LES quatre premiers livres du
Nouveau Testament, ou “ Evangiles ”, présentent le portrait de Jésus, que le
Créateur, notre Père Céleste, envoya dans le monde, en vertu de ses promesses
de donner un Rédempteur et Sauveur, pour délivrer l'homme du péché et de la
mort.
Les enseignements de Jésus
contenus dans ces livres nous apprennent que, selon le Plan divin, un petit
troupeau doit être choisi parmi les nations, pour être associé au Maître dans
son royaume, et c'est Jésus lui-même qui en commença le choix. C'est à cette
classe d'appelés que Jésus disait : “ Ne crains point, petit troupeau, car
notre Père a trouvé bon de vous donner le royaume. ”
Le cinquième livre du Nouveau
Testament, appelé “ Actes des Apôtres ”, nous montre comment les premiers
membres de ce petit troupeau, de fidèles disciples de Jésus, furent établis, et
comment ils remplirent leur mission d'ambassadeurs pour Jésus. Les apôtres
furent choisis par Jésus pour être des conducteurs inspirés, ses témoins.
Pendant que Jésus était encore
avec ses disciples, il leur promit que quand il serait parti, il leur enverrait
le Saint-Esprit, pour les consoler et les guider “
dans toute la vérité ” (Jean 15 : 26-27 ; 16 :6-7, 13). Il renouvela cette
promesse après sa résurrection, quand il apparut à ses disciples pour la
dernière fois, avant de retourner au ciel (Actes 1 : 8).
Dans le second chapitre du livre
des Actes, Luc raconte de quelle façon s'accomplit cette promesse de Jésus, au
sujet du Saint-Esprit. Le Saint-Esprit est la
puissance invisible dont Dieu se sert pour accomplir ses bienveillants
desseins. Nous lisons en Genèse 1 : 2 : “ L'esprit de Dieu se mouvait au-dessus
des eaux. Là, il est question de la puissance créatrice du Saint-Esprit.
Pour les disciples, cet Esprit
ou puissance apporta la connaissance, la consolation, la direction et la force
qui leur permirent de faire la volonté du Maître, en dépit de l'opposition souvent
rencontrée. Nous, trouvons dans la Bible certains noms personnels, qui se
rapportent au Saint-Esprit et semblent en faire une
personne. Mais tout cela vient d'une traduction incorrecte, car le Saint-Esprit de Dieu n'est pas une personne.
A Jérusalem, le Saint-Esprit vint sur les disciples d'une façon
miraculeuse.
La promesse de Jésus : “ Quand
sera venu le consolateur, que je vous enverrai de la part de mon Père ”,
s'accomplit ; les disciples avaient besoin de cette expérience pour mieux
affermir leur foi et leur confiance en Jésus comme Messie. Il les avait
quittés, et bien qu'ils étaient convaincus de sa résurrection des morts, il
leur aurait été difficile de le représenter, dans un monde incrédule, sans
cette sûre évidence qu'il était retourné au ciel !
Luc rapporte ce miracle qui se
produisit le jour de la Pentecôte (Actes 2 : 1). La Pentecôte était un des
jours de fête, où les Juifs s'assemblaient, et chaque année, plusieurs milliers
d'entre eux venaient à Jérusalem à cette occasion. Il y'avait donc ce jour-là,
à Jérusalem, des Israélites de nombreuses contrées, qui parlaient le langage de
leur région.
Les disciples reçurent ce
jour-là, comme manifestation du Saint-Esprit, le
pouvoir de parler à leurs compatriotes, dans le langage des diverses contrées.
Ce fut, en ce temps-là, une démonstration pratique de la puissance divine et
ainsi s'accomplissait le dessein divin de donner aux descendants naturels
d'Abraham, dispersés dans diverses parties du monde connu d'alors, un
témoignage que Jésus était le Messie.
Jésus avait averti ses disciples
qu'ils seraient haïs et persécutés. Cette opposition à la cause chrétienne
commença à se manifester le jour même de la Pentecôte. Les ennemis de Jésus
accablèrent ses disciples de paroles moqueuses et incrédules. Au lieu de
reconnaître que Dieu venait de bénir les disciples, leurs ennemis les
accusèrent “ d'être pleins de vin doux ” (Actes 2 : 13). L'apôtre Pierre
repoussa vivement et énergiquement cette accusation et dans l'un des plus
habiles sermons qui aient jamais été prononcés, il expliqua, à ses auditeurs,
la véritable signification de l'étonnante manifestation du Saint-Esprit,
qui venait de se dérouler à leurs yeux.
Auparavant, lorsque Jésus avait
annoncé à ses disciples sa mort prochaine et volontaire, Pierre s'y était opposé. Comme les autres disciples, il fut éperdu et
désorienté quand le Maître fut crucifié. Ils ne comprenaient pas la raison de
sa mort et commençaient à se demander si oui ou non il était vraiment le
Messie. Mais maintenant, le Saint-Esprit était venu
et en même temps il leur permit aussi de comprendre la signification des
événements prédits dans la Parole de Dieu.
Jésus leur avait promis le Saint-Esprit, qui les conduirait dans “ toute la vérité ”
et leur rappellerait tout ce que leur Maître leur avait enseigné. Ces promesses
étaient maintenant accomplies, aussi Pierre, autrefois désorienté, s'adressa à
cette foule, réunie à Jérusalem au jour de la Pentecôte, et lui expliqua que
Jésus était mort pour accomplir la prophétie, qu'il était ressuscité des morts
selon les promesses de Dieu et que, comme il l'avait prédit lui-même, “ il
avait répandu ce qu'ils pouvaient voir et entendre maintenant, c'est-à-dire la
manifestation du Saint-Esprit ” (Actes 2 :14-33).
