« Telle voie paraît droite à un homme, mais son
issue, c’est la voie de la mort. »
Proverbes
14 : 12
Il pourrait sembler étonnant d’apprendre que Satan a
un évangile. Toutefois, ce ne serait pas le cas si chacun connaissait le Satan
des Ecritures. Malheureusement, la grande majorité aujourd’hui n’est pas
familière avec la description de Satan qui nous est fournie par la Parole de
Dieu. Les hommes ne savent que peu ou rien de ses motifs, de ses méthodes, de
ses agents, de ses machinations ou de ses moyens. Selon eux, il est soit un
monstre hideux avec des cornes, des sabots et une queue, soit un principe
abstrait du mal – l’absence de bien, une négation. Les paroles de Goethe sur
les lèvres de Mephistopheles dans « Faust », « Je suis l’esprit
de Négation », sont la définition populaire de Satan aujourd’hui. Il est
impersonnel, immatériel, inconcevable. Comme quelqu’un l’a dit : Le
Diable est le Mal, et Dieu est le Bien. Tout se résume par le bien et le mal.
Et le dernier mot de la théologie moderne est : « Le seul Démon qui
existe, est le démon qui est en toi. »
En
fait, un ennemi intelligent reste toujours dans l’ombre, se dissimule et se
cache des regards. Un facteur important de son succès est que son identité
soit masquée. L’assassin qui poignarde une personne dans le dos est
généralement payé pour ce faire. Celui qui fait exploser une bombe n’est
finalement qu’un pion, alors que le cerveau qui a planifié toute l’action passe
inaperçu et n’est pas suspecté. La police, dans certaines de nos grandes
villes, sait parfaitement que beaucoup de crimes les plus audacieux sont
manigancés par quelqu’un qui est trop astucieux pour se faire voir. Ceux qu’il
a employés dans le but de réaliser ses plans peuvent être arrêtés, mais le
génie qui « tire les ficelles » est en sécurité. C’est pourquoi,
cela ne devrait pas nous étonner que les masses ne croient pas en l’existence
d’un Diable en personne. Le cas contraire aurait été étrange. « Là où
l’ignorance règne, la sagesse est folie ». Satan est parfaitement
conscient de la justesse et de la valeur de cet axiome, par rapport à
l’humanité.
La Parole de Dieu ne nous laisse aucun doute quant à
l’existence du Diable en personne. Elle nous fournit son portrait très
détaillé. Elle nous donne une description étendue de cet être, de ses
émissaires ainsi que de ses buts. Des noms spécifiques lui sont assignés, et
des caractéristiques bien particulières lui sont attribuées. Il nous est
représenté comme étant l’origine et la source de tout le mal dans l’Univers,
l’ennemi implacable de Dieu et de l’homme. Sa puissance est si grande qu’il
nous est dit : « Or, l’archange Michel, lorsqu’il contestait avec
le diable (et lui disputait le corps de Moïse), n’osa pas porter contre lui un
jugement injurieux, mais il dit : Que le Seigneur te réprime ! »
(Jude 1 : 9). Sa domination est si grande et son impudence si audacieuse
qu’il aurait offert tous les royaumes du monde au Fils de Dieu, à la condition
qu’Il tombe à ses pieds et l’adore. Notre Seigneur n’a pas mis en doute son
droit de faire une telle offre et, plus tard, l’a reconnu être le Prince de ce
monde.
De
plus, la Parole de Dieu ne nous décrit pas uniquement en détail Satan en personne
et sa puissance, mais elle nous informe également de ses buts, qui pourraient
être résumés en deux points, à savoir : Renier la Parole de Dieu et
détruire l’œuvre de Jésus-Christ. Nous ne nous étendrons pas à montrer en détail
comment il employa toute arme à sa disposition durant les premiers siècles de
l’Ere Chrétienne dans le but de détruire la Bible, et comment dans ces derniers
jours Satan emploie la plume de la « haute critique » pour ébranler
l’autorité des Saintes Ecritures. Il nous suffit de dire que dès l’instant où
il désavoua les paroles de l’Eternel dites à Eve, jusqu’au moment où il sera
jeté dans l’Abîme, son énergie inlassable sera vouée au reniement des Oracles
de Dieu.
