Les fêtes de Pâque approchent où la chrétienté
célèbre la mort et la résurrection du Fils de Dieu, notre Sauveur et Seigneur;
et nous, suivant l'injonction de Paul, nous voulons de même CELEBRER cette fête
(1 Cor. 5 : 8) la plus illustre, grandiose et sublime tout à la fois.
Célébrons-la, selon les lumières et
les connaissances reçues par la Parole divine — à la bonne date, suivant le
système de calcul des Juifs et seulement une fois par an.
Dans la chrétienté en général il y a
une grande confusion à ce sujet, tandis qu'on ne célèbre une fête nationale
qu'une fois par an et le jour même de l'événement, on commémore la mort de
Christ plusieurs fois par an, — 2, 4, 12 et 52 fois par an, ou aussi à
certaines fêtes d'églises, à l'occasion d'une réunion spéciale des membres
d'une dénomination chrétienne. Ne confondons pas non plus la cène, avec la
coutume juive de rompre le pain, désignant un repas quelconque (Luc 24 : 30),
et les agapes des premiers chrétiens. - Actes 2 :46 ; 20 :7.
On a ainsi en général perdu de vue la vraie
signification de la cène, ne nous en étonnons point. Au moyen âge, par exemple,
de pieux prédicateurs conseillaient aux malades, aux affligés, aux faibles de
prendre souvent la cène pour obtenir force et consolation, au lieu de les
renvoyer et de les rendre attentifs à la Parole de vérité, au vrai pain de vie.
Aujourd'hui il y en a qui cherchent et croient voir dans la cène comme un sceau
de rémission des péchés, comme un moyen pour tranquilliser la conscience.
Il y a en effet une grande bénédiction en
prenant dignement la cène, en observant comme il faut le repas commémoratif, en
communiant suivant les instructions de St. Paul (1 Cor. 11 : 28) de s'examiner
soi-même. Cette commémoration nous remémore non seulement les souffrances et la
mort sanglante de notre Seigneur et Rédempteur, mais aussi que nous, ses
disciples (pendant cet âge de l'Évangile seul) sont appelés également à avoir
part aux souffrances de Christ, à accomplir en notre chair ce qui manque des
souffrances du Christ (tête et corps), à “acquitter nos vœux envers le
Très-Haut” (Cramp. — PS. 50 : 14), à accomplir notre vœu ou engagement d'une
bonne conscience envers Dieu (1 Pierre 3 : 21). Nous sommes appelés non
seulement à manger le pain, à nous approprier Christ et à nous en nourrir, mais
aussi à boire la coupe, à nous rendre conformes à sa mort pour parvenir, si
possible à la résurrection d'entre les morts (Phil'. 3 : 10, 11); c'est ce que
nous avons symbolisé par notre baptême dans l'eau.
“Toutes les fois”, veut dire toutes les années
depuis la crucifixion de Christ, que vous mangez ce pain et que vous buvez la
coupe vous annoncez la mort du Seigneur jusqu'à ce qu'il vienne (entièrement
dans sa gloire, avec tous ses saints anges, avec tous ses élus de l'âge de
l'Évangile — Matth. 25 : 31), pour bénir toutes les familles de la terre. Quand
le dernier des élus sera entré dans la gloire, alors le Fils de l'homme sera
venu entièrement. — Matthieu 10 : 23.
T.G. 3/1909