L’esprit
de Christ est compréhensif, affectionné – Il était illustré dans l’Eglise
primitive ainsi que par la suite – L’amour est bienveillant – Il « ne
recherche pas ses propres intérêts » uniquement – Le communisme à
l’épreuve – Pourquoi il a échoué – Pourquoi il a été autorisé – Ananias et
Saphira – Quel était le degré de sévérité de leur punition ?
« Aimez-vous ardemment les uns
les autres. »
- 1 Pierre 1 : 22.
Dieu est amour et chacun, en proportion de sa
communion avec Dieu, doit avoir un caractère ressemblant au Sien et être
aimant, généreux, bienveillant. L’égoïsme vient de Satan, l’Adversaire. Il est
la personnification de cet esprit, puisqu’il a permis à l’orgueil et à l’ambition
de le fourvoyer. Le monde, influencé par le prince de ce monde, Satan, ainsi
que par la chute est un monde égoïste et, à cet égard, impie.
L’oeuvre
de l’Age Millénaire sera de donner à toute l’humanité la pleine opportunité
d’être libérée des pièges du diable, en vue du rétablissement, de la récupération
de tout ce qui fut perdu en Adam et racheté pour Adam et sa race, par Jésus. Ce
sera un Millénium glorieux, salutaire, encourageant pour tous ceux qui le
désireront et qui obéiront. L’Eglise, en ce temps-là, sera avec Jésus sur le
plan spirituel, invisible aux hommes et armée de toute la puissance de Dieu.
Son travail nous est décrit, tout comme celui de son Seigneur. Elle prendra
part avec son Seigneur dans le gouvernement de son Royaume, dans sa Sacrificature
et dans son œuvre de Jugement, châtiant ou récompensant l’humanité, dans le
but de l’éduquer, de la relever à la condition de perfection.
L’Age de l’Evangile est la période durant laquelle
Dieu choisit cette Eglise parmi les nations. Tous ceux qui sont choisis seront
saints, quelle que soit la dénomination à laquelle ils appartiennent. Dieu
décida que seuls ceux qui deviendront des copies de son Fils feront partie de
cette classe (Romains 8 : 29). L’Eglise reçoit des épreuves et une éducation
particulières en vue de la mission glorieuse qui lui est réservée – l’œuvre
bénie de procéder au jugement du monde. Elle ne doit pas seulement avoir de la
sympathie pour les autres, mais elle doit également cultiver cette qualité
jusqu’à atteindre dans son cœur la ressemblance à Christ dans sa manière de
vivre et dans sa façon de penser.
Le récit
nous dit que le nombre de croyants atteignit quelques milliers en un rien de
temps. L’esprit d’amour commença à brûler dans leurs cœurs, se manifestant par
de la reconnaissance envers Dieu, par l’appré-ciation de sa faveur, par un
désir de Le servir ainsi qu’une sympathie et de l’amour pour les frères.
Nous nous rendons compte que certains étaient
pauvres ; ceux qui étaient aisés, et mus par l’esprit d’amour, furent
gagnés par le désir de voir tous les frères pauvres posséder autant de biens
qu’eux-mêmes. Tout d’abord, ils donnaient de l’argent aux autres, en privé et
en fonction des besoins. Ensuite, la situation évolua et ils organisèrent une
petite communauté. Beaucoup parmi les plus riches vendirent leurs possessions
et déposèrent l’argent obtenu dans la caisse commune [le trésor du Seigneur,
trad.], désirant qu’une certaine somme leur soit fournie à eux ainsi qu’à tous
les autres membres de la communauté, une part égale à chacun.
Un tel acte manifestait un très bel esprit et, sous
des conditions parfaites, cette manière de faire serait la plus sage et la plus
appropriée. Mais en la circonstance, la communauté subit un échec. Néanmoins,
il semblerait que le Seigneur permit cette épreuve et cet échec pour une bonne
raison, pour nous montrer qu’une telle communauté ne peut exister parmi son
peuple au temps présent. Le principe communautaire prospérera d’une manière
merveilleuse dès lors que le Royaume du Messie sera établi ; mais il est
impraticable actuellement, tout comme il le fut aux jours des Apôtres.