Depuis
la première prédiction messianique, Satan s’efforce de détruire l’œuvre de
notre Seigneur Jésus-Christ : premièrement, par anticipation et, deuxièmement,
par imitation. Lorsque l’Eternel déclara au serpent que la Postérité de la
femme allait lui écraser la tête, peu de temps s’écoula avant que ce vieux serpent,
le Diable, ne tente de contrecarrer les desseins de Dieu. Caïn (sous
l’influence du malin), tua son frère Abel et ce fut alors la première tentative
pour détruire la postérité de la femme. Plus tard, Dieu déclara à Abraham que « toutes
les familles de la terre seront bénies en lui, » (Genèse 12 : 3)
ou, comme le Saint Esprit nous le fait savoir, que « les promesses ont
été faites à Abraham et à sa postérité. Il n’est pas dit: et aux postérités,
comme s’il s’agissait de plusieurs, mais en tant qu’il s’agit d’une
seule : et à ta postérité, c’est-à-dire, à Christ » (Galates
3 : 16). Lorsqu’en Egypte les descendants d’Abraham commencèrent à croître
en nombre et que commençait à se dessiner un semblant d’accomplissement de
cette prophétie, Satan essaya de faire échouer les prophéties de Dieu en
détruisant le canal par lequel cette descendance devait provenir, en incitant
Pharaon à édicter une loi visant à tuer tous les enfants mâles des femmes du
peuple hébreux (Exode 1 : 16). Lorsque, toujours plus tard, Dieu fit savoir
au roi David que le Messie promis devait naître de la tribu royale de Juda,
Satan prémédita une attaque encore plus tenace pour déjouer le plan de Dieu,
comme nous pouvons l’observer au temps de la division du Royaume, lorsque les
dix tribus firent des efforts inlassables et déterminés pour exterminer la
tribu de Juda.
Lorsque
les temps furent accomplis et qu’Emmanuel naquit à Bethlehem, Satan essaya
promptement de tuer le petit enfant. Par Hérode, il fit périr tous les enfants
de Bethlehem de moins de deux ans. Mais ses efforts furent vains. Ayant été
prévenu par Dieu dans un rêve, Joseph prit l’enfant et sa mère pour fuir en
Egypte. Au commencement du ministère de notre Seigneur (par la tentation),
Satan essaya de Le faire sauter du haut du Temple. A une autre occasion,
lorsque le Seigneur fut las de sa journée et s’endormit quelques minutes à
l’avant d’un bateau, le prince des puissances des airs agita violemment la mer
de Galilée, à tel point que les disciples pensaient que la petite embarcation
était perdue. Et ce n’est qu’au moment où le Créateur de la mer ordonna à
celle-ci de s’apaiser que la machination de Satan échoua.
D’autres
exemples pourraient être cités montrant que Satan essaya d’empêcher notre
Seigneur de s’offrir Lui-même en sacrifice pour le péché. L’occasion la plus
mémorable était sûrement lorsqu’Il était sur la croix. Affaibli par ses
souffrances, torturé par des ennemis impitoyables, suspendu impuissant entre
la terre et les cieux, Satan Le mit à l’épreuve de prouver sa divinité en
descendant de la croix. « Toi qui détruis le temple, et qui le rebâtis
en trois jours, sauve-toi toi-même ! Si tu es le Fils de Dieu, descends de
la croix ! » (Matthieu 27 : 40). Mais gloire soit rendue à
son saint Nom qu’Il n’a jamais faibli, qu’Il endura patiemment et d’une
manière majestueuse ses souffrances en silence jusqu’au moment où Il cria
triomphalement : « Tout est accompli ! » et remit
son esprit entre les mains du Père. Mais l’Adversaire avait encore une autre
carte à jouer. Une fois que son corps sacré fut descendu de la croix et déposé
dans le sépulcre, Satan s’arrangea pour qu’il soit soigneusement scellé et
gardé par un groupe de soldats romains. Ah, Satan ! Si seulement tu peux
réussir à garder ce corps dans la tombe, tu triomphes. Mais non, tu es de
nouveau vaincu ! La tombe ne peut retenir sa victime, la mort ne peut
retenir le Seigneur de la Vie. « De la tombe Il sortit, triomphant de ses
ennemis – Alléluia, Christ est ressuscité ! » Et aujourd’hui, Il vit
et vivra pour toujours !
