L’ONCTION DE L’ÉGLISE

 

 

« L’onction que vous avez reçue de Lui demeure en vous. » - 1 Jean 2 : 27.

Les souverains sacrificateurs de la nation d’Israël, qui représentaient l’entière sacrificature, étaient, selon les arrangements divins, amenés à cet office par onc­tion, au moyen d'un parfum particulier, de grande va­leur, appelé l’huile d’onction sainte. Le peuple n’avait pas le droit d’utiliser cette huile de composition spé­ciale, sous peine de mort. Une fois Israël devenu royaume, les rois furent également oints avec cette huile d’onction sainte.

Il fut par la suite montré que ces deux charges, celle de sacrificateur et celle de roi, constituaient le type d'un service unifié, qui trouverait son antitype en Celui qui devait devenir un sacrificateur royal et un roi sacrificateur. Les Ecritures nous fournissent un type de ce service unifié, en la personne de Melchisédech, de qui il est écrit qu’il fut roi de Salem et sacrificateur du Dieu Tout-Puissant (Genèse 14 : 18-20 ; Hébreux 7 : 1-17). En comparant les Ecritures de cette manière, versets avec versets, nous apprenons que le Messie, qui doit accomplir l’œuvre merveilleuse de bénédiction du monde, doit être Celui qui combinera à la fois les deux offices, celui de roi et celui de sacrificateur.

En examinant le type de près, nous voyons que l’huile d’onction sainte fut répandue sur la tête du sou­verain sacrificateur, seulement au moment de son installation dans cet office. Répandue généreusement sur la tête, l’huile descendait jusqu'aux pans même de ses robes de fonction. Comme nous le verrons par la suite, cette circonstance fut également typique.

Pointant nos regards vers l'avant, du type à l'anti­type, nous comprenons que les Ecritures enseignent qu’un merveilleux Royaume Messianique doit être éta­bli sur la terre, qui liera Satan, restreindra toutes les influences néfastes et accordera à tout le genre hu­main une pleine opportunité de réconciliation avec Dieu. Nous comprenons, également, qu’une grande œuvre s'effectuera par des sacrificateurs, en rapport avec ce Royaume. Cela fera également partie de l’œuvre merveilleuse du Messie, laquelle, comme cela nous est montré, sera double : en tant que Roi, Il ré­gnera sur l’humanité avec un sceptre de fer, dans le but de bénir les hommes et, en tant que Sacrificateur, Il les instruira, les relèvera, guérira leurs maladies et réveillera les morts.

 

« CHRIST EN VOUS, L’ESPÉRANCE DE LA GLOIRE »

La nation d’Israël avait bien compris que son Mes­sie devait être la postérité promise à Abraham qui doit bénir toutes les familles de la terre. Mais le fait que cette postérité se composerait d'un nombre supérieur à une seule personne, ne put être compris qu’au temps de la première venue du Seigneur. L’Apôtre Paul attire notre attention, sur ce point, et déclare que c’était le Mystère, caché aux dispensations précé­dentes, selon lequel le Messie ne devait pas constituer un seul individu, mais une compagnie soumise à un Chef (Ephésiens 3 : 2-7 ; Colossiens 1 : 25-27). De plus, ce Messie ne doit pas seulement se composer d’un grand nombre, mais Il doit être rassemblé d'entre un grand nombre de nations.

Seul un petit nombre de personnes est en mesure de comprendre ce mystère ; beaucoup ne le compren­nent pas encore. En réalité, ce mystère ne peut être compris que par une classe spéciale, pour laquelle il a été conçu. Les Ecritures nous montrent que cet Age de l’Evangile est consacré à la sélection de ce grand Roi antitypique, plus grand que ne l'était Salomon. Ce grand Roi et Sacrificateur, antitypique, est représenté par Melchisédech. L’appel durant cet Age s'adresse à ceux qui deviendront membres de cette compagnie, celle des Rois et des Sacrificateurs antitypiques.

 

CONDITIONS D'ADHÉSION

Tous ceux qui souhaitent devenir membres de cette classe du Royaume, doivent se tourner vers notre Sei­gneur Jésus, qui est Celui, par l’intermédiaire de qui, la faveur de Dieu doit leur être accordée. « Il n'y a de sa­lut en aucun autre ; car il n'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés. » Depuis la mort et la résur­rection de Christ, un nouveau chemin de vie est ouvert. Christ sera la Tête de l’Eglise qui est son Corps, et l’Eglise entière complétera le grand Prophète, Sacrifi­cateur et Roi antitypique, la postérité d’Abraham, at­tendue depuis longtemps. - Galates 3 : 8, 16, 29.

En conséquence, que tous ceux qui se sont offerts à Dieu, en se consacrant, prennent la croix et suivent le Maître. Qu’ils vivent, autant que possible, à la ma­nière du Seigneur, en marchant sur ses traces. Bien que nous ne puissions être parfaits, selon la chair, et tandis que Dieu ne peut rien approuver d’imparfait, ce­pendant, notre perfection doit être celle de l’intention, de la volonté, et c’est ainsi que, par le Rédempteur, nous nous qualifierons auprès de Dieu.

