« Cherchez premièrement le
royaume et la justice de Dieu. » - Matthieu 6 : 33.
Au commencement du ministère
terrestre de notre Seigneur, la nation Juive fut
invitée à devenir le Royaume de Dieu. L’offre de la principale bénédiction de
Dieu était « premièrement pour les Juifs. » Durant des siècles, ils
furent le peuple particulier de Dieu. Ils furent appelés à être pour Dieu
« un royaume de sacrificateurs et une nation sainte », un trésor
particulier de Dieu, composé d’une classe de sacrificateurs et d’un peuple
choisi et saint (Exode 19 : 5, 6). Notre compréhension n’est pas que tout
Israël, depuis le temps où la loi fut donnée, ait pu faire partie du Royaume
Céleste, quelle qu’ait pu être la fidélité des Israélites. Aucun d’entre eux ne
pouvait faire partie de cette classe du Royaume avant que Jésus ne vînt sur
terre, car Il était le Précurseur de cette classe. L’offre fut faite aux Juifs
de son époque. Mais ceux de la nation qui vécurent précédemment, et qui furent
fidèles à Dieu, loyaux envers leur Alliance, ceux-là seront grandement bénis
par le Seigneur, sur le plan humain. Ils seront employés pour bénir toutes les
nations, sous l’Israël Spirituel, le Royaume de Dieu actuellement en cours
d’établissement.
La faveur particulière que Dieu
manifesta à l’égard du peuple d’Israël naturel en le choisissant de préférence
à toute autre nation, est spécialement due au fait que ce peuple constituait la
descendance de son ami fidèle, Abraham.
Dieu promit à Abraham qu’à cause de sa foi et de son
obéissance, sa descendance serait bénie. Elle le serait, non pas parce que les
Israélites étaient, de par eux-mêmes, plus saints ou meilleurs que les autres
peuples (voir Exode 32 : 9-13 ; Deutéronome 9 : 4-8). Mais ce
fut par égard pour leurs pères que Dieu les choisit pour être son peuple.
Lors de la Première Venue de notre Seigneur, le temps
était venu pour que soit lancée l’offre de la participation au Royaume et pour
que soit éprouvée la nation entière d’Israël, dans le but de déterminer si elle
était prête pour cette bénédiction de choix. Jésus fut Celui qui fit l’offre de
ce Royaume, car Il s’était consacré comme Sacrifice pour le péché, devant
constituer la base de l’établissement du Royaume sur la terre.
Le Sermon sur la Montagne, duquel est tiré notre
texte, indique la ferveur et la sincérité de cœur nécessaires à ceux qui
deviendraient membres de la classe du Royaume. Le Maître donne à entendre que,
de cette nation privilégiée qui entendrait son Message, seule une partie serait
prête à l’accepter. Beaucoup étaient absorbés par les choses de cette vie, par
ce qu’ils mangeraient, ce qu’ils boiraient, de quoi ils se vêtiraient. Mais pour
être prêts à recevoir la bénédiction offerte, pour être agréables à Dieu, ils
devaient faire du Royaume leur sujet de prédilection. « Cherchez
premièrement le royaume et la justice de Dieu » (Matthieu 6 :
33), ordonna le Sauveur, et non les choses terrestres. Si le Royaume
constituait leur première préoccupation, il serait pourvu à tous leurs besoins
terrestres ; « toutes ces choses vous seront données
par-dessus » était sa promesse.
Peu nombreux étaient les Juifs prêts à suivre un
Maître si énergique. Ils avaient leurs propres plans – dans les affaires, en
politique et dans les fonctions sociales. En conséquence, cette invitation
lancée par Jésus de tout quitter afin d’obtenir un Royaume duquel ils ne
savaient rien et qui semblait si inconcevable, ne les trouva pas vraiment
disposés. Les douze Apôtres étaient parmi les premiers à accepter son offre. Au
temps de la mort de Jésus, un peu plus de cinq cents personnes se sont jointes
à Lui comme disciples. Nous apprenons que cent vingt d’entre eux étaient réunis
dans la chambre haute le jour de la Pentecôte, où ils reçurent l’engendrement
du saint Esprit. Après la Pentecôte, quelques milliers de Juifs prirent la
décision de faire du Royaume de Dieu leur priorité. Ceux-là, toutefois,
n’étaient qu’une petite minorité au sein de la nation d’Israël.
