LÈVE-TOI !
Luc 8 : 41-56 ; Marc 5 : 22-43 ; Matthieu 9 :
18-26.
Quel drame ! Une véritable pièce de théâtre avec
de nombreux acteurs ! Suivons cette histoire pas à pas et nous verrons
qu'elle a une profondeur que, peut-être, nous n'avions pas remarquée, même
après l'avoir relue plusieurs fois.
D'abord les personnages : ils sont plusieurs,
mêlés à cette scène. Il y a des rôles principaux et des rôles secondaires. La foule joue l'un des seconds
rôles Elle attend Jésus ; elle L'accueille lorsqu'Il revient de sa visite
spectaculaire à Guadara de l'autre côté de la mer. (Luc 8 : 26-39). Les
gens attendent beaucoup de Lui ; la foule qui L'entoure, Le presse de
toutes parts.
Il y a un deuxième groupe d'acteurs de second rôle ;
ce sont les gens de la maison du chef de la synagogue, Jaïrus. Il
y a ceux qui transmettent le
message de la mort de l'enfant, puis ceux qui la confirment et qui pleurent.
Ils n'attendent plus rien de Jésus ‒ ils se moquent même de Lui.
Et voici les « rôles principaux » : le
premier est Jaïrus, le chef de la synagogue, l'homme le plus important
parmi les habitants juifs de la localité. Il exerce la plus haute autorité, à
la fois spirituelle et locale.
Il conduit le service divin de la synagogue et représente la Loi, la Thora, qui
régit la vie et l'ordre en Israël.
Puis Jésus, le Rabbi qui parcourt le pays et
fait des miracles, provoquant un formidable enthousiasme parmi la foule qui accourt vers Lui, mais ne Le reconnaît pas – malgré les miracles
qu'Il réalise. Il prêche et enseigne à la synagogue, « glorifié par tous » (Luc 4 : 15), aussi bien en
Galilée qu'en Judée – un droit
qui revenait à tout Israélite majeur. « Et tous lui rendaient témoignage ; ils
étaient étonnés des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche »
- (Luc 4 : 22). Mais malgré tout leur enthousiasme, ils ne peuvent pas
supporter la Vérité. Même dans sa région d'origine, il y a du tumulte, des
émeutes et de la haine. - Luc 4 : 28-30.
Enfin, il y a la femme, qui souffre de
saignements depuis douze ans. D'après Lévitique 15 : 25-27, cela
signifiait qu'elle était impure et intouchable depuis douze ans. Quiconque
entrait en contact physique direct avec elle, devenait impur. Cela sous-entend :
pas de mari, pas de famille, pas d'enfants. Personne n'a pu lui venir en aide,
elle a dépensé vainement tout son patrimoine chez les médecins. Ses souffrances
n'ont fait qu'empirer (Marc 5 : 26). Elle n’arrive plus à endurer ces
conditions insupportables.
Pour d'autres raisons, le destin de la fille
de Jaïrus semble aussi arrêté. Elle a douze ans, c'est-à-dire qu'elle est au
seuil de la maturité. Au 1er siècle, une jeune fille juive devenait
une femme, d'après le droit, à douze ans (et un jour) et était donc susceptible
d'être mariée. Mais il semble qu'elle ne franchira pas ce seuil de sa vie. Elle
est mourante. Pourtant, contrairement à la femme atteinte du saignement, elle n'est pas isolée socialement. Elle a
des parents, des gens de maison qui sont tristes pour elle et un père prêt à
tout pour la sauver.
Il semble que tous les acteurs de cette histoire
soient réunis. Pourtant, il y
manque une catégorie de personnes,
et il s’agit de nous-mêmes.
Ce récit a été écrit pour être lu et écouté. Bien que nous vivions quelque deux
mille ans plus tard, nous sommes inclus dans cette histoire au même titre que
ceux dont l'Évangéliste rapporte les faits.
Nous allons essayer de démêler les fils de ces
traditions et de les transposer
à notre époque, à notre vie actuelle. Car sans nous, cette histoire reste
lettre morte. Essayons de sonder le texte.
