« Qui s’est donné
en rançon »
« Car il y a un
seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ
homme, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous. C’est là le témoignage
rendu en son propre temps. »
- 1 Timothée 2 : 5,
6. -
Notre Seigneur Jésus s’est donné Lui-même en rançon
(prix correspondant pour toute l’humanité), au commencement de son ministère,
au moment de sa consécration. Il continua ce don au travers de son ministère
public pendant trois ans et demi. Il acheva le sacrifice de soi, de l’homme
Christ Jésus, au Calvaire. Quand le Père Le ressuscita des morts, Il devint
possesseur, pourrait-on dire, de la valeur de son sacrifice antérieur, qu’Il
avait la liberté d’offrir comme Il voulait. L’action de se sacrifier était une
chose et l’application de ses mérites était une autre chose. Ainsi par
exemple : Mr A est en difficulté, demandant 5,000 $ pour être
secouru. Mr B a une propriété qu’il peut vendre 5,000 $, valeur
suffisante pour payer la dette de A. Quand il vend la propriété, la dette de A
n’est pas payée, mais B a simplement maintenant le montant, le prix qu’il peut
donner pour soulager A, si celui-ci le souhaite ; et c’est à lui de
choisir comment, quand et où cela sera appliqué. Ainsi Christ donna tout ce qu’Il
avait en vue de racheter le monde et le trésor qu’Il y vit, c’est-à-dire Adam
et sa famille, vendus au péché et à la mort. Quand notre Seigneur fut élevé, Il
fit quelque chose avec le mérite de son sacrifice qui apporta une bénédiction à
une certaine classe (aux membres de la Maison de la Foi). La déclaration de
l’Apôtre est qu’Il fit réconciliation pour leurs péchés, et le don du Saint
Esprit à la Pentecôte en démontra le fait. Mais, il est également clair que
notre Seigneur ne fit pas une application de son sang pour toute l’humanité,
parce que le Saint Esprit ne vint pas sur tous les hommes, ni aucun message ne
vint leur déclarant la rémission de leur péché.
Au contraire, la déclaration ultérieure
de l’Apôtre était que « le monde entier est dans le péché », et que
seule l’Eglise, la Maison de la Foi « a échappé à la condamnation qui est
sur le monde ». De plus, l’Apôtre ne dit pas que notre Seigneur est apparu
en présence de Dieu comme notre Médiateur, ni comme celui du monde, mais qu’Il
est apparu en présence de Dieu comme notre Avocat, et non comme celui du monde.
Tout ceci est très simple, si nos esprits et nos cœurs sont dans une condition
pour le recevoir ; mais naturellement, ce ne sera pas clair, ni
compréhensible dans d’autres circonstances.
L’Apôtre ne nous a pas particulièrement
informés sur ce que Jésus fit exactement quand Il monta au ciel, mais Il nous
montra les types – la Loi. Nous y voyons les nombreux détails du jour typique
de Réconciliation d’Israël qui préfigureraient :
1)
La rémission des péchés pour la Maison de la Foi
sous l’Alliance Abrahamique traitée avec les croyants.
2)
La rémission ultérieure des péchés de tout le
reste de l’humanité, en préparant le scellement de la Nouvelle Alliance (de la
Loi), avec le sang de Christ.
Cette division séparant l’Eglise
Evangélique d’avec le monde était très marquée dans la figure et également dans
les enseignements de notre Seigneur et des Apôtres. Notre Seigneur dit : « Ils
ne sont pas du monde, comme je ne suis pas du monde » – Jean 17 :
16. Il leur ordonna d’aller et de porter des fruits, des fruits permanents,
éternels. L’Apôtre déclare de notre Seigneur : « Il est une
propitiation (satisfaction) pour nos péchés (ceux de l’Eglise)
mais pas pour les nôtres seulement, mais aussi pour les péchés du monde entier »
– 1 Jean 2 : 2. Ici aussi, une nette ligne de démarcation est tracée entre
l’Eglise élue et ses bénédictions d’une part et le monde non-élu et les
bénédictions qui viendront sur lui, en leur propre temps, d’autre part.
Dans le type (Lévitique 16), nous voyons
qu’il y a deux sacrifices distincts et séparés, et qu’ils ne furent pas offerts
à Dieu sur le propitiatoire au même moment :
1)
Le sang du taureau fut répandu et offert le
premier.
2)
Le sang du bouc fut offert ensuite.
Notre Seigneur ne mourut pas deux fois et les deux
animaux ne Le représentaient pas – sauf comme Tête et Corps. D’autre part le
type nous dit clairement que les deux offrandes de sang sur le propitiatoire
étaient applicables à des classes différentes ; la première, appliquée à la
tribu de Lévi, incluait les sacrificateurs. La seconde était appliquée à tout
le reste du peuple d’Israël. Quelqu’un dira-t-il que Christ est mort deux fois,
d’abord pour les Lévites antitypiques et une deuxième fois pour le reste de
l’humanité ? Il est certain que Christ est mort une seule fois pour tous.