Le Saint-Esprit
avait donné aussi à Pierre la compréhension des prophéties de l'Ancien
Testament, et il se servait maintenant du livre de Joël, pour montrer que des
centaines d'années auparavant, l'Eternel avait promis de répandre son Esprit “
sur ses serviteurs et sur ses servantes ” (Joël 2 : 28-32).
Maintenant Pierre comprenait que
Jésus pouvait dire confiant face à la mort, parce qu'il croyait aux promesses
de son Père Céleste, l'assurant que l'Eternel le ressusciterait des morts. Pour
prouver à ses auditeurs que le plan divin prévoyait bien que le Messie mourrait
et ressuscitèrent des morts, Pierre cita le PS. 16 : 8-10, prophétie dépeignant
la grande foi qu'avait Jésus en son Père Céleste : “ J'ai constamment l'Eternel
sous mes yeux, quand il est à ma droite, je ne chancelle pas. Aussi mon cœur
est dans la joie, mon esprit dans l'allégresse, et mon corps repose en
sécurité. Car tu ne livreras pas mon âme au séjour des morts, tu ne permettras
pas que ton Bien-aimé voie la corruption. ”
Dans cette prophétie de l'Ancien
Testament, le mot « shéol » est traduit par enfer. Comme nous l'avons
déjà vu, c'est le seul mot hébreu qui soit traduit par enfer. En citant cette
prophétie, l'apôtre Pierre traduit le mot “ shéol ” par le mot grec « hades »„ ceci prouve que « hades »,
si souvent traduit par “ enfer ”, dans le Nouveau Testament, a
la même signification que “ shéol ” de l'Ancien Testament et désigne l'état de
mort.
Le fait que Jésus fut en enfer
dès le moment de sa mort, jusqu'à sa résurrection, signifie simplement qu'il se
trouva dans la condition de mort. Ceci est en accord avec une prophétie le
concernant, elle dit : “ Qu'il s'est livré lui-même à la mort. ” (Es. 53 :12).
L'âme forme l'être, et Jésus comme être mourut, afin de prendre la place du
pécheur dans la mort. Ainsi il devint le Rédempteur de l'humanité.
C'est le prophète David qui
écrivit la prophétie contenant l'expression : “ Tu ne permettras pas que ton
saint voie la corruption. ” Mais Pierre fait ressortir qu'elle ne pouvait
s'appliquer à David, parce qu'il n'est pas ressuscité. L'apôtre dit au sujet de
David : “ Il est mort, il a été enseveli et son sépulcre existe encore
aujourd'hui parmi nous. ” (Actes 2 : 29). Plusieurs pourraient proclamer que
David est monté au ciel, mais Pierre dit : “ Que David est mort et enseveli ”.
Ce fut un discours émouvant que
Pierre tint après leur avoir donné l'assurance de l'accomplissement des
prophéties ; il fait ressortir la culpabilité de ceux qui ont crucifié le
Seigneur de gloire. Le récit dit : “ Qu'après avoir entendu ce discours, ils eurent
le cœur vivement touché et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres : Hommes,
frères, que ferons-nous ? ” (Actes 2 : 37).
Ils étaient tous Juifs, donc
frères des apôtres. Mais ceux qui furent vivement touchés dans leur cœur
allaient devenir frères en Christ. Pierre leur dit : “ Repentez-vous et que
chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ. ” (verset
38). Trois mille Juifs se repentirent ce jour-là et furent baptisés. “ Ils
persévéraient dans l'enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle,
dans la fraction du pain et dans les prières. ” (versets
41-42). Au verset 47, nous lisons que le Seigneur ajoutait chaque jour à
l'Eglise ceux qui étaient sauvés. C'est la première fois que le mot Eglise
apparaît dans le livre des Actes. C'est une traduction du mot grec « ekklesia », signifiant appel, une mise à part. Jésus
exprima cette même pensée lorsqu'il dit aux disciples : “ Je vous ai choisi du
milieu du monde. ” (Jean 15 : 19).
Il est important de reconnaître
la vérité que contient cette expression, et c'est sans aucun doute la
providence divine qui a dicté son usage dès le début du livre des Actes.
Les apôtres et les autres
disciples ne furent pas envoyés dans le monde pour le convertir. Le dessein
divin fut de choisir, par leur mission, un petit troupeau, qui, plus tard,
lorsqu'il sera exalté, dans la gloire avec Jésus, participera à son
gouvernement divin, deviendra l'instrument pour répandre les bénédictions
divines sur l'humanité.
Ainsi, par le livre des Actes,
nous voyons que l'Eglise est toujours restée un groupe de gens humbles, petit
en nombre, n'ayant aucune influence dans le monde et n'aspirant pas à en avoir.
Aucun autre nom que “ chrétiens ” n'est donné aux disciples de ce temps-là, et
ce titre est mentionne trois fois (Actes 11 : 26; 26 :28, et 1 Pierre 4 : 16).
Ce fut à Antioche, pour la première fois, que les disciples furent appelés
chrétiens (Actes 11 :26). Aucune autre dénomination ne fut donnée aux premiers
croyants. Ils furent simplement “ l'Eglise ”, les appelés. Il y eut l'Eglise de
Jérusalem, celle d'Ephèse, etc..., et quelquefois il
est fait mention de l'Eglise qui se réunit dans l'un ou l'autre des homes des
frères
Comme nous l'avons dit, le récit
nous rapporte qu'à partir de Pentecôte, Dieu ajouta chaque jour à l'Eglise “
ceux qui étaient sauvés ”. Personne ne peut devenir membre de la vraie Eglise
par sa propre volonté. L'enregistrement d'un nom sur le livre d'une Eglise
nominale ne peut faire un membre de l'Eglise de Christ. Jésus expliqua que
personne ne peut venir à Lui à moins que le Père Céleste ne l'attire. C'est
Dieu, par la puissance de l'Evangile, qui attire les hommes et les femmes à
Christ et sur la base de leur acceptation et de leur obéissance à cet Evangile,
ils deviennent membres de son Eglise, ils sont conduits hors du monde et
préparés en vue de leur cohéritage avec Christ.
