3-7; 16:14-6; Ezéchiel 20:33-37). La
dernière prophétie citée indique que le rassemblement aura lieu dans un temps
de grande détresse. Jéhovah déclare: « Je vous ferai sortir du milieu des
peuples, et je vous rassemblerai des pays où vous êtes dispersés, à main forte
et à bras étendu et en répandant ma fureur . . . Je vous ferai passer sous la
verge, et je vous mettrai dans les liens de l’alliance. »
Cela indique que les Israélites seront à nouveau
rassemblés en Palestine avant leur admission dans la Nouvelle Alliance. Dans
une autre prophétie, Jéhovah dit: « Je vous retirerai d’entre les nations,
je vous rassemblerai de tous les pays, et je vous ramènerai dans votre pays. Je
répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés; je vous purifierai de
toutes vos souillures et de toutes vos idoles. » (Ezéchiel 36:24-25). Cela
montre aussi qu’ils seront rassemblés dans leur incrédulité.
La prophétie de Joël 3:1,2 révèle que le
rétablissement d’Israël aura lieu dans les « derniers jours, » lors
du rassemblement de toutes les nations pour la grande bataille d’Harmaguédon.
Nous sommes témoins de l’accomplissement de cette prophétie. Le fait que le
peuple Juif ne réalise pas encore la signification des événements ne veut pas
dire que la main du Seigneur ne dirige pas leur retour dans leur pays. Ce n’est
cependant que la première phase de leur rétablissement. Leurs « os
desséchés » se rassemblent, mais c’est seulement lorsqu’ils seront
couverts de chair et que Jéhovah aura mis son esprit en eux, que les Israélites
se tourneront vers le Seigneur: « Lorsque j’ouvrirai vos sépulcres et que
je vous ferai sortir de vos sépulcres, ô mon peuple! Je mettrai mon esprit en
vous, et vous vivrez . . . et vous saurez que moi, l’Eternel, j’ai parlé et
agi, dit l’Eternel. » Ezéchiel 37:13, 14.
Cette prophétie se rapporte à la résurrection
nationale d’Israël aussi bien qu’à leur rétablissement individuel dans le Pays
de la promesse, et elle parle de ceux qui sont dans la tombe. Certes Paul avait
raison de dire que la réintégration d’Israël serait une « vie d’entre les
morts! » Combien vraie était également son affirmation: « Et ainsi,
tout Israël sera sauvé, » car « Dieu a renfermé tous les hommes dans
la désobéissance, pour faire miséricorde à tous. »
Tout cela est aussi en parfaite harmonie avec ce
que Jésus disait aux scribes et pharisiens hypocrites: « Voici, votre
maison vous sera laissée déserte . . . jusqu’à ce que vous disiez: Béni soit
celui qui vient au nom du Seigneur. » Mais c’est seulement lorsqu’ils
auront été réveillés du sommeil de la mort qu’ils discerneront que Jésus est le
Messie et reconnaîtront sa gloire; ils l’acclameront et le serviront, et
serviront Jéhovah qui l’a envoyé.
TOUS SERONT BENIS.
Dans les Ecritures, « la mer » symbolise
les masses agitées et mécontentes du monde. (Luc 21:25 et Esaïe 57:20). En
Esaïe 60:5 nous lisons: « Tu tressailliras alors et tu te réjouiras, et
ton cœur bondira et se dilatera, quand les richesses de la mer se tourneront
vers toi, quand les trésors des nations viendront à toi. »
Certes, « les richesses de la mer » ne
se sont pas encore tournées vers l’Eternel, et les « trésors des
nations » ne sont pas encore venus à lui. « Simon a raconté comment
Dieu a d’abord jeté les regards sur les nations pour choisir du milieu d’elles
un peuple qui portât son nom. » (Actes 15:14) L’Evangile a été prêché à
des milliers de personnes, mais elles n’ont pas été « converties. »
Cependant, Jacques déclare que lorsque le peuple qui porte le nom de Dieu aura
été choisi, « le reste des hommes » recevra l’occasion de chercher le
Seigneur, ainsi que « toutes les nations » auxquelles le témoignage a
été rendu — « sur lesquelles mon nom est invoqué, dit le
Seigneur. »”(Actes 15:16-18). Cela ne pourrait pas se réaliser si les incrédules
ne ressuscitaient pas.
LE CHRIST EST MORT POUR TOUS.
L’amour de Jéhovah s’est manifesté par le don de
son Fils pour la race pécheresse et mourante, afin qu’il soit le Rédempteur de
l’homme. Nous lisons en Jean 3:16 « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a
donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais
qu’il ait la vie éternelle ». Ce texte limite le bénéfice de la vie
éternelle à ceux qui « croient. » Cependant, Paul
demande: « Comment croiront-ils en celui dont ils n’ont pas entendu
parler? » (Romains 10:14) Le même apôtre déclare: « Le dieu de ce
siècle leur a aveuglé l’intelligence, afin qu’ils ne vissent pas briller la
splendeur de l’Evangile de la gloire de Christ, qui est l’image de Dieu. »
(2 Corinthiens 4:4). Ainsi, aussi longtemps que Satan régnera sur ce présent
monde mauvais, ceux qui entendent la prédication imparfaite de l’Evangile
n’auront pas l’occasion de croire librement.
La Bible appelle « rançon » l’œuvre
rédemptrice du Christ, et Paul dit que tous la connaîtront au temps fixé. En
effet, il écrit à Timothée: « Cela est bon et agréable devant Dieu notre
Sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la
connaissance de la vérité. Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur
entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme, qui s’est donné lui-même en
rançon pour tous. C’est là le témoignage rendu en son propre temps. »
(1 Timothée 2:3-6).
Ce texte témoigne d’un ordre de progression
remarquable. Paul dit: Dieu veut que tous les hommes soient d’abord “sauvés,”
pour parvenir ensuite à la « connaissance de la vérité. » Or, le
salut éternel doit être basé sur la connaissance de la « rançon »
pour tous, et sur la foi et l’obéissance correspondantes. Que veut donc dire
Paul lorsqu’il écrit que tous les hommes doivent être « sauvés »
avant de parvenir à la connaissance de la vérité? Il est évident qu’il fait
allusion au fait que tous les incrédules doivent être « sauvés » ou
réveillés du sommeil de la mort, pour avoir une réelle occasion de parvenir à
la connaissance de la « rançon pour tous. »
Comme le montre Paul, après la résurrection des
morts, les hommes recevront le « témoignage » de la merveilleuse
vérité de la rançon, qui révèle l’Amour de Dieu. Cela aura lieu lorsque la
« mer » se tournera vers le Seigneur. Satan, le grand imposteur, sera
lié, et la connaissance de Jéhovah remplira la terre. Alors sera « frayé
un chemin, une route, où même les insensés ne pourront s’égarer, » Esaïe
35:8.
Le mot « rançon » signifie prix
correspondant ou compensateur. Lorsque Adam pécha, il était un homme parfait,
un « fils de Dieu » — (Luc 3:38). La juste loi de Dieu: « œil
pour œil, » « dent pour dent », « vie pour vie »
exigeait qu’un autre homme parfait meure pour le sauver. (Exode 21:23, 24 et
Deutéronome 19:21). C’est pourquoi, Jésus fut fait chair — devint un être
humain parfait, « saint, innocent, sans tache, séparé de pécheurs. »
(Galates 4:4 et Hébreux 7:26).
On a prétendu qu’Adam n’a pas été sauvé par le
sang de Christ, parce qu’il avait péché volontairement. Le fait est que si Adam
n’avait pas péché volontairement, Dieu aurait pu lui pardonner sans rançon.
Mais malgré son péché volontaire, il l’aimait, et c’est pourquoi il envoya
Jésus pour le racheter et lui donner une autre occasion de vivre. S’adressant à
ceux qui ont cru en Jésus et ont déjà accepté les dispositions du rachat, Paul
écrit: « Car, si nous péchons volontairement après avoir reçu la
connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés »
(Hébreux 10:26). De ce passage, il ressort clairement que si un autre sacrifice
pour les péchés existait, le péché volontaire de ceux qui maintenant
connaissent la vérité pourrait être expié, et ils pourraient retrouver
l’harmonie avec Dieu s’ils le voulaient. Mais l’expiation des péchés
volontaires actuels n’est plus possible, parce qu’il n’y a plus de sacrifice
pour les péchés. Jésus a expié le péché volontaire d’Adam; c’est pourquoi ce
dernier sera réveillé du sommeil de la mort et recevra une autre occasion de
vivre éternellement.
Les descendants d’Adam ont hérité de son péché et
en même temps, de la sentence de mort qui vint sur lui à cause de sa
désobéissance— (Romains 5:12). Le rachat d’Adam s’étend également à ses
descendants qui perdirent la vie par sa faute. Paul en tire les conclusions
suivantes: « Si par l’offense d’un seul la mort a régné par lui seul, à
plus forte raison ceux qui reçoivent l’abondance de la grâce et du don de la
justice règneront-ils dans la vie par Jésus-Christ lui seul. Ainsi donc, comme
par une seule offense la condamnation a atteint tous les hommes, de même par un
seul acte de justice la justification qui donne la vie s’étend à tous les
hommes » (Adam n’étant pas exclu.) Romains 5:17-19.
Le Christ dit qu’il est venu donner sa vie en
« rançon pour plusieurs. » l’original grec dit « pour
beaucoup ». C’est le même mot « πoλus » dont Jésus se
servit pour dire à ses disciples: « La moisson est grande, mais il y a peu
d’ouvriers. » (Matthieu 9:37). Quel mot plus approprié Jésus aurait-il pu
utiliser pour désigner les millions d’humains qu’il est venu racheter par son
sang précieux?’
L’apôtre Paul fait ressortir l’importance de ce
nombre, en disant que Jésus s’est donné lui-même en rançon pour “tous”—c’est-à-dire
pour toute l’humanité. Cela ne signifie pourtant pas que toute l’humanité est
d’ores et déjà sauvée pour l’éternité, car le bénéfice durable de cette grâce
de Jéhovah est conditionné par une acceptation personnelle. Mais Jésus s’est
donné en rançon pour “tous,” il est clair que tous ressusciteront.
QU’ADVIENTRA-T-IL APRÈS LA MORT?
Dieu veut donc que tous les hommes soient sauvés
de la mort adamique et parviennent à la connaissance de la vérité concernant la
grâce de la rançon — c’est-à-dire, tous ceux qui n’y sont pas parvenus pendant
cet âge. Jésus nous en donne une explication complémentaire: « Je suis
venu comme une lumière dans le monde, afin que quiconque croit en moi ne
demeure pas dans les ténèbres. Si quelqu’un entend mes paroles et ne les garde
point, ce n’est pas moi qui le juge; car je suis venu non pour juger le monde,
mais pour sauver le monde. Celui qui me rejette et ne reçoit pas mes paroles a
son juge; la parole que j’ai annoncée, c’est elle qui le jugera au dernier
jour. » Jean 12:46-48.
