« Puis ils les rassemblèrent dans le lieu qui s’appelle en hébreux, Harmaguédon.
»
(Apocalypse 16 : 16).
Alors que la guerre idéologique s’intensifie et que
les philosophes du monde cherchent à donner un sens aux événements du passé et
du présent, on entend souvent parler d’Harmaguédon, sans qu’on en définisse le
sens. On emploie généralement ce mot sans en connaître la signification ; on
sait seulement qu’il se rapporte à une grande bataille ; qu’il s’agit d’une
bataille à laquelle le Seigneur prendra part.
Harmaguédon est un terme biblique, qu’on rencontre
dans le dernier livre de la Bible et qui se rapporte à « la bataille du
grand jour du Dieu tout-puissant » (Apocalypse 16 : 14). L’Apocalypse
est un livre symbolique où il est parlé de la lutte séculaire entre la vérité
et l’erreur, entre la justice et l’injustice, entre Christ et l’Antéchrist.
D’un côté on parle de la « bête », du « dragon », du « faux
prophète », de « Babylone », de la « prostituée »,
des « esprits impurs », des « grenouilles », etc... ;
et de l’autre côté de « l’Agneau », de « l’épouse », de la « cité
sainte », etc. . Harmaguédon est un symbole ; un symbole de la bataille qui
mettra fin à cet âge, quand le royaume de Christ s’établira victorieusement,
apportant la paix universelle et permanente.
Le mot Harmaguédon est d’origine hébraïque, il a un
rapport historique et géographique avec la colline de Meguiddo. Meguiddo occupait
une position stratégique dominant un passage étroit dans ce pays montagneux de
la Terre Sainte. C’était le champ de bataille de la Palestine. C’est là que
Gédéon et ses trois cents hommes mirent en fuite et anéantirent les Madianites.
Là aussi le roi Saul fut battu par les Philistins.
Les symboles bibliques s’adaptent à la manière de
penser des hommes. Ainsi, par exemple, les animaux dans la Bible représentent
des royaumes ou des gouvernements comme on les voit souvent représentés sur les
armoiries. Ainsi on parle souvent du lion britannique ou de l’ours russe.
Souvent le nom d’une bataille sert de figure. On dit facilement d’une armée
qu’elle a vécu son « Waterloo », sous-entendant qu’après avoir été victorieuse,
elle a subi une défaite soudaine et inattendue, comme Napoléon à Waterloo.
Il en est de même pour Harmaguédon, qui était le
champ de bataille d’Israël, et pour comprendre le sens symbolique que donnent
les prophéties, il faut en connaître les caractéristiques. Les israélites n’y
furent pas toujours victorieux. Dieu permettait que son peuple soit battu quand
il avait péché contre Lui et avait besoin d’un châtiment. Un fait particulier qui
caractérisait toutes les batailles d’Israël et ne s’appliquait qu’à cette
nation. C’est que la main de Dieu a toujours dirigé les victoires ou les
défaites selon leur fidélité ou leur infidélité.
Ainsi le mot Harmaguédon a un sens aussi
défini que Waterloo, quoique bien différent. Il indique une bataille à
laquelle Dieu est intéressé et dont il dirige l’issue, assurant la victoire
finale et glorieuse aux forces de la justice. De plus, selon les prophéties,
c’est la dernière bataille ; elle aura pour résultat la défaite des agents de
Satan, préparant ainsi la voie à l’établissement du royaume de Christ, pour
cette raison il est parlé de la « bataille du grand jour du Dieu
tout-puissant » (Apocalypse 16 : 14).
Les prophéties parlent de « ce grand jour du
Dieu tout-puissant », lequel arrive à la clôture de l’âge présent ; il
va mettre fin à l’ordre de choses actuel, à la « corruption du siècle
présent ». La Bible parle du jour de la « vengeances divine »,
ou des « derniers jours », ou encore « du jour du
Seigneur », comme étant le jour où Dieu intervient dans les affaires
du monde pour mettre fin au règne du péché et pour ériger son royaume, depuis
longtemps promis.
