« FAITES CECI EN
MEMOIRE DE MOI »
Matthieu 26 : 17-30
Bien que nous comprenions, comme le plus
grand nombre, que le souper Commémoratif fut institué par notre Seigneur un
jeudi soir, en rapport avec sa dernière célébration de la Pâque, et qu'Il fut
crucifié le jour suivant, le vendredi, nous ne contestons pas avec ceux qui
supposent que ces événements eurent lieu en d'autres jours de la semaine. Le
plus important, pour nous, c'est ce qui a été accompli et sa signification
comme antitype de la Pâque instituée par Moïse, et comme achèvement du grand
sacrifice de notre Seigneur, effectué pour les péchés – les péchés du monde
entier. Nous sommes prêts à défendre fidèlement ces principes essentiels, car
ils font partie « de la foi transmise aux saints une fois pour
toutes » ; mais, en ce qui concerne les jours particuliers de la
semaine, nous ne nous livrerons pas à des disputes. Selon nous, en effet, il
s’agit de sujets futiles, sans valeur, n'entraînant aucune conséquence et ne devant,
en aucun sens du terme, troubler les esprits ou la communion de cœur du peuple
du Seigneur.
Notre leçon commence avec les instructions de notre
Seigneur adressées à ses disciples qui Lui demandaient où ils devraient
préparer, pour Lui et pour eux-mêmes, en tant que famille juive spéciale et
particulière, un endroit où ils pourraient manger l’agneau pascal pour se
conformer aux exigences de la Loi, dont un des types désignait notre Seigneur
Jésus comme Agneau de Dieu. Concernant ce repas, notre Seigneur Lui-même
déclara : « J'ai désiré vivement de manger cette Pâque avec vous,
avant que je souffre ». Il ne faisait pas allusion à la fête
principale qui durait une semaine à partir du 15ème jour de Nisan. Il se
référait au repas Pascal, à l’agneau rôti, mangé avec des herbes amères avant
la fête générale ; cet agneau leur rappelait leur délivrance d'Egypte et
devint la base des réjouissances auxquelles ils s’adonnèrent ensuite, en tant
que peuple libéré. La chambre haute fut prêtée pour ce repas. Le nécessaire fut
préparé et au soir, au coucher du soleil, après six heures (Il sera bon de mentionner ici que
l’Auteur de cet article précise dans l’article « The
Memorial Supper - Le Souper
Commémoratif », du 1er mars 1897, WT 2115, qu’il « convenait
à la fois de tuer et de manger l’agneau Pascal le quatorzième (jour
de Nisan) ; en effet, ce fut ce que firent notre Seigneur et les douze
apôtres… ». Cette précision est tout à fait conforme aux Ecritures qui
indiquent en Luc 22 : 7, 8 : « Et le jour des pains sans levain,
dans lequel il fallait sacrifier la pâque arriva [Il s’agit du 14 Nisan, selon
Exode 12 : 6]. Et il envoya Pierre et Jean, disant : Allez, et
apprêtez-nous la pâque, afin que nous la mangions… » – Voir aussi Matthieu
26 : 17.), notre Seigneur et les douze se sont réunis. Un des récits nous
indique qu'il y eut une dispute, parmi les disciples, à propos des plus
honorables places au souper. Jésus réprimanda cet esprit ambitieux en eux en
leur lavant les pieds ; Il illustra ainsi sa propre humilité de cœur, sa promptitude
à les servir, chacun d’eux en particulier et tous ensemble en même temps. Il
leur donna ainsi un exemple : Lui, qu’ils estimaient être le plus grand
parmi eux, devait être leur serviteur principal, disposé et prêt à les servir
tous, aussi bien que n’importe lequel d’entre eux.
« L'un de vous me
livrera »
Tandis qu’ils mangeaient, Jésus fit
observer que l’un d’entre eux Le trahirait et, aussitôt, un esprit de tristesse
s’empara du groupe et chacun d’eux – ressentant le besoin de prouver son innocence
face à une telle accusation – Lui demanda : « Seigneur, est-ce
moi ? » Comme les autres, Judas posa cette question, comprenant que
s'il ne la posait pas également, cela impliquerait qu'il reconnaissait être le
coupable. En réponse à sa question, Jésus déclara : « Tu l'as
dit », c'est-à-dire, « oui, c'est à toi que je fais allusion ».
