PERMIS LE JOUR DU SABBAT
- Luc 13 : 10-17 ;
14 : 1-6 -
« Le sabbat a été fait pour
l’homme, et non l’homme pour le sabbat » - Marc
2 : 27.
Une grande confusion règne parmi les
chrétiens concernant le jour du Sabbat. La source principale de cette confusion
est que peu réalisent que les arrangements de Dieu avec les disciples de Jésus
sont totalement différents de ceux qu’Il a fait avec l’Israël naturel sous
l’Alliance de la Loi. Tout ce qui était sous cette Alliance était un type et
contenait une leçon de valeur pour les chrétiens, mais confondre le type avec
l’antitype, c’est embrouiller nos esprits et laisser s’échapper la beauté et la
force de l’antitype.
Il n’y avait pas de jour du Sabbat
avant la Loi juive, sauf à comprendre que le mot Sabbat signifie
« Repos », et que nous sommes informés du fait que Dieu s’est reposé
le septième grand Jour, ou époque, de la semaine de création. Enoch, qui marchait
avec Dieu, Abraham, l’ami de Dieu, et d’autres qui étaient agréables à Dieu, ne
connaissaient rien du Sabbat, tout comme ils ne connaissaient rien du Jour de
Réconciliation et de ses sacrifices, ou d’autres aspects relatifs à l’Alliance
de la Loi d’Israël.
L’apôtre Paul explique que les
Israélites étaient une maison de serviteurs, sous Moïse ; mais que
l’Eglise est une maison de fils, sous Christ (Hébreux 3 : 1-6). La manière
de Dieu de s’occuper de la maison des serviteurs serait très probablement
différente de la manière de s’occuper de la maison des fils. Des ordres sont
donnés à la maison des serviteurs sans expliquer les causes et les raisons.
Mais l’apôtre explique que Dieu s’occupe de nous comme des fils. Le Père céleste
fait connaître ses plans, ses buts, ses arrangements aux vrais chrétiens, afin
que ses fils, qui ont son Esprit, puissent entrer par sympathie dans ces plans,
par obéissance à la mesure de leur sacrifice, non pas parce que cela leur a été
ordonné, mais parce qu’ils se réjouissent de faire la volonté de Dieu.
Jésus et les Apôtres étaient Juifs,
et étaient sous les obligations de l’Alliance de la Loi jusqu’au temps où
Jésus, par sa mort, devint « la fin
de la loi, pour la justification de tous ceux qui croient » (Romains
10 : 4). Depuis ce temps, les disciples de Jésus ne sont plus d’aucune
manière liés par la Loi judaïque. Ils s’intéressent aux Dix Commandements,
parce que ces commandements indiquent extérieurement la volonté de Dieu ;
et tous les fils de Dieu veulent connaître la volonté du Père, afin de
l’accomplir volontairement. Mais Dieu ne s’adresse pas à la maison des fils, « Tu ne tueras pas ; tu ne
déroberas pas » ; car dès lors qu’ils ont été engendrés du Saint
Esprit, ils ne voudront ni tuer, ni voler.
En s’occupant de la maison des fils,
Dieu, par la Tête de cette maison, a établi une nouvelle loi, de grande portée,
qui signifie bien plus que ce que l’on a compris de la Loi de Moïse. C’est la loi
d’amour. Comme l’apôtre le déclare, « L’amour
est donc l’accomplissement de la loi. » (Romains 13 : 10). La Loi
est comprise dans le seul mot amour - l’amour suprême pour Dieu, et l’amour pour
nos semblables. Finalement, Jésus a déclaré : « Je vous donne un commandement nouveau, que vous vous aimiez l’un
l’autre ; comme je vous ai aimés... » (Jean 13 : 34 -
Darby). Il a dit cela à nous qui donnons nos vies les uns pour les autres.
Très rapidement, dans l’âge de l’Évangile,
les disciples de Jésus ont commencé à se réunir le premier jour de la semaine.
Il semblerait que cette coutume ait commencé du fait que Jésus a été réveillé
des morts ce jour-là, et est apparu plusieurs fois ce même jour à ses
disciples. Puis, le premier jour de la semaine suivante, il est apparu encore
une fois. C’est devenu une coutume parmi les disciples d’être en communion ce
même jour, non pas parce que le Seigneur l’avait ordonné, mais du fait de leur
désir de se souvenir du Maître et d’avoir une communion mutuelle. Il est très
probable qu’ils conservèrent le Sabbat et le premier jour de la semaine
également, durant un certain temps. De toute évidence, ils avaient du mal à
réaliser à quel point ils étaient passés de la domination de Moïse et de sa
Loi, pour être sous la direction de Jésus et ses conseils- En effet « C’est pour la liberté que Christ nous
a affranchis » - Galates 5 : 1.
