On parle souvent du retour de Christ sur la terre
comme de la fin du monde. Les opinions relatives à cet événement capital
varient énormément. Certains prétendent qu’il s’est déjà produit lors de la
Pentecôte lorsque l’Esprit Saint est descendu sur les disciples et que, depuis
lors, chaque pécheur qui se convertit fait avancer le retour de Christ de telle
sorte que, lorsque tous les pécheurs seront convertis, on pourra considérer le
retour de Christ comme un fait réalisé. On prétend que c’est de cette manière
que s’accomplit la promesse « Voici
je suis avec vous jusqu’à la fin du monde (âge). » (Matthieu 28 20).
D’autres affirment que Jésus reviendra sur la terre
sous une forme humaine et qu’on le reconnaîtra au fait qu’il portera encore la
marque des clous sur les mains et sur les pieds, ainsi qu’à la blessure faite
dans son côté par le coup de lance. Cette dernière manière de voir découle
surtout d’une interprétation un peu trop littérale de certains textes et en
particulier de celui qu’on trouve dans le livre de l’Apocalypse, chapitre 1,
verset 7 : « Voici il vient avec les nuées et tout œil le verra.»
Nous croyons que la vérité - celle que confirme le
témoignage de l’Ecriture se trouve à mi-chemin entre ces deux conceptions
extrêmes et opposées. La première ne tient pas compte de la nécessité d’une
venue personnelle de Christ, cependant elle tient compte de la nouvelle nature
de Jésus et estime qu’il est possible qu’il soit présent sans qu’on le voie.
La seconde façon de voir tient grandement compte de
la promesse d’un retour du Maître en personne, mais réduit l’importance de cet
événement transcendant en faisant du personnage central une sorte d’homme
auréolé, sans trop tenir compte de l’Etre puissant, invisible, divin, qu’il est
devenu lorsque le Père Céleste l’a ressuscité des morts et lui a donné un nom
au-dessus de tout autre nom.
Les Ecritures précisent que lorsque Jésus fut
ressuscité des morts, il n’était plus un homme, mais un être puissant
participant de la nature divine, « l’image du Dieu invisible »
(Colossiens 1 : 15 ; 2 Corinthiens 5 : 16 ; 1 Pierre 3 : 18). Ainsi donc,
par la nature même de son être, il est maintenant invisible, indécelable à
l’œil humain, comme Dieu lui-même est invisible. Or, c’est ce Christ divin qui
revient au voisinage immédiat de la terre à sa seconde venue. De ce fait, il
sera nécessaire, pour discerner son retour, de faire appel à un autre sens qu’à
l’organe naturel de la vision.
Certes, nous n’oublions pas qu’après sa résurrection
et en plusieurs circonstances Jésus est apparu sous une forme humaine à ses
disciples, mais cela ne prouve en aucune manière qu’il soit demeuré dans cette
condition humaine. Les circonstances particulières qui entourèrent ces
apparitions sembleraient plutôt prouver le contraire. Chaque fois qu’il
apparut, ce fut sous une forme corporelle différente, ce qui n’aurait pu être
le cas s’il était resté être humain, il aurait constamment gardé le même
organisme.
Jésus n’est apparu qu’une fois dans un corps
semblable à celui qu’il avait lors de sa crucifixion. Et ce fut pour répondre
au manque de foi de Thomas, le sceptique, qui avait prétendu qu’il ne croirait
à la résurrection du Maître que s’il voyait ses plaies. Les autres disciples ne
virent, eux aussi, ces blessures que cette fois-là. A la vérité lorsqu’il leur
apparut, ils ne le reconnurent pas tellement à son apparence extérieure, mais à
sa manière de parler et de se comporter.
Les apparitions de Jésus à ses disciples après sa
résurrection furent du même ordre que les matérialisations d’anges dans les
temps antiques. Trois anges apparurent un jour à Abraham. Ils s’entretinrent et
mangèrent avec lui. Ils n’étaient pourtant pas pour cela des êtres humains bien
que, pour un temps, Abraham ait cru qu’ils le fussent (voir Genèse 18 :
1 ; Hébreux 13 : 2).
Pendant quarante jours après sa résurrection Jésus
demeura présent, proche de ses disciples jusqu’à son ascension. Cependant, ils
ne purent le voir que de temps à autre lorsqu’il jugeait bon de se manifester à
eux en prenant la forme corporelle qu’il jugeait opportun de revêtir. C’est ce
même Jésus, capable d’être mêlé à la masse humaine, d’être présent parmi les
hommes tout en demeurant invisible, qui, d’après l’Ecriture, doit revenir pour
établir un royaume de justice par lequel la race humaine rachetée retrouvera la
vie et le bonheur sur la terre.
JÉSUS CRUCIFIÉ, UNE RANÇON
Jésus est venu en chair pour qu’il puisse donner sa
vie comme prix correspondant ou rançon pour Adam et sa
descendance. Il a dit « Ma chair.., je la donnerai pour la vie du monde. »
(Jean 6 : 51). Si, en ressuscitant des morts, Jésus avait repris
l’organisme humain sacrifié au Calvaire c’eût été reprendre indirectement ce
qui avait été offert et, par conséquent, le monde ne serait pas racheté.
L’Ecriture montre, au contraire, que Jésus a été mis
à mort en tant qu’être humain, « dans la chair » pour reprendre
l’expression du texte, toutefois, il a été rendu vivant selon l’esprit,
c’est-à-dire qu’il a reçu la nature d’un être spirituel (voir 1 Corinthiens 5 :
44 à 47 et 1 Pierre 3 : 18). Jésus avait expliqué à Nicodème que celui qui est
né de l’esprit peut aller et venir comme il veut, c’est-à-dire être invisible
et pourtant disposer d’une puissance considérable. Plus tard, après sa
résurrection, il prouva qu’il en était bien ainsi, ses disciples ne purent dire
d’où il venait, ni où il allait lorsqu’il leur apparaissait soudain (Jean 3 :
8).
Nous ne contestons pas le fait que Jésus puisse
manifester sa présence et se rendre sensible à des êtres humains comme il se
manifesta à ses disciples après qu’il fut réveillé de la tombe ; mais les
Ecritures ne disent pas que sa seconde venue sera révélée au monde par des
manifestations de ce genre. Il est clair que ses apparitions, après sa
résurrection, avaient pour but d’ancrer dans le cœur et la pensée de ses
disciples qu’il était ressuscité des morts. Maintenant que ce fait a été
reconnu et établi, sans qu’aucun doute ne soit possible, il ne semble pas qu’il
y ait quelque utilité que semblables manifestations se reproduisent ou
continuent.
Dans l’épître aux Romains, au chapitre premier et au
verset 20, nous lisons, à propos de la personnalité de Dieu « En effet, les
perfections invisibles de Dieu, son éternelle puissance et sa divinité,
éclatent aux yeux, depuis la création du monde pour quiconque sait regarder ses
œuvres. Aussi, sont-ils inexcusables. » Ce texte peut nous aider à
comprendre dans quel sens il convient d’interpréter les prophéties relatives à
la seconde venue de Christ. Comme le Père céleste, Christ est maintenant
invisible aux hommes ; on ne pourra donc se rendre compte de son retour que par
les effets, les événements qui se produiront alors, événements que la prophétie
appelle des « signes ».
Disons les choses d’une autre manière encore. Nous
croyons à l’existence de Dieu, non pas que nous l’ayons déjà vu, mais parce que
nous voyons ses œuvres. Nos organes des sens, tout limités qu’ils soient, nous
permettent de contempler l’infini de la création et nous en déduisons qu’un
Créateur puissant et sage doit avoir été et doit être encore à l’origine d’une
merveille comme celle-là. De même, la Parole de Dieu cite un certain nombre de
faits qui doivent se produire au retour de Christ. Si donc on voit se réaliser
les événements annoncés, la conclusion logique s’impose quant à la réalité de
cette seconde venue.