Un autre récit nous indique que Jésus répondit à la question en disant que
celui pour qui Il tremperait dans le plat une bouchée à manger, serait le
traître et, après avoir trempé la bouchée dans le plat (un morceau d'agneau et
un autre de pain sans levain, ce qu'ils mangeaient), Jésus la donna à Judas, le
désignant ainsi indirectement. Il était aussi évident que les autres disciples,
jusqu'à cet instant, n'avaient pas appris à connaître Judas. C'était plus tard
qu'ils réalisèrent qu'il était voleur, etc.
Parmi les juifs et les arabes, la duperie
et la trahison n'étaient pas aussi rares que cela, mais il existait un code
d'honneur reconnu, selon lequel aucune personne ne prendrait un repas chez
celui ou celle à qui elle voulait nuire. Puisque la nourriture s’assaisonnait
de sel, c'est probablement de cette coutume que tire son origine ce qui fut
appelé « l'alliance du sel » – alliance de la fidélité. Parvenir à
convier un ennemi à sa table, ou à lui faire prendre de chez soi une nourriture
salée, constituait à l'époque, pour les personnes concernées, l’équivalent
d’une garantie d’amitié durable. L'ennemi s'engageait alors à ne jamais vous
causer de tort. Apparemment, la correction manquait à Judas à ce point qu'il
n'a même pas reconnu cette coutume de l'époque ni ne s’y est conformé :
être loyal et fidèle envers celui dont on mange le pain et dont on prend le
sel. D'où les paroles de notre Seigneur : « Celui qui a mis avec moi
la main dans le plat, c'est celui qui me livrera. »
Néanmoins, Jésus déclara que sa mort
n'était pas une victoire pour son traître et ses ennemis, mais qu'elle
s’accomplirait en harmonie avec ce qui avait déjà été écrit de Lui par les
prophètes. Nous ne devons pas non plus considérer que Judas, à cet égard, réalisait
simplement une prophétie, indépendamment de sa propre responsabilité ou de sa
propre volonté sur ce point : notre Seigneur réfute cette pensée quand Il
dit : « Malheur à l'homme par qui le Fils de l'homme est livré.
Mieux vaudrait pour cet homme qu'il ne fût pas né ». Ces paroles ne
laissent aucun doute, pensons-nous, que Judas avait déjà reçu sa pleine part de
la grande œuvre d'expiation par les occasions personnelles qu'il a eues de
parvenir à une connaissance claire de la Vérité, et des responsabilités correspondantes.
De toute évidence, son péché fut le péché menant à la mort – la Seconde Mort.
Aussi, toute future existence mise à part, nous devons considérer que sa vie
fut inutile et gaspillée, et que ses joies n'ont pas surpassé ses douleurs et
ses angoisses lorsque, à ces dernières, vinrent s’ajouter le désespoir et le
suicide.
« Prenez, mangez,
ceci est mon corps »
Ce fut après le repas de la Pâque, après
avoir mangé l'agneau avec les herbes amères et les pains sans levain, etc., que
Jésus institua le souper Commémoratif lequel, pour tous ses disciples et
suivant ses instructions, remplace le repas de la Pâque juive. C'était une
chose nouvelle et les apôtres écoutaient avec intérêt ses paroles, tandis qu'Il
bénissait certaines des fines galettes de pain sans levain, les rompait et en
remettait des portions à chacun d’eux, disant : « Prenez, mangez,
ceci est mon corps ». Que pouvait-Il vouloir dire ? Pendant leurs
trois années en sa compagnie, ils avaient appris qu’Il parlait en paraboles et
par énigmes. En une autre occasion, Il avait déclaré devant eux que Lui-même
était le pain descendu du ciel et que, si un homme en mangeait, il vivrait pour
toujours. Maintenant, Il leur remettait du pain sans levain et leur indiquait
que c'était son corps. Ils ont évidemment compris qu'Il voulait dire que ce
pain, pour eux, représenterait ou symboliserait son corps, parce qu'Il leur a
dit à cette occasion, qu'à partir de ce moment-là, ils devraient faire ceci en
mémoire de Lui – à partir de ce moment-là, ils devraient se rappeler qu’Il
était, Lui, l'agneau sacrifié et ils devraient utiliser du pain sans levain,
pour représenter sa chair, et prendre part à ce pain au lieu de manger, comme précédemment,
un agneau littéral.