Ayant
été contré et ayant échoué en tout point, ayant été incapable d’empêcher
l’incarnation [que Jésus ne soit
« devenu chair » - Jean 1 : 14] de notre Seigneur béni,
n’ayant pas pu empêcher le don de Lui-même en sacrifice pour le péché, n’ayant
pu retenir son corps dans la mort, il nous appartient de nous demander :
Satan a-t-il abandonné tout espoir ? A-t-il cessé ses efforts pour
anéantir l’œuvre de Christ ? A-t-il changé d’attitude vis-à-vis du Fils de
Dieu ? Ou perpétue-t-il ses œuvres infernales ? Cherche-t-il
toujours à annuler les effets de l’œuvre de Christ ? Est-il toujours
désireux de détruire les vertus de la croix ? La réponse à ces questions
est d’une importance primordiale.
De nouveau, nous devons nous tourner vers la Parole
infaillible si nous désirons obtenir une réponse digne de foi. Dans la
parabole de l’ivraie, notre Seigneur exposa les méthodes de Satan durant le
temps de son absence de ce monde. Après que le Fils de l’Homme eut semé la
Parole de Dieu, de la même manière, Satan se mit aux semailles et répandit
largement son ivraie parmi le blé. Il est nécessaire de remarquer qu’il n’a
planté ni épines ni chardons, mais quelque chose qui ressemble tellement au
véritable grain qu’on ne peut réellement les différencier qu’au temps de la
Moisson. C’est alors que l’on remarque que l’ivraie, bien qu’elle ressemble au
blé de toute manière, ne porte pas de fruit et ne produit pas de récolte. En résumé,
de la même manière que Satan tenta précédemment de détruire l’œuvre de Christ
par anticipation, de la même manière, il est actuellement engagé dans une œuvre
d’invalidation des vertus de la Mort de Christ par imitation. En conséquence,
comme Christ a un Evangile, de la même manière, Satan doit également avoir un
évangile. Et, dans le cas présent, ce doit être un évangile qui ressemble de si
près à l’Evangile de Christ qu’il est capable de tromper les imprudents et
d’induire en erreur ceux qui ne sont pas sauvés. Il est de notre devoir
maintenant, non pas de disserter sur son évangile, mais, avec l’aide de
l’Esprit, de le dévoiler.
L’évangile de Satan n’est pas un système de principes
révolutionnaires, ni un programme anarchique. Il n’inspire pas à la guerre et
aux conflits, mais à la paix et à la sécurité. Il ne dresse pas la mère contre
sa fille ni le père contre son fils, mais conduit à un esprit fraternel, selon
lequel la race humaine est considérée comme une grande confrérie. Il ne cherche
pas à rabaisser et à dégrader l’homme naturel, mais à l’améliorer et le
relever. Pour employer une expression populaire, il en appelle à « ce
qu’il y a de meilleur en nous. » Son but est de faire de ce monde un
habitat si confortable et agréable que l’absence de Christ ne sera pas
ressentie et que Dieu ne sera pas nécessaire. Il s’efforce de rendre les hommes
si satisfaits de la vie présente qu’ils finiront par perdre tout intérêt pour
une vie future. Il propage les principes du sacrifice de soi, de la clémence,
de la charité et du bénévolat, enseignant aux hommes à vivre pour le bien des
autres et à être bon envers tous. Il promet à ceux qui observent ses conditions
et obéissent à ses commandements le développement de certains pouvoirs
occultes, la solution aux problèmes les plus abstrus de la constitution de
l’homme ainsi que l’accumulation d’une connaissance ésotérique qui n’est pas
accordée à la multitude. En bref, il déclare que tous ceux qui mangent du fruit
défendu seront « comme des dieux. »
Contrairement à l’Evangile de
Christ, l’évangile de Satan est un évangile d’œuvres. Ses principes fondamentaux
sont : la rédemption par les bonnes œuvres, la rédemption par les mérites
humains ainsi que la régénération par la réforme. Son expression sacrée
est : « Sois bon et fais le bien. » Son mot d’ordre est :
« Fais aux autres ce que tu voudrais qu’ils te fassent. » Ses
différentes ramifications et organisations sont nombreuses. Les mouvements de
la réforme par la Tempérance, les Ligues Socialistes Chrétiennes, les sociétés
de culture éthique, les Congrès pour la « Paix » ainsi que
différentes autres organisations sont toutes employées (peut-être
inconsciemment) dans la proclamation de cet évangile de Satan – la
justification par les œuvres.