Il apparaît donc clairement, que Jésus n’a pas
limité l’acceptation de la vérité à notre courte vie présente. « Si
quelqu’un ne croit pas à mes paroles, je ne le juge pas. » Jésus est notre
exemple, et puisqu’il n’a pas jugé ceux qui n’ont pas cru son témoignage, nous
ne devons pas non plus le faire. Ayons pour ceux qui n’acceptent pas notre
message la même attitude que Jésus, et remettons nous au Seigneur pour le
jugement.
Jésus dit que la vérité de ses enseignements—sa
« Parole »— jugera les incrédules « au dernier jour. »
Lorsqu’il dit à Marthe: « Ton frère ressuscitera, » elle lui
répondit: « Je sais qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier
jour. » Donc, le « dernier jour” est le jour de la résurrection prévu
dans le grand plan de Dieu; il faut que les incrédules soient ressuscités pour
être jugés puisque Jésus dit lui-même que Sa Parole les jugera « au
dernier jour. » Jean 11:23, 24.
C’est ce qu’il confirme en Jean 5:28, 29 — Nous
citons la nouvelle traduction Mondiale: « Ne vous étonnez pas de cela; car
l’heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres du souvenir entendront
la voix (du Fils de l’homme) et en sortiront. Ceux qui auront fait le bien
ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait des choses indignes,
ressusciteront pour le jugement. » Il dit également: « Celui qui
croit en moi est passé de la mort à la vie et ne vient point en
jugement. » (verset 24). On en conviendra, nous le pensons, ce passage de
la mort à la vie à lieu maintenant, sur la base de la foi, mais cette vie,
reçue par la foi, ne deviendra réelle qu’à la résurrection. De ce fait, tous
ceux qui croient maintenant se préparent à ressusciter pour la vie. Ce sont
ceux-là qui font le « bien, » c’est-à-dire les bonnes œuvres de Dieu.
« L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyez en celui qu’il a envoyé. »
(Jean 6:29). Tous ceux qui ne croient pas, ne peuvent accomplir de telles
œuvres.
Jésus dit que tous ceux qui croient ne viennent
pas en jugement; tous ceux qui ne croient pas viennent donc en jugement. Et
c’est à la résurrection qu’ils seront jugés comme nous l’avons lu en Jean 5:29.
Nous voyons donc qu’à la résurrection des morts, les vrais croyants passeront
immédiatement dans la vie éternelle, sans avoir besoin de passer par d’autres
épreuves ou jugement; mais les impies « sortiront » également des
sépulcres pour vivre leur temps d’épreuves, leur jugement.
Sommes-nous autorisés à conclure que la
résurrection se limite aux amis de Dieu, ceux dont Il se souvient, parce que la
nouvelle traduction Mondiale dit que « ceux qui sont dans les sépulcres du
souvenir entendront sa voix et en sortiront »? Le mot grec que l’on a
traduit par « sépulcres du souvenir » est « mnhmeion », qui
signifie seulement « souvenir. » Les anciens l’employaient pour
désigner leurs tombes. On enterrait les gens parce que leurs parents ou amis
voulaient se souvenir d’eux. Pour la même raison, on a aujourd’hui des caveaux
et des pierres tumulaires, mais ils ne sont pas destinés à aider Dieu à se
souvenir des morts.
Le même mot grec est employé en Matthieu 27:53 et
en Luc 11:44 et est traduit par « sépulcres. » Dans ces textes, ce
mot ne se rapporte certainement pas au « souvenir » de Dieu. En Jean
11:17, 31, 38 et 12:17 ce mot est également traduit par « sépulcre. »
Pas une seule fois, il n’est utilisé pour designer le souvenir de Dieu.
Mais même s’il en était autrement, nous n’aurions
pas le droit d’en conclure que cela limiterait la grâce de Dieu; car elle
s’étendra aux incrédules qu’il ressuscitera pour leur donner l’occasion
d’accepter la vie par Christ. Nous avons vu dans les pages précédentes que
Jéhovah se souvient des morts impies, et la preuve, c’est qu’il a promis de les
ressusciter. Il ne ferait aucune promesse pour ceux qu’il a bannis de sa
mémoire; or comme nous l’avons vu, il a fait des promesses en faveur des
Egyptiens, Assyriens, Moabites, Ammonites, Elamites, Sodomites, Samaritains,
des Israélites qui ont crucifié Jésus et des scribes et pharisiens qui l’ont
persécuté.
Les promesses et prophéties de Jéhovah nous
donnent la certitude que tous ces prisonniers de la mort et aussi les masses
agitées symbolisées par la « mer » seront libérés de leur prison.
Dieu a permis que le prince des ténèbres aveugle pendant des siècles ceux qui
n’ont pas cru; son intention est donc de leur donner « au temps
fixé » une occasion favorable de croire, lorsque Satan sera lié et que la
connaissance de l’amour et de la gloire de Dieu remplira la terre. Pour la
première fois, tous les hommes entendront proclamer le témoignage de la vraie
connaissance de la « rançon pour tous. »
LE JUGEMENT.
Ces millions d’êtres humains ressuscités et
éclairés sur la volonté de Dieu, seront alors individuellement mis à l’épreuve
pour la vie. Jean 5:29 montre que ce sera leur « krisis » ou
jugement. Nous lisons en Esaïe 26:9: « Car lorsque tes jugements s’exercent
sur la terre, les habitants du monde apprennent la justice. » Le prophète
montre pourtant qu’ « au pays de la droiture, » il y aura des
méchants qui, malgré les circonstances favorables, « n’apprendront pas la
justice. » (verset 10).
Ils seront néanmoins ressuscités pour avoir une
occasion favorable. Le verset il le démontre: « Eternel, ta main est
puissante; ils ne l’aperçoivent pas. Ils verront ton zèle pour le peuple, et
ils en seront confus; le feu consumera tes ennemis. » La « main »
de Dieu n’est pas encore « levée. » Pendant le Millénium
« l’Eternel découvrira le bras de sa sainteté aux yeux de toutes les
nations; et toutes les extrémités de la terre verront le salut de notre
Dieu. » (Esaïe 52:10) Les impies « verront » également
puisqu’ils seront ressuscités. Mais ceux qui seront mal disposés s’opposeront
au Seigneur et seront détruits. Cela n’aura lieu que lorsque l’Eternel aura
« découvert le bras de sa sainteté. »
Durant cette période de jugement, toutes les
influences défavorables seront supprimées dans le « pays de la
droiture, » comme le dit Esaïe: « Eternel, notre Dieu, d’autres
maîtres que toi ont dominé sur nous: . . . ceux qui sont morts ne revivront
pas, des ombres ne se relèveront pas; car tu les a châtiés, tu les as anéantis,
et tu en as détruit tout souvenir »” (Esaïe 26:13,14)
Esaïe parle ici en qualité d’Israélite; de temps
en temps, il voyait son peuple s’adonner à l’adoration de faux dieux et déesses
comme Baal, Moloch et Astaroth, dont le prince est Satan. Or, Satan sera lié
pendant le jour du jugement; les faux dieux du paganisme ne seront plus et l’on
ne s’en souviendra plus.
Ce sera vraiment un « pays de la
droiture ». Certes, Esaïe dit que, malgré les conditions favorables,
certains refuseront de « voir » et seront détruits parce qu’ennemis
de Dieu et de la justice. Combien seront-ils? En toute confiance, nous pouvons
remettre cela au jugement d’un Dieu miséricordieux, sachant que lorsque les
morts ressuscités se tiendront devant le trône de Dieu et que les
« livres » seront ouverts pour faire connaître Sa Sainte volonté à
tous ceux qui ont été dans les « ténèbres » durant cette vie, chacun
se trouvera dans des conditions favorables. Et nous pouvons admettre que
beaucoup auront leurs noms inscrits dans le « livre de vie » qui sera
alors ouvert pour eux.
Ils seront jugés par les vérités qui figureront
dans ces livres ouverts, mais non en fonction du témoignage imparfait qu’ils
ont reçu durant cette vie. Ils auront alors une occasion favorable de mettre
leurs « œuvres » en harmonie avec la volonté de Dieu, qui leur sera
révélée par les « livres » ouverts. (Apocalypse 20:12-14). Seuls,
ceux qui ne se soumettront pas et de ce fait, n’auront pas leur nom inscrit
dans le « livre de vie » iront dans la « seconde mort ».
(verset 15).
LE RENOUVELLEMENT DE TOUTES CHOSES.
En Matthieu 19:28, Jésus associe l’œuvre du
jugement au « renouvellement de toutes choses. » Adam engendra la
race humaine. Jésus renouvellera ceux qui ont hérité de la mort à cause d’Adam.
Esaïe attire notre attention d’une façon
merveilleuse sur cette vérité, en disant que Jésus « verra une postérité .
. . et l’œuvre de l’Eternel prospérera entre ses mains. » (Esaïe 53:10).
En tant qu’homme naturel, Jésus n’as pas eu de « postérité », mais le
verset 11 nous dit: « A cause du travail de son âme, il rassasiera ses
regards. » A cause du travail de son âme dans la mort comme Rédempteur de
l’humanité, « Il verra en effet, une postérité », la race humaine
rétablie à la vie.
Esaïe déclare aussi que « l’œuvre de
l’Eternel prospérera entre ses mains. » Cette « œuvre », Jéhovah
en a souvent fait mention dans Sa Parole: « C’est son plan d’Amour dont il
a parlé anciennement par la bouche de ses saints prophètes; » Il a
l’intention de bénir « toutes les familles de la terre » en leur donnant
l’occasion d’accepter sa grâce par Christ et de vivre éternellement.
L’apôtre Paul fait également ressortir le fait que
Jésus régénèrera l’humanité, en l’appelant le « dernier Adam. »
« Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ. »
Le premier homme, Adam, engendra la race humaine dans la condition de mort, le
« dernier Adam, » la réengendrera pour la vie. 1 Corinthiens 15:22,
45.
La Parole divine fait de nombreuses fois allusion
à l’intention qu’a Jéhovah de rétablir l’humanité. Elle appelle par exemple
l’Eglise réunie dans la gloire avec le Christ son « Epouse », comme
nous le lisons en Apocalypse 19:7: « Les noces de l’agneau sont venues, et
son épouse s’est préparée. » C’est cette épouse glorieuse, la « dernière
Eve » pour ainsi dire, qui invitera les humains à la vie: « Et
l’Esprit et l’épouse disent: Viens, . . . que celui qui veut prenne l’eau de la
vie, gratuitement. » Apocalypse 22:17.
Cette allusion symbolique à l’Eglise de Christ et
à son œuvre dans la résurrection, correspond exactement à la déclaration de
Paul, affirmant que l’Eglise est une partie de la postérité d’Abraham, par
laquelle « toutes les familles de la terre » seront bénies. (Galates
3:8, 16, 27-29). Elle correspond aussi à la promesse faite par Jésus à Pierre:
« les portes du séjour des morts » ne prévaudront point contre elle.
(Matthieu 16:18). Ces « portes du séjour des morts » seront ouvertes,
pour que « l’œuvre de Jéhovah », sa bénédiction promise à toutes les
familles de la terre, puisse « prospérer » à travers Christ et son
« épouse » glorifiée.