Revenant à l’image typique de l’onction du souve­rain sacrificateur Juif, au moment de son entrée en fonction, et la comparant à l’antitype, nous notons que le grand Sacrificateur antitypique fut oint au Jourdain. C’est là que notre Seigneur Jésus, le Chef de la com­pagnie de Christ, reçut le Saint Esprit sans mesure. A la Pentecôte, l’huile d’onction antitypique commença à se répandre sur l’Eglise. De même que, dans le type, l’huile répandue sur la tête du souverain sacrificateur, s'écoula jusqu'aux bords de ses vêtements, de même le Saint Esprit descend, de la Tête de l’Eglise, jus­qu'aux derniers membres du Corps oint de Christ. - Psaume 133 : 1-3.

 

TOUTE LA COMPAGNİE DE CHRİST OİNTE

Nous recevons l’onction de la part du Père, par l’intermédiaire de notre Seigneur Jésus-Christ. Toutes choses viennent du Père et toutes choses sont par le Fils (1 Corinthiens 8 : 6). Le Père répandit le Saint Es­prit sur le Fils, et permit à Celui-ci de l’accorder à son Corps. Cet octroi de l’Esprit Saint avait pour but d'être une onction pour le Corps tout entier, car le Père re­connut le Corps, quand Il reconnut la Tête. Lorsque Christ imputa son mérite pour couvrir les imperfections de l’Eglise, Il nous rendit acceptables par le Père, et cette acceptation fut extérieurement manifestée par les langues de feu, etc., qui se posèrent sur les Apôtres à la Pentecôte. Cette manifestation extérieure ne fut ce­pendant pas la chose la plus importante, car les Apôtres auraient pu recevoir le Saint Esprit sans au­cune manifestation spéciale de la puissance divine.

Les langues de feu, qui se manifestèrent à la Pen­tecôte, comme la colombe qui se posa sur notre Sei­gneur au moment du baptême, cessèrent d'être vues. La colombe, de même que les flammes lumineuses, n'étaient que des représentations extérieures qui avaient pour but de convaincre les spectateurs, que la bénédiction et la puissance promises étaient oc­troyées.

Lorsque Corneille, le premier Gentil converti, fut ac­cepté dans la compagnie ointe, une autre manifesta­tion eut lieu ; elle attestait le fait que l'Esprit saint avait été accordé aux disciples de Jésus. Ainsi, il peut y avoir de nombreuses manifestations d'un fait quel­conque. Même aujourd’hui, Dieu pourrait opérer une manifestation, pour montrer qu’Il avait accordé le Saint Esprit ; mais, en agissant ainsi, Il ne ferait qu'indiquer le fait - que le saint Esprit était déjà là. L’onction de l’Eglise reçue à la Pentecôte était la manifestation de l'approbation par Dieu, de la reconnaissance par Dieu de ces consacrés appelés à marcher sur les traces de notre Seigneur. Dieu démontra ainsi qu’il y aurait une Eglise.

Depuis la Pentecôte, le même appel de l’Evangile se répand sur toute la terre, à tous ceux que l’Eternel notre Dieu appelle (Actes 2 : 39). Ceux qui acceptent les termes et les conditions de cet appel, ceux-là se joignent à la compagnie ointe. Lorsque nous entrons en Christ, nous entrons dans cette onction. Nous n’entrons pas dans le corps de Jésus, mais nous en­trons dans le Corps symbolique de l’Oint : dans Le Christ. Nous entrons dans la condition dans laquelle nous nous trouvons : « héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ »Jésus, notre Seigneur. Tout au long de cet Age de l’Evangile, cette onction se continue dans l’Eglise. « L’onction que vous avez reçue demeure en vous », elle continue en vous. Ceux qui n’entrent ja­mais dans cette onction, ne feront jamais partie de l’Eglise.

 

ONCTİON ET ENGENDREMENT

Concernant le fait de savoir si nous avons été en­gendrés, cela est une autre phase de ce sujet. A la Pentecôte, lorsque l’Eglise vit son commencement, il y eut des signes extérieurs démontrant cette onction : les dons de l’Esprit, les dons des langues, etc. C'étaient simplement des dons extérieurs, comme l’Apôtre le dit, qui pourraient ne signifier rien de plus qu'un retentissement de cymbales ou le résonnement de l’airain (1 Corinthiens 13 : 1-3). Ceux qui possé­daient ces dons étaient peut-être simplement entrés en parenté avec Dieu d'une manière extérieure, formelle et n'avaient pas accompli de progrès réels dans les choses spirituelles.

L'arrangement de Dieu semble indiquer qu’après être entrés dans cette compagnie ointe, et ainsi avoir pu, dès le commencement, parler et penser de nous-mêmes comme en faisant partie, il se produira, bientôt, une manifestation indiquant que nous y sommes réel­lement entrés. Cette évidence ne se manifestera pas par le fait de parler en langues, etc., mais par l’apparition de fruits et de dons de l’Esprit Saint : la douceur, la patience, la bienveillance, la tempérance, la fraternité, l’amour (Galates 5 : 22). La manifestation de ces fruits semblera indiquer que nous devenons de plus en plus animés de l’Esprit de Christ.

