LA FIDELITE DANS LES PETITES CHOSES

 

" Celui qui est fidèle dans les moindres choses l'est aussi dans les grandes. " - Luc 16 : 10

 

 

Nous avons, dans cette pensée, l’énoncé d’un grand principe qui pourrait presque être universellement reconnu. Les expériences de la vie nous ont enseigné que celui qui est digne de confiance dans les petites choses le sera également dans les grandes. Un homme prudent dans les petites affaires est également prudent dans les entreprises importantes. Celui qui est doux dans les petites actions de la vie de tous les jours sera doux dans les grandes occasions.

Notre Seigneur applique ce principe à ses disciples d’une manière générale ; et nous croyons que c’est une des leçons les plus importantes que le Chrétien puisse apprendre. Il y en a beaucoup qui sont extrêmement prudents en manipulant une grande somme d’argent, mais qui sont très négligents avec des petites. Il y a ceux qui sont scrupuleusement précis quand de grandes sommes leurs sont confiées, mais qui ne pensent rien des sommes insignifiantes. Celui qui cultive l’habitude de négliger les petites choses sera susceptible de devenir insouciant quant aux grandes. D’un autre côté, celui qui est attentif à chaque billet, à chaque pièce, qui s’acquitte promptement de chaque petite dette, sera plus soigneux en ce qui concerne les grandes sommes, les grandes dettes.

Ainsi, il semblerait que ce soit un principe général de la vie : Ceux qui négligent les petites choses et sont soigneux dans les grandes vont, à un moment quelconque ou sous la pression, ne plus être dignes de confiance et faire preuve d’infidélité en toutes choses, si cette fidélité venait à entrer en conflit avec leurs intérêts personnels égoïstes. En d’autres termes, les choses insignifiantes de la vie ont une importance influençant le développement de notre caractère. Celui qui apprend à être consciencieux en toutes choses est convenablement exercé par les leçons de la vie. Nous voyons cela par nos propres expériences individuelles. Quelques-uns sont plutôt insouciants vis-à-vis des droits des autres ; par exemple, ils prendraient le parapluie de quelqu’un sans permission en disant, " Je n’en aurai besoin que pour une petite heure et je le rapporterai. " Une telle personne n’est pas à proprement parler consciencieuse dans les petites choses. Une personne qui prendrait un parapluie, même pour une heure, n’a pas assez de principes pour qu’on puisse lui faire confiance dans des choses plus grandes. D’autres vont emprunter des articles, et oublier ou négliger de les rendre promptement, mettant ainsi le propriétaire très mal à l’aise et lui causant des désagréments. Au mieux, l’habitude d’emprunter est déplorable.

Les Ecritures nous enseignent que notre Seigneur choisit une classe qui sera avec Lui comme Sacrificateurs, Juges et Rois pour avoir le contrôle des affaires de la terre durant les mille ans de son Règne ; et celui qui est choisi pour ce travail doit avoir une aptitude et un caractère spéciaux. Ceux qui s’offrent à Lui seront préparés pour cette position importante ; ceux qui ne le font pas ne seront pas préparés. C’est pourquoi notre Seigneur nous permet de comprendre que les opportunités présentes doivent être estimées comme des occasions de montrer notre véritable attitude de cœur. La condition est que nous ne pouvons être ses disciples si nous ne nous en remettons pas totalement à Lui comme notre grand Instructeur, afin d’être guidés dans toutes nos affaires en harmonie avec sa volonté.

Le Maître nous dit qu’aussi petites que soient les affaires de la vie, nous devons comprendre que le Père connaît nos besoins ; et qu’aussi certainement qu’Il subvient aux besoins du passereau et du lys des champs, Il subviendra aux besoins de ses enfants. Notre Seigneur nous a dit : " N’avez-vous pas plus de valeur que beaucoup de passereaux ? " Même lorsque nous étions esclaves du péché, le Père a pourvu à des provisions afin que nous puissions retourner sous sa faveur et vers la vie éternelle, à condition que nous Lui obéissions et que nous répondions à ses clauses clairement énoncées. Combien plus prendra-t-Il soin de nous, maintenant que nous sommes ses enfants !

 

 

L’humilité essentielle au service

 Même dans les plus petites affaires de la vie, nous devons rechercher la Volonté de Dieu. La bonne attitude que nous devons adopter pour nous maintenir est la suivante : Je sers Christ, mon Seigneur ; peu importe que ce soit un grand ou un petit travail. " Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, soit que vous fassiez quelque autre chose, faites tout pour la gloire de Dieu. " (1 Corinthiens 10 : 31). Le service le plus humble est agréable au Seigneur dans la mesure où il est réalisé par amour. Nous nous souvenons du cas de notre Seigneur Jésus. Quand l’occasion s’est présentée à Lui de parler avec une pauvre Samaritaine au puits de Jacob, Il n’a pas dit : " Je suis venu prêcher l’Evangile et puisque cette femme n’est qu’une Samaritaine, je ne vais pas me soucier d’elle. " Lorsque les disciples revinrent, ils ne pouvaient comprendre pourquoi le Maître parlait avec cette femme plutôt qu’à une foule. Mais Jésus, ayant l’occasion de prêcher, même si ce n’était qu’à une Samaritaine, profita de cette opportunité. Il savait qu’au travers d’elle, la Vérité irait vers d’autres ; qu’elle répéterait à ses voisins ce qu’elle avait entendu et que quand viendrait le temps opportun, les Samaritains entendraient et seraient d’autant mieux préparés à bénéficier de cette opportunité.

