JE PRENDS PLAISIR À LA MISERICORDE
ET NON AUX SACRIFICES.
- Matth. 12 : 1-14 -
Les gens réfléchis, quels qu'ils soient,
religieux ou non, admettent le côté sage, profitable, la nécessité même d'un
jour de sabbat, d'un repos hebdomadaire. Où ils ne sont pas d'accord, c'est au
sujet du jour propre et de la manière de l'observer. Quand, par Moi'se agissant
comme médiateur, l'Eternel adopta Israël comme son peuple particulier - après
promesse d'obéissance à la loi lors de l'alliance avec cette nation — II lui
fixa un jour hebdomadaire spécial, le septième, qui serait celui du repos, son
sabbat. Cette loi était limitée à la Palestine. Si Dieu l'avait voulu étendre
au-delà de ce pays, sur toute la terre, il y aurait eu lieu de spécifier dans
la loi même quel jour devait être considéré comme jour de sabbat dans les
parties éloignées de la terre où la différence avec l'orient est de près de 24
heures.
Mais nous, chrétiens, qui de nature ne sommes
pas Juifs, ni par conséquent, sous l'alliance de la loi, nous ne sommes donc
pas liés par l'obligation de fêter le samedi comme jour de repos. En effet, ni
Jésus, ni les saints apôtres, ne placèrent l'église évangélique sous l'alliance
de la loi. Ils font clairement la distinction de l'église juive, maison des
serviteurs, avec l'église chrétienne, maison des fils (Hébreux ch. 3) - à
laquelle nous appartenons, si nous demeurons fermes dans la liberté de Christ.
- Galates 5 :1.
Cela n'implique pas la liberté de faire le
mal. Mais puisque le chrétien n'est pas tenu d'habiter la Palestine ou les pays
circonvoisins, il a cette liberté d'observer plutôt l'esprit que la lettre de
la loi. Ceci est vrai du 4ème aussi bien que de tous les dix commandements. Le
Père Céleste ne commande pas à ses enfants engendrés de Son Esprit, de ne pas
tuer, voler, commettre adultère, etc... Ces commandements ne s'adressent plus à
eux. Nouvelles créatures en Christ, ils aiment Dieu, et l'adorant Lui seul,
comment pourraient-ils songer à adorer des images, à profaner son saint nom, à
nuire à leur prochain ou à un frère ? Bien au contraire, leur amour pour Dieu
les fait honorer son nom, servir sa cause ; et leur amour pour le prochain
comme pour eux-mêmes les pousse à lui rendre service ; “à pratiquer le bien
envers tous, et surtout envers les frères en la foi” (Galates 6 : 10). C'est
cet amour, nous dit Paul, qui est l'accomplissement de la loi — de l'esprit de
la loi en ce qui nous concerne - car “vous êtes, non sous (l'alliance de) la
loi, mais sous (l'alliance de) la grâce”. — Romains 6 :14.
Les Juifs avaient un système de
jours et d'années sabbatiques - le 7ème et le (7 X 7 + 1 = 50) 50ème jour, ou
le jour de la Pentecôte. Puis un système de sabbats d'années - la 7ème et la (7
X 7 + 1 = 50) 50ème année, ou l'année de Jubilé ; “l'ombre des choses à venir”,
nous dit l'apôtre (Col. 2 : 16, 17), des réalités dont nous jouissons pendant
l'ère chrétienne. Aussi le 7ème jour nous représente-t-il un repos d'une nature
plus élevée que celui de la loi — un repos dans la foi, au lieu d'un repos au
sens physique : “Nous qui croyons, nous entrons dans le repos” (de la foi) basé
sur notre acceptation de Jésus comme notre satisfaction devant Dieu. Nous
atteignons à la plénitude de ce repos quand nous recevons l'engendrement de
l'Esprit, typifié par l'envoi de l'Esprit saint au jour de la Pentecôte.
L'année sabbatique de jubilé d'Israël trouve de même son antitype dans le grand
repos de l'âge du Millénium. - Actes 3 :20,21.