Le « jour du Seigneur » est déjà signalé
par le prophète Sophonie : « Attendez-moi,
dit l’Eternel ; le jour vient où je me lèverai pour exercer mes jugements. Car
J’ai résolu de rassembler les nations et de réunir les royaumes, pour répandre
sur eux mon courroux, toute l’ardeur de ma colère ; car toute la terre sera
dévorée par le feu de ma fureur. » (Sophonie 3 : 8).
Ce jour de vengeance pour les nations est également
mentionné par Esaïe : « L’Eternel
sortira comme, un héros, Il excitera son ardeur comme un homme de guerre ; Il
poussera des cris terribles ; il déploiera sa puissance contre ses
ennemis. Je me suis tu pendant longtemps ; j’ai gardé le silence, je me
suis contenu. Mais maintenant, comme la femme qui enfante, Je gémis et ma
respiration est haletante. Je vais dévaster montagnes et coteaux. »
(Esaïe 42 : 18-14).
Depuis que nos premiers parents ont transgressé la
loi divine, le mal domine dans le monde que Satan gouverne. Jésus l’appela « le
prince de ce monde » (Jean 12 : 31). Dieu gouverna pour un temps son peuple
élu, Israël, et quelques nations eurent l’occasion d’expérimenter le pouvoir
divin. Plusieurs rois païens purent reconnaître son autorité par son
intervention en faveur de son peuple particulier. Mais le temps des
manifestations du pouvoir divin est déjà éloigné, la foi en sa puissance et en
son pouvoir de régler les affaires humaines n’existe plus dans les palais des
gouvernements.
C’est à cette situation que se réfèrent les paroles
qui suivent : « Je me suis contenu » d’intervenir dans les
affaires du monde et « j’ai gardé le silence ». Le peuple de Dieu
doit savoir « attendre le Seigneur » jusqu’au jour où il ne se taira
plus, et où Il interviendra dans les affaires humaines pour « exercer ses
jugements » et pour dévorer toute la terre – « le présent ordre de
choses mauvais » – par le feu de sa fureur. C’est pour la destruction
du mal que l’Eternel se lèvera comme un héros, qu’il excitera son ardeur comme
un homme de guerre, le mal est la cause de la bataille du grand jour du Dieu
tout-puissant.
Bien que Dieu ait toléré l’intervention de Satan dans
les affaires des hommes en prenant possession « du cœur des enfants de
la désobéissance », il n’a pourtant jamais cessé de s’intéresser au
bien-être final de ses créatures humaines. Bien que Dieu s’abstint pendant des
milliers d’années d’intervenir dans le règne du péché et de la mort, il prépara
cependant une délivrance glorieuse. Son plan de rédemption et de rétablissement
du genre humain s’est poursuivi en silence à l’insu du monde. A Harmaguédon
Dieu se révélera Lui-même à l’humanité et les yeux de toutes les nations
s’ouvriront à la manifestation de sa gloire.
Lucifer déchu, appelé dans la Genèse « le serpent
» et dans l’Apocalypse « le serpent ancien » (Apocalypse 20 : 2),
introduisit le péché dans le monde. Il séduisit Eve et par elle Adam fut
entraîné à transgresser la loi divine. Le châtiment du péché étant la mort,
l’humanité commença à mourir. L’égoïsme devint le stimulant des actions
humaines et la colère, la haine, les crimes et les guerres en furent la suite.
Il y a déjà six mille ans que l’humanité lutte, espérant toujours des temps
meilleurs, mais toujours en vain.
Mais Dieu aime le monde et les Ecritures nous font connaître
le plan qu’il a conçu en vue de libérer ses créatures du règne de Satan de la
puissance du pêché et de la mort. Dans la Bible, nous trouvons un fil conducteur
ininterrompu qui lie les promesses divines et donne l’assurance d’une
intervention de Dieu dans les affaires de l’homme ; ces promesses sont consolantes
et instructives.
