LA PAQUE AUPRES DE NOTRE SAUVEUR
« Avant la fête de Pâque,
Jésus, sachant que son heure était venue de passer de ce monde au Père, et
ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, mit le comble à son amour pour
eux ». « Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous
buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il
vienne » -
Jean 13 : 1 ; 1 Corinthiens 11 : 26.
La nuit très importante de la dernière Pâque Juive
arriva et notre Seigneur éprouva le besoin d’être avec ses disciples les plus
proches. Il s’assembla avec eux afin de leur transmettre ses dernières
recommandations.
Les paroles « J’ai désiré vivement de manger
cette Pâque avec vous, avant de souffrir », concernaient l’événement
très important qui allait avoir lieu dans la chambre haute.
C’est avec respect, humilité et sainteté de l’esprit,
que nous pouvons pénétrer en esprit dans ce lieu en ce jour de Pâque et nous
réunir autour de la table du Seigneur, « Faire ceci en mémoire de
Lui », afin de bénéficier des événements liés à la cérémonie d’adieu
de cette Pâque.
Ce sont des événements remarquables, qui nous
encouragent et remplissent notre esprit d’une grande sainteté, qui nous amènent
à réfléchir sur les derniers moments de la vie de notre Seigneur.
L’apôtre Jean – « le disciple que Jésus
aimait » - consigna dans son Evangile cinq chapitres complets qui nous
décrivent avec une très grande précision le déroulement de ces événements aux
heures les plus tragiques, ainsi que tous les enseignements accumulés dans
l’esprit des apôtres.
Le lien de la sainte Cène avec celui de notre
communion est décrit par le bien-aimé disciple Jean, « et ayant aimé les
siens qui étaient dans le monde, [Jésus] mit le comble à son amour pour
eux ». Sans aucun doute, dans de telles circonstances, d’importantes
pensées vinrent à l’esprit du Seigneur. L’apôtre en fait mention lorsqu’il
parle des terribles souffrances que devait endurer notre cher Seigneur dans ces
moments-là.
Le Seigneur savait que son heure était venue et qu’Il
devait désormais quitter ce monde. Etant informé de toutes ces choses, Il
connaissait tous les tragiques événements liés à son départ. Le Seigneur savait
que dans quelques heures Il serait trahi par l’un de ses disciples, qu’Il
serait remis entre les mains des hommes qui réclameraient son sang, qu’Il
serait présenté devant un tribunal et condamné à mort, qu’Il serait l’objet de
moqueries, qu’on Lui cracherait au visage, qu’Il serait frappé, fouetté et
cloué à la croix.
Toutes les atrocités de cette nuit tragique, la souffrance
qu’Il aurait à supporter, la douleur du jour qui allait suivre, l’agonie, les
épines, les clous, la soif, de tout cela le Seigneur était conscient, et cela
faisait partie des pires humiliations de sa coupe de souffrances. Il nous est
difficile d’imaginer quelque chose de plus terrible.
Dans notre vie, rien n’est plus éprouvant que de savoir
que nous allons souffrir. Si la maladie ou des événements malheureux devaient
nous toucher, nous préférerions qu’ils nous soient cachés pour ne pas y penser
sans cesse à l’avance et être ainsi brisés. Mais rien de cette grande tragédie
ne pouvait échapper à notre cher Seigneur. Tout ce qu’il y avait de plus terrible
était connu dans les moindres détails.
Mais cette pression ne Le détourna pas un seul
instant de ses intentions les plus affectueuses à l’égard de ceux qu’Il devait
quitter bientôt. Dans la fournaise des épreuves qui devaient L’engloutir, Il
dirigea ses sentiments vers le plus noble service, celui du bien de ses
disciples qu’Il aima « jusqu’à la fin ».
Mais sa connaissance des évènements s’étendait bien
au-delà de cette période d’humiliation. Non seulement Il savait qu’Il devait
souffrir et mourir, mais Il savait aussi que son départ de ce monde Le
conduirait « chez son Père », là où Il était au commencement. Au-delà
de la croix c’était la couronne – après l’humiliation, l’élévation – après la
tombe, la résurrection dans la gloire à la droite de la majesté de Dieu dans
les lieux très hauts.