De même l'expression : “ Ceux
qui étaient sauvés ”, implique que seuls ceux qui sont sauvés par le sang de
Christ, peuvent devenir membres de la vraie Eglise. Le salut dont il est question
ici est celui offert aux croyants de l'âge présent, sur la base de leur foi.
Par la foi ils sont libérés de la condamnation qui pèse sur le monde, et s'ils
sont fidèles aux conditions de l'Evangile, ils obtiendront l'immortalité dans
la résurrection.
Comme nous l'avons vu, ils sont
préparés pour vivre et régner avec Christ. Leur union avec Jésus constituera le
canal au moyen duquel toute l'humanité ressuscitée bénéficiera du salut dans le
règne de Christ. Ainsi l'appel et la préparation de l'Église pour être avec
Christ est le commencement du salut. Au temps prévu
par Dieu, ainsi que nous l'avons appris par l'Ancien Testament, la connaissance
de la Gloire de Dieu remplira la terre, et l'occasion sera donnée à toute
l'humanité, selon les dispositions divines, d'accepter le salut par Christ et
vivre toujours en se soumettant aux lois de son royaume.
Le livre des Actes retrace dans
quelles circonstances les Gentils reçurent l'occasion de participer à l'Eglise
du Christ. Quand Jésus envoya ses disciples remplir le ministère de l'Evangile,
il leur dit : “ N'allez pas vers les païens et n'entrez pas dans les villes des
Samaritains, allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d'Israël. ”
(Mat. 10:5-6). Il y avait là une raison... Dans notre, étude de l'Ancien
Testament, nous avons vu que les descendants naturels d'Abraham étaient alors
le peuple choisi de Dieu, non parce que l'Eternel n'aimait pas les Gentils et
ne voulait pas les bénir, mais parce qu'il avait choisi la postérité d'Abraham
comme canal des bénédictions pour le reste de l'humanité.
Mais cela était conditionné à
l'obéissance de la nation juive à la loi divine. Or, notre étude de l'Ancien
Testament a révélé qu'elle désobéissait presque constamment. Elle en donna une dernière
preuve quand Jésus — son Messie — se présenta à elle. Elle le rejeta et, juste
avant de mourir, Jésus dit aux Juifs : « Voici, votre maison sera laissée
déserte. » (Mat. 23 : 38). C'était donc purement et simplement le rejet
des Juifs, en tant que nation choisie de Dieu.
Individuellement, les Juifs ont
tout comme les Gentils la liberté de croire en Christ. Dieu savait à l'avance
ce que ferait la nation juive et, par la bouche du prophète Daniel, il indiqua
qu'il “ confirmerait avec eux l'alliance ”, pour une période de soixante-dix
semaines (Dan. 9 :23-27). Ce furent des semaines symboliques dont un jour
représentait un an. La période totale fut donc de 490 an”. Quatre cent
quatre-vingt-trois ans, ou soixante-neuf “ semaines ”, s'étaient écoulés, quand
Jésus commença son ministère, qui se termina trois ans et demi après, par la
crucifixion. La prophétie de Daniel révèle que, au “ milieu ” de cette
soixante-dixième semaine, le Messie serait “ retranché ” mais “ pas pour
lui-même ”, il mourrait pour les péchés du monde entier. Il devait donc rester,
après la mort de Jésus, trois ans et demi de faveur exclusive pour la nation
juive. Dés lors, l'occasion serait offerte aux Gentils de devenir des disciples
de Jésus, s'ils étaient fidèles jusqu'à la mort, de vivre et régner avec Lui
dans son Royaume.
C'est, si l'on peut dire, en
accord avec les temps fixés par Dieu que Jésus s'entretient avec ses disciples
pour la dernière fois, avant de retourner au ciel, Il leur donna l'ordre
d'aller partout dans le monde et de prêcher l'Evangile. Jusqu'alors, II avait
limité leur activité a la seule nation d'Israël, mais désormais, bien qu'il
restât encore à cette nation plus de trois ans de faveur exclusive, Jésus,
savait que si ses disciples suivaient ses instructions de commencer leur
activité à Jérusalem avant de retendre à toute la Judée, le temps fixé
s'écoulerait avant qu'aucun Gentil ne fût touché.
Enfin, le moment vint où
l'Evangile devait atteindre les Gentils. L'Eternel
arrangea les circonstances, qui marquèrent la conversion du premier Gentil, de
telle façon que les disciples — lesquels jusqu'alors étaient tous juifs —
furent convaincus qu'une nouvelle ère était venue, où les Gentils pouvaient
désormais faire partie de l'Eglise. Le premier Gentil converti fut Corneille,
et c'est l'apôtre Pierre qui lui présenta le message de l'Evangile, en
accomplissement d'une prophétie de Jésus où il dit à Pierre : « Je te
donnerai les clefs du royaume des cieux. » (Mat. 16 :19).
Pierre s'était servi d'une de
ces “ clefs ” le jour de la Pentecôte, lorsqu'il fit son discours aux Juifs ;
il leur apprit qu'ils pouvaient devenir cohéritiers de Jésus dans son Royaume.
Il utilisa l'autre clef lorsqu'il offrit par l'Evangile la même possibilité aux
Gentils, en premier lieu à Corneille.
Les circonstances de la
conversion de Corneille furent extraordinaires. C'était un homme pieux, qui
craignait Dieu, ainsi que toute sa maison, il faisait beaucoup d'aumônes au
peuple et priait Dieu continuellement (Actes 10 ; 2). “ Vers la neuvième heure
du jour ”, il eut une vision, un ange lui parla et Corneille lui répondit : “
Qu'est-ce Seigneur ? ” Et l'ange lui dit : “ Tes prières et tes aumônes sont
montées devant Dieu, et il s'en est souvenu. Envoie maintenant des hommes à Joppé et fais venir Simon, surnommé Pierre, il est loge
chez un certain Simon, corroyeur, dont la maison est près de la mer ; il te
dira ce que tu dois faire. ” (versets 3 à 6).