Esaïe 49:8, 9 fait encore allusion à la délivrance
des prisonniers de la mort par Jésus et son Eglise. En 2 Corinthiens 6:1, 2
l’apôtre Paul cite une partie de cette prophétie qu’il applique à l’Eglise:
« Au temps de la grâce je t’exaucerai, et au jour du salut je te
secourrai; je te garderai et je t’établirai pour traiter alliance avec le
peuple, pour relever le pays, et pour distribuer les héritages désolés; pour
dire aux captifs: Sortez! » Dieu fit une alliance avec Abraham et la
confirma par un serment: « Toutes les familles de la terre seront bénies
en ta postérité, » dans cette prophétie, Il nous donne l’assurance que
Christ et son Eglise accompliront cette « œuvre »; et en vertu de ses
promesses tous les prisonniers de la mort seront libérés.
En Esaïe 65:17-25 nous avons une autre prophétie
merveilleuse concernant le royaume de Christ et les bénédictions qu’il
apportera à l’humanité. Dans cette promesse, Christ et son « épouse »
sont appelés « la race bénie de l’Eternel », dont la
« postérité »—l’humanité ramenée à la vie — construira des maisons et
les habitera; plantera des vignes et en mangera le fruit. C’est pourquoi nous
lisons au verset 22: « Mes élus jouiront de l’œuvre de leurs mains. »
La terre ne sera pas repeuplée par la postérité
d’une catégorie de gens qui, à cet effet, seront épargnés miraculeusement dans
Harmaguédon, mais comme nous le dit Esaïe, Christ « verra sa
postérité » et « a cause du travail de son âme, il rassasiera ses
regards, » car « l’œuvre de l’Eternel prospérera entre ses
mains. » En effet, celui qui pleura sur les souffrances du monde déchu,
condamné par le péché, et dit à Jérusalem: « Combien de fois ai-je voulu
rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses
ailes? » ne pourrait jamais être « rassasié » de voir aller dans
la mort éternelle les deux milliards et plus d’habitants actuels de la terre,
pour lesquels il est mort! De même, il ne pourrait jamais être “rassasié” de
voir les millions de morts des siècles écoulés perdus à jamais; sinon, la
promesse: « l’œuvre de l’Eternel prospérera entre ses mains, » serait
dénuée de tout sens.
LE « RETABLISSEMENT DE TOUTES CHOSES. »
La Bible parle encore de la résurrection des morts
comme d’un « rétablissement, » le « rétablissement de toutes
choses, dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses saints
prophètes. » (Actes 3:21) Ce rétablissement comprend tous ceux dont les
prophètes ont parlé, les Edomites, les Elamites, les Israélites et beaucoup
d’autres — en un mot « tous » les humains. Pour prouver que les
prophètes ont parlé du « rétablissement, » Pierre cite un texte se
rapportant à la promesse faite à Abraham: « En ta postérité, toutes les
familles de la terre seront bénies. »
Comme autre preuve, il cite encore le texte de
Deutéronome 18:18, 19 — « Je leur susciterai du milieu de leurs frères un
prophète comme toi et leur donnerai l’occasion de l’écouter. » Pour que
cette prophétie puisse s’accomplir, il faut que les Israélites contemporains de
Moïse soient ressuscités des morts. C’est pourquoi Pierre la cite et démontre
qu’elle doit se réaliser au temps de la seconde présence de Christ. Elle
implique donc la résurrection des morts.
Ceux qui écoutèrent le discours de Pierre comprirent
très bien ce qu’il voulait dire. Les versets 1 et 2 du chapitre suivant le
prouvent et rapportent que « les sacrificateurs, le commandant du temple
et les saducéens, » « étaient mécontents de ce qu’ils (Pierre et
Jean) enseignaient le peuple et annonçaient en la personne de Jésus la
résurrection des morts. »
Tous les prophètes ont annoncé la résurrection des
morts, aussi bien des « justes que des injustes. » Les sacrificateurs
n’aimaient pas entendre l’apôtre affirmer que Jésus lui-même était ressuscité
des morts, et qu’il reviendrait pour accomplir les promesses divines, et en
particulier, ressusciter tous les morts durant les « temps du
rétablissement de toutes choses. »
Les sacrificateurs et le commandant du temple
savaient que tous les saints prophètes de Dieu avaient annoncé un temps de
« rétablissement, » comme cela ressort de la réponse de Paul au
gouverneur Félix: « Je t’avoue bien que je sers le Dieu de mes pères,
selon la voie qu’ils appellent une secte, croyant tout ce qui est écrit dans la
loi et dans les prophètes, et ayant en Dieu cette espérance, comme ils l’ont
eux-mêmes, qu’il y aura une résurrection des justes et des injustes. »
Actes 24:14, 15.
L’allusion de Pierre à la prophétie de Moïse
concernant ce « prophète » et au fait que « quiconque ne
l’écouterait pas serait exterminé du milieu du peuple » est très
révélatrice. Elle montre que les temps du « rétablissement » n’auront
rien de commun avec notre temps. Actuellement, les justes meurent comme les
injustes, car, selon le langage imagé de Jérémie, « les pères ont mangé
des raisins verts, et les dents des enfants en ont été agacées. » Jérémie
31:29.
Mais « en ces jours-là » poursuit le
prophète, c’est-à-dire « aux temps du rétablissement de toutes
choses »: « chacun mourra pour sa propre iniquité; tout homme qui
mangera des raisins verts, ses dents en seront agacées. » Pierre dit donc
avec à propos: « Quiconque n’écoutera pas ce prophète sera exterminé du
milieu du peuple. » Actes 3:23.
Aujourd’hui, comme au temps de Pierre, les hommes meurent
encore à cause du péché d’Adam; mais pendant le règne de Christ, les
bénédictions du rétablissement seront répandues sur le monde, et seuls les
pécheurs volontaires mourront.
Nous avons l’assurance que notre Seigneur est de
retour et donne à la maison de la foi la « nourriture au temps
convenable », mais les « temps du rétablissement de toutes
choses » n’ont pas encore commencés. Le mal est encore impuni, et ceux qui
servent le Seigneur ont encore l’occasion de souffrir et mourir avec lui. Ils
ne sont pas protégés ni gardés comme le seront les justes, lorsque les
bénédictions du royaume seront répandues sur l’humanité.
Alors, tous ceux qui mourront, mourront pour leur
propre iniquité. Les enfants ne seront pas condamnés à la « seconde
mort » à cause de l’infidélité de leurs parents. Maintenant tous meurent
en Adam, mais lorsque la terre sera vraiment sous l’autorité du Royaume de
Christ, plus personne ne mourra, sauf ceux qui se seront rendus coupables de
péché volontaire.
Oui, nous pouvons dire: « O profondeur de la
grâce divine! »
Quelle consolation contient le témoignage de sa
Parole, qui nous révèle la longueur, la largeur, la profondeur et la hauteur de
son Amour et de sa Grâce! Quelle merveilleuse provision de vie il a fait, non
seulement pour nous, mais aussi pour d’autres. Puisse l’exemple de son Amour
élargir notre horizon et nous amener à sa ressemblance.
Oui, la connaissance de la Grâce et de l’Amour de
Jéhovah, nous pousse à le vénérer et l’aimer. Le Seigneur dit: « Et la
crainte qu’il a de moi, n’est qu’un précepte de tradition humaine. »
(Esaïe 29:13). Nous devrions nous réjouir de proclamer l’Amour de Dieu, car on
ne devrait jamais employer la crainte pour amener quelqu’un à croire en Dieu ou
en son Fils bien-aimé. Le peuple de Dieu est appelé aujourd’hui, comme dans le
passé, à publier ses louanges, et comment pourrions-nous mieux le faire qu’en
proclamant le glorieux Evangile du royaume, de l’amour et de la grâce!
LE ROYAUME DE LA JUSTICE.
Dieu est Amour, mais il est aussi juste, et sa justice
exige en punition la mort de tous les pécheurs. Nous avons déjà rapporté le
témoignage des Ecritures Saintes à ce sujet; mais pour autant que ce témoignage
de la Parole concerne l’humanité en général, il est important de reconnaître
qu’il ne s’applique pas au présent, mais au temps du « rétablissement de
toutes choses. » Durant tout l’âge de l’Evangile, de nombreux serviteurs
de Dieu ne l’ont pas compris: c’est pourquoi ils ont supposé à tort que tous
ceux qui n’ont pas accepté leur message étaient perdus.
Cette fausse conception n’est pas née d’un seul
coup, mais elle est le résultat d’un abandon progressif de la véritable foi,
comme l’avaient annoncé les apôtres. L’apostasie s’est développée jusqu’à ce
que l’église ait fait une alliance illicite avec l’Etat, affirmant alors le
royaume de Christ établi. Cela fut à la base de nombreuses erreurs sérieuses et
entre autres, l’enseignement contraire à la Bible que le salut est limité à la
courte durée de la vie présente.
Si le royaume avait été établi en ce temps-là,
tous les passages de la Bible se rapportant à l’œuvre du royaume devraient
nécessairement être entrain de s’accomplir, y compris ceux qui se rapportent à
la destruction définitive de tous ceux qui n’obéiraient pas à ses lois. Sur ces
entrefaites, le mot « destruction » en est arrivé à signifier
« tourments. »
En un sens, le raisonnement était logique mais
basé sur une fausse affirmation, car le royaume de Christ n’a pas été établi à
ce moment-là. L’autorité du royaume n’a pas été et ne sera jamais confiée à des
êtres imparfaits. Presque tout le monde admet aujourd’hui les mauvais résultats
de l’association Eglise-Etat, contrefaçon du royaume de Christ, mais la plupart
des erreurs issues de l’apostasie obscurcissent encore l’esprit de millions de
gens, et l’opinion erronée selon laquelle personne n’aura l’occasion d’accepter
Christ et parvenir à un salut après la mort, n’est pas la moindre.
Pourtant, la providence divine a permis que le
merveilleux Evangile du royaume soit de nouveau donné, à la fin de cet âge, à
d’humbles disciples du Maître. Comme 1’Eglise primitive, ils ont compris que,
durant cet âge, Dieu a pour but de choisir ce « petit troupeau, »
qui, pendant le royaume de Christ, doit vivre et régner avec lui. De même, ils
ont vu que les glorieuses promesses relatives aux bénédictions de toutes les
familles de la terre, ne s’accompliront que lorsque ceux qui doivent régner
avec Christ auront été glorifiés.
Cette compréhension du plan bienveillant de Dieu,
ne leur a pas seulement révélé que les bénédictions du rétablissement promises
ne viendront que lorsque le royaume sera pleinement établi, mais encore que le
monde ne sera pas mis à l’épreuve avant. Cela prouve que les différents textes
bibliques ayant trait aux justes jugements de Dieu contre les pécheurs
volontaires, ne sont pas applicables maintenant, mais le seront dans le royaume
de Christ, au futur « jour du jugement. »
Cependant, tous ceux qui ont reçu cette lumière de
la vérité ne l’ont pas conservée. Certains ont cru aussi que le royaume serait
établi, non pas par le système Eglise-Etat, mais par leurs soins. Ils
prétendent être désignés par le Seigneur pour exercer l’autorité du Royaume.
S’il en est ainsi, il s’ensuit que tous ceux qui n’acceptent pas leur message
et ne se joignent pas à leur œuvre, vont à la « seconde mort. » Le
raisonnement est juste, mais, encore une fois, les prévisions sont fausses.
