« L’ÉTERNEL EST AVEC TOI, VAILLANT HEROS ! »
Bien-aimés frères et sœurs ! Je
voudrais partager avec vous quelques réflexions sur un personnage biblique, un
des héros de la foi cité par l’apôtre Paul dans son épître aux Hébreux chapitre
11, verset 32. Nous allons parler de Gédéon… et nous allons intituler notre
sujet : « L’Éternel est avec
toi, vaillant héros ! »
Pour nous remettre dans le contexte historique, nous allons retourner
à l’histoire d’Israël, après la mort de Josué, à la période des Juges. Après la
conquête de la terre promise, la nation d’Israël s’éloigna très rapidement de
Dieu et commença à servir les idoles et les dieux des nations avoisinantes.
Pour punir Israël, Dieu permettait que ces nations païennes les envahissent et pillent
leurs biens.
C’était une période très difficile
pour les Israélites. Alors, pour leur venir en aide, Dieu leur suscitait des
Juges. Nous lisons en Juges 2 : 16-18 (Darby) les explications sur le rôle
des Juges : « Et l’Eternel
suscita des juges ; et ils les délivrèrent de la main de ceux qui les
pillaient. Mais, même leurs juges, ils ne les écoutèrent pas ; car ils se
prostituèrent après d’autres dieux et se prosternèrent devant eux ; ils se
détournèrent vite du chemin où leurs pères avaient marché en écoutant les
commandements de l’Eternel, ils ne firent pas ainsi. Et quand l’Eternel leur
suscitait des juges, l’Éternel était avec le juge, et les délivrait de la main
de leurs ennemis pendant tous les jours du juge. »
Après la mort du Juge, ils
retournaient à leur idolâtrie, et la punition divine tombait de nouveau sur
Israël. Le 6ème chapitre du livre des Juges nous donne un peu plus
de détails sur l’occupation de la terre d’Israël par les Madianites qui durait
déjà depuis sept ans. Les Israélites étaient obligés de se retirer dans les
montagnes, de se cacher dans les cavernes, de dissimuler leur nourriture. Dans
un tel contexte difficile, pour répondre à leurs cris, Dieu leur suscita un
juge nommé Gédéon. Nous lisons dans le livre des Juges 6 : 11-16 : « Puis vint l’ange de l’Eternel, et il
s’assit sous le térébinthe d’Ophra, qui appartenait à Joas, de la famille
d’Abiézer. Gédéon, son fils, battait du froment au pressoir, pour le mettre à
l’abri de Madian. L’ange de l’Eternel lui apparut, et lui dit : L’Eternel
est avec toi, vaillant héros ! Gédéon lui dit : Ah ! Mon
seigneur, si l’Eternel est avec nous, pourquoi toutes ces choses nous
sont-elles arrivées ? Et où sont tous ces prodiges que nos pères nous
racontent, quand ils disent : L’Eternel ne nous a-t-il pas fait monter
hors d’Egypte ? Maintenant l’Eternel nous abandonne, et il nous livre
entre les mains de Madian ! L’Eternel se tourna vers lui, et dit : Va
avec cette force que tu as, et délivre Israël de la main de Madian ;
n’est-ce pas moi qui t’envoie ? Gédéon lui dit : Ah ! Mon
seigneur, avec quoi délivrerai-je Israël ? Voici, ma famille est la plus
pauvre en Manassé, et je suis le plus petit dans la maison de mon père. L’Eternel
lui dit : Mais je serai avec toi, et tu battras Madian comme un seul
homme. »
Pour commenter ce texte nous devons
faire plusieurs remarques. À l’époque, pour battre le blé, on utilisait généralement
une aire de battage en bois, et les animaux foulaient aux pieds les épis. Ici Gédéon
battait le blé au pressoir - utilisé en principe pour presser les raisins, ce
qui suggère qu’il battait en petite quantité et en cachette. C’était certainement
pour mettre rapidement le blé en lieu sûr.