Pendant tout cet Age de l’Evangile, il y en a peu qui
ont entendu l’Appel et accepté les conditions, qui se sont déterminés à faire
du Royaume de Dieu la priorité de leur vie. Satan a essayé de faire croire à
nombre d’entre eux que la papauté était ce Royaume, ou que la Grande Bretagne,
la Russie ou tout autre royaume de la terre l’était. A d’autres, il proposa une
mauvaise interprétation des paroles de l’Apôtre, « Car le royaume de
Dieu, c’est la justice, la paix et la joie, par le Saint Esprit » (Romains
14 : 17) et s’est efforcé de leur faire croire que le Royaume de Dieu
n’était que la justice et la sainteté de vie, le fait de vivre une vie pieuse
par la puissance de l’Esprit du Seigneur. Une étude du sujet du Royaume de
Dieu, tel qu’il est présenté par les saints Prophètes, les Apôtres ainsi que
notre Seigneur Jésus Lui-même, montre facilement jusqu’à quel point toutes ces
théories se sont éloignées de l’enseignement des Ecritures concernant ce
Royaume. Nous avons réellement un adversaire rusé !
Toutes ces fausses interprétations ont obscurci la
véritable signification du Royaume ; elles ont obscurci l’idée que Dieu
procédait au choix des membres de la classe du Royaume, et le fait que nous ne
faisons pas simplement une consécration totale de notre petit tout au Seigneur,
selon ses termes, mais que nous devrions continuellement mettre ce vœu de
consécration en pratique, considérant tout le reste comme étant une perte, afin
de pouvoir devenir membres de la glorieuse troupe dont Jésus est la Tête. Cet
obscurcissement d’esprit est toujours d’actualité chez la majorité de ceux qui
se prévalent du nom de Jésus ; mais le complètement des membres du Corps
de Christ est assuré, en dépit des efforts vigoureux déployés par Satan pour
l’empêcher. Maintenant, le nombre est presque atteint ; en effet, nous
croyons que le peu qui entre actuellement ne fait que prendre les places
abandonnées par d’autres qui, par infidélité, ont perdu la couronne qui leur
avait était préparée ; car nous comprenons que le nombre complet avait
accepté l’invitation et avait été engendré de l’Esprit lorsque l’Appel général
prit fin, en automne 1881. Voir les ETUDES DANS LES ECRITURES, volume 3, chapitre
6 – « L’œuvre de la Moisson ».
Lorsque nous, les Gentils, recherchons le Royaume de
Dieu, nous devons nous rendre compte que le Seigneur n’a pas changé sa position
prise dès le départ, lorsqu’Il dit aux Israélites que, pour obtenir la vie
éternelle, ils devaient garder la Loi. Il n’y a pas d’autre façon. Dieu
n’élèvera pas aux honneurs du Royaume quiconque violerait sa Loi. La question
nous vient alors : Comment pouvons-nous garder la Loi ? Si les Juifs
n’ont pu la garder durant 1600 ans, comment pourrions-nous le faire ? Le
Seigneur ne dit-Il pas par l’Apôtre qu’aucune chair ne peut être justifiée à
ses yeux par les œuvres de la Loi ? Comprendre cela, c’est comprendre une
partie des choses profondes de Dieu, à savoir que : « Dieu était
en Christ, réconciliant le monde [ceux du monde qui acceptent maintenant
l’Appel de l’Evangile] avec Lui-même, ne leur imputant pas leurs
fautes » - 2 Corinthiens 5 : 19, Darby.
« Vos
corps sont des membres de Christ »
Christ garda la Loi et satisfit la Justice divine
pour tous ceux qui deviendraient siens durant l’Age de l’Evangile ; et son
mérite est imputé à ceux qui gardent la Loi dans leur cœur tout en étant
empêchés de la garder d’une manière absolue par les faiblesses de leur chair
déchue qu’ils ne sont pas en mesure de maîtriser. Ainsi, Paul dit que la
justice de la Loi est accomplie en nous qui marchons non selon la chair, mais
selon l’Esprit. En premier lieu, par l’imputation de son Mérite à leurs corps
mortels, leur chair, notre Rédempteur couvre leurs imperfections naturelles.