Bien que les chrétiens aient
maintenant abandonné l’observance du septième jour en faveur du premier jour de
la semaine, beaucoup pensent de manière erronée que Dieu a autorisé ce
changement. Mais il n’en est pas ainsi ; le chrétien n’est pas sous la
loi, mais sous la grâce. C’était un privilège pour les premiers disciples de se
rencontrer le premier jour, et non suite à une instruction divine. Il devrait
toujours en être ainsi, et il en est encore ainsi pour certains. Les véritables
chrétiens ne peuvent pas avoir trop d’opportunités de communion pour l’étude de
la Parole du Père céleste, et pour Lui offrir la louange et l’hommage de leurs
cœurs.
Les vrais chrétiens se réjouissent indubitablement
qu’il y ait un jour particulier de la semaine qui soit mis à part, durant
lequel ils peuvent s’adonner plus particulièrement à la prière, à la louange, à
l’étude de la Bible et aux bonnes œuvres - même si l’établissement d’un tel dimanche
soit du fait d’une loi humaine, à cause d’une mauvaise compréhension. Une majorité
du peuple de Dieu serait heureuse si leurs affaires terrestres étaient
arrangées de telle manière à permettre deux dimanches par semaine, ou même
plus. Mais afin de profiter convenablement du dimanche, le peuple consacré de
Dieu devrait être libéré des erreurs qui dominent si généralement.
La Loi d’Israël proposait deux
Sabbats. L’un, chaque septième année, trouvait son multiple et son
accomplissement dans la cinquantième année, l’année du Jubilé et de la
libération totale. L’autre était chaque septième jour et trouvait son
accomplissement au travers de son multiple, le cinquantième jour - le jour de
la Pentecôte - le jour qui préfigurait le repos dans lequel le peuple de Dieu
peut entrer aujourd’hui même.
L’apôtre fait référence à ces deux
Sabbats en Hébreux 4 : 1-11. Le jour du Sabbat trouve son accomplissement
dans le repos et la paix du cœur dont jouissent les israélites antitypiques. C’est pour eux un Sabbat perpétuel. Ils
entrent dans le repos. Ils sont arrivés au point où c’est la paix de Dieu qui règne
dans leurs cœurs. Ils se reposent de leurs propres œuvres - de toute espérance qui
pourrait les recommander à Dieu découlant de toutes sortes d’actions : le
respect du Sabbat ou autre. Ils entrent dans le repos parce qu’ils voient que
Dieu a fourni en Jésus l’aide nécessaire pour tous, qu’ils sont « accomplis en Lui » (Colossiens 2 : 10 - Darby). Aucun homme ne peut leur ravir
ce repos ou cette paix. Cela leur appartient tant qu’ils demeurent en Christ,
en Dieu, par la foi.
Mais, comme l’apôtre l’indique, « il reste … un repos … pour le peuple
de Dieu » (Hébreux 4 : 9 - Darby) - un repos futur. L’Église
entrera dans ce repos lorsqu’elle expérimentera son changement dans la
résurrection, lorsqu’elle sera faite semblable au Sauveur et entrera dans les
joies de son Seigneur. Ce sera le repos complet. Pour ce qui concerne le monde,
le grand Règne de mille ans du Messie sera le Sabbat du monde en général, dans
lequel il aura le privilège d’atteindre la perfection dans tous les sens du
terme, et entrera ainsi dans le repos en venant en harmonie avec Dieu.
Jésus a accompli beaucoup de ses
miracles durant les jours de Sabbat, sans doute en partie pour insister sur le
fait que le grand Sabbat, le jour de mille ans, le septième jour de mille ans
de l’histoire de la terre, sera le moment de son Royaume, dans lequel toute
l’humanité aura le privilège d’être guérie du péché, de la maladie, de la
tristesse et de la douleur, et sera amenée à la pleine perfection de la nature
humaine et à tout ce qui a été perdu en Adam puis racheté au Calvaire.
