LE GASPILLAGE DU TEMPS
« Enseigne-nous à bien compter
nos jours, afin que nous appliquions notre cœur à la sagesse » - Psaume 90 : 12.
« Le temps c’est de l’argent » dit un
proverbe ancien. Toutefois, l’homme n’y prête généralement pas attention, et
par habitude il dissipe de nombreuses choses y compris son temps.
De nos jours de nombreuses entreprises appliquent
dans leur intérêt le sens du proverbe « le temps c’est de l’argent »,
et s’efforcent de l’exploiter au maximum, tout particulièrement celui de
l’ouvrier. C’est dans cet objectif qu’ont été mis en place les systèmes de
rationalisation du travail. Ce système contraint l’ouvrier à travailler plus
vite et d’une façon plus productive pendant tout le temps qu’il passe à
l’usine.
Que ce système soit rentable est prouvé par les
immenses bénéfices accumulés par les entreprises qui ont mis en place cette
forme de productivité. L’égoïsme de grandes corporations fait que ce système
est exploité au maximum de ses possibilités et exige de l’ouvrier tant
de rapidité, que cette condition agit défavorablement sur sa santé.
Toute la société en souffre, car un ouvrier est amené
à réaliser le travail de plusieurs, privant de ce fait involontairement ses
compagnons d’activité et de revenu. Cette méthode semble être la cause
principale du chômage, qui constitue la tragédie principale et la plus
difficile à résoudre de nos jours.
Par ailleurs, de nombreuses personnes ne savent pas,
dans leur vie privée, rentabiliser convenablement leur temps. Le
travailleur moyen pense que ses efforts doivent être dirigés uniquement vers le
travail physique, les divertissements et le repos. Il ne pense
pas aux choses spirituelles, aux exercices de l’esprit, au développement des
qualités du caractère. L’homme moyen n’y pense pas, au plus, très rarement.
Malheureusement, certains de ceux qui prétendent être
le peuple de Dieu, ne se trouvent pas dans une condition meilleure sous ce
rapport. Ceux qui ont conclu avec Dieu une alliance de sacrifice, ont consacré
au service du Seigneur tous leurs talents, y compris leur temps. Leur service
consiste avant tout à se débarrasser des choses vaines et à développer leurs
qualités d’esprit et de caractère, en vue de leur utilisation à la gloire de
Dieu, à l’édification spirituelle et au bien des frères.
Nombreux furent ceux qui s’attachèrent avec zèle à
ces premières leçons nécessaires aux disciples du Seigneur. Que chacun de nous
s’interroge : Combien avons-nous consacré de temps aux choses spirituelles,
à notre progression, à la réflexion sur les choses plus élevées, à notre
service spirituel à l’égard des frères ? A l’opposé, combien avons-nous
perdu de temps pour des choses futiles, même pour des activités charnelles
peut-être pas très recommandables, à des discussions stériles ou à
d’autres choses sans valeur ?
Si nous analysons objectivement notre comportement,
alors nous discernerons peut-être combien nous devons avoir honte de ne pas
avoir consacré suffisamment de temps aux choses spirituelles. Souvenons-nous
que, devant le Seigneur, nous allons répondre de l’utilisation de notre temps.
Périodique Straz 1931-11-162.