Cette leçon nous amène à Barnabas, un homme pieux et
sage, d’une grande force au sein de l’Eglise. Son nom signifie consolation, et
il est évident que ce nom était approprié. Son véritable nom était
Joseph ; et il a dû avoir un excellent caractère puisque les Apôtres lui
ont donné ce nouveau nom de Barnabas – impliquant qu’il avait un bel esprit et
qu’il était dans la vie de tous les jours comme un « fils de
consolation » pour les frères et pour tous ceux avec qui il était en
contact.
Barnabas avait une propriété, ou domaine ; il le
vendit et déposa le produit de la vente aux pieds des Apôtres. Il n’était pas
Apôtre, car les Apôtres n’étaient que douze, ou plutôt onze, à ce moment-là, à
cause de la disparition de Juda. Paul, le douzième Apôtre, le vase choisi du
Seigneur, « inférieur en rien à ces apôtres » (2 Corinthiens
11 : 5), n’avait pas encore les yeux ouverts à la vérité de l’Evangile.
Barnabas
était tout à fait désireux de prendre sa part avec les autres dans la
distribution générale ; toutefois, parmi ceux qui acceptèrent les termes
de la proposition se trouvaient Ananias et son épouse Saphira. Ceux-ci avaient
une propriété ; ils la vendirent et gardèrent une partie du prix,
apportant le reste aux Apôtres, comme s’il s’agissait de la somme entière. En
effet, dans leur conspiration, ils s’étaient mis d’accord pour dire que
l’argent qu’ils versaient dans la caisse était tout ce qu’ils avaient reçu pour
cette propriété. Notre leçon nous informe de la manière dont Pierre traita
cette affaire. Sous la conduite de l’Esprit Saint, il dit : « Ananias,
pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu mentes au saint Esprit,
et que tu aies retenu une partie du prix du champ ? » Il indiqua
à Ananias que la propriété lui appartenait, qu’il n’était ni contraint ni
poussé à donner cet argent à la communauté, que ce n’était de sa part qu’un
don volontaire et que, agissant comme il avait agi, il avait menti à Dieu, et
pas seulement à la communauté. Ananias, entendant ces paroles, tomba mort,
frappé par le Seigneur ; et sa femme subit le même châtiment un peu plus
tard. Une grande crainte s’empara de toute la communauté lorsque ses membres
entendirent ces choses.
Sans
doute, Pierre se souvenait-il de sa propre triste expérience, subie lorsqu’il
renia le Seigneur. Nous nous demandons : Pourquoi n’a-t-il pas sympathisé
avec Ananias et Saphira, leur indiquant en quoi ils avaient fait erreur, les
poussant à la repentance et se joignant à eux dans la prière, plutôt que de
prononcer à leur égard la peine de mort ?
Nous pensons que ces deux coupables n’étaient pas
réellement des enfants de Dieu, qu’ils n’avaient jamais reçu l’engendrement du
saint Esprit et que le Seigneur profita de cette opportunité pour donner une
grande leçon aux membres de l’Eglise, en leur rappelant qu’ils avaient affaire
non à la chair et au sang, mais à l’Eternel Dieu. De ce point de vue, il valait
la peine de punir ces deux personnes, par le jugement divin, dans le but
d’enseigner à l’Eglise d’alors et à celle des générations subséquentes, combien
l’hypocrisie est désagréable aux yeux du Seigneur et ce, tout particulièrement
dans les affaires religieuses.
Si ces deux personnes-là avaient été
engendrées de l’Esprit, alors leur punition aurait été la Seconde Mort, et nous
n’aurions aucune base scripturaire pour nous attendre à ce qu’ils ressuscitent
ou que le Seigneur tienne encore compte d’eux, à l’avenir. Mais, s’ils étaient
simplement enfants de ce monde, n’appréciant pas pleinement les choses
spirituelles, alors leurs intérêts futurs ne sont pas anéantis. Ils
appartiennent toujours à cette humanité nombreuse pour laquelle Christ est
mort, et n’ont pas encore reçu pleinement les bénédictions de la
réconciliation avec Dieu par le Seigneur Jésus. Nous pouvons nous attendre à
une telle faveur glorieuse pour le monde en général dans l’heureux avenir,
durant le Millénium, lorsque « toutes les familles de la terre seront
bénies, » amenées à la connaissance de la Vérité et qu’elles auront
l’opportunité de l’accepter pour le salut.
