LE RETOUR DE CHRIST

 

 

 

 

 

On parle souvent du retour de Christ sur la terre comme de la fin du monde. Les opinions relatives à cet événement capital varient énormément. Certains prétendent qu’il s’est déjà produit lors de la Pentecôte lorsque l’Esprit Saint est descendu sur les disciples et que, depuis lors, chaque pécheur qui se convertit fait avancer le retour de Christ de telle sorte que, lorsque tous les pécheurs seront convertis, on pourra considérer le retour de Christ comme un fait réalisé. On prétend que c’est de cette manière que s’accomplit la promesse  « Voici je suis avec vous jusqu’à la fin du monde (âge). » (Matthieu 28 20).

D’autres affirment que Jésus reviendra sur la terre sous une forme humaine et qu’on le reconnaîtra au fait qu’il portera encore la marque des clous sur les mains et sur les pieds, ainsi qu’à la blessure faite dans son côté par le coup de lance. Cette dernière manière de voir découle surtout d’une interprétation un peu trop littérale de certains textes et en particulier de celui qu’on trouve dans le livre de l’Apocalypse, chapitre 1, verset 7 : « Voici il vient avec les nuées et tout œil le verra.»

Nous croyons que la vérité - celle que confirme le témoignage de l’Ecriture se trouve à mi-chemin entre ces deux conceptions extrêmes et opposées. La première ne tient pas compte de la nécessité d’une venue personnelle de Christ, cependant elle tient compte de la nouvelle nature de Jésus et estime qu’il est possible qu’il soit présent sans qu’on le voie.

La seconde façon de voir tient grandement compte de la promesse d’un retour du Maître en personne, mais réduit l’importance de cet événement transcendant en faisant du personnage central une sorte d’homme auréolé, sans trop tenir compte de l’Etre puissant, invisible, divin, qu’il est devenu lorsque le Père Céleste l’a ressuscité des morts et lui a donné un nom au-dessus de tout autre nom.

Les Ecritures précisent que lorsque Jésus fut ressuscité des morts, il n’était plus un homme, mais un être puissant participant de la nature divine, « l’image du Dieu invisible » (Colossiens 1 : 15 ; 2 Corinthiens 5 : 16 ; 1 Pierre 3 : 18). Ainsi donc, par la nature même de son être, il est maintenant invisible, indécelable à l’œil humain, comme Dieu lui-même est invisible. Or, c’est ce Christ divin qui revient au voisinage immédiat de la terre à sa seconde venue. De ce fait, il sera nécessaire, pour discerner son retour, de faire appel à un autre sens qu’à l’organe naturel de la vision.

Certes, nous n’oublions pas qu’après sa résurrection et en plusieurs circonstances Jésus est apparu sous une forme humaine à ses disciples, mais cela ne prouve en aucune manière qu’il soit demeuré dans cette condition humaine. Les circonstances particulières qui entourèrent ces apparitions sembleraient plutôt prouver le contraire. Chaque fois qu’il apparut, ce fut sous une forme corporelle différente, ce qui n’aurait pu être le cas s’il était resté être humain, il aurait constamment gardé le même organisme.

Jésus n’est apparu qu’une fois dans un corps semblable à celui qu’il avait lors de sa crucifixion. Et ce fut pour répondre au manque de foi de Thomas, le sceptique, qui avait prétendu qu’il ne croirait à la résurrection du Maître que s’il voyait ses plaies. Les autres disciples ne virent, eux aussi, ces blessures que cette fois-là. A la vérité lorsqu’il leur apparut, ils ne le reconnurent pas tellement à son apparence extérieure, mais à sa manière de parler et de se comporter.

Les apparitions de Jésus à ses disciples après sa résurrection furent du même ordre que les matérialisations d’anges dans les temps antiques. Trois anges apparurent un jour à Abraham. Ils s’entretinrent et mangèrent avec lui. Ils n’étaient pourtant pas pour cela des êtres humains bien que, pour un temps, Abraham ait cru qu’ils le fussent (voir Genèse 18 : 1 ; Hébreux 13 : 2).

Pendant quarante jours après sa résurrection Jésus demeura présent, proche de ses disciples jusqu’à son ascension. Cependant, ils ne purent le voir que de temps à autre lorsqu’il jugeait bon de se manifester à eux en prenant la forme corporelle qu’il jugeait opportun de revêtir. C’est ce même Jésus, capable d’être mêlé à la masse humaine, d’être présent parmi les hommes tout en demeurant invisible, qui, d’après l’Ecriture, doit revenir pour établir un royaume de justice par lequel la race humaine rachetée retrouvera la vie et le bonheur sur la terre.

 

 

JÉSUS CRUCIFIÉ, UNE RANÇON

 

Jésus est venu en chair pour qu’il puisse donner sa vie comme prix correspondant ou rançon pour Adam et sa descendance. Il a dit « Ma chair.., je la donnerai pour la vie du monde. » (Jean 6 : 51). Si, en ressuscitant des morts, Jésus avait repris l’organisme humain sacrifié au Calvaire c’eût été reprendre indirectement ce qui avait été offert et, par conséquent, le monde ne serait pas racheté.

L’Ecriture montre, au contraire, que Jésus a été mis à mort en tant qu’être humain, « dans la chair » pour reprendre l’expression du texte, toutefois, il a été rendu vivant selon l’esprit, c’est-à-dire qu’il a reçu la nature d’un être spirituel (voir 1 Corinthiens 5 : 44 à 47 et 1 Pierre 3 : 18). Jésus avait expliqué à Nicodème que celui qui est né de l’esprit peut aller et venir comme il veut, c’est-à-dire être invisible et pourtant disposer d’une puissance considérable. Plus tard, après sa résurrection, il prouva qu’il en était bien ainsi, ses disciples ne purent dire d’où il venait, ni où il allait lorsqu’il leur apparaissait soudain (Jean 3 : 8).

Nous ne contestons pas le fait que Jésus puisse manifester sa présence et se rendre sensible à des êtres humains comme il se manifesta à ses disciples après qu’il fut réveillé de la tombe ; mais les Ecritures ne disent pas que sa seconde venue sera révélée au monde par des manifestations de ce genre. Il est clair que ses apparitions, après sa résurrection, avaient pour but d’ancrer dans le cœur et la pensée de ses disciples qu’il était ressuscité des morts. Maintenant que ce fait a été reconnu et établi, sans qu’aucun doute ne soit possible, il ne semble pas qu’il y ait quelque utilité que semblables manifestations se reproduisent ou continuent.

Dans l’épître aux Romains, au chapitre premier et au verset 20, nous lisons, à propos de la personnalité de Dieu « En effet, les perfections invisibles de Dieu, son éternelle puissance et sa divinité, éclatent aux yeux, depuis la création du monde pour quiconque sait regarder ses œuvres. Aussi, sont-ils inexcusables. » Ce texte peut nous aider à comprendre dans quel sens il convient d’interpréter les prophéties relatives à la seconde venue de Christ. Comme le Père céleste, Christ est maintenant invisible aux hommes ; on ne pourra donc se rendre compte de son retour que par les effets, les événements qui se produiront alors, événements que la prophétie appelle des « signes ».

Disons les choses d’une autre manière encore. Nous croyons à l’existence de Dieu, non pas que nous l’ayons déjà vu, mais parce que nous voyons ses œuvres. Nos organes des sens, tout limités qu’ils soient, nous permettent de contempler l’infini de la création et nous en déduisons qu’un Créateur puissant et sage doit avoir été et doit être encore à l’origine d’une merveille comme celle-là. De même, la Parole de Dieu cite un certain nombre de faits qui doivent se produire au retour de Christ. Si donc on voit se réaliser les événements annoncés, la conclusion logique s’impose quant à la réalité de cette seconde venue.