A qui ignore la puissance de Dieu et la lumière de
l’Evangile ces promesses peuvent paraître comme de vains désirs d’anciens
idéologistes, mais elles manifestent l’amour de Dieu envers l’humanité. En
lisant ces promesses et en découvrant les soins que le Seigneur a mis à faire
concourir toutes choses en vue de la délivrance finale des humains du péché et
de la mort, nous sommes certains de son achèvement glorieux.
La première preuve que le Créateur n’a pas abandonné
ses créatures, dans le péché, se trouve dans la sentence prononcée contre
« le serpent ancien ». Dieu lui dit que la « postérité
de la femme » lui « écrasera la tête » (Genèse 3 : 15).
Nous aurions des difficultés à comprendre la portée de ces paroles assez vagues
concernant le serpent, sans les indications plus précises des prophètes. Mais à
la clarté des prophéties il devient clair que le fait d’écraser la tête du
serpent par la « postérité de la femme » est une image du
renversement du règne de Satan sur la terre par le triomphe du royaume de
Christ.
Le chapitre 20 de 1’Apocalypse décrit symboliquement
comment la postérité de la femme écrasera la tête du serpent. Il est dit qu’un
ange descendra du ciel pour saisir « le serpent ancien, qui est le diable,
Satan », et 1’enchaînera pour mille ans. Ce puissant « ange »
n’est autre que la « postérité promise » – Christ – ensuite le
récit donne un aperçu de l’établissement de son royaume et du règne millénaire.
Il est encore dit que les morts ressusciteront pendant le règne millénaire et
qu’ils auront l’occasion de vivre éternellement sur la terre restaurée.
Dieu montra à nouveau son intérêt pour l’humanité
mourante plusieurs siècles après la tragédie d’Eden, il fit une promesse à son
fidèle serviteur, Abraham. Il lui exprima son intention de bénir toutes les
familles de la terre, par une « postérité », un rejeton, dont la
naissance serait miraculeuse. Dieu confirma cette promesse par un serment, qui
devint pour les Hébreux le fondement de leur attente d’un Messie.
Tous les saints prophètes de Dieu renouvelèrent, sous
une forme ou une autre, cette promesse. Ainsi Esaïe écrit : « Car un enfant nous est né, un fils nous
est donné ; l’empire reposera sur son épaule. On l’appellera Conseiller,
admirable, Dieu fort, Père d’éternité, Prince de paix. Il étendra l’empire, il
assurera une paix sans fin au trône de David et à son royaume ; il
l’établira et l’affermira par le droit et par la justice, dès maintenant et à
toujours. Oui, le zèle de 1’Eternel des armées accomplira cette œuvre. » (Esaïe
9 : 5-6).
Le point saillant dans cette prophétie sur le
gouvernement de justice est la garantie de la victoire sur les forces du mal
par le pouvoir divin. Ce « Fils » est Christ, et l’empire a été posé sur
son « épaule », c’est-à-dire Christ est l’exécuteur du plan de
rédemption et de l’établissement du règne de la justice.
Il est consolant de connaître le pouvoir illimité de
Dieu qui créa tant de mondes, qui créa l’homme, qui lui donna la vie et qui
continue à soutenir la vie de tous les êtres ; il soutiendra aussi l’œuvre de
Christ pour anéantir les forces du péché et de la mort, ainsi que la forteresse
d’iniquité de Satan. « Le zèle de
l’Eternel des armées accomplira cette œuvre. »
La prophétie d’Esaïe eut un début d’accomplissement à
la naissance de Jésus. Cette naissance est une preuve de l’amour divin et
assure la réalisation des autres promesses de bénédictions qui s’accompliront
au temps voulu. L’ange dit à la naissance de Jésus : « Ne craignez point, aujourd’hui, dans la ville de David, un Sauveur,
qui est le Christ, le Seigneur, vous est né. » (Luc 2 : 10-11). Et une
multitude de l’armée céleste se joignit au premier ange en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux,
paix sur la terre, bienveillance envers les hommes. » (Luc 2 : 14).