UN PÈRE PRÊT A TOUT POUR SAUVER SA
FILLE.
Au milieu de la foule qui attend, se bousculant autour de Jésus, apparaît
soudain quelqu’un : c'est
le chef de la synagogue Jaïrus. Évidemment, on fait respectueusement de la
place à cet homme. Il se jette aux pieds de Jésus et Le prie instamment de venir
chez lui. Sa fille unique de douze ans est mourante.
Il y a quelque chose de spectaculaire dans le geste
du chef se jetant aux pieds de Jésus, aux yeux de tous. On ne s'attend pas le
moins du monde, à ce qu'un homme comme Jaïrus, au sommet de la hiérarchie
religieuse et sociale, se montre aussi humble devant ce Nazaréen. Jaïrus
n'a-t-il pas entendu parler des incidents successifs à la synagogue de
Nazareth, lorsque Jésus provoqua tant d'opposition par ses sermons qu'on
envisageait même de Lui ôter la vie ? (Luc 4 : 29). Ou de
l'embarrassante histoire de la pécheresse
dans la maison du Pharisien ? (Luc 7 : 36). Ne sait-il pas qu'un nombre croissant de
docteurs de la Loi ont qualifié sa façon d'expliquer la Thora et de parler de
Dieu, tout simplement de blasphème ? (Luc 5 : 21, 30 ; 6 :
2, 7, 11). Comment Jaïrus peut-il donc concilier la dignité de sa fonction avec
le fait de s'agenouiller publiquement aux pieds de cet homme accusé de
scandales et L'inviter chez lui ?
Ce ne devait pas être facile pour Jaïrus de
s'agenouiller devant Jésus. Cet acte d'humilité du « plus élevé »
sème le désordre dans la structure sociale et religieuse. Mais sa fille sur son
lit de mort, sa fille unique qui représente tout son avenir, confronte Jaïrus,
de façon inéluctable, à la question
relative à l’existence, celle se rapportant à la vie et à la mort. Sans
doute l'important problème du rapport entre la Thora et la vie ne lui est-il
jamais apparu de façon aussi pressante et concrète. La Thora signifie la vie –
pour autant qu'il le sache. Mais qu'est-ce que cela signifie précisément ?
Lorsque la Loi est transgressée qu’y a-t-il de plus important : la Loi ou
la miséricorde ? Ainsi, Jésus a déjà guéri un homme qui avait la main
sèche un jour de sabbat. Le rétablissement d’une vie brisée par la maladie
est-il contraire à la volonté de Dieu ?
Quelles que soient les pensées de ce défenseur de la
Loi, en cet instant ne compte pour Jaïrus que la vie de sa fille. Et à
n'importe quel prix ! Il a quitté sa maison, où la mort rôde, pour trouver
la vie. Jaïrus est le premier dans cet épisode dramatique à faire quelque chose
qui s'oppose totalement aux principes fondamentaux qui ont dirigé sa vie
jusqu'à présent. Comme lors de l’exode d’autrefois (Exode 12 : 29-51), cette
« sortie » du chef de la synagogue, assujetti à la Thora,
signifie un important changement de ses anciennes habitudes.
Et nous ? Pouvons-nous faire autrement que de
sympathiser avec Jaïrus, chargé d'une fonction officielle, un homme bouleversé,
brisé intérieurement, devenu soudain humain ?
En se jetant à genoux, il avoue toute sa
vulnérabilité et son grand besoin de grâce. La scène est très émouvante,
Jaïrus se concilie toute notre sympathie. Nous souhaitons qu'on lui vienne en
aide rapidement, il l'a bien mérité ! Voyons la suite du drame. Il ne
reste plus beaucoup de temps à Jésus pour lui venir en aide. L'enfant est à
l'article de la mort, il faut agir rapidement.
LE FIL DE L’HISTOIRE S’INTERROMPT.