Le lendemain soir, alors que les
envoyés de Corneille étaient en route, Pierre était monté sur le toit de la
maison de Simon pour prier, il eut faim, mais le repas du soir n'était pas
prêt. Il s'endormit et tomba en extase. Dans sa vision, il vit une grande nappe
qui descendait du ciel et “ où, se trouvaient tous les quadrupèdes et les
reptiles de la terre et les oiseaux du ciel ” (versets 9-12).
Et une voix lui dit : “
Lève-toi, Pierre, tue et mange. Pierre répondit : Non, Seigneur, car je n'ai
jamais rien mangé de souillé ni d'impur. Et, pour la seconde fois, la voix se
fit entendre, disant : Ce que Dieu a déclaré pur, ne le regarde pas comme
souillé (versets 13 à 15). Cela arriva jusqu'à trois fois. ” Pierre ne comprit
pas le sens de cette vision, jusqu'au moment où arrivèrent les envoyés de
Corneille. Il fut conduit dans sa maison et, dans ce milieu, Pierre eut
l'occasion d'annoncer l'Evangile. Il fut témoin de la conversion et de la
repentance de ce Gentil, des parents et amis intimes. Il eut l'évidence que le Saint-Esprit était descendu sur eux. Ainsi, selon la
volonté divine, les Gentils, qui jusqu'alors étaient considérés comme impurs,
pouvaient désormais entrer dans l'Eglise. Les croyants juifs eurent quelques
difficultés à s'accoutumer à cet élargissement de l'appel divin pour le cohéritage avec Christ. Il fallut à Pierre une vision
miraculeuse pour lui faire comprendre ces choses. Mais les autres disciples
demeuraient plus ou moins hésitants, et il leur semblait que ces Gentils, avec
leurs us et coutumes différentes, allaient souiller l'Eglise et nuire à la
communion fraternelle. Les apôtres se réunirent à Jérusalem pour examiner cette
affaire, comme nous le raconte Luc au chapitre 15 des Actes (versets 6-20).
Pierre se leva et raconta la
conversion de Corneille. Cela convainquit les frères que les Gentils étaient
désormais agréés par Dieu. Jacques, qui apparemment présidait l'assemblée,
résuma ainsi la question : “ Hommes frères, écoutez-moi ! Simon (Pierre) a
raconté comment Dieu a d'abord jeté les regards sur les nations pour choisir du
milieu d'elles un peuple qui portât son nom. ” Et avec cela s'accordent les
paroles des prophètes selon qu'il est écrit : “ Après cela, je reviendrai et je
relèverai de sa chute la tente de David, j'en réparerai les ruines et je la
redresserai, afin que le reste des hommes cherche le Seigneur, ainsi que toutes
les nations sur lesquelles mon nom est invoqué, dit le Seigneur qui fait toutes
ces choses et à qui elles sont connues de toute éternité. ” (versets
13-18).
Voici un merveilleux résumé du
plan divin relatif à l'Eglise — les “ appelés ” — et à toute l'humanité, Juifs
et Gentils. Jacques, confirmant ce que Pierre avait dit, explique que Dieu a
d’abord jeté les regards sur les nations, non pour les convertir toutes, mais
pour choisir du milieu d'elles “ un peuple qui portât son nom ”. Ce fut l'appel
de Dieu, du présent âge de l'Evangile, qui précède le redressement de “ la
tente ” ou de la maison de David. Les disciples avaient demandé à Jésus quand
Il rétablirait le royaume d'Israël. Ils savaient maintenant qu'auparavant
serait choisi, du milieu des nations, “ un peuple qui porterait son nom ”.
Ensuite, dans le royaume de
Christ, — “ la maison de David ” serait relevée —, le “ reste des hommes... et
toutes les nations “ chercheraient le Seigneur ” (Actes 17 : 27). Jacques cita
encore la prophétie d'Amos 9:11 à 15 pour attester ces choses. Dans cette
prophétie, Amos dit qu'après le relèvement de la “ maison de David ”, tous les
païens, ou Gentils, selon le texte grec, seront soumis à la maison de
l'Eternel, Jésus et son Eglise glorifiés ; Jacques explique néanmoins que Dieu
a “ d'abord ” jeté les regards sur les nations pour choisir du milieu d'elles “
un peuple qui portât son nom ”. Et il conclut ainsi son exposé du plan divin
relatif au salut de l'humanité : “ Dieu connaît ces choses de toute éternité. ”
Nous pouvons donc être surs que
Dieu a pensé à chaque détail de son plan et n'a rien omis, dans son dessein de
restaurer l'humanité, au temps fixé.
Dans nos études précédentes des
livres de la Bible, nous avons vu ce qu'était le plan de Dieu et de quelle
merveilleuse façon il s'était déjà accompli en partie. Le plan de Dieu se
divise en périodes importantes qu'il connaît de toute éternité. Il y eut
d'abord le “ monde ” d'avant le Déluge. Ensuite commença un nouveau monde qui
doit durer, selon les Ecritures, jusqu'à l’établissement du royaume de Christ
sur la terre. Enfin viendra un autre “ monde ” nouveau, où il y aura de “
nouveaux cieux et une nouvelle terre ”, comme le dit le prophète Esaïe (Esaïe 65 :17).
Le “ monde ”, qui commença après
le Déluge, est divisé, selon le plan de Dieu en âge. Du Déluge à la mort de
Jacob, Dieu n'eut affaire qu'à certains personnages tels que Noé, Abraham,
Isaac et Jacob. Aussi, peut-on appeler cette période “ l'Age Patriarcal ”.
C'est durant cet âge que Dieu fit ses merveilleuses promesses de bénir toutes
les familles de la terre par la “ postérité d'Abraham ”. A la mort de Jacob,
Dieu porta son intérêt au groupe des douze fils de ce patriarche, et ce groupe
devint une nation, la nation juive.