Nous devons apprécier le privilège de présenter la Vérité en quelque occasion que ce soit. Bien entendu, nous ne devons pas importuner celui avec qui nous entrons en contact ; mais s’il semble y avoir une opportunité de service, il est de notre devoir de nous occuper des affaires du Père et de profiter de cette occasion – que ce soit pour parler de la Vérité ou simplement pour dire une parole aimable, etc. " L'esprit du Seigneur, l'Eternel, est sur moi, car l'Eternel m'a oint pour porter de bonnes nouvelles aux malheureux. " (Esaïe 61 : 1). Dieu recherche des personnes bienveillantes et sympathiques, désireuses d’aider les autres.

Notre privilège est d’annoncer une parole encourageante à tous moments. Généralement, les gens passent par des expériences tristes. Il y a souvent " un ver dans le trognon ", dans le cœur. Il a été remarqué que ceux qui se sont suicidés ont quelquefois rit ou plaisanté peu de temps avant de passer à l’acte. Le monde serait dans une condition terrible si chacun parlait de ses problèmes et manquait de réserve. Il serait mieux qu’ils cachent leurs problèmes et que nous couvrions les nôtres. Il est mieux de cultiver l’esprit qui chante :

" Satisfait de tout ce que je vois, car c’est mon Dieu qui me conduit. "

 

 

Des petits tests de caractère

 Nous devrions considérer comme un privilège le fait d’inscrire des adresses sur les couvertures de tracts, ou encore toute autre opportunité présente pour le service du Seigneur. Si quelqu’un disait : " Je préférerais prêcher ", nous lui répondons que si le Seigneur lui fraye un chemin et lui donne une opportunité de prêcher, qu’il le fasse. Et s’il a quelques opportunités de prêcher dans une journée, que ce soit à une personne, à dix ou à mille, qu’il les exploite. Mais s’il n’a aucune opportunité de prêcher, il aura peut-être l’opportunité d’inscrire des adresses sur des tracts. De cette manière, il devient un instrument permettant d’aider à mettre de la lecture dans les mains d’autres personnes, même si c’est le facteur qui ramène ces tracts là où ils seront lus. Par ailleurs, si notre travail se trouve à la cuisine ou dans une autre partie de la maison, nous servons le Seigneur dans la mesure où nous faisons tout comme si cela était pour Lui. Mais Il nous donne généreusement des opportunités de service pour les frères.

Ainsi, quoi que nous fassions, nous le faisons pour le Seigneur, comme si nous l’avions fait pour Lui, comme Lui l’aurait également fait. Il y a une manière de voir les choses qui nous rend heureux. Il est bon de nous demander, quelquefois : Qu’est-ce que je recherche ? Pour quelle raison est-ce que je fais cela ? Pour qui est-ce que je travaille ?

Lorsque nous travaillons ainsi pour le Seigneur, que nous nous efforçons de Lui plaire et que nous cultivons l’esprit de reconnaissance pour le service dans les petites choses, nous prouvons le fait que nous en méritons de grandes. Notre désir d’effectuer un service loyal pour le Seigneur se manifestera par des économies à la maison et par de la considération pour les autres autour de nous. Celui qui frottera trop d’allumettes, ou qui frottera les allumettes sur les murs de la maison, manifestera ainsi qu’il n’est pas entièrement digne de confiance. Celui qui siffle autour de sa maison pour déranger les autres, ou qui se lève très tôt le matin et fait tellement de bruit que les autres ne peuvent se reposer, ou qui vient très tard le soir et va bruyamment dans sa chambre, montre qu’il n’a pas appris à observer la Règle d’Or, qu’il n’a pas appris à respecter les droits des autres.

Notre conduite, comme membres du Corps de Christ, devrait tout premièrement tendre à l’observation des principes de justice. Nous devrions réfléchir à ce que sont les droits des autres et analyser si nous n’empiétons pas sur ces droits. Si nous nous rendons compte que nous faisons ainsi, nous devrions savoir que nous violons la loi de la justice. Dans toutes les circonstances de la vie, la justice doit venir en premier et ensuite, nous pouvons être aussi bienveillants et généreux que possible.

 

 

" Seigneur, est-ce moi ? "

 A l’égard des choses spirituelles, le principe est le même. Des petites fentes dans le luth gâchent la musique. Dieu recherche une classe très spéciale pour le Royaume. Il désire ceux qui seront totalement loyaux envers Lui, loyaux envers sa Parole, fidèles non seulement dans les grandes choses, mais également dans les plus petites affaires de la vie – fidèles en pensée, en parole et en action. Celui qui est ainsi fidèle, celui qui s’exerce à tous ces égards, sera digne et se préparera pour le Royaume. Celui qui est insouciant et inattentif aux petites choses n’est pas prêt pour le grand honneur que le Seigneur a préparé pour le véritable fidèle. Il nous regarde de près, mais d’un œil bienveillant. Il nous souhaite de réussir. Il nous donne l’instruction nécessaire et Il nous guide. Lorsque nous pratiquons la prudence dans les petites choses, nous développons également nos caractères sur toute la ligne. Si nous n’arrivons pas à faire cela, nous ne serons certainement jamais dignes de nous voir confier des choses importantes. Que chacun de nous en fasse une question personnelle : Quelle sorte de caractère est-ce que je développe en moi au fil des jours ?

Mais le Chrétien qui fait une erreur, qui la voit et qui fait tout son possible pour se corriger, considérera son expérience comme bénéfique – probablement, jusqu’au terme de sa vie. Par le châtiment qu’il s’impose, il apprendra à être plus attentif. L’attention et la vigilance sont nécessaires et nous devrions voir que ces qualités s’appliquent dans toutes les affaires de la vie – dans l’utilisation de notre temps, de nos talents, de notre argent, etc. Tout ce que nous avons vient du Seigneur et Lui appartient. C’est pourquoi, nous devrions réfléchir attentivement à ce que nous devons faire de nos opportunités et être très consciencieux dans leur utilisation – dans quelle mesure nous devons les utiliser à notre profit personnel et comment nous devons utiliser ce qu’il nous reste. Notre façon de faire montrera au Seigneur si nous sommes dignes ou non d’une place dans la gloire.

