LE MINISTERE DES ANGES

 

 

 

« Les anges de l’Eternel campent autour de ceux qui le craignent, et les délivrent » - Psaume 34 : 7.

Plus ou moins de difficultés sont associées à tous les essais de considérer le grand Jéhovah, son carac­tère et sa puissance. Les Ecritures paraissent indiquer que Dieu s’est servi de différents moyens pour mani­fester sa puissance envers son peuple : aux Juifs du­rant l’Age Judaïque et à l’Eglise Chrétienne durant l’Age de l’Evangile. Nous pensons qu’il ne serait pas impropre de considérer le terme ange comme pouvant signifier tout agent ou puissance, animé ou inanimé, qu’il plairait à Dieu d’utiliser en liaison avec son oeuvre. Dieu pourrait employer le vent ou les flammes d’un feu comme son messager. Il pourrait utiliser le grand Ar­change ou un ange inférieur comme messagers. Il pourrait utiliser comme messager toute chose ou tout être de son choix, l’investissant de la puissance re­quise, tout comme un représentant des Etats-Unis, al­lant dans un autre pays, serait reconnu comme tel, sans égard à ses capacités propres ou à son rang.

La manière dont le Tout-Puissant a connaissance de nos prières, de nos pensées, de nos paroles et de nos besoins n’est pas indiquée dans les Ecritures et, de toute évidence, il ne nous est pas nécessaire de le savoir dans les détails. Nous ne pensons pas qu’un esprit limité ait la capacité de comprendre Dieu. Celui-ci est trop grand pour que nous puissions Le compren­dre, beaucoup trop puissant pour que nous puissions comprendre pleinement ses facultés et ses aptitudes. Nous pouvons néanmoins saisir certaines choses concernant Dieu, et c’est pourquoi les Saints Ecrits nous invitent à L’étudier d’après ce qui y est révélé. Supposer que Dieu soit partout, à chaque endroit de l’univers entier, nous semble être une absurdité non enseignée dans la Bible. Et supposer que Dieu ait connaissance de tous les petits têtards, de toutes les larves ou les microbes, ou même qu’Il s’informe de toutes les actions de tous les membres de la famille humaine, alors qu’ils sont des millions et des millions, va au-delà de notre compréhension.

Si nous devions limiter l’attention de Dieu à l’Eglise, celle-ci comprend encore des milliers de membres, la capacité de comprendre et de s’occuper de dix ou de vingt mille personnes en même temps semble être impossible, à nos yeux. Nous ne nous at­tendrions pas à ce que Dieu le fasse. L’homme qui voudrait essayer de s’occuper de cent personnes et savoir tout ce qui les concerne, serait considéré comme très peu sage. Cet homme devrait plutôt recou­rir à divers agents pour amener ces cent personnes à effectuer sa volonté, lui-même saurait ce qu’elles font et les personnes en cause sauraient quels sont ses objectifs liés au travail demandé. Ainsi, sa connais­sance générale des faits n’impliquerait pas qu’il soit dans toutes les pièces de l’immeuble au même instant, ni qu’il surveille chaque personne en même temps.

Le texte de notre étude nous amène à penser que le mot « ange », employé par le psalmiste, se réfère à des êtres spirituels. La raison qui nous fait penser à cela est que les révélations de notre Dieu, faites bien avant la Pentecôte, étaient quasiment toutes réalisées par des êtres esprits. Ceux-ci se matérialisaient, puis se dématérialisaient pour ne plus être visibles à l’œil. En général, les Ecritures semblent indiquer que Dieu agissait envers son peuple dans les premiers âges par l’intermédiaire des anges. Quant à l’Age de l’Evangile qui s’achève, nous avons foi que Dieu témoigne d’un grand soin dans ses relations avec l’Israël spirituel, de même qu’Il l’a fait avec l’Israël naturel ; l’Israël spirituel est toutefois plus proche de Lui, car il appartient à la Maison des Fils, tandis que l’Israël naturel fait partie de la Maison des Serviteurs. Mais Dieu s’attend à ce que la Maison des Fils marche par la foi et non par la vue, ce qui constitue un chemin bien plus élevé. Ainsi, ses manifestations envers eux ne font pas appel aux sens naturels. Ils n’en sont cependant pas moins réels.