Quelle est donc la signification de ces deux sacrifices, de ces applications
distinctement séparées, de ces acceptations et bénédictions séparées ?
Nous
avons déjà répondu à cette question, avec beaucoup de détails, dans le petit
fascicule intitulé : « Les figures du Tabernacle, types des
sacrifices plus excellents ». Nous vous en recommandons une nouvelle
lecture ; le fascicule, bien élaboré, traite du « mystère
caché » de la communion de l’Eglise, la Sacrificature Royale, avec Jésus,
le grand Souverain Sacrificateur, dans les souffrances, dans l’œuvre de
sacrifice de ce temps présent et dans le glorieux travail et les bénédictions
du futur. Rappelons aussi que ce texte fut publié pour la première fois en 1880.
Nous y montrons qu’aucun homme ne peut racheter son frère, et ceci parce que
tous sont pécheurs, sous la sentence de mort. Nous montrons aussi que la mort
de notre Seigneur, représentée par celle du taureau, appliquée au profit des
membres de la Maison de la Foi, les justifie gratuitement de tout péché et
leur permet de devenir des sacrifices saints et acceptables - (Romains
12 : 1). Nous montrons que toute l’œuvre de sacrifice était faite par
notre Seigneur, que notre part se limite à la présentation de nous-mêmes en
sacrifices vivants, et que si nous nous maintenons dans cette position de
reniement de soi, notre Seigneur nous compte comme Nouvelles Créatures, membres
de son corps et considère notre chair comme sa chair, et nos souffrances et
mort comme ses souffrances et mort.
Ainsi,
le sacrifice de Christ, Tête et Corps, a progressé pendant plus de 18 siècles.
Nous croyons que sa consommation est proche. Quand le Souverain Sacrificateur
aura accepté le dernier membre de son corps, aura fini l’œuvre de sacrifice, Il
appliquera, au delà du voile, le sang, son propre sang - le sang de ses membres
– sur le propitiatoire au profit de tout le peuple. Puis, viendra le moment de
faire ce que notre Seigneur a promis par le Prophète Joël, c’est-à-dire qu’Il
verserait son « esprit sur toute chair », exactement comme à
l’accomplissement et à l’offrande du premier sacrifice, Il répandit son
« esprit sur ses serviteurs et servantes », à la Pentecôte. Qui, de
ceux qui ont les yeux spirituels, ne peut voir ceci ? Et si nous sommes
parvenus à le voir, une fois, et que ce sujet devienne trouble maintenant pour
quelques-uns de nous, quel est le remède à appliquer ? Tous ceux-là
devraient aller immédiatement au Grand Médecin pour être guéris (pour sauver
leurs yeux). Ils devraient se hâter avec crainte de peur d’être complètement
aveugles et enveloppés de l’obscurité du dehors. Le jeûne, la prière, un examen
du cœur et une acceptation sincère de notre vœu sont instamment recommandés.
Notons
que ce n’est pas notre Seigneur, dans sa condition pré-humaine quelle qu’elle
ait été, qui s’est donné en rançon pour tous, mais l’HOMME Christ Jésus. Il est
une rançon pour tous, de sorte que par son seul sacrifice toute l’humanité sera
délivrée de la sentence du péché et de la mort, et aura la possibilité
d’entendre et d’accepter les bonnes nouvelles de vie éternelle. La rançon n’en
est pas moins pour toute l’humanité parce qu’elle fut, premièrement, appliquée
à l’Eglise, et devient ensuite applicable par l’Eglise. L’eau que nous buvons
n’en est pas moins du ciel parce qu’elle nous vient à travers des tuyaux et des
robinets.
Médiateur entre Dieu et les hommes.