L’ange qui lui apparaît, le messager,
parle au nom de Dieu, et il est identifié dans les versets suivants comme étant
l’Éternel Lui-même. Il lui dit : « L’Éternel
est avec toi, vaillant héros ! » Ces paroles résumaient
probablement le courage montré dans le passé par Gédéon et annonçaient sa
mission future. Il était un bon guerrier, et il deviendrait un soldat encore
plus courageux pour la cause du Seigneur. Surpris, Gédéon met en doute la protection
divine pour son peuple. « Si l’Éternel
est avec nous, pourquoi toutes ces choses nous sont-elles arrivées ? »
demande-t-il. Il manifeste une bonne connaissance de l’histoire de son peuple.
Il évoque la sortie d’Égypte et les nombreux miracles dont son peuple fut
l’objet. Il exprime aussi un découragement et des doutes. « Maintenant l’Éternel nous abandonne, et il nous livre entre les
mains de Madian ! »
La réponse de L’Éternel fut très
encourageante : Va et délivre ton peuple de la main de Madian ! Ne
cherche pas d’excuses et ne doute point ! Tu es suffisamment fort, « Va avec cette force que tu as » ! (v14). Ne cherche pas
d’autres moyens, ce dont tu disposes est suffisant ! C’est moi, l’Éternel,
qui t’envoie ! Même si Gédéon avance encore d’autres arguments qui prouvent
plutôt son humilité, l’ordre est clair : Courage ! Avec mon aide tu
battras tous les ennemis.
Bien-aimés frères et sœurs ! Dans
un premier temps, Gédéon, en tant que libérateur des Israélites de l’oppression
de Madian, représente notre Seigneur Jésus, le Grand Libérateur de l’humanité
de l’oppression du péché et de la mort. Mais dans un second temps, Gédéon
représente chacun d’entre nous, appelé par Dieu à servir sa cause. Même si
nous nous sentons parfois faibles et petits, de condition modeste, Dieu a
remarqué en nous un talent, une force suffisante pour nous utiliser à son
service.
« Qu’y a-t-il dans ta main ? » (Exode 4 : 2) fut la question
posée à Moïse dans une situation similaire, et cela doit nous servir d’exemple
et d’encouragement. Nous avons suffisamment de moyens pour combattre nos
ennemis : la chair, le monde et Satan - représentés par les Madianites et
les Ammonites. « Je puis tout par
celui qui me fortifie », déclare l’apôtre Paul en Philippiens 4 :
13. C’est avant tout une question de foi en Dieu, et non pas de
perception de nos propres moyens, de notre propre force.
À la suite de cette conversation Gédéon
offrit des sacrifices à Dieu, qui furent acceptés et consumés. En mémoire de
cette rencontre avec l’ange de Dieu, Gédéon construisit un autel qu’il nomma Yahvé-Shalom
ce qui signifie ‘Dieu donne la paix’, ou ‘Dieu est paix’.
La suite de son histoire est
semblable à nos épreuves de fidélité. Après notre appel par Dieu, nous devons
nous débarrasser de nos idoles héritées de notre passé. Cela correspond à notre
sortie de « Babylone ». Toutes les fausses croyances, mauvaises
habitudes idolâtres doivent être rejetées. Même les enfants de parents
consacrés, avant leur baptême, doivent prendre aussi cette décision importante et
personnelle - sortir de Babylone. La sortie de Babylone c’est la décision
d’adorer Dieu en esprit et en vérité (Jean 4 : 23). Elle comporte non
seulement le rejet des fausses doctrines mais aussi le rejet de l’esprit de ce
monde et de ses attraits.
Dans l’histoire de Gédéon, Dieu lui
demande de détruire les idoles de la maison de son père. Par crainte de
représailles, de nuit, Gédéon avec ses dix serviteurs va détruire l’autel de
Baal et le pieu sacré. Le chiffre dix mentionné dans cette épreuve nous suggère
bien nos capacités humaines. Nous devons nous débarrasser de nos
« idoles » avec notre force et nos capacités humaines. Le rejet et la
destruction de nos croyances, des idoles du passé, provoquent souvent l’incompréhension
et la haine de l’entourage. À celui qui abandonne les vieilles croyances, les
gens donnent souvent un autre nom, souvent à consonance péjorative : hérétique,
dissident, impie, apostat... De la même manière, Gédéon fut menacé de mort par
les habitants de sa ville et son nom fut changé en Jerubbaal [Que Baal plaide] -
(ou combatte) contre lui - Juges 6 : 32.