Puisque Jésus, selon la chair, était
Juif, et donc lié à tous les commandements de la Loi judaïque, il s’ensuit
qu’Il ne pouvait rien faire de contraire à cette Loi. Il ne pouvait pas la
mettre de côté, et il n’était pas non plus approprié d’expliquer aux Juifs la
véritable signification du Sabbat. Tout cela viendrait plus tard, sous la
direction du Saint Esprit, après la Pentecôte, après l’engendrement de
l’Esprit ; car « l’homme animal
ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, … et il ne peut les connaître,
parce que c’est spirituellement qu’on en juge. » (1 Corinthiens
2 : 14). Mais Jésus pouvait, et Il a effectivement, corrigé certaines
erreurs de compréhension de la Loi qui s’étaient immiscées de par les
enseignements de leurs rabbins, les Docteurs de la Loi, et les Pharisiens.
Pour se faire valoir, ceux-ci ont
exagéré la lettre de la Loi sous certains aspects, tout en ignorant totalement
son esprit. Ainsi, lorsque les disciples de Jésus, passant dans un champ de
blé, ont froissé dans les mains quelques épis de blé pour les décortiquer en
vue de les manger, les Pharisiens se sont plaints qu’ils violaient le Sabbat -
ils battaient et vannaient. Jésus a montré que ce n’était pas ce que signifiait
la Loi. Elle n’était pas là pour empêcher un travail bon ou nécessaire, mais
pour faire du bien au peuple. Selon les Docteurs de la Loi, se mettre à la
recherche d’une puce qui vous aurait mordu serait un péché le jour du Sabbat,
parce que ce serait « chasser ». Ainsi, de diverses manières, ils
donnaient à la Loi raisonnable de Dieu une apparence déraisonnable aux yeux du peuple ;
et tout en étant très pointus dans des bagatelles, ils ignoraient les éléments
de poids de la Loi, qui se rapportaient à la justice, à l’amour et à la
miséricorde.
Dans la leçon qui est devant nous,
nous avons deux exemples de guérison le jour du Sabbat. Une femme avait une infirmité
qui la maintenait courbée depuis dix-huit ans. Jésus la libéra de ses liens un
jour de Sabbat. Il lui imposa les mains et dit : « Tu es délivrée de ton infirmité » (Luc 13 :
12) ; et elle se redressa et glorifia Dieu. Mais le chef de la synagogue s’indigna
et dit au peuple : Il y a six jours pendant lesquels vous pouvez venir
pour être guéri, mais pas le jour du Sabbat.
Cette remarque se voulait être une
réprimande particulière à l’égard de Jésus, insinuant qu’Il n’était pas aussi
saint et attentif au Sabbat qu’Il devrait l’être, mais (qu’Il était) plutôt un
violateur de la Loi. Mais Jésus répliqua : « Hypocrites ! … est-ce que chacun de vous, le jour du
sabbat, ne détache pas de la crèche son bœuf ou son âne, pour le mener
boire ? Et cette femme, qui est une fille d’Abraham, et que Satan tenait
liée depuis dix-huit ans, ne fallait-il pas la délivrer de cette chaîne le jour
du sabbat ? » (Luc 13 : 15, 16). Et ses adversaires furent
réduits au silence.
L’autre cas était celui d’un homme
souffrant d’hydropisie. Jésus, connaissant leur manière de penser, discuta à
l’avance de ce sujet, demandant aux Docteurs de la Loi et aux Pharisiens :
« Est-il permis, ou non, de faire
une guérison le jour du sabbat ? » (Luc 14 : 3). Ils ne
répondirent pas. Alors, Il prit l’homme malade et le guérit, et s’informa des
critiques : « Qui sera celui de
vous, qui, ayant un âne ou un bœuf, lequel vienne à tomber dans un puits, ne
l’en retire aussitôt le jour du sabbat ? » (Luc 14 : 5 -
Darby). Mais ils ne pouvaient pas répondre.
Une compréhension convenable du
Sabbat, ce repos que Dieu a procuré à son peuple, est une grande bénédiction. « Nous qui croyons, nous entrons dans
le repos » (Hébreux 4 : 3) - un repos permanent, un Sabbat
perpétuel. Et tous ceux-là se réjouissent d’avoir des occasions spéciales, dès
lors qu’elles peuvent se présenter, pour se rassembler au nom du Seigneur, pour
adorer, louer, étudier et être en communion fraternelle. Sans considération du
jour de la semaine, l’apôtre nous suggère : « … n’abandonnant pas le rassemblement de nous-mêmes, comme quelques-uns
ont l’habitude [de faire], … et cela d’autant plus que vous voyez le jour
approcher » - le jour glorieux du Royaume du Messie qui s’approche,
ainsi que les ombres de la nuit et des ténèbres, de l’ignorance et de la
superstition qui disparaissent - Hébreux 10 : 25 - Darby.
WT1914 p5405