Au cours de la Conférence des Jeunes du mois de
janvier dernier a été soulevée et débattue la question de la désignation et du
rôle de juré dans les jugements qui s'opèrent dans nos tribunaux.
Dans le
passé, une question fut posée sur ce point au Pasteur C.T. Russell. Sa réponse
éclaire utilement le sujet. Aussi, nous paraît-il opportun de publier ci-après
et la question posée et la réponse donnée.
QUESTION
POSEE A FRÈRE RUSSELL :
J’aimerais vous poser une question. Sachant que le
monde et ses voies sont actuellement sous le contrôle de l'Adversaire, et que
les saints n'ont aucune communion avec les oeuvres stériles des ténèbres,
comment pouvons-nous échapper au rôle de juré ? Nous pourrions dire que
notre conscience nous empêche de servir comme juré, mais on nous répond que le
Tribunal ne reconnaît pas la conscience comme loi.
Nous pourrions rétorquer que nous ne croyons pas
qu'il faille recourir à la loi et que nous ne sommes pas des citoyens
américains ; mais le Tribunal répond évasivement à toutes ces objections.
La question est donc : est-il approprié pour des saints de servir comme
jurés, d’avoir la charge de juré, de prêter serment ou d’affirmer
solennellement ?
Je crois que non ; mais comment échapper à l’obligation
pour avantager au mieux la cause de Christ et de son royaume, c’est ce que
moi-même et d'autres souhaitons savoir…
De plus, la Parole de Dieu dit de « ne jurer
aucunement ». J'ai soulevé ces questions devant le Tribunal de notre
région, mais j’ai été congédié ; d'autres aussi ont commencé à
comprendre qu'ils servaient l'Adversaire
alors qu’ils pensaient servir Dieu. Vôtre, etc., G. W. HANEY.
REPONSE :
Prendre part à un jury ne signifie en aucun sens
participer aux affaires politiques. Un jury n'a rien à voir avec la politique.
En ce qui concerne le fait de juger, l'Apôtre Paul fit cette remarque que,
puisque nous devons être des juges dans les affaires importantes de l’âge
prochain, nous devrions être capables de juger les petites affaires du présent.
- 1 Corinthiens 6 : 2, 3.
La loi régissant les jurys est très simple. Le juge
instruit le jury sur les points de loi entrant en ligne de compte dans une
affaire donnée, et il est demandé à chaque juré de tirer une conclusion dans
son propre esprit en faisant référence aux faits mis en lumière par l'évidence.
Dans l’exercice de ses fonctions, le juré n'a absolument rien à faire avec la
loi, qu’elle soit bonne ou mauvaise, juste ou fausse : il décide
simplement ce que sera le verdict selon la loi indiquée par le juge. Une fois
appelé à servir en tant que juré, il incombe d’y répondre et on ne devrait
demander de dispense qu’en cas de nécessité.
Ce qui précède s'applique même dans des cas de
meurtre ; dans ces cas-là, beaucoup d’entre-nous préféreraient être
dispensés du rôle de juré. Mais, s'il est nécessaire de le remplir et si le
verdict détermine un meurtre au premier degré, cela n'implique pas que le jury
détermine la sentence ou l'exécute. La loi fournit ce qui correspond aux divers
degrés d’assassinat et le jury indique simplement vers lequel de ces degrés les
faits et les circonstances pointent. Il appartient alors au juge, comme
représentant de la loi, de prononcer le jugement contre le coupable et, au
shérif, d’exécuter les ordres découlant de la loi.
En matière de serment, que le juré doit prêter, nous
n’y voyons rien qui puisse entrer en conflit avec les paroles de notre
Seigneur, recommandant de « ne jurer aucunement » ; mais pour
ceux qui y voient une contradiction, la loi prévoit une clause leur permettant
« d’affirmer » solennellement, sincèrement et véritablement.
Extrait WT 1893 p1531