LE COMMUNISME CHRETIEN

 

 

Actes 4 : 32 – 5 : 16

 

 

 

L’esprit de Christ est compréhensif, affectionné – Il était illustré dans l’Eglise primitive ainsi que par la suite – L’amour est bienveillant – Il « ne recherche pas ses propres intérêts » uniquement – Le communisme à l’épreuve – Pourquoi il a échoué – Pourquoi il a été autorisé – Ananias et Saphira – Quel était le degré de sévérité de leur punition ?

 

 

« Aimez-vous ardemment les uns les autres. » - 1 Pierre 1 : 22.

 

 

Dieu est amour et chacun, en proportion de sa communion avec Dieu, doit avoir un caractère ressem­blant au Sien et être aimant, généreux, bienveillant. L’égoïsme vient de Satan, l’Adversaire. Il est la per­sonnification de cet esprit, puisqu’il a permis à l’orgueil et à l’ambition de le fourvoyer. Le monde, influencé par le prince de ce monde, Satan, ainsi que par la chute est un monde égoïste et, à cet égard, impie.

L’oeuvre de l’Age Millénaire sera de donner à toute l’humanité la pleine opportunité d’être libérée des piè­ges du diable, en vue du rétablissement, de la récupé­ration de tout ce qui fut perdu en Adam et racheté pour Adam et sa race, par Jésus. Ce sera un Millénium glo­rieux, salutaire, encourageant pour tous ceux qui le désireront et qui obéiront. L’Eglise, en ce temps-là, sera avec Jésus sur le plan spirituel, invisible aux hommes et armée de toute la puissance de Dieu. Son travail nous est décrit, tout comme celui de son Sei­gneur. Elle prendra part avec son Seigneur dans le gouvernement de son Royaume, dans sa Sacrificature et dans son œuvre de Jugement, châtiant ou récom­pensant l’humanité, dans le but de l’éduquer, de la re­lever à la condition de perfection.

L’Age de l’Evangile est la période durant laquelle Dieu choisit cette Eglise parmi les nations. Tous ceux qui sont choisis seront saints, quelle que soit la déno­mination à laquelle ils appartiennent. Dieu décida que seuls ceux qui deviendront des copies de son Fils fe­ront partie de cette classe (Romains 8 : 29). L’Eglise reçoit des épreuves et une éducation particulières en vue de la mission glorieuse qui lui est réservée – l’œuvre bénie de procéder au jugement du monde. Elle ne doit pas seulement avoir de la sympathie pour les autres, mais elle doit également cultiver cette qualité jusqu’à atteindre dans son cœur la ressemblance à Christ dans sa manière de vivre et dans sa façon de penser.

Le récit nous dit que le nombre de croyants atteignit quelques milliers en un rien de temps. L’esprit d’amour commença à brûler dans leurs cœurs, se manifestant par de la reconnaissance envers Dieu, par l’appré-ciation de sa faveur, par un désir de Le servir ainsi qu’une sympathie et de l’amour pour les frères.

Nous nous rendons compte que certains étaient pauvres ; ceux qui étaient aisés, et mus par l’esprit d’amour, furent gagnés par le désir de voir tous les frè­res pauvres posséder autant de biens qu’eux-mêmes. Tout d’abord, ils donnaient de l’argent aux autres, en privé et en fonction des besoins. Ensuite, la situation évolua et ils organisèrent une petite communauté. Beaucoup parmi les plus riches vendirent leurs pos­sessions et déposèrent l’argent obtenu dans la caisse commune [le trésor du Seigneur, trad.], désirant qu’une certaine somme leur soit fournie à eux ainsi qu’à tous les autres membres de la communauté, une part égale à chacun.

Un tel acte manifestait un très bel esprit et, sous des conditions parfaites, cette manière de faire serait la plus sage et la plus appropriée. Mais en la circons­tance, la communauté subit un échec. Néanmoins, il semblerait que le Seigneur permit cette épreuve et cet échec pour une bonne raison, pour nous montrer qu’une telle communauté ne peut exister parmi son peuple au temps présent. Le principe communautaire prospérera d’une manière merveilleuse dès lors que le Royaume du Messie sera établi ; mais il est impratica­ble actuellement, tout comme il le fut aux jours des Apôtres.