« En vue de la joie qui lui était réservée, [Il]
a souffert la croix, méprisé l’ignominie ». Cette victoire résidait dans
le triomphe de son retour dans la gloire, une position au-dessus de toute
domination, de toute autorité, de toute puissance, de toute dignité et de tout
nom.
Quel nouveau et profond sentiment devait susciter sa
parution dans la majesté céleste, après cette absence due à l’accomplissement
de sa mission ! Quels devaient être les changements qui seraient introduits
par sa prise en mains des rennes du gouvernement de l’univers, du fait de son
couronnement auprès du Père, sur son trône, Lui qui fut crucifié, étant
homme !
Quel sentiment d’étonnement dans l’accomplissement de
toutes ces choses. C’est l’occasion de détourner notre attention de toutes les
autres choses pour nous approcher en pensée de la chambre haute. Le Seigneur
témoigna un très grand amour à l’égard de ses disciples et une fidélité sans
faille à la volonté de Dieu, et ni la gloire céleste dont Il devait être
honoré, ni la position qui Lui était réservée, ni sa glorieuse condition
préhumaine, ne pouvaient entamer ni restreindre son ardente attention et son
amour à l’égard de ceux qu’Il avait reçu du Père, « ayant aimé les siens
qui étaient dans le monde, [Il] mit le comble à son amour pour eux ».
Les imperfections et la faiblesse charnelle conduisirent
les disciples à ne pas savoir apprécier l’amour de leur Maître. Ils ne
L’aimaient pas comme ils auraient dû L’aimer. En quelques heures tous
L’abandonnèrent. L’un d’eux poussé par Satan, trahit son Maître pour une somme
d’argent dérisoire et quitta le Seigneur pour mettre à exécution son ignoble
projet. Puis ce fut le plus vaillant qui Le renia avec serment, affirmant ne
pas connaître son Maître.
Leur préoccupation était toute autre. Dans leurs
cœurs germa la pensée de savoir qui avait la première place au point de se
quereller. Leur ambition charnelle les conduisit à espérer des trônes terrestres.
« Il s’éleva aussi parmi les apôtres une contestation : lequel
d’entre eux devait être estimé le plus grand ». - Luc 22 : 24.
Le moment venu, il n’y eut personne pour remplir le
devoir d’un serviteur, pour laver les pieds avant la célébration de la Pâque.
Pour ne pas perdre la face, personne ne voulut rendre ce service à l’autre.
Aucun n’était disposé à s’humilier, à considérer les autres comme au-dessus de
soi.
Cette querelle indigne révélait leur ambition charnelle,
ô combien contraire aux principes célestes que possédait le Seigneur. Chacun
voulait rester ferme sur sa position, au point que le lavage des pieds ne fut
pas accompli au moment où ils se mirent à table.
Le Sauveur leur avait pourtant donné leçon sur leçon,
mais leur orgueil et leur égoïsme n’étaient pas guéris. Trois années durant le
Seigneur leur avait inculqué avec beaucoup de soin de précieux enseignements
qui restaient souvent sans effet à cause de leurs faiblesses charnelles,
jusqu’à se disputer au moment de l’approche des fêtes de Pâque. Combien le Seigneur
devait être attristé, Lui qui les aimait tant et avait tant fait pour
eux !
Cependant, ni la trahison de l’un, ni le manque
d’assurance de celui qui se croyait plus fort, ni l’orgueil humiliant des
autres, ne furent un obstacle à son amour pour eux. Rien ne pouvait affaiblir,
ni remettre en question cet amour. Plus ils s’en montraient indignes, plus
celui-ci rayonnait et grandissait d’une façon remarquable.
Naturellement, nous ne pouvons qu’imparfaitement
comprendre la profondeur de la sensibilité de notre Seigneur à l’égard de la
pauvre condition humaine qu’Il vint racheter. « Ayant aimé les siens qui
étaient dans le monde, mit le comble à son amour pour eux ».
Nous remarquons ici l’action patiente de l’amour. Le
temps arriva où chacun se mit à table. Notre Sauveur accomplit alors la chose
la plus importante qui soit pour le bien de ses disciples. Il « se leva de
table, ôta ses vêtements, et prit un linge, dont il se ceignit. Ensuite il
versa de l’eau dans un bassin, et il se mit à laver les pieds des disciples, et
à les essuyer avec le linge dont il était ceint ».