Jésus commença son ministère public à l’âge de 30 ans
; ce ministère révéla qu’il était le messager venu de Dieu et qu’il mettrait à
exécution les promesses divines établissant un règne de paix et de vie. Il
rendit la vue aux aveugles, guérit des malades, ressuscita des morts comme
l’avaient prédit les prophètes. Ainsi il démontra qu’il était cette « postérité
» de la promesse ; ce fut aussi une preuve que ce Dieu, qui avait fait ces
promesses, était capable de les tenir.
Le ministère de Jésus ne dura que trois ans et demi.
Lui, le « Roi des Rois » annoncé, fut crucifié par ses ennemis
(Apocalypse 19 : 16). Cela dut faire une impression étrange à ceux qui
l’avaient reconnu comme étant le Messie promis, celui qui dominerait « d’une mer à l’autre, depuis 1’Euphrate
jusqu’aux extrémités de la terre » (Psaume 72 : 8).
L’enseignement de Jésus et sa vie de sacrifice lui
permirent de renoncer à toute résistance contre ceux qui s’emparèrent de lui et
le firent mourir. Tous les grands de ce monde ont obtenu et conservé leur trône
en éliminant leurs adversaires. Jésus n’essaya même pas de se défendre et
persuada ses disciples à la non-résistance. Sur sa tête sans défense s’abattit
la colère de ses ennemis jaloux et on l’ensevelit.
Pourtant, le plan de Dieu n’avait pas échoué ! « La charité ne périt jamais. » (2
Corinthiens 13 : 8). Jésus déposa volontairement sa vie comme Rédempteur
du monde, parce qu’il aima même ses ennemis. Satan crut contrecarrer le plan
divin, espérant empêcher Jésus de devenir le Roi de la terre, mais il concourut
à l’accomplissement d’un trait du plan divin, c’est-à-dire au sacrifice de
Christ Jésus comme « rançon pour tous » (2 Timothée 2 : 6).
Les bénédictions promises de Dieu auront un caractère
permanent. La paix que le royaume messianique apportera sera une paix sans fin
pour tous ceux qui, libérés du péché, jouiront de la vie éternelle. Seule, la
mort de Jésus comme Rédempteur et Sauveur du monde, peut nous assurer et nous
procurer de telles bénédictions. Il mourut pour donner la vie à ses sujets - tous
seront ressuscités de la mort.
L’HUMANITÉ SOUFFRE ENCORE
Dix-neuf siècles se sont écoulés depuis que Jésus
offrit sa vie pour les péchés du monde ; il ressuscita d’entre les morts par la
puissance de Dieu, mais le Roi de la terre n’occupe pas encore son trône ; le
grand ennemi, la mort, que Christ veut détruire, tient encore l’humanité dans
ses griffes. Jésus est appelé le Prince de la Paix, et pourtant la
guerre continue à détruire le bonheur de toutes les générations qui se sont
succédées depuis sa naissance, comme elle l’a fait auparavant. Jésus vint pour
donner la vie, mais les humains meurent toujours. Jésus enseigna en paraboles
et par l’exemple le chemin de l’amour et il en montra les avantages, mais
l’égoïsme gouverne encore le monde. Pourquoi ?
La Bible nous donne les raisons de ce délai. Pendant
les 19 siècles d’apparent insuccès, le plan de libération a progressé, car dans
l’âge actuel l’œuvre de Dieu s’est limitée au choix d’un peuple appelé à être
associé à Christ dans son royaume. Les Ecritures parlent beaucoup de cette
classe d’élus, indiquant les conditions à remplir en vue de « vivre et
régner avec Christ ». Ils sont appelés à suivre le chemin du sacrifice, à
déposer leurs vies comme l’a fait Jésus, à démontrer leur fidélité envers Dieu,
envers la vérité et envers la justice, devant être « fidèles jusqu’à la mort
» (Apocalypse 2 : 10).