Les dons aux œuvres prennent la place de Christ, la
pureté sociale devient l’idole actuelle au détriment de la régénération
individuelle ; la culture de la chair est considérée plus pratique que
« la naissance » (l’engendrement) de l’Esprit ; et la paix
universelle est recherchée sans l’intervention du Prince de la Paix.
Les
apôtres de Satan ne sont pas des gérants de bars ou des trafiquants proxénètes,
mais sont pour la plupart des pasteurs « ordonnés ». Des milliers
d’entre ceux qui occupent les estrades d’aujourd’hui ne sont pas engagés dans
la présentation des bases de la foi chrétienne, mais se sont détournés de la
Vérité et ont accordé foi à des fables. Au lieu de démontrer l’énormité du
péché et mettre en avant ses conséquences éternelles, ils le minimisent en
déclarant que le péché, c’est simplement l’ignorance, l’absence de bien. Au
lieu d’avertir leurs auditeurs de « fuir la colère à venir »
(Matthieu 3 : 7), ils assimilent Dieu à un menteur en déclarant qu’Il est
trop bon pour détruire ses propres enfants et trop miséricordieux pour envoyer
une de ses propres créatures à la damnation éternelle [krisis, condamnation].
Au lieu de prêcher que « sans effusion de sang il n’y a pas de
pardon » (Hébreux 9 : 22), ils considèrent simplement Christ
comme Le grand modèle et exhortent leurs auditeurs à « suivre ses
traces. » « Ne connaissant pas la justice de Dieu, et cherchant à
établir leur propre justice, ils ne se sont pas soumis à la justice de
Dieu. » (Romains 10 : 3). « Ces hommes-là sont de faux
apôtres, des ouvriers trompeurs, déguisés en [imitant les] apôtres de
Christ. Et cela n’est pas étonnant, puisque Satan lui-même se déguise en ange
de lumière. Il n’est donc pas étrange que ses ministres aussi se déguisent en
ministres de justice. Leur fin sera selon leurs oeuvres. » - 2 Corinthiens
11 : 13-15.
Ajouté
au fait que des centaines d’églises n’ont pas de conducteur pour exposer
fidèlement la Parole de Dieu ainsi que sa méthode de rédemption, nous devons
également nous souvenir et prendre en considération le fait lamentable et déplorable
que la majorité des personnes dans ces congrégations ne sont aucunement en
mesure et ont très peu de possibilités d’apprendre la Vérité par elles-mêmes.
L’autel de la famille, selon lequel il était de coutume de lire des portions
de la Parole de Dieu quotidiennement, est actuellement – même dans les maisons
des chrétiens nominaux – une chose du passé. La Bible n’est pas exposée en
chaire et n’est pas lue sur les bancs des églises. Les exigences de cet âge de
précipitation sont si nombreuses que les multitudes ont peu de temps et
toujours moins le désir de méditer sur ce qui concerne Dieu. Il en résulte une
majorité trop paresseuse, pour chercher par elle-même, et livrée à la merci de
ceux qu’elle paie pour chercher à sa place ; mais ceux-ci trahissent sa
confiance en étudiant les problèmes économiques et sociaux en lieu et place de
la Parole de Vérité.