Ainsi, la période qui alla de la
mort de Jacob à la venue du Christ peut être appelée l'âge judaïque parce
qu'elle couvre le temps où Dieu s'occupa spécialement de la nation juive. En
effet, par Moïse, il lui donna sa Loi ; Il lui envoyait ses prophètes, II la
punissait quand elle lui désobéissait, II lui accordait au contraire la
prospérité et la protégeait contre ses ennemis quand elle lui était soumise.
Ainsi, II en prenait soin en tant que nation ; II la préparait à recevoir son
Messie et à participer avec lui dans le royaume futur, en lui promettant d'être
l'instrument par lequel toutes les familles de la terre seraient bénies.
Nous avons déjà vu que les Juifs
ne se montrèrent pas dignes de ce grand honneur. Alors vint l'Age de
l'Evangile, où l'appel s'étendit à tous ceux d'entre les Gentils qui désiraient
remplir fidèlement les conditions de disciples. Mais il ne faut pas penser que
Dieu prît ces dispositions par hasard, car, contre Jacques le déclara à
l'assemblée de Jérusalem, “ Dieu connaît toutes choses de toute éternité ”.
Le plan de Dieu s'est accompli
en ce qui concernait la période antédiluvienne. Pour les Juifs, II savait aussi
qu'en dépit de toutes les grâces qu'il leur accorderait, la majorité d'entre
eux finirait par succomber. Aussi, avait-il projeté de toute éternité de “
choisir du milieu des nations un peuple qui porterait son nom ”.
Cependant, le plan de Dieu n'est
pas d'appeler les Gentils en tant que nation, mais seulement individuellement,
basé sur une acceptation personnelle de l'Evangile.
Depuis le début de “ l'âge
évangélique ”, — car nous pouvons appeler ainsi cette période —, c'est par la
puissance de l'Evangile que s'est accomplie l'œuvre de Dieu sur la terre. Selon
le plan divin, c'est pendant cet âge que des individus, Juifs ou Gentils,
répondant à l'appel, sont instruits et éprouvés, en vue de participer avec
Christ dans ce royaume qui comblera bientôt de bénédictions toutes les familles
de la terre.
Jésus avait averti ses disciples
qu'ils rencontreraient, dans leur témoignage, beaucoup d'opposition de la part
du monde. Il leur dit en effet : “ Vous aurez des tribulations dans le monde ;
mais prenez courage, j'ai vaincu le monde. ” (Jean 16 : 33).
En même temps qu'il rapporte
l'activité des apôtres et autres croyants, qui aboutit à la formation de la
Première Eglise, le Livre des Actes raconte la malveillance des Juifs et
Gentils, incrédules, envers les chrétiens. Par l'intimidation et
l'emprisonnement, ces méchants cherchaient à entraver et, si possible, à
détruire l'œuvre des disciples.
Le premier disciple qui donna
réellement sa vie pour la cause chrétienne fut Etienne. Il fut traduit en
jugement devant le Sanhédrin juif, où il fit un brillant discours, dans lequel
il soulignait les espérances messianiques d'Israël. Il démontra que Jésus était
le Messie promis et rappela le temps où Dieu était en relation avec les pères
d'Israël, depuis Abraham à Moïse, leur législateur vénéré. Il déclara que Moïse
avait annoncé la venue du “ Juste ”, dont ils étaient les meurtriers. Mais ce
témoignage ne fit qu'augmenter la fureur de ceux qui siégeaient au sanhédrin;
et il fut lapidé (chapitre 7).
L'Eternel
permit à Etienne de résister à cette terrible épreuve en le favorisant d'une
vision. En effet, Etienne dit : “ Voici, je vois les cieux ouverts, et le Fils
de l'homme debout à la droite de Dieu. ” (Actes 7 : 56).
Ainsi, Etienne dut être encore plus sûr que Jésus était le Messie promis
et que le fait de mourir pour sa cause lui permettrait plus tard d'être
cohéritier du Christ, dans le royaume messianique.
Mais cela ne veut pas dire
qu'Etienne rejoignit son Seigneur au moment de sa mort, car nous lisons au
verset 60 qu'il “ s'endormit ”. Oui, il s'endormit du sommeil de la mort, en
attendant le retour du Seigneur, où il participera à la gloire céleste du
Christ, après sa résurrection des morts.
Dans ce récit du jugement et du
lynchage d'Etienne, apparaît aussi un personnage qui tient une place très
importante dans le Nouveau Testament : Saül de Tarse. Saül était parmi ceux qui
jugèrent et condamnèrent à mort Etienne. Il fut un ennemi acharné des disciples
et “ ravageait l'Eglise ; pénétrant dans les maisons, il en arrachait hommes et
femmes et les faisait jeter en prison ” (Actes 8:3).
Armé de lettres d'autorisation
du Souverain sacrificateur, Saül était sur le chemin de Damas pour continuer sa
lutte contre l'Eglise et anéantir l'hérésie chrétienne — à ce qu'il supposait —
quand “ tout à coup, une lumière venant du ciel resplendit autour de lui. Il
tomba à terre et entendit une voix qui lui disait : Saül, Saül, pourquoi me
persécutes-tu? (Actes 9:3-4). Saul demanda: Qui es-tu. Seigneur? Et le Seigneur
dit : Je suis Jésus que tu persécutes ”(Actes 9 : 5).
Saul fut convaincu et, avec un esprit de véritable humilité, il demanda au
Seigneur ce qu'il voulait qu'il fît. Il reçut l'ordre
d'aller à Damas, dans une maison où lui seraient communiquées les instructions
de Jésus. Saul se convertit et servit l'Eglise au lieu de la combattre.