Jésus se dirige vers la maison de Jaïrus, c'est tout
ce que l'on sait. Mais soudain, le trajet est interrompu. La foule le presse,
et au milieu de la bousculade une femme s’approche de Jésus. L'inconnue vient
par derrière et s'arrange, dans la mêlée, en sorte de pouvoir toucher le bas de son vêtement.
Il est écrit qu'elle souffre d'une perte de sang
depuis douze ans, et se trouve dans le besoin. C'est un triste destin,
certainement. Mais il y en a d'autres plus cruels encore. Pensons à Jaïrus !
Cette femme est en difficulté, mais elle n'est pas en danger de mort. La
situation de Jaïrus, par contre, ne souffre aucun retard, aucun détour.
Jésus est apparemment fort agité par la puissante
force de vie qui s’échappe involontairement de Lui. La femme qui vient de Le
toucher furtivement se trouve guérie aussitôt. Nous sommes soulagés. Après ce
petit épisode, Jésus peut reporter son attention sur son devoir dans la maison
de Jaïrus.
Pourtant, ce qui se passe maintenant, va mettre notre
patience à l'épreuve. On s'attend à ce que le Seigneur se dépêche et qu'Il
apporte son aide rapidement. Au lieu de cela l'affaire se prolonge, ralentit,
et s'arrête finalement ‒ « Qui m'a touché ? ».
Jésus veut connaître cette personne. Une question qui semble bien inutile pour
les disciples dans cette foule qui se presse tout autour d’eux. Tous s'en
défendent, tandis que la femme, tremblante de peur, reste en arrière. Mais la
forte détermination de Jésus et la puissance du miracle font sortir l'inconnue
de la foule, elle se jette à ses pieds et expose devant tous, la tragique
histoire de ses années passées.
Qu'en est-il de Jaïrus ? Est-il toujours à
genoux ou attend-il à l'écart, le cœur plein de doutes ? Le Rabbi de
Nazareth a-t-Il oublié son appel au secours ? Pourquoi s'intéresser à une
femme inconnue, à l'instant même où une enfant se meurt ?
Tandis que les gens assistent à la scène, le cœur
battant, la femme raconte toutes ses souffrances endurées durant douze longues
années et comment, alors qu'il ne lui restait plus aucun espoir, elle est
arrivée par un hasard extraordinaire à toucher Jésus à son insu. Un temps
précieux s'est écoulé. Jésus quitte la femme avec ces merveilleuses paroles
consolantes : « Ma fille, ta foi t'a sauvée ; va en
paix ! »
Mais… la fille de Jaïrus est morte entre-temps.
Pourquoi Jésus se préoccupe-t-Il d'un cas compliqué qui Le met en retard ?
Pourquoi s'intéresser à une situation qui aurait trouvé sa solution plus tard ?
N'y a-t-il pas un père qui attend, tremblant pour la vie de sa fille ?
Quelle curieuse façon de procéder ! On attend en retenant sa respiration :
« Que va faire le Seigneur ? » Et maintenant ? Le drame est
consommé, l'enfant est morte. Le père, qui s'était arraché aux solides
traditions de la Loi pour obtenir miséricorde, peut retourner dans la
« maison spirituelle » qu'il avait quittée. Le fil secret entre le
chef de la synagogue et le Nazaréen semble s'être rompu. La tournure des
événements est tristement décevante, elle a pris une direction opposée. La
femme est guérie, la foule peut se disperser pour vaquer à ses occupations
quotidiennes. Une guérison miraculeuse a eu lieu, certes, mais la mort a été
plus forte que le Rabbi de Nazareth.
UN « FIL ROUGE »,
POURTANT.
Mais l'histoire change de cours. Soudain, une
étincelle ! Comme une flamme lumineuse, une lumière éclatante, les mots
clairs de Jésus rallument l'espoir dans le cœur affligé de Jaïrus : « Ne crains pas, crois seulement et elle sera sauvée ».
On ne connaît pas la réaction de Jaïrus à l'annonce
de la mort de sa fille. Peut-être est-il pétrifié de douleur. Pendant le dialogue avec la femme atteinte de
pertes de sang, il reste complètement en retrait. Enfin, Jésus se tourne vers
lui, le tire de son isolement et dit : « Ne crains pas, crois seulement ».
