ACTES 11:4 15
La nouvelle de la visite de l'apôtre Pierre chez
Corneille et le fait qu'il avait fait baptiser ce dernier, l'admettant ainsi,
quoique Gentil, dans l'église chrétienne, causa une vive émotion non seulement
à Jérusalem, mais dans toute la Judée.
On ne dit pas si ce sont les frères qui l'appelèrent à Jérusalem pour
s'expliquer sur une telle innovation, ou si c'est lui qui, ayant appris
l'émotion produite, décida spontanément d'aller expliquer la situation pour
tranquilliser les esprits des frères en leur montrant qu'il avait agi comme il
convenait. Il prit avec lui les six frères de Joppé qui l'avaient accompagné à
la maison de Corneille. C'était faire acte de sagesse. Pierre se rendait compte
que, si convaincu qu'il pût être personnellement d'avoir agi comme il
convenait, c'était rendre justice aux frères que de leur donner à ce sujet, un
témoignage aussi explicite que possible ; afin d'éviter le moindre sujet de
critique ou de dissentiment dans l'assemblée.
“Je suis avec vous”. — Mat. 28 : 20
On remarquera avec quelle sagesse la divine
providence a conduit les choses, en
l'occurrence : 1- c'est Pierre, le plus
ancien, et à certains égards, le plus fort des apôtres, qui fut choisi pour ce service ; et 2- sous
la direction du Seigneur, il jugea utile
de prendre avec lui six des frères
marquants de Joppé.
C'est ainsi que le Seigneur conduit les
affaires des siens, même s'il les laisse
sans révélation directe spéciale sur certaines questions, les enseignements
plutôt par voie d'expériences et par des indications providentielles.
Dieu aurait pu, au temps marqué, envoyer un
ange à ses apôtres, pour les informer, explicitement, que les “soixante-dix
semaines” de faveur d'Israël étaient écoulées et que le moment était venu, -
conformément au plan divin —, de prêcher l'Évangile, non plus aux Juifs
seulement, mais à tous ceux qui, en toute nation, se trouveraient avoir des
“oreilles pour entendre”, c'est-à-dire un cœur capable d'apprécier la bonne
nouvelle. Mais il y avait trois inconvénients à user d'un tel procédé de
révélation :
- c'était
induire l'église à marcher par la vue plutôt que par la foi ;
- c'était créer
un précédent en vertu duquel les enfants de Dieu auraient eu le droit de
s'attendre désormais à recevoir dans chaque cas des instructions surnaturelles
ou miraculeuses ; ainsi leurs esprits auraient été détournés des Ecritures,
qui, selon cette Parole même de Dieu sont “une lampe à nos pieds et une lumière
à notre sentier” (PS. 119 : 105) ;
- ce système
d'instructions miraculeuses aurait empêché de réfléchir, de méditer, d'examiner
et rechercher les principes fondamentaux. Or, on sait quelle importance a ce
travail de la pensée pour faire progresser les enfants de Dieu en grâce et en
connaissance.
Ne soyons pas trop surpris de ce que les
apôtres voulaient empêcher Pierre de se tourner vers les Gentils avec le
message de l'Évangile : c'était agir contrairement à toutes les traditions
établies chez eux depuis plus de seize siècles, et c'était semblait-il, se
mettre en contradiction avec des déclarations répétées des prophètes ; c'est
pourquoi, la prudence leur imposait de ne pas se laisser entraîner par les
nouvelles lumières et bénédictions qu'ils avaient reçues, à trop de liberté, à
un relâchement contraire à la Parole de Dieu. lis se rappelaient sans doute les
promesses des Ecritures, annonçant que les bénédictions de Dieu devaient venir
au monde par le moyen d'Israël : “Les
richesses des nations viendront vers toi” (Es. 60 : 5) “Les fils de l'étranger bâtiront tes murs”
(Es. 60 : 10) ; “La nation et le royaume
qui ne te serviront pas périront” (Es. 60 : 12). Peut-être aussi leur seront
revenues en mémoire les paroles de notre Seigneur au début de son ministère,
lorsqu'il envoya d'abord les apôtres, et peu après les “soixante-dix” en leur disant : “Ne vous
en allez pas sur le chemin des nations
et n'entrez dans aucune ville de Samaritains” (Mat. 10 : 5) ; “Je ne suis
envoyé qu'aux brebis perdues de la
maison d'Israël”.- Mat. 15 :24.