Une des caractéristiques de notre intendance, qui manifestera l’attention avec laquelle nous prendrons note de sa volonté et avec laquelle nous l’accomplirons, est l’utilisation ou l’abus de tous nos talents qui nous ont été confiés par le Maître, qu’ils soient importants ou moindres. Un peu plus tard, Il prévoit de donner à ses fidèles des choses qui seront d’une valeur bien plus grande que de l’argent ; Il leur confiera des affaires de haute responsabilité. Si quelqu’un n’a pas été fidèle – s’il a pensé au temps, à l’argent, etc. comme lui appartenant et les a utilisés dans ce sens, une telle personne ne fera pas partie de la classe que le Seigneur recherche. Il nous voit au travers de l’Alliance du Sacrifice que nous avons conclue avec Lui (Psaume 50 : 5). Même si nous avions un million de dollars, cela ne serait qu’une petite chose à ses yeux. C’est la manière avec laquelle nous utilisons les ressources de cette vie qui manifeste notre loyauté vis-à-vis du Seigneur et qui montre comment nous utiliserions la puissance Divine durant les mille ans du Royaume du Messie, pour la bénédiction de toutes les familles de la terre.

Nos plus grandes opportunités de service sont, comparativement, insignifiantes. Mais nous devons également apprécier le plus petit service que nous pouvons rendre. Nous devons considérer que notre service ici-bas ne peut être comparé avec les choses que le Seigneur a en réserve pour ceux qui L’aiment. Ils doivent régner durant mille ans avec leur Seigneur ; et ensuite viendront les âges à venir durant lesquels Il montrera l'infinie richesse de sa grâce par sa bonté envers eux en Jésus-Christ leur Seigneur. (Ephésiens 2 : 7). Aux vues de cet héritage futur des saints dans la lumière, est-il étonnant que notre Seigneur veuille que nous ayons des cœurs bienveillants, justes et généreux ? La possibilité que nous aurons de faire partie du Petit Troupeau dépendra largement de l’appréciation que nous avons des opportunités de servir le Seigneur dans les petites choses de la vie présente.

 

WT 1915 p.5740

 

 

 

 

 

 

 

NOTRE PURIFICATION – INTERIEURE ET EXTERIEURE

 

" Ayant donc de telles promesses, bien-aimés, purifions-nous de toute souillure de la chair et de l'esprit, en achevant notre sanctification dans la crainte de Dieu. " - 2 Corinthiens 7 : 1.

 

A nouveau, nous attirons l’attention sur le fait que la Bible n’était pas adressée au monde, mais à l’Eglise ; non aux incroyants, mais aux croyants ; non aux pécheurs, mais à ceux qui se sont déjà détournés du péché. Beaucoup négligent ce fait et il en résulte des confusions dans leurs esprits.

Mais certains peuvent, peut-être, être enclins à dire que les paroles de ce verset sont applicables aux pécheurs aussi bien qu’aux saints – spécialement aux pécheurs – même si l’épître elle-même est adressée " à l'Eglise de Dieu qui est à Corinthe, et à tous les saints qui sont dans toute l'Achaïe. " Nous répondons, non ! Notre texte ne peut s’appliquer d’une manière générale et appropriée aux pécheurs qui ne sont pas encore venus vers Dieu, qui ne se sont pas encore repentis et n’ont pas encore été pardonnés de leurs péchés. Dieu ne fait pas appel à de telles personnes ; Il les dénonce simplement comme étant des pécheurs, Il leur refuse toute reconnaissance, toute communion, et leur dit qu’il n’y a aucun autre nom donné sous les Cieux parmi les hommes par lequel ils puissent être sauvés de leurs péchés que celui de Jésus – par la foi en son sang. En d’autres mots, Dieu refuse d’être en quelque relation que ce soit avec ceux qui ne peuvent ou ne veulent accepter la grande Offrande pour le Péché qu’il a fournie. Comme Jésus l’a exposé, " Nul ne vient au Père que par moi. " - Jean 14 : 6.

Le caractère raisonnable de la position Divine est évident après réflexion. Dieu, dans l’âge présent, rassemble hors du monde un Petit Troupeau, dont le trait de caractère particulier est la foi en Lui et un désir de Lui plaire. Dans l’âge à venir, l’âge Millénaire, Dieu prévoit de s’occuper du restant de l’humanité, et alors, toutes ses exigences seront rendues si claires que le simple d’esprit même ne s’y égarera pas. (Esaïe 35 : 8) Le Soleil de Justice brillera dans ce glorieux Jour Millénaire, manifestera clairement le vrai du faux et dévoilera le caractère et les attributs divins, afin que chaque créature puisse voir - oui, les yeux des aveugles s’ouvriront et les oreilles des sourds entendront, comme nous le dit le prophète. - Esaïe 35 : 5.