Si
notre supposition est correcte, Ananias et Saphira étaient dans une position
très différente de celle de Juda ; celui-ci avait accompagné notre
Seigneur durant des années ; il avait été témoin de ses miracles ;
il avait reçu son saint Esprit par la puissance duquel il avait chassé des
démons et guéri des malades, etc. Notre pensée concernant Ananias et Saphira
est que s’ils n’avaient pas reçu le saint Esprit, ils ne pouvaient apprécier
qu’imparfaitement ce qu’ils faisaient. Bien qu’ils aient su qu’ils pratiquaient
une tromperie, ils ne semblaient pas en avoir une conception correcte. Notre
espoir pour eux est qu’ils n’ont pas commis le péché qui mène à la mort et que
la vie qu’ils ont perdue leur sera rendue au moment de la résurrection, avec
l’entière possibilité de rectifier leur faute et de démontrer, finalement, leur
fidélité ou leur infidélité envers Dieu, sous la lumière qu’ils posséderont
alors.
L’effet escompté se produisit. Une grande
crainte ainsi qu’un profond respect envers Dieu et envers tout ce qui Lui
appartient, dans le domaine de la religion, s’empara de toute la multitude.
Cela valait la peine de punir un seul couple sévèrement, pour le préparer à la
bénédiction qu’il recevra à l’avenir et pour la leçon qu’apporta au reste de
l’Eglise, ce qui lui arriva.
Nous ne possédons pas les dons que possédait St.
Pierre, avec l’autorité de représenter les intérêts du Seigneur en jugeant les
autres. Il semblerait toutefois, d’après tout ce que nous sommes en mesure de
savoir, qu’il y en a beaucoup, aujourd’hui, qui vivent de la même manière une
vie trompeuse. Nous n’avons pas le droit de les juger, mais ceux-là se jugent
eux-mêmes par ce qu’ils nous disent. Ils professent qu’ils sont consacrés au
Seigneur, l’Eternel, sacrifiés à la cause divine. Néanmoins, ils retiennent
beaucoup, par volonté propre, tout en professant être des disciples pleinement
dévoués de Jésus.
Sans
doute, certains d’entre eux appartiennent à la même classe qu’Ananias. Ils se
sont associés à des chrétiens, mais n’ont jamais été engendrés du saint Esprit
et n’ont en vérité ni part ni lot avec Christ. D’autres peuvent être de
véritables chrétiens et retenir pour eux-mêmes une partie de leur consécration.
S’il en est ainsi, ceux-là peuvent être sûrs que leur cas sera traité. Ainsi,
l’Apôtre déclare : « Si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne
serions pas [nous n’aurions pas besoin d’être] jugés [par le
Seigneur]. Mais quand nous sommes jugés, nous sommes châtiés par le
Seigneur, afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde » (1
Corinthiens 11 : 31, 32). De tels chrétiens, bâtissant sur le Rocher qui
est Jésus-Christ, devront apparemment traverser les épreuves ardentes indiquées
dans la Bible, et « laver leurs robes, et les blanchir dans le sang de
l’agneau » durant la grande détresse, pour ne pas avoir accompli pleinement
leur alliance de sacrifice. – Apocalypse 7 : 9-17.
Il
semblerait en effet que l’hypocrisie, déclarée par la Bible comme tout
particulièrement mauvaise aux yeux de Dieu, soit pratiquée dans une grande
mesure parmi les disciples de nom, de Jésus. La profession de credo auxquels on
ne croit pas, ainsi qu’une forme de piété dépourvue de sa puissance, semblent nous
dire de tous côtés que beaucoup doivent vivre hypocritement et qu’ils sont
assujettis au jugement divin. La leçon pour nous est : « Retiens
ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne. »
Notre
texte-clé intervient ici d’une manière appropriée. Nous devons nous aimer les
uns les autres ; premièrement, nous devons aimer notre Père Céleste,
ensuite Jésus notre Seigneur Céleste et, finalement, nous devrions aimer les
frères, et les servir selon que l’occasion nous est donnée pour ce faire. Ainsi
engagés activement, nous devrions être gardés de l’hypocrisie et prêts à
prendre part au Royaume céleste.
WT 1916 p.5849