Les apôtres et les frères firent, par
conséquent, seulement leur devoir
lorsqu'ils invitèrent Pierre à s'expliquer, ayant le souci de ne pas traiter à la légère les
directions du Seigneur, et de ne pas se laisser entraîner à dépasser ses
arrangements ou à les tourner. Ils se rendaient compte qu'ils assistaient à un
changement de dispensation et que, sous une forme dont l'importance ne leur
échappait pas, le peuple d'Israël était rejeté par le Seigneur ; de sorte que,
seul le “résidu” acceptant Christ, demeurait dans la faveur divine (Rom. 9 : 27
; 11 : 5, mais ils ne comprenaient pas tout le sens de ce changement, et
surtout ils ne voyaient pas bien comment
les promesses de l’Eternel, concentrées en Israël pourraient encore s'accomplir
Grâce aux directions providentielles reçues de
Dieu et aux enseignements des apôtres, et grâce aussi à la lumière des
prophéties en voie d'accomplissement, nous pouvons voir maintenant ce qu'ils
n'avaient pas la possibilité de distinguer clairement à cette époque.
Nous pouvons voir que l'Israël naturel était
momentanément rejeté, et subissait un aveuglement, un endurcissement temporaire
(Rom. 11 : 1-15), qui devait durer près de dix-neuf siècles.
Nous pouvons voir que Dieu se proposait
d'élire, dans l'intervalle, la semence spirituelle d'Abraham, en appelant
d'abord parmi les Israélites naturels tous ceux qui en seraient dignes, et en
complétant ensuite le peuple élu, par d'autres tirés du milieu des Gentils,
possédant l'esprit d'Abraham, l'esprit de foi et d'obéissance.
Nous pouvons voir que les promesses et les
prophètes n'expliquaient pas clairement en quoi consistait cet Israël
spirituel, mais que l'église ou assemblée élue, était dans les prophéties,
comprise parmi les promesses messianiques — comme formée des membres du corps
du Messie, dont Jésus est la Tête -, est “Dieu béni éternellement”. (Rom. 9:5).
Nous pouvons voir que ce n'est que lorsque ce
corps du Messie sera complété, que les promesses de l’Eternel à Israël naturel
auront leur accomplissement ; alors seulement, leur endurcissement prendra fin
(Rom. 11 : 25- 32) ; ils deviendront la nation dirigeante sur terre, la
représentation du royaume spirituel de Dieu, de l'église glorifiée, du corps
messianique ; alors les richesses des nations viendront à eux, et tous les
intérêts terrestres seront rassemblés entre leurs mains et la bénédiction
s'étendra d' Israël à toutes les familles de la terre.
Chose assez curieuse, ce dont on fit grief à
Pierre, ce n'était pas d'avoir reconnu Corneille comme chrétien, et de l'avoir
baptisé ainsi que les siens, mais d'être “entré” chez eux, des “incirconcis” et
d'avoir agi contrairement à tous les usages juifs, en traitant les Gentils sur
un pied d'égalité avec les Juifs. C'était un point réglé de temps immémorial,
et réglé dans un sens opposé aux Gentils.
Chose singulière aussi, l'apôtre Pierre, dans
sa défense, passe complètement sous silence leurs accusations, et se met en
devoir de se justifier, comme si les faits dont on l'accusait étaient ceux
auxquels nous nous serions attendus, - d'avoir reçu un Gentil dans la
confraternité chrétienne. Et pourtant Pierre employait précisément les moyens
de défense appropriés, et sans nul doute, il agissait sous une direction d'en
haut.
De ceci, il se dégage une leçon pour le peuple
du Seigneur : c'est qu'il vaut toujours mieux discuter sur les principes
fondamentaux et les lois divines, que d'ergoter sur les traditions humaines des
observances de pure forme, des coutumes, etc.. Pierre ayant ramené les esprits
de tous sur la question fondamentale, celle des coutumes à observer dans les
relations sociales, se trouvait réglée du même coup ; tandis-que s'il avait
discuté du plus ou moins de propriété des usages en vigueur parmi eux, la
question essentielle serait restée à régler.
Les explications de Pierre, faites sur un ton
simple, modeste, sans prétention, se bornèrent à répéter ce qui s'était passé
en la circonstance. Les faits sur lesquels il basait sa conviction d'être dans
le vrai, devaient pensait-il, convaincre également les autres ; et en cela, il
ne se trompait pas. Il aurait pu, au contraire, se “draper dans sa dignité”, en
soutenant que ce qu'il avait fait ne regardait personne, qu'il était apôtre et
le plus ancien parmi eux, qu'il était guidé par le Seigneur, que le Seigneur
avait même annoncé par avance qu'il aurait et tiendrait les clefs du royaume,
et que, de même qu'il avait fait usage de la première en proclamant la faveur
divine aux Juifs le jour de la Pentecôte, de même maintenant, il avait fait
usage de l'autre en ouvrant la porte de la faveur aux Gentils.