Leurs expériences de sacrifice et de souffrance les
préparent à leur œuvre future avec Christ. Selon le plan de Dieu, ils
participeront à répandre les bénédictions éternelles sur toutes les familles de
la terre. Ces disciples fidèles du Maître ont contribué pendant 19 siècles,
quoique inconnus du monde, à former la tête de pont de justice et d’amour, d’où
viendra finalement la délivrance pour tous. Ils participeront à la première
résurrection « pour vivre et régner avec Christ » ; ensuite, sous la
direction de Christ, tous les hommes seront réveillés du sommeil de la mort et
auront l’opportunité de vivre pour toujours sur la terre.
L’âge actuel a servi à l’élection et à la préparation
de ceux qui régneront avec Christ pendant le millenium. Nous vivons à la fin de
cet âge ; il faut donc nous attendre à l’intervention divine dans les affaires
humaines. Les prophéties, décrivant les événements actuels, ajoutent qu’ils
précèdent immédiatement l’élection du royaume de Christ.
La série des calamités, commencée en 1914, est
indiquée dans les Ecritures ; celles-ci parlent du renversement des royautés,
du déracinement des Eglises d’Etat, du massacre de millions d’hommes par la
guerre, la famine, les épidémies, toutes ces choses rendent témoignage du fait
que Dieu ne se « contient » plus pour intervenir comme ce fut le cas
dans le cours de l’histoire ; car le jour de sa vengeance contre le péché et
les institutions mauvaises est venu.
Il est consolant de constater que le moyen d’échapper
à la misère actuelle des nations, ne dépend pas des législateurs égoïstes et
terrestres ; le monde de demain sera gouverné par Christ. Pendant les mille ans
qui vont suivre, les nations ne seront plus soumises au jeu des pouvoirs
humains.
Nous avons déjà vu qu’anciennement Dieu gouverna un
certain temps le peuple d’Israël. La Bible dit de plusieurs rois d’Israël
qu’ils étaient assis « sur le trône de l’Eternel ». Avec le détrônement
du roi Sédécias vint la fin de cette dispensation. Ce qui est ne sera plus « jusqu’à ce que vienne celui à qui
appartient le jugement » (Ezéchiel 21: 32). Ces paroles font allusion à
Christ ; Dieu ne devait plus être représenté par un gouvernement terrestre
jusqu’à l’établissement du royaume de Christ.
En 606 avant Christ, le dernier roi de Juda fut
détrôné. Dès cette époque, les puissances païennes eurent la permission
d’établir leur suprématie dans le monde. Jésus appelle ce temps : « le temps
des nations ». Durant ce temps, "Jérusalem" – la
nation juive – sera « foulée aux pieds par les nations jusqu’à ce que les temps des nations soient
accomplis » (Luc 21: 24).
On peut déduire des Ecritures que « ce temps des
nations » durerait 2520 ans. Il commença en 606 avant Christ, Babylone fut
alors la première puissance qui exerça son autorité. Dans un songe, Dieu montra
à Nébucadnetsar une grande statue et Daniel interprétant le songe dit de la
statue qu’elle représentait l’autorité, donnée par Dieu aux rois de la terre.
Cette autorité serait exercée par Babylone, à qui succédèrent les Médo-Perses,
la Grèce puis Rome.
Rome y est représentée par les jambes de fer, puis
les pieds de fer et d’argile indiquent la division de l’empire romain (en
divers Etats de l’Europe d’avant 1914). Mais une pierre se détacha de la
montagne, vint frapper les pieds de la statue et provoqua la (chute de ces
royaumes) et les réduisit en poussière. Daniel dit que cette pierre représente
le royaume de Dieu, un royaume dont la domination ne passera jamais à un autre
peuple.
Les 2520 ans « des temps des nations » se
terminèrent en 1914 ; dès lors, de grands changements survinrent dans le monde
: des changements favorables aux Juifs et des bouleversements pour les nations.
Les derniers vestiges de l’Empire romain sont en voie de disparition – ils
seront réduits en poussière – tandis que le peuple Juif rentre en possession de
la Palestine, où déjà un nouvel Etat d’Israël s’est constitué. Nous vivons dans
une période de transition ; les preuves sont nombreuses pour nous convaincre
que l’influence d’un ordre nouveau se fait déjà sentir dans le monde ;
l’établissement du royaume de Christ apportera la bénédiction, la paix et la
vie à tous les hommes.