 

 

LE DIEU INVISIBLE DE CE MONDE

 

Les Ecritures affirment qu’il existe un être malfaisant appelé Diable. Personne ne l’a jamais vu. Mais on peut apprécier les résultats de sa néfaste influence. L’apôtre Paul dit que Satan est le « dieu de ce monde », celui qui « travaille dans les cœurs des enfants de la rébellion » (2 Corinthiens 4 : 4). Il explique encore que Satan est un être spirituel, le « prince de la puissance de l’air » (Ephésiens 2 : 2). Jésus appelle Satan « le prince de ce monde » (Jean 12 : 31 ; 14 : 30 ; 16 : 11). Si nous croyons les déclarations de la Bible, il faut en conclure que cet être puissant a exercé, au cours des siècles, un contrôle réel sur les affaires des hommes. L’apôtre Pierre déclare de son côté que ce gouverneur invisible du « présent monde mauvais » rôde comme un « lion rugissant », cherchant qui il pourra dévorer (1 Pierre 5 : 8). Ce texte indique avec précision que la terre a toujours été le champ d’opération de Satan ; pourtant, même parmi ceux qui s’en rendent le mieux compte, personne ne l’a jamais entendu « rugir »  au sens littéral.

Le retour de Christ doit aussi apporter un changement de dispensation. Un monde nouveau, autrement dit, un nouvel ordre social, doit s’établir. Jésus doit en être le Roi qui supplantera Satan jusqu’ici « prince de ce monde ». Dans son extase, l’apôtre Jean vit un ange descendre d’auprès de Dieu, se saisir de Satan et le lier d’une énorme chaîne. Puis, il parle de Christ et de son Eglise régnant ensemble pendant mille ans. Puisque Satan, qui sera lié, est invisible, il va de soi que ceux qui le lieront doivent aussi être invisibles (Apocalypse 20 : 1 à 4, 6 ; 5 : 10).

Le pouvoir, l’influence exercés par Satan dans ce monde mauvais, n’ont pas été atténués du fait de cette invisibilité. Tout au contraire, sa puissance pour le mal en a été augmentée. C’est ainsi que son pouvoir a pu s’exercer, sans que nul ne s’en doute, dans les conseils des rois et princes de la terre et aller même jusqu’à conduire leurs propres affaires.

La seigneurie de Jésus sera, elle aussi, invisible. Elle s’exercera de même par des agents humains, Il gouvernera les peuples ­avec une verge de fer, mais selon la justice et non dans l’iniquité comme Satan l’a fait. Et, de même qu’on peut, maintenant, se rendre compte des résultats du règne de Satan, on se rendra compte, de la même manière, des effets du règne de Jésus. Nous développerons ce point ensuite.

Au verset 29, du chapitre 12, de l’évangile selon Matthieu, Jésus parle de pénétrer dans la « maison d’un homme vigoureux », de le lier et de piller sa maison. Cet homme fort, comme l’indique le contexte, c’est Satan. Sa « maison » ou domaine, c’est la terre. Son « mobilier » c’est évidemment le péché, la maladie, la mort, les œuvres que son règne a produites (Hébreux 2 : 14). La maison de Satan, le domaine qu’il a exploité, c’est ce « présent monde mauvais » ou « âge » ou « kosmos », comme le texte grec l’exprime d’ailleurs, l’ordre de choses actuel (Jean 18 : 36).

Le Maître pénètre dans cette maison à son retour, à sa seconde venue. Et, ce qui se produit tout d’abord, c’est l’effondrement graduel de l’empire de Satan et l’enchaînement de celui-ci. Cette commotion, ce choc de deux puissances qui s’affrontent, a, pour effet, de déclencher, comme l’annonce le prophète, un « temps de trouble comme il n’y en a jamais eu depuis qu’il existe une nation » (voir Daniel, chapitre 12, ver­set 1). On peut penser et même dire que, de toute évidence, ce trouble sévit déjà dans le monde.

Ce travail achevé, le millénaire, pendant lequel durera la seconde présence de Christ, ira porter la destruction dans toutes les œuvres vives du règne de Satan, y compris la mort. « Car il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds. Le dernier ennemi qui sera détruit, c’est la mort. » (1 Corinthiens 15 : 25, 26). Et quel admirable monde nouveau ce sera que celui où la maladie et la mort n’existeront plus

 

 

IDÉE PERDUE DE VUE PAR SUITE D’UNE TRADUCTION PEU PRÉCISE

 

Des idées importantes sur la manière et l’époque du retour de Christ ont, depuis longtemps, été perdues de vue par suite d’une traduction trop peu précise. Comme chacun sait, la Bible n’a pas été écrite directement en français et nos versions se trouvent être des traductions de l’hébreu pour l’Ancien Testament et du grec pour le Nouveau Testament. Les traducteurs se sont appliqués à rendre toute la richesse de sens de ces langues anciennes et il convient de signaler ici leurs efforts. Cependant, pour quelques mots, ils n’ont pas réussi à exprimer toute la nuance d’expression qu’il convenait d’apporter et, de ce fait, quelques idées essentielles ont, pendant longtemps, été perdues de vue.

L’un de ces mots est le mot grec ‘parousia’ que Jésus et les apôtres ont appliqué à la seconde visite du Maître à la terre. Très souvent ce mot a été traduit par « venue » ou « avènement ». De ce fait, on a interprété les signes prophétiques de la fin de cet âge comme des indications que Jésus allait bientôt paraître. Or, ce mot grec veut dire en réalité « présence ». Ainsi donc, les signes de la ‘parousia’ ou présence du Maître marquent, non pas qu’il va venir, mais qu’il est déjà là.

Quand, par exemple, les disciples demandaient à Jésus : « Quel sera le signe de ta venue (parousia, présence) ? », ils ne lui demandaient pas de leur indiquer d’avance quand il viendrait, mais à quoi ils pourraient reconnaître sa présence lorsqu’il reviendrait. Autrement dit, et d’accord avec l’expression de l’épître aux Romains, chapitre 1 verset 20, ils voulaient savoir quels signes visibles pourraient être considérés par eux comme le gage, la manifestation, que le Christ invisible serait revenu pour établir son royaume.

Les découvertes récentes d’inscriptions archéologiques ont montré que le mot grec ‘parousia’ s’appliquait, même dans ces temps antiques, aux visites que les rois et les empereurs rendaient aux cités et aux provinces de leurs empires. On levait, à cette occasion, un impôt exceptionnel destiné à couvrir les frais des réceptions officielles et l’on frappait une pièce de monnaie spéciale qu’on appelait, la « pièce de la parousie ».

Il est donc parfaitement approprié que ce mot ait été employé en relation avec la visite que le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs rend à la terre. Tout comme pour les rois et les empereurs, la parousie de Jésus ne s’applique pas seulement au moment où il vient, mais à toute la durée de la visite.

 

 

PRÉSENT PENDANT MILLE ANS

 

Le second avènement de Jésus est donc, à proprement parler, une « visite » et non une simple venue. L’Ecriture déclare positivement que sa seconde présence ou parousie doit durer mille ans. Ce millénaire, les anciens chiliastes l’appelaient Millénium. Pendant le Millénium, Christ et son Eglise doivent régner sur la terre (Apocalypse 5 : 10). Ce règne a pour but de détruire la mort et de fonder partout la paix et la justice (1 Co­rinthiens 15 : 22 à 28 ; Apocalypse 20 : 4 ; 21 : 1 à 5 ; Psaume 72 : 2 à 8).

La première présence de Jésus sur la terre, comme homme, n’a duré en tout que trente-trois ans et demi, depuis sa naissance jusqu’à son crucifiement. Il est resté présent quarante jours de plus, mais être spirituel, invisible aux hommes, puis il est reparti pour les parvis célestes. L’Ancien Testament contient bon nombre de déclarations prophétiques relatives à la première présence de Jésus. Certaines ont trait à sa naissance, d’autres se rapportent à telle ou telle circonstance particulière de sa vie et de son ministère ; d’autres encore parlent de sa mort comme Rédempteur de l’homme. Toutes ces prophéties n’ont certes pas été réalisées le même jour de la carrière du Maître et, si nous essayions de les appliquer toutes à l’un quelconque des événements de sa vie, nous ferions violence aux textes et créerions la confusion.