Le Seigneur envoya vers Saul un
disciple de Damas, Ananias, après lui avoir dit : “
Va, car cet homme est un instrument que j'ai choisi, pour porter mon nom devant
les nations, devant les rois et devant les fils d'Israël ; et je lui montrerai
tout ce qu'il doit souffrir pour mon nom. ” (Actes 9 : 15-16).
Saul devint Paul, le grand
Apôtre Paul, destiné par le Seigneur à remplir son ministère d'apôtre auprès
des Gentils. Sitôt après sa conversion, il commença à prêcher à Damas que Jésus
était le Christ.
Certains apôtres remplissaient
leur ministère à Jérusalem, mais Paul alla très loin porter l'Evangile. En Asie
Mineure, en Grèce et en Italie. Il fut l'instrument que Dieu employa pour
former la plupart des premières assemblées chrétiennes.
Connue les autres disciples, il
était souvent en butte à la persécution, soit de la part des Juifs, soit de
celle des Gentils.
Un jour qu'il se rendait à
Jérusalem, porteur d'une somme d'argent pour les frères de cette ville qui
souffraient de la famine, il fut averti que “ des liens et des tribulations ”
l'attendaient (Actes 20 :23). Les disciples lui disaient de ne pas aller à
Jérusalem, mais il répondit : “ Que faites-vous en pleurant et en me brisant le
cœur ? Je suis prêt, non seulement à être lié, mais encore à mourir à Jérusalem
pour le nom de Seigneur Jésus, ” (Actes 21 :13).
Paul alla donc à Jérusalem comme
il l'avait décidé. Etant entré dans le temple, il fut accusé et maltraité par
ses compatriotes et dut être protégé par la police
romaine. Quoique Juif, Paul était aussi par sa naissance un citoyen romain, et
avait donc le droit d'en appeler à César, ce qu'il fit.
Bien que cela l'obligeât à
demeurer des années en prison à Rome, il était sous la protection
gouvernementale, à l'abri des assauts de ses ennemis juifs. Il fut finalement
décapité dans une prison romaine.
Au cours d'une de ses missions,
Paul vint à Athènes. Et, là, il s'entretenait avec les Juifs dans leurs
synagogues, et discutait “ chaque jour ” de l'Evangile avec des hommes
craignant Dieu, sur la place publique. En Actes 17 : 18, nous lisons : “
Quelques philosophes épicuriens et stoïciens se mirent à parler avec lui. Et
les uns disaient : Que veut dire ce discoureur ? D'autres, l'entendant annoncer
Jésus et la résurrection, disaient : II semble qu'il annonce les divinités
étrangères. ”
II semblait en effet étrange, à
des philosophes païens, qu'il y ait une résurrection des morts. De toutes les
religions du monde, la religion chrétienne, seule, croit à la résurrection des
morts. Les religions païennes, d'autre part, n'acceptent pas la réalité de la
mort. La mort, prétendent-ils, n'est qu'un passage vers une autre existence.
De nombreuses religions se sont
laissées prendre au charme de cette erreur, et prétendent que la mort n'existe
pas. Les philosophes athéniens décidèrent qu'ils aimeraient que Paul leur parle
encore. Nous lisons dans Actes 17 : 19-20 : “ Ils le prirent et le menèrent à
l'Aréopage [le tribunal d'Athènes], en disant : Pourrions-nous savoir quelle
est cette nouvelle doctrine que tu enseignes ? Car tu nous fais entendre des
choses étranges. Nous voudrions donc savoir ce que cela peut être. ” Paul
accepta cette invitation, car il voyait en elle une bonne occasion de présenter
l'Evangile de Christ à ces philosophes.
Debout au milieu de l'Aréopage,
il voyait, au-dessous de lui et a sa gauche, une vallée où avaient été érigées
de nombreuses idoles dont chacune était dédiée à un certain Dieu. Sur l'une
d'elles, on lisait : « A un Dieu inconnu ». A sa droite, Paul voyait,
au-dessous de lui, un gigantesque temple païen [dont il existe encore des
ruines à l'Acropole. Son auditoire se tenait sur les pentes de la colline. Là,
commençant son sermon, Paul attira l'attention de ses auditeurs sûr leur idole
“ Au Dieu Inconnu ” et leur dit : « Ce que vous révérez sans le connaître,
c'est ce que je vous annonce. ” (Actes 17 :23).
Faisant allusion au temple païen,
massif et imposant, situé sur la colline au-dessus de lui, Paul dit : “ Le Dieu
qui a fait le monde et tout ce qui s'y trouve, étant le Seigneur du ciel et de
la terre, n'habite point dans des temples faits de main d'homme ; il n'est
point servi par des mains humaines, comme s'il avait besoin de quoi que ce
soit, lui qui donne à tous la vie, la respiration et toutes choses. Il a fait
que tous les hommes, sortis d'un seul sang, habitassent sur toute la surface de
la terre. ” (Versets 24-26). Parmi les dieux, desquels les Athéniens furent si
fiers, il n'y en eut aucun qui put donner “ à tous la
vie, la respiration et toutes choses ”.
Le Dieu qui peut tout cela leur
était “ inconnu ” et seulement quelques-uns de ceux qui entendirent
l'explication de Paul au sujet du vrai Dieu furent prêts à croire. Il n'y en
eut que peu au cours des âges qui cherchèrent le Seigneur et s'efforcèrent de
le trouver en tâtonnant, bien qu'il ne soit pas loin de chacun de nous, car en
lui nous avons “ la vie, le mouvement et l'être ” (versets 27-28).
Ayant expliqué que le vrai Dieu
est un Dieu vivant, qui donne la “ vie et la respiration ” à tous, Paul ajoute,
pour le bénéfice de ses auditeurs, admirateurs d'idoles : “ De lui nous sommes
la race. Ainsi donc, étant la race de Dieu, nous ne devons pas croire que la
divinité soit semblable à de l'or, à de l'argent, ou à de la pierre, sculptés
par l'art ou l'industrie de l'homme. ” (verset 20).