Pour le Seigneur, la cause n'est absolument pas perdue.
Or, que fait cette femme ? Elle inverse toute la
théorie. Lorsqu'après avoir épuisé toutes ses ressources matérielles et
psychiques pendant douze ans, elle se décide à toucher par derrière le
Seigneur, elle franchit sans le demander la frontière entre la mort et la vie.
Elle agit de la sorte, dans l'espoir que la mort qu'elle porte en elle, ne Le contamine pas, mais au contraire
que sa force de vie la guérisse. Elle croit en la
puissance de vie de Jésus, plus qu'à la puissance de la mort, contre laquelle
la Loi essaie de protéger la société en interdisant les contacts. C'est sa
conviction et elle est confirmée par ce qui se passe effectivement entre Jésus
et elle, puis par ses paroles finales. Il justifie sa foi en la puissance de la
vie qui l'a sauvée.
D'après la Loi – et Jaïrus le sait très bien – elle a
brisé un terrible interdit. Jésus Lui-même est maintenant impur. Et la Loi
interdit à Jaïrus de recevoir quelqu'un d'impur chez lui. Mais Jésus demande à
Jaïrus de croire, comme cette femme, pour que sa fille soit sauvée, elle aussi.
Il met sur le devant de la scène, l'histoire de cette femme venue par derrière,
des « coulisses » de la véritable action. Il la met au grand jour en
cherchant l'étrangère cachée jusqu'à ce qu'elle soit face à Lui. Les deux
choses deviennent visibles et audibles : la réalité de la femme bannie de
la vie et la cruelle réalité de la mort dans la « vie ordinaire »,
sans compter les peurs du contact.
Jaïrus doit faire face à ces deux réalités. Il est
obligé d'écouter la femme déclarer son histoire (là, ce n'est pas simplement le
verbe « raconter » qui est utilisé mais bien « déclarer » -
Luc 8 : 47). L'histoire de cette femme annonce donc une bonne nouvelle,
ses souffrances puis sa délivrance, dont Jaïrus n'a encore jamais entendu
parlé, à aucun office divin dans sa synagogue. La femme est devenue un symbole
de la foi, qui ne cherche pas à résister à la mort ni à s'y résigner, mais
franchit la ligne de la mort, coupant le cours de la vie, en direction de la
VIE – ici et maintenant, à cet instant.
Jaïrus est touché par cette histoire et par cette
foi, tout comme Jésus. Il oublie la crainte d'être impur au contact de l'un ou
de l'autre. Il se laisse entraîner dans cette souffrance et cette guérison
étranges ; et il prend part à la marche vers la vie que décrit cette
histoire. Douze ans durant, sa fille a grandi
bien à l'abri dans sa maison ; ce furent douze ans de lutte contre
son infirmité pour la femme, contre les conséquences sociales et religieuses,
la marginalisation, l'isolement, l'humiliation, la solitude, sans protection.
Enfin, elle est sauvée ! A l'inverse des gens de sa maison, Jaïrus ne peut
plus s’affliger de la puissance insurmontable de la mort devant ce miracle,
bien que sa fille soit morte à présent.
Chez Jaïrus aussi, il se produit un miracle. Il est
devenu un autre homme, il a changé de point de vue. Il ne considère plus
seulement le monde avec les yeux d'un père, qui perd son enfant de douze ans à
l’aube de sa vie, mais aussi avec un nouveau regard – celui de la femme qui fut
pendant douze ans une morte-vivante. L'histoire de cette femme l'a tiré de ses
soucis. Jaïrus s'est laissé contaminer – comme la femme – par la force de vie,
qui agit par Jésus. Il n'est plus convaincu de la puissance de la mort. Cette
« fille » de Jésus, une inconnue, est devenue « son
prochain », dont le destin le concerne comme celui de sa propre fille.