Les promesses et les prophéties, qui ont trait à la seconde présence de Jésus et couvrent, comme nous l’avons vu, une période de mille ans, sort encore plus nuancées que celles qui se rapportent à sa première présence. Aussi avons-nous besoin d’être plus circonspects, d’apporter plus de rigorisme dans notre étude si nous voulons comprendre et avoir quelque chance de penser juste.

 

 

LA PRÉSENCE, DE QUELLE FAÇON ?

 

« Si l’on vous dit : Voici qu’il est dans le désert, n’y allez pas ; il est retiré dans quelque appartement secret, n’en croyez rien. Comme l’éclair [en grec, astrape, clarté brillante], part de l’Orient et brille jusqu’à l’Occident, ainsi en sera-t-il de l’avènement [parousia, présence] du Fils de l’Homme. » (Matthieu 24 : 26, 27).

En s’exprimant de cette manière, Jésus essayait de rendre sensible à nos esprits limités le fait que sa venue et sa présence n’auraient rien de comparable à celles d’un être humain. Il devait revenir, être divin cette fois, l’image même de la personne invisible du Père. Et c’est de ce point de vue qu’il nous faut envisager le sujet.

Vous ne me trouverez pas, disait Jésus, caché dans quelque endroit secret comme vous pourriez y trouver un homme ou une femme. Vous pourrez plutôt discerner ma présence de la même manière que vous reconnaissez l’existence de Dieu même par les grandes choses qu’il a faites. Le soleil qui brille et réchauffe la terre, la pluie qui tombe et abreuve le sol qu’elle féconde rendant ainsi possible la subsistance des hommes, tout cela, pour beaucoup, est une évidence que Dieu existe, qu’un grand Créateur préside à la dispensation de tous ces bienfaits.

Jésus expliquait que nous reconnaîtrions sa seconde présence de la même façon. Celle-ci serait comme l’éclair [grec, astrape, clarté lumineuse] qui, comme le soleil, part de l’Orient et s’élance jusqu’à l’Occident.

L’idée d’une lumière partant de l’Orient fait penser à l’aube d’une journée. Or, l’Ecriture compare les mille ans de la seconde présence de Christ à un « jour », le « jour du Seigneur » (1 Thessaloniciens 5 : 2 ; Psaume 30 : 5). Ailleurs, les bienfaits répandus pendant ce « jour » sur un monde mourant sont assimilés aux effets bienfaisants du « Soleil de Justice » qui porte la guérison dans ses rayons (Malachie 4 : 2 ; Apocalypse 22 : 1 à 3).

 

 

VOUS N’ÊTES PAS DANS LES TÉNÈBRES, FRÈRES...

 

Toujours dans le même ordre d’idées, d’autres passages des Ecritures viennent à la pensée. Par exemple, les disciples de Christ, les chrétiens réels, sont considérés comme des « gardes », des « veilleurs », qui tout au long de la longue nuit du péché et de la mort ont épié la venue de l’aube du nouveau jour de Christ. De toute évidence, ces chrétiens ne connaissent pas d’avance l’époque précise du retour du Seigneur, puisqu’il doit venir comme un « voleur dans la nuit ». Ils sont donc invités à veiller, avec cette idée supplémentaire toutefois, que lorsqu’il reviendra et que l’aube du nouveau jour apparaîtra ils seront les premiers à le déceler (Matthieu 24 : 36 à 42).

La même idée se retrouve dans les paroles adressées par l’ange aux disciples, après que Jésus fut retourné au ciel. Cet ange leur dit : « Ce même Jésus... reviendra de la même façon que vous l’y avez vu monter. » Cette phrase, non seulement éveille la pensée d’un retour personnel du Maître, mais que ce retour se fera de la même façon, dans le calme et le silence, sans que le monde remarque davantage son retour qu’il n’a remarqué son départ... de la même manière. Evidemment, ses disciples l’ont vu parce qu’il s’est miraculeusement révélé à eux. De même, maintenant, ceux qui veillent reconnaissent son retour. Ils ne regardent pas les cieux puisqu’ils savent que leur Maître est le Seigneur invisible, mais ils sont attentifs aux prophéties et à leur accomplissement, ces signes des temps grâce auxquels ils discernent sa présence.

Un point à remarquer encore c’est que le retour de Christ se confond avec la venue du « jour du Seigneur ». C’est en effet son retour qui constitue l’acte marquant la venue de son jour. Ainsi l’apôtre Paul écrit : « Le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit..., mais vous, frères, vous n’êtes pas dans les ténèbres pour que ce jour vous surprenne comme un voleur. » (1Thessaloniciens 5 : 1 à 5). Le verset 3 du même chapitre montre que ceux qui ne veillent pas ne distinguent précisément pas ce caractère mystérieux, comme étouffé, en catimini... (Comme un voleur), de la présence du jour du Seigneur.

Jésus aussi a signalé le fait que « ceux qui veillent » verraient, par privilège, l’aurore du jour de Christ tandis que les autres ne réaliseraient pas ce qui se passe. Il met en parallèle les conditions qui prévalaient au temps du déluge lorsque Noé avertissait ses contemporains, avec ce qui arrivera au « jour du Fils de l’Homme ». Noé et les siens savaient qu’un déluge allait venir. Ils en parlaient autour d’eux. On refusait de les écouter et la vie continuait dans une complète insouciance, dans une ignorance parfaite des temps dans lesquels on vivait (voir Luc 17 : 26 à 28 ; Matthieu 24 : 37 à 39).

On remarquera sans doute que, dans cette illustration, la venue soudaine du déluge ne représente pas le retour de Christ, mais plutôt le trouble - cataclysme provoqué par le retour du Maître, la « ruine soudaine » de notre vieux monde dont il est question dans le texte déjà cité de 1 Thessaloni­ciens 5 : 3 à 5.

 

 

« COMME UN VOLEUR »

 

Il semble qu’au pays de la Bible le terme « voleur » ait eu un sens plus étendu que le nôtre. Non seulement le voleur dérobait le bien d’autrui, mais encore il détruisait (voir à ce sujet Jean 10 : 10 ; Job 24 : 14 ; Jérémie 49 : 9 ; Luc 10 : 30), et sans doute l’apôtre Paul, en employant ce mot, a-t-il voulu faire ressortir cette double notion d’une venue secrète, en tapinois, et d’une « catastrophe soudaine » du monde de Satan. « Le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit. C’est quand ils diront Paix et sécurité que, subitement, la catastrophe les saisira comme les douleurs surprennent la femme qui va enfanter et ils n’échapperont point. » (1 Thessaloniciens 5 : 2 et 3).

L’apôtre Pierre aussi, dans sa seconde épître, au chapitre 3 et au verset 10, unit l’idée du retour de Christ, comme un voleur, à celle de la chute du vieux monde. Le livre de l’Apocalypse (chapitre 16 versets 12 à 20) décrit sous la forme d’une bataille d’Harmaguédon le renversement final des royaumes de ce monde pour faire place à l’empire universel de Christ. Et, comme planant sur toute cette description, le Seigneur dit : « Voici, je viens comme un voleur », comme s’il voulait faire comprendre que le rassemblement des peuples pour la grande bataille d’Harmaguédon est la conséquence de son retour et de son action entreprise en vue d’abattre le monde de Satan (Apocalypse 11 : 15 à 18).

 

 

CLARTÉ BRILLANTE DE SA PRÉSENCE

 

Comme nous en avons déjà fait la remarque, Jésus a expliqué que sa seconde présence serait en manière de « clarté brillante » (Matthieu 24 : 26, 27). Sans doute a-t-il voulu éveiller l’idée d’un éclairement, symbole d’une connaissance allant croissant. Le prophète Daniel, parlant du « temps de la fin », déclare entre autres choses que la « connaissance augmenterait » (Daniel 12 : 4).