Ensuite, se rapportant à leur manque de connaissance du vrai Dieu, Paul
continue : “ Dieu, sans tenir compte des temps d'ignorance, annonce maintenant
à tous les hommes, "en tous lieux, qu'ils aient à se repentir, parce qu'il
a fixé un jour où il jugera le monde selon la justice, par l'homme qu'il a
désigné, ce dont il a donné à tous une preuve certaine en le ressuscitant des
morts. ” (versets 30-31).
Les “ temps d'ignorance ” dont
parle Paul, représentent la période qui s'est écoulée depuis Eden jusqu'au
premier avènement de Christ. Pendant tout ce temps, Dieu “ fermait les yeux ”
aux superstitions et adoration des idoles par les Gentils, les “ païens ”,
comme ils sont appelés par la Bible. Cet appel à la repentance qui fut lancé
dans les jours de Paul, ne fut entendu que par quelques-uns. Les vérités et
convictions qu'il contient seront entendues par tous pendant l'âge millénaire.
Dieu “ ferme les yeux ” à l'ignorance de ceux qui n'ont pas été atteints par
cet appel et il les tient pour responsables que pour autant qu'ils ont été
éclairés.
Quel merveilleux message
d'espérance que celui que Paul apporta aux Athéniens, en expliquant que Dieu a
fixé un jour où il jugera le monde selon la justice, par l'homme qu'il a
désigné “ Jésus-Christ le juste ! ”. Le mot jugement sous-entend épreuve. Selon
Paul, “ tous les hommes ” auront à subir une épreuve future pour la vie, une
épreuve dans laquelle, Jésus, qui donna sa vie pour le monde pécheur et fut
ressuscité par son bienveillant Père Céleste, présidera comme juge. Cela donne,
bien sûr, “ l'assurance ” d'un bonheur futur pour toute l'humanité.
Paul n'apporta pas ce message
rassurant aux Athéniens de sa propre autorité. Il parla sous l'inspiration du Saint-Esprit, le même Saint-Esprit
de Dieu qui inspira le prophète Esaïe d'écrire, que
lorsque les jugements de l'Eternel s'exercent sur la terre, “ les habitants du
monde apprennent la justice ” (Esaïe 26 :9). Au cours
de notre étude du livre d'Ezéchiel, nous avons appris que c'est le dessein de
Dieu de réveiller du sommeil de la mort les Sodomites et d'autres peuples
méchants d'autrefois. Jésus dit : “ Au jour du jugement, le pays de Sodome et
Gomorrhe sera traité moins rigoureusement ” que les villes juives qui l'ont
rejeté (Ezéchiel 16 :53, 60 : 62 ; Mat. 10 :15).
Paul parlait aussi de la
parabole des brebis et des boucs. Cette parabole illustre l'œuvre du jour du
jugement, quand toute l'humanité aura l'occasion de se comporter comme des
brebis et de recevoir l'approbation et la bénédiction du Seigneur. Dans cette
parabole, Jésus dit aux brebis : “ Venez; vous qui êtes bénis de mon Père ;
prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde.”
(Matthieu 25 :34).
C'est le royaume, ou la
domination, qui fut donné à nos premiers parents, mais qu'ils perdirent à cause
de leur désobéissance à la loi divine (Genèse 1 : 27-28). Il sera restitué à l'humanité
à la fin du “ jour fixé ” par Dieu, lorsqu’il “ jugera le monde en justice ”.
C'est vers ce but que conduit le plan de Dieu à travers les âges.
“ TEMPS DE RAFRAICHISSEMENT ”
Dans le livre des Actes des
Apôtres, ce grand objectif du plan divin est traité plus amplement. Ils
attachent beaucoup d'intérêt à l'établissement des croyants et leur espérance
de participation dans l'œuvre du royaume du Seigneur lorsqu'il sera de retour
et à la proclamation de l'objet de ce royaume, c'est-à-dire, la bénédiction de
toutes les familles de la terre. Un exemple nous est donné en Actes 3 :19-21.
Dans ces versets, Pierre, en nous parlant du retour de Christ sur la terre, dit
qu'il y aura des “ temps de rétablissement de toutes choses dont Dieu a parlé
anciennement par la bouche de ses saints prophètes ”.
Ce bref résumé, tiré des
enseignements importants des prophètes, est une partie d'un sermon par lequel
Pierre explique le miracle qu'il vient d'accomplir : la guérison d'un boiteux
(chapitre 3 :1-9).
Il dit que ce miracle a été
accompli par la puissance de Jésus ressuscité et “ par la foi en son nom ”
(verset 16), et Pierre s'en sert pour illustrer le dessein universel de Christ
de restaurer toute l'humanité à la vie après son retour et l'établissement de
son royaume.
C'est cette œuvre générale de
guérison et de restauration que Pierre décrit comme le “ rétablissement de
toutes choses ”. Il nous rappelle que cette future œuvre glorieuse a été
annoncée par tous les saints prophètes de Dieu depuis le commencement du monde.
Au cours de notre étude des
livres de l'Ancien Testament, nous avons noté plusieurs de ces merveilleuses
promesses divines. Pour appuyer ce témoignage prophétique concernant les “
temps de rétablissement ”, Pierre cite la promesse faite a Abraham : “ Toutes
les familles de la terre seront bénies en ta postérité. ” (Genèse 22 :18 ;
Actes 3 : 25).
Il cite gaiement une prophétie
de Moïse : “ Le Seigneur votre Dieu vous suscitera d'entre vos frères un
prophète comme moi."(Deutéronome 18 : 15-16 ; Actes 3 : 22-23). La
référence de Pierre à cette prophétie indique qu'elle aura son accomplissement
par Christ après son retour et lorsque son Eglise lui sera associée dans son
royaume. Alors toute l'humanité aura l'occasion d'entendre ce prophète et ceux
qui lui obéiront, vivront toujours. Ceux qui refuseront d'obéir seront “
exterminés du milieu du peuple (chapitre 3 :23).