Dans
le texte pris comme base pour l’exposé de ces remarques, l’évangile de Satan –
illusion de l’Adversaire – est décrit comme une « voie qui paraît droite à
un homme. » Cela veut dire qu’il est présenté dans un langage tellement
plausible qu’il en appelle à nos émotions ; il est placé devant nous d’une
manière si subtile qu’il se recommande de lui-même à l’intelligence de ses
auditeurs. Le succès d’un faux-monnayeur dépend de la ressemblance du faux avec
le vrai. Un mensonge n’est pas tant un reniement absolu de la Vérité, que sa
perversion. Ainsi, un demi-mensonge est toujours plus dangereux par ses conséquences
qu’une contradiction totale de la vérité. En conséquence, lorsque le père du
mensonge monte en chaire, il ne dément pas nettement les merveilleuses
doctrines de la chrétienté, mais il les reconnaît tacitement et s’efforce
ensuite de leur donner une interprétation erronée ainsi qu’une fausse
application. Par exemple, il ne serait pas fou au point d’annoncer audacieusement
qu’il ne croit pas en un Dieu personnel – mais il considère son existence
admise et va ensuite donner une fausse description de son caractère. Il annonce
que Dieu est le Père de tous les hommes, alors que les Ecritures nous disent
clairement que nous sommes « fils de Dieu par la foi en
Jésus-Christ » (Galates 3 : 26). En outre, Satan ne ferait pas
une erreur si flagrante que d’ignorer le personnage central de l’histoire
humaine, à savoir le Seigneur Jésus-Christ. Au lieu de cela, notre Seigneur est
reconnu comme étant la personne la plus parfaite ayant jamais vécu. On attire
ensuite notre attention sur ses œuvres de compassion et de miséricorde, sur la
beauté de son caractère ainsi que sur la tendresse se dégageant de son
enseignement. On fait l’éloge de sa vie, mais sa mort est ignorée ;
l’œuvre primordiale d’expiation accomplie sur la croix n’est jamais
mentionnée. C’est un évangile sans effusion de sang, une vie sans croix et, au
regard de sa personne, Il est simplement considéré comme l’Homme Idéal.
Le
passage de 2 Corinthiens 4 : 3, 4 projette une lumière abondante sur ce
sujet. Il nous est dit : « Si notre Evangile est encore voilé, il
est voilé pour ceux qui périssent ; pour les incrédules dont le dieu de ce
siècle [Satan] a aveuglé l’intelligence, afin qu’ils ne vissent pas
briller la splendeur de l’Evangile de la gloire de Christ, qui est l’image de
Dieu. » Satan aveugle les esprits des incroyants en cachant la lumière
de l’Evangile de Christ et en présentant sa propre version de la Vérité. Il est
donc bien à propos appelé « le diable et Satan, celui qui séduit toute
la terre » (Apocalypse 12 : 9). En ne faisant appel qu’à
« ce qu’il y a de meilleur en l’homme », et en l’exhortant simplement
à « mener une vie plus noble », il offre une plate-forme commune à
toutes les nuances d’opinions ainsi qu’à
toute spéculation philosophique. Les Athées, les Panthéistes, les Unitariens,
ainsi que tous les autres sectaires peuvent s’unir pour proclamer en commun ce
message.
Citons
de nouveau notre texte de base : « Telle voie paraît droite à un
homme, mais son issue, c’est la voie de la mort ». L’illusion de
l’adversaire tend à nous prouver que nous pouvons être sauvés par nos propres
œuvres et justifiés par nos actions, alors que Dieu nous dit : « Car
c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi... Ce n’est
point par les œuvres , afin que personne ne se glorifie. » Et à
nouveau, « il nous a sauvés, non à cause des œuvres de justice que nous
aurions faites, mais selon sa miséricorde. » - Ephésiens 2 : 8,
9 ; Tite 3 : 5.
Peut-être, au point où nous en sommes, me pardonnerez-vous
l’emploi d’une illustration issue d’une expérience personnelle. Il y a environ
deux ans de cela, l’auteur fit la connaissance d’une personne qui était un
prédicateur laïque et un travailleur chrétien enthousiaste. Depuis plus de sept
ans, il était engagé dans la prédication en public et dans des activités religieuses.