La même prophétie de Daniel (verset 1) parle de Christ sous le nom de « Micaël » et explique que lorsque celui-ci se « lèvera », c’est-à-dire qu’il commencera à prendre en mains les affaires de la terre, il y aura « un temps de trouble tel qu’il n’y en a jamais eu depuis que les nations existent ». L’observation des événements montre que l’augmentation de la connaissance, autrement dit de l’instruction des masses - la « clarté brillante » de la présence du Maître - n’est pas étrangère au grand temps de trouble qui sévit actuellement et renverse l’économie mondiale.

Cette augmentation de la connaissance, signe distinctif de notre génération, a contribué dans une large mesure à la chute des royaumes et des Etats d’avant-guerre et des institutions les mieux établies. Comme nous l’avons vu (Matthieu 24 : 26, 27 ; Daniel 12 : 4) elle est le signe prédit de la présence de Christ. Elle est le premier « rayon » de la « clarté brillante » de sa présence qui permet de réaliser le caractère particulier du retour du Maître venant comme un voleur. Elle est aussi le moyen par lequel l’ancien monde se détruit tandis qu’un monde nouveau de paix et de justice prend graduellement sa place.

Le texte qu’on peut lire dans 1 Thessaloniciens 4 : 16 éveille une pensée nouvelle. Ici, l’apôtre explique que le Seigneur descendra du ciel avec un « cri », avec la « voix de l’archange » et avec « la trompette de Dieu  ». Ces trois symboles se retrouvent étroitement unis dans la chaîne prophétique et ont, tous trois, rapport, directement ou indirectement à l’assimilation de la connaissance, à cette sorte de connaissance qui pousse à l’action celui qui la reçoit. Une interprétation littérale de ce texte conduirait à en diminuer la portée et la grandeur.

Le mot grec ‘Keleuma’, traduit par « signal » et mieux encore par « cri », colporte, d’après plusieurs exégètes, l’idée d’un « cri d’encouragement, de stimulation, d’excitation ». Aux temps antiques d’Israël le son de la trompette annonçait le début de l’année jubilaire, de cette année exceptionnelle ou, sous la loi juive, ceux qui avaient perdu ou leurs biens, ou leur liberté, en recouvraient à nouveau la possession ou l’usage. L’archange « Micaël » de la prophétie est celui qui se lève pour prendre en mains la cause de Dieu, la réalisation des plans de Dieu, la défense du peuple de Dieu.

En unissant ces trois symboles, Paul jette quelque lueur et permet de voir à peu près quel aspect doivent revêtir les premières indications du retour de Christ. Le cri de stimulation, d’encouragement, entendu par les masses grâce à l’« accroissement de la connaissance » à notre époque, les a déjà conduites à un mouvement de revendication de leurs droits, et, remarquons-le, ce mouvement revendicatif vise à obtenir la « liberté » humaine, ainsi qu’au « partage » des biens de la terre, tant entre individus qu’entre peuples.

Oui, le « cri » a été entendu, et bien que le monde soit dans l’ignorance la plus complète, quant à la signification profonde de ces événements, - la présence de Christ a surpris tous les incroyants comme un « voleur dans la nuit » et malgré tout ce « cri » a opéré de la façon la plus inattendue et même miraculeuse. Comment expliquer autrement qu’après six mille ans d’ignorance, de superstition, de pauvreté et d’esclavage, les masses se soient soudain éveillées pour devenir un monde éclairé dans l’ensemble, conscient de sa liberté et de ses droits, et envisagent une économie mondiale dans laquelle chacun recevrait sa part des biens fournis libéralement par la terre.

L’accroissement de la connaissance qui est à la base de cette transformation dans le monde est bien le premier rayon de lumière issu de la présence du Maître dont le dessein arrêté est de préparer les peuples aux bénédictions futures. En effet, ne leur donnera-t-il pas bientôt la sécurité matérielle et une paix durable ? N’abaissera-t-il pas ceux qui, par leur situation privilégiée, dominaient leurs semblables moins fortunés qu’eux et exploitaient leurs forces physiques ou leur génie intellectuel ? C’est très certainement son but comme nous le verrons bientôt.

 

 

SATAN, LE PRINCE DES TÉNÈBRES

 

Il est on ne peut plus logique qu’une augmentation de la connaissance parmi les hommes soit une des premières évidences de la présence de Christ, le Roi du monde futur. La Bible compare le long règne du péché et de la mort avec Satan, le prince de ce monde, à une nuit ténébreuse. « Les ténèbres couvrent la terre et l’obscurité les peuples », dit le prophète, et, par contraste, il déclare que, lorsque Christ sera le Roi « Les nations marcheront à ta lumière et des rois à la clarté de tes rayons. » (Esaïe 60 : 2 et 3).

L’évangéliste Jean (Jean 1 : 9) présente Jésus comme la « véritable lumière qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme ». Les prophéties indiquent que cette promesse trouvera son plein accomplissement au cours de la seconde présence de Christ et qu’alors « la terre sera remplie de la connaissance de l’Eternel comme les eaux couvrent le fond des mers » (Esaïe 11 : 9). Il faudra tout le règne millénial de Christ pour dissiper les brumes de l’ignorance et de la superstition et faire en sorte que les peuples connaissent, adorent le vrai Dieu et se réjouissent dans sa faveur (Esaïe 25 : 6 à 9).

 

 

ET LA NUIT AUSSI

 

Le prophète Esaïe (21 :11 et 12) parle d’une « nuit aussi qui suit l’aube du nouveau jour ». Il place le centre géographique de sa prophétie sur l’ancien Mont de Séir.

Ceux qui ont visité cette contrée disent que le lever du soleil fait naître, en cet endroit, un phénomène particulier. L’évaporation intense de la rosée de la nuit, provoquée par le lever rapide du soleil sur la montagne, produit une brume si dense que l’astre du jour s’en trouve voilé et qu’il semble, bien que le matin soit déjà là, qu’une certaine obscurité subsiste encore.

Ce phénomène naturel illustre bien ce qui se produit maintenant. La lumière qui accompagne la présence du Maître, l’aurore du nouveau jour de la terre perçant le voile de la superstition qui a tenu longtemps l’humanité dans les ténèbres, a pour conséquence une expansion subite de passions multiples créant une courte nuit d’un trouble tumultueux, - un vrai « temps de trouble comme il n’y en a jamais eu depuis qu’il existe une nation » (Daniel 12 : 1).

Et, tandis que les hommes affirment que l’accroissement transcendant des connaissances générales est une chose toute naturelle à notre « âge du cerveau », on se rend compte, malgré tout, que toutes nos belles intelligences du moment sont tragiquement incapables d’arracher au danger les institutions d’avant 1914 devant une marée humaine qui clame ses droits et revendique ce qu’on lui a toujours refusé.

 

 

DESTRUCTION DE L’ANTÉCHRIST

 

L’apôtre Paul explique (voir sa seconde épître aux Thessa­loniciens, chapitre 2, verset 8) que l’Antéchrist doit être anéanti par l’éclat de la présence de Christ.

Ce point particulier est un autre indice de la « clarté brillante » de sa présence, une preuve nouvelle, - si cet anéantissement se produit -, de cette présence. Dans ce texte, le mot grec rendu par « avènement » est ‘parousia’ qui signifie, comme nous l’avons déjà vu, présence.

Dans le chapitre considéré, Paul explique aux premiers chrétiens qui croyaient que le Christ allait bientôt revenir qu’il fallait d’abord qu’une apostasie, c’est-à-dire un abandon en masse de la foi, se produisît, et que l’homme du péché, c’est-à-dire l’Antéchrist, parût. Il précise que cet homme du pêché serait détruit par « l’éclat de sa présence » quand Jésus reviendrait.

Il s’en trouve qui attendent encore la manifestation de cet « homme du péché ». Ils n’ont pas remarqué que l’apôtre Paul signalait qu’il était déjà à l’œuvre de son temps. Il est plus qu’évident que Paul n’avait pas en vue une personne déterminée, une individualité, mais un système, une organisation, qui se donnerait pour être le royaume de Christ et qui, au cours des siècles, n’en serait qu’une pauvre caricature. Nous nous proposons ici d’établir que cet Antéchrist a été le système Eglise-Etat, cette interpénétration de la religion et de la politique qui a mené le monde occidental pendant tout le Moyen Age et après.