Comme nous l’avons déjà indiqué, nous
croyons que toutes les fois que le terme médiateur est employé dans les
Ecritures, il concerne l’Alliance entre des parties qui sont étrangères. Dieu
et le monde sont en inimitié. Dieu a condamné le monde à cause du péché. Cette
condamnation demeure encore sur le monde (excepté une petite partie qui a été
justifiée par la foi). Le « monde entier gît dans le méchant »
- (Version Darby) - est encore sous la condamnation. Un médiateur était
nécessaire – quelqu’un pour aller entre les parties étrangères et les
réconcilier. Notre Seigneur Jésus est venu dans le monde pour être le Sauveur
de l’humanité ainsi que celui de l’Eglise. Le travail que fit Jésus, son
sacrifice, était dans le programme divin avec pour objectif de devenir
Médiateur entre Dieu et l’humanité en général – le monde, les pécheurs. Ce
dessein sera mis à exécution, même s’il ne l’a pas encore été maintenant. Il
est correct de parler de notre Seigneur Jésus en tant que Médiateur et de
parler de la Nouvelle Alliance (de la Loi), comme si elle était déjà
intervenue, parce que le sujet est complètement annoncé, prédit, promis par le
Seigneur qui ne peut mentir, et parce que le processus d’accomplissement est en
cours. Dieu fera une telle Alliance avec la Maison de Juda et la Maison
d’Israël, après ces jours de l’Age de l’Evangile (Hébreux 8 : 8-10). Il
suscitera un Médiateur qui interviendra alors, durant le Millenium, entre Dieu
et l’homme. Un élément du Plan Divin prévoit que notre Seigneur Jésus sera ce
Médiateur. Il est donc correct de parler de Lui comme tel maintenant – de
parler des choses qui ne sont pas maintenant comme si elles existaient. Ceci ne
contredit en aucun cas la pensée que ce Médiateur croît de jour en jour – des
membres s’y ajoutant.
Pourquoi
y aurait-il du retard ? Si l’homme Christ Jésus était le Médiateur et que
le plan pour la Nouvelle Alliance était immuablement fixé à l’avance, pourquoi
ne serait-il pas ratifié immédiatement ? Nous répondons, à nouveau, que
ceci est un aspect du « Mystère caché » – « Christ en vous,
l’espérance de la gloire » (Colossiens 1 : 26, 27). C’est une
partie du dessein divin que Jésus, le Médiateur de la Nouvelle Alliance - Lui,
dont le mérite fournit le prix et qui appliquera bientôt ce prix pour sceller
la Nouvelle Alliance (de la Loi) - , soit la Tête de l’Eglise qui est son Corps
– « vous êtes ses membres, chacun pour sa part » (1
Corinthiens 12 : 27). Dans le dessein divin, l’Isaac antitypique englobe
l’Eglise – « Or vous, frères, comme Isaac, vous êtes enfants de la
promesse » – les enfants de l’Alliance de la Foi – (Galates 4 :
28). Jésus, le Médiateur, selon l’arrangement divin, accepte les membres, qui
doivent être ses cosacrificateurs et qui, bientôt, seront ses cohéritiers.
Cette classe de l’Eglise n’est pas
incluse dans les « hommes » de notre texte, elle n’est pas
incluse dans le monde. « Vous n’êtes pas du monde comme je ne suis pas
du monde » (Jean 17 : 16) – Le « monde », les « hommes »
ont besoin du Grand Médiateur pour les réconcilier avec Dieu. Et la
Nouvelle Alliance et le Royaume qui sera inauguré, sont des
« mesures » divines qui apporteront des bénédictions pour le monde,
pour les hommes, pour les corriger, pour briser leur cœur, pour amener tous les
genoux à fléchir et toute langue à confesser la gloire de Dieu. L’Eglise, comme
l’épouse, participe non seulement aux souffrances du temps présent, mais
participera aussi au glorieux travail de réconciliation entre le monde, les
hommes et Dieu, par la puissance, les forces et les influences du Royaume
Millénaire.
La classe maintenant acceptée par le
Seigneur et séparée du monde n’a pas besoin des conditions vigoureuses du
Millenium pour l’amener à plier les genoux et à confesser. Ses membres forment
une classe spéciale qui, au milieu du péché, aime la droiture et hait
l’iniquité. Ils sont comme leur Seigneur et Rédempteur dont il est écrit :
« Tu as aimé la justice, et tu as haï l’iniquité ; c’est pourquoi,
ô Dieu, ton Dieu t’a oint d’une huile de joie au-dessus de tes égaux. »
- Hébreux 1 : 9.
Mais quelqu’un pourrait demander :
l’Apôtre ne parle-t-il pas de quelques membres de la Maison de la Foi comme
ayant d’abord été des étrangers par rapport à Israël ? Certes, c’était le
cas de Corneille, un païen, cependant il révérait Dieu et faisait la charité au
peuple. Mais comme païen, il était naturellement étranger aux privilèges et
bénédictions d’Israël jusqu’à ce que, dans la mesure où cela concernait les
païens, Christ mit fin à l’Alliance de la Loi, la cloua sur la croix et admit
des Gentils dans sa faveur et leur accorda aussi les grandes bénédictions de
l’Alliance primitive.
Mais l’Apôtre ne dit-il pas que
quelques-uns, devenus saints, étaient au départ des personnes abominables et
menteuses, « étrangers et ennemis par vos pensées et par vos mauvaises
oeuvres » et le monde aurait-il pu être pire que le montre cette description ?