LE DIEU INVISIBLE DE CE MONDE
Les Ecritures affirment qu’il existe un être
malfaisant appelé Diable. Personne ne l’a jamais vu. Mais on peut apprécier les
résultats de sa néfaste influence. L’apôtre Paul dit que Satan est le « dieu
de ce monde », celui qui « travaille dans les cœurs des enfants de la
rébellion » (2 Corinthiens 4 : 4). Il explique encore que Satan
est un être spirituel, le « prince de la puissance de l’air »
(Ephésiens 2 : 2). Jésus appelle Satan « le prince de ce monde »
(Jean 12 : 31 ; 14 : 30 ; 16 : 11). Si nous croyons les déclarations
de la Bible, il faut en conclure que cet être puissant a exercé, au cours des
siècles, un contrôle réel sur les affaires des hommes. L’apôtre Pierre déclare
de son côté que ce gouverneur invisible du « présent monde mauvais »
rôde comme un « lion rugissant », cherchant qui il pourra dévorer (1
Pierre 5 : 8). Ce texte indique avec précision que la terre a toujours été le
champ d’opération de Satan ; pourtant, même parmi ceux qui s’en rendent le
mieux compte, personne ne l’a jamais entendu « rugir » au sens littéral.
Le retour de Christ doit aussi apporter un changement
de dispensation. Un monde nouveau, autrement dit, un nouvel ordre social, doit
s’établir. Jésus doit en être le Roi qui supplantera Satan jusqu’ici « prince
de ce monde ». Dans son extase, l’apôtre Jean vit un ange descendre
d’auprès de Dieu, se saisir de Satan et le lier d’une énorme chaîne. Puis, il
parle de Christ et de son Eglise régnant ensemble pendant mille ans. Puisque
Satan, qui sera lié, est invisible, il va de soi que ceux qui le lieront
doivent aussi être invisibles (Apocalypse 20 : 1 à 4, 6 ; 5 : 10).
Le pouvoir, l’influence exercés par Satan dans ce
monde mauvais, n’ont pas été atténués du fait de cette invisibilité. Tout au
contraire, sa puissance pour le mal en a été augmentée. C’est ainsi que son
pouvoir a pu s’exercer, sans que nul ne s’en doute, dans les conseils des rois
et princes de la terre et aller même jusqu’à conduire leurs propres affaires.
La seigneurie de Jésus sera, elle aussi, invisible.
Elle s’exercera de même par des agents humains, Il gouvernera les peuples avec
une verge de fer, mais selon la justice et non dans l’iniquité comme Satan l’a
fait. Et, de même qu’on peut, maintenant, se rendre compte des résultats du
règne de Satan, on se rendra compte, de la même manière, des effets du règne de
Jésus. Nous développerons ce point ensuite.
Au verset 29, du chapitre 12, de l’évangile selon
Matthieu, Jésus parle de pénétrer dans la « maison d’un homme vigoureux
», de le lier et de piller sa maison. Cet homme fort, comme l’indique le
contexte, c’est Satan. Sa « maison » ou domaine, c’est la terre. Son
« mobilier » c’est évidemment le péché, la maladie, la mort,
les œuvres que son règne a produites (Hébreux 2 : 14). La maison de Satan, le
domaine qu’il a exploité, c’est ce « présent monde mauvais » ou « âge
» ou « kosmos », comme le texte grec l’exprime d’ailleurs, l’ordre de
choses actuel (Jean 18 : 36).
Le Maître pénètre dans cette maison à son retour, à
sa seconde venue. Et, ce qui se produit tout d’abord, c’est l’effondrement
graduel de l’empire de Satan et l’enchaînement de celui-ci. Cette commotion, ce
choc de deux puissances qui s’affrontent, a, pour effet, de déclencher, comme
l’annonce le prophète, un « temps de trouble comme il n’y en a jamais eu
depuis qu’il existe une nation » (voir Daniel, chapitre 12, verset 1). On
peut penser et même dire que, de toute évidence, ce trouble sévit déjà dans le
monde.
Ce travail achevé, le millénaire, pendant lequel
durera la seconde présence de Christ, ira porter la destruction dans toutes les
œuvres vives du règne de Satan, y compris la mort. « Car il faut qu’il règne
jusqu’à ce qu’il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds. Le dernier ennemi qui
sera détruit, c’est la mort. » (1 Corinthiens 15 : 25, 26). Et quel
admirable monde nouveau ce sera que celui où la maladie et la mort n’existeront
plus
IDÉE PERDUE DE VUE PAR SUITE
D’UNE TRADUCTION
PEU PRÉCISE
Des idées importantes sur la manière et l’époque du
retour de Christ ont, depuis longtemps, été perdues de vue par suite d’une
traduction trop peu précise. Comme chacun sait, la Bible n’a pas été écrite
directement en français et nos versions se trouvent être des traductions de
l’hébreu pour l’Ancien Testament et du grec pour le Nouveau Testament. Les
traducteurs se sont appliqués à rendre toute la richesse de sens de ces langues
anciennes et il convient de signaler ici leurs efforts. Cependant, pour
quelques mots, ils n’ont pas réussi à exprimer toute la nuance d’expression
qu’il convenait d’apporter et, de ce fait, quelques idées essentielles ont,
pendant longtemps, été perdues de vue.
L’un de ces mots est le mot grec ‘parousia’
que Jésus et les apôtres ont appliqué à la seconde visite du Maître à la terre.
Très souvent ce mot a été traduit par « venue » ou « avènement
». De ce fait, on a interprété les signes prophétiques de la fin de cet âge
comme des indications que Jésus allait bientôt paraître. Or, ce mot grec veut
dire en réalité « présence ». Ainsi donc, les signes de la ‘parousia’
ou présence du Maître marquent, non pas qu’il va venir, mais qu’il est
déjà là.
Quand, par exemple, les disciples demandaient à Jésus :
« Quel sera le signe de ta venue (parousia, présence) ? », ils ne
lui demandaient pas de leur indiquer d’avance quand il viendrait, mais à quoi
ils pourraient reconnaître sa présence lorsqu’il reviendrait. Autrement dit, et
d’accord avec l’expression de l’épître aux Romains, chapitre 1 verset 20, ils
voulaient savoir quels signes visibles pourraient être considérés par eux comme
le gage, la manifestation, que le Christ invisible serait revenu pour établir
son royaume.
Les découvertes récentes d’inscriptions
archéologiques ont montré que le mot grec ‘parousia’ s’appliquait, même
dans ces temps antiques, aux visites que les rois et les empereurs rendaient
aux cités et aux provinces de leurs empires. On levait, à cette occasion, un
impôt exceptionnel destiné à couvrir les frais des réceptions officielles et
l’on frappait une pièce de monnaie spéciale qu’on appelait, la « pièce de la
parousie ».
Il est donc parfaitement approprié que ce mot ait été
employé en relation avec la visite que le Roi des rois et le Seigneur des
seigneurs rend à la terre. Tout comme pour les rois et les empereurs, la
parousie de Jésus ne s’applique pas seulement au moment où il vient, mais à
toute la durée de la visite.
PRÉSENT PENDANT MILLE ANS
Le second avènement de Jésus est donc, à proprement
parler, une « visite » et non une simple venue. L’Ecriture déclare
positivement que sa seconde présence ou parousie doit durer mille ans. Ce
millénaire, les anciens chiliastes l’appelaient Millénium. Pendant le
Millénium, Christ et son Eglise doivent régner sur la terre (Apocalypse 5 : 10).
Ce règne a pour but de détruire la mort et de fonder partout la paix et la
justice (1 Corinthiens 15 : 22 à 28 ; Apocalypse 20 : 4 ; 21 : 1 à 5 ; Psaume
72 : 2 à 8).
La première présence de Jésus sur la terre, comme
homme, n’a duré en tout que trente-trois ans et demi, depuis sa naissance
jusqu’à son crucifiement. Il est resté présent quarante jours de plus, mais
être spirituel, invisible aux hommes, puis il est reparti pour les parvis
célestes. L’Ancien Testament contient bon nombre de déclarations prophétiques
relatives à la première présence de Jésus. Certaines ont trait à sa naissance,
d’autres se rapportent à telle ou telle circonstance particulière de sa vie et de
son ministère ; d’autres encore parlent de sa mort comme Rédempteur de l’homme.
Toutes ces prophéties n’ont certes pas été réalisées le même jour de la
carrière du Maître et, si nous essayions de les appliquer toutes à l’un
quelconque des événements de sa vie, nous ferions violence aux textes et
créerions la confusion.