Il ne pouvait pas avoir voulu dire, comme
les Romains Catholiques et quelques Protestants le croient, que le pain était,
du fait de sa bénédiction, transformé en sa chair réelle, parce qu’Il possédait
toujours sa chair – Il ne fut mis à mort qu'environ quinze heures plus tard.
Par conséquent, tous les arguments avancés à l’appui de cette erreur sont
sottises et sophismes. Quand Il a dit, « Ceci est ma chair », ce
n'était qu'une manière de parler, comme celle qu’Il employa un peu plus tard,
quand Il dit : « Je suis la vigne », « Je suis la
porte », « Je suis le bon berger », « Je suis le chemin, la
vérité et la vie », etc. Il est évident que les paroles du Maître sont
bonnes et saines : Il fut représenté de toutes ces différentes manières.
Dans le cas que nous sommes en train de considérer, le pain Le représentait ;
il représentait sa chair, pour ses apôtres et pour tous ses disciples de tout
l'âge de l'Evangile.
De la même manière que
le pain représente et symbolise toute la nourriture (on dit, en effet, que le
blé contient tous les éléments nutritifs en proportion appropriée), ainsi
l'enseignement de ce symbole est que celui qui voudrait recevoir la vie que
Christ a à donner, doit l'accepter comme résultant de son sacrifice. Il est
mort pour que nous puissions vivre. Tous ceux qui ont foi en Lui et qui
L’acceptent, Lui et ses instructions, peuvent manger, s’appliquer à eux-mêmes,
s’approprier les droits et les privilèges qu’Il a sacrifiés volontairement. Ils
sont considérés comme s’étant attribué la nature humaine parfaite, avec tous
ses droits et privilèges perdus par Adam et rachetés par Christ. Personne ne
peut avoir la vie éternelle s'il ne mange de ce pain du ciel. Ceci s'applique
non seulement aux croyants de l’époque actuelle, mais également à ceux de l'âge
futur. Leurs droits à la vie et leurs privilèges doivent tous être reconnus
comme venant à eux grâce à son sacrifice. En un mot, le pain représentant le
corps de notre Seigneur enseigne notre justification (Il y a lieu d’indiquer que, selon les
indications fournies dans la Préface du Volume 6 (à consulter), l’homme pécheur
« ne peut en aucune façon
atteindre à la pleine et entière justification, à moins qu’il ne se soit présenté
lui-même en pleine consécration à Jésus, notre grand Souverain Sacrificateur,
et qu’il ait été accepté de Lui au nom du Père ». En conséquence,
l’imputation des mérites de Christ, grâce auxquels on peut être justifié, se
fait seulement au profit des consacrés au cours de l’Age de l’Evangile et eux
seuls peuvent se les approprier, par la foi. Les non consacrés auront le
privilège de profiter de ces mérites dans le Royaume de Christ ; ce sera
par les œuvres et leur justification consistera en un retour à la perfection
humaine qui les rendra capables d’obéir à la loi parfaite de Dieu et de vivre
éternellement sur terre.) par l'acceptation de son
sacrifice.
« Buvez-en
tous »
Ensuite, notre Seigneur prit une coupe
contenant du fruit de la vigne. Il n'est pas dit que c'était du vin ; par
conséquent, la question demeure et on peut se demander s’il s’agissait du fruit
de la vigne fermenté ou non fermenté. Prenant en compte les circonstances
propres à notre temps et les exigences de la Parole du Seigneur, nous pouvons
être sûrs que le jus de raisins non fermenté, ou jus de raisin, est conforme
aux termes de son injonction. Puisque ce n'est jamais appelé du vin, mais
simplement la coupe et le fruit de la vigne, il n'y a pas lieu de se disputer à
ce sujet parmi les disciples du Seigneur. Chacun peut être libre de suivre sa
propre conscience à propos du genre de fruit de la vigne qu'il
emploiera : pour notre part nous préférons le non fermenté, car il y a
moins de risques de faire du tort ou de réveiller des passions dormantes par la
boisson (alcoolisée, trad.), chez les disciples du Seigneur.