En admettant qu'il y aurait du vrai, beaucoup
de vrai, dans un tel langage, il n'empêche que c'eût été agir avec imprudence,
pour ne pas dire davantage ; la manière humble, affectueuse et fraternelle que
Pierre adopta nous en dit long sur ses dispositions de cœur, sur son humilité,
son amour pour les frères, son désir d'exposer les choses en termes simples,
clairs, explicites, de manière à ce que personne n'ait sujet de se scandaliser
de ses agissements. S'il avait eu une attitude arrogante, il aurait pu causer
un grand schisme dans l'église ; mais non, le Seigneur tenait le gouvernail, et
si Pierre n'avait pas eu des dispositions de cœur convenables, le Seigneur ne
l'aurait pas employé ; il aurait choisi un frère plus humble pour ce service.
Quelle bonne leçon il y a là pour nous tous,
surtout pour ceux qui sont choisis comme conducteurs dans les petites
assemblées du peuple du Seigneur : leçon d'humilité, de tendresse fraternelle,
d'amour. Un air arrogant, quelque chose de dictatorial dans les manières ou
dans le ton, serait déplacé chez n'importe quel membre de l'assemblée du
Seigneur, mais surtout chez ceux qui s'efforcent d'en être les serviteurs. Les
conducteurs qui manifestent un esprit hautain, doivent sous ce rapport, être
considérés comme très mal qualifiés pour la charge qu'ils remplissent ; tandis
que ceux qui manifestent une attitude et un esprit plus humbles, comme Pierre
en cette occasion, doivent être, en proportion, d'autant plus estimés.
Pierre répéta ce qui s'était passé, comment le
Seigneur l'avait conduit, entrant dans les plus petits détails, pour permettre aux frères de se représenter la
situation et d'en tirer ce qu'elle avait de bon, aussi complètement que s'ils
avaient été à sa place. Et il faut - c'est le récit qui le rapporte — leur
rendre cette justice, qu'après avoir entendu l'affaire en détail, loin de
continuer à murmurer contre Pierre ou de trouver à redire à sa conduite, ils
glorifièrent Dieu. Cela montre clairement, qu'en émettant des objections contre
cette extension de la grâce de l'Évangile, ils n'agissaient pas par étroitesse
d'esprit ou par manque de cœur, mais seulement par un scrupule de conscience,
convaincus qu'ils étaient de remplir un devoir à l'égard du divin programme.
Lentement, et comme une leçon enseignée à la divine école, ils apprenaient que
la providence divine ouvrait une nouvelle dispensation et ils n'avaient qu'un
souci, c'était de ne pas courir plus vite que l'esprit du Seigneur, par sa
Parole et ses providences, ne leur
indiquerait — heureux cependant de suivre les directives, de retenir la leçon
et d'agir en conformité.
Nous vivons, nous aussi, pareillement, à un
tournant des âges, à un changement de
dispensation. De la même manière qu'eux,
la providence du Seigneur guide actuellement les siens, leur donnant plus de
clarté, plus de lumière sur son plan, leur faisant discerner certains
changements de dispensation actuellement en cours. Et d'abord, comme à la fin
de l'âge judaïque, le Seigneur rejeta les systèmes nominaux ou organisations
purement nominales de l'Israël charnel
et ne les connut plus, de même aussi. à présent, il rejette les systèmes ou
organisations nominales de l'Israël spirituel, et rassemble en dehors de ces
systèmes tous ceux qui sont “vraiment Israélites” (Jean 1 : 48) ; et puis, de
même que les Juifs eurent des difficultés à comprendre que la faveur divine
devait s'étendre par-delà leur nation jusqu'aux Gentils, ainsi maintenant, les
chrétiens ont peine à comprendre que la faveur divine ne cesse pas avec
l'élection de l'église chrétienne ; mais que, au contraire, c'est là que doit
commencer la bénédiction de toutes les familles de la terre ; - et que le
Millénium - la nouvelle dispensation au cours de laquelle cette faveur divine
envers le monde doit être dispensée par l'Église, est proche ; Pierre eut la
patience d'expliquer comment la providence et la main du Seigneur intervenaient
pour leur faire comprendre “quelle est la largeur et la longueur” (Eph. 3 : 18)
de la faveur divine ; de même maintenant, il sied à tous ceux qui appartiennent
au Seigneur de montrer beaucoup de patience avec une grande douceur de manières
et de langage, et autant de prudence que le serpent - pour présenter à leurs
amis chrétiens, à ceux qui sont “vraiment Israélites”, les preuves accumulées
par la providence du Seigneur touchant les bénédictions qui vont être répandues
sur le monde, et qui vont l'être “bientôt”. C'est le moment de mettre en
pratique les paroles du Maître : “Soyez donc prudents comme les serpents et
simples comme les colombes” (Mat. 10 :16).