 

 

Barnabas n’était pas un Apôtre

Cette leçon nous amène à Barnabas, un homme pieux et sage, d’une grande force au sein de l’Eglise. Son nom signifie consolation, et il est évident que ce nom était approprié. Son véritable nom était Joseph ; et il a dû avoir un excellent caractère puisque les Apô­tres lui ont donné ce nouveau nom de Barnabas – im­pliquant qu’il avait un bel esprit et qu’il était dans la vie de tous les jours comme un « fils de consolation » pour les frères et pour tous ceux avec qui il était en contact.

Barnabas avait une propriété, ou domaine ; il le vendit et déposa le produit de la vente aux pieds des Apôtres. Il n’était pas Apôtre, car les Apôtres n’étaient que douze, ou plutôt onze, à ce moment-là, à cause de la disparition de Juda. Paul, le douzième Apôtre, le vase choisi du Seigneur, « inférieur en rien à ces apô­tres » (2 Corinthiens 11 : 5), n’avait pas encore les yeux ouverts à la vérité de l’Evangile.

Barnabas était tout à fait désireux de prendre sa part avec les autres dans la distribution générale ; toutefois, parmi ceux qui acceptèrent les termes de la proposition se trouvaient Ananias et son épouse Sa­phira. Ceux-ci avaient une propriété ; ils la vendirent et gardèrent une partie du prix, apportant le reste aux Apôtres, comme s’il s’agissait de la somme entière. En effet, dans leur conspiration, ils s’étaient mis d’accord pour dire que l’argent qu’ils versaient dans la caisse était tout ce qu’ils avaient reçu pour cette propriété. Notre leçon nous informe de la manière dont Pierre traita cette affaire. Sous la conduite de l’Esprit Saint, il dit : « Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu mentes au saint Esprit, et que tu aies retenu une partie du prix du champ ? » Il indiqua à Ananias que la propriété lui appartenait, qu’il n’était ni contraint ni poussé à donner cet argent à la commu­nauté, que ce n’était de sa part qu’un don volontaire et que, agissant comme il avait agi, il avait menti à Dieu, et pas seulement à la communauté. Ananias, enten­dant ces paroles, tomba mort, frappé par le Seigneur ; et sa femme subit le même châtiment un peu plus tard. Une grande crainte s’empara de toute la communauté lorsque ses membres entendirent ces choses.

 

 

Raison pour laquelle la repentance n’était pas prêchée 

Sans doute, Pierre se souvenait-il de sa propre triste expérience, subie lorsqu’il renia le Seigneur. Nous nous demandons : Pourquoi n’a-t-il pas sympa­thisé avec Ananias et Saphira, leur indiquant en quoi ils avaient fait erreur, les poussant à la repentance et se joignant à eux dans la prière, plutôt que de prononcer à leur égard la peine de mort ?

Nous pensons que ces deux coupables n’étaient pas réellement des enfants de Dieu, qu’ils n’avaient jamais reçu l’engendrement du saint Esprit et que le Seigneur profita de cette opportunité pour donner une grande leçon aux membres de l’Eglise, en leur rappe­lant qu’ils avaient affaire non à la chair et au sang, mais à l’Eternel Dieu. De ce point de vue, il valait la peine de punir ces deux personnes, par le jugement divin, dans le but d’enseigner à l’Eglise d’alors et à celle des générations subséquentes, combien l’hypocrisie est désagréable aux yeux du Seigneur et ce, tout particulièrement dans les affaires religieuses.

Si ces deux personnes-là avaient été engendrées de l’Esprit, alors leur punition aurait été la Seconde Mort, et nous n’aurions aucune base scripturaire pour nous attendre à ce qu’ils ressuscitent ou que le Sei­gneur tienne encore compte d’eux, à l’avenir. Mais, s’ils étaient simplement enfants de ce monde, n’appréciant pas pleinement les choses spirituelles, alors leurs inté­rêts futurs ne sont pas anéantis. Ils appartiennent tou­jours à cette humanité nombreuse pour laquelle Christ est mort, et n’ont pas encore reçu pleinement les bé­nédictions de la réconciliation avec Dieu par le Sei­gneur Jésus. Nous pouvons nous attendre à une telle faveur glorieuse pour le monde en général dans l’heureux avenir, durant le Millénium, lorsque « toutes les familles de la terre seront bénies, » amenées à la connaissance de la Vérité et qu’elles auront l’opportunité de l’accepter pour le salut.