Les promesses et les prophéties, qui ont trait à la
seconde présence de Jésus et couvrent, comme nous l’avons vu, une période de
mille ans, sort encore plus nuancées que celles qui se rapportent à sa première
présence. Aussi avons-nous besoin d’être plus circonspects, d’apporter plus de
rigorisme dans notre étude si nous voulons comprendre et avoir quelque chance
de penser juste.
LA PRÉSENCE, DE QUELLE FAÇON ?
« Si l’on vous dit : Voici qu’il
est dans le désert, n’y allez pas ; il est retiré dans quelque appartement
secret, n’en croyez rien. Comme l’éclair [en grec, astrape, clarté brillante], part de
l’Orient et brille jusqu’à l’Occident, ainsi en sera-t-il de l’avènement [parousia,
présence] du Fils de l’Homme. » (Matthieu 24 : 26, 27).
En s’exprimant de cette manière, Jésus essayait de
rendre sensible à nos esprits limités le fait que sa venue et sa présence
n’auraient rien de comparable à celles d’un être humain. Il devait revenir,
être divin cette fois, l’image même de la personne invisible du Père. Et c’est
de ce point de vue qu’il nous faut envisager le sujet.
Vous ne me trouverez pas, disait Jésus, caché dans
quelque endroit secret comme vous pourriez y trouver un homme ou une femme. Vous
pourrez plutôt discerner ma présence de la même manière que vous reconnaissez
l’existence de Dieu même par les grandes choses qu’il a faites. Le soleil qui
brille et réchauffe la terre, la pluie qui tombe et abreuve le sol qu’elle
féconde rendant ainsi possible la subsistance des hommes, tout cela, pour
beaucoup, est une évidence que Dieu existe, qu’un grand Créateur préside à la
dispensation de tous ces bienfaits.
Jésus expliquait que nous reconnaîtrions sa
seconde présence de la même façon. Celle-ci serait comme l’éclair [grec, astrape,
clarté lumineuse] qui, comme le soleil, part de l’Orient et s’élance jusqu’à
l’Occident.
L’idée d’une lumière partant de l’Orient fait penser
à l’aube d’une journée. Or, l’Ecriture compare les mille ans de la seconde présence
de Christ à un « jour », le « jour du Seigneur » (1
Thessaloniciens 5 : 2 ; Psaume 30 : 5). Ailleurs, les bienfaits
répandus pendant ce « jour » sur un monde mourant sont assimilés aux
effets bienfaisants du « Soleil de Justice » qui porte la guérison
dans ses rayons (Malachie 4 : 2 ; Apocalypse 22 : 1 à 3).
VOUS N’ÊTES PAS DANS LES TÉNÈBRES,
FRÈRES...
Toujours dans le même ordre d’idées, d’autres
passages des Ecritures viennent à la pensée. Par exemple, les disciples de
Christ, les chrétiens réels, sont considérés comme des « gardes », des «
veilleurs », qui tout au long de la longue nuit du péché et de la mort
ont épié la venue de l’aube du nouveau jour de Christ. De toute évidence, ces
chrétiens ne connaissent pas d’avance l’époque précise du retour du Seigneur,
puisqu’il doit venir comme un « voleur dans la nuit ». Ils sont donc
invités à veiller, avec cette idée supplémentaire toutefois, que lorsqu’il
reviendra et que l’aube du nouveau jour apparaîtra ils seront les premiers à le
déceler (Matthieu 24 : 36 à 42).
La même idée se retrouve dans les paroles adressées
par l’ange aux disciples, après que Jésus fut retourné au ciel. Cet ange leur
dit : « Ce même Jésus... reviendra de la même façon que vous l’y avez
vu monter. » Cette phrase, non seulement éveille la pensée d’un retour
personnel du Maître, mais que ce retour se fera de la même façon, dans le calme
et le silence, sans que le monde remarque davantage son retour qu’il n’a
remarqué son départ... de la même manière. Evidemment, ses disciples l’ont vu
parce qu’il s’est miraculeusement révélé à eux. De même, maintenant, ceux qui
veillent reconnaissent son retour. Ils ne regardent pas les cieux puisqu’ils
savent que leur Maître est le Seigneur invisible, mais ils sont attentifs aux
prophéties et à leur accomplissement, ces signes des temps grâce auxquels ils
discernent sa présence.
Un point à remarquer encore c’est que le retour de
Christ se confond avec la venue du « jour du Seigneur ». C’est en effet
son retour qui constitue l’acte marquant la venue de son jour. Ainsi l’apôtre
Paul écrit : « Le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit...,
mais vous, frères, vous n’êtes pas dans les ténèbres pour que ce jour vous
surprenne comme un voleur. » (1Thessaloniciens 5 : 1 à 5). Le
verset 3 du même chapitre montre que ceux qui ne veillent pas ne distinguent
précisément pas ce caractère mystérieux, comme étouffé, en catimini... (Comme
un voleur), de la présence du jour du Seigneur.
Jésus aussi a signalé le fait que « ceux qui
veillent » verraient, par privilège, l’aurore du jour de Christ tandis que
les autres ne réaliseraient pas ce qui se passe. Il met en parallèle les
conditions qui prévalaient au temps du déluge lorsque Noé avertissait ses
contemporains, avec ce qui arrivera au « jour du Fils de l’Homme ». Noé
et les siens savaient qu’un déluge allait venir. Ils en parlaient autour d’eux.
On refusait de les écouter et la vie continuait dans une complète insouciance,
dans une ignorance parfaite des temps dans lesquels on vivait (voir Luc
17 : 26 à 28 ; Matthieu 24 : 37 à 39).
On remarquera sans doute que, dans cette
illustration, la venue soudaine du déluge ne représente pas le retour de
Christ, mais plutôt le trouble - cataclysme provoqué par le retour du Maître,
la « ruine soudaine » de notre vieux monde dont il est question dans le
texte déjà cité de 1 Thessaloniciens 5 : 3 à 5.
« COMME UN VOLEUR »
Il semble qu’au pays de la Bible le terme « voleur
» ait eu un sens plus étendu que le nôtre. Non seulement le voleur dérobait le
bien d’autrui, mais encore il détruisait (voir à ce sujet Jean 10 : 10 ; Job 24
: 14 ; Jérémie 49 : 9 ; Luc 10 : 30), et sans doute l’apôtre Paul, en
employant ce mot, a-t-il voulu faire ressortir cette double notion d’une venue
secrète, en tapinois, et d’une « catastrophe soudaine » du monde de
Satan. « Le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit. C’est
quand ils diront Paix et sécurité que, subitement, la catastrophe les saisira
comme les douleurs surprennent la femme qui va enfanter et ils n’échapperont
point. » (1 Thessaloniciens 5 : 2 et 3).
L’apôtre Pierre aussi, dans sa seconde épître, au
chapitre 3 et au verset 10, unit l’idée du retour de Christ, comme un voleur, à
celle de la chute du vieux monde. Le livre de l’Apocalypse (chapitre 16 versets
12 à 20) décrit sous la forme d’une bataille d’Harmaguédon le renversement
final des royaumes de ce monde pour faire place à l’empire universel de Christ.
Et, comme planant sur toute cette description, le Seigneur dit : «
Voici, je viens comme un voleur », comme s’il voulait faire comprendre que
le rassemblement des peuples pour la grande bataille d’Harmaguédon est la
conséquence de son retour et de son action entreprise en vue d’abattre le monde
de Satan (Apocalypse 11 : 15 à 18).
CLARTÉ BRILLANTE DE SA PRÉSENCE
Comme nous en avons déjà fait la remarque, Jésus a
expliqué que sa seconde présence serait en manière de « clarté brillante
» (Matthieu 24 : 26, 27). Sans doute a-t-il voulu éveiller l’idée d’un
éclairement, symbole d’une connaissance allant croissant. Le prophète Daniel,
parlant du « temps de la fin », déclare entre autres choses que la « connaissance
augmenterait » (Daniel 12 : 4).
