BONNES HABITUDES DE PENSER

 

 

« Au reste, frères, toutes les choses qui sont vraies, toutes les choses qui sont vénérables, toutes les cho­ses qui sont justes, toutes les choses qui sont pures, toutes les choses qui sont aimables, toutes les choses qui sont de bonne renommée -- s'il y a quelque vertu et quelque louange, - que ces choses occupent vos pen­sées. » - Philippiens 4 : 8.

Comme porte-parole du Seigneur, l'Apôtre Paul donne ici instruction à l'église concernant la façon de s’édifier elle-même. Faisant référence à l’influence im­portante de l'esprit sur le corps, il établit certaines rè­gles concernant la façon de penser ; car, comme un homme pense, tel il deviendra. Plus il pense aux bon­nes choses, meilleur il sera. Plus il pense aux mauvai­ses choses, plus méchant il sera. L'Apôtre dit que les choses auxquelles nous pensons devraient être hono­rables, justes, dignes de louanges, belles. Si une chose ne possède aucune de ces qualités, le peuple du Seigneur ne devrait pas y penser du tout. Une transformation merveilleuse du caractère s’effectue en pensant à ce qui renferme en soi de la sagesse et qui est riche en instruction – à ce qui ne vient de personne d'autre que de Dieu.

 

« QUAND L'ESPRIT DE VÉRITÉ SERA VENU, IL VOUS GUIDERA DANS TOUTE LA VÉRITÉ »

Paul fut le seul qui eut la faveur de voir le Seigneur après son ascension. Nous constatons que se sont accomplies en lui, tout comme dans les autres Apôtres, ces paroles du Maître : « tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel » (Matthieu 18 : 18). Cela signifie que les Apôtres seraient à ce point guidés par la sagesse divine que tout ce qu’ils déclareraient nécessaire dans la vie, serait confirmé dans le ciel, et que tout ce qu’ils déclareraient inutile, serait considéré de la même façon dans le ciel. Ainsi, l’ensemble des devoirs et de la responsabilité de l'Eglise est décrit par cet Apôtre. Aussi percevons-nous, que ce qui a de la valeur pour nous dans l’Ancien Testament, le Seigneur l’a mis en évidence par l’intermédiaire des Apôtres.

Notre Seigneur énonça beaucoup de paroles dans un langage caché. Il laissa aux Apôtres le soin d’expliquer, sous la direction de l’Esprit saint, certaines de ces paroles de même que certaines de ses instructions particulières. Jésus ne fournit pas l'explication des choses plus profondes et plus spirituelles, car les disci­ples n'étaient alors pas engendrés de l'Esprit et ne pouvaient pas comprendre ces choses ; par contre, après leur engendrement de l'Esprit saint, ils furent à même de comprendre les choses plus profondes de la Parole de Dieu.

Notre Seigneur déclara : « Quand le Consolateur sera venu, l'Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité … et il vous annoncera les choses à venir » (Jean 16 : 13). Ceci fut accompli par notre Seigneur, au travers des écrits des Apôtres et par des croyants au cours de l'âge de l’Évangile. C’est de cette manière, que le Seigneur prépare la glorieuse réalisation de no­tre espérance, et c’est ainsi que l’Epouse se prépare, elle-même, pour le mariage de l'Agneau, qui aura lieu bientôt.

« Garde ton cœur plus que tout ce que l’on garde, car de lui sont les issues [ou : les résultats, selon Darby, trad.] de la vie. » (Proverbes 4 : 23). Ce sont des paroles inspirées du sage roi Salomon, et c'était évidemment avec la même pensée à l'esprit que l'Apô­tre écrivit les paroles de notre texte. Comme elle est belle cette exhortation finale de l'Apôtre à l'église de Philippes, à laquelle il s’adresse avec affection, la considérant comme sa « joie » et sa « couronne » ; et comme cette exhortation s’accorde avec la pensée que c’est du cœur que proviennent les résultats  de la vie !

Le cœur représente la volonté, les intentions ; la volonté doit être maintenue fidèle et centrée en Dieu, parce que c'est la puissance dirigeante de l'homme tout entier. Cependant, bien que la volonté soit la puis­sance de contrôle de l'homme, elle est aussi exposée à des influences. Si les pensées sont impures, injustes ou impies, la puissance de la volonté en est de plus en plus altérée. De là, la sagesse de l’exhortation de l'Apôtre quant à ce qui devrait caractériser nos pen­sées. Chez ceux qui s’efforcent de perfectionner en eux la sainteté dans la crainte du Seigneur - de s'orner de la beauté de la sainteté -, les pensées ne devraient pas être négligées ni autorisées à brouter dans tous les pâturages, mais elles devraient être disciplinées, en vue de la recherche d’une nourriture pure et saine, comme l'Apôtre l’indique.