L’autorité du royaume ne s’exerce pas encore sur la terre, en dehors de celle
qui s’exerce sur les nations pour hâter leur chute.
AUCUNE PROPHETIE NE PEUT ETRE L’OBJET D’UNE INTERPRETATION PARTICULIERE.
Lorsque l’on édifie sur une fausse base, on
s’applique à bien placer les pierres de l’erreur. Si l’autorité du royaume
appartient à un mouvement religieux, les conducteurs de ce mouvement doivent
évidemment être le canal exclusif de la vérité divine. C’est donc eux qui
“donneront aux hommes des lèvres pures, selon la promesse de Sophonie 3:9
relative au Royaume.
Les partisans de ce « canal » exclusif se
servent de 2 Pierre 1:20, 21 pour soutenir leur argumentation: « Aucune
prophétie de 1’Ecriture ne peut être un objet d’interprétation
particulière ». On a interprété ce texte pour affirmer que tout le monde
n’a pas le privilège de comprendre les Ecritures Saintes, mais seuls ceux qui
ont reçu de Dieu une autorité spéciale, de sorte qu’Il parle par leur
« canal » et ne bénit pas une étude personnelle de la Bible. Le mot
grec qui a été traduit par « interprétation » est « Epilusis, »
que le Professeur Strong traduit par « explication ». Cela ne parait
guère différent, jusqu’au moment où on lit tout l’exposé de Pierre: « Et
nous tenons pour d’autant plus certaine la parole prophétique, à laquelle vous
faites bien de prêter attention, comme à une lampe qui brille dans un lieu
obscur, jusqu’à ce que le jour vienne à paraître et que l’étoile du matin se
lève dans vos cœurs. Sachant tout d’abord vous mêmes qu’aucune prophétie de
1’Ecriture ne peut être un objet d’interprétation (explication) particulière,
car ce n’est pas par une volonté d’homme qu’une prophétie a jamais été
apportée, mais c’est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la
part de Dieu. » 2 Pierre 1:19-21.
Le mot « car » est très significatif —
aucune prophétie de 1’Ecriture ne peut être l’objet d’une explication
particulière ou personnelle. « Car c’est poussés par le Saint-Esprit que
des hommes ont parlé de la part de Dieu ». L’apôtre fait ressortir que les
prophéties de l’Ancien Testament, auxquelles il invite les chrétiens à prêter
attention, ne sont pas des explications humaines de choses qui doivent
s’accomplir. Si elles n’exprimaient que des opinions ou constatations humaines,
il ne serait pas important d’y prêter une attention spéciale. Mais puisque ces
prophéties ont été inspirées par le Saint-Esprit, elles sont donc très
importantes pour celui qui désire être enseigné par Dieu. Pour la même raison,
elles ne peuvent être comprises qu’avec l’aide du Saint-Esprit. C’est
d’ailleurs ce que nous rappelle Paul en ce qui concerne toutes les pensées de
Dieu relatives à son plan d’Amour, dans son épître aux frères de Corinthe:
« Lequel des hommes, en effet,…connaît les choses de Dieu, si ce n’est
l’Esprit de Dieu? Or nous, nous n’avons pas reçu l’esprit du monde, mais
l’Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses que Dieu nous
a données par sa grâce. » 1 Corinthiens 2:11-13.
Ainsi, l’apôtre affirme que tous ceux qui ont reçu
le Saint-Esprit sont capables de comprendre les précieuses pensées de Dieu,
qu’Il a fait consigner dans sa Parole, par le Saint-Esprit. Tous les membres du
peuple de Dieu ont le privilège de s’aider mutuellement dans l’étude de la
Bible et chacun a la responsabilité individuelle de « sonder les
Ecritures » et de ne retenir que ce qui est reconnu en pleine harmonie
avec les Ecritures Saintes. Paul écrit à Timothée: « Efforce-toi de te
présenter devant Dieu comme un homme éprouvé, un ouvrier qui n’a point à
rougir, qui dispense droitement la parole de la vérité. » (2 Timothée
2:15). La responsabilité dont il est question ici, ne peut être transmise ou
abandonnée à d’autres.
Paul parle de « dispenser droitement la
parole de la vérité. » Dans le contexte, il cite Hyménée et Philète qui,
en ce temps-là, enseignaient que la résurrection des morts avait déjà eu lieu.
La Bible enseigne qu’il y aura une résurrection des morts, mais l’erreur de ces
deux hommes était de prétendre qu’elle avait déjà eu lieu. Ils avaient négligé
de « dispenser droitement la parole de la vérité; » c’est pourquoi,
ils ne comprenaient pas clairement les plans et desseins divins.
La Bible enseigne aussi qu’il viendra un temps où
Dieu donnera aux peuples des « lèvres pures. » (Sophonie 3:9). C’est
une des précieuses promesses bibliques concernant le royaume, mais elle ne
s’accomplit pas maintenant, comme le montre le verset précédant.
« Attendez-moi donc, dit l’Eternel, au jour ou je me lèverai pour le
butin, car j’ai résolu de rassembler les nations, de rassembler les royaumes,
pour répandre sur eux ma fureur, toute l’ardeur de ma colère. Par le feu de ma
jalousie, toute la terre sera consumée ». Immédiatement après, Jéhovah
dit: « Alors je donnerai aux peuples des lèvres pures, afin qu’ils
invoquent tous le nom de l’Eternel, pour le servir d’un commun accord. »
Il apparaît donc clairement que Jéhovah ne donnera
aux peuples des « lèvres pures » que lorsque « toute la
terre » aura été consumée par le feu de sa jalousie. Il est exact que le
rassemblement des nations se fait actuellement, pour préparer la chute de ce présent
monde mauvais, mais la terre symbolique n’a pas encore été détruite. Satan est
encore le « prince de ce monde. » (2 Corinthiens 4:4). Il aveugle
toujours les hommes et est responsable de toutes sortes d’enseignements erronés
déshonorant Dieu et qui ont pour résultat que les hommes n’invoquent pas encore
le nom de l’Eternel pour le servir d’un commun accord.
QUAND L’EPOUSE DIRA - T - ELLE « VIENS »?
John Wesley ne vit pas que d’après le plan de
Dieu, c’est durant l’âge millénaire que Sa Grâce doit s’étendre à toute l’humanité;
c’est pourquoi, dans sa grandeur d’âme, il s’écria: « maintenant, l’Esprit
et l’épouse” disent: Viens! . . . prends de l’eau de la vie
gratuitement. » On comprend qu’il ait pu commettre une telle erreur, mais
un examen de ce texte avec son contexte montre qu’il a trait au royaume et ne
peut s’accomplir avant la fin de cet âge, lorsque l’Eglise de Christ au complet
sera devenue « l’épouse » de Christ.
Le « fleuve d’eau de la vie » sort
« du trône de Dieu et de l’agneau. » « Sur les deux bords du
fleuve il y avait un arbre de vie . . . ; et les feuilles servaient à la
guérison des nations. » (Apocalypse 22:1, 2). Les nations sont-elles
guéries maintenant? Assurément non! Cette prophétie ne se réalisera qu’après la
bataille d’Harmaguédon, lorsque les nations de la terre en sortiront sanglantes
et humiliées. C’est alors qu’elles auront besoin de guérison et l’obtiendront.
Nous lisons au verset suivant: « Il n’y aura
plus d’anathème. » (Apocalypse 22:3). Est-il vrai que la malédiction du
péché et de la mort a été enlevée de la terre? Certainement non! L’humanité
souffre et meurt encore, les ténèbres couvrent la terre et l’obscurité les
peuples, alors que le révélateur parle d’un temps où « il n’y aura plus de
nuit. » (verset 5).
Trois évènements marquants du plan de Dieu doivent
se produire avant que cette invitation puisse vraiment être adressée à tous:
« Viens ! prends de l’eau de
la vie gratuitement. »
1. Le commencement de la guérison des nations par
les « feuilles » de l’arbre de vie.
2. La malédiction du péché et de la mort aura
commencé à disparaître.
3. Le fait que Dieu a promis de donner aux peuples
« des lèvres pures » aura dissipé le voile de la superstition et des
ténèbres qui les aveugle et leur empêche de comprendre le grand et bienveillant
Jéhovah de la Bible.
Plus on étudie cette merveilleuse promesse, plus
il devient évident qu’elle n’est pas encore réalisée. « L’Epouse »
n’apparaît qu’au 19ème chapitre de
l’Apocalypse, où nous lisons, verset 7: « Les noces de l’agneau sont
venues et son épouse s’est préparée. » Cela signifie que l’Eglise aura
achevée sa course dans la chair. On la retrouve encore au chapitre 21, verset
2, où « la ville sainte, la nouvelle Jérusalem » « descend du
ciel, d’auprès de Dieu, préparée comme une épouse, qui s’est parée pour son
époux. » Aux versets 9 & 10 nous lisons: « Viens, je te montrerai
l’épouse, la femme de l’agneau. Et il me transporta en esprit sur une grande et
haute montagne. Et il me montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du
ciel d’auprès de Dieu. » « L’épouse » est donc la « ville
sainte. » On la voit descendre du ciel d’auprès de Dieu, conjointement
avec la création de “nouveaux cieux’ et d’une « nouvelle terre, »
alors que l’actuelle terre symbolique « disparut » et que la
« mer n’est plus. » Pouvons-nous dire aujourd’hui que la “mer” n’est
plus — qu’il n’y a plus de masses agitées, mécontentes et souffrantes dans le
monde?
Puis on entend du trône une forte voix qui dit:
« Voici le tabernacle de Dieu » avec les hommes, et nous lisons:
« Dieu essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus, et il n’y
aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont
disparu. » Est-il vrai que présentement il n’y a « plus de
mort, » plus de “douleur” et que toutes choses sont déjà devenues
nouvelles?
Cela n’arrivera que lorsque le temps sera venu où
« l’épouse » de Christ dira: « Viens ! que celui qui veut
prenne l’eau de la vie, gratuitement. » John Wesley enseigna sa conception
de la grâce de Jéhovah et invita tout le monde à prendre de l’eau de la vie,
gratuitement. Il ne comprit pas que le « trône de Dieu et de
l’agneau » d’où sort le fleuve de l’eau de la vie n’était pas encore
établi, en son temps. A ce moment-là ce « fleuve » ne coulait pas
encore et il ne coule pas encore maintenant. Il ne coulera que lorsque la
bataille d’Harmaguédon sera terminée. Personne ne peut boire maintenant de
l’eau de ce fleuve et avoir de ce fait l’assurance qu’il ne mourra pas pendant
Harmaguédon.
LES BREBIS ET LES BOUCS.
La parabole des brebis et des boucs prend
également place dans la période du royaume, comme le prouve l’introduction:
« Lorsque le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, avec tous les anges,
il s’assiéra sur le trône de sa gloire. » (Matthieu 25: 31). Le mot grec
traduit ici par « anges » signifie « messagers. » Il
désigne parfois dans la Bible des êtres humains, d’autres fois des êtres
spirituels, parfois même des objets inanimés. Paul parle par exemple de son
aveuglement partiel comme d’un « ange de Satan. » (2 Corinthiens
12:7).