En disant que “ tous ” les
prophètes ont prédit les temps de rétablissement, Pierre parle particulièrement
de “ Samuel et des suivants ”. Samuel rapporte l'expression d'Anne disant : “
L'Eternel fait mourir et il fait vivre. II fait
descendre au séjour des morts et II en fait remonter. ” (I Samuel 2:6). A cause
de son péché, Dieu condamna Adam à la mort, et la mort se répandit sur tous les
humains, car tous sont nés dans le péché. C'est ainsi que l'Eternel fait “
mourir ”. Mais il fait aussi “ vivre ”, ce sera la résurrection.
Le texte précise encore en
disant de l'Eternel “ qu'il fait descendre au séjour des morts et il en fait
remonter ”. Ici l'expression “ séjour des morts ” est une traduction du mot
hébreu “ shéol ”, qui, comme nous l'avons vu, est le seul mot de l'Ancien
Testament traduit par enfer. Cette explication nous donne l'assurance
définitive que ceux qui vont dans l'enfer de la Bible n'y resteront pas, car
une provision a été faite pour leur retour à la vie sur cette terre. Elle a été
faite par Christ, le Rédempteur, qui alla lui-même en enfer — dans la condition
de mort — pour prendre la place du pécheur en pourvoyant à sa délivrance.
Job, un autre prophète du
Seigneur, exprima sa confiance en l'Eternel, qu'il le rétablira à la vie, en
disant : “ J'aurais de l'espoir, tout le temps de mes souffrances, jusqu'à ce
que mon état vînt à changer. Tu appellerais alors et je te répondrais, tu
languirais après l'ouvrage de tes mains. ” (Job 14 :14-15).
Le prophète David prédit
plusieurs choses merveilleuses concernant “ le temps de rétablissement ”,
faisant ressortir que ces bénédictions atteindraient tout le peuple par
l'administration du royaume du Messie. David, en parlant du “ temps de
l'ignorance ”, cité plus tard par Paul en le décrivant comme un temps de
ténèbres, dit : “ Le soir arrivent les pleurs et le matin l'allégresse ”, le
matin du nouveau jour du règne de Christ (Psaume 30 : 6).
David prédit également que dans
ces “ temps de rétablissement ” le peuple vivra en paix et le pauvre sera
délivré de ses oppresseurs, dont le chef est Satan. Il écrit : “ En ces jours
(lorsque Christ régnera), le juste fleurira, et la paix sera grande jusqu'à
qu'il n'y ait plus de lune. ” (Psaume 72 : 7).
Le prophète Èsaïe
a aussi beaucoup de choses merveilleuses à dire sur les “ temps de
rétablissement ”. Il annonce que le Seigneur anéantira la mort pour toujours
(chapitre 25 : 8') : “ Alors s'ouvriront les yeux des aveugles, s'ouvriront les
oreilles des sourds, alors le boiteux sautera comme le cerf. Les rachetés de
l'Eternel (tous les humains) retourneront (de la mort). Ils iront à Sion avec
des chants de triomphe et une joie éternelle couronnera leur tête. ” (Chapitre
35 : 5, 6 et 10).
Le prophète Jérémie prédit le “
retour des enfants ”. Dans un message de consolation adressé aux mères, il dit
: “ Retiens tes pleurs, retiens les larmes de tes yeux, car il y aura un
salaire pour tes œuvres, ils (les enfants) reviendront du pays de l'ennemi. ” (chap. 31 :16). Le pays de l'ennemi est la condition de mort.. C'est une des prophéties de l'Ancien Testament permettant
la résurrection des morts.
Daniel écrit que le “ Dieu des
Cieux suscitera un royaume ” (chapitre 2 : 44). Et parlant du grand “ temps de
trouble ” qui pèse maintenant sur les nations et de l'augmentation phénoménale
de la connaissance qui sont venus sur la génération actuelle, Daniel écrit : “
Plusieurs de ceux qui dorment dans la poussière de la terre se réveilleront. ”
(chap. 12 :2). L'expression “ poussière de la terre ”
nous rappelle la sentence de mort exprimée à nos premiers parents, lorsque Dieu
leur dit : “ Car tu es poussière et tu retourneras dans la poussière. ” (Genèse
3 :19). La promesse que ceux qui dorment dans la “ poussière de la terre se
réveilleront ” est donc une assurance définitive : que Dieu se propose de
rétablir les morts à la vie.
Par le prophète Osée, l'Eternel
prédit qu'il rachètera le peuple de la puissance du séjour des morts, “ shéol
”, qu'il les délivrera de la mort. Il dit : “ 0 mort, où est ta peste ? Séjour
des morts (“ shéol ”, enfer de la Bible), où est ta destruction ? ” (Osée 13
:14). Jésus fut le Rédempteur envoyé par Dieu pour “ racheter ” le peuple. Il prit
la place du pécheur dans la mort.
Nous pourrions continuer à citer
les témoignages des prophètes concernant les “ temps de rétablissement ”. Au
cours de notre étude de l'Ancien Testament, nous avons noté plusieurs de ces
promesses. Ce temps de bénédictions pour toute l'humanité qui doit venir
bientôt est le but du plan de Dieu et il nous a donné l'assurance de son
accomplissement en envoyant Christ mourir pour l'humanité. L'effusion de son
sang ratifie toutes les promesses divines. L'accomplissement de ces promesses
merveilleuses de rétablissement d'une race déchue n'attend que l'achèvement de
“ l'Eglise ”, ceux qui ont été “ appelés ” du milieu de l'humanité. Le
commencement de cette œuvre d'appel est rapporté dans le Livre des Actes. Cette
œuvre, nous le croyons, est presque achevée et bientôt les bénédictions de
rétablissement promises vont se répandre par les représentants du royaume de
Christ sur “ toutes les familles de la terre ”.