En vérité le Seigneur et Maître fit pour ses
disciples, ce qu’ils auraient dû faire l’un pour l’autre, mais aussi pour Lui.
Il est fort probable que Jean a dû rougir de honte en écrivant ces mots. Chaque
geste est soigneusement consigné dans son Evangile pour éveiller l’attention
de ceux qui prendraient connaissance de ces événements et qui s’en
inspireraient.
Toute cette scène se déroula en silence, elle
concentra probablement leur attention, et pénétra leur cœur et leur conscience.
Le Roi de gloire, héritier de la majesté divine, se ceint et sert ses
disciples ! Celui qui était auprès de Dieu et qui devait bientôt Le rejoindre,
se met à genoux en vêtements de service, prenant la place du serviteur. Celui,
entre les mains duquel Dieu remettait toutes choses, s’humiliait au point de
laver les pieds de celui qui Le trahissait !
L’acte de notre Seigneur ne fut pas un service déguisé,
un excès de zèle de pharisien, une vantardise, ni un semblant de lavage de
pieds comme le fait chaque année le pape à certaines occasions. Ce fut un acte
d’amour sincère et noble, qui permit de donner une leçon appropriée aux
disciples qui en avaient réellement besoin.
Leur mauvaise attitude de cœur et leur esprit de
querelle devaient être sanctionnés par une leçon adaptée. C’est pourquoi le
Seigneur lava les pieds de ses disciples ainsi que ceux de Juda, ce qu’aucun
d’entre eux n’était disposé à faire. Au travers de la force morale de cet acte,
le Seigneur voulut leur démontrer à quel point ils devaient être purifiés de
leurs faiblesses intérieures.
Lorsque le Seigneur se ceignit du linge de service et
qu’Il commença à leur laver les pieds, Pierre voyant qu’Il s’approchait de lui,
se défendit énergiquement et s’opposa à cet abaissement du Maître, alors que
Juda, déjà imprégné par la trahison, ne protesta même pas.
Lorsqu’Il leur eut lavé les pieds, le miséricordieux
Seigneur prit place à la table. Alors qu’Il connaissait tout ce qui allait se
passer, Il leur expliqua ce qu’Il venait d’accomplir et les sensibilisa quant
à l’abaissement et à l’importance de l’esprit chrétien.
Il était le Maître, ses enseignements devaient donc
être acceptés et mis en pratique. Il leur fit comprendre que ce qu’Il venait de
leur faire, devait rester un exemple pour eux et pour tous ceux qui
viendraient après eux. Il voulut graver dans leurs cœurs le fait que s’ils
n’étaient pas disposés à rendre de tels services aux autres dans l’amour et
l’abaissement, ils n’auraient pas de part avec Lui. Jésus les rassura quant à
la merveilleuse perspective qui les attendait, si connaissant ces choses, ils
s’y conformaient. Oh profondeur de la fidélité, de la patience et de l’amour
sensible de notre cher Rédempteur !
Maintenant nous en arrivons au point culminant de la
leçon de la chambre haute. Matthieu nous dit : « Pendant qu’ils
mangeaient, Jésus prit du pain ; et, après avoir rendu grâces, il le rompit,
et le donna aux disciples en disant : Prenez, mangez, ceci est mon corps.
Il prit ensuite une coupe ; et après avoir rendu grâces, il la leur donna,
en disant : Buvez-en tous ; car ceci est mon sang, le sang de
l’alliance, qui est répandu pour plusieurs ». Selon l’explication de Luc,
cette cérémonie eut lieu à la fin du repas de la Pâque Juive.
Notre Seigneur institua alors le souvenir d’une signification
plus grande, comme nous le lisons en Luc 22 : 19, 20 : « Ensuite
il prit du pain ; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le leur
donna, en disant : Ceci est mon corps, qui est donné pour vous ;
faites ceci en mémoire de moi. Il prit de même la coupe, après le souper, et la
leur donna, en disant : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang,
qui est répandu pour vous ».
Combien merveilleuses sont ces paroles dans leur
réelle signification : « Ceci est mon corps » ! Le pain
sans levain (pur) depuis cet instant représente notre Seigneur, le « pain
du ciel » que nous pouvons nous approprier pour obtenir la vie éternelle.
La pensée suivante nous explique comment ce « pain » doit être
« rompu » pour être mangé.