Les “anges” de cette parabole assis avec Jésus sur
le trône de la gloire sont les membres de son Eglise glorifiée. Paul écrit:
« Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde? » (1
Corinthiens 6:2). Et en Matthieu 19:28 Jésus promet à ses disciples qu’ils
seront assis sur des trônes et jugeront les douze tribus d’Israël. Mais Jésus
et son Eglise ne jugeront pas seulement la nation d’Israël lorsqu’ils seront
assis sur le trône de sa gloire. (Apocalypse 3 :21). Ils jugeront « toutes
les nations », comme le montre la Parabole.
Dans son discours à l’Aréopage, Paul déclare que
Dieu « a fixé un jour où il jugera le monde selon la justice, par l’homme
qu’il a désigné, ce dont il a donné » à tous « une preuve certaine en
le ressuscitant des morts. » Actes 17:31. Jésus n’a pas jugé les hommes au
temps de Paul et ne les jugera pas avant que le royaume soit complètement
établi.
La prophétie de Michée 4:1-4 fait allusion à cette
œuvre du jugement, qui aura lieu lorsque la « montagne de la maison de 1’Eternel
sera fondée sur le sommet des montagnes. » Le royaume de Dieu domine-t-il
déjà toutes les nations de la terre? Assurément non! La classe du royaume ne
contrôle pas encore les affaires du monde, puis qu’elle est encore persécutée,
et doit être soumise aux gouvernements de ce monde et s’en remettre à leur
justice.
Lorsque le royaume de Dieu sera établi, la loi ne
sortira pas des gouvernements ou organisations humaines, mais de
« Sion, » et la parole de Jéhovah, de « Jérusalem. »
« Il sera le juge d’un grand nombre de peuples, l’arbitre de nations
puissantes, lointaines. » Alors seulement les nations « forgeront des
hoyaux de leurs glaives, et de leurs lances, des serpes. » Alors seulement
« une nation ne tirera plus l’épée contre une autre, et l’on n’apprendra
plus la guerre. » Alors seulement il sera vrai « qu’il n’y aura
personne pour les troubler. »
Quel changement merveilleux lorsque Jéhovah jugera
les nations! On ne peut prétendre que tout cela s’accomplit maintenant! Les
nations forgent-elles des hoyaux de leurs glaives? Ont-elles cessé de
« tirer l’épée l’une contre l’autre? » Le monde jouit-il d’une
sécurité économique totale symbolisée par le verset 4: « Ils habiteront
chacun sous sa vigne et sous son figuier? »
Est-il vrai aujourd’hui que personne ne
« trouble » les peuples comme ce sera le cas, selon cette prophétie,
lorsque Jéhovah jugera les nations? Jamais le monde n’a été rempli de crainte
comme aujourd’hui. Nous vivons le temps prédit par Jésus, où le « hommes
rendent l’âme de terreur dans l’attente de ce qui surviendra pour la
terre. » (Luc 21:26). Non, nous ne sommes pas encore au jour du jugement
pour le monde! Les « brebis » ne sont pas encore séparées des
« boucs. »
Il est vrai que cette parabole de Jésus est un
signe de sa seconde présence. Mais nous devons nous souvenir que sa présence
durera mille ans et que le but final de son retour est le rétablissement de
ceux pour lesquels il est mort lors de son premier avènement. L’œuvre du jour
du jugement est une manifestation future de sa présence. Nous sommes témoins de
la « détresse des nations, » cependant elles ne sont encore ni
éclairées ni bénies, mais lorsque cette œuvre de jugement sera commencée, elle
continuera jusqu’à ce que tous ceux qui se seront révélés dignes pendant l’âge
millénaire, entendent le Maître leur dire: « Venez, vous qui êtes bénis de
mon Père; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation
du monde—de la domination qui avait été donnée à nos premiers parents. »
Matthieu 25:34 et Genèse 1:28.
Dans la déclaration du Maître: « Venez, vous
qui êtes bénis de mon Père, » le mot « bénis » est très
significatif. Depuis Abraham, Dieu a toujours répété sa promesse de bénir
« toutes les familles » ou « nations » de la terre. Et, à
la fin de ce jour du jugement du royaume millénaire, nous entendons Jésus dire
à ceux qui ont subi cette épreuve avec succès: « Venez, vous qui êtes
bénis de mon Père. »
Jéhovah a promis de « bénir » ces
familles ou nations par la « postérité » d’Abraham. Nous voyons
d’abord Jésus, la Tête de cette « postérité », mourir pour les
racheter. Ensuite il apparaît sur son trône de gloire accompagné de son Eglise,
pour répandre les bénédictions que sa mort a permises: la
« résurrection » le « rétablissement » et le
« renouvellement ». Dieu ordonna à nos premiers parents de
multiplier, de remplir la terre et de l’assujettir. Il savait que cela se
réaliserait, et pour faire ressortir le triomphe du bienveillant dessein de
Jéhovah envers l’humanité, cette dernière entendra l’invitation: « Venez,
vous qui êtes bénis de mon Père, prenez possession du royaume qui vous a été
préparé dès la fondation du monde. » Ceux pour lesquels il a été préparé à
l’origine sont ceux qui finalement le recevront — les « bénis » du
Père.
L’ORGANISATION DE DIEU.
L’organisation de l’Eglise est clairement exposée
dans la Bible. Jésus est la Tête de l’Eglise fondée sur la base des apôtres et
des prophètes, et il en est aussi la « pierre angulaire. » (Ephésiens
2:20). Paul nous dit en Ephésiens 4:11 que le Seigneur a aussi donné des
Evangélistes, des pasteurs et des docteurs. Chacun d’eux est un aide précieux,
mais aucun d’eux n’a été inspiré, au point de ne jamais commettre la moindre
erreur en exposant la Parole de Dieu.
Ces serviteurs de l’Eglise sont généralement
appelés « anciens » et sont désignés par les assemblées locales du
peuple de Dieu. Selon les termes de la Bible, les anciens sont nommés par un
vote de l’assemblée et non par une autorité supérieure, comme c’est le cas dans
la papauté. Actes 14:23 emploie le mot « nommer » traduit d’un mot
grec « Xelfotovéto » qui signifie élire à la suite d’un
« vote. » En cette fin de l’âge la dérogation à cette méthode de
nomination des serviteurs locaux a abouti à certaines dictatures non bibliques
parmi le peuple de Dieu, comme ce fut le cas dans le passé.
Les messages aux sept Eglises et rapportés aux
chapitres 2 et 3 de l’Apocalypse, sont adressés à un « ange » ou
messager spécial de chaque Eglise. En Luc 12:42-44 Jésus mentionne un serviteur
spécial que le Seigneur, à son retour, devait établir sur ses gens, la maison
de la foi — pour leur donner la « nourriture au temps convenable. »
Matthieu 24:45-47.
Par la providence du Seigneur, ces divers
serviteurs de l’Eglise, ont été une grande bénédiction pour la maison de la
foi. Les vérités qu’ils ont enseignées ont fait naître une grande joie dans le
cœur du peuple de Dieu et cela prouve qu’ils ont été choisis par le Seigneur.
Aucun d’eux n’a jamais été le successeur d’un serviteur semblable, mais chacun
a été établi en temps opportun, pour servir l’Eglise selon ses besoins et au
temps convenable.
Le serviteur particulier établi par le Seigneur
pour servir la maison de la foi à la fin de l’âge est évidemment un seul homme
que le Seigneur utilisa à cet effet. Il ne s’agit pas d’une classe, d’un
groupe, d’une société ou d’une organisation, pour la simple raison qu’il est en
même temps question d’autres serviteurs. Si « ce serviteur » était
une organisation, il servirait d’autres organisations. S’il était une classe,
les autres serviteurs seraient aussi des classes ou groupes.
Le mot grec traduit par « établi » dans
la promesse de Jésus signifie simplement « institué. » Cela ne veut
pas dire que ce serviteur fidèle devait gouverner ses compagnons ou exercer une
autorité quelconque sur eux. Sa seule mission était de donner à ses frères la
« nourriture au temps convenable » lorsque le Seigneur reviendrait.
En quoi consistait cette nourriture spirituelle
qui fut servie « au temps convenable? » Pendant tout l’âge, le peuple
de Dieu a entretenu l’espérance d’une récompense céleste. Les vérités relatives
au retour de Christ, à la « moisson » qui est la « fin de
l’âge, » à l’établissement et l’œuvre du royaume, ne leur étaient pas
essentielles. Mais lorsque notre Seigneur revint, ces vérités relatives à un
temps spécial devinrent une importante « nourriture au temps
convenable. » Jusqu’alors n’était pas venu le « temps
convenable » de proclamer la glorieuse espérance du royaume et du
« rétablissement. » Mais le retour de Christ devint « le temps
convenable, » et pour que cette espérance puisse entrer dans l’œuvre de
témoignage de la maison de la foi, cette vérité fondamentale fut rétablie, et
les serviteurs fidèles du Seigneur l’ont publiée depuis.
Reconnaître les serviteurs spéciaux que le
Seigneur a employés n’a pas été une affaire d’interprétation arbitraire. Il
s’agit plutôt de découvrir dans la Bible la nature du message qui a été donné
au moment déterminé ou fixé, et de voir qui le Seigneur a utilisé à cet effet.
Le Pasteur Russell fut « le serviteur » employé pour annoncer la
présence de Christ, l’œuvre de la moisson, l’approche du Royaume et la
glorieuse espérance du rétablissement pour le monde. C’est pourquoi il fut haï
par l’église nominale. Il fut persécuté parce qu’il enseignait que l’Amour et
la Grâce de Jéhovah s’étendraient aux morts injustes et qu’une occasion leur
serait donnée — lorsqu’ils seront réveillés des morts — de parvenir à la vie
durant le Millénium.
C’est ce message de la grâce de Jéhovah, dont
« Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses saints prophètes, »
qui a permis de reconnaître en Pasteur Russell « ce serviteur »
utilisé a la fin de cet âge. C’est avec joie que ses frères proclament le même
glorieux Evangile d’Amour. Le Seigneur les a bénis dans la mesure où ils ont
participé à la proclamation de ce même Evangile, non point en leur donnant un
grand nombre de disciples ou en leur permettant de créer une importante
organisation, mais en leur permettant de se consacrer avec joie pour proclamer
a bonne nouvelle du « rétablissement de toutes choses. »
Pasteur Russell étant mort depuis tant d’années,
certains se demandent si nous ne devrions pas chercher un autre serviteur
spécial dans un individu ou une société. Non, cela n’est pas nécessaire, ni
indiqué dans la Parole de Dieu. Jésus, la Tête de l’Eglise est aussi son
Maître, et nous continuons à nous appuyer sur ce qu’il a dit il y a plus de
dix-neuf siècles. Lorsque les apôtres moururent, l’Eglise n’eut pas besoin de
les remplacer. Les écrits de Paul, de Pierre et des autres, sont pour nous
aujourd’hui encore aussi importants et vitaux qu’ils le furent pour l’Eglise
primitive.
Nous avons toujours le merveilleux message de la
vérité présente que ce serviteur « fidèle et prudent » nous a donné.