Pour en revenir à cette « augmentation de la connaissance » devenue la « clarté brillante » de la présence du Maître, notons que celle-ci a son origine dans l’invention de la presse à imprimer. Est-il assez curieux de constater que la Bible ait été le premier ouvrage littéraire qui soit sorti de la presse de Gutenberg. Au début du XIXème  siècle, plusieurs sociétés bibliques furent fondées et la diffusion générale de la Bible commença. Auparavant, on avait tout fait pour empêcher la libre circulation de ce livre. On était même allé jusqu’à envoyer au bûcher ceux qui s’en faisaient les colporteurs.

On remarquera les paroles de l’apôtre Paul dans sa lettre aux Thessaloniciens (2 Thessaloniciens 2 : 8). Il précise que ce système anti-Christ doit être « consumé » par le « souffle de sa bouche » et « anéanti par l’éclat de sa présence ». C’est exactement le rythme historique de ce qui s’est passé. L’esprit ou « souffle » de la bouche du Seigneur, c’est sa Parole, la Bible. Grâce à sa diffusion en quantités massives dés le début du XIXème siècle, le pouvoir de l’Antéchrist est allé s’affaiblissant.

Ce système anti-christ, il est bon de se le rappeler, n’est pas tant une fausse Eglise spécifiquement désignée, mais plutôt une union Eglise Etat, doublée de la prétention que cette union constitue le Royaume de Dieu sur la terre. Bien que l’Eglise infidèle qui a fait partie de cette union existe encore, quoiqu’elle aille s’affaiblissant toujours de la perte de ses enfants dans un pays après l’autre - cependant, la forme de ce gouvernement inaugurée par l’union de cette Eglise avec les Etats, forme de gouvernement qui a dirigé l’Europe pendant si longtemps, se trouve virtuellement liquidée. Et ceci est une autre preuve de la présence du Maître. En effet si, comme le dit l’apôtre Paul, ce système Eglise Etat doit être anéanti par l’éclat de la ‘parousia’ ou présence du Seigneur, puisque ce système Eglise-Etat perd sa force, il faut en conclure que le Seigneur est là, qu’il est présent.

 

 

«  IL VIENT SUR LES NUÉES »

 

Le livre de l’Apocalypse (1 :7) nous apprend que Jésus reviendra sur les nuées et que tout œil le verra. Puisque Christ est maintenant un être divin, l’image même de la personne du Père, les hommes ne peuvent plus le voir que par les signes et les événements qui accompagnent son retour. Le temps vient, -     et même nous ne le croyons plus tellement éloigné - où ces événements parleront si fort que tous les hommes pourront comprendre et se rendre compte de leur langage particulier.

Le prophète Joël (2 : 1 et 2) apporte lui aussi quelque allusion aux « nuées » qui deviennent si terriblement menaçantes tout à l’aube du nouveau jour de Christ. « Ce jour », dit-il, ne doit pas être un jour paisible, mais plutôt le contraire. Ce doit être un « jour de ténèbres et d’obscurité », un jour de nuées et de brouillards. « Comme la lumière de l’aurore s’étend sur les montagnes, voici un peuple nombreux et puissant tel qu’il n’y en a jamais eu depuis les origines et tel qu’il n’y en aura plus, à l’avenir, de génération en génération. »

On peut déduire de ce texte que les « nuées » ou nuages qui paraissent à l’aube du jour de la présence du Seigneur ne sont pas en réalité sans lien avec « le peuple nombreux et puissant tel qu’il n’y en a jamais eu depuis les origines ». Et on peut penser que ce soit là l’illustration d’une levée de masses armées si impressionnantes que la civilisation en sera ébranlée et s’écroulera sous la poussée de lutte révolutionnaire qu’elles précipiteront.

Ces nuées annonciatrices de trouble sont maintenant très visibles. Déjà les tribus de la terre se lamentent à cause d’elles bien qu’elles ne « voient » pas encore que c’est la présence du Maître qui soit à l’origine de ce trouble. Jésus a dit qu’en raison de sa présence il y aurait de l’anxiété, de l’inquiétude parmi les nations de la terre et que les hommes mourraient de frayeur, d’appréhension (Luc 21 : 25, 26 ; Matthieu 24 : 30). A mesure que les forces de l’athéisme et du paganisme, armées ou sans armes, deviennent menaçantes, le monde envisage avec crainte l’issue de la lutte.

Mais, vous pourriez peut-être vous demander, de quelle manière les gens se rendront-ils compte que le trouble mondial actuel sonne le glas du vieux monde qui passe et que tout ceci est provoqué par la présence du Roi du monde à venir ? Les Ecritures indiquent que cette évolution marchera de pair avec l’intervention divine en faveur de la nation juive qui se rassemble maintenant en Palestine.

 

 

LA MAIN DE DIEU SUR ISRAËL

 

L’histoire des Juifs, au cours de ces années de trouble, constitue une preuve supplémentaire de la présence de Christ. D’après les Ecritures, leur réinstallation dans la terre de leurs ancêtres doit correspondre à cette époque. A vrai dire, ce qui s’est produit depuis 1914 tient du miracle quand on l’envisage sous l’angle de la mise en place du monde à venir. Prophétiquement parlant, le rassemblement d’Israël se produit en même temps que les peuples se rassemblent pour l’ultime bataille d’Harmaguédon (voir Joël 3 : 1 et 2).

Les prophéties relatives aux Juifs précisent que leur pays doit leur être rendu, qu’ils doivent le rétablir et l’amener à un développement agricole très poussé. Tout cela s’est réalisé ou est en cours de réalisation. Les mêmes prophéties indiquent, en outre, qu’une détresse supplémentaire et une persécution les attendent.

Il n’est pas sage de parler d’événements qui ne se sont pas encore produits. Cependant, les Ecritures sont catégoriques et affirment que, sur la fin du combat qui doit déchirer les peu­ples, les Juifs de Palestine connaîtront une situation extrêmement périlleuse et se verront menacés d’extermination, mais qu’à ce moment le Seigneur interviendra en leur faveur, les délivrera de leurs ennemis et, sous la conduite de leurs prophètes ressuscités, établira son royaume d’une manière effective.

Le prophète Ezéchiel (38 : 14 à 23) apporte quelques détails sur ce trouble final. Dans ce texte, l’étymologie des noms donnés aux ennemis d’Israël révèle qu’il serait question des armées d’Europe et d’Asie et, qu’éventuellement, celles-ci attaqueraient Israël en Palestine. D’accord avec le prophète Joël, déjà cité, Ezéchiel explique que les « nuées » sont ces forces hostiles à Dieu, qui, finalement, menaceront de destruction les Israélites rassemblés dans leur pays (Ezéchiel 38 : 16). Ce moment marquera un grand « ébranlement », déclare le prophète (voir Ezéchiel 38 : 20).

Pourtant, l’Eternel délivrera son peuple des anciens âges et cette délivrance ouvrira les « yeux des nations qui réaliseront la présence et le pouvoir du nouveau Roi de la terre » (Ezéchiel 28 : 23). Le livre de l’Apocalypse, chapitre 1, verset 7, résume ces idées en disant qu’on discernera la présence de Christ aux nuées symboliques qui lui feront escorte.

 

 

LE ROYAUME ÉTABLI

 

La délivrance d’Israël par la puissance divine ne sera que la première manifestation de l’intervention pratique des forces du monde à venir. A partir de ce moment, les Agents du Royaume d’En haut calmeront rapidement la marée des passions humaines, qui, en ces jours, auront acculé les masses humaines à toute extrémité et au désespoir.

Au reste, qu’est-ce exactement que ce nouvel ordre que nous attendons ? Sera-ce tout bonnement une bienfaisante influence qui se fera sentir par toute la terre? Evidemment, ce sera cela, mais ce sera plus que cela, ce sera la prise du pouvoir d’une manière effective par Christ, le Roi, le Chef invisible en personne. L’Eglise, composée de tous ceux qui, au cours de cet âge qui s’achève, l’ont suivi avec fidélité, lui sera associée dans ce royaume, la promesse étant que ceux qui auront souffert avec Christ régneront aussi avec lui (2 Timothée 2 : 12).