 

LES YEUX DE L’ETERNEL

Nous lisons que « l’Eternel étend ses regards sur toute la terre, pour soutenir ceux dont le cœur est tout entier à lui » (2 Chroniques 16 : 9), et encore que « les yeux de l’Eternel sont en tout lieu, observant les mé­chants et les bons » (Proverbes 15 : 3). Mais cela ne nous dit pas que Dieu observe personnellement les faits et gestes de tout homme sur la terre, mais qu’Il est informé des faits se produisant à travers le monde par le biais de sa puissance, de ses agents. Ces « yeux », auxquels il est fait allusion, font référence à l’influence de l’Eternel, à sa puissance de connais­sance, quels que puissent être les moyens utilisés. Que ses pouvoirs soient exercés et que sa volonté exécutée par des anges ou par d’autres forces et agents, cela ne fait aucune différence, comme cela n’en ferait aucune pour nous, s’il s’agissait de la réali­sation de nos souhaits. Si nous aimerions connaître certains faits se passant à Philadelphie, il y aurait plu­sieurs moyens qui nous permettraient d’en être infor­més. Une méthode efficace serait d’utiliser le téléphone et d’entrer directement en contact avec la personne voulue, qui devrait bien entendu être équipée d’un té­léphone. Ou bien, nous pourrions envoyer un message par le biais du télégraphe, ou bien encore, nous pour­rions envoyer un messager directement sur place, que ce soit à pied, en train ou par d’autres moyens de transport.

Si, actuellement, l’humanité possède ces différents moyens pour accomplir ses desseins, nous pouvons apprécier d’autant plus notre Père Céleste, sachant qu’Il est tout à fait capable de communiquer avec ses enfants, ayant des agents de communication variés. Dieu a des moyens qui sont sans aucun doute bien supérieurs aux nôtres. Il ne nous a pas révélé claire­ment le sujet, mais nous dit qu’Il est informé de tout ce qui nous concerne, ainsi que de toutes les affaires du monde. Il nous dit en effet que les anges sont ses mi­nistres et qu’ils s’occupent de son peuple, « ne sont-ils pas tous des esprits au service de Dieu, envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hé­riter du salut ? » (Hébreux 1 : 14). Ils ne nous servent pas dans le sens de nous procurer directement du pain, ni dans le sens de préparer notre nourriture, ou de construire nos maisons (ils ne nous servent d’aucune de ces manières). Comment donc nous ser­vent-ils ? Nous n’avons pas de possibilité de connaître la manière dont ils nous servent, si ce n’est par les pa­roles de notre Seigneur Jésus, selon lesquelles les an­ges « de ces petits » enfants de Dieu voient sans cesse la face du Père et ont toujours accès à Lui. - Matthieu 18 : 10.

Le fait que ces anges soient les représentants des « petits enfants » de Dieu impliquerait qu’ils aient un accès immédiat à Dieu ainsi qu’une prise en considé­ration immédiate. Quelle serait la raison pour laquelle le Père recevrait les anges en sa présence, si ce n’est pour recevoir des communications de leur part ? Nous comprenons que ce que Dieu sait de nous et de nos affaires est obtenu par des méthodes qui ne nous sont pas familières. Mais nous pouvons admettre que la méthode la plus couramment utilisée est celle des an­ges messagers. La direction de toute affaire ou banque nécessite certaines lois, certaines règles pour traiter les diverses opérations de cette affaire. De même, Dieu a certaines lois gouvernant la nature. Il n’est pas nécessaire de prier Dieu pour que la terre tourne sur son axe ou afin qu’un autre jour se lève. Nous sommes assurés que le Tout-Puissant, Celui qui représente la justice parfaite et la sagesse infinie, a des lois qui ré­gissent tout son univers. Les anges ont un aperçu de ces lois, ils sont les délégués de Jéhovah de même que les tribunaux terrestres ont des délégués (députés) pour siéger et recueillir des informations.

