L'INSTRUMENT DE DIEU
EN PREPARATION
- EXODE 2 :
11-25 -
« Heureux les débonnaires, car
ils hériteront la terre ! » - Matthieu 5 : 5.
La sage lenteur de la providence
divine nous étonne souvent. Nos vies sont si brèves, nos limites si nombreuses,
que tous les plans que nous pouvons avoir doivent être conduits à terme aussi
rapidement que nous en sommes capables. Mais il n’en est pas ainsi avec le
Tout-Puissant, qui est Dieu « d'éternité
en éternité ». Il dispose d'un temps illimité et, par conséquent, exécute
sa volonté souveraine avec une grande pondération. C'est un réconfort pour son
peuple d'être assuré qu'Il connaît la fin depuis le commencement et qu'Il fait
toutes choses selon le conseil de sa propre volonté. Les Étudiants de la Bible
sont bénis à mesure qu'ils apprennent que la volonté divine est toujours une
bonne volonté - juste, sage et aimante.
L'éducation de Moïse est brièvement
résumée dans les Écritures dans la déclaration qu’il « fut instruit dans toute la sagesse des Égyptiens »
(Actes 7 : 22). La légende nous raconte quelques aspects de son
instruction dans les philosophies de cette époque, et déclare qu'il était un
général égyptien couronné de succès ; mais nous sommes tenus de suivre le
récit de la Bible. Le temps approchait où Dieu se proposait d'emmener les
Israélites hors d'Égypte dans le pays qu'Il avait promis à Abraham de leur donner
- une illustration imagée de la délivrance encore plus merveilleuse et
maintenant proche par le plus grand que Moïse.
On peut remarquer les soins providentiels
de Dieu en ce qui concerne les expériences de Moïse, qui est reconnu par le
Seigneur comme ayant été « l'homme le plus humble sur toute la terre »
(Nombres 12 : 3 - note Darby). Dieu voulait un homme humble pour la
position importante à laquelle Il destinait Moïse. Et les leçons et les
expériences données à Moïse l’ont aidé à le rendre humble. Qui ne peut voir
que, s'il avait été fier et arrogant, il aurait été inapte pour les devoirs et
les responsabilités qui lui revenaient en tant que conducteur de son peuple hors
d'Égypte jusqu’aux frontières de Canaan ? Peut-être qu’aucun homme dans le
monde n'a eu une tâche plus difficile que celle de ces quarante années
d'expérience de Moïse. Nous pouvons être sûrs que ce sont les expériences des
quatre-vingts années de sa vie qui ont précédé l'Exode qui l’ont préparé à ces dures
épreuves.
En tant que fils adoptif de la
princesse d'Égypte, Moïse devait être un favori de la cour et être en danger de
cultiver l'orgueil et l'arrogance. Pour compenser cela, il avait
continuellement devant lui le fait que ses traits étaient juifs et qu’ainsi chacun
avait connaissance de sa parenté avec le peuple méprisé et opprimé. Cela devait
naturellement faire tendre vers l'une des deux directions : Soit il
chercherait à ignorer les Hébreux et à s'identifier de plus en plus aux
Égyptiens, soit il démontrerait sa foi dans les promesses spéciales dont son
peuple était héritier comme enfants d’Abraham, d’Isaac et de Jacob.
Ce fut peut-être sa première épreuve.
Se révélerait-il loyal envers Dieu et ces promesses divines concernant l'avenir ?
Sa foi serait-elle à la hauteur de la tâche consistant à partager le sort du
peuple esclave et opprimé, et d’être ainsi déchu de son rang auprès de Pharaon,
sa famille et tous les Égyptiens d'influence ? Saint Paul note que Moïse fut
victorieux face à ces questions. Il choisit d’endurer l'affliction avec le
peuple de Dieu plutôt que de jouir des richesses et des honneurs qui auraient
pu lui appartenir en tant que membre adoptif de la famille royale (Hébreux 11 :
24-26). Nous pouvons très bien supposer que s'il avait pris parti avec les
Égyptiens, il aurait même pu devenir le Pharaon régnant.
