LE ROİ LE PLUS SAGE, TROMPÉ

 

- 1 Rois 12 : 1-24 -

 

 

Le roi le plus sage d’Israël devint presque fou - Le peuple, mécontent - Jérusalem, privilégiée aux dépens de la nation - Le fils et successeur du Roi Salomon - La révolte des dix tribus - Les royaumes de nouveau réunis, après la captivité à Babylone.

 

« L’arrogance précède la ruine, et l’orgueil précède la chute. » - Proverbes 16 : 18.

 

Grand comme le fut le Roi Salomon, la dernière partie de son règne fut moins glorieuse et moins hono­rable que la première. Bien qu’aucune rébellion n’eût lieu durant son règne, néanmoins, un mécontentement se ressentait. Le Roi se reposait sur les merveilles ac­complies au cours de la première partie de son règne ; il s'intéressait de plus en plus aux affaires étrangères, multipliait le nombre de ses femmes et de ses ennuis. La richesse de la nation, représentée dans les grandes améliorations publiques, constituait réellement une ri­chesse publique, à laquelle s'intéressait tout le peuple. Mais l’attention plus grande, qui se développa par la suite, centrée sur l’agrandissement personnel et sur le favoritisme de la cour, ne s'effectua pas dans l’intérêt du peuple, dans son ensemble ; elle ne favorisa que certaines classes privilégiées.

Bien qu'aucune rébellion n’ait eu lieu à l’encontre du Roi Salomon, ni même des protestations, comme l’indiquent les récits, néanmoins, le peuple conclut qu’il y aurait un changement dans le Royaume, durant le règne du successeur de Salomon, qui était son fils, Roboam. Ce mécontentement provenait principale­ment des dix tribus. Les deux tribus (Juda et Benjamin, trad.), sur le territoire desquels se trouvait la capitale, étaient satisfaites des grandes améliorations dont elles bénéficièrent. La capitale du Roi Salomon avait été favorisée, au-delà de toute mesure, par rapport au reste du pays, dans ses aménagements publics. Des Israélites de toutes les autres tribus avaient participé à un recrutement général de main-d’œuvre, avec, en retour, une faible compensation ; et ils avaient le sen­timent que justice ne leur avait pas été rendue.

 

LE ROYAUME DİVİSÉ

Pour ces raisons, la montée sur le trône du Roi Ro­boam servit de signal pour entreprendre une protesta­tion et exiger des garanties, de la part du Roi, à l'en­contre de l’oppression. Il s’agissait d’une exigence très similaire à celle des anglais, en rapport avec La Magna Carta*. La réclamation des Israélites intervint au mo­ment du couronnement du Roi, auquel toutes les tribus étaient sensées participer, en l'assurant de leur fidélité. Ensuite, vinrent les représentants des dix tribus, avec Jéroboam à leur tête, disant : « Ton père, Salomon, a rendu notre joug dur ; toi maintenant, allège cette rude servitude et le joug pesant que nous a imposé ton père. Et nous te servirons. »

Le jeune Roi leur demanda de revenir dans trois jours. Discutant du royaume avec des hommes âgés, pour savoir ce qu'il devait faire, ceux-ci lui répondirent : « Si aujourd’hui tu rends service à ce peuple, si tu leur cèdes, et si tu leur réponds par des paroles bienveil­lantes, ils seront pour toujours tes serviteurs. » Mais ce conseil ne satisfit pas complètement le jeune Roi Ro­boam ; aussi, questionna-t-il ses amis personnels, de jeunes hommes de son entourage. Ceux-ci émirent un avis contraire, disant : « Tu parleras ainsi à ce peuple : Mon petit doigt sera plus gros que les reins de mon père. Maintenant, mon père vous a chargés d’un joug pesant, et moi je vous le rendrai plus pesant : mon père vous a châtiés avec des fouets, et moi je vous châtierai avec des scorpions », un genre de fouet avec des morceaux de métal au bout des lanières.