Nous lisons en Juges 6 : 34 que
« Gédéon fut revêtu de l’esprit de
l’Éternel ; il sonna de la trompette, et Abiézer fut convoqué pour marcher
à sa suite ». Que peut signifier que les fils d’Abiézer, les frères de
Gédéon, furent appelés les premiers auprès de lui ?
Quand notre Seigneur fut baptisé par
Jean-Baptiste dans le Jourdain, Il fut engendré du Saint Esprit et commença sa
mission tout d’abord envers ses frères de la nation d’Israël. Il commença à
prêcher la bonne nouvelle du Royaume et la libération future du péché et de la
mort. Il réunit les disciples autour de Lui et choisit les apôtres.
Gédéon aussi n’a pas commencé la
libération du pays avant de ressentir sur lui la force de l’Esprit de Dieu. Il
sonna alors de la trompette pour rassembler ses frères et se préparer au
combat. Le groupe de combattants réuni premièrement auprès de Gédéon peut représenter
les apôtres et les premiers disciples qui ont accompagné Jésus lors de sa
mission terrestre ; des membres de sa propre famille, la nation juive. Les
autres combattants devaient les rejoindre rapidement. Nous aussi après notre
baptême nous avons cherché la compagnie de nos frères, cherché l’abri et l’encouragement
dans nos assemblées.
Un enfant de Dieu, après son baptême,
a parfois besoin de s’assurer que le chemin choisi est vraiment béni et
approuvé par Dieu. Suis-je vraiment un instrument de Dieu ? Gédéon
a ressenti le même besoin, il posa à Dieu cette même question.
Nous lisons en Juges 6 : 36-40 :
« Gédéon dit à Dieu : Si tu
veux délivrer Israël par ma main, comme tu l’as dit, voici, je vais mettre une
toison de laine dans l’aire ; si la toison seule se couvre de rosée et que
tout le terrain reste sec, je connaîtrai que tu délivreras Israël par ma main,
comme tu l’as dit. Et il arriva ainsi. Le jour suivant, il se leva de bon
matin, pressa la toison, et en fit sortir la rosée, qui donna de l’eau plein
une coupe. Gédéon dit à Dieu : Que ta colère ne s’enflamme point contre
moi, et je ne parlerai plus que cette fois : Je voudrais seulement faire
encore une épreuve avec la toison : que la toison seule reste sèche, et que
tout le terrain se couvre de rosée. Et Dieu fit ainsi cette nuit-là. La toison
seule resta sèche, et tout le terrain se couvrit de rosée. »
Voilà l’épreuve de la toison. La
toison, c’est la laine, la fourrure des moutons. Dans la Bible, dans les
Psaumes (23 :1 ; 79 :13 ; 80 : 2), Dieu est présenté
comme le Berger du peuple d’Israël. Par conséquent, dans cette image la toison
peut représenter aussi les bénédictions de la nation d’Israël. Dans le premier
cas, la toison fut pleine de rosée, et la terre aux alentours resta sèche. Cela
représente une période de temps où les nations païennes sont restées loin de
Dieu, « au sec ». À cette époque, seule la nation Juive, grâce
à son alliance avec Dieu, était en communion avec Lui et profitait de la rosée
de bénédictions.
Selon les conditions de la loi
Mosaïque, Dieu s’engageait à les bénir tant qu’ils respectaient la loi. Ils
bénéficiaient de la rosée du ciel. C’était une période de grâce pour cette
nation. Gédéon en pressa une coupe pleine, ce qui représente une grande
abondance de bénédictions !
Trois ans et demi après la mort de notre
Seigneur, cette grâce fut retirée à la nation juive et elle fut accordée aux
païens. À partir du baptême de Corneille - le premier païen consacré, les
autres païens purent entrer sous l’alliance Abrahamique et bénéficier de ses
promesses. Cette période de temps, qui dure encore, et durera tant que le
dernier membre du Petit Troupeau n’aura pas été pris de ce côté-ci du voile,
est représentée par la toison sèche et la terre mouillée. La nation Juive a été
privée de bénédictions divines et la toison reste encore sèche durant la nuit
de l’Âge de l’Évangile.