Mais maintenant, dans l’âge présent, ce Petit Troupeau particulier que le Seigneur est en train de choisir et qu’Il qualifie comme étant son Eglise, subit un test de foi. Quiconque ne peut mettre sa foi en pratique ne peut faire partie de son Eglise élue, mais doit attendre que celle-ci répande ses bénédictions durant le Règne de Christ, pour lequel nous prions toujours : " Que ton Règne vienne ; que ta Volonté soit faite sur la terre comme au ciel. "

 

Les saints ne sont pas tous naturellement nobles

 Dieu n’a pas uniquement considéré la foi comme étant un élément nécessaire d’acceptation dans le temps actuel, mais, en plus de cela, l’amour de la justice fait partie du test. Ce n’est pas assez d’avoir l’œil de la foi qui reconnaîtrait la mort de Christ comme prix de Rédemption pour les péchés du monde, nous devons en plus avoir des cœurs qui aiment la justice, pour nous trouver sous la faveur divine. Le cœur qui aime la justice discerne les faiblesses de sa propre chair, ainsi que ses tendances à regarder vers le bas. Au moment où le cœur reconnaît Jésus comme Rédempteur, il se réfugie auprès de Lui, non seulement pour être couvert de ses mérites pour les péchés passés, mais également pour avoir la couverture imputée de sa justice pour les souillures involontaires et les imperfections du présent et du futur – imperfections qui sont contraires à la volonté et qui sont le résultat de faiblesses héritées.

Cette classe, qui n’est en harmonie ni avec le péché du monde, ni avec ses propres faiblesses, est citée par notre Seigneur dans son message : " Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés [sous le joug du péché, évaluant sa pénalité, la mort], et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions. " Ceux qui reçoivent ses instructions – ses disciples, élèves dans l’école de Christ – font partie de la classe à qui les paroles de notre texte sont adressées. Il serait inutile d’exhorter le monde en général à se purifier de toutes les impuretés de la chair et de l’esprit. Le monde apprécie toutes ces impuretés et n’a aucun désir de se purifier, il ne s’imagine pas combien cela est abject aux yeux de Dieu et de ceux qui possèdent son Esprit de Sainteté. Le Seigneur décrit la condition du monde comme étant telle que la colère, la malice, l’envie et la luxure [désirs] y sont des idées normales et courantes. La convoitise ainsi que l’égoïsme - qui se transforment souvent en brutalité lorsque la personne est en quête de richesse, de plaisir ou de pouvoir - cherchent à remplir l’esprit naturel dans une telle mesure que si tout cela lui était retiré, avec rien en échange, la vie perdrait tous ses charmes. Serait-il convenable d’exhorter une telle personne à se débarrasser des impuretés de sa chair et de son esprit, si elle n’a rien à leur substituer ?

Certains pourraient peut-être répliquer qu’il y a autant d’esprits nobles parmi les non-croyants que parmi les croyants. Nous répondons : Oui ! Les Ecritures sont en accord avec cette pensée, nous assurant que parmi les croyants ne se trouvent pas beaucoup de personnes haut placées, sages ou nobles d’un point de vue mondain. Le Message de la grâce de Dieu repose souvent sur les membres les plus petits, les plus pauvres et les plus dégradés de la famille humaine, plutôt que sur les nobles, qui ressentent moins ardemment leur propre dépravation ainsi que la nécessité d’un Sauveur et de son assistance. Alors, si l’on trouve dans le monde des personnes nobles et si les croyants sont généralement d’une couche inférieure, comment est-il possible que Dieu ait un intérêt plus particulier pour ceux-ci plutôt que pour les incroyants ? Quel genre de règle pousse l’Eternel à accepter comme enfants des personnes qui sont moins nobles de nature et à en rejeter d’autres qui le sont plus ?

Nous répondons que la règle régissant l’acceptation divine comprend la foi ainsi que l’obéissance du cœur. Le Seigneur est ravi d’accepter, selon leur volonté, leurs intentions, et non selon leur chair ainsi que ses défauts, ceux qui se détournent du péché de tout leur cœur, de tout leur esprit et de toute leur volonté, et acceptent l’arrangement divin par la foi. Leurs imperfections charnelles sont voilées de sa face par la robe de justice de Christ qui les recouvre, dans la mesure de l’incapacité de leurs nouveaux esprits qui méprisent le péché et cherchent à combattre un bon combat contre celui-ci dans la chair et partout ailleurs. Telle est la classe à qui s’adresse l’Apôtre dans notre texte : " Bien-aimés, purifions-nous de toute souillure de la chair et de l'esprit. " - 2 Corinthiens 7 : 1.

 

Le manque d’estime envers les bien-aimés de Dieu

 Comme porte-parole du Seigneur, l’Apôtre s’adresse à tous les croyants qui ont rejeté le péché et qui s’efforcent d’être agréables à Dieu, tels des " bien-aimés ". L’Apôtre, noble d’esprit, se rendait compte du fait que beaucoup de ces bien-aimés frères avaient des faiblesses et des imperfections de la chair. Il ne les aimait pas à cause de leurs défauts, mais en dépit de ceux-ci – car ils étaient loyaux de cœur envers les principes de justice et s’efforçaient de vaincre le péché et ses inclinations dans leur propre chair mortelle, et – pour autant que s’étendait leur influence – dans le monde. Mais le monde n’aime pas ceux que le Père, Jésus et les Apôtres aiment. Les paroles de notre Maître sont les suivantes : " Si le monde vous hait, sachez qu'il m'a haï avant vous. Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui ; mais parce que vous n'êtes pas du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela le monde vous hait. Ce n'est pas vous qui m'avez choisi ; mais moi, je vous ai choisis, et je vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. " - Jean 15 : 18, 19, 16

Le monde n’aime pas ceux-là même qui ont été choisis parce que, confessant leurs propres faiblesses et s’efforçant d’agir contre elles, ils nomment ces imperfections de leurs véritables noms – péchés, bassesses, corruptions de la chair et de l’esprit. Chaque effort fait par ceux-ci pour se purifier est un reproche pour ceux qui ne font aucun effort de purification et qui haïssent qu’on leur rappelle que les choses dans lesquelles ils prennent leur plus grand plaisir sont l’avidité, l’égoïsme, les affections anormales, les conflits, la fierté et la vaine gloire. Quiconque donne pleinement satisfaction au monde peut être certain qu’il ne donne pas satisfaction au Seigneur. Celui qui satisfait le Seigneur n’a pas besoin d’espérer donner satisfaction au monde ; car la communion de ce monde est inimitié aux yeux de Dieu et, par conséquent, le monde n’est pas soumis au modèle Divin et ne peut l’être, comme nous l’explique l’Apôtre (Jacques 4 : 4 ; Romains 8 : 7). Son cœur va dans une toute autre direction.