La même prophétie de Daniel (verset 1) parle de
Christ sous le nom de « Micaël » et explique que lorsque celui-ci
se « lèvera », c’est-à-dire qu’il commencera à prendre en mains les
affaires de la terre, il y aura « un temps de trouble tel qu’il n’y en a
jamais eu depuis que les nations existent ». L’observation des
événements montre que l’augmentation de la connaissance, autrement dit de
l’instruction des masses - la « clarté brillante » de la
présence du Maître - n’est pas étrangère au grand temps de trouble qui sévit
actuellement et renverse l’économie mondiale.
Cette augmentation de la connaissance, signe
distinctif de notre génération, a contribué dans une large mesure à la chute
des royaumes et des Etats d’avant-guerre et des institutions les mieux
établies. Comme nous l’avons vu (Matthieu 24 : 26, 27 ; Daniel 12 : 4) elle est
le signe prédit de la présence de Christ. Elle est le premier « rayon »
de la « clarté brillante » de sa présence qui permet de
réaliser le caractère particulier du retour du Maître venant comme un voleur.
Elle est aussi le moyen par lequel l’ancien monde se détruit tandis qu’un monde
nouveau de paix et de justice prend graduellement sa place.
Le texte qu’on peut lire dans 1 Thessaloniciens
4 : 16 éveille une pensée nouvelle. Ici, l’apôtre explique que le Seigneur
descendra du ciel avec un « cri », avec la « voix de l’archange
» et avec « la trompette de Dieu ». Ces trois symboles se
retrouvent étroitement unis dans la chaîne prophétique et ont, tous trois,
rapport, directement ou indirectement à l’assimilation de la connaissance, à
cette sorte de connaissance qui pousse à l’action celui qui la reçoit. Une
interprétation littérale de ce texte conduirait à en diminuer la portée et la
grandeur.
Le mot grec ‘Keleuma’, traduit par « signal
» et mieux encore par « cri », colporte, d’après plusieurs exégètes,
l’idée d’un « cri d’encouragement, de stimulation, d’excitation ».
Aux temps antiques d’Israël le son de la trompette annonçait le début de
l’année jubilaire, de cette année exceptionnelle ou, sous la loi juive, ceux
qui avaient perdu ou leurs biens, ou leur liberté, en recouvraient à nouveau la
possession ou l’usage. L’archange « Micaël » de la prophétie est
celui qui se lève pour prendre en mains la cause de Dieu, la réalisation des
plans de Dieu, la défense du peuple de Dieu.
En unissant ces trois symboles, Paul jette quelque
lueur et permet de voir à peu près quel aspect doivent revêtir les premières
indications du retour de Christ. Le cri de stimulation, d’encouragement, entendu
par les masses grâce à l’« accroissement de la connaissance » à notre
époque, les a déjà conduites à un mouvement de revendication de leurs droits,
et, remarquons-le, ce mouvement revendicatif vise à obtenir la « liberté
» humaine, ainsi qu’au « partage » des biens de la terre, tant entre
individus qu’entre peuples.
Oui, le « cri » a été entendu, et bien que le
monde soit dans l’ignorance la plus complète, quant à la signification profonde
de ces événements, - la présence de Christ a surpris tous les incroyants comme
un « voleur dans la nuit » et malgré tout ce « cri » a opéré
de la façon la plus inattendue et même miraculeuse. Comment expliquer autrement
qu’après six mille ans d’ignorance, de superstition, de pauvreté et
d’esclavage, les masses se soient soudain éveillées pour devenir un monde
éclairé dans l’ensemble, conscient de sa liberté et de ses droits, et
envisagent une économie mondiale dans laquelle chacun recevrait sa part des
biens fournis libéralement par la terre.
L’accroissement de la connaissance qui est à la base
de cette transformation dans le monde est bien le premier rayon de lumière issu
de la présence du Maître dont le dessein arrêté est de préparer les peuples aux
bénédictions futures. En effet, ne leur donnera-t-il pas bientôt la sécurité
matérielle et une paix durable ? N’abaissera-t-il pas ceux qui, par leur
situation privilégiée, dominaient leurs semblables moins fortunés qu’eux et
exploitaient leurs forces physiques ou leur génie intellectuel ? C’est très
certainement son but comme nous le verrons bientôt.
SATAN, LE PRINCE DES TÉNÈBRES
Il est on ne peut plus logique qu’une augmentation de
la connaissance parmi les hommes soit une des premières évidences de la
présence de Christ, le Roi du monde futur. La Bible compare le long règne du
péché et de la mort avec Satan, le prince de ce monde, à une nuit ténébreuse. «
Les ténèbres couvrent la terre et l’obscurité les peuples », dit le
prophète, et, par contraste, il déclare que, lorsque Christ sera le Roi «
Les nations marcheront à ta lumière et des rois à la clarté de tes rayons. »
(Esaïe 60 : 2 et 3).
L’évangéliste Jean (Jean 1 : 9) présente Jésus
comme la « véritable lumière qui, en venant dans le monde, éclaire tout
homme ». Les prophéties indiquent que cette promesse trouvera son plein
accomplissement au cours de la seconde présence de Christ et qu’alors « la
terre sera remplie de la connaissance de l’Eternel comme les eaux couvrent le
fond des mers » (Esaïe 11 : 9). Il faudra tout le règne millénial
de Christ pour dissiper les brumes de l’ignorance et de la superstition et
faire en sorte que les peuples connaissent, adorent le vrai Dieu et se
réjouissent dans sa faveur (Esaïe 25 : 6 à 9).
ET LA NUIT AUSSI
Le prophète Esaïe (21 :11 et 12) parle d’une « nuit
aussi qui suit l’aube du nouveau jour ». Il place le centre géographique
de sa prophétie sur l’ancien Mont de Séir.
Ceux qui ont visité cette contrée disent que le lever
du soleil fait naître, en cet endroit, un phénomène particulier. L’évaporation
intense de la rosée de la nuit, provoquée par le lever rapide du soleil sur la
montagne, produit une brume si dense que l’astre du jour s’en trouve voilé et
qu’il semble, bien que le matin soit déjà là, qu’une certaine obscurité
subsiste encore.
Ce phénomène naturel illustre bien ce qui se produit
maintenant. La lumière qui accompagne la présence du Maître, l’aurore du
nouveau jour de la terre perçant le voile de la superstition qui a tenu
longtemps l’humanité dans les ténèbres, a pour conséquence une expansion subite
de passions multiples créant une courte nuit d’un trouble tumultueux, - un vrai
« temps de trouble comme il n’y en a jamais eu depuis qu’il existe une
nation » (Daniel 12 : 1).
Et, tandis que les hommes affirment que
l’accroissement transcendant des connaissances générales est une chose toute
naturelle à notre « âge du cerveau », on se rend compte, malgré tout, que
toutes nos belles intelligences du moment sont tragiquement incapables
d’arracher au danger les institutions d’avant 1914 devant une marée humaine qui
clame ses droits et revendique ce qu’on lui a toujours refusé.
DESTRUCTION DE L’ANTÉCHRIST
L’apôtre Paul explique (voir sa seconde épître aux
Thessaloniciens, chapitre 2, verset 8) que l’Antéchrist doit être anéanti par
l’éclat de la présence de Christ.
Ce point particulier est un autre indice de la
« clarté brillante » de sa présence, une preuve nouvelle, - si
cet anéantissement se produit -, de cette présence. Dans ce texte, le mot grec
rendu par « avènement » est ‘parousia’ qui signifie, comme nous
l’avons déjà vu, présence.
Dans le chapitre considéré, Paul explique aux
premiers chrétiens qui croyaient que le Christ allait bientôt revenir qu’il
fallait d’abord qu’une apostasie, c’est-à-dire un abandon en masse de la
foi, se produisît, et que l’homme du péché, c’est-à-dire l’Antéchrist, parût.
Il précise que cet homme du pêché serait détruit par « l’éclat de sa
présence » quand Jésus reviendrait.
Il s’en trouve qui attendent encore la manifestation
de cet « homme du péché ». Ils n’ont pas remarqué que l’apôtre Paul signalait
qu’il était déjà à l’œuvre de son temps. Il est plus qu’évident que Paul
n’avait pas en vue une personne déterminée, une individualité, mais un système,
une organisation, qui se donnerait pour être le royaume de Christ et qui, au
cours des siècles, n’en serait qu’une pauvre caricature. Nous nous proposons
ici d’établir que cet Antéchrist a été le système Eglise-Etat, cette
interpénétration de la religion et de la politique qui a mené le monde
occidental pendant tout le Moyen Age et après.