En rapport avec la coupe, le Seigneur
déclara : « Ceci est mon sang, le sang de l'alliance, qui est répandu
pour beaucoup pour la rémission des péchés » (les deux manuscrits grecs
les plus anciens du Nouveau Testament, le Sinaïticus
et celui du Vatican, omettent le mot « nouveau »). Il est vrai que la
Nouvelle Alliance doit être scellée au moyen du sang de Christ avant d’entrer
en vigueur et elle n’entrera pas en vigueur avant l’ouverture de l'âge
Millénaire. Mais il y avait une autre Alliance – l'ancienne Alliance,
l'Alliance qui est la base de toutes les Alliances, c'est-à-dire l'Alliance
Abrahamique, qui a été scellée par la mort de notre Seigneur. Qu’elle serait
ainsi scellée, ce fut typiquement représenté dans la résurrection figurative
d’entre les morts [d’Isaac, trad.]. L'apôtre nous assure qu'Isaac représentait
notre Seigneur Jésus, et déclare également : « Pour vous, frères,
comme Isaac, vous êtes enfants de la promesse » – de l’Alliance prêtée par
serment. - Galates 4 : 28.
Appliquant ainsi les paroles de notre
Seigneur à l'Alliance Abrahamique, qu'Il était en train de sceller ou
d'affermir, nous voyons que c'était par sa mort qu'Il est devenu l'héritier de
cette Alliance, et de toutes les glorieuses dispositions qui y sont rattachées
en vue de la bénédiction de toutes les familles de la terre. De ce point de
vue, nous voyons une signification et une force particulières dans les paroles
de Jésus adressées à ses disciples : « Ceci est ma coupe, buvez-en
tous ». Comprise ainsi, l'invitation à boire de la coupe du Seigneur
signifie une invitation à tous les membres de l'Eglise élue de cet âge de
l'Evangile, à participer avec Lui à sa coupe de souffrance et à sa mort – une
invitation à sacrifier leurs vies avec Lui, pour participer également avec Lui
aux gloires prochaines du Royaume, qui sera le canal divin par lequel se
réalisera la promesse Abrahamique, la bénédiction de toutes les familles de la
terre.
Tandis que la manducation (le manger,
trad.) du pain et la participation à la justification effectuée par la mort de
notre Seigneur et par son acceptation, seront nécessaires au monde entier pour
permettre aux hommes de bénéficier des bénédictions du rétablissement,
achetées par le sacrifice de notre Seigneur, cependant, la coupe n'est pas
pour le monde, mais seulement pour l'Eglise, les consacrés de cet âge de
l'Evangile. « Buvez-en tous » – non seulement ils doivent tous en
boire, mais ils doivent tout boire – ne rien laisser. Il ne restera plus de
souffrances de Christ pour le prochain âge ; alors, les souffrances pour
la justice ne seront plus connues du monde – seuls ceux qui feront le mal
souffriront alors. A présent, nous vivons au temps où tous ceux qui désirent
vivre pieusement, endurent des persécutions ; au temps où il faut que
s’attendent à boire de cette coupe tous les disciples du Seigneur qui veulent
Lui être fidèles pour être considérés dignes de prendre part aux gloires de
son Royaume. Ainsi le Seigneur unit de nouveau les deux pensées en disant, « Si
vous ne mangez la chair du Fils de l'homme et si vous ne buvez son sang, vous
n'avez point la vie en vous-mêmes. » (Jean 6 : 53). Ceux qui se
consacrent durant l'époque actuelle, comme disciples du Seigneur, pour marcher
sur ses traces, doivent non seulement avoir part à la justification par la
foi, mais doivent également participer à la coupe, par le sacrifice, pour
obtenir la vie éternelle promise aux élus qui renoncent à tout maintenant pour
être ses disciples.
Du vin nouveau dans le
Royaume
Par la déclaration : « Je ne
boirai plus désormais de ce fruit de la vigne, jusqu'au jour où j'en boirai du
nouveau avec vous dans le Royaume de mon Père », notre Seigneur parle
indirectement d’un vin nouveau, qui sera pris dans des conditions différentes,
à une date éloignée. Il confirma ainsi aux disciples ce qu'Il leur avait
enseigné pendant quelques semaines auparavant, à savoir, qu'Il n'instaurerait
pas son Royaume à ce moment-là, mais qu'en lieu et place Il souffrirait, serait
crucifié, qu'il leur faudrait s'attendre à souffrir également avec Lui et que,
dans quelque temps, quand le Royaume serait établi et que Lui-même serait dans
la gloire, ils seraient avec Lui sur son trône. Ces nouvelles pensées leur
étaient confirmées par la leçon qu’Il leur donnait alors.