Les         promesses faites par Dieu à l’Eglise revêtent toutes un caractère spirituel. Une interprétation trop généralisée de ces promesses a conduit à penser que l’idée de Dieu était de prendre au ciel tous ceux qui croiraient en Christ, tandis que ceux qui n’y croiraient pas seraient perdus. On comprend mieux maintenant que, tandis que le Seigneur a préparé l’Eglise en vue de régner avec Christ pendant mille ans, Il a néanmoins pris d’autres dispositions à l’égard de tout le reste des hommes qu’il veut sauver et à qui Il veut rendre le bonheur et la vie éternelle sur la terre (voir Apocalypse 5 : 10 ; 20 : 4).

Ce royaume aura aussi ses représentants humains. Tout comme Satan, le prince invisible de ce monde, a travaillé en utilisant les hommes qui lui étaient dévoués, de même Christ et son Eglise, les gouverneurs invisibles du monde à venir, auront ici-bas leurs représentants. La Bible précise qui seront ces représentants. Ainsi, par exemple, Jésus explique que, dans ce royaume, il viendra des hommes de l’Orient et de l’Occident, du Nord et du Midi avec « Abraham, Isaac, Jacob et tous les prophètes » (Luc 13 : 28, 29).

Le Psaume 45, verset 17, laisse à penser que tous ces dignitaires antiques pourraient devenir « princes sur toute la terre ». Le Psaume 47, versets 8 à 10, laisse percer la même idée. Ici, le seigneur Elohim est présenté comme le roi de toute la terre, mais les « princes » sont ses représentants et ceux-ci exécuteront les lois du royaume nouveau. Il n’est pas impossible que cette classe de « princes » soit composée de tous ceux qui ont été fidèles à Dieu, depuis Abel jusqu’à Jean le Baptiseur.

Ceci expliquerait ce qui s’est révélé être un texte mystérieux pour bon nombre de scrutateurs de la Bible. Nous voulons parler du texte qu’on peut lire dans l’évangile selon Matthieu au chapitre 11 et au verset 11. Dans ce texte Jésus déclare qu’il n’est paru aucun prophète plus grand que Jean-Baptiste et pourtant, ajoute-t-il, « le plus petit dans le Royaume des cieux est plus grand que lui ». Le « Royaume des cieux » dont il est parlé dans ce texte veut sans doute dire la partie spirituelle ou céleste de ce royaume. Ceux qui seront avec Christ dans cette partie du Royaume seront, comme lui, des êtres spirituels puissants et l’on peut comprendre que le moindre d’entre eux sera, en effet, plus grand que Jean-Baptiste demeuré, lui, un représentant terrestre, humain, de ce Royaume.

 

 

PAS TROP EXTRAORDINAIRE POUR ÊTRE CRU

 

Ne disons pas que ces choses sont impossibles. Pour que ces prophètes des anciens âges deviennent les gouverneurs visibles de la terre, il est évidemment nécessaire qu’ils soient ressuscités des morts. Or, ceci serait-il une impossibilité ? N’est-ce pas là, au contraire, la déclaration fondamentale du christianisme qu’il y aura une résurrection des morts ? Si nous regardons à la Bible pour y trouver la solution aux problèmes qui troublent le monde il semble que nous devrions d’abord croire que Dieu est capable de réaliser tout ce qu’il a promis de faire.

Pour ce qui est de l’élévation de l’Eglise à une vie supérieure, dans une sphère spirituelle, régnant avec Christ pendant mille ans, nous n’éprouvons aucune difficulté à le croire. La plupart des chrétiens n’ont-ils pas été habitués à croire à une vie après la mort ? L’erreur a consisté à croire, ou plus exactement à supposer, que le moment du changement à un plan d’existence supérieure suivait l’immédiatement le moment de la mort. Mais on a toujours cru à l’existence d’une vie spirituelle et qu’il était possible que des disparus très chers soient présents bien qu’invisibles.

La grande erreur dans cet ordre d’idées a été de penser que cette existence sur un plan spirituel dont parle la Bible soit l’aboutissement naturel du « cycle normal de la vie ». Il n’en est rien. Qu’on le veuille ou non, le salaire du péché c’est la mort, et les morts ne savent rien (voir Romains 6 : 23 ; Ecclésiaste 9 : 5). Néanmoins, les Ecritures enseignent qu’à la résurrection il sera donné un corps spirituel à un certain nombre d’êtres humains. Ainsi, Christ a été ressuscité et l’Eglise aussi ressuscitera sur un plan spirituel et divin. Par les prophètes ressuscités sur la terre et demeurés, eux, êtres humains, ils conduiront et dirigeront l’humanité pendant les mille ans du règne messianique (1 Corinthiens 15 : 44, 45 ; 6 : 2, 3).

Le prophète Michée (4 : 2) écrit de son côté « Car de Sion sortira l’enseignement et de Jérusalem la parole de l’Eternel. » Dans ce texte, les aspects céleste et terrestre du royaume paraissent être présentés sous les appellations symboliques de « Sion » - Christ et son Eglise suivant (Apocalypse 14 : 1 et le Psaume 2 : 6 à 9) et «Jérusalem » - le plan humain du royaume probablement centralisé dans la ville même de Jérusalem avec les prophètes ressuscités à la tête (Luc 13 : 28).

Les prophéties présentent encore ces deux degrés ou échelons du royaume de Dieu comme une « nouvelle terre » et de « nouveaux cieux » (voir Esaïe 65 : 17 ; 2 Pierre 3 : 13 ; Apocalypse 21 : 1). Ces textes prophétiques ne signifient évidemment pas que notre firmament et notre terre soient à remplacer par de nouveaux cieux et une nouvelle planète. L’apôtre Pierre lui-même fait remarquer que les « cieux » et la « terre » ont déjà passé une fois lors du déluge (2 Pierre 3 : 5 et 6). Les « cieux » et la « terre » réunis formèrent le « monde » en grec, ‘kosmos’ ou ordre de choses qui existait aux temps antérieurs au déluge.

Les symboles en usage dans la Bible sont toujours particulièrement bien adaptés. Les cieux exercent sur la terre une action qui illustre, comme on pourrait difficilement mieux l’imaginer, l’influence du spirituel sur le terrestre dans le royaume messianique. Ainsi, par exemple, les conditions atmosphériques, les saisons, les marées, etc... dépendent des cieux. De même, dans le royaume, ce qui se passera sur la terre sera sous l’influence directe du spirituel ou gouvernement céleste du royaume.

Le monde d’à présent, en voie de disparition, est de même et pour la même raison présenté sous le double symbole de « cieux » et d’une « terre ». L’économie sociale et les gouvernements des hommes ont toujours plus ou moins subi l’ascendant des puissances spirituelles dont Satan est le chef (Ephésiens 2 : 2). Celles-ci ont souvent agi par l’intermédiaire de faux systèmes religieux et c’est surtout en faisant vibrer la corde de l’émotion religieuse que Satan a tenu tous les humains sous sa coupe.

Dès les temps les plus reculés la fausse religion a été le maillon de liaison entre le « dieu de ce monde » et les représentants politiques et sociaux des peuples. Ce que l’on a appelé dans l’histoire, l’union du trône et de l’autel, autrement dit, l’union de l’Eglise et de l’Etat, en est un exemple frappant. C’est à ce titre qu’on a fait de « saintes » croisades, des guerres « saintes », la « sainte » inquisition, etc...

Les « nouveaux cieux » et la « nouvelle terre » marcheront de la même manière, mais avec des résultats diamétralement opposés. Le prophète affirme que lorsque notre vieille terre symbolique aura été consumée par le « feu de la jalousie de Dieu », le Seigneur « donnera aux peuples des lèvres pures pour invoquer le nom de l’Eternel et le servir d’un commun accord » (Sophonie 3 : 8 et 9). C’est ainsi que la connaissance du vrai Dieu couvrira la terre. Il n’y aura plus qu’une véritable religion.