 

LA VÉRACITÉ D'UNE CHOSE N’EST QUE L’UN DES TESTS

Est-ce vrai, ou est-ce faux ? Voilà la première interrogation à se poser dans l'examen de n'importe quelle question. L'amour pour la vérité se trouve être à la base même d'une vie juste, et celui qui sympathise avec la fausseté ou l'exagération se souille plus ou moins lui-même ; mais celui qui purifie ses pensées, purifie dans la même mesure son caractère tout entier. Du fait de nos pauvres cerveaux imparfaits, il existe un grand danger pour nous d’être trompés ; en conséquence, la Parole de Dieu nous recommande instamment de ne pas toucher à ce que nous reconnaissons comme faux.

La véracité d'une chose, cependant, n’est que l’un des tests auxquels nous devrions soumettre chaque matière. Qui ne sait pas qu'il y a beaucoup de choses qui sont vraies, et cependant déshonorantes, indignes de nos pensées. Les choses vraies, mais déshono­rantes et indignes, qui se présentent d’elles-mêmes à notre considération sont, peut-être, le plus souvent en liaison avec les faiblesses, les erreurs, les folies, et que sais-je encore, de nos voisins ou de nos frères. Le ren­voi de ces pensées, si indignes, nous laissera l'occa­sion et l'énergie, si nous le voulons, de nous occuper de choses honorables aussi bien que vraies, dignes de notre attention en tant que nouvelles créatures en Christ Jésus.

«Les choses qui sont justes ». Ici se trouve une au­tre limite. Ce qui est juste, c’est ce qui est droit. La jus­tice et la droiture sont des termes synonymes. Très souvent, ce qui est juste est censé être identique à ce qui est aimable ; comme, par exemple, la Règle d'Or : « Fais aux autres ce que tu voudrais qu’ils te fassent ». Ce n'est pas la règle de l'amour, mais celle de la jus­tice. Nous n'avons pas le droit de faire à d'autres ce que nous ne voudrions pas qu’ils nous fassent. Par conséquent, en observant la Règle d'Or, nous n’observons pas la grande Loi d’Amour, mais nous faisons un pas dans la bonne direction. Personne ne devrait commencer à penser à aimer tant qu'il n’est pas juste. L'amour serait quelque chose de plus que ce qui est droit. L'amour est plus que la justice. Nous n'avons pas le droit de nous attendre à quelque chose de plus que la justice. Tout ce que nous recevons au-delà de la justice, c’est de l’amour, c’est une faveur.

 

LA JUSTICE DEVRAIT ÊTRE LA RÈGLE DE NOTRE VIE

En réfléchissant aux choses suggérées par l'Apôtre, nous devrions penser, tout d'abord, à notre propre conduite. Nous devrions nous examiner d’une manière critique pour voir si nous pensons toujours aux choses droites, justes. Nous ne devrions jamais avoir des pré­jugés en la matière. La justice devrait constituer la rè­gle de notre vie, de notre conduite. D’un autre côté, en pensant à ces choses, nous pourrions naturellement penser à la conduite des autres. Nous pourrions pen­ser à l'influence, par exemple, de diverses choses. Nous pourrions permettre à nos esprits de s’arrêter davantage sur les injustices pratiquées envers nous et ailleurs, de même que sur les nombreuses injustices commises en Afrique envers ceux qui pourraient se diriger beaucoup mieux eux-mêmes [écrit en 1911, trad.], ainsi que sur celles qui se pratiquent dans les affaires, etc. ; et nous pourrions, de cette manière faire un grand étalage de scandales. Mais ce n’est pas à cela que nous devrions penser, en général. Nous de­vrions penser aux bonnes choses, aux choses plus élevées, plus heureuses, non seulement aux bonnes choses de cette vie, mais aussi aux choses bénies de la vie à venir ; c’est ainsi qu’il nous faut occuper nos esprits à suivre les voies de la justice, à tout moment.