Pour en revenir à cette « augmentation de la
connaissance » devenue la « clarté brillante » de la présence du
Maître, notons que celle-ci a son origine dans l’invention de la presse à
imprimer. Est-il assez curieux de constater que la Bible ait été le premier
ouvrage littéraire qui soit sorti de la presse de Gutenberg. Au début du XIXème siècle, plusieurs sociétés bibliques furent
fondées et la diffusion générale de la Bible commença. Auparavant, on avait
tout fait pour empêcher la libre circulation de ce livre. On était même allé
jusqu’à envoyer au bûcher ceux qui s’en faisaient les colporteurs.
On remarquera les paroles de l’apôtre Paul dans sa
lettre aux Thessaloniciens (2 Thessaloniciens 2 : 8). Il précise que ce
système anti-Christ doit être « consumé » par le « souffle
de sa bouche » et « anéanti par l’éclat de sa présence ».
C’est exactement le rythme historique de ce qui s’est passé. L’esprit ou « souffle
» de la bouche du Seigneur, c’est sa Parole, la Bible. Grâce à sa diffusion en
quantités massives dés le début du XIXème siècle, le pouvoir de
l’Antéchrist est allé s’affaiblissant.
Ce système anti-christ, il est bon de se le rappeler,
n’est pas tant une fausse Eglise spécifiquement désignée, mais plutôt une union
Eglise Etat, doublée de la prétention que cette union constitue le Royaume de
Dieu sur la terre. Bien que l’Eglise infidèle qui a fait partie de cette union
existe encore, quoiqu’elle aille s’affaiblissant toujours de la perte de ses
enfants dans un pays après l’autre - cependant, la forme de ce gouvernement
inaugurée par l’union de cette Eglise avec les Etats, forme de gouvernement qui
a dirigé l’Europe pendant si longtemps, se trouve virtuellement liquidée. Et
ceci est une autre preuve de la présence du Maître. En effet si, comme le dit l’apôtre
Paul, ce système Eglise Etat doit être anéanti par l’éclat de la ‘parousia’
ou présence du Seigneur, puisque ce système Eglise-Etat perd sa force, il faut
en conclure que le Seigneur est là, qu’il est présent.
« IL VIENT SUR LES NUÉES »
Le livre de l’Apocalypse (1 :7) nous apprend que
Jésus reviendra sur les nuées et que tout œil le verra. Puisque Christ est
maintenant un être divin, l’image même de la personne du Père, les hommes ne
peuvent plus le voir que par les signes et les événements qui accompagnent son
retour. Le temps vient, - et même nous
ne le croyons plus tellement éloigné - où ces événements parleront si fort que
tous les hommes pourront comprendre et se rendre compte de leur langage
particulier.
Le prophète Joël (2 : 1 et 2) apporte lui aussi
quelque allusion aux « nuées » qui deviennent si terriblement menaçantes
tout à l’aube du nouveau jour de Christ. « Ce jour », dit-il, ne
doit pas être un jour paisible, mais plutôt le contraire. Ce doit être un « jour
de ténèbres et d’obscurité », un jour de nuées et de brouillards. « Comme
la lumière de l’aurore s’étend sur les montagnes, voici un peuple nombreux et
puissant tel qu’il n’y en a jamais eu depuis les origines et tel qu’il n’y en
aura plus, à l’avenir, de génération en génération. »
On peut déduire de ce texte que les « nuées »
ou nuages qui paraissent à l’aube du jour de la présence du Seigneur ne sont
pas en réalité sans lien avec « le peuple nombreux et puissant tel qu’il n’y
en a jamais eu depuis les origines ». Et on peut penser que ce soit là
l’illustration d’une levée de masses armées si impressionnantes que la
civilisation en sera ébranlée et s’écroulera sous la poussée de lutte
révolutionnaire qu’elles précipiteront.
Ces nuées annonciatrices de trouble sont maintenant
très visibles. Déjà les tribus de la terre se lamentent à cause d’elles bien
qu’elles ne « voient » pas encore que c’est la présence du Maître qui
soit à l’origine de ce trouble. Jésus a dit qu’en raison de sa présence il y
aurait de l’anxiété, de l’inquiétude parmi les nations de la terre et que les
hommes mourraient de frayeur, d’appréhension (Luc 21 : 25, 26 ; Matthieu
24 : 30). A mesure que les forces de l’athéisme et du paganisme, armées ou
sans armes, deviennent menaçantes, le monde envisage avec crainte l’issue de la
lutte.
Mais, vous pourriez peut-être vous demander, de
quelle manière les gens se rendront-ils compte que le trouble mondial actuel
sonne le glas du vieux monde qui passe et que tout ceci est provoqué par la
présence du Roi du monde à venir ? Les Ecritures indiquent que cette évolution
marchera de pair avec l’intervention divine en faveur de la nation juive qui se
rassemble maintenant en Palestine.
LA MAIN DE DIEU SUR ISRAËL
L’histoire des Juifs, au cours de ces années de
trouble, constitue une preuve supplémentaire de la présence de Christ. D’après
les Ecritures, leur réinstallation dans la terre de leurs ancêtres doit
correspondre à cette époque. A vrai dire, ce qui s’est produit depuis 1914
tient du miracle quand on l’envisage sous l’angle de la mise en place du monde
à venir. Prophétiquement parlant, le rassemblement d’Israël se produit en même
temps que les peuples se rassemblent pour l’ultime bataille d’Harmaguédon (voir
Joël 3 : 1 et 2).
Les prophéties relatives aux Juifs précisent que leur
pays doit leur être rendu, qu’ils doivent le rétablir et l’amener à un
développement agricole très poussé. Tout cela s’est réalisé ou est en cours de
réalisation. Les mêmes prophéties indiquent, en outre, qu’une détresse supplémentaire
et une persécution les attendent.
Il n’est pas sage de parler d’événements qui ne se
sont pas encore produits. Cependant, les Ecritures sont catégoriques et
affirment que, sur la fin du combat qui doit déchirer les peuples, les Juifs
de Palestine connaîtront une situation extrêmement périlleuse et se verront
menacés d’extermination, mais qu’à ce moment le Seigneur interviendra en leur
faveur, les délivrera de leurs ennemis et, sous la conduite de leurs prophètes
ressuscités, établira son royaume d’une manière effective.
Le prophète Ezéchiel (38 : 14 à 23) apporte quelques
détails sur ce trouble final. Dans ce texte, l’étymologie des noms donnés aux
ennemis d’Israël révèle qu’il serait question des armées d’Europe et d’Asie et,
qu’éventuellement, celles-ci attaqueraient Israël en Palestine. D’accord avec
le prophète Joël, déjà cité, Ezéchiel explique que les « nuées »
sont ces forces hostiles à Dieu, qui, finalement, menaceront de destruction les
Israélites rassemblés dans leur pays (Ezéchiel 38 : 16). Ce moment marquera un
grand « ébranlement », déclare le prophète (voir Ezéchiel 38 : 20).
Pourtant, l’Eternel délivrera son peuple des anciens
âges et cette délivrance ouvrira les « yeux des nations qui réaliseront la
présence et le pouvoir du nouveau Roi de la terre » (Ezéchiel 28 :
23). Le livre de l’Apocalypse, chapitre 1, verset 7, résume ces idées en disant
qu’on discernera la présence de Christ aux nuées symboliques qui lui feront
escorte.
LE ROYAUME ÉTABLI
La délivrance d’Israël par la puissance divine ne
sera que la première manifestation de l’intervention pratique des forces du
monde à venir. A partir de ce moment, les Agents du Royaume d’En haut calmeront
rapidement la marée des passions humaines, qui, en ces jours, auront acculé les
masses humaines à toute extrémité et au désespoir.
Au reste, qu’est-ce exactement que ce nouvel ordre
que nous attendons ? Sera-ce tout bonnement une bienfaisante influence qui se
fera sentir par toute la terre? Evidemment, ce sera cela, mais ce sera plus que
cela, ce sera la prise du pouvoir d’une manière effective par Christ, le Roi,
le Chef invisible en personne. L’Eglise, composée de tous ceux qui, au cours de
cet âge qui s’achève, l’ont suivi avec fidélité, lui sera associée dans ce
royaume, la promesse étant que ceux qui auront souffert avec Christ régneront
aussi avec lui (2 Timothée 2 : 12).