Pour Moïse, la promesse que Dieu fit
à Abraham et répéta à Isaac et à Jacob, et qui attendait encore son
accomplissement, était plus à désirer que toutes les richesses et tous les
honneurs de la terre. Moïse tint bon dans cette épreuve de foi et de loyauté.
Il serait du côté de Dieu à n’importe quel prix ! De même, il y a toujours
eu des épreuves, tant pour les Israélites naturels que pour les Israélites spirituels,
et ces épreuves sont encore appliquées de nos jours. Le monde encourage le Juif
par des offres attrayantes à abandonner sa relation d'alliance avec Dieu, tout
comme il encourage aussi l'Israélite spirituel à abandonner sa relation
spirituelle avec Dieu.
Il est toujours vrai que l'amitié du
monde signifie inimitié avec Dieu, et que l'amitié avec Dieu signifie inimitié
du monde, tant le Royaume des Ténèbres est différent et opposé au Royaume de
Lumière et à tout ce qui s'y rattache. Il est encore aussi vrai aujourd'hui
qu'au temps de Moïse que « quiconque vivra pieusement [en ce temps
présent] sera persécuté. » Mais il n’en sera pas toujours ainsi. Un grand
changement est imminent. Ceux qui aiment la justice seront élevés, bénis,
tandis que ceux qui aiment le péché seront réprimés et punis.
MOÏSE DÉCOURAGÉ, LE CŒUR BRISÉ
Se fiant à la promesse du Seigneur,
Moïse croyait que le temps était venu pour la délivrance des Israélites de leur
servitude. Il avait bien connaissance de sa miraculeuse protection, et avait
l'assurance de la promesse divine que cela signifiait que Dieu avait un travail
spécial à lui faire faire. Il était prêt et désireux de commencer ce travail.
Il n’avait pas conscience de son propre manque de préparation. Rien n'était
plus éloigné de sa pensée que d'avoir besoin de quarante années supplémentaires
d'instruction spéciale. Supposant que le moment était venu de frapper pour la
liberté, il était vigilant. Il inspirerait confiance à son peuple. Ils devaient
savoir que bien qu'il soit éduqué à la cour de Pharaon, il sympathisait avec
eux, et qu'on pouvait compter sur lui comme leur chef.
Une occasion de montrer son zèle
pour ses frères survint quand il vit un Égyptien maltraiter injustement l'un d'entre
eux. Il se jeta sur lui. L'Égyptien fut tué dans la bagarre. L'Israélite fut délivré.
Moïse vit qu'aucun des Égyptiens n’en était témoin, aussi enterra-t-il la
victime dans le sable. Il ne doutait pas que ses frères se passeraient discrètement
le mot en disant qu'il était leur ami et leur défenseur, et qu’ainsi ils le
regarderaient avec confiance comme leur conducteur, quand la providence de Dieu
leur ouvrirait la porte pour quitter l'Égypte. Mais tous ces rêves s'évanouirent
quand, le lendemain, il s'aperçut qu'il n'y avait pas chez ses frères la
loyauté à laquelle il s'attendait, et qu'au lieu de le suivre ils étaient prêts
à le livrer aux autorités égyptiennes pour avoir porté assistance à l’un de
leur race.
Complètement découragé et craignant
pour sa vie, Moïse s'enfuit dans le désert de Madian. C’était comme si toute sa
loyauté et toutes ses quarante années d'éducation et de développement n’avaient
servis à rien. Il avait supposé qu'il était préparé pour être le capitaine de
l'armée du Seigneur et pour la conduire. En une heure, toutes ses espérances s’étaient
effondrées et il était un fugitif, craignant de montrer son visage dans le
palais parmi les Égyptiens ou parmi ceux de sa propre race. « Une vie gâchée »
était sans doute ce qu’il se disait - quarante ans passés à chérir des espoirs
et des ambitions qui ne se réaliseraient jamais.
MOÏSE, LE BERGER DE JÉTHRO
Alors que le fugitif était assis sur
le bord d'un puits, des bergers amenèrent leurs troupeaux pour les abreuver.