La loi de la Nouvelle Création – aimer Dieu de tout notre cœur et notre prochain comme nous-mêmes – n’est ni raisonnable, ni pensable, ni désirable de quelque manière que ce soit pour le monde, et le fait de le rappeler, même en présence de ceux qui sont de tout cœur du côté de la justice, cause du mécontentement et de la gêne. Le Seigneur et ceux qui suivent ses traces n’ont jamais été les bienvenus parmi eux – ils étaient des intrus. Ils préfèrent qu’on les laisse seuls, qu’on ne leur fasse aucun commentaire quant au fait qu’ils aient tort. Il est vrai que certains d’entre eux éprouvent une agréable fierté d’être généreux, aiment être renommés, et être réputés pour leur honnêteté et pour leurs vertus. Mais ils désirent être considérés comme des modèles et des exemples, et sont offensés pour toute intrusion, pour toute mesure de leurs pensées, paroles et actions par rapport au modèle divin. C’est pourquoi, ceux qui reconnaissent continuellement et honorent le modèle Divin ne sont pas estimés par ces derniers.

 

La nécessité de purification

 Mais pourquoi l’Apôtre nous suggère-t-il que l’Eglise devrait effectuer un travail de purification du cœur et de la chair quand nous savons que Dieu a totalement recouvert tous ces défauts ? Si ceux-ci sont recouverts, pourquoi continuer à s’en préoccuper ? Ah, nous en avons de très bonnes raisons ! Ceux qui sont loyaux de cœur envers le Seigneur et sa justice sont affligés de leurs défauts, de leurs péchés, des faiblesses de leur chair, bien qu’ils soient conscients que le Seigneur les ait gracieusement recouverts et ne leur impute pas leur péché, car ils y sont opposés de tout cœur. Le désir de cette classe est de se bâtir, de se forger un caractère par la fidélité aux principes de la justice. Ils désirent que leurs esprits deviennent de plus en plus établis dans la fidélité au Seigneur et à sa Règle d’Or et d’amour ; et que, autant que possible, le nouvel esprit contrôle la chair déchue et imparfaite afin de l’assujettir, en accord avec la Loi d’Amour Divine.

Quiconque, après avoir goûté à la bénédiction du Seigneur pour le pardon des péchés ne ressent pas le désir de mener un combat contre ceux-ci, d’assujettir à son nouvel esprit les facultés et les talents de son corps mortel, n’a pas le véritable esprit d’un fils. Il prouverait de cette manière qu’il n’aime pas réellement la justice et qu’il ne hait pas vraiment l’iniquité. Il témoignerait ainsi qu’il ne fait pas partie de la classe que le Seigneur désire pour fils sur un plan spirituel – comme membres du Petit Troupeau, l’Epouse de l’Agneau.

Alors, nous voyons une bonne raison pour laquelle les frères devraient avoir un intérêt particulier pour les paroles de l’Apôtre. Nous voyons une bonne raison pour laquelle tous les engendrés de ce même Esprit de sainteté devraient être attentifs à ses paroles et faire de la purification de leur chair et de leur esprit leur oeuvre principale durant le reste de leur vie. Nous voyons que s’ils ne font pas cela, ils démentent par là leurs prétentions d’aimer la justice et de haïr l’iniquité. Nous voyons que par un tel combat contre les faiblesses de la chair et de l’esprit, le Seigneur prévoit qu’ils développent un caractère cristallisé. Ainsi, comme les Ecritures nous l’expriment, ils seront " rendus capables d'avoir part à l'héritage des saints dans la lumière " (Colossiens 1 : 12) – d’une attitude de cœur convenable pour le service Divin. Ceux qui auront une telle attitude de cœur, propre à l’œuvre du Royaume Millénaire vont, nous en sommes convaincus, recevoir de nouveaux corps, libres de tout défaut, dans la Première Résurrection. De cette manière, ayant perfectionné leurs esprits et s’étant forgés un caractère dans leur cœur durant la vie présente en contrôlant leur chair autant que possible, ils démontrent qu’au-dedans d’eux, ils ont une ressemblance de caractère avec leur Seigneur et Rédempteur. Uniquement ceux qui cherchent ainsi à devenir des copies du très cher Fils de Dieu constitueront la classe Elue, la classe du Royaume, la semence d’Abraham, par qui le monde va, sous peu, être béni.

 

" Purifions-nous "

 Les paroles " Purifions-nous " ne font pas référence au fait de nous débarrasser de la condamnation adamique. Une telle purification des péchés originels est impossible de notre part, comme l’Apôtre nous l’explique ailleurs. Nous ne pouvons obtenir cette purification à moins que nous ne la recevions gratuitement de la part de Dieu. De quelle manière, alors, nous purifions-nous ? Nous répondons qu’ayant été reconnus purifiés par le Seigneur, soumis à l’influence de son Saint Esprit et à la compréhension instructive de sa Parole, nous sommes à présent invités à montrer notre zèle pour la justice et à coopérer avec Lui dans son œuvre. Quoique toute condamnation soit reconnue comme ayant disparu pour nous, nous avons toujours l’opportunité de montrer au Seigneur notre état d’esprit ainsi que nos intentions, en nous efforçant de lutter contre le péché dans notre esprit et dans notre chair. C’est le Seigneur qui nous encourage à nous purifier, mais la purification en elle-même est un acte que nous devons réaliser nous-mêmes - " Purifions-nous. " Le travail de purification est un travail pénible ; car au début, nous ne discernions pas combien nous étions profondément souillés, combien presque toutes les suggestions de notre esprit étaient dirigées par notre égoïsme. Nous ne reconnaissions même pas l’égoïsme comme étant un péché.