Grâce à cette terre couverte de
rosée, nous aussi, nous pouvons nous adresser directement à notre Père céleste
et l’appeler ‘Abba’. Pour des Gédéons potentiels que nous sommes aujourd’hui,
nous avons le privilège d’observer et de comprendre de nombreuses leçons et
images que Dieu nous donne au travers de sa nation choisie. Comme pour Gédéon à
l’époque, cela doit nous apporter un encouragement et la confirmation que nous
avons choisi un bon combat.
Puis, pour Gédéon, arrive maintenant
le moment difficile de la sélection de ses soldats. Pendant des années les
Madianites étaient venus piller la terre d’Israël sans le concours de l’armée. Informés
du soulèvement des Israélites, ils viennent à présent avec une grande force
militaire.
Gédéon se trouvait sur un lieu élevé
et pouvait contempler le camp de l’ennemi, en bas, dans la vallée. (Juges
7 : 1). En Juges 7 : 12 nous avons la description de ses ennemis :
« Madian, Amalek, et tous les fils
de l’Orient, étaient répandus dans la vallée comme une multitude de
sauterelles, et leurs chameaux étaient innombrables comme le sable qui est sur
le bord de la mer ».
Le verset 10 du chapitre 8 du livre des Juges nous donne le
chiffre impressionnant de 135 000 soldats ennemis. Gédéon, comme un bon
général, fut certainement préoccupé par le nombre de soldats dans le camp
adverse. Il se réjouissait que la mobilisation générale en Israël avait réuni autour
de lui 32 000 soldats. Malgré tout, le rapport de force lui était
largement défavorable : 1 pour 4. Quelle dut être sa surprise, quand Dieu
lui déclara que ses soldats étaient trop nombreux !
En Juges 7 : 2, nous
lisons : « Alors Yahvé dit à Gédéon :
Le peuple qui est avec toi est trop nombreux pour que je livre Madiân entre ses
mains ; Israël pourrait en tirer gloire à mes dépens, et dire :
"C’est ma propre main qui m’a délivré !" » (Bible de
Jérusalem).
La gloire de cette future victoire
devait revenir à l’Éternel et non à l’armée d’Israël. Nous lisons ensuite au verset
3 : « Publie donc ceci aux
oreilles du peuple : Que celui qui est craintif et qui a peur s’en
retourne et s’éloigne de la montagne de Galaad. Vingt-deux mille hommes parmi
le peuple s’en retournèrent, et il en resta dix mille. » (Version
Segond).
Ces événements eurent lieu non loin d’une petite source nommée
Harod, ou En-Harod, dont le nom signifie « source du tremblement de
peur » (réf. Strong #5878). Ceci peut s’accorder avec le retrait de ce
grand nombre de soldats craintifs.
Et voilà son armée réduite à un tiers ! Il ne reste
seulement que 10 000 soldats ! La foi de Gédéon est mise à rude
épreuve. Maintenant le rapport de force est encore plus défavorable : 1 pour
13,5. Lisons les versets 4 à 6 : « L’Éternel
dit à Gédéon : Le peuple est encore trop nombreux. Fais-les descendre vers
l’eau, et là je t’en ferai le triage ; celui dont je te dirai : Que
celui-ci aille avec toi, ira avec toi ; et celui dont je te dirai :
Que celui-ci n’aille pas avec toi, n’ira pas avec toi. Gédéon fit descendre le
peuple vers l’eau, et l’Éternel dit à Gédéon : Tous ceux qui laperont
l’eau avec la langue comme lape le chien, tu les sépareras de tous ceux qui se
mettront à genoux pour boire. Ceux qui lapèrent l’eau en la portant à la bouche
avec leur main furent au nombre de trois cents hommes, et tout le reste du
peuple se mit à genoux pour boire. »
Maintenant c’est Dieu Lui-même qui fait la sélection, c’est
Lui qui fixe les règles ! La bonne façon de boire l’eau, c’est de la porter avec la
main à la bouche. Celui qui va s’agenouiller pour boire directement dans le
ruisseau est éliminé. L’homme qui porte l’eau à la bouche avec sa main est plus
prudent. Il voit la pureté de l’eau consommée, et en même temps il peut rester
sur ses gardes, il peut observer les alentours et détecter rapidement un
danger. L’homme qui s’agenouille est obligé d’enlever une partie de son armure,
il ne contrôle plus suffisamment ni la qualité de l’eau ni les alentours. Il
reste très vulnérable lorsqu’il se penche au-dessus du ruisseau.