(Colossiens 1 : 21). En ce qui concerne les œuvres et les règles divines,
nous répondons : Oui, « que toute bouche soit fermée et que tout
le monde soit reconnu coupable devant Dieu » – Juifs comme Païens
(Romains 3 : 19). Mais de tels êtres, qui de cœur n’étaient pas opposés à
la lumière et à la Vérité, avaient une position différente aux yeux de Dieu. A
travers leur ignorance et leurs faiblesses, ils étaient comme le monde entier,
cependant, sous d’autres aspects, ils étaient très différents et étaient
estimés différemment par le Seigneur. A cause de leur droiture de cœur ils
furent bénis en étant attirés par Dieu à Christ de sorte qu’ils purent être
justifiés par la foi dans le précieux sang, être sanctifiés par la connaissance
de la Vérité et ainsi devenir associés dans les souffrances de Christ, dans sa
gloire et le travail à venir. Durant cet âge, seuls ceux-là sont attirés et
finalement reçus : « Nul ne peut venir à Moi, si le Père qui M’a
envoyé ne l’attire. » (Jean 6 : 44). D’une telle élection,
l’Apôtre Paul dit : « Si Dieu est pour nous, qui peut être contre
nous ? » « Celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre la
rendra parfaite. » Ceux-ci avaient besoin du sang et ne pouvaient être
justifiés sans le sacrifice du Rédempteur, mais ils n’avaient pas besoin qu’Il
intercède en leur faveur par la Nouvelle Alliance, puisqu’ils étaient
acceptables sous la meilleure (Alliance), l’Alliance de la Foi, faite avec
Abraham.
Nous
voyons la différence dans le temps présent : quelques-uns, sous l’influence
de l’erreur, sont terrifiés par la crainte des tourments éternels et peuvent
extérieurement vivre en accord avec les grandes règles, aimant le péché mais
craignant de le pratiquer. Quand la Vérité les atteint et que leurs craintes
sont dissipées, ils n’ont aucun penchant spécial pour la piété. D’autres, au
contraire, ayant entendu parlé de la grâce du Seigneur et de sa merveilleuse
providence, sont attirés et se sentent poussés à devenir des disciples de
Jésus, même au prix du sacrifice, au dépens des intérêts temporels. Ces
derniers n’ont pas besoin de médiateur pour les amener en harmonie avec les
lois divines. Au mieux de leurs possibilités, ils prennent plaisir à faire la
volonté de Dieu . Cette foi et son esprit d’obéissance leur sont comptés,
par Dieu, pour droiture. Ceux-ci, après la justification par la foi dans son
sang, sont invités à devenir membres de CHRIST. Un nombre suffisant de membres
sera trouvé pour compléter le nombre des membres de son Corps, pour achever ce
qui manque aux souffrances de Christ, et pour constituer les véritables membres
élus du Médiateur de l’humanité – des hommes.
Rappelons-nous que Moïse était le
médiateur de l’Alliance de la Loi qui échoua, non parce qu’elle était une
pauvre Loi, mais simplement parce que son médiateur était incapable de faire
pour le peuple tout ce dont celui-ci avait besoin. Dieu a l’intention de donner
à cette nation et aux autres nations à travers eux, le CHRIST, le meilleur
Médiateur, sous une Nouvelle Alliance, ou accord, qui doit être scellée avec
son sang – le mérite de son sacrifice appliqué indirectement au travers de
l’Eglise. Rappelons comment Pierre, après avoir indiqué que des temps de
rétablissement seront inaugurés à la Seconde Venue de Jésus, dit : « Le
Seigneur, votre Dieu, vous suscitera, d’entre vos frères, un prophète comme
moi ; vous l’écouterez dans tout ce qu’il vous dira. » (Actes
3 : 22). Le « Prophète comme Moïse » commença à être élevé en la
personne de notre Seigneur Jésus, la Tête. Le processus de
« susciter » continua durant cet âge et, dans peu de temps, sera
achevé. Ce Moïse antitypique, Christ et son Eglise, Tête et Corps, doit agir en
tant que médiateur de la Nouvelle Alliance promise depuis si longtemps entre
Dieu et Israël. D’après le contexte il est évident que l’Apôtre ne parle pas de
quelque chose qui est déjà accompli : « Et, quiconque n’écoutera
pas ce Prophète, sera exterminé du milieu du peuple. » (Actes 3 :
23). Tous ceux qui n’obéissent pas à Jésus durant cet Age de l’Evangile ne sont
pas détruits ; mais, sous le Grand Médiateur entre Dieu et les hommes,
l’antitypique Moïse, qui gouvernera le monde durant le Millenium, les Ecritures
seront accomplies : quiconque refusera la faveur divine, sous la Nouvelle
Alliance, sera entièrement détruit.
WT1909 p.4340