 

NOTRE SEIGNEUR JESUS EST LE CHEF DES MESSAGERS

Si, en relation avec notre texte, nous avons égale­ment à l’esprit les paroles de notre Seigneur pronon­cées avant son ascension : « Voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin de l’Age » (Matthieu 28 : 20), nous comprendrons que notre Seigneur Jésus est le Chef des messagers, ou Anges, de Jéhovah. Il est bien évidemment le Chef des messagers pour l’Eglise de l’Evangile. Nous pensons donc que Dieu gouverne le monde à l’aide de ses anges et de ses autres agents, et prend soin en particulier de son peuple par le biais de notre Seigneur Jésus Christ, qui est le Chef de toutes les puissances spirituelles divines et qui est en charge de toutes les affaires de Jéhovah. Nous avons été amenés à l’Ecole de Christ. Il est notre Pro­fesseur. Lorsque nous nous approchons du Père par la prière, nous n’ignorons pas ce professeur, mais bien au contraire nous nous approchons en son nom ; nous ne devons pas supposer que le Père L’ignorera. Il est son représentant quand Il s’occupe de nous. Mais nous ne devons pas croire que le Seigneur Jésus supervise personnellement tous les détails des affaires du monde, mais plutôt que les anges Lui rapportent ce qui est nécessaire ; ainsi, certains principes opèrent. Ceci semble être pour nous l’arrangement raisonnable et logique ressortant de la manière divine d’opérer. Nous n’insistons pas sur ce point pour convaincre les autres, mais nous disons simplement que c’est ce qui en ap­pelle à notre entendement.

Puisque l’Eglise a été placée sous la direction spé­ciale du Seigneur Jésus, ce ne serait pas une pensée forcée que de dire que Jéhovah campe autour de son peuple par l’intermédiaire de Jésus, et que les anges sont sous son autorité. Si Satan est le chef de sa troupe d’anges, de même notre Seigneur a des anges sous son contrôle et est leur Prince. Nous pouvons lire tout ce que Alexandre le Grand a accompli, et tout ce que Napoléon Bonaparte a fait, sans tenir compte du fait qu’ils avaient sous leur autorité des milliers d’hommes pour mener à bien leurs desseins. Ainsi, nous pensons que tous les êtres esprits sont sous l’autorité et la conduite de Jésus Christ. Dieu a remis entre ses mains tout pouvoir dans les cieux et sur la terre. Tous les anges de Dieu Lui ont été soumis, et au travers d’eux, notre Seigneur supervise toutes les affai­res du peuple de Dieu. C’est là notre pensée, et nous aimons à penser de cette façon.

 

DELIVRES DE DIFFERENTES MANIERES

Notre texte poursuit en disant que l’ange qui campe autour du peuple de l’Eternel « le délivre ». Dans les anciens temps, les enfants de Dieu étaient parfois délivrés miraculeusement. Certains furent déli­vrés de la prison, mais d’autres ne le furent pas. Cer­tains furent délivrés de l’épée, et d’autres ne l’ont pas été. Nous devrions accepter la volonté de Dieu, quelle qu’elle puisse être. Mais afin de pouvoir le faire, pour notre bien spirituel, et notre bien ultime, nous devons comprendre que les termes et conditions sous les­quelles nous avons été acceptés par Lui, stipulaient que nous nous remettons sans réserve entre ses mains. Une crainte appropriée, ou vénération envers le Seigneur, nous amènera sans aucun doute à nous pla­cer entièrement sous sa garde, sa direction et son au­torité. Nos expériences de la vie nous ont montré à quel point nous sommes incapables de diriger nos vies convenablement. Le Seigneur délivrera chacun d’entre nous dans le sens qu’Il fera en sorte de nous donner la mesure la plus grande de bénédictions.

Au temps des Apôtres, Saint Pierre fut délivré d’une prison par un ange de l’Eternel qui lui apparut comme homme. Ce fut dans l’intérêt, non seulement de l’Apôtre, mais également de tous les membres de l’Eglise, car cela leur montra que l’Eternel était capable de prendre entièrement soin de son Peuple, en lui donnant de précieuses leçons. Bien que ces manifes­tations extérieures ne nous soient pas données de no­tre temps, nous avons d’autres bénédictions qui font plus que compenser ces signes extérieurs qui ne se­raient pas de nos jours pour le bien de l’Eglise. Nous pouvons dire avec l’Apôtre que toutes choses concou­rent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. Nous devrions être pleine­ment confiants en Lui, sachant que nous sommes l’objet de ses soins, les meilleurs en tout temps.

 

CHAQUE SAINT A SON ANGE PROTECTEUR

Tandis que nous ne pouvons être trop affirmatifs dans notre interprétation du sujet, nous comprenons que chaque membre du peuple de l’Eternel, s’il est un véritable enfant de Dieu, a un esprit protecteur, une personne, un ange qui est en charge de ses affaires. Nous ne savons pas si cet ange transmet son rapport au Seigneur chaque mois, ou chaque semaine ou à chaque heure. Si Dieu considère que c’est la manière sage, adéquate de procéder, nous avons une entière confiance en sa sagesse. Tout arrangement de Dieu, quel qu’il fût, est pour nous pleinement satisfaisant, et nous avons la certitude qu’il est tout à fait bon et en pleine harmonie avec le caractère divin.