Mais même ici, il nous faut distinguer entre la dis­position naturelle et celle acquise par la croissance en grâce. Il y a, par exemple, ceux qui possèdent, natu­rellement, une grande patience, trop grande, en fait; ils sont indolents. Leur patience n’est donc pas un fruit de l’Esprit. Afin de distinguer entre les qualités naturelles et les grâces acquises, nous devons comparer la dis­position naturelle de la personne avec sa croissance en grâce et dans les fruits de l’Esprit.

L’onction de l’Esprit n’est pas du tout la même chose que l’engendrement de l’Esprit. L’onction se rapporte seulement à la reconnaissance comme membre d’une classe appelée à une tâche particulière, dans le Royaume Messianique. Lorsque nous deve­nons parents de Dieu par l’intermédiaire de Christ, nous devenons des membres de la compagnie ointe. Mais, tandis que l’onction est représentée à propos de l’Eglise entière prise collectivement, l’engendrement de l'Esprit saint est une affaire individuelle. Les Ecritures nous expliquent, de différentes manières, que nous sommes engendrés de l'Esprit saint, par et au travers de la Parole de la Vérité.

 

SANCTİFİÉS PAR LA PAROLE DE LA VÉRİTÉ

En d’autres mots, personne ne peut recevoir l'Esprit saint, s’il n’a pas reçu la Vérité. En tant qu’illustration, Corneille était un homme bon, qui priait beaucoup et qui faisait l’aumône, libéralement. Tout ceci, néan­moins, ne lui permit pas d’obtenir le saint Esprit. Mais quand vint le moment approprié, à la fin des soixante-dix semaines de faveur réservées aux Juifs, Corneille fut dirigé vers celui qui devait lui indiquer ce qu’il devait faire. Un ange saint le chargea d’envoyer des hommes chercher l’Apôtre Pierre, et le faire venir chez lui, pour entendre de sa part les paroles voulues (Actes 10 : 22). Il était nécessaire pour lui d’entendre ces paroles.

Afin de devenir membres de l’Eglise de Christ, il nous faut agir intelligemment. Il ne s'agit pas de quelque chose ressemblant à une supercherie. Il y a donc lieu de savoir qu'il n'est possible, à aucun païen, aussi noble qu’il soit, par nature, de faire partie de la classe de l’Eglise ; et ceci est vrai également des gens civilisés. Il faut que celui qui doit faire partie de la com­pagnie ointe, possède la connaissance du privilège d’entrer en parenté avec Dieu par Christ. Si quelqu'un n'en est pas informé, il ne lui est pas possible de faire partie de la classe de l’Eglise.

C’est la Parole de Dieu, le Message de l’Evangile, qui introduit les gens en parenté avec Dieu. Aussi faut-il, que celui qui va recevoir le Saint Esprit, reçoive en premier lieu la connaissance de la Vérité et, ensuite, cette Vérité opérera en lui. D’abord, il faut qu'il prenne le parti de la Justice. Ensuite, il faut qu'il accepte Christ comme son Rédempteur. Enfin, après avoir accepté Christ comme son Sauveur, il faudra qu'il aille de l’avant et fasse une consécration de lui-même pour marcher sur les traces du Seigneur Jésus. Si seule­ment il comprit que c’était là, la volonté de Dieu, nous croyons qu’il devrait être accepté par le Seigneur, en­gendré de l'Esprit Saint. Après cela, d'après la manière d'agir de Dieu, il devrait recevoir une instruction com­plémentaire, du fait d'avoir accompli les pas voulus jusqu'à ce point.

 

LE BUT DE L’ONCTİON

Dans quelle mesure tout ceci se réalise de manière automatique, nous ne le savons pas exactement. De même que l’être humain, doué, opère grandement se­lon le principe de l'automatisme, ainsi le grand Créa­teur emploie-t-Il, sans aucun doute, ce principe dans ce qu'Il fait ; l'automatisme veut que telle cadence con­duise à tel résultat, et telle autre cadence, à tel autre résultat, etc. Nous supposons que Dieu opère automa­tiquement, selon un certain grand principe, au moyen duquel, sous Christ, tous ceux qu'Il accepterait, rece­vraient certaines bénédictions individuellement. Dès que l’intéressé effectuerait les pas requis, il réaliserait la bénédiction et la direction divines dans ses affaires. Tous les oints ont l’esprit du grand Chef de l’Eglise. Aussi, devrions-nous nous efforcer de demeurer en Christ, individuellement aussi bien que collectivement, car, de même que nous sommes entrés dans la classe ointe, il nous est possible d’en sortir. Pour demeurer en Christ, il nous faut, en tant que Nouvelles Créatures, croître en grâce, en connaissance et en amour ; si, en effet, nous demeurons fidèles jusqu’à la fin de notre course, en tant que Nouvelles Créatures, nous serons rendus parfaits à la Première Résurrection, et nous nous assiérons sur le Trône, avec notre Seigneur et Roi. - Apocalypse 3 : 21.

 

WT1914 p5549

 

 

 


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