L’idée des jeunes hommes et du Roi Roboam, qui s'accordait avec eux, était que si le Roi cédait, ce se­rait simplement le commencement de revendications à caractère rebelle, suivies par d’autres réclamations lesquelles, finalement, deviendraient insupportables. Ils pensaient donc qu’il fallait intimider le peuple, le menacer. Mais les dix tribus, avec Jéroboam à leur tête, ne se laissèrent pas intimider. Elles se retirèrent, refusant de participer à l’onction de Roboam, en tant que leur Roi. Seuls les représentants des deux tribus, de Juda et de Benjamin, demeurèrent loyaux envers le Roi.

C’est ainsi que le Royaume d’Israël fut divisé. Par la suite, les dix tribus gardèrent le titre de Royaume d’Israël, et les deux tribus furent appelées Royaume de Juda, et ce, durant plus de cinq cents ans, jusqu’au temps du retour, de la captivité babylonienne, d'un si grand nombre, d'entre l'ensemble d’Israël, qui nourris­sait le respect des promesses divines.

Depuis la captivité, l’ensemble des douze tribus est appelé Israël, comme au commencement ; il fut appelé ainsi par Jésus et les Apôtres. Et le nom de « Juifs » fut de même utilisé pour tous ceux qui se trouvaient en parenté d’alliance avec Dieu. La grande majorité ne revint jamais, mais continua à vivre dans les diverses provinces de Babylone, à travers le monde. Certains d’entre eux, rejetant la circoncision et abandonnant la foi en Dieu, furent reniés par Dieu et devinrent ainsi semblables aux autres, dans le monde des Gentils. Mais d'autres, parmi eux, demeurant fidèles au Sei­gneur et se rendant chaque année à Jérusalem pour la fête, comme le stipule la Parole de Dieu, continuèrent à être connus comme membres « des douze tribus dispersées ». Un grand nombre d’entre eux entra en contact avec la Vérité, au temps des Apôtres.

 

L’ARROGANCE PRÉCÈDE LA RUINE

Les leçons du passé sont précieuses, aujourd’hui. L'orgueil est pour le monde, en général, un guide qui fait beaucoup de mal. Les riches et les puissants ont toujours craint les pauvres, de sorte que presque tous les bienfaits de la vie, obtenus par ces derniers, leur sont parvenus uniquement au moyen de revendica­tions et de menaces les plus strictes, et peu nombreux furent les bienfaits provenant d'actes volontaires. Nous ne sommes pas assez informés pour soutenir que les sages, selon ce monde, ont toujours commis des er­reurs de jugement, dans cette affaire. Il est vrai que les pauvres et les moins favorisés sont enclins à faire des demandes déraisonnables ; mais qui peut affirmer qu'une plus grande confiance en eux de la part des riches n'aurait pas profité à l'intérêt général ? Qui peut dire que le monde ne serait pas plus avancé, si une plus grande confiance était témoignée envers les masses, de même qu'un plus grand empressement à se conduire, à leur égard, selon une justice impartiale, et à leur accorder une plus grande part des fruits de la vie ?

La réponse du Roi Roboam aux dix tribus nous rappelle l’attitude présente, envers les masses, d’un grand nombre d'érudits et de riches. Ceux-ci semblent penser que d’autres gagneront leur cause pour eux, et qu’une reconnaissance des droits du peuple, à la ma­nière de la Règle d’Or, serait laisser voir qu'on a peur et permettre des exigences dont l’issue serait tout à fait désastreuse et insupportable.

 

LA JUSTİCE RÉSUME LA RÈGLE D’OR

Tous admettront que des hommes sages conseillè­rent correctement le Roi Roboam, en mentionnant qu'un monarque devrait être le serviteur de son peuple et que, s’il le servait fidèlement, son royaume perdure­rait et son peuple serait béni. Leur conseil correspon­dait à un avertissement, indiquant que le Roi devait observer la Règle d’Or, qu'il devait faire, envers son peuple et pour celui-ci, ce qu’il souhaitait que ce peuple fît envers lui, si la situation était inversée. La Règle d’Or, établie par le Grand Chef du Christia­nisme, est méprisée et rejetée comme étant imprati­cable ; mais nous estimons qu’elle n’a pas été soumise à examen. Tous ceux qui sont parvenus au pouvoir ont toujours craint d’appliquer la Règle d’Or, dans leurs relations avec les gens. Les partis politiques, récla­mant à cor et à cri quelque chose de semblable à la Règle d’Or, ont accédé au pouvoir de temps à autre et ce, uniquement pour refuser de l'appliquer, après en avoir eu l'opportunité, prétendant que les conditions la rendaient impossible.