Nous pensons que ce principe est illustré dans le livre du prophète Daniel. Daniel priait et après un cer­tain temps sa prière fut entendue. L’ange Gabriel, le messager de l’Eternel pour Daniel, lui expliqua certai­nes choses. Au commencement de la supplication de Daniel, l’Eternel décida de lui répondre. Gabriel avait été envoyé spécialement pour l’informer de la réponse, mais il avait été retenu par certains autres devoirs. Le fait qu’il ait été retenu ne devrait pas nous faire penser que Daniel ou n’importe qui d’entre le peuple de Dieu pourrait être négligé. Ici, il y a lieu de savoir que, tan­dis que les affaires mineures de Daniel se trouvaient sous la protection d’un certain ange de rang inférieur, les affaires importantes étaient confiées à Gabriel, le plénipotentiaire, pour ainsi dire [le plénipotentiaire est un envoyé muni de pleins pouvoirs, trad.], pour traiter ce qui intéressait Daniel et d’autres sujets. Gabriel ar­riva avec du retard et en fit connaître la raison : Le prince de Perse lui avait résisté durant vingt et un jours.

Nous avons indiqué jusqu’ici que l’Age de l’Evangile diffère de l’Age Judaïque et des âges précé­dents, et qu’après l’introduction de la Dispensation Evangélique, les manifestations extérieures, telles que les dons du Saint Esprit – le don de guérison, le don des langues, l’interprétation des langues et le discer­nement des esprits –, ainsi que les visites des anges, cessèrent. C’est la volonté de Dieu que, durant l’Age de l’Evangile, la maison d’Israël spirituelle marche par la foi et non par la vue ; Il serait par conséquent inap­proprié, après le plein établissement de l’Eglise, de s’attendre à ce que des anges apparaissent, se mani­festent extérieurement.

Cependant, les anges de l’Eternel ont à remplir une tâche, en rapport avec les membres de l’Eglise de l’Evangile, plus particulièrement qu’avec tout autre peuple de Dieu des temps précédents de l’histoire du monde. L’Eternel s’intéresse à l’Israël spirituel d’une manière particulière. Ces anges prennent soin de nous, supervisent nos affaires et sont les agents de Dieu, ou canaux de communication pour nous, en vue de réaliser sa volonté ; ce qui revient à dire que cette communication s’exerce par le moyen de soins provi­dentiels, dont nous sommes l’objet et qui sont à l’origine de tel ou de tel autre acte de la providence.

 

LES SAINTS ANGES NE SE MANIFESTENT PAS À NOS SENS

Nous ne donnerons pas l’image d’anges chucho­tant à nos oreilles. Nous pensons que les anges qui chuchotent maintenant à l’oreille sont ceux qui donnent des coups aux tables, qui communiquent au moyen de planchettes et se servent d’une main pour écrire et qui utilisent divers autres moyens de communication à l’oreille et à l’œil ; il s’agit des mauvais esprits ou anges déchus. Nous comprenons que les saints anges ne font rien de tel. Le peuple de Dieu de l’Age présent doit s’instruire en puisant dans la Parole de Dieu. Point n’est besoin, aux enfants de Dieu, d’un livre sur le Mormonisme, ou le Spiritisme, ou la Nouvelle Pensée ou sur un pouvoir de clairvoyance ou de claire au­dience. Ces livres constituent tous des pièges de l’Adversaire et de ses démons.

Les disciples de Christ possèdent la Bible et béné­ficient du ministère invisible des saints anges pour ob­tenir ce qui leur est nécessaire, et pour protéger et diri­ger providentiellement leurs affaires. Ceci est réel pour nous et nous apporte un grand réconfort. Si nous avions à l’idée que Dieu accomplit tout ceci personnel­lement pour nous, nous pourrions être amenés à pen­ser qu’Il nous oublie certainement. Mais, assurés par sa Parole que pas un cheveu ne tombera de notre tête sans que notre Père le sache, notre esprit peut se re­poser sur le fait qu’Il accomplit ses desseins en Christ, pour ses enfants, par le ministère des saints anges.

 

WT 1915 p.5633

 


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