Mais, par certaines expressions qu’il employa, l’auteur ne put se convaincre en
son propre cœur que son ami était réellement un homme « né [engendré] de
nouveau ». Lorsque l’auteur commença à le questionner, il se rendit
compte qu’il n’avait que très imparfaitement connaissance des Ecritures et
n’avait qu’une conception des plus vagues de l’œuvre de Christ accomplie pour
les pécheurs. Durant un certain temps, l’auteur chercha à lui présenter le Plan
de Rédemption d’une manière simple et impersonnelle, avec l’espoir que s’il
n’avait pas encore été sauvé, il plairait à Dieu de lui révéler qui est le
Sauveur des pécheurs. Une nuit, à sa grande joie, celui qui prêchait
l’Evangile (?) depuis sept ans confessa qu’il n’avait trouvé Christ que la nuit
précédente. Il confessa (pour employer ses propres termes) qu’il présentait
« l’idéal de Christ » mais pas le Christ de la Croix. Il essayait de
connaître Christ comme « Vérité », avant de Le connaître comme
« Chemin ».
L’auteur pense qu’il y a des milliers de personnes
semblables à ce prédicateur, qui ont été enseignées dans les « Ecoles du
Dimanche », à qui l’on a présenté la naissance, la vie ainsi que les
enseignements de Jésus-Christ, qui croient à la véracité historique de sa
personne, et qui pensent que c’est tout ce qui est nécessaire pour leur salut.
Lorsqu’ils
atteignent la maturité et se trouvent face au monde, ils subissent les attaques
d’athées et d’infidèles qui déclarent qu’une personne comme Jésus de Nazareth
n’a jamais existé. Mais l’éducation reçue dans leur jeune âge ne peut pas être
facilement effacée, et ils restent fermes et déclarent qu’ils croient en
Jésus-Christ. Toutefois, lorsque l’on examine leur foi, on découvre trop
fréquemment que bien qu’ils croient à l’existence du personnage Jésus-Christ,
ils ne croient pas en Lui ! Ils sont persuadés qu’une telle personne a
bel et bien vécu (et parce qu’ils le croient, ils s’imaginent être sauvés),
mais ils ne croient pas de tout cœur que cette Personne est morte pour les sauver
de leurs péchés. Cette simple reconnaissance intellectuelle de la réalité du
personnage Christ, qui ne va pas plus loin, est une autre manière de décrire la
Voie qui « paraît droite à un homme, mais son issue, c’est la voie de
la mort ! »
Le manque de place nous empêche de faire plus que
simplement mentionner d’autres issues de cette voie qui « paraît
droite ». Ceux qui se fient à une forme extérieure de piété, qui sont
religieux parce que cela est considéré comme un signe de respectabilité, qui
fréquentent la Maison de Dieu parce que c’est à la mode et qui décident de
faire partie d’une église parce qu’ils s’imaginent que cela leur permettra de
devenir chrétiens, tous ceux-là sont sur la voie de la mort (…).
Et
maintenant, toi mon lecteur, où te situes-tu ? Es-tu sur la voie qui « paraît
droite » mais qui mène à la mort, ou es-tu sur le Chemin Etroit qui
mène à la vie éternelle ? Fais-tu confiance à toi-même ou à Christ ?
Comptes-tu sur tes propres œuvres, ou mets-tu ta confiance dans l’œuvre
accomplie de Christ ? Sans la foi dans le Sang de Christ, aucune de ces
choses : une vie pieuse, un esprit de sacrifice de soi, de bonnes
manières, une disposition charitable, une participation régulière aux services
religieux, prier et même lire la Bible, ne peut donner un passeport pour les
Cieux. Si une vertu quelconque d’entre celles mentionnées plus haut pouvait
sauver une seule âme, quelle aurait été la nécessité de la terrible mort de
Jésus-Christ ? Non, la vie éternelle n’est ni un salaire, ni une récompense,
mais le Don délibéré de Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur. Si purs que
soient vos motifs, si nobles que soient vos intentions, Dieu ne peut vous
accepter comme fils avant que vous n’acceptiez son Fils.