Les promesses
faites par Dieu à l’Eglise revêtent toutes un caractère spirituel. Une
interprétation trop généralisée de ces promesses a conduit à penser que l’idée
de Dieu était de prendre au ciel tous ceux qui croiraient en Christ, tandis que
ceux qui n’y croiraient pas seraient perdus. On comprend mieux maintenant que,
tandis que le Seigneur a préparé l’Eglise en vue de régner avec Christ pendant
mille ans, Il a néanmoins pris d’autres dispositions à l’égard de tout le reste
des hommes qu’il veut sauver et à qui Il veut rendre le bonheur et la vie
éternelle sur la terre (voir Apocalypse 5 : 10 ; 20 : 4).
Ce royaume aura aussi ses représentants humains. Tout
comme Satan, le prince invisible de ce monde, a travaillé en utilisant les
hommes qui lui étaient dévoués, de même Christ et son Eglise, les gouverneurs
invisibles du monde à venir, auront ici-bas leurs représentants. La Bible
précise qui seront ces représentants. Ainsi, par exemple, Jésus explique que,
dans ce royaume, il viendra des hommes de l’Orient et de l’Occident, du Nord et
du Midi avec « Abraham, Isaac, Jacob et tous les prophètes »
(Luc 13 : 28, 29).
Le Psaume 45, verset 17, laisse à penser que tous ces
dignitaires antiques pourraient devenir « princes sur toute la terre ».
Le Psaume 47, versets 8 à 10, laisse percer la même idée. Ici, le seigneur
Elohim est présenté comme le roi de toute la terre, mais les « princes
» sont ses représentants et ceux-ci exécuteront les lois du royaume nouveau. Il
n’est pas impossible que cette classe de « princes » soit composée de
tous ceux qui ont été fidèles à Dieu, depuis Abel jusqu’à Jean le Baptiseur.
Ceci expliquerait ce qui s’est révélé être un texte
mystérieux pour bon nombre de scrutateurs de la Bible. Nous voulons parler du
texte qu’on peut lire dans l’évangile selon Matthieu au chapitre 11 et au
verset 11. Dans ce texte Jésus déclare qu’il n’est paru aucun prophète plus
grand que Jean-Baptiste et pourtant, ajoute-t-il, « le plus petit dans le
Royaume des cieux est plus grand que lui ». Le « Royaume des cieux
» dont il est parlé dans ce texte veut sans doute dire la partie spirituelle ou
céleste de ce royaume. Ceux qui seront avec Christ dans cette partie du Royaume
seront, comme lui, des êtres spirituels puissants et l’on peut comprendre que
le moindre d’entre eux sera, en effet, plus grand que Jean-Baptiste demeuré,
lui, un représentant terrestre, humain, de ce Royaume.
PAS TROP EXTRAORDINAIRE POUR ÊTRE
CRU
Ne disons pas que ces choses sont impossibles. Pour
que ces prophètes des anciens âges deviennent les gouverneurs visibles de la
terre, il est évidemment nécessaire qu’ils soient ressuscités des morts. Or,
ceci serait-il une impossibilité ? N’est-ce pas là, au contraire, la
déclaration fondamentale du christianisme qu’il y aura une résurrection des
morts ? Si nous regardons à la Bible pour y trouver la solution aux problèmes
qui troublent le monde il semble que nous devrions d’abord croire que Dieu est
capable de réaliser tout ce qu’il a promis de faire.
Pour ce qui est de l’élévation de l’Eglise à une vie
supérieure, dans une sphère spirituelle, régnant avec Christ pendant mille ans,
nous n’éprouvons aucune difficulté à le croire. La plupart des chrétiens
n’ont-ils pas été habitués à croire à une vie après la mort ? L’erreur a
consisté à croire, ou plus exactement à supposer, que le moment du changement à
un plan d’existence supérieure suivait l’immédiatement le moment de la mort.
Mais on a toujours cru à l’existence d’une vie spirituelle et qu’il était
possible que des disparus très chers soient présents bien qu’invisibles.
La grande erreur dans cet ordre d’idées a été de
penser que cette existence sur un plan spirituel dont parle la Bible soit
l’aboutissement naturel du « cycle normal de la vie ». Il n’en est rien.
Qu’on le veuille ou non, le salaire du péché c’est la mort, et les morts ne
savent rien (voir Romains 6 : 23 ; Ecclésiaste 9 : 5). Néanmoins, les
Ecritures enseignent qu’à la résurrection il sera donné un corps spirituel à un
certain nombre d’êtres humains. Ainsi, Christ a été ressuscité et l’Eglise
aussi ressuscitera sur un plan spirituel et divin. Par les prophètes
ressuscités sur la terre et demeurés, eux, êtres humains, ils conduiront et
dirigeront l’humanité pendant les mille ans du règne messianique (1 Corinthiens
15 : 44, 45 ; 6 : 2, 3).
Le prophète Michée (4 : 2) écrit de son côté «
Car de Sion sortira l’enseignement et de Jérusalem la parole de l’Eternel. »
Dans ce texte, les aspects céleste et terrestre du royaume paraissent être
présentés sous les appellations symboliques de « Sion » - Christ et
son Eglise suivant (Apocalypse 14 : 1 et le Psaume 2 : 6 à 9) et «Jérusalem
» - le plan humain du royaume probablement centralisé dans la ville même de
Jérusalem avec les prophètes ressuscités à la tête (Luc 13 : 28).
Les prophéties présentent encore ces deux degrés ou
échelons du royaume de Dieu comme une « nouvelle terre » et de « nouveaux
cieux » (voir Esaïe 65 : 17 ; 2 Pierre 3 : 13 ; Apocalypse 21 : 1).
Ces textes prophétiques ne signifient évidemment pas que notre firmament et
notre terre soient à remplacer par de nouveaux cieux et une nouvelle planète.
L’apôtre Pierre lui-même fait remarquer que les « cieux » et la « terre
» ont déjà passé une fois lors du déluge (2 Pierre 3 : 5 et 6). Les « cieux
» et la « terre » réunis formèrent le « monde » en grec, ‘kosmos’
ou ordre de choses qui existait aux temps antérieurs au déluge.
Les symboles en usage dans la Bible sont toujours
particulièrement bien adaptés. Les cieux exercent sur la terre une action qui
illustre, comme on pourrait difficilement mieux l’imaginer, l’influence du
spirituel sur le terrestre dans le royaume messianique. Ainsi, par exemple, les
conditions atmosphériques, les saisons, les marées, etc... dépendent des cieux.
De même, dans le royaume, ce qui se passera sur la terre sera sous l’influence
directe du spirituel ou gouvernement céleste du royaume.
Le monde d’à présent, en voie de disparition, est de
même et pour la même raison présenté sous le double symbole de « cieux »
et d’une « terre ». L’économie sociale et les gouvernements des hommes
ont toujours plus ou moins subi l’ascendant des puissances spirituelles dont
Satan est le chef (Ephésiens 2 : 2). Celles-ci ont souvent agi par
l’intermédiaire de faux systèmes religieux et c’est surtout en faisant vibrer
la corde de l’émotion religieuse que Satan a tenu tous les humains sous sa
coupe.
Dès les temps les plus reculés la fausse religion a
été le maillon de liaison entre le « dieu de ce monde » et les
représentants politiques et sociaux des peuples. Ce que l’on a appelé dans
l’histoire, l’union du trône et de l’autel, autrement dit, l’union de l’Eglise
et de l’Etat, en est un exemple frappant. C’est à ce titre qu’on a fait de « saintes
» croisades, des guerres « saintes », la « sainte » inquisition, etc...
Les « nouveaux cieux » et la « nouvelle
terre » marcheront de la même manière, mais avec des résultats
diamétralement opposés. Le prophète affirme que lorsque notre vieille terre
symbolique aura été consumée par le « feu de la jalousie de Dieu », le
Seigneur « donnera aux peuples des lèvres pures pour invoquer le nom de
l’Eternel et le servir d’un commun accord » (Sophonie 3 : 8 et 9). C’est
ainsi que la connaissance du vrai Dieu couvrira la terre. Il n’y aura plus
qu’une véritable religion.