La coupe à l'époque actuelle doit évoquer
pour eux le pressage des grains de raisins, le sang (le jus, trad.) des
raisins, le sang de leur Maître, sa vie sacrifiée, versée et leurs vies
sacrifiées également avec la sienne à son service, pour sa cause. Mais les
douleurs du temps présent s’associent à la gloire qui doit suivre par la pensée
que tous ceux qui boiront de la coupe actuelle de souffrance, d'ignominie et de
mort prendront également part à sa coupe de joie et de bénédiction, de gloire
et d'honneur dans le Royaume. Nous devrions garder cette même pensée à
l'esprit ; cela nous aiderait de plus en plus, comme ce fut le cas pour
les apôtres, à porter avec plaisir nos regards vers le Royaume, vers ce temps
où la souffrance pour le nom de Christ cessera, où les gloires suivront avec,
comme résultat, la bénédiction de toutes les familles de la terre. Notre
Seigneur associe ici son Royaume avec son second avènement et, dans aucun sens
du terme, Il ne donne à entendre qu'ils boiraient de ce nouveau vin à la
Pentecôte, ou à la destruction de Jérusalem, ou à n'importe quel autre moment,
mais au temps mentionné dans la prière qu'Il leur enseigna, disant : « Que
ton Royaume vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au
ciel ».
Nous
devrions également garder en mémoire cette pensée selon laquelle, en attendant
le Royaume, nous attendons la seconde venue ( La venue ou avènement du Seigneur, rattachée à l’établissement de son
Royaume, ne peut être que sa venue en gloire, mentionnée en Matthieu 25 :
31, 32 et qui sera révélée au monde entier, lorsque le Royaume le sera
également. Cette révélation ou venue en gloire est précédée de la venue et de
la présence du Seigneur comme un voleur dans la nuit (Apocalypse 16 :
15 ; 1 Thessaloniciens 5 : 2). C’est le
temps actuel de sa présence inconnue du monde, au cours de laquelle le Seigneur
effectue l’œuvre de préparation de son Royaume.) de notre
Seigneur et l'établissement, par Lui, du Royaume, c'est-à-dire, le changement
par la résurrection, la glorification de ses fidèles qui doivent être avec Lui
et participer à sa gloire. Il n'est pas étonnant que, selon l'apôtre, celui qui
a cette espérance en Lui se purifie, comme Lui-même est pur (1 Jean 3 :
3). Celui qui nourrit l’espoir de participer à ce nouveau vin dans le Royaume,
l’espoir de participer avec son Maître aux gloires, aux honneurs et aux
occasions bénies du rétablissement de l'humanité, tiendra peu compte des
souffrances, des épreuves et des sacrifices du temps présent ; il les
envisagera avec joie et sera même heureux de souffrir avec le Maître pour
pouvoir également être glorifiés ensemble.
« Pour la rémission
des péchés »
En ce qui nous concerne, c'est en vain
que les hommes enseignent que Dieu pardonne les péchés sans exiger une punition
de quelqu’un. C'est en vain qu'ils prétendent que Christ n'était pas le prix de
la rançon pour le pécheur, qu'il n'était pas nécessaire qu'Il mourût, Lui le
Juste pour l'injuste, pour nous ramener à l’harmonie avec Dieu – pour que Dieu
pût être juste tout en justifiant le pécheur. C'est
aussi en vain qu'ils déclarent qu'il suffisait à Jésus d’être un grand
professeur pour sauver le monde par ses paroles. Notre réponse s’harmonise
avec ce que le Maître déclare ici et ailleurs, et avec le témoignage de tous
les apôtres affirmant qu'il était nécessaire que Christ mourût pour nos
péchés ; que nos péchés n'auraient jamais pu être pardonnés par la justice
divine s’il n’y avait pas eu l'arrangement prévu par Dieu, en vertu duquel
Jésus paya pour notre sentence. Pour nous c'est, par conséquent, une pensée des
plus précieuses, selon laquelle le sang de notre Seigneur fut versé pour la
rémission des péchés d'un grand nombre. Et c'est également pour nous une
pensée précieuse que celle d’avoir le privilège d’être si intimement associés à
Lui, en tant que membres de son Corps, et de savoir que nos petits sacrifices,
couverts par ses mérites, sont estimés par Dieu comme faisant partie du grand
sacrifice pour les péchés du monde ; de savoir aussi que, comme disciples
ayant part aux souffrances de Christ, il nous est permis de boire à sa coupe et
d’être immergés dans le baptême en sa mort.