L’important est que ce message continue à vivre dans le cœur du peuple de Dieu
et dans les divers écrits de « ce serviteur. » Et à travers les
précieux enseignements de la vérité présente, Frère Russell est toujours
« ce serviteur fidèle et prudent, » pour tous ceux qui les
apprécient.
UN GOUVERNEMENT THEOCRATIQUE.
Une théocratie est un gouvernement émanant de
Dieu. L’ancien royaume d’Israël était une théocratie, car la Bible dit que les
différents rois qui régnèrent sur la nation, étaient assis « sur le trône de
Jéhovah. » Lorsque David remit son règne à son fils Salomon, il dit dans
une prière à Dieu. « A toi, Eternel, la grandeur, la force et la
magnificence, l’éternité et la gloire car tout ce qui est au ciel et sur la
terre t’appartient; à toi, Eternel, le règne, car tu t’élèves souverainement au
dessus de tout! » 1 Chroniques 29:11.
Le gouvernement d’Israël sous la direction divine
était une image du royaume de Christ, qui sera également une théocratie. Mais
ce gouvernement ne s’exerce pas encore. Au moyen-âge, lorsque l’on essaya
d’instituer le royaume de Christ, quelqu’un ajouta à la prière du Seigneur les
mots de celle de David: « A toi . . . le règne. » Mais cela n’était
pas vrai en ce temps-là, et ne l’est pas encore aujourd’hui. Lorsqu’en 606
avant Jésus-Christ la théocratie d’Israël fut renversée, le Seigneur dit:
« Mais cela n’aura lieu qu’à la venue de celui à qui appartient le
jugement et à qui je le remettrai. » Ezéchiel 21:32.
Nous croyons que le Roi légitime est venu, et
qu’il a pris possession de son pouvoir; mais il n’est pas encore exercé par des
représentants humains, car jusqu’à présent l’œuvre du Seigneur consiste à
« briser les nations comme le vase d’un potier. » Nous en avons sous
les yeux de multiples évidences et nous pouvons vraiment dire, que « notre
Roi est en marche ». Mais la phase terrestre de son royaume n’est pas
encore établie, et personne n’a l’autorisation d’exercer l’autorité du royaume
en son nom.
A travers les âges, l’œuvre de Dieu sur la terre a
consisté à choisir d’avance et à préparer tous ceux qui serviront lorsque le
Royaume fonctionnera vraiment pour bénir toutes les familles de la terre. Ces
serviteurs auront été éprouvés dans les conditions les plus dures, et auront
fait preuve de leur fidélité à Jéhovah et aux principes de justice qui sont le
fondement de son trône.
A la fin de leur épreuve, ils se sont endormis du
sommeil de la mort, pour attendre le glorieux Royaume auquel ils participeront
après leur résurrection. C’est pourquoi Jésus dit: « Sois fidèle jusqu’à la
mort, et je te donnerai la couronne de vie. » (Apocalypse 2:10). Personne
ne peut recevoir la « couronne » dans le royaume de Christ s’il ne
s’en est d’abord rendu digne en souffrant et mourant avec lui. Ceux qui se
qualifient ainsi, seront élevés à la nature divine pour être avec Christ. Ils
auront prouvé leur fidélité et dans leur nouveau corps céleste, ils pourront
gouverner parfaitement et en harmonie avec la volonté de Jéhovah.
Les représentants humains de ce gouvernement
théocratique futur, ont été aussi préparés. Ce sont les anciens dignes, les
fidèles serviteurs de Dieu, depuis Abel le juste jusqu’à Jean-Baptiste. Jésus
dit aux chefs religieux de son temps qu’ils verront ces fidèles dans le royaume
et les reconnaîtront, alors qu’eux-mêmes seront jetés dehors. (Luc 13:28). Il
ajoute que les hommes « se mettront à table » avec eux. Cette
expression vient d’un mot grec qui décrit l’attitude de l’élève devant son
Maître. Autrement dit: ces anciens dignes seront les instructeurs reconnus du véritable
gouvernement théocratique très proche.
Une étude attentive, guidée par la prière, du
11ème chapitre de l’Epître aux Hébreux,
montre clairement que les anciens dignes ont aussi démontré leur fidélité à
Dieu et à la justice. Paul dit qu’ils espéraient obtenir une « meilleure
résurrection. » (Hébreux 11:35). Oui, lorsqu’ils seront ressuscités des
morts, ils n’auront plus comme autrefois le handicap d’exprimer leur soumission
à Dieu dans un corps humain imparfait. Comme l’humanité entière, ils auront encore
une dernière épreuve à subir avant d’obtenir la vie éternelle, mais leur
“meilleure résurrection” leur aura déjà assuré des corps parfaits. Et ils
seront des représentants admirables du divin Christ et des gouverneurs
spirituels du Royaume.
Les Saintes Ecritures parlent encore d’une autre
classe, qui « servira Dieu dans son temple. » C’est la « grande
foule » mentionnée en Apocalypse 7:9, 13-17: « Ils viennent de la
grande tribulation; ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang
de l’agneau. » Ils ne seront pas sur le trône, mais devant le trône;
c’est-à-dire qu’ils ne gouverneront pas, mais serviront. Les Saintes Ecritures
ne nous donnent pas de détails sur leur service, mais il correspondra sans
doute à celui qu’accomplissent maintenant pour ceux qui doivent « hériter
du salut » les anges, les « esprits au service de Dieu, » qui
« voient continuellement la face » de notre « Père qui est dans
les cieux. » (Hébreux 1:14 et Matthieu 18:10). La « grande foule »
sera alors l’agent de liaison entre les phases spirituelle et humaine de ce
gouvernement théocratique.
Quel merveilleux gouvernement ce sera, car tous
ceux qui serviront sous le règne de Christ auront d’abord été sérieusement
éprouvés et exercés! L’autorité du royaume pourra leur être confiée, et ils
seront heureux de l’exercer pour la gloire de Jéhovah, en répandant les
bénédictions promises sur toutes les familles de la terre.
L’APPEL DE L’AGE DE L’EVANGILE.
Nous avons parlé de l’œuvre de Dieu à travers tous
les âges. Considérons-la maintenant en fonction de l’appel ou de l’invitation
qu’il adresse à ceux qu’Il a choisis et préparés pendant cet âge, pour régner
et servir dans le royaume messianique. Christ commença à appeler ceux qui
doivent vivre et régner avec lui. Les premiers faisaient partie du reste
d’Israël qui répondit à son message et l’accepta comme le Messie promis. Ils
furent appelés pour être enfants de Dieu, membres de la future famille divine
régnante. Jean 1:11, 12.
Plus tard, ce même appel fut adressé aux païens,
pour choisir du milieu d’eux « un peuple qui portât le nom de Dieu. »
(Actes 15: 14-17). Jacques déclare que lorsque ce peuple sera au complet, le
Seigneur reviendra pour « relever de sa chute la tente de David. »
afin que le « reste des hommes cherche le Seigneur, » ainsi que
« toutes les nations. » Il ne parle pas d’un autre appel à la fin de
cet âge; car si le Seigneur avait décidé d’appeler une autre classe pour lui
épargner la mort dans Harmaguédon, Il se serait empressé de nous le faire
savoir par la bouche de l’apôtre. Or, Jacques termine ainsi son résumé du plan
de Dieu: « Le Seigneur ... fait ces choses, . . . à qui elles sont connues
de toute éternité. » Cela veut dire, qu’il a mentionné tous les principaux
aspects du plan de Dieu pour le salut du monde; mais il ne dit rien d’une
classe spéciale qui serait appelée à la fin du présent âge.
Il est dit de tous ceux qui sont touchés durant
cet âge: « Ils ont été appelés à » une seule espérance
« par leur vocation. » (Ephésiens 4:4). Ils ont été appelés par Dieu
pour être « sacrificateurs » comme l’a été Aaron. (Hébreux 3:1, 6 et
5:4). Il ne s’agit pas du monde entier mais seulement du « nombre que le
Seigneur notre Dieu, » appelle (Actes 2:39). Il n’y a pas eu d’autre appel
durant l’âge de 1’Evangile et il n’y en a pas d’autre maintenant. La
« grande foule » n’a d’ailleurs pas reçu un appel spécial.
Jésus disait à ses disciples: « Déjà vous
êtes purs, à cause de la parole que je vous ai annoncée. » (Jean 15:3). De
même, les disciples d’aujourd’hui, qui obéissent à sa Parole et ont foi en son
sang répandu sont purifiés et représentés « revêtus des vêtements du
salut. » (Esaïe 61:10). Ils sont exhortés « à se préserver des
souillures de ce monde. » (Jacques 1:27). Lorsque le « petit troupeau »
élu sera au complet, il sera présenté au Père « sans tache, ni
ride. » (Ephésiens 5:27). Mais la Bible montre que beaucoup ne se
préservent pas des souillures de ce monde; par manque de zèle, ils salissent
leur robe.
Pourtant, ils aiment le Seigneur et ne le
renieront pas dans une épreuve finale. Ils doivent passer par la « grande
tribulation » pour laver leurs robes tachées. Aucune promesse ne leur a
été faite pour ne pas les engager à se relâcher, mais le « Dieu de toute
miséricorde et de grâce, qui use de patience et ne veut pas qu’aucun
périsse, » leur donnera une place de serviteurs dans son royaume.
Puisqu’ils avaient des espérances spirituelles, ils seront des êtres
spirituels. Ils ne feront pas partie du Temple, mais serviront Dieu dans son
Temple. Dans le Psaume 45:14-16 ce sont « les jeunes filles » les
« compagnes » de « l’épouse », qui entrent dans le palais
du Roi.
Ils forment une classe appelée, spirituelle,
semblable à l’épouse, au « petit troupeau, » comme le montre le mot
grec « EK » signifiant « hors de », ils ont été appelés
« hors de » toutes les nations. Le même mot est employé en Apocalypse
3:14: « Ce sont ceux qui viennent (sortent) de la grande tribulation; ils
ont lavé leurs robes, et ils les ont blanchies dans le sang de
l’agneau. »”
LA PURIFICATION DU TEMPLE.
Le « Temple » de Jéhovah est en cours de
préparation depuis le début de l’âge de 1’Evangile. Lorsqu’il sera achevé, il
sera composé de Jésus et de ses fidèles disciples, le « petit
troupeau. » Le prophète Malachie s’adresse à cette classe lorsqu’il dit:
« Et soudain entrera dans son temple le Seigneur que vous cherchez. »
Malachie 3:1. En Matthieu 11:10 Jésus parle de Jean-Baptiste, le
« messager » qui a préparé le chemin devant lui. La suite de la
prophétie a donc commencé à s’accomplir, sans aucun doute, à la première venue
de Jésus.
C’est alors que commença par la maison de Dieu le
jugement qui doit durer jusqu’à la fin de l’âge de l’Evangile. (1 Pierre 4:17).
Dire que Jésus est revenu pour juger son Temple en 1918 n’est qu’une
supposition qui n’a aucune signification biblique, parce qu’elle néglige les
faits importants concernant le temps et les méthodes, selon lesquels Dieu a
appelé et préparé ceux qui doivent vivre et régner avec Christ.
Nous donnant d’autres détails sur cette œuvre du
jugement de l’Eglise, le prophète continue: « Qui pourra soutenir le jour
de sa venue, qui restera debout quand il paraîtra? » (Malachie 3:2).