Pierre expliqua à son auditoire, dans toute sa
simplicité, le message de l'Évangile qu'il avait présenté aux Gentils et qu'ils
avaient reçu avec tant d'empressement ; il leur exposa qu'il n'était nullement
question d'altérer ou de dénaturer le message prêché aux Juifs, ni de modifier,
dans la moindre mesure, une des conditions de l'Évangile dans le but de gagner
l'adhésion des Gentils. L’Evangile qui avait été une bénédiction pour eux était
le même qui, à présent allait rafraîchir les Gentils et leur être en
bénédiction. Il leur dit quelle surprise il avait eue quand le Seigneur
manifesta sa faveur envers les Gentils en répandant sur eux de ces mêmes dons
du Saint-Esprit, qu'il avait répandus le jour de la Pentecôte sur les croyants
Juifs, et qui avaient ensuite été transmis par le moyen des Apôtres. Cette
manifestation de la faveur divine, lui rappela, dit-il, les paroles du Seigneur
: “Jean a baptisé avec de l'eau ; mais vous, vous serez baptisé de l'Esprit
saint” (Art. 1 : 5). De ce fait, il était devenu clair pour lui : — d'abord que
le baptême du saint Esprit était de beaucoup plus important que le baptême
d'eau ; — et puis, que seuls ceux qui seraient de la classe à laquelle il
s'adressait par ce “vous” seraient baptisés du saint Esprit ; il ne pouvait
donc logiquement fermer les yeux sur les conséquences de ce fait ; et puisque
les Gentils avaient reçu le même saint Esprit, c'est qu'ils devaient aux yeux
du Seigneur, être comptés comme des membres du même corps de Christ, dignes de
recevoir le baptême, etc.. Il concluait son argumentation par une question qui
a dû frapper chacun de ses auditeurs : “Qui étais-je, moi, pour oser m'opposer
à Dieu ?”.
L'assemblée fut d'accord pour reconnaître que
Pierre aurait eu tort de s'opposer à la volonté de Dieu, et que toutes les
circonstances de l'événement étaient propres à justifier et les enseignements
qu’ils en avaient tirés, et sa conduite en harmonie avec les arrangements du
Seigneur. Ainsi, grâce à une sage présentation des faits, toute l'assemblée se
trouva unanime de cœur et d'esprit sur un sujet aussi important, qui, s'il
n'avait pas été traité convenablement, aurait pu créer la discorde et un
schisme dans l'église primitive et diviser en deux ou plusieurs parties une
assemblée dont les membres ne demandaient, de tout cœur, qu'à marcher droit et
en accord avec la volonté du Seigneur. Prenons chacun en particulier, et tous
ensemble, la résolution de suivre, en toute circonstance analogue, l'exemple de
Pierre, et de nous appliquer de la même manière à maintenir la prospérité de
Sion et à sauvegarder son intérêt bien compris, la paix.
La décision de
la conférence fut que la conclusion à laquelle était arrivé Pierre était
irréfutable ; qu'un nouveau pas avait été franchi dans le développement du plan
divin, et que Dieu désormais, avait “en effet donné aux nations” aussi bien
qu'aux Juifs le privilège de “la repentance pour la vie”, (v. 18).