Parmi les gardiens de brebis se trouvaient les filles de Jéthro, auxquelles s’opposaient
des bergers peu galants, qui non seulement ne les aidaient pas mais les
repoussaient. Moïse, rempli de l'instinct de justice, prit non seulement leur parti,
mais les aida en tirant de l'eau pour leurs troupeaux, et, par ailleurs, marcha
avec elles vers leur maison. Jéthro fut reconnaissant envers l'étranger qui n'avait
pas jusqu’alors révélé son identité. Celui qui avait été instruit dans toute la
science des Égyptiens, et qui avait été un des généraux de l'Égypte, était
maintenant complètement abattu, humble, docile, prêt à apprendre.
Moïse épousa une des filles de Jéthro
et continua à être un humble berger pendant quarante ans. Il ne comprit pas sur
le moment la providence du Seigneur dans ses affaires, mais il apprit, durant toutes
ces années, une des plus importantes leçons, celle de l’humilité, de la
soumission complète à la volonté divine. Quand la leçon fut apprise, le temps
de Dieu était venu de mettre son serviteur ainsi doublement éduqué à un rang
très important, pour lequel il n'aurait jamais été qualifié sans de telles
expériences.
Les rapports de Dieu avec Moïse
illustrent les principes généraux de sa manière d’agir avec tous ceux dont il voudrait
faire des serviteurs spéciaux préparés pour des services particuliers. Notre
Seigneur Jésus dans les parvis célestes a témoigné de sa loyauté et de sa
fidélité au Tout-Puissant. Pour permettre son élévation ultérieure, il Lui fut
donné l'occasion de devenir le Sauveur de l'humanité, et de réaliser de cette
manière le programme divin. Il répondit avec joie. Il « a appris, bien qu'Il fût un Fils, l'obéissance par les choses
qu'il a souffertes » (Hébreux 5 : 8). Et l'Apôtre déclare qu'en
raison de cette démonstration de sa pleine soumission à la volonté du Père « jusqu'à la mort, même la mort de la
croix », Dieu L'a souverainement élevé en Le ressuscitant, pas simplement
au même niveau qu’avant, mais plus haut - « bien au-dessus des anges, des
principautés et des puissances, et de tout nom qui est nommé. » -
Philippiens 2 : 9-11 ; Ephésiens 1 : 20-23 ; 1 Pierre 3 :
22.
De même, Dieu, durant cet âge de l'Évangile,
appelle hors du monde une troupe sainte, un Petit Troupeau, pour être associé à
Jésus dans sa grande œuvre à venir, la bénédiction de toutes les familles de la
terre, comme cela a été promis par Dieu à Abraham, en disant : « En ta postérité, toutes les familles
de la terre seront bénies. » A ceux qui répondent à cette invitation
spéciale il est demandé de démontrer leur loyauté envers Dieu, « au milieu de la mauvaise et de la
bonne réputation ; étant regardés comme imposteurs quoique
véridiques. » Parfois, ces saints, tout comme Saint Paul, ont même été
désignés par les termes, « les
balayures du monde, le rebut de tous » - 1 Corinthiens 4 : 13 ;
2 Corinthiens 6 : 8.
Ces insultes venaient souvent de
pauvres et aveuglés esclaves du péché, et d'autres fois, dit la Bible, de ceux
qui sont « volontairement ignorants ». Néanmoins, tous ces fils de
Dieu qu'Il reçoit maintenant comme membres de la Sacrificature Royale pour être
membres de la classe de l’Épouse, doivent être éprouvés quant à leur humilité -
leur soumission à la volonté divine. Seuls ceux qui apprennent cette leçon et
deviennent des copies du Fils bien-aimé de Dieu (Romains 8 : 29), seront « réunis
pour l'héritage des saints dans la lumière » (Colossiens 1 : 12) -
préparés pour la gloire, l'honneur, l'immortalité et la nature divine que Dieu a
promis à sa fidèle Église élue.
WT1913
p5251