Les prophètes ressuscités instruiront les hommes de tout ce qui concerne les choses de Dieu. A ce titre ils représenteront le Christ glorifié et céleste. Ainsi, les deux phases du royaume les nouveaux cieux et la nouvelle terre fonctionneront dans une harmonie parfaite pour le bien et l’éclairement de tous.

 

 

LA MONTAGNE ROYAUME

 

Le royaume de Christ est encore dépeint sous l’allégorie d’une montagne. Le prophète Zacharie (14 : 4 et 5) en parle comme d’un Mont des Oliviers symbolique partagé par le milieu en deux parties. Encore une fois nous retrouvons la notion des deux divisions du royaume de Dieu : une partie céleste, spirituelle, et une partie humaine. Cette prophétie de Zacharie annonce les événements qui doivent se produire au jour du Seigneur lorsque les pieds de l’Eternel se poseront sur la Montagne des Oliviers. Ceci ne veut pas dire, comme certains ont pu le penser, que Jésus reviendrait sous une forme humaine et qu’il poserait effectivement ses pieds sur le Mont des Oliviers divisé par le milieu. Ainsi comprise, la prophétie devient absurde et revêt un certain côté grotesque.

Le prophète Esaïe (66 : 1) nous apprend que la terre est le marchepied de Dieu. Le même prophète Esaïe (60 : 13) déclare, de la part de l’Eternel, que Dieu glorifiera le lieu où reposent ses « pieds ». Ainsi, les « pieds » se posant sur la Montagne des Oliviers, peuvent éveiller la pensée d’un retour de la faveur divine aux enfants des hommes. La même idée paraît se dégager du texte d’Apocalypse 21 : 4 où il est question de la « demeure de Dieu chez les hommes ». Il est bien certain que Dieu ne demeurera pas d’une manière effective parmi les habitants de la terre ni qu’il s’installera dans une habitation matérielle. Cela veut plutôt dire qu’il établira sa présence parmi les hommes, que sa faveur leur sera rendue avec tous les bienfaits de la vie que celle-ci comporte.

L’image des pieds de l’Eternel se posant sur la Montagne des Oliviers nous rappelle, avec une nuance légèrement différente, le même résultat heureux de l’œuvre divine de la rédemption et du rétablissement de toutes choses. La Montagne se divise. Une partie au Nord, l’autre au Midi, laissant subsister entre elles une vallée, image saisissante des deux côtés et phases du royaume et de sa vallée de bénédictions.

La topographie de cette vallée s’ouvrant d’Est en Ouest en fait un lieu inondé de lumière, sans aucune ombre. Ainsi, le soleil de la Justice apporte la lumière de la vérité divine ; il disperse les ombres du péché, de l’ignorance, de la superstition et de la mort ; il guérit et rétablit à la perfection d’origine ceux qui cherchent asile dans cette vallée de miséricorde.

Il semble encore qu’une idée supplémentaire s’attache à ce symbolisme du Mont des « Oliviers ». Dans le passé, l’huile d’olive servait, outre son usage alimentaire, à produire de la lumière artificielle (voir Exode 27 : 20). Depuis les temps les plus reculés le rameau d’olivier a été un symbole de paix. Le Mont des Oliviers parle donc à sa manière du royaume de la lumière, de la paix et de la bénédiction divines. Les pieds de l’Eternel se posant sur le Mont des Oliviers marquent que la faveur divine et la loi divine reviendront sur la terre.

 

 

FLEUVE DE VIE

 

Qu’il ne faille pas comprendre cette prophétie du Mont des Oliviers au sens littéral, c’est ce qu’indique la mention « d’eaux vives » jaillissant de Jérusalem (Zacharie 14 : 8, 9). Il convient plutôt de voir dans cette expression imagée une confirmation de la promesse divine d’un « fleuve de la vie » qui doit cou­ler figurativement pendant tout le règne millénial de Christ pour la bénédiction des humains.

Ce n’est pas une vraie rivière, mais une image des forces vivifiantes qui seront à l’œuvre tout au cours du règne de Christ. Le livre de l’Apocalypse (chapitre 22, versets 1 à 3) fait allusion à la même « rivière » ou « fleuve ». Ce dernier texte précise qu’il a sa source sous le « trône de Dieu », ce qui veut dire que les bienfaits répandus pendant le royaume procèdent de Dieu même et de son autorité royale. Lorsque ce royaume sera établi et que l’Eglise aura été unie à son Seigneur pour devenir son « épouse », celle-ci pourra dire à tous « Venez.., et ayez part à l’eau de la vie gratuitement. »

Le prophète Zacharie (14 : 9) précise que toute cette image se rapporte au temps où le Seigneur « sera Roi sur toute la terre ». Tandis que l’Ancien Testament présente Jéhovah comme le grand Bienfaiteur de la race humaine, le Nouveau Testament précise que les promesses d’autrefois doivent, en réalité, être accomplies par l’intermédiaire du Christ qui revient sur la terre pour la seconde fois faire passer dans les faits les promesses faites par son Père céleste.

 

 

LA SOLUTION DES PROBLÈMES QUI TROUBLENT LE MONDE

 

Le royaume de Christ établi en puissance, appuyé par la puissance divine, intervenant, en cas de nécessité, par des forces supérieures, créant même ce que nous appelons des miracles, résoudra, l’un après l’autre, tous les problèmes de la terre. Prenons, par exemple, cette question irritante de la guerre. Quand le royaume commencera à se faire sentir sur la terre, il trouvera l’humanité dévastée par la guerre, la révolution et l’anarchie. Saignée à blanc par l’horrible carnage - ou Harmaguédon -, reconnaissant l’intervention divine en faveur d’Israël, devant les ruines de leurs gouvernements respectifs, les peuples, de leur désert de désespoir, regarderont vers la puissance qui les aura abattus et diront : « Venez, montons à la montagne [symbole de royaume] de Jahvé, à la maison du Dieu de Jacob. Il nous enseignera ses voies et nous marcherons dans ses sentiers. Car, l’enseignement sort de Sion et la parole de Jahvé de Jérusalem. Il sera l’arbitre de peuples nombreux et exercera la justice envers les nations puissantes, même lointaines. De leurs épées ils forgeront des hoyaux et de leurs lances des serpes. On ne tirera plus l’épée nation contre nation. On n’apprendra plus l’art de la guerre » (Michée 4 : 2, 3).

Comme Dieu résout avec simplicité ce problème de la guerre dans le monde ! Il prend tout simplement le contre-pied du vieil adage d’après lequel, pour avoir la paix, il faut se préparer à la guerre. Il commence par désarmer moralement en suivant un programme d’éducation dans les arts de la paix. C’est un programme de désarmement authentique. Alors, et  alors seulement, pourront se réaliser les promesses d’après lesquelles Christ agira au titre de Prince de la Paix. Alors aussi le chœur angélique « Paix sur la terre, bonne volonté parmi les hommes » deviendra une réalité.

Et la question économique donc ? Nul ne conteste qu’elle soit grave et sérieuse ! Comme tous les autres problèmes, celui-ci ne trouvera sa solution fondamentale que dans le Royaume. Alors, en effet, « chacun s’assiéra sous sa vigne et sous son figuier et il n’y aura plus de terroriste car la bouche du Seigneur parlera » (Michée 4 : 4).

Le problème du paupérisme, cette indigence permanente qui affecte des millions d’êtres, s’est toujours posé au cours des siècles et demeure posé. Les pauvres, les miséreux, ceux pour qui rien ne tourne forment, par places, des groupes faméliques. Il ne sera plus question de cette armée d’hommes et de femmes oubliées. Tous seront pris en considération et bénis comme l’écrit le prophète : « Il rendra la justice aux malheureux et aux humbles. Il sauvera les enfants du pauvre et il écrasera l’oppresseur... car il délivrera le pauvre qui gémît et le malheureux privé de secours » (Psaume 72 : 4, 12).