Ainsi nous voyons que notre Seigneur ne devait pas
seulement venir comme le « pain du ciel », mais qu’Il devait
aussi être rompu dans la mort – sacrifié pour nos péchés, afin que nous
puissions nous approprier ses mérites pour bénéficier de la vie éternelle.
La leçon spirituelle de ce symbole nous montre que
quiconque veut bénéficier de la vie que Christ a déposée, doit la recevoir grâce
à l’effet de son sacrifice. Le Seigneur est mort, afin que nous obtenions la
vie. Les droits et les privilèges auxquels Il a volontairement renoncé,
peuvent être « mangés », appropriés par tous ceux qui se confient en
Lui, qui L’acceptent ainsi que ses instructions.
Personne ne peut avoir la vie éternelle, si ce n’est
que par l’appropriation du pain du ciel. Cette pensée ne s’adresse pas
seulement aux fidèles de l’âge actuel, mais également à toute l’humanité dans
l’âge prochain, dans la mesure où ils accepteront ce message. Leur droit à la
vie et tous ses privilèges doivent être reconnus comme résultant du sacrifice
de notre Seigneur.
Lorsque nous nous approprions par la foi les bénéfices
de la mort de notre Seigneur, non pas comme une simple théorie intellectuelle,
mais que nous la gravons dans notre cœur, cette vérité devient alors très
importante pour tous ceux qui veulent entrer et rester en harmonie avec Dieu et
son Fils bien-aimé.
« Manger », n’est pas une action qui
caractérise uniquement le commencement de la course chrétienne. Cela doit être
scrupuleusement observé et respecté pendant toute la vie, dans la mesure où
quelqu’un désire se nourrir spirituellement et accomplir les devoirs liés à
l’alliance conclue pour marcher sur les traces de notre Seigneur.
« Cette coupe est la nouvelle alliance en mon
sang, qui est répandu pour vous ». Le symbole qui nous semble le plus
important est celui qui représente tout d’abord la vie de notre Seigneur donnée
pour nous. Il se donna Lui-même pour nous, sa vie humaine, son être, son âme.
L’appropriation de ces choses signifie en premier lieu notre acceptation des
droits de Rétablissement et des privilèges que nous octroie le sacrifice de
notre Seigneur.
L’invitation à boire à sa coupe concernait ses disciples.
Cette coupe représentait donc le sacrifice du Seigneur accompli pour eux, mais
aussi, en plus, l’invitation à participer à sa mort en sacrifice. Chacun
connaît l’explication magistrale de l’apôtre Paul, sur les vérités profondes
qui concernent le Souper du Seigneur. Nous lisons : « La coupe de
bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas la communion (participation) au
sang de Christ (tout le corps oint) ? Le pain que nous rompons, n’est-il
pas (pour ceux qui l’imitent) la communion au corps de Christ (le petit
troupeau – l’Eglise, dont le Seigneur est la Tête) ? Puisqu’il y a un seul
pain, nous qui sommes plusieurs (membres), nous formons un seul corps ;
car nous participons tous à un même pain » - 1 Corinthiens 10 : 16,
17.
Pour les croyants éclairés par l’Esprit il n’y a ici
qu’une seule signification dans les paroles apostoliques. Le pain et le vin ne
sont pas seulement le souvenir du sacrifice de notre Seigneur, mais aussi les
symboles de leur propre alliance accomplie en vue de participer à son sacrifice
et qu’ils se sont engagés à remplir fidèlement jusqu’à la mort pour recevoir
ensuite la nature divine et participer en tant que cohéritiers avec leur
Seigneur et Rédempteur à l’œuvre de bénédiction et de rétablissement de toute
l’humanité.
Ceci est très important, lorsque nous considérons les
paroles de notre Seigneur « Cette coupe est la nouvelle alliance en mon
sang ». En rattachant la pensée concernant le sang à celle se rapportant
à la Nouvelle Alliance, l’intention était, apparemment, d’indiquer que le sang
versé de notre Seigneur serait le moyen par lequel la Nouvelle Alliance sera
établie ; qu’il servirait, en d’autres termes, à sceller la Nouvelle
Alliance – cette disposition par laquelle Dieu manifestera sa miséricorde à
toute l’humanité dans le temps de médiation du Royaume de Christ – Jérémie
31 : 31 - 33.