Alors que les yeux de notre compréhension s’ouvraient de plus en plus, nous avions une perception plus claire du Seigneur et de sa justice, de notre propre condition, du besoin que sa Robe nous couvre, etc. Jour après jour, depuis que nous avons commencé à faire de notre mieux pour repousser le péché, l’égoïsme - oui, chaque élément d’impiété et d’impureté - nous sommes devenus plus assidûment conscients de la profondeur de la tâche que peut-être, nous considérions plus tôt comme très superficielle. Hélas, une grande partie du peuple de Dieu, après des années de labeur à tenter de se purifier des impuretés de la chair et de l’esprit, discerne à présent plus de défauts qu’elle n’en discernait au commencement, bien qu’elle se soit débarrassée de la plupart de ses impuretés naturelles, tel l’égoïsme, etc. L’œuvre de purification serait très décourageante si la Sainte Parole ne nous assurait pas que Dieu nous considère selon nos intentions, nos désirs et nos efforts et non selon la chair. Il nous reconnaît comme vainqueurs à cause de notre bon combat contre nos défauts naturels, quelle que soit la mesure de notre succès.

La distinction qu’établit l’Apôtre entre les impuretés de la chair et celles de l’esprit devrait être remarquée. Après avoir accepté le Seigneur, nous demeurons avec Lui comme Capitaine de notre Salut, afin d’être des soldats de la croix et de mener un combat contre le péché et toutes les œuvres de la chair et du mal. Bientôt, nous nous retrouvons en compagnie d’autres personnes de la même classe, nous commençons à purifier naturellement et convenablement notre chair, à éloigner de nous les pratiques immorales ainsi que les méfaits extérieurs de toute sorte. Tout cela est bien. Quelle communion pourrait-il y avoir entre des enfants de lumière et des œuvres obscures ? Sous peu - c’est le cas de plusieurs - un changement extérieur considérable est manifesté : le langage négligé est évité, les passions sont restreintes, l’égoïsme est bridé, au moins dans ses manifestations extérieures. Les voisins et les amis peuvent constater un changement considérable. C’est bien, mais c’est encore insuffisant. Nous devons également purifier notre esprit, nos pensées. Il n’est pas suffisant d’éviter les méfaits extérieurs. Nos pensées doivent être purifiées. Nous devons apprendre à haïr le péché, à repousser ses avances. Nous devons apprendre que notre esprit et notre corps sont les temples du Seigneur et que tout ce qui est contraire à Lui et à sa Loi de Justice et d’Amour, doit être exclu.

D’autres sont dans une certaine mesure des témoins de nos épreuves et de nos triomphes d’un point de vue extérieur. Mais les combats les plus importants de la Nouvelle Création sont ceux qui ne sont connus que de nous-mêmes et de notre Capitaine - la bataille du nouvel esprit ou de la nouvelle volonté contre les influences des anciennes dispositions naturelles. Le véritable soldat de la croix va trouver le champ de bataille tout à fait suffisant pour y engager toute sa combativité et tout son pouvoir destructeur et pour le maintenir totalement occupé. Ceux qui sont toujours sur le qui-vive pour développer le nouveau caractère ont moins de temps que les autres pour critiquer leurs voisins, leurs amis et leurs frères. Ils sentent combien ils ont besoin d’être vigilants et modérés. Au fur et à mesure qu’ils progressent dans cette direction, ils deviennent de plus en plus compatissants vis-à-vis de ceux qui ont les mêmes ou d’autres faiblesses, ainsi que des inclinations contraires au modèle Divin. Ils sympathisent tout spécialement avec les frères de la Nouvelle Création, qui ont également donné leur tout au Seigneur et qui combattent contre le monde, la chair et l’Adversaire, dans leur corps et dans leur esprit.

 

Notre transformation graduelle

 Ceux qui sont déjà entrés en relation filiale avec le Père devraient se souvenir que Dieu a promis que nous serons reçus de plus en plus dans sa communion, que nous aurons de plus en plus de bénédictions, en proportion de notre loyauté envers les principes avec lesquels nous nous sommes mis en marche. Si nous nous sommes détournés du monde ainsi que du péché et que notre chair est contaminée, nous devrions mettre ces contaminations de côté - nous devrions même rechercher à mettre de côté toute trace de péché. Plus nous employons notre énergie dans ce but, plus nous recevrons de faveurs de la part de Dieu, et plus nous Lui serons agréables et acceptables.

L’Apôtre, en mentionnant qu’il y a souillure de la chair et de l’esprit, ne veut pas dire que la Nouvelle Créature est souillée. La Nouvelle Créature, comme cela nous est dit ailleurs, est exempte de souillures, elle est sainte. Le mot " esprit " est fréquemment utilisé pour représenter la pensée. La volonté doit être complètement transformée avant que l’on puisse devenir une véritable Nouvelle Créature. Et pour cette volonté, le fait de toujours tirer en arrière signifierait aller à la perdition. Avoir la volonté de pécher signifierait que nous avons perdu le Saint Esprit ; que nous sommes dans la Seconde Mort.