Ainsi le commencement de la première guerre mondiale en
1914 est une preuve que Christ, à qui appartient le droit de gouverner le
monde, est intervenu dans les affaires des hommes. La Bible donne certaines
précisions au sujet de ce transfert des royaumes de ce monde à l’autorité de
Christ (Apocalypse 11 : 17). En premier lieu, les nations se sont irritées et
la colère du Seigneur est venue, « ce grand jour du Dieu tout-puissant
», et depuis lors tout l’édifice de notre civilisation s’écroule
progressivement.
Cette détresse des nations aux « derniers jours
» a toujours trait au renversement du gouvernement de Satan. Lisons, par
exemple, la prophétie d’Esaïe 13 : 4-6 :
« On entend sur les montagnes une rumeur on dirait
la rumeur d’un peuple immense. C’est le bruit tumultueux de royaumes, de
nations rassemblées : l’Eternel des armées passe en revue son armée pour le
combat. D’un pays éloigné, de l’extrémité des cieux, l’Eternel vient avec les
instruments de son courroux, pour dévaster toute la terre. Lamentez-vous car le
jour de l’Eternel est proche : il vient comme un fléau déchaîné par le
Tout-puissant. »
L’apôtre Paul, parlant « du jour du Seigneur
», dit qu’une ruine soudaine « surprendra
les hommes comme les douleurs surprennent une femme enceinte » (1
Thessaloniciens 5 : 1-3). Nous savons que ces douleurs sont spasmodiques,
suivies de moments de tranquillité relative. A partir de 1914, ces spasmes se
succédèrent. Paul dit que ces maux viendront quand les hommes diront : « Paix
et sûreté ! ».
Avant la première guerre mondiale, il a été fait de
grands efforts pour établir une paix permanente. 1913 fut encore une année de
paix, puis soudain la guerre - la première convulsion - et des troubles
éclatèrent. Après la guerre retentit de nouveau « Paix et sûreté », puis
ce fut la deuxième guerre mondiale, après laquelle on proclama de nouveau «
Paix, paix ». Mais la désagrégation continue et continuera jusqu’à ce que
l’intervention divine se manifeste et apporte une paix véritable à ce monde
troublé.
Lorsque Dieu combattit pour son peuple sur le champ
de bataille de Meguiddo, lui donnant la victoire selon son obéissance, sa
stratégie changeait suivant les cas. Ainsi la victoire de Gédéon sur les
Madianites fut due au fait que les ennemis d’Israël se massacrèrent
mutuellement. Dans d’autres cas, Dieu intervint directement par des miracles.
Il en sera ainsi dans la grande bataille contre les « royaumes de ce monde
» pour préparer l’établissement du royaume de Christ, Ezéchiel dit qu’alors : « Chacun tournera son épée contre son frère.
»
Deux fois les nations se sont réunies, s’efforçant de
sauver le monde de la destruction, mais leurs efforts ont été vains, comme les
prophéties l’avaient déjà prédit. Esaïe écrivit : « Formez des projets et
ils seront anéantis. » (Esaïe 8 : 9-10). Joël parle également d’un
rassemblement des peuples au temps où les Juifs se réuniront dans la Terre
Sainte. Cela indique que des peuples se disputeront la Palestine et que le
Seigneur interviendra alors en faveur de son peuple et jugera les nations à
cause de l’héritage d’Israël (Joël 3 : 1-2).
Ezéchiel donne assez de détails sur cette guerre
future dans les chapitres 38 et 39. En résumé, ces prophéties annoncent
qu’Israël habitera en Palestine, jouissant d’une paix et d’une sécurité
relatives, quand viendront du « Nord » des agresseurs « pour piller
».