Dans cette image, comme souvent dans
la Bible, l’eau représente la vérité. Ces deux groupes de l’armée de Gédéon
représentent deux classes qui aiment et qui absorbent la vérité. Cependant,
l’une de ces classes est plus prudente, plus prévoyante et mieux disposée à
contrôler et écarter les impuretés éventuelles de l’eau absorbée.
Sur 10 000 hommes seulement 300 furent
sélectionnés comme aptes à combattre avec Gédéon. Les autres furent écartés et renvoyés
dans leurs tentes. Ces 300 hommes sélectionnés par Dieu avaient des qualités
exceptionnelles. Ils furent jugés dignes de combattre contre l’envahisseur.
« Et l’Éternel
dit à Gédéon : C’est par les trois cents hommes qui ont lapé, que je vous
sauverai et que je livrerai Madian entre tes mains. Que tout le reste du peuple
s’en aille chacun chez soi. » (Verset 7).
Avant le combat décisif, pour le fortifier, Dieu donna un
encouragement spécifique à Gédéon : Si tu as peur de combattre, va d’abord
avec ton serviteur dans le camp de l’ennemi et écoute ce qui se dit là-bas. Lorsque
Gédéon arriva, un soldat ennemi racontait un songe à son camarade.
« Il disait :
J’ai eu un songe ; et voici, un gâteau de pain d’orge roulait dans le camp
de Madian ; il est venu heurter jusqu’à la tente, et elle est tombée ;
il l’a retournée sens dessus dessous, et elle a été renversée. Son camarade
répondit, et dit : Ce n’est pas autre chose que l’épée de Gédéon, fils de
Joas, homme d’Israël ; Dieu a livré entre ses mains Madian et tout le
camp. » - Juges
7 : 13, 14.
Bizarre… Un pain d’orge doit renverser les tentes de
l’ennemi ! La nourriture, un élément noble et positif, doit renverser et
bouleverser le campement du mal !
L’orge est la première céréale qui arrive à maturité en Palestine,
avant le blé ou le seigle. Ce pain d’orge qui roulait sur les Madianites, peut
nous représenter notre Seigneur avec l’Église, qui comme « prémices »
renverseront les tentes de Madian - le campement des soldats de Satan. L’Église
complète deviendra le pain nourrissant pour tous les affamés de la justice et
de la paix. Ce songe du soldat madianite confirme la peur et l’incertitude qui
règnent actuellement dans le monde. Inconsciemment, les gens se rendent compte
que seul le Royaume de Dieu peut apporter une solution et mettre fin à tous
leurs problèmes. Ce songe représente la défaite de ce monde vu par les yeux des
perdants.
« Lorsque Gédéon
eut entendu le récit du songe et son explication, il se prosterna, revint au
camp d’Israël, et dit : Levez-vous, car l’Éternel a livré entre vos mains
le camp de Madian. » - Juges 7 : 15.
Fortifié par cette visite nocturne dans le camp de l’ennemi,
Gédéon se prosterna, rendit gloire à Dieu, et mobilisa ses soldats pour
attaquer l’ennemi. Ses trois cents soldats furent divisés en trois unités qui
encerclèrent l’ennemi. En plus des armes traditionnelles - leurs épées, ils prirent
des cruches, des flambeaux et des
trompettes. Ajoutons encore, qu’au départ, les flambeaux furent cachés dans
les cruches. Voilà une curieuse armée qui se prépare au combat !