Mais les enfants du Seigneur ont cette nouvelle volonté, ce nouveau trésor, dans des vases de terre. Nous avons une disposition naturelle au péché. En plus de cela, nous avons des esprits qui, bien qu’ils mettent de côté tout ce qui touche au péché, ont plus ou moins de souvenirs de ces péchés et de leurs impuretés. Ainsi, lorsque nous nous écartons du péché, nous devons également nous efforcer d’avoir un esprit pur. Nous devons rejeter tout ce qui est, en nous-mêmes, en sympathie avec le péché. Nous ne devons pas penser à ces choses, nous ne devons pas nous permettre de ruminer ce qui touche au péché. Nous devons nous affectionner aux choses d’en-haut. - Colossiens 3 : 2.

Comme nous remplissons nos esprits avec les promesses divines, tout notre caractère, notre vie entière, se retrouvent de plus en plus transformés. L’Apôtre dit : " Soyez transformés par le renouvellement de l'intelligence. " Nos esprits qui étaient en accord avec les choses et la nature terrestres, ne doivent pas seulement se démarquer de l’obéissance au péché, mais doivent également se tourner dans une nouvelle direction. Nos esprits doivent être remplis de pensées saintes – les pensées du Seigneur et de son service. Lorsque l’esprit adopte une bonne attitude vis-à-vis de Dieu, il est alors comparativement facile de servir la Loi de Dieu. L’Apôtre nous exhorte à nous perfectionner dans la sainteté. La sainteté a eu ses débuts en nous quand nous sommes devenus membres du peuple du Seigneur. Nous nous sommes offerts complètement à Lui – Il n’accepte rien de partiel. Nous nous sommes consacrés afin d’accomplir totalement sa volonté. Nous présentons notre corps comme un sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu, ce qui est de notre part un culte raisonnable. Nous avons débuté comme saints ; et le Seigneur ne reconnaît personne d’autre que les saints. C’est pourquoi nous devons rechercher à vivre en accord avec le modèle Divin dans toutes les affaires de la vie – nos paroles, nos actions, nos pensées.

 

Notre purification et celle du Seigneur

 Ce perfectionnement de notre sainteté, cette purification de nous-mêmes, continue. Nous devons apercevoir en nous tout ce qui est impur et le bannir de notre conduite - et, à plus forte raison, le bannir de nos esprits. En faisant cela, la sainteté se répand dans toutes les voies de la vie. Ainsi, un chrétien se doit d’avoir un très beau caractère. Si ce n’est pas le cas, cela montre qu’il n’a pas convenablement veillé à sa purification, en prenant soin quotidiennement de la purification de ses relations extérieures avec l’humanité, et intérieurement, de sa relation avec Dieu.

Nous devons faire tout cela dans la crainte du Seigneur, en Le révérant. Il y a une différence entre la crainte révérencielle et la crainte servile. La crainte révérencielle est une crainte profitable. Nous ne devons pas craindre notre Père Céleste comme s’Il était un démon, qui tournerait autour de nous et nous traiterait avec cruauté ; mais nous devons avoir une crainte pieuse, qui se réjouira de faire les choses qui sont agréables et satisfaisantes à ses yeux. Ainsi, toute cette purification de nous-mêmes, tout ce perfectionnement de nous-mêmes dans la sainteté, a pour but de nous perfectionner dans la crainte du Seigneur. Nous ayant engendrés de son Saint Esprit, nous ayant donné ces précieuses promesses, Dieu veut que nous ne mettions pas nos talents de côté pour ne faire aucun progrès, mais nous devons produire des fruits - trente fois plus, soixante fois plus, cent fois plus. Et faisant cela, nous serons récompensés en proportion.

Il y a un autre texte qui fait référence au Seigneur comme à celui qui accomplit l’œuvre de purification. " Purifie-moi de mes fautes cachées. " (Psaume 19 : 12-14). Ces paroles du prophète David reflètent les sentiments du véritable peuple de Dieu. Par ces mots, le prophète nous a montré qu’il reconnaissait le fait qu’il était incapable de se purifier lui-même. Il reconnaissait qu’il pouvait avoir des fautes cachées qu’il ne pouvait apprécier par lui-même - qu’il ne voyait pas lui-même. Il ne voyait peut-être pas des fautes que d’autres voyaient en lui. Il désirait que Dieu le purifie de celles-ci. Cela indiquait qu’il désirait s’éloigner de tout ce qui n’était pas en harmonie avec Dieu.

Tous les chrétiens devraient avoir ce sentiment qui est convenable. Nous devrions prier pour que le Seigneur nous montre tout ce qui ne Lui plaît pas totalement dans nos vies, tout ce qu’Il n’apprécie pas, afin qu’Il nous aide à nous voir comme les autres nous voient, et tout spécialement comme Lui nous voit. Nous croyons qu’une grande partie du peuple de Dieu s’est vu montrer ses imperfections et ses faiblesses (par la providence du Seigneur) par une sévère secousse. Nous demandons également au Seigneur, comme le fit le psalmiste, de nous garder des péchés présomptueux et de nous en purifier complètement.

 

" Le perfectionnement de la sainteté "

 Notre texte déclare qu’une telle purification de la chair et de l’esprit, le corps et la pensée, constitue un perfectionnement de la sainteté. L’idée, ici, est que la sainteté ne peut être atteinte en un instant, mais elle doit être graduellement rendue effective et être perfectionnée. La bonne compréhension de ceci nous empêchera de tomber dans de dangereuses erreurs. La sainteté n’est pas un objet porte-bonheur que nous pouvons mettre en poche ; ce n’est pas un habit qui pourrait être porté occasionnellement. La sainteté ressemble plus à l’adoucissement d’une pièce métallique ; elle pénètre dans la fibre entière, changeant ses caractéristiques générales ; c’est une transformation de son influence. Oui, le peuple de Dieu est reconnu comme saint dans la Robe de justice de Christ, qui nous est garantie au moment où nous décidons de nous éloigner du péché, où nous acceptons notre Rédempteur, et où nous nous consacrons à Dieu. Mais ce n’est pas suffisant. Nous devons également développer dans nos caractères ce que nous avons désiré - ou, comme l’Apôtre l’exprime, nous devons permettre au Seigneur de développer en nous la sainte volonté ainsi qu’une conduite sainte qui doit nécessairement accompagner la sainte volonté, dès que nous en aurons l’opportunité et que les conditions seront favorables.