A ce moment, le Seigneur interviendra d’une manière
inattendue, Il exercera ses jugements « par la peste et par le sang. Il fera
tomber sur les troupes et sur les peuples nombreux des torrents de pluie, de
grêle, du feu et du soufre ». Nous ne savons pas jusqu’à quel point il faut
prendre la prophétie à la lettre, mais il est certain qu’on trouve ici une
description de l’apogée d’Harmaguédon, cette grande bataille dans laquelle Dieu
détruira les ennemis de la justice et érigera son royaume, ce royaume qui
deviendra une source de bénédictions pour toutes les familles de la terre.
Nous savons qu’il en sera ainsi, parce que la
prophétie nous révèle que les yeux de toutes les nations – y compris Israël – s’ouvriront à la vue de
l’intervention miraculeuse en faveur d’Israël. Alors toutes les nations sauront
qu’il existe un Dieu dans les cieux qui les gouvernera par Christ.
L’Apocalypse parle de « trois esprits impurs »
(16 : 13-14) qui influenceront le rassemblement des nations pour « la
bataille de ce grand jour du Dieu Tout-puissant ». L’Esprit Pur ou l’Esprit
Saint de la Bible est l’esprit de vérité qu’on trouve dans l’Evangile de
Christ. Ses caractéristiques sont l’amour, la joie, la paix, la miséricorde, la
patience, etc... Ces « esprits impurs » sont des messages sans
bienveillance – de la propagande – dont
l’influence entraîne les nations à se faire la guerre.
Après Harmaguédon, quand le Seigneur aura « dévoré
» toute la terre « par le feu de sa fureur », détruisant ainsi tous les
systèmes d’iniquité, il donnera aux peuples « des lèvres pures » ou un
message pur. Ce message aura pour résultat que tous serviront « d’un commun accord le nom de l’Eternel »
(Sophonie 3 : 8-9).
Dans le royaume de Christ, l’amour prendra la place
de l’égoïsme et il sera le mobile de toutes les actions humaines. Sous
l’administration de ce règne de justice toute l’humanité trouvera satisfaction
et joie. Même les morts ressusciteront pour jouir également des bénédictions de
vie ; nul conquérant n’a jamais pu donner à ses sujets de telles bénédictions.
Christ peut et veut donner la jouissance d’une vie permanente dans la paix et
la félicité.
Ceux qui perdront la vie au cours d’Harmaguédon
ressusciteront aussi à leur tour. Ainsi nous voyons l’amour et la justice de
Dieu qui dans sa sagesse a préparé le renversement du gouvernement de Satan.
Ces millions qui perdront la vie dans la grande bataille ne sont, du point de
vue de Dieu, qu’endormis. Au matin du nouveau jour ils seront ressuscités et
ils verront l’issue glorieuse de la grande bataille, qui les fit tant souffrir.
Sans doute le grand nombre jurera fidélité à ce « Roi des Rois », « Au Seigneur des Seigneurs », au nouveau souverain
de toute la terre (Apocalypse 19 : 16 ; Psaume 72 : 1-14).
Nous faisons de mauvaises expériences avec le péché
et la mort, surtout actuellement où l’égoïsme humain cause une « angoisse
universelle parmi les nations » (Luc 21 : 25). Mais ces leçons seront d’une
grande valeur pour les humains qui apprécieront mieux les bénédictions de vie
que Christ répandra pendant son règne de mille ans.
Chacun aura expérimenté les conséquences terribles de
la désobéissance à la loi divine et, par contraste, appréciera la bonté de Dieu
et on dira de tout cœur : « Le voici,
c’est notre Dieu ; nous avons espéré en lui..., tressaillons de joie et
réjouissons-nous de son salut. » (Esaïe 25 : 6-9).
Puisque « ce présent monde mauvais » est en
train de disparaître, nous pouvons élever nos cœurs et dire : « Que Ton
règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre », sachant qu’avant la
fin de ce siècle, oui, pendant cette génération, l’humanité goûtera aux
bénédictions de vie du royaume de Christ. Ce règne s’exercera pendant mille ans
et étendra son influence de joie, de vie, de paix et d’amour sur toute
l’étendue du globe. Il n’y aura plus de lits de malades ; l’esprit de Dieu
ranimera tous ceux qui sont morts. Les aveugles verront, les sourds entendront.