« Les trois corps
sonnèrent de la trompette, et brisèrent les cruches ; ils saisirent de la
main gauche les flambeaux et de la main droite les trompettes pour sonner, et
ils s’écrièrent : Épée pour l’Éternel et pour Gédéon ! Ils
restèrent chacun à sa place autour du camp, et tout le camp se mit à courir, à
pousser des cris, et à prendre la fuite. Les trois cents hommes sonnèrent
encore de la trompette ; et, dans tout le camp, l’Éternel leur fit tourner
l’épée les uns contre les autres. » (Juges 7 : 20-22). Et les Madianites survivants
commencèrent à fuir vers le Jourdain.
L’homme droitier tient son arme principale dans la main
droite. Dans ce combat c’était la trompette - ou shofar en hébreu, la
corne de bélier. Le vacarme des cruches brisées, le bruit étourdissant des
trompettes, les torches agitées et les cris des soldats de Gédéon, tout cela
provoqua la panique et la déroute de l’armée de Madian. Surpris dans leur sommeil,
désorientés, les soldats ennemis s’entretuèrent mutuellement ! Les soldats
de Gédéon, épaulés par les autres tribus israélites, n’avaient plus qu’à
achever le travail. Dans cette bataille cent vingt mille soldats ennemis furent
tués !
Cette victoire fut obtenue non pas par la force de l’épée
mais par l’intervention divine, comme illustrée dans la parole adressée à
Zorobabel écrite en Zacharie 4 : 6 : « L’ange me dit de transmettre cette parole à Zorobabel :
voici ce que déclare le Seigneur de l’univers : "Ce n’est pas par la
violence ni par tes propres forces que tu accompliras ta tâche, mais c’est
grâce à mon Esprit." » (Bible en français courant).
L’Esprit de Dieu est représenté dans ce combat par la
lumière de la torche qui brille… une fois la cruche brisée. Le fait de briser
les cruches d’argile par l’armée de Gédéon représente la volonté de ceux qui
forment le peuple de Dieu à offrir leurs corps en sacrifices vivants, saints et
agréables à Dieu, ce qui permet de prendre part au combat de la foi, contre l’armée
du péché. Casser la cruche terrestre c’est utiliser notre vie charnelle au
service de Dieu et de la vérité.
La trompette c’est la Parole de Dieu. Jésus, représenté par
Gédéon, choisit encore et éprouve ses soldats, les encourage à sonner de la
trompette et à combattre le mal. Le son de cette trompette retentit plus fort encore
depuis la seconde présence du Seigneur, et retentira encore jusqu’à la fin du
Millénium, où tout le mal sera éradiqué de la terre, où tous les soldats
Madianites, Amalécites et autres ennemis de Dieu seront tués.
Le son de la trompette accompagné de cris de guerre est très
efficace ici ou comme dans la conquête de Jéricho. L’histoire du combat de
Gédéon et de ses soldats est une image, et c’est une prophétie pour le futur. Dieu
est capable de combattre pour son peuple.
La Bible évoque à plusieurs reprises cette façon très
subtile de combattre qui consiste à provoquer d’abord la peur et la confusion
parmi les ennemis, et produire ainsi un combat fratricide par la suite.
Nous pouvons observer cette même façon de combattre les
Philistins dans l’épisode de Jonathan et de Saül en 1 Samuel 14 : 13-23.
Rappelons simplement le verset 20 : « Saül
rassembla sa troupe et ils partirent au combat. Ils trouvèrent leurs ennemis qui
se battaient entre eux, dans un tumulte indescriptible. » (Bible
en français courant).
La prophétie d’Ézéchiel, dans le chapitre 38, lorsqu’elle
décrit la destruction de l’armée de Gog au pays de Magog, parle aussi de ce
combat fratricide.
« J’appellerai
l’épée contre lui sur toutes mes montagnes, dit le Seigneur, l’Éternel ; l’épée
de chacun se tournera contre son frère. J’exercerai mes jugements contre
lui par la peste et par le sang, par une pluie violente et par des pierres de
grêle ; Je ferai pleuvoir le feu et le soufre sur lui et sur ses troupes, et
sur les peuples nombreux qui seront avec lui. Je manifesterai ma grandeur et ma
sainteté, Je me ferai connaître aux yeux de la multitude des nations, et elles
sauront que je suis l’Éternel. » - Ézéchiel 38 : 21-23.