Si notre supposition est correcte, Ananias et Sa­phira étaient dans une position très différente de celle de Juda ; celui-ci avait accompagné notre Seigneur durant des années ; il avait été témoin de ses mira­cles ; il avait reçu son saint Esprit par la puissance du­quel il avait chassé des démons et guéri des malades, etc. Notre pensée concernant Ananias et Saphira est que s’ils n’avaient pas reçu le saint Esprit, ils ne pou­vaient apprécier qu’imparfaitement ce qu’ils faisaient. Bien qu’ils aient su qu’ils pratiquaient une tromperie, ils ne semblaient pas en avoir une conception correcte. Notre espoir pour eux est qu’ils n’ont pas commis le péché qui mène à la mort et que la vie qu’ils ont per­due leur sera rendue au moment de la résurrection, avec l’entière possibilité de rectifier leur faute et de démontrer, finalement, leur fidélité ou leur infidélité en­vers Dieu, sous la lumière qu’ils posséderont alors.

 L’effet escompté se produisit. Une grande crainte ainsi qu’un profond respect envers Dieu et envers tout ce qui Lui appartient, dans le domaine de la religion, s’empara de toute la multitude. Cela valait la peine de punir un seul couple sévèrement, pour le préparer à la bénédiction qu’il recevra à l’avenir et pour la leçon qu’apporta au reste de l’Eglise, ce qui lui arriva.

 

 

Le même esprit de fraude de nos jours

Nous ne possédons pas les dons que possédait St. Pierre, avec l’autorité de représenter les intérêts du Seigneur en jugeant les autres. Il semblerait toutefois, d’après tout ce que nous sommes en mesure de sa­voir, qu’il y en a beaucoup, aujourd’hui, qui vivent de la même manière une vie trompeuse. Nous n’avons pas le droit de les juger, mais ceux-là se jugent eux-mêmes par ce qu’ils nous disent. Ils professent qu’ils sont consacrés au Seigneur, l’Eternel, sacrifiés à la cause divine. Néanmoins, ils retiennent beaucoup, par vo­lonté propre, tout en professant être des disciples plei­nement dévoués de Jésus.

Sans doute, certains d’entre eux appartiennent à la même classe qu’Ananias. Ils se sont associés à des chrétiens, mais n’ont jamais été engendrés du saint Esprit et n’ont en vérité ni part ni lot avec Christ. D’autres peuvent être de véritables chrétiens et retenir pour eux-mêmes une partie de leur consécration. S’il en est ainsi, ceux-là peuvent être sûrs que leur cas sera traité. Ainsi, l’Apôtre déclare : « Si nous nous ju­gions nous-mêmes, nous ne serions pas [nous n’aurions pas besoin d’être] jugés [par le Seigneur]. Mais quand nous sommes jugés, nous sommes châtiés par le Seigneur, afin que nous ne soyons pas condam­nés avec le monde » (1 Corinthiens 11 : 31, 32). De tels chrétiens, bâtissant sur le Rocher qui est Jésus-Christ, devront apparemment traverser les épreuves ardentes indiquées dans la Bible, et « laver leurs ro­bes, et les blanchir dans le sang de l’agneau » durant la grande détresse, pour ne pas avoir accompli plei­nement leur alliance de sacrifice. – Apocalypse 7 : 9-17.

Il semblerait en effet que l’hypocrisie, déclarée par la Bible comme tout particulièrement mauvaise aux yeux de Dieu, soit pratiquée dans une grande mesure parmi les disciples de nom, de Jésus. La profession de credo auxquels on ne croit pas, ainsi qu’une forme de piété dépourvue de sa puissance, semblent nous dire de tous côtés que beaucoup doivent vivre hypocrite­ment et qu’ils sont assujettis au jugement divin. La le­çon pour nous est : « Retiens ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne. »

Notre texte-clé intervient ici d’une manière appro­priée. Nous devons nous aimer les uns les autres ; premièrement, nous devons aimer notre Père Céleste, ensuite Jésus notre Seigneur Céleste et, finalement, nous devrions aimer les frères, et les servir selon que l’occasion nous est donnée pour ce faire. Ainsi enga­gés activement, nous devrions être gardés de l’hypocrisie et prêts à prendre part au Royaume cé­leste.

 

WT 1916 p.5849

 


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