Deuxièmement, parce que ce corps ainsi consacré et justifié est sacrifié, Il
les considère comme morts comme êtres humains. Ils sont alors engendrés à une
nouvelle nature, une nature spirituelle. Dès lors, leur corps mortel est
considéré comme celui de la Nouvelle Créature, et non comme un corps
humain ; car celui-ci a été sacrifié. En réalité, toutefois, il est
vivifié pour être le serviteur de la Nouvelle Créature. Etant toujours
réellement humain, il doit recevoir une robe de justice qu’il doit porter
jusqu’à la fin de la vie présente. Elle est fournie par notre Sauveur.
L’Apôtre Paul, parlant de nos corps humains du point
de vue de notre nouvelle parenté en Christ Jésus, dit : « Ne
savez-vous pas que vos corps sont des membres de Christ ? » (1
Corinthiens 6 : 15). Dieu ne considère plus notre corps charnel comme le
corps d’un être humain. C’est un membre de Christ, la propriété de la Nouvelle
Créature spirituelle. Cette Nouvelle Créature garde la Loi de Dieu. Là où il y
a un échec, ce n’est pas la Nouvelle Créature qui est responsable, mais la
chair imparfaite, qui est couverte par la robe pure et blanche de la justice de
Christ. Dieu la voit comme le corps sans souillure de cette Nouvelle Créature.
Ainsi, nous tenons-nous parfaits devant la Loi de Dieu ; ainsi, la justice
de la Loi est accomplie en nous qui marchons, non selon la chair, mais sur les
traces de Jésus.
Notre texte nous enjoint de rechercher la justice de
Dieu. Cela semble impliquer que Dieu a prévu une justice pour ceux qu’Il
appelle maintenant. Cette justice est en Christ, et elle doit être acceptée par
toute personne qui s’approche de Dieu ; autrement, n’ayant pas la justice
de Dieu, ni l’assistance qui l’accompagne, elle ne pourra pas atteindre le
Royaume.
La Nouvelle Créature est à ce point en accord avec le
Seigneur, qu’elle cherchera à placer complètement son corps mortel sous le
contrôle de la Loi d’Amour. Elle s’efforcera d’être, en toutes choses, juste à
l’égard de son prochain et des frères, et bonne et miséricordieuse envers tous.
Elle renoncera à sa vie entière pour avoir part au Royaume Céleste. Cela la
conduira à servir la cause de la justice de Dieu. Partout où les plans de Dieu
seront mis de côté, elle aura pour tâche de les défendre de toute manière
raisonnable. Elle sera du côté de la justice et de la vérité. Tous ceux qui
recherchent vraiment le Royaume sont disposés de cette manière.
Lorsque l’Apôtre Paul dit que le Royaume de Dieu
n’est pas le manger et le boire, mais la justice, la paix et la joie dans le
saint Esprit, nous devons comprendre, comme cela nous est montré dans le
contexte, que les privilèges de ceux qui sont de cette classe du Royaume ne
consistent pas simplement dans la liberté de manger et de boire des choses
interdites à ceux qui sont sous la Loi ou dans les liens de superstitions
païennes, mais notre liberté est bien supérieure à cela. Ces Juifs qui
devinrent des disciples de Christ ont été informés du fait qu’ils étaient dès
lors libres des prescriptions de la Loi qui restreignait leur nourriture, etc.
Quant au fait de savoir s’ils allaient maintenant manger du porc ou quoi que ce
soit d’autre, cela devait par la suite être déterminé en fonction des
conditions et des circonstances. Ils avaient, en Christ, une liberté dont ils
ne jouissaient pas précédemment, comme Juifs.
Mais Paul fait remarquer que le fait de pouvoir
manger des huîtres, du porc et d’autres choses interdites par la Loi, n’est pas
la liberté principale. Cette permission ne serait pas tellement une
bénédiction. L’élément clé de leur liberté en Christ était cette véritable
justice et cette véritable sainteté qui sont une bénédiction et un réconfort
pour tous les fils de Dieu. L’idée de l’Apôtre n’était pas non plus que la justice,
la paix et la joie constituaient le Royaume, mais que celles-ci sont les
résultats bénis de la participation à la classe du Royaume. Ces bénédictions
sont l’héritage des héritiers du Royaume, alors même qu’ils sont toujours
mineurs, pour ainsi dire, étant toujours instruits et préparés pour le service
du Royaume au-delà du voile. Tous les membres du peuple du Seigneur doivent
maintenant se réjouir de la véritable justice, la justice de Dieu, et la
rechercher par-dessus toute autre chose.
Celui qui rejette la correction méprise
son âme,
Mais celui qui écoute la réprimande
acquiert l’intelligence.