Jésus, le Grand Docteur, en tant que
Juif était autant que tout autre juif sous les exigences de chaque trait de
l'alliance de la loi. Il n'en viola pas la plus petite partie, cela, nous
pouvons le croire. Il fut obligé d'en observer la lettre dans un sens et à un
degré qu'il ne nous commanda point, à nous ses disciples. Nous devons observer
l'esprit de la loi. Par conséquent si nous vivions en Palestine, nous ne
serions pas obligés d'observer le samedi, pas plus qu'un autre jour. Mais nous
prendrions plaisir à suivre l'esprit de la loi judaïque. C'est selon ce
principe de liberté que l'église primitive commença par s'assembler le 1er jour
de la semaine, pour rappeler que ce jour son Rédempteur était ressuscité
d'entre les morts. C'est ce jour que Jésus apparut à quelques-uns réunis dans
la chambre haute, à deux des disciples allant à Emmaüs, ainsi qu'à Marie et à
d'autres disciples. Ces diverses manifestations du Seigneur ressuscité ce
premier jour de la semaine, firent considérer le dimanche comme un jour saint
et spécial par les premiers chrétiens. Une semaine après sa première
manifestation, Jésus apparut de nouveau le 1er jour de la semaine et, pour
autant que nous puissions le savoir, toutes ses apparitions à ses disciples eurent
lieu le 1er jour de la semaine. Rien d'étonnant, donc, que ce jour leur devint
connu comme le jour du Seigneur ; qu'il leur fit époque comme de celui duquel
on attendait les plus grandes bénédictions de Dieu et qui leur faisait goûter
comme un repos dans la foi en leur Sauveur. Il va de soi que ceux qui vécurent
dans des milieux juifs continuèrent d'observer aussi le septième jour,
tellement qu'on y était habitué. Mais le 1er jour devint le jour général pour
les disciples du Seigneur de s'assembler entre eux et de participer à un repas
commun qu'ils appelèrent rompre le pain (non pas la Cène), en commémoration du
fait qu'en ce jour de sa résurrection Jésus se manifesta à ses disciples en
rompant le pain. - Actes 20 : 7 ; 1 Cor, 16:2.
Mais il ne faut pas comprendre le Seigneur
comme s'il avait réprouvé les Juifs parce qu'ils observaient le 7ème jour
(c'était leur devoir) ; il les réprouva parce qu'ils tombaient dans l'extrême.
Les Pharisiens exagéraient particulièrement certaines parties de la loi. S'ils
admettaient d'une part que l'on pouvait manger du blé le jour du sabbat, ils
appelaient moissonner le fait d'arracher des épis et vanner, battre, celui de
frotter les épis dans les deux mains et d'en souffler la balle. De même
éloigner une petite bête d'une personne c'était autant que chasser et ainsi la
loi divine très raisonnable paraissait absurde à beaucoup. Ce sont ces
absurdités que Jésus combattait. Il montra qu'on avait le droit tous les jours
de satisfaire sa faim et cita un cas où David n'en reçut aucun blâme, il cita
aussi le fait que les prêtres accomplissaient des travaux au jour du sabbat
sans pour cela se rendre coupables. Il expliqua que Dieu désirait voir plutôt
se développer parmi les hommes la miséricorde mutuelle que de sacrifier leur
aisance matérielle.
Puis, comme pour démontrer le
bien-fondé de son assertion. II guérit un homme qui avait la main sèche,
prouvant par là qu'il était dans les bonnes grâces de Dieu qui par ce fait
sanctionnait ses enseignements. Il montra encore à ses critiques leur
inconséquence, leur disant que si une brebis tombait dans une fosse le jour du
sabbat ils l'en sortiraient, combien illogique était donc leur attitude de
s'opposer à la guérison des infirmités humaines le jour du sabbat. Mais on ne
peut faire entendre raison au cœur mauvais. Il n'est pire sourd que celui qui
ne veut pas entendre. Le fait même d'avoir su démontrer ses doctrines
supérieures aux leurs excita l'envie, la malice, la haine et l'esprit de
meurtre des pharisiens. Ils prouvèrent qu'ils étaient dénués entièrement des
qualités de miséricorde et de charité que Dieu recherche spécialement dans ses
enfants et sans lesquelles personne n'a droit à ce titre. Le sacrifice est
bien, mais la miséricorde indique plus particulièrement la bonne disposition du
cœur. Voilà une leçon à apprendre pour tout chrétien.
Jésus accomplit aussi tant de ses miracles le
jour du sabbat afin qu'ils servent de types - pour servir d'images prophétiques
— au fait si important que le jour antitypique, le grand jour du sabbat, sera
le septième millénaire, le Millénium, où Jésus, le Soleil de Justice, se lèvera
rayonnant de puissance et de splendeur pour la guérison de quiconque voudra
être guéri. - Mal. 4: 2.
T.G. 10/1910