Lorsque le Seigneur donna la coupe à ses disciples,
Il leur offrit le privilège d’être comptés avec Lui, c’est-à-dire d’être
compris avec Lui dans la Grande Offrande et dans le versement du sang qui sera
utilisé au scellage de la Nouvelle Alliance, lorsque le jour du sacrifice et
du versement du sang sera achevé.
L’apôtre nous recommande : « Célébrons donc
la fête, non avec du vieux levain, non avec du levain de malice et de
méchanceté, mais avec les pains sans levain de la pureté et de la
vérité ». Généralement dans les Ecritures le levain représente le mal. Que
ce soit dans l’Ancien ou dans le Nouveau Testament le levain n’est jamais
utilisé pour représenter quelque chose de pur, de saint, de bon. Ainsi donc, la
cérémonie associée au pain sans levain est une image de notre séparation
d’avec le mal, ce qui résulte normalement du lavage de nos péchés.
La fête mentionnée dans ce verset correspond, dans la
vie et la conduite des membres de l’Eglise, à la fête des pains sans levain.
L’Eglise, dans son ensemble, ainsi que chaque membre individuellement sont
appelés à se conduire dans la sainteté durant toute la période de leur
pèlerinage terrestre. Ceci est une conséquence naturelle de leur purification
par le sang et leur participation aux souffrances de Christ.
Cela revêt une importance toute particulière, lorsque
l’apôtre mentionne ensuite l’étendue du péché et le danger qui guette ceux qui
ne participent pas dignement à cette célébration. Cette sainteté exige une
grande mesure de discernement et de respect. Cela se traduit par une grande
perte pour ceux qui négligent ce très grand privilège, puisque selon cette
image, nous sommes amenés à discerner le Corps et le Sang de Christ, donnés
comme nourriture pour la vie spirituelle en relation avec Dieu.
L’indigne participation de quiconque, ou le manque de
respect pour cette importante cérémonie, de même que la négligence à
« discerner le corps du Seigneur » (celui qui ne discerne pas ce que
cela représente et ce que cela procure, ou qui ne voit pas en quoi cela diffère,
par rapport à toute autre nourriture et boisson, même si cela est accompli
d’une façon religieuse) - constituent une forme de péché inguérissable qui rend
coupable « envers le corps et le sang du Seigneur ».
Ainsi, par la réflexion, la méditation, nous devons
discerner la nécessité de notre préparation à l’approche de la commémoration
mentionnée par l’apôtre. Une institution si importante, si merveilleuse, exige
beaucoup de douceur et d’humilité intellectuelle lorsqu’elle est sur le point d’être
commémorée. Cette cérémonie du souvenir, qui rappelle la mort en sacrifice de
notre Seigneur (mais aussi notre coparticipation), exige la prière ainsi que
toute la concentration de nos pensées et de notre cœur.
En d’autres termes, chacun d’entre nous doit scrupuleusement
éprouver, analyser et discerner, s’il est ou non ce croyant fidèle et digne qui
désire progresser en accord avec le caractère et la signification de la commémoration
de la Pâque.
Si quelqu’un s’examine, et se trouve dans une disposition
convenable de cœur et d’esprit pour s’approcher de la table du Seigneur, le
chemin est clair et ouvert pour lui. Rien ne s’oppose à la participation de
tous ceux qui s’éprouvent ainsi eux-mêmes et qui sont dignes - ni la crainte du
jugement, ni aucune condamnation.
Mais de nombreux cœurs tremblent, en voyant la table
du Seigneur garnie, dans la crainte, ils s’interrogent s’ils peuvent s’en
approcher en toute sécurité. Les paroles du Maître ici, comme en d’autres
circonstances nous disent : « Rassurez-vous, c’est moi ; n’ayez
pas peur » ; « Que votre cœur ne se trouble pas. Croyez en
Dieu, et croyez en moi » ; « Et je ne mettrai pas dehors celui
qui vient à moi » - Matthieu 14 : 27 ; Jean 14 : 1 ;
Jean 6 : 37.
Car mes pensées, dit Dieu,
Ne sont pas vos pensées,
Et vos voies ne sont pas mes voies.
Autant les cieux sont hauts,
Au-dessus de la terre,
Autant mes voies sont élevées
Au-dessus de vos voies,
Et autant mes pensées,
Surpassent vos pensées.