Cette histoire marque un tournant dans la vie de Jaïrus, qui s'ouvre à la
puissance de la résurrection.
LA RÉSURRECTION A L’OPPOSÉ DE LA
MORT.
Enfin, nous sommes prêts à nous rendre à la maison de
Jaïrus. Nous n'avons pas perdu de temps en nous arrêtant près de cette femme.
Ou plus exactement, nous avons bien perdu la course contre la mort, mais nous
avons gagné du temps pour la vie. Les pleurs et les plaintes des gens nous
accueillent et nous crient encore une fois le côté inéluctable et définitif de
la mort. Mais Jésus et Jaïrus se taisent et ce silence est le cri de
protestation contre la mort, le plus puissant
qu'on ait jamais entendu.
« Ta fille est morte » disent les gens (Luc 8 : 49) ;
Ils en sont certains (v. 53), et ils ont raison dans les faits. Mais Jésus dit : « elle dort » (v. 52) et c'est une déclaration qui se
rapporte au Dieu Tout-Puissant, qui peut donner la vie, quand et où Il veut.
Cinq personnes entourent Jésus et la jeune fille morte. Il a renvoyé tous les
autres. Ceux-là ont osé croire à l'impossible, ils ont posé le pied sur la
« terre promise ». Jaïrus, la mère de la jeune fille et trois
disciples, silencieux et tremblants, ont atteint le niveau d'une autre réalité :
la preuve d'une nouvelle vie (v. 51). Bouleversés, ils ont quitté le groupe
gémissant et se sont tournés vers la vie.
C'est dans cette « nouvelle famille », ce
groupe tourné vers la vie, que la jeune fille se réveille : dans la
réalité du Royaume de Dieu qui est parmi eux. Il ne s'agit pas seulement d'un
miracle du retour à la vie d'une dépouille mortelle ; il s'agit d'une
nouvelle dynamique de vie, d'une rupture avec les anciennes bases de vie –
exprimées en peu de mots : « Fais cela et tu vivras ! »
(Luc 10 : 28). La jeune fille ne s'est pas seulement réveillée de la mort ;
elle se lève à une nouvelle vie d'espoir, pour laquelle la mort n'est plus une
fin définitive.
Ce qui arrive par la puissance de Dieu, tant à la
femme atteinte d'une perte de sang qu'à l'enfant décédée, est impossible
d'après la Loi. Jésus met la foi sur une marche plus élevée : au-dessus de
la Loi. Non la vie par les œuvres, mais la vie par la foi – un premier exemple
de la grande délivrance préparée pour tous les humains et qui aura lieu dès que
Jésus aura satisfait à sa mission.
« Ne crains pas, crois seulement ! » Le Seigneur associe l'histoire de
la femme qui n'a pas pu vivre pendant douze ans et le destin du chef de la
synagogue, dont la fille de douze ans a perdu la vie. En contractant le temps,
il ouvre la voie vers la liberté et la grâce de la foi à celui qui est lié à la
Loi. Il est significatif de voir la femme et l'enfant associées à l'ordre divin
des douze - fait jusque-là pour
le peuple naturel de Dieu - et passant à l'Israël spirituel, qui prenait
naissance, à ce moment-là, avec Jésus-Christ à sa tête.
Jaïrus reste muet devant ce qui se passe. Il regarde
et assiste au miracle de la foi. Toutes ces émotions et la compassion de Dieu
manifestée à travers Jésus n'ont-elles pas convaincu la petite famille de
Jaïrus que le Rabbi de Nazareth est bien le Messie ? Les disciples ne
révèlent rien : « Il leur recommanda de ne dire à personne ce
qui était arrivé » (Luc 8 : 56). Le petit groupe réuni
autour du lit de l'enfant morte est témoin d'un événement mondial, dont il ne
mesure certainement pas encore la hauteur, la largeur ni la profondeur ;
mais la flamme de la foi est ancrée en eux, elle brille de plus en plus claire
et les prépare pour l'âge de la grâce, qui promet la vie éternelle par la foi.
TA Mai-Juin
1995