Le prophète Zacharie décrit la même situation en Zacharie
14 : 3 et 13 : « L’Éternel
paraîtra, et il combattra ces nations, comme il combat au jour de la bataille. En
ce jour-là, l’Éternel produira un grand trouble parmi eux ; l’un saisira
la main de l’autre, et ils lèveront la main les uns sur les autres. »
(Segond).
Oui, Dieu combat pour son peuple charnel et spirituel !
En analysant les différentes guerres récentes d’Israël, depuis la guerre de
1948, puis la guerre « des six jours » en 1967, et la guerre du « Yom
kippour » en 1973, à chaque fois, même avec un rapport de force très
défavorable, Israël est sorti victorieux de ces conflits. Ce fut certainement
avec l’aide de Dieu, même si les intéressés ne le reconnaissent que très
rarement.
Un autre exemple encore. Depuis ce que les historiens
appellent « le printemps arabe » (qui a pris naissance en décembre 2010),
nous avons un aperçu, un avant-goût, de la manière dont Dieu est capable de
combattre pour son peuple, et semer la confusion dans le camp des ennemis
d’Israël. En Tunisie, en Égypte, en Lybie, au Yémen, en Irak, au Liban et en Syrie,
il y a des combats fratricides entre les différentes factions. Pendant ce
temps-là, Israël reste relativement tranquille et peut se développer
économiquement. Mais ce n’est qu’une préfiguration de la véritable bataille qui
est encore devant nous.
Lorsque l’heure a sonné à l’horloge divine, le « rideau
de fer » s’est effondré sur lui-même par des conflits internes, par le désaccord
entre les différents composants du bloc Soviétique. Et il en sera de même avec
la papauté et les différentes composantes de la Babylone mystique.
Alors, bien-aimés frères et sœurs, que devons-nous retenir de
l’histoire de Gédéon ?
« L’Éternel est avec toi, vaillant héros ! » - Si un jour nous avons entendu cet
appel, si nous avons répondu à cette invitation, alors continuons notre
combat ! Jésus, comme Gédéon, nous a montré son courage, et restera
toujours un exemple à suivre. Dieu nous a appelés chacun individuellement car
Il a vu, Il a constaté en nous des qualités utiles à son travail. Remplissons
notre rôle de soldat avec zèle et dignité. Dieu ne nous a pas abandonnés, n’a
pas abandonné nos assemblées, même si l’adversaire essaye de prouver le
contraire. La sélection au bord de l’eau est une épreuve continuelle et non pas
une épreuve juste avant la consécration. Nous devons toujours examiner avec
attention l’eau que nous buvons, la vérité que nous absorbons. Nous devons
rejeter tout enseignement qui fausse la nature même de notre Dieu (par exemple
la trinité), et nous devons nous éloigner de ceux qui les propagent.
Ne nous décourageons pas à cause du petit nombre de
combattants, de ceux qui croient comme nous, et ne suivons pas une nouvelle
vague de pseudo-modernisme religieux qui traverse la chrétienté d’aujourd’hui et
essaye de s’introduire au sein de nos assemblées ! Ne cherchons pas une
autre force ! Dieu avait dit à Gédéon : Va avec cette force que tu as… pour combattre ! Avec la prière
et avec humilité, nous devons briser au quotidien nos cruches charnelles
(rejeter nos ambitions personnelles et l’orgueil), afin de faire briller la lumière
de la vérité. Notre ambition suprême doit être de suivre fidèlement l’exemple
de notre Seigneur et sonner de la trompette, proclamer le Royaume qui arrive.
Nous devons annoncer les bienfaits et les bénédictions que
ce Royaume nous apportera ainsi qu’à toute l’humanité. Maintenant a lieu
l’épreuve de la fidélité et de la confiance en Dieu et en son Plan. Si nous
restons fidèles, alors soyons sûrs, que même aux moments les plus difficiles,
Dieu combattra à nos côtés et nous donnera la victoire. « L’Éternel est avec toi,
vaillant héros ! » - Amen.
Sujet Fr. Marius KWARCİAK - HÉNİN
le 17/3/2019