Il est également vain pour les
Évolutionnistes et la Haute Critique de nous dire que l'homme n'a pas sombré
dans le péché et la mort, à partir de la ressemblance à Dieu, mais qu'il est
au contraire en train d’évoluer, étape par étape, cette évolution l’ayant amené
d'un état bestial à sa condition présente. Nous ne les croyons pas. Nous nous en tenons fermement au témoignage divinement inspiré
nous informant qu'il y eut une chute, que cette chute rendit nécessaire l’œuvre
de rédemption et que Christ était l’honorable serviteur de Dieu, à qui le
privilège et l'autorité furent donnés de faire l'expiation des péchés du monde
entier. Il commença ce travail d'expiation par le sacrifice de Lui-même et Il
le poursuit pendant cet âge de l'Evangile par l'accomplissement du sacrifice
des membres de son Corps. Bientôt, cette œuvre sera achevée. Ce sera quand le
Seigneur, avec tous ses membres glorifiés, accorderont au monde, tout au long
de l'âge Millénaire, les bénédictions découlant de l'œuvre de la rédemption.
Alors, l’humanité entière sera amenée à la connaissance de la Vérité, de
l'amour de Dieu, dont la hauteur, la profondeur, la longueur et la largeur ne
peuvent se mesurer. Oui, tout cela sera accompli par Celui qui nous a aimés et
achetés par son sang précieux.
« Faites ceci en
mémoire de moi »
L'apôtre Paul, faisant référence au
Souper Commémoratif, cite notre Seigneur disant : « Faites ceci en
mémoire de moi », et il ajoute : « car toutes les fois que vous
mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur
jusqu'à ce qu'il vienne » (1 Corinthiens 11 : 24-26). La pensée est
que nous devons ainsi célébrer cet arrangement important jusqu'à ce que vienne
le moment de sa célébration dans le Royaume, au moyen du vin nouveau, de la
joie, de la gloire, des honneurs auxquels nous devons avoir part, avec Celui
qui nous a aimés et rachetés. De toute évidence, l'apôtre ne parle pas
simplement d’une célébration jusqu'à la parousia, la
présence du Seigneur, dont le but est de rassembler ses serviteurs et de les
récompenser, mais plutôt jusqu'à ce que ceux-ci soient tous rassemblés et que
tous ceux qui font partie de la classe de Royaume soient ainsi établis et glorifiés.
Le même apôtre, dans la même épître (1
Corinthiens 10 : 16, 17 ; 12 : 12), souligne la pensée de
l'unité, de l'unité de l'Eglise, des uns avec les autres et avec le Seigneur.
Il déclare : « Le pain que nous rompons n'est-il pas la communion du
corps de Christ ? » Ne faisons-nous pas tous partie d'un même pain
rompu, comme le fut le Seigneur ? « Puisqu'il y a un seul pain, nous
qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps, car nous participons tous à
un même pain » ; et puis il ajoute : « La coupe de bénédiction
que nous bénissons, n'est-elle pas la communion [participation] au sang du
Christ ? » C'est donc assurément ici la pensée que, du point de vue
de Dieu, il y a un seul grand Messie, la Tête élue et les membres élus de son
corps. Ceux-ci, comme pain unique, constituent du point de vue de Dieu le pain
de la vie éternelle pour le monde. Pour compléter cette illustration, chacun et
tous doivent être rompus, chacun et tous doivent participer à la coupe de
souffrance et de la mort en Christ, avant d'entrer dans sa gloire. Ce n'est pas
avant l’achèvement de toutes ces souffrances que le temps du Seigneur viendra
pour la mise en place de la nouvelle dispensation, du nouveau jour, du jour de
la bénédiction au lieu de la malédiction, du jour du rétablissement au lieu
de la mort, du jour du relèvement au lieu de la chute, en ce qui concerne le
monde.
WT 1906 p.3879