Les prophètes ressuscités instruiront les hommes de
tout ce qui concerne les choses de Dieu. A ce titre ils représenteront le
Christ glorifié et céleste. Ainsi, les deux phases du royaume les nouveaux
cieux et la nouvelle terre fonctionneront dans une harmonie parfaite
pour le bien et l’éclairement de tous.
LA MONTAGNE ROYAUME
Le royaume de Christ est encore dépeint sous
l’allégorie d’une montagne. Le prophète Zacharie (14 : 4 et 5) en parle comme
d’un Mont des Oliviers symbolique partagé par le milieu en deux parties. Encore
une fois nous retrouvons la notion des deux divisions du royaume de Dieu : une
partie céleste, spirituelle, et une partie humaine. Cette prophétie de Zacharie
annonce les événements qui doivent se produire au jour du Seigneur lorsque les
pieds de l’Eternel se poseront sur la Montagne des Oliviers. Ceci ne veut pas
dire, comme certains ont pu le penser, que Jésus reviendrait sous une forme
humaine et qu’il poserait effectivement ses pieds sur le Mont des Oliviers
divisé par le milieu. Ainsi comprise, la prophétie devient absurde et revêt un
certain côté grotesque.
Le prophète Esaïe (66 : 1) nous apprend que la terre
est le marchepied de Dieu. Le même prophète Esaïe (60 : 13) déclare, de la part
de l’Eternel, que Dieu glorifiera le lieu où reposent ses « pieds ».
Ainsi, les « pieds » se posant sur la Montagne des Oliviers, peuvent
éveiller la pensée d’un retour de la faveur divine aux enfants des hommes. La
même idée paraît se dégager du texte d’Apocalypse 21 : 4 où il est question de
la « demeure de Dieu chez les hommes ». Il est bien certain que
Dieu ne demeurera pas d’une manière effective parmi les habitants de la terre
ni qu’il s’installera dans une habitation matérielle. Cela veut plutôt dire
qu’il établira sa présence parmi les hommes, que sa faveur leur sera rendue
avec tous les bienfaits de la vie que celle-ci comporte.
L’image des pieds de l’Eternel se posant sur la
Montagne des Oliviers nous rappelle, avec une nuance légèrement différente, le
même résultat heureux de l’œuvre divine de la rédemption et du rétablissement
de toutes choses. La Montagne se divise. Une partie au Nord, l’autre au Midi,
laissant subsister entre elles une vallée, image saisissante des deux côtés et
phases du royaume et de sa vallée de bénédictions.
La topographie de cette vallée s’ouvrant d’Est en
Ouest en fait un lieu inondé de lumière, sans aucune ombre. Ainsi, le soleil de
la Justice apporte la lumière de la vérité divine ; il disperse les ombres du
péché, de l’ignorance, de la superstition et de la mort ; il guérit et rétablit
à la perfection d’origine ceux qui cherchent asile dans cette vallée de
miséricorde.
Il semble encore qu’une idée supplémentaire s’attache
à ce symbolisme du Mont des « Oliviers ». Dans le passé, l’huile
d’olive servait, outre son usage alimentaire, à produire de la lumière
artificielle (voir Exode 27 : 20). Depuis les temps les plus reculés le rameau
d’olivier a été un symbole de paix. Le Mont des Oliviers parle donc à sa
manière du royaume de la lumière, de la paix et de la bénédiction divines. Les
pieds de l’Eternel se posant sur le Mont des Oliviers marquent que la faveur
divine et la loi divine reviendront sur la terre.
FLEUVE DE VIE
Qu’il ne faille pas comprendre cette prophétie du
Mont des Oliviers au sens littéral, c’est ce qu’indique la mention « d’eaux
vives » jaillissant de Jérusalem (Zacharie 14 : 8, 9). Il convient plutôt
de voir dans cette expression imagée une confirmation de la promesse divine
d’un « fleuve de la vie » qui doit couler figurativement pendant tout
le règne millénial de Christ pour la bénédiction des humains.
Ce n’est pas une vraie rivière, mais une image des
forces vivifiantes qui seront à l’œuvre tout au cours du règne de Christ. Le
livre de l’Apocalypse (chapitre 22, versets 1 à 3) fait allusion à la même « rivière
» ou « fleuve ». Ce dernier texte précise qu’il a sa source sous le « trône
de Dieu », ce qui veut dire que les bienfaits répandus pendant le royaume
procèdent de Dieu même et de son autorité royale. Lorsque ce royaume sera établi
et que l’Eglise aura été unie à son Seigneur pour devenir son « épouse
», celle-ci pourra dire à tous « Venez.., et ayez part à l’eau de la vie
gratuitement. »
Le prophète Zacharie (14 : 9) précise que toute
cette image se rapporte au temps où le Seigneur « sera Roi sur toute la
terre ». Tandis que l’Ancien Testament présente Jéhovah comme le grand
Bienfaiteur de la race humaine, le Nouveau Testament précise que les promesses
d’autrefois doivent, en réalité, être accomplies par l’intermédiaire du Christ
qui revient sur la terre pour la seconde fois faire passer dans les faits les
promesses faites par son Père céleste.
LA SOLUTION DES PROBLÈMES QUI
TROUBLENT LE MONDE
Le royaume de Christ établi en puissance, appuyé par
la puissance divine, intervenant, en cas de nécessité, par des forces
supérieures, créant même ce que nous appelons des miracles, résoudra, l’un
après l’autre, tous les problèmes de la terre. Prenons, par exemple, cette
question irritante de la guerre. Quand le royaume commencera à se faire sentir
sur la terre, il trouvera l’humanité dévastée par la guerre, la révolution et
l’anarchie. Saignée à blanc par l’horrible carnage - ou Harmaguédon -,
reconnaissant l’intervention divine en faveur d’Israël, devant les ruines de
leurs gouvernements respectifs, les peuples, de leur désert de désespoir,
regarderont vers la puissance qui les aura abattus et diront : « Venez,
montons à la montagne [symbole de royaume] de Jahvé, à la maison du Dieu
de Jacob. Il nous enseignera ses voies et nous marcherons dans ses sentiers.
Car, l’enseignement sort de Sion et la parole de Jahvé de Jérusalem. Il sera
l’arbitre de peuples nombreux et exercera la justice envers les nations
puissantes, même lointaines. De leurs épées ils forgeront des hoyaux et de
leurs lances des serpes. On ne tirera plus l’épée nation contre nation. On
n’apprendra plus l’art de la guerre » (Michée 4 : 2, 3).
Comme Dieu résout avec simplicité ce problème de la
guerre dans le monde ! Il prend tout simplement le contre-pied du vieil
adage d’après lequel, pour avoir la paix, il faut se préparer à la guerre. Il
commence par désarmer moralement en suivant un programme d’éducation dans les
arts de la paix. C’est un programme de désarmement authentique. Alors, et alors seulement, pourront se réaliser les
promesses d’après lesquelles Christ agira au titre de Prince de la Paix. Alors
aussi le chœur angélique « Paix sur la terre, bonne volonté parmi les hommes
» deviendra une réalité.
Et la question économique donc ? Nul ne conteste
qu’elle soit grave et sérieuse ! Comme tous les autres problèmes, celui-ci
ne trouvera sa solution fondamentale que dans le Royaume. Alors, en effet, «
chacun s’assiéra sous sa vigne et sous son figuier et il n’y aura plus de
terroriste car la bouche du Seigneur parlera » (Michée 4 : 4).
Le problème du paupérisme, cette indigence permanente
qui affecte des millions d’êtres, s’est toujours posé au cours des siècles et
demeure posé. Les pauvres, les miséreux, ceux pour qui rien ne tourne forment,
par places, des groupes faméliques. Il ne sera plus question de cette armée
d’hommes et de femmes oubliées. Tous seront pris en considération et bénis
comme l’écrit le prophète : « Il rendra la justice aux malheureux et
aux humbles. Il sauvera les enfants du pauvre et il écrasera l’oppresseur...
car il délivrera le pauvre qui gémît et le malheureux privé de secours »
(Psaume 72 : 4, 12).