Mais comment cette sainteté est-elle perfectionnée en nous ? Comment Dieu œuvre-t-Il en nous pour que nous ayons la volonté et que nous agissions selon son bon plaisir ? Notre texte répond également à cette partie de la question, nous assurant que c’est l’œuvre de Dieu de nous donner les promesses ; et que ces promesses constituent un encouragement pour ceux qui ont la bonne attitude d’esprit. Sans ces promesses divines des bénédictions présentes et futures, qui combattrait contre ses propres faiblesses ? Qui résisterait avec ardeur aux attaques du monde et de l’Adversaire ? De plus, qui sacrifierait volontairement sa vie et tous ses droits naturels pour servir le Seigneur et sa cause, s’il n’y avait pas des promesses excessivement grandes et précieuses pour stimuler et donner de l’énergie au service du Roi, pour combattre contre le péché, en venant au secours de tous ceux qui sont du côté de la justice ? Sûrement, il y en aurait peu, voire même pas du tout. C’est ce que nous suggère notre texte, disant : " Ayant donc de telles promesses, bien-aimés, purifions-nous, " etc. (2 Corinthiens 7 : 1) . Les promesses sont en effet la puissance de Dieu pour notre purification - notre Rédemption - comme nous l’indique Saint Paul – Romains 1 : 16.

 

" De grandes et précieuses promesses "

 En regardant le contexte pour déterminer à quelles promesses l’Apôtre se réfère, nous trouvons dans les versets précédents la déclaration suivante : " C'est pourquoi, sortez du milieu d'eux, et séparez-vous, dit le Seigneur ; ne touchez pas à ce qui est impur, et je vous accueillerai. Je serai pour vous un père, et vous serez pour moi des fils et des filles, dit le Seigneur tout-puissant. " (2 Corinthiens 6 : 17, 18). Quelle promesse ! Quelle suggestion ! – que nous, imparfaits et souillés de nature, pouvons non seulement avoir la considération de notre souverain Créateur, mais sommes également invités à devenir ses enfants et recevons l’assurance de son affection parentale pour nous – que " Comme un père a compassion de ses enfants, l'Eternel a compassion de ceux qui le craignent. " (Psaume 103 : 13) Combien cela semble merveilleux ! Alors, comme l’Apôtre le déclare ailleurs, ce n’est pas la fin des choses, mais simplement leur commencement, car il dit : " Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec Lui, afin d'être glorifiés avec Lui. " - Romains 8 : 17.

Oui, c’est cette idée qui est comprise dans l’expression enfants de Dieu, fils de Dieu. Les bénédictions et les richesses du Père doivent être apportées par notre Seigneur Jésus, tout spécialement au Petit Troupeau, qui est actuellement choisi parmi les hommes pour être son Epouse, son Associée dans le Royaume. Ces membres ne sont pas acceptés immédiatement dans le Royaume, mais ils sont mis à l’épreuve, comme nous le dit l’Apôtre : " Nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n'a pas encore été manifesté " (1 Jean 3 : 2) - si nous sommes fidèles. Comme fils de Dieu dans la vie présente, nous avons la joie de connaître des choses sur le caractère de notre Père, au travers de sa Parole, que nous sommes autorisés à comprendre, mais que le monde ne comprend pas. Nous avons l’assurance de la surveillance Divine ; pour que la moindre chose ne puisse arriver à ses enfants, excepté celle que le Père considérerait comme étant à leur avantage. Mais ils doivent manifester leur amour, leur piété et leur unité d’esprit avec le Père et avec le Rédempteur avant de pouvoir être complètement considérés comme faisant partie de son Epouse dans un sens total, absolu et complet du terme, et avoir la garantie de partager ses gloires.

C’est dans le but de prouver qu’ils possèdent ces grâces que les consacrés sont laissés pour un temps au beau milieu du mal et dans un environnement défavorable – pour prouver leur amour de la justice, leur opposition à l’iniquité, leur amour de Dieu et leur fidélité à Lui ainsi que leur amour pour tous ceux qui ont de la compassion pour l’arrangement Divin. S’ils supportent totalement ces tests, cela signifiera qu’ils endureront une opposition considérable de la part du monde, de la chair et de l’Adversaire ; et qu’ils seront fortifiés dans une même mesure par ces expériences. C’est à cette classe que se réfère l’Apôtre quand il dit : " Si toutefois nous souffrons avec Lui, nous régnerons aussi avec Lui. " Nous devons souffrir comme Il l’a fait pour avoir fait le bien, du fait que nos voisins et amis sont aveugles quant à ce qui est bien, quant à la bonne voie à suivre. Nous devons souffrir volontiers et joyeusement, peu importe la coupe que le Père répande pour nous, sachant qu’Il est trop bon pour être désagréable, trop sage pour faire erreur.

" Ayant donc de telles promesses, bien-aimés, purifions-nous de toute souillure de la chair et de l'esprit, en achevant notre sanctification dans la crainte de Dieu. " (2 Corinthiens 7 : 1). Comme le déclare l’Apôtre Pierre : " C'est pourquoi, frères, appliquez-vous d'autant plus à affermir votre vocation et votre élection; car, en faisant cela, vous ne broncherez jamais. C'est ainsi, en effet, que l'entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ vous sera pleinement accordée. " - 2 Pierre 1 : 10, 11.

WT 1915 p.5737


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