L’apôtre Pierre parle de la « fournaise » qui est au milieu de nous
pour nous « éprouver; » et Paul dit: « Que celui qui croit être
debout prenne garde de tomber. » (1 Pierre 4:12 et 1 Corinthiens 10:12).
Malachie ajoute: « Il (le Seigneur) s’assiéra, fondra et purifiera l’argent; il
purifiera les fils de Lévi, il les épurera comme on épure l’or et l’argent, et
ils présenteront à l’Eternel des offrandes de justice. » Malachie 3:3.
« L’argent » et « l’or »
mentionnés ici paraissent symboliser les deux classes engendrées par l’Esprit,
qui se sont développées pendant cet âge — le « petit troupeau » et la
« grande foule. » Tous ont été invités à offrir leurs corps
« comme un sacrifice vivant, » afin de présenter à l’Eternel une
« offrande de justice. » (Romains 12:1). Tous ont fait ce vœu, mais
« le petit troupeau, » représenté par « l’or » l’accomplit
fidèlement, alors que la « grande foule, » représentée par
« l’argent, » n’a pas pour la « maison de l’Eternel » le
même zèle qui consume le « petit troupeau. » Les membres de « la
grande foule » passeront par la “tribulation” de la destruction de la
chair; mais ils seront purifiés, et finalement, une place de serviteur dans le
Temple glorifié leur sera accordée.
LA BATAILLE D’HARMAGUEDON.
Le souvenir de deux grandes guerres mondiales, et
la menace d’un autre conflit où les nations n’hésiteraient pas s’il le fallait
à employer des bombes atomiques ou à hydrogène, ne laisse aucun doute aux
Etudiants de la Bible éclairés: nous approchons de la bataille finale
d’Harmaguédon. Quelle sera alors la position du peuple de Dieu, dans cette
phase finale de ce « temps de détresse, telle qu’il n’y en a point eu
depuis que les nations existent? » Tous les méchants seront-ils détruits
en Harmaguédon?
Faisant allusion à sa seconde présence, Jésus dit:
« Quand ces choses commenceront à arriver, redressez-vous et levez vos
têtes, parce que votre délivrance approche. » (Matthieu 24:33 et Luc
21:28). Cela semble se rapporter à la délivrance des derniers membres du
« petit troupeau, » l’Eglise, dans la première résurrection, pour
qu’ils vivent et règnent avec Christ dans son royaume qui, après Harmaguédon,
bénira « toutes les familles de la terre. » Le Psaume 46:6 fait aussi
allusion à cette délivrance: « Dieu la secourt dès l’aube du matin. »
Mais qu’adviendra-t-il du reste de l’humanité, les
impies, les injustes, ceux « dont le dieu de ce siècle a aveuglé
l’intelligence? » (2 Corinthiens 4:4). Dans sa description prophétique de
la phase finale d’Harmaguédon, la « grande détresse, » Jésus dit:
« personne ne serait sauvé » si ces jours n’étaient abrégés. Mais il
ajoute: « Ces jours seront abrégés, » montrant clairement que tous
les hommes ne seront pas détruits dans Harmaguédon. Matthieu 24:22.
Le Psaume 46 nous donne l’une des descriptions les
plus concrètes d’Harmaguédon, montrant que Dieu interviendra dans la bataille
jusqu’à ce que son autorité s’exerce et se manifeste sur toute la terre. Nous
lisons au verset 7: « Des nations s’agitent, des royaumes s’ébranlent; Il
fait entendre sa voix: la terre se fond d’épouvante. » Puis suivent les
paroles d’espérance pour le peuple de Dieu, qui verra le début de cette
détresse: « L’Eternel des armées est avec nous, le Dieu de Jacob est pour
nous une haute retraite. » Notre « haute retraite » est la
vérité et les précieuses promesses de cohéritage avec le Seigneur dans son
royaume, si nous sommes fidèles jusqu’à la mort.
Les versets 9 et 10 nous donnent une autre
description du « temps de détresse d’Harmaguédon »: Venez, contemplez
les œuvres de l’Eternel, les ravages qu’il a opérés sur la terre! C’est lui qui
a fait cesser les combats sur toute la terre; il a brisé l’arc, et il a rompu
la lance, il a consumé par le feu les chars de guerre. Après cette destruction
d’Harmaguédon, après ces « ravages » sur toute la terre, Jéhovah dit
aux hommes: « Arrêtez, et sachez que je suis Dieu: je domine sur les
nations, je domine sur la terre. » verset 11.
Le mot Hébreu traduit ici par
« nations » signifie littéralement « nations étrangères »
ou païennes, et sert dans la Bible à désigner toutes les nations non
Israélites. Les Israélites étaient le peuple élu de Dieu, et tous les autres
lui étaient « étrangers. » C’est aux nations qui lui sont étrangères
à cause de leurs mauvaises œuvres et qui vivront sur la terre après Harmaguédon
qu’Il dit: « Arrêtez, et sachez que je suis Dieu! »
S’il s’agissait de peuples justes, le Seigneur
n’aurait pas besoin de leur parler ainsi. Le fait est que la grande majorité de
ceux qui survivront à Harmaguédon les « millions actuellement vivants qui
ne mourront jamais »! ne seront pas des justes. C’est pourquoi, lorsque la
« terre » symbolique aura été consumée par le « feu » de la
jalousie de Jéhovah, il sera nécessaire de leur donner des « lèvres
pures » afin qu’ils puissent être attirés à Dieu et éprouvent le besoin de
le « servir d’un commun accord. »
Le fait que des millions d’injustes survivront à
Harmaguédon ne signifie pas que certaines personnes seront plus favorisées que
d’autres. Nous lisons en Sophonie 2:3: « Recherchez la justice, recherchez
l’humilité! Peut-être serez-vous épargnés au jour de la colère de
l’Eternel. » Ce « Peut-être » n’est pas une garantie contre la
mort. Pour des millions ce sera une bénédiction de s’endormir du sommeil de la
mort, pour être réveillés après la bataille d’Harmaguédon; une façon
merveilleuse d’être « épargnés au jour de la colère de l’Eternel. »Mais
cela signifie-t-il que les impies qui mourront « dormiront d’un sommeil
éternel? » Cette expression est utilisée en Jérémie 51:57.
Elle s’applique aux « princes » et
autres puissants de « Babylone. » Le Seigneur dit qu’il les
« enivrera » pour qu’ils « s’endorment d’un sommeil
éternel. » La pensée est claire. Ils seront impuissants comme dans un
sommeil d’ivresse, mais il ne s’agit pas d’une mort véritable et éternelle, car
le mot hébreu « OLAM » traduit par « éternel » signifie « pour
un temps. » Les maîtres de la Babylone symbolique seront rendus
Impuissants, en ce sens qu’ils ne pourront perpétuer leur système impie qui
sera détruit dans la bataille d’Harmaguédon avec toutes les autres institutions
injustes; mais leurs fidèles feront partie de ceux auxquels le Seigneur donnera
plus tard des « lèvres pures, » afin qu’eux aussi puissent, s’ils le
veulent, invoquer le nom de Jéhovah et le servir convenablement.
L’AMOUR DE DIEU.
La Grâce et l’Amour de Jéhovah pour toute
l’humanité et en particulier pour son peuple, devraient inspirer celui-ci à une
obéissance absolue. L’obéissance basée sur la crainte du châtiment n’est pas
agréable à Dieu. Si nous sommes touchés par son Amour, nous nous réjouirons des
bénédictions qu’il a prévues, non seulement pour nous-mêmes, mais pour les
autres, et nous éprouverons le besoin de faire connaître ce message de
bienveillance à toute l’humanité. Nous aurons le désir de raconter à tout le
monde « cette bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d’une
grande joie. » Luc 2:10.
Aimons-nous beaucoup ce message? Le Cantique de
l’Amour de Dieu résonne-t-il toujours dans notre cœur? En essayant de
progresser dans la vérité, certains ont laissé mourir dans leur cœur et la vie
le merveilleux cantique de l’Amour de Dieu, mais celui-ci ne peut être supprimé
de la Parole de Dieu. Au cours des siècles, toutes les tentatives d’une
philosophie humaine égarée pour limiter la Grâce de Jéhovah n’ont pas réussi à
changer Son dessein bienveillant de bénir toutes les familles de la terre. Combien
nous en sommes reconnaissants à Dieu! Comme témoins du Seigneur sur la terre,
prenons la résolution de faire connaître ce plan, grâce auquel Adam et tous ses
descendants seront éclairés, pour que chacun puisse avoir l’occasion de
connaître Dieu, car le connaître comme il faut, c’est la vie éternelle.
Nous vivons la période la plus importante de
l’histoire du monde, le « jour du Seigneur, » où il exerce sa
vengeance sur les nations; les « derniers jours, » durant lesquels
les nations reconnaîtront leur impuissance en face de « la détresse et
diront: Venez, et montons à la montagne (royaume) de l’Eternel, afin qu’il nous
enseigne ses voies. » (Michée 4:1-4). Nous vivons l’aurore du nouvel âge.
Le monde est encore dans les « ténèbres, » mais pour nous s’est levée
« l’étoile du matin, » comme nous le reconnaissons à la lumière de la
« parole prophétique.., qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le
jour vienne à paraître. » 2 Pierre 1:19.
Oui, l’aurore du Millénium a paru avec les sombres
nuées de la détresse qui détruiront les institutions égoïstes de la terre, pour
faire place au royaume glorieux du Messie, cette véritable théocratie dont les
représentants parmi toutes les nations seront « princes sur toute la
terre, » comme Abraham, Isaac, Jacob et tous les prophètes. Pendant trois
quarts de siècle, la venue du Millénium a été proclamée, et maintenant il est
plus évident que jamais que bientôt les rayons du « soleil de la
justice » éclaireront, réchaufferont et béniront toutes les familles de la
terre.
Aujourd’hui, cet Evangile du royaume, l’Evangile
de l’Amour de Jéhovah est proclamé dans le monde entier par quelques fidèles, à
l’aide de la radio, de brochures, dans des réunions publiques et privées ou par
des témoignages personnels. Nous ne cherchons pas à mettre nos auditeurs en
garde contre la « seconde mort » en Harmaguédon, ou à les sauver,
mais à leur rendre témoignage de l’Amour et de la gloire de Dieu et à leur
faire connaître combien nos propres cœurs ont été réchauffés et touchés par la
grâce de Jéhovah.
C’est ainsi que l’on fait de véritables progrès
dans la vérité. Pour nous, « le sentier des justes est comme la lumière
resplendissante, dont l’éclat va croissant jusqu’au milieu du jour. »
(Proverbes 4:18). Cela ne veut pas dire que les enseignements fondamentaux de
la vérité doivent changer sans cesse. Cela ne signifie pas qu’une
« lumière » doive s’éteindre pour qu’une autre puisse luire, mais
plutôt que, jour après jour, chaque serviteur consacré du Seigneur voie combien
les merveilleuses promesses et prophéties de la Bible éclairent les
enseignements de la vérité qu’il a appris, et le rendent de plus en plus
capable de se réjouir de ce fondement solide de la foi que Jéhovah lui a donné
par sa Parole bénie.