 

NOUS NE DEVRIONS PAS NOUS ATTENDRE A ETRE CHATIES PAR LE SEIGNEUR

Aucune personne ne peut cultiver la justice avant d’avoir acquis une certaine appréciation de ce que c’est. Cette connaissance nécessaire est obtenue au travers des Ecritures. Certains sont nés avec un sens de la justice plus grand que d'autres, et d’autres sont nés en donnant l’impression de n'avoir aucune aptitude pour apprécier ce qui est droit ou faux. Mais, que nous ayons, naturellement, un sens vif de la justice ou pas, la Bible est la référence. Comme nous le savons, les Ecritures disent que nous devrions faire aux autres ce que nous voudrions qu’ils nous fassent, que nous de­vrions pardonner aux autres comme nous voudrions qu’ils nous pardonnent. Une fois ces premières leçons bien apprises, nous sommes prêts à cultiver la justice et à la mettre en pratique dans notre vie quotidienne. Nous le faisons en nous interrogeant sur nos paroles et sur nos actes : Est-ce que j'ai dit la vérité ? Etait-il juste, était-il droit de la dire ? Etait-ce en harmonie avec ce que je souhaiterais que d'autres disent à propos de mes affaires ? Est-ce que j'ai bien fait ?

Celui qui est à l'école de Christ y est pour étudier et agir conformément à ce que réclament la justice et l'amour. C'est le travail de toute une vie. Nous consta­tons que nous pouvons nous améliorer de jour en jour. Nous ne devrions pas nous attendre à ce que le Sei­gneur nous châtie, mais nous devrions être si désireux que la volonté du Seigneur soit faite en nous que cela devrait nous amener à scruter nos pensées. Nous de­vons marcher avec circonspection. Nous devrions pen­ser à ce que nous faisons, à ce que nous pensons. Nous ne devrions pas permettre à nos pensées d’errer çà et là. Ceux qui le permettent ne se gardent pas comme il faut. La volonté domine la vie. Tout d'abord, nous devrions nous soumettre totalement au Seigneur en lui abandonnant notre volonté, le contrôle de nos pensées, de nos paroles, de nos actions. Ceux qui ont accepté que Christ contrôle leurs affaires n’ont pas la liberté d’agir comme ils le voudraient. Ils doivent être dirigés par sa Parole et marcher selon ses règles. No­tre Maître a dit, « Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés… » (Jean 13 : 34). C'est plus que ce qu’exige la justice. Le Seigneur a tant aimé le monde qu'Il déposa sa vie en faveur des hommes. Aussi de­vrions-nous de même être prêts à dépenser notre vie pour les frères et désireux de le faire.

Nous ne devons pas permettre à nos pensées de marcher dans des voies qui seraient injustes. Nous devons apprendre à appliquer le test de la justice à chacune de nos pensées, à chacune de nos paroles et à chacun de nos actes, tout en apprenant en même temps à considérer la conduite des autres, aussi loin que la raison le permettra, du point de vue de la misé­ricorde, de la pitié, du pardon, du secours. Mais, nous ne serons jamais trop méticuleux pour analyser cha­cune de nos pensées et chaque plan que nous mûris­sons, afin que les principes de la justice ne soient en aucune façon transgressés par nous, avec le consen­tement de notre cœur.

 

NOS ESPRITS DEVRAIENT ÊTRE REMPLIS DE CE QUI EST PUR ET BEAU

En scrutant nos pensées du point de vue de la pu­reté, nous devrions d’abord considérer la nature de ces pensées et, ensuite, leur influence sur les autres. Non seulement nos pensées devraient être vraies, honora­bles, justes et droites, mais elles devraient également être pures et propres à ne pas exciter les autres à l'im­pureté. Nous devrions éviter tout ce qui, quoique non impur en soi, pourrait avoir pour effet de réveiller l'im­pureté chez les autres. La pensée de l'Apôtre semble être que nous devrions surveiller nos pensées à tout moment.

L’expression « que tout ce qui est aimable » porte à notre attention le fait que nous ne devrions pas per­mettre à nos esprits de s’intéresser à des choses qui ne sont pas aimables, dignes de louanges. Nous pour­rions permettre à nos affaires d’accaparer nos pensées au point que nous y penserions continuellement ; par exemple, si quelqu’un s’intéresse aux affaires du fer, il pourrait toujours penser au fer de construction ; un au­tre, aux affaires du charbon ; un autre, aux pommes de terre, aux morues, etc. Ces choses peuvent être dans une certaine mesure justes, vraies, honorables, mais y penser constamment n'est pas profitable à la Nouvelle Créature. Si nous sommes occupés à creuser, nous devrions employer toute notre attention à cette acti­vité ; si nous sommes dans les affaires relatives au marché du fer, nous devons y consacrer une attention appropriée. Mais si nous sommes dans les affaires de la pensée, nous ne devrions pas permettre à nos es­prits d’être occupés par les choses que l'Apôtre signale comme étant nuisibles. Il nous faut nous efforcer d’assujettir nos pensées et de les discipliner selon des règles qui nous transformeront de plus en plus à la ressemblance glorieuse du caractère du Seigneur.