Satan ne pourra plus tenter ou tromper les humains.
La haine et l’égoïsme ne détruiront plus la paix et la félicité des nations. Le
monde reconnaîtra les avantages de l’amour et de la bonté sur l’égoïsme et la
haine. On se réjouira de faire du bien à autrui comme à soi-même.
Alors la promesse de Dieu faite à Abraham que toutes
les familles de la terre seront bénies par sa postérité – s’accomplira. Comme
nous l’avons vu, Christ et son Eglise constitueront la phase spirituelle de cette
postérité promise et ils seront le canal des bénédictions vivifiantes.
Toutes les familles de la terre, qui vécurent au
temps d’Abraham, avant et après, sont mortes. Le fait que ceux, à qui Dieu a
promis ses bénédictions, sont déjà morts ou mourront encore, ne change rien à
la situation, parce que Dieu a le pouvoir et l’intention de les ressusciter
tous ; l’heure viendra où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa
voix et en sortiront (Jean 5 : 28). Ce n’est pas un vain désir, mais une
promesse de Dieu, du Créateur de l’univers.
Les masses sauront qu’elles n’ont pas été créées pour
souffrir et mourir. Elles sauront que le Dieu, qui les a créées, les aime, et
qu’il a tout mis en œuvre pour atteindre le but qu’il s’est proposé à la
création.
A la fin du règne millénaire de Christ, Satan, l’auteur
de tout le mal, sera détruit. Ceux qui voudront rester ses imitateurs dans le
mal seront détruits avec lui. Satan, par son usurpation du pouvoir, a été la
cause principale de la souffrance et de la mort de l’humanité.
Par l’intervention divine, le gouvernement de Satan
(le serpent ancien) sera renversé, c’est lui qui entraîna nos premiers parents
à transgresser la loi divine et fit tomber sur eux et sur leur postérité le
châtiment de la mort.
L’Apocalypse donne une belle illustration de
l’intervention divine en faveur des humains, elle parle de la nouvelle Jérusa1em
qui descend du ciel d’auprès de Dieu. La « Cité Sainte » représente le
gouvernement qui sera établi par Dieu, lorsque les puissances de ce monde et la
Babylone actuelle auront disparu. La voie sera libre pour l’introduction du
gouvernement de « l’Agneau », c’est-à-dire Christ et son Eglise qui
dirigeront le monde. « J’entendis une
voix forte qui venait du trône et qui disait : voici le tabernacle de Dieu
avec les hommes, Il habitera avec eux et ils seront son peuple ; Dieu lui-même
sera avec eux, Il essuiera toute larme de leurs yeux et la mort ne sera plus,
il n’y aura plus de deuil, ni cri, ni souffrance... Je fais toutes choses
nouvelles, ces choses sont certaines et véritables. » (Apocalypse 21: 3-5).
Saint Paul a aussi écrit : « Il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous ses ennemis sous
ses pieds. Le dernier ennemi qui sera détruit, c’est la mort. » (1
Corinthiens 15 : 25-26).
Dieu retira ses faveurs à l’humanité à cause du péché
et la mort s’étendit sur elle. Mais David écrit : « Dans sa faveur est la vie. » (Psaume 30 : 6). Par
l’établissement du royaume, les faveurs de Dieu seront de nouveau accordées aux
humains et lui apporteront la vie éternelle.
Louons Dieu qui nous assure la victoire de la justice
sur le péché et la mort ! En se rendant compte que ce royaume de Christ
est si proche, la pensée d’Harmaguédon, cette bataille mondiale qui renversera
les derniers vestiges du règne de Satan, ne nous fera pas peur. Nous savons que
cela est nécessaire pour que chaque être humain puisse accepter, sans
obstacles, le gouvernement de Christ. Prions avec plus de ferveur qu’auparavant
: « Que ton règne vienne, que ta volonté
soit faite sur la terre comme au ciel. » (Matthieu 6 : 10).