Bientôt, cependant, la Règle d’Or sera éprouvée à l’échelle mondiale, et elle démontrera qu'elle constitue l'unique règle pouvant assurer, en permanence, le bonheur de l'homme. C'est là, la promesse que nous trouvons dans la Bible et qui nous assure que le Royaume du Messie imposera au monde une éduca­tion sur la base de la Règle d’Or, durant mille ans. Le Seigneur, par le biais des prophètes, des Apôtres et de Jésus Lui-même, témoigne du succès que rem­portera la Règle d’Or, en indiquant qu'elle introduira, et ce pour l'éternité, la justice, la paix, la joie et la béné­diction. Et la faveur de Dieu reposera sur ceux qui se conformeront à sa Loi et qui, finalement, seront déli­vrés du péché, des maladies, de la douleur et de la mort. L'humanité tout entière sera ramenée à la glo­rieuse perfection humaine, et tous ceux qui refuseront d'être gouvernés par la Règle d’Or seront, finalement, détruits.

Au bout des mille ans, l’humanité sera ramenée à la condition glorieuse que Dieu offrit à Adam au com­mencement, mais que celui-ci négligea et dont il fut privé, à cause de sa désobéissance. La sentence de mort qui s'abattit sur Adam et sa descendance, dont découlent toutes nos maladies, nos peines et la mort, trouva une compensation dans le sacrifice personnel du Rédempteur, le Juste mort pour les injustes, et les arrangements du Royaume glorieux, dont nous avons parlé, en seront le résultat.

WT1915 p5722

 

(*) La Magna Carta Libertatum (1215) constitua une Grande Charte des Libertés, en Angleterre.

 

 

Aurore Millénaire

 

Comme une armée en marche au son de la fanfare,

Les regards tous fixés sur Christ, l’éternel phare,

Tout s’élance en avant, sous le souffle divin !

Partout les cloches d’or chantent dans l’air sonore.

Devant les jours nouveaux dont nous voyons l’aurore

Les choses du passé s’attarderaient en vain.

 

Les dogmes nébuleux encensant la matière

Ne sauraient présenter de base à la lumière.

L’auguste Vérité brille sur les sommets.

Les puissances d’En Haut renversent les barrières !

Et devant l’Evangile ouvert plus de frontières,

Car l’homme voit dans l’homme un frère désormais.

 

Frères et sœurs, pourquoi demeurer sous la tente ?

Et pourquoi ce silence ? Et pourquoi cette attente ?

Levez les yeux : les champs sont couverts d’épis mûrs.

Qu’attends-tu ménestrel, toi peintre, toi poète ?

Dans l’aube qui blanchit a chanté l’alouette.

Allons, faucille en main, et sortez hors des murs !

 

Oui, frères, levons-nous, il est jour, voici l’heure !

L’âme humaine en travail cherche sa voie et pleure :

Elle aspire à des jours de paix et de soleil !

Tout se meut : le grain même en son sillon tressaille.

Debout tous ! car voici la suprême bataille,

Pour le peuple de Dieu, le matin du réveil.

 

Sous l’œil du Roi des rois la lumière féconde

Se répand glorieuse, illuminant le monde.

Le vieil esprit du Mal s’irrite et se débat.

Les ombres vont sombrant dans la nuit qui les voile ;

Mais voici qu’au matin, apparaît une étoile :

Marchons vers elle, allons, c’est le dernier combat !

 

Il est peu d’ouvriers, et sacrée est la tâche.

Prions et soyons prêts, travaillons sans relâche :

Les temps nouveaux entrent et le passé s’éteint.

Moissonnons avec foi : nous porterons nos gerbes.

C’est selon sa Parole et ses règles superbes,

Qu’il nous faut travailler, pour le Juste et le Saint.

 

Salut, ô Jubilé, héraut de délivrance !

Promis du Dieu vivant, sur la terre il s’avance.

Tous, marchons en avant sous son divin drapeau.

Il vient renouveler tout ce monde où nous sommes,

Il vient, le bon « Berger », le Rédempteur des hommes,

Marchant dans la lumière et guidant son « troupeau ».

 

 

 


Retour au sommaire