Fort à propos, personne dans l'assistance
n'eut la pensée de mettre en doute le droit de Dieu en telle matière, le
privilège de Dieu quand il s'agit d'accorder la “repentance pour la vie”. Ces
frères fidèles ne couraient pas le risque de tomber dans un des deux extrêmes
si fréquents chez quelques-uns aujourd'hui, consistant soit à proclamer que
Dieu était obligé (lié par promesse) de n'accorder ses faveurs qu'à Israël seul
; soit à soutenir qu'll ne pouvait faire autrement que d'offrir gratuitement
“la repentance pour la vie” à tous indistinctement. Il y en a aujourd'hui qui
vont même beaucoup plus loin, annonçant non seulement que tous ont une
occasion, une opportunité de “repentance pour la vie”, mais aussi que Dieu doit
finalement les sauver tous pour l'éternité, leur accorder à tous la vie
éternelle. Que les enfants de Dieu se gardent de vouloir en remontrer au
Tout-Puissant ; qu'ils le reconnaissent pour leur Souverain et cherchent à
comprendre Sa volonté, au lieu de lui intimer d'agir selon leurs volontés !
Les frères, selon toute évidence, comprirent
la leçon que le Seigneur désirait leur inculquer ; à savoir, que Dieu voulait
désormais accorder le pardon des péchés aux Gentils aussi bien qu'aux Juifs qui
se repentiraient et voudraient rentrer dans sa communion.
II n'y a rien en ceci qui puisse évoquer
l'idée de coercition, rien qui indique d'autres conditions que la repentance et
la rémission des péchés (Luc 24 : 47). Or ceci implique la foi dans le Seigneur
et son œuvre comme rançon pour les pécheurs, et la conversion à Dieu en toute
sincérité de cœur, pour connaître et, autant que possible, pour faire les
choses qui lui sont agréables.
Telle est encore la position du peuple du
Seigneur et celle qu'il doit maintenir jusqu'à la fin de l'âge ; c'est le
principe établi sur lequel reposent toutes les voies de Dieu et ses promesses.
Le texte de notre sujet trouve ici son
application. La rémission des péchés accomplie d'année en année, en type, avait
été pendant des siècles, une faveur réservée à Israël seul ; et quand le
véritable sacrifice pour le péché (Heb. 10 : 12) eut été offert, le privilège
de la “repentance... pour la rémission des péchés”, quoique limité pendant un
certain temps (trois ans et demi) aux Juifs, fut ensuite rendu accessible à
tous indistinctement. “Que celui qui a une oreille pour entendre entende” le
message. Il n'y a pas moyen d'approcher de Dieu autrement que par la rémission
des péchés : “Bienheureux ceux dont les iniquités ont été pardonnées et dont
les péchés ont été couverts” (PS. 32 : 1, 2 ; Rom. 4 : 7). Or il n'existe pas
d'autre moyen de couvrir le péché que la foi dans le sang précieux de Christ :
“Nul ne vient au Père que par moi” (Jean 14 : 6) ; “il n'y a point d'autre nom
sous le ciel qui soit donné parmi les hommes par lequel il nous faille être
sauvés” (Act. 4 :12).
Ces textes constituent une réfutation
accablante et une condamnation radicale de toutes les théories d'après
lesquelles on peut être sauvé sans croire en Jésus : théories du salut des
païens dans l'ignorance ; théories d'après lesquelles il n'y a pas besoin de
connaître le Christ de l'histoire ; théories d'après lesquelles il surfit de
reconnaître l'esprit de Justice de Christ ; toutes théories d'harmonie possible
avec Dieu par le moyen d'un autre que lui seul, l'Oint, le “Médiateur de la
Nouvelle Alliance” (Heb. 9 : 15 ; 12 : 24). Tout le plan de Dieu non seulement
met en évidence et honore la justice divine, la sagesse divine, l'amour divin
et la puissance divine, mais il exalte et honore le Seigneur Jésus comme le
seul chemin par lequel on puisse avoir accès auprès du Père, et parvenir à la
vie éternelle.
Ces restrictions faites, quelle consolation
n'y a-t-il pas à voir les Ecritures nous assurer que pour la grande majorité de
notre race, le temps de la connaissance, et par conséquent le temps de
“probation” ou temps d'épreuve pour la vie éternelle, est encore futur — est à
venir durant le Millenium. En ce temps-là, qui sera pour ce cas-là le “temps
convenable”, toutes les oreilles sourdes seront ouvertes, et tous entendront la
voix du Fils de l'homme (et de son Epouse glorifiée) les dirigeant dans les
voies droites du Seigneur “et ceux qui l'auront entendue (qui obéiront)
vivront”.
Un autre sujet de joie, c'est de savoir que
cette bénédiction et cette opportunité de résurrection à la perfection, sous
les jugements de juges aussi bons, doit s'étendre à “tous ceux qui sont dans
les sépulcres” (Jean 5 : 25, 28 ; 1 Tim. 2-6)
(Z 15-4-02)