Un autre problème qui s’avère angoissant dans
certains pays est celui du logement. Le Seigneur a également prévu une solution
à ce problème majeur. Il a déclaré que toutes les vastes étendues de la terre
deviendraient habitables et fertiles. « Le désert se réjouira et fleurira
comme la rose », écrit le prophète (Esaïe 35 : 1, 2). Pensez un
instant aux immensités inoccupées des deux Amériques, de l’Australie, de
l’Afrique du Sud, etc. Lorsque ces espaces considérables pourront être utilisés
il n’y aura plus besoin de répandre le sang pour acquérir d’autres territoires.
Mais il est un autre moyen qui apportera aussi une
solution au problème démographique par la diminution progressive du nombre de
naissances. Lorsque Adam et Eve furent créés il leur fut dit de multiplier et
de remplir la terre. On remarquera qu’une fois la terre peuplée d’un nombre
suffisant d’êtres humains le but du commandement de Dieu aura été atteint. Il
serait logique de supposer qu’un temps viendra où la faculté de procréation
humaine finira par disparaître.
Jésus lui-même a laissé entrevoir cette éventualité
en répondant à une question qui lui avait été posée concernant la résurrection.
Les Sadducéens avaient cru embarrasser Jésus en lui parlant du cas d’une femme
qui aurait été mariée sept fois, aux sept frères d’une même famille. A la
résurrection, de qui sera-t-elle la femme ? Et Jésus répondit qu’à la
résurrection des morts « on ne prendra plus ni femme, ni mari » (Matthieu
22 : 30).
En d’autres termes, la population de la terre a été
établie par décret divin et le processus de la procréation cessera quand la
sagesse divine aura décidé que la terre est suffisamment peuplée.
Puis, il y a encore le problème de l’égoïsme du cœur
humain. Tant que l’égoïsme jouera un rôle de premier plan dans les relations
entre hommes, il ne saurait être question de paix véritable et de bonne volonté
sur la terre. Dieu merci, même ce problème, le plus ardu de tous, sera lui
aussi résolu, par le royaume messianique. Quand les hommes seront instruits des
voies du Seigneur, ils apprendront à distinguer entre les deux valeurs, celle
de l’amour et celle de l’égoïsme en tant que mobile d’action.
Le prophète Jérémie (31 : 31 à 34) annonce que,
au jour glorieux du règne du Seigneur, la loi de Dieu qui n’est autre qu’une
loi d’amour, sera écrite dans les cœurs, en sorte que le monde entier, en étant
averti, personne n’aura à dire à son prochain : « Connais
l’Eternel, car tous le connaîtront, depuis le plus petit jusqu’au plus grand. »
La question religieuse sera également résolue. De nos
jours, des millions d’êtres adorent une multitude de dieux. Même ceux qui
tâchent d’adorer le vrai Dieu sont désespérément partagés en groupes, d’où sort
une cacophonie de prétentions, de dogmes, de doctrines contradictoires. Tout
ceci changera, car la promesse du Seigneur est telle qu’il « donnera aux
peuples des lèvres pures pour qu’ils le louent d’un commun accord »
(Sophonie 3 : 9).
LA MORT DOIT DISPARAÎTRE
Et finalement, voici le problème qui domine tous les
autres : celui de la maladie et de la mort. Si celui-là ne peut trouver sa
solution, l’humanité devra continuer à cheminer dans la « vallée de l’ombre
de la mort » et, dans cette éventualité, il ne pourrait y avoir, nulle
part, ni paix réelle, ni bonheur véritable. Quelle paix, quel bonheur peut-on,
en effet, goûter quand le foyer se trouve visité, de temps en temps, par
l’implacable ennemi dont les victimes se comptent par millions chaque année ?
Christ, celui qui apporte une solution à tous les
problèmes humains, résoudra aussi celui-là. Pendant son règne, la maladie et la
mort cesseront d’exister. Paul, l’apôtre, affirme : « Il faut qu’il
règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds ; le dernier
ennemi qui sera détruit c’est la mort. » (1 Corinthiens 15 : 25, 26).
Le prophète Esaïe (25 : 8) déclare qu’il engloutira la mort dans sa
victoire et essuiera les larmes de dessus tous les visages.
Dans cette solution du problème de la mort, nul ne
sera oublié, même ceux qui, au cours des âges, sont entrés dans le grand repos.
Ils « entendront la voix du Fils de l’Homme et sortiront des tombeaux »
(Jean 5 : 28, 29). Les espaces désertiques et inoccupés ayant été rendus
habitables, il y aura assez de place, et pour ceux qui sont en vie, et pour
ceux qui reviendront de l’au-delà. Le pouvoir de celui qui, il y a plus de
dix-neuf siècles, brisa un jour les liens de la mort sur le bord d’une tombe de
Judée s’exercera encore, non en faveur d’un seul, cette fois, mais pour toutes
les familles de la terre. Alléluia ! Quel Grand Sauveur.
Les hommes ne seront pas sauvés pour toute l’éternité
sans condition. Absolument pas. Il sera au contraire, exigé d’eux une
obéissance parfaite, intégrale, aux lois de ce nouveau royaume. Comme il est
écrit : « Il arrivera que tous ceux qui n’écouteront pas ce Prophète
seront exterminés du milieu du peuple. » (Actes des Apôtres 3 : 23).
Chaque être humain sera réveillé du sommeil de la mort pour apprendre à
connaître Dieu et les dispositions d’amour prises par Lui en faveur de la race
humaine. Mais une fois cette connaissance acquise, pour continuer à vivre et
goûter à la paix éternelle et au bonheur de vivre que Dieu a voulu pour toute
sa création, il faudra se plier à une obéissance réelle à sa loi.
Ainsi, tous les problèmes humains disparaîtront petit
à petit à mesure que la lumière croissante de la seconde présence du Maître
pénétrera jusqu’aux endroits les plus reculés de la terre. Et, tandis que les
premiers effets de cette clarté brillante de sa présence auront été de créer la
confusion et le chaos qui aboutiront à ta liquidation du système mondial
actuel, cette même lumière, en continuant à briller, fera germer un ordre
nouveau qui guérira tous les malades du péché, blessés par la vie.
LE SOLEIL BRILLERA SUR TOUS
D’un pôle à l’autre pôle le Soleil de Justice
brillera. Les continents et les îles de la mer seront pénétrés des effluves vivifiants
de la lumière divine. Aucun endroit ne sera oublié, aucune situation
particulière ne sera méconnue. Au contraire, tout sera perméable à cette clarté
de la présence du Maître.
Les rayons éclairants de la présence du Christ
rempliront la terre de la connaissance de la gloire de Dieu. Et ceci veut dire
que toutes les « doctrines de démons », toutes les divagations et
superstitions, tous les credo et les dogmes des hommes, tous leurs innombrables
préceptes dont le plus clair a été de faire craindre Dieu plutôt que de le
faire aimer (Esaïe 29 : 13), toutes les intrigues politiques ainsi que les
mille et un maux et calamités qui ont affligé une humanité mourante, tout cela
doit être balayé et remplacé par la connaissance du vrai Dieu et de ses justes
lois.
Cette connaissance de la gloire de Dieu remplissant
la terre, les moindres citadelles du péché, du vice et du crime seront
abattues. La lumière du Soleil de Justice inondera de clarté les sombres
cavernes de l’iniquité et éclairera les profondeurs de Satan.
Il n’y aura pas un seul pouce, pas un repli de
terrain, que la lumière de ce Soleil ne visite. La chaleur de ses rayons
pénétrera les taudis de nos grandes cités et ces temples de la souffrance que
nous appelons hôpitaux. Nous apprécions ces derniers aujourd’hui, mais que
sera-ce quand la présence du Maître, détruisant les causes de maladies, les
rendra inutiles. Tous les lits de douleurs seront visités tant dans l’humble
chaumière du paysan que dans la somptueuse demeure du riche. Car, en fait, il
n’y aura plus ni riche, ni pauvre, tous seront riches des vraies richesses,
l’Eternel ayant promis pour tous un « festin de viandes grasses et de vins
clarifiés » (Esaïe 25 : 6).