Un autre problème qui s’avère angoissant dans certains pays est celui du logement. Le Seigneur a également prévu une solution à ce problème majeur. Il a déclaré que toutes les vastes étendues de la terre deviendraient habitables et fertiles. « Le désert se réjouira et fleurira comme la rose », écrit le prophète (Esaïe 35 : 1, 2). Pensez un instant aux immensités inoccupées des deux Amériques, de l’Australie, de l’Afrique du Sud, etc. Lorsque ces espaces considérables pourront être utilisés il n’y aura plus besoin de répandre le sang pour acquérir d’autres territoires.

Mais il est un autre moyen qui apportera aussi une solution au problème démographique par la diminution progressive du nombre de naissances. Lorsque Adam et Eve furent créés il leur fut dit de multiplier et de remplir la terre. On remarquera qu’une fois la terre peuplée d’un nombre suffisant d’êtres humains le but du commandement de Dieu aura été atteint. Il serait logique de supposer qu’un temps viendra où la faculté de procréation humaine finira par disparaître.

Jésus lui-même a laissé entrevoir cette éventualité en répondant à une question qui lui avait été posée concernant la résurrection. Les Sadducéens avaient cru embarrasser Jésus en lui parlant du cas d’une femme qui aurait été mariée sept fois, aux sept frères d’une même famille. A la résurrection, de qui sera-t-elle la femme ? Et Jésus répondit qu’à la résurrection des morts « on ne prendra plus ni femme, ni mari » (Matthieu 22 : 30).

En d’autres termes, la population de la terre a été établie par décret divin et le processus de la procréation cessera quand la sagesse divine aura décidé que la terre est suffisamment peuplée.

Puis, il y a encore le problème de l’égoïsme du cœur humain. Tant que l’égoïsme jouera un rôle de premier plan dans les relations entre hommes, il ne saurait être question de paix véritable et de bonne volonté sur la terre. Dieu merci, même ce problème, le plus ardu de tous, sera lui aussi résolu, par le royaume messianique. Quand les hommes seront instruits des voies du Seigneur, ils apprendront à distinguer entre les deux valeurs, celle de l’amour et celle de l’égoïsme en tant que mobile d’action.

Le prophète Jérémie (31 : 31 à 34) annonce que, au jour glorieux du règne du Seigneur, la loi de Dieu qui n’est autre qu’une loi d’amour, sera écrite dans les cœurs, en sorte que le monde entier, en étant averti, personne n’aura à dire à son prochain : « Connais l’Eternel, car tous le connaîtront, depuis le plus petit jusqu’au plus grand. »

La question religieuse sera également résolue. De nos jours, des millions d’êtres adorent une multitude de dieux. Même ceux qui tâchent d’adorer le vrai Dieu sont désespérément partagés en groupes, d’où sort une cacophonie de prétentions, de dogmes, de doctrines contradictoires. Tout ceci changera, car la promesse du Seigneur est telle qu’il « donnera aux peuples des lèvres pures pour qu’ils le louent d’un commun accord » (Sophonie 3 : 9).

 

 

LA MORT DOIT DISPARAÎTRE

 

Et finalement, voici le problème qui domine tous les autres : celui de la maladie et de la mort. Si celui-là ne peut trouver sa solution, l’humanité devra continuer à cheminer dans la « vallée de l’ombre de la mort » et, dans cette éventualité, il ne pourrait y avoir, nulle part, ni paix réelle, ni bonheur véritable. Quelle paix, quel bonheur peut-on, en effet, goûter quand le foyer se trouve visité, de temps en temps, par l’implacable ennemi dont les victimes se comptent par millions chaque année ?

Christ, celui qui apporte une solution à tous les problèmes humains, résoudra aussi celui-là. Pendant son règne, la maladie et la mort cesseront d’exister. Paul, l’apôtre, affirme : « Il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds ; le dernier ennemi qui sera détruit c’est la mort. » (1 Corinthiens 15 : 25, 26). Le prophète Esaïe (25 : 8) déclare qu’il engloutira la mort dans sa victoire et essuiera les larmes de dessus tous les visages.

Dans cette solution du problème de la mort, nul ne sera oublié, même ceux qui, au cours des âges, sont entrés dans le grand repos. Ils « entendront la voix du Fils de l’Homme et sortiront des tombeaux » (Jean 5 : 28, 29). Les espaces désertiques et inoccupés ayant été rendus habitables, il y aura assez de place, et pour ceux qui sont en vie, et pour ceux qui reviendront de l’au-delà. Le pouvoir de celui qui, il y a plus de dix-neuf siècles, brisa un jour les liens de la mort sur le bord d’une tombe de Judée s’exercera encore, non en faveur d’un seul, cette fois, mais pour toutes les familles de la terre. Alléluia ! Quel Grand Sauveur.

Les hommes ne seront pas sauvés pour toute l’éternité sans condition. Absolument pas. Il sera au contraire, exigé d’eux une obéissance parfaite, intégrale, aux lois de ce nouveau royaume. Comme il est écrit : « Il arrivera que tous ceux qui n’écouteront pas ce Prophète seront exterminés du milieu du peuple. » (Actes des Apôtres 3 : 23). Chaque être humain sera réveillé du sommeil de la mort pour apprendre à connaître Dieu et les dispositions d’amour prises par Lui en faveur de la race humaine. Mais une fois cette connaissance acquise, pour continuer à vivre et goûter à la paix éternelle et au bonheur de vivre que Dieu a voulu pour toute sa création, il faudra se plier à une obéissance réelle à sa loi.

Ainsi, tous les problèmes humains disparaîtront petit à petit à mesure que la lumière croissante de la seconde présence du Maître pénétrera jusqu’aux endroits les plus reculés de la terre. Et, tandis que les premiers effets de cette clarté brillante de sa présence auront été de créer la confusion et le chaos qui aboutiront à ta liquidation du système mondial actuel, cette même lumière, en continuant à briller, fera germer un ordre nouveau qui guérira tous les malades du péché, blessés par la vie.

 

 

LE SOLEIL BRILLERA SUR TOUS

 

D’un pôle à l’autre pôle le Soleil de Justice brillera. Les continents et les îles de la mer seront pénétrés des effluves vivifiants de la lumière divine. Aucun endroit ne sera oublié, aucune situation particulière ne sera méconnue. Au contraire, tout sera perméable à cette clarté de la présence du Maître.

Les rayons éclairants de la présence du Christ rempliront la terre de la connaissance de la gloire de Dieu. Et ceci veut dire que toutes les « doctrines de démons », toutes les divagations et superstitions, tous les credo et les dogmes des hommes, tous leurs innombrables préceptes dont le plus clair a été de faire craindre Dieu plutôt que de le faire aimer (Esaïe 29 : 13), toutes les intrigues politiques ainsi que les mille et un maux et calamités qui ont affligé une humanité mourante, tout cela doit être balayé et remplacé par la connaissance du vrai Dieu et de ses justes lois.

Cette connaissance de la gloire de Dieu remplissant la terre, les moindres citadelles du péché, du vice et du crime seront abattues. La lumière du Soleil de Justice inondera de clarté les sombres cavernes de l’iniquité et éclairera les profondeurs de Satan.

Il n’y aura pas un seul pouce, pas un repli de terrain, que la lumière de ce Soleil ne visite. La chaleur de ses rayons pénétrera les taudis de nos grandes cités et ces temples de la souffrance que nous appelons hôpitaux. Nous apprécions ces derniers aujour­d’hui, mais que sera-ce quand la présence du Maître, détruisant les causes de maladies, les rendra inutiles. Tous les lits de douleurs seront visités tant dans l’humble chaumière du paysan que dans la somptueuse demeure du riche. Car, en fait, il n’y aura plus ni riche, ni pauvre, tous seront riches des vraies richesses, l’Eternel ayant promis pour tous un « festin de viandes grasses et de vins clarifiés » (Esaïe 25 : 6).