Il faut que nos pensées soient non seulement vraies, honorables et justes, mais il faut aussi qu’elles soient pures, qu’elles soient belles. Par le mot « bel-les » nous comprenons non seulement les pensées concernant les beautés de la nature, les fleurs, la création animale, les fruits, etc., mais aussi et princi­palement les choses du caractère - les fruits et les grâ­ces de l'Esprit saint : l’humilité, la gentillesse, la pa­tience, l’endurance, l’amour fraternel, l’amour. Nos es­prits peuvent s’emplir de ces choses et en être char­més. Si, au contraire, nous nous permettons de négli­ger ce qui est pur, juste, beau, nous ne développerons pas les fruits de l'Esprit ; mais en pensant à ces choses et en les cultivant dans nos cœurs, nous deviendrons de plus en plus semblables à Dieu. Si nous ne culti­vons pas ces qualités souhaitables, alors se dévelop­peront l’envie, la haine, l’antipathie, les oeuvres de la chair et du diable - les fruits contraires à la justice.

Par conséquent et en un mot, nous ne surestime­rons jamais l'importance de la bonne manière de pen­ser. Il y a des exemples de personnes qui étaient natu­rellement dépravées sur le plan de l'esprit, mais qui, en prêtant attention aux choses de la Vérité, ont réelle­ment développé des caractères très nobles. Il nous est difficile de surestimer la puissance de l'esprit sur le corps. Si nous prenons plaisir à cultiver les fruits de l'Esprit, il en résultera une riche bénédiction pour nous-mêmes et pour d'autres. Ce faisant, nous suivrons les traces du Maître, deviendrons finalement des vain­queurs et serons associés avec Lui dans le Royaume.

 

LA PURETÉ DE PENSÉE EST ESSENTIELLE

Nous devons aimer et cultiver ce qui est pur à tel point que ce qui est impur nous fera souffrir, nous affli­gera et que nous désirerons le chasser de la mémoire. Cela ne se réalisera qu’en pensant continuellement aux choses qui sont pures, et en évitant de penser à celles qui sont impures. Nous devons reconnaître la véritable amabilité et l'estimer. Si nous voulons penser à la plus pure des choses, il nous faut nécessairement élever notre vision mentale aussi haut que possible et, au mieux de nos possibilités, discerner l'amabilité du caractère parfait de notre Dieu et de notre Seigneur Jé­sus Christ et, toute proportion gardée, l'amabilité ma­nifestée par les uns et les autres, parmi les disciples de Jésus marchant étroitement sur ses traces.

Que « ce qui est vertueux et digne de louange, soit l’objet de vos pensées ». Si nous ne devrions pas pen­ser à nous louer nous-mêmes, ni chercher à obtenir des louanges, nous devrions cependant nous efforcer d’être dignes de louanges. Nous devrions penser à louer Dieu. S'il y a quelque chose qui a quelque valeur, quelque mérite, qui est quelque peu digne de louange, nous devrions le reconnaître. Nous devrions remarquer dans notre entourage et, en particulier dans l'Eglise, ceux dont les éléments de caractère sont dignes de louange. Nous ne devrions pas sous-estimer la gentil­lesse, la fidélité, la patience. Nous devrions remarquer la constance, l'énergie, le dévouement face au devoir. Nous ne devrions pas penser aux échecs insignifiants des autres ou même à leurs échecs plus importants. Si nous continuons à remplir nos esprits de pensées mal­heureuses, nous nous ferons du tort. En continuant à identifier les choses louables dans nos propres vies et dans la vie de ceux qui nous entourent, nous devien­drons d’autant plus semblables à Dieu.

Nous pouvons sans risque méditer sur les choses qui ont quelque vertu, ou quelque valeur, sur les cho­ses qui, à quelque degré que ce soit, sont dignes de louange : les paroles nobles, ou les actions nobles, ou les sentiments nobles de n'importe qui. En conséquence, nous constaterons que nous grandissons et nous nous élevons vers ces idéaux dont nos esprits, nos nouvelles natures, se nourrissent.

Ainsi nous nous transformerons de plus en plus par le renouvellement de nos esprits, et nous nous appro­cherons de plus en plus près de la ressemblance glo­rieuse de notre Maître, étant changés de gloire en gloire, centimètre par centimètre, pas à pas, petit à pe­tit, pendant la vie actuelle. Nos pensées se trouvant dans cette attitude et notre union étant maintenue avec le Seigneur, nous aurons part à la première résurrec­tion, qui nous rendra parfaits pour toujours, à l'image et à la ressemblance du Seigneur.

WT 1911 p.4826

 


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