Les apôtres ont dit que leur mort serait suivie
d’apostasie. Ceux qui sont retournés dans les ténèbres, croyaient sans doute
progresser dans la lumière. En réalité, ils désiraient établir par « le
bras de chair » le royaume de Christ avant le temps prévu. Nous avons vu
ce qui en a résulté et combien cela a nui, dans l’esprit des hommes, à la
conception de la Grâce et de l’Amour de Dieu. Sous ce rapport, nous sommes
pourvus d’un guide infaillible qui nous montre si nous faisons des progrès
réels dans la lumière, ou si les yeux de notre entendement sont aveuglés par le
« prince de se monde. » 2 Corinthiens 4:4.
La nouvelle lumière que nous avons reçue, a-t-elle
augmenté notre appréciation de l’Amour de Dieu? Nous a-t-elle aidé à mieux
comprendre que le Dieu que nous adorons est un Dieu d’amour —le « Dieu de
toute grâce » — un Dieu qui a prévu la bénédiction de toutes les familles
de la terre? Dans l’affirmative, nous avons fait de réels progrès dans la
vérité et serons plus zélés que jamais pour raconter cette bonne nouvelle à tout
le monde.
Au contraire, si nos « progrès » ont nui
à notre conception de la grâce et de l’Amour de Jéhovah, si notre nouvelle
compréhension nous a amenés à conclure que seuls, ceux qui sont d’accord avec nous
et acceptent le message que nous ne pouvons leur présenter qu’imparfaitement
sont sauvés, alors, au lieu d’avoir fait des progrès, nous avons rétrogradé; la
merveilleuse lumière de la connaissance de Jéhovah se reflétant sur la face de
Jésus-Christ a progressé, alors que nous sommes retournés dans les ténèbres.
Ceux qui aiment la vérité de la Grâce de Jéhovah en rendent encore témoignage
dans le monde, parce qu’ils l’apprécient et parce qu’elle comble tous leurs
désirs plus que rien d’autre. Presque toute la chrétienté nominale enseigne
encore que la mort met fin à toute occasion d’accepter Christ et d’obtenir le
salut. La Bible s’oppose à cette conception limitée de la grâce de Jéhovah. La
philosophie humaine: « Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir »
n’est pas celle de Jéhovah envers ses créatures humaines. Ceux qui étudient la
Bible le savent, et ils se réjouissent de cette occasion future de salut, qui
sera offerte à toute l’humanité pendant les “temps du rétablissement de toutes
choses.”
C’est ce message glorieux qu’ils proclament parmi
les nations. Ils savent qu’il console tous ceux qui sont affligés en ces temps
de détresse, le « jour de la colère » de Dieu. Ils “proclament” ce
« jour de la vengeance » en expliquant la signification des événements
qui ébranlent le monde actuellement. Mais la Bible ne leur donne aucune
autorité pour prononcer cette vengeance. Cela appartient au Seigneur. Lui seul
peut lire dans le cœur des hommes, et sait combien chacun est responsable de sa
propre injustice.
Laissons donc l’œuvre du jugement entre les mains
du Seigneur, portons bien haut la bannière de la vérité de l’Amour de Jéhovah,
et proclamons-le partout! Vous avez l’occasion de vous joindre à nous pour
proclamer l’Amour de Dieu. « Faisons donc retentir sa louange! »
Psaume 66:8 et Esaïe 52:8.
LES TRANSFUSIONS DE SANG SONT-ELLES DEFENDUES PAR DIEU ?
« Seulement, vous ne mangerez point de chair
avec son âme, avec son sang. » Genèse 9:4
Ce passage des Ecritures et d’autres semblables,
sont utilisés par certains dans le but de prouver que donner du sang pour
sauver la vie de quelqu’un, ou en recevoir, est défendu par Dieu, un péché dont
le résultat serait la mort éternelle. Pouvons-nous donner une telle
interprétation au commandement divin de ne manger ni boire le sang des animaux?
Les transfusions de sang n’étaient pas connues
dans les temps anciens. Il ne peut donc en être question dans la Parole de
Dieu. Voudrions-nous confondre transfusion de sang et manducation, encore
faudrait-il s’appuyer sur des principes plutôt que sur des passages de la
Bible.
Existe-t-il des points communs? Pour autant que
nous puissions en juger, il n’y en a qu’un: le sang. A part cela, les deux
pratiques n’ont rien de commun. D’abord, Dieu défendait à son ancien peuple de
boire le sang des animaux: Dans les transfusions on emploie du sang humain.
Pour boire le sang des animaux, il faut les tuer:
les transfusions n’exigent pas la mort de ceux qui donnent leur sang.
Lorsque nous absorbons du sang, ses principes
nutritifs passent dans le corps grâce aux organes digestifs, les éléments
restants étant éliminés comme déchets. De cette manière, le sang, comme tel,
est détruit, alors que dans les transfusions, le sang du donneur passe
directement dans le système circulatoire du patient.
Nous voyons qu’il n’y a aucune similitude entre
l’ancienne coutume de boire du sang, qui était défendue par Dieu, et la science
moderne de la transfusion de sang. Ainsi, le fait d’interdire une application
salutaire de la science médicale ne s’explique que par une mauvaise
interprétation des Ecritures. Personne ne devrait se laisser influencer par une
si fâcheuse explication des commandements de Dieu, au point de ne pas
bénéficier d’une transfusion de sang, de crainte de désobéir à Dieu et d’être
condamné à la « seconde mort. »
LE SANG DE L’EXPIATION.
En Lévitique 17:10-11 nous lisons: « Si un
homme de la maison d’Israël ou des étrangers qui séjournent au milieu d’eux
mange du sang d’une espèce quelconque, je tournerai ma face contre celui qui
mange le sang, et je le retrancherai du milieu du peuple. Car l’âme de la chair
est dans le sang. Je vous l’ai donné sur l’autel, afin qu’il servit d’expiation
pour vos âmes, car c’est par l’âme que le sang fait l’expiation. L’expression
« sang d’une espèce quelconque, » se rapporte au sang des bêtes, car
aucun sang humain n’a été offert sur les autels d’Israël.
« L’expiation » faite par le sang des
animaux symbolisait le don du sang de Jésus pour le rachat d’Adam et de sa
race. Nous lisons:
« Presque tout, d’après la loi, est purifié
avec du sang; et sans effusion de sang, il n’y a pas de pardon. Il était donc
nécessaire, puisque les images des choses qui sont dans les cieux devaient être
purifiées de cette manière, que les choses célestes elles-mêmes le fussent par
des sacrifices plus excellents que ceux-là. » Hébreux 9:22, 23.
Le sang des « taureaux et des boucs » ne
pouvait ôter les péchés des Israélites, mais Dieu se servait de ces sacrifices
pour illustrer l’effusion du sang de Jésus. Le sang des animaux devait donc
avoir un caractère sacré: c’est pourquoi Dieu ne voulait pas que les Israélites
le considèrent comme un aliment ordinaire. Paul y fait allusion dans l’une de
ses Epîtres. Parlant de ceux qui ont reçu la connaissance de la vérité et
accepté les trésors de la grâce divine en Christ, et qui, ensuite, se
retournent contre le Seigneur, l’apôtre dit: « De quel pire châtiment
pensez-vous que sera jugé digne celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu,
qui aura tenu pour profane le sang de l’alliance, par lequel il a été
sanctifié? » Hébreux 10:29.
Puisque Jéhovah veut que son peuple considère le
sang de Jésus comme sacré et saint, nous comprenons qu’il ait interdit le sang
des animaux image du véritable sang de l’expiation. Pour les Israélites,
c’était une expérience destinée à les amener à Christ. Mais la manducation du
sang n’a aucun rapport avec la science médicale moderne de la transfusion de
sang.
C’est le sang préfiguré par ces sacrifices
typiques, le sang de Jésus, qu’il importe de « boire » symboliquement.
Jésus dit: « Si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et si vous ne
buvez son sang, vous n’avez point la vie en vous-mêmes. » (Jean 6:53).
Cela signifie simplement que pour avoir la vie éternelle, par la foi
maintenant, et réellement dans l’âge à venir, il est indispensable d’accepter
Christ et son sacrifice accompli pour nous — c’est-à-dire, reconnaître qu’il
est mort pour nos péchés, et pour toute l’humanité, y compris Adam. Mais cette
acceptation de Christ n’a aucune relation avec les transfusions de sang
pratiquées maintenant dans le monde médical.
INTERDICTION DES COUTUMES
PAIENNES.
Un problème se présenta aux Juifs chrétiens de
l’Eglise primitive, lorsque des Gentils convertis se joignirent à eux. Ces
Gentils étaient sincères dans leur acceptation de Christ; mais il semble que
très souvent leur foi chrétienne n’était que superposée à leurs pratiques
païennes, dont beaucoup étaient répugnantes aux croyants Juifs, certaines même,
licencieuses. Des docteurs Juifs de l’Eglise primitive voulurent discipliner
leurs frères Gentils en leur demandant d’obéir aux ordonnances de la loi, telle
que la circoncision.
Les apôtres et d’autres hommes avancés dans la
foi, tinrent conseil à Jérusalem pour prendre une décision à ce sujet. Ils se
mirent d’accord pour demander le minimum aux Gentils convertis:
« s’abstenir de viandes sacrifiées aux idoles, du sang des animaux
étouffés et de l’impudicité. » (Actes 15:29). L’impudicité condamnée sans
équivoque par les Ecritures, et le fait de manger des viandes sacrifiées aux
idoles faisaient en effet partie du culte païen de ce temps-là. Et durant ces
orgies, on mangeait sans doute du sang. Les Gentils chrétiens encore novices
n’y voyaient peut-être aucun mal. Mais il eut été désastreux d’introduire ces
pratiques dans l’Eglise; c’est pourquoi, les apôtres eurent la sagesse
d’insister pour qu’ils s’en abstiennent. Cependant, ces instructions données
aux Gentils de l’Eglise primitive n’ont aucun rapport avec la science médicale
moderne de la transfusion du sang.
La Tour de Garde du 10 Juillet 1951 s’efforce de
prouver que la défense de boire le sang a trait aussi à tout ce qui concerne le
sang humain. Elle cite le cas de David, qui ne voulut pas boire l’eau que lui
avaient apportée trois hommes, au péril de leur vie: « Que Dieu me garde
de faire cela! Boirais-je le sang de ces hommes, qui sont allés au péril de
leur vie. Car c’est au péril de leur vie qu’ils l’ont apportée. » 1
Chroniques 11:17-19.
Là, David parle symboliquement. Au lieu de boire
cette eau, « il la répandit devant l’Eternel. » En son esprit, elle
représentait le sang de ses bienfaiteurs, et il pensa qu’elle devait être
offerte à Dieu plutôt que d’accepter le sacrifice pour lui seul. Il n’y a là
aucune relation avec le commandement divin de ne pas boire le sang des animaux,
ni certainement les transfusions de sang.
Si vous avez l’occasion de donner votre sang pour
sauver la vie d’un parent, d’un ami, ou d’un frère en Christ, n’hésitez pas à
le faire. Si un médecin dit qu’une transfusion de sang vous sauverait ou
sauverait votre enfant, profitez de cette bénédiction moderne !