Leçon selon
l'Evangile selon saint Luc 15 :11-32.
En ce qui
concerne la parabole du fils prodigue les commentaires suivants furent émis : “
C'est l'un d'entre plusieurs chefs-d'œuvre de l'Eminent Instructeur ” David
Gregg, D.D.
“Cette parabole
a été appelée à juste titre, la plus belle perles d'entre toutes les paraboles,
l'Evangile dans l'Evangile”. D.C. Clark, D.D. “ Sa beauté et sa pathétique sont
incomparables même au royaume des contes ou histoires ”, R.H. Me Kim, D.D.
“ Elle est
l'allégorie la plus parfaite de toutes les paraboles de notre Seigneur ”, New
Century Bible.
“ Aucune autre parabole n'a ému tant de cœurs
”, W. E. Burton, D.D.
Les
circonstances qui ont motivé le Seigneur à citer cette parabole indiquent bien
dans quel but elle a été communiquée.
Dans cette
parabole (ainsi que dans les deux précédentes) Jésus s'est efforcé d'indiquer
aux Pharisiens que leur situation vis-à-vis des publicains et des pécheurs
était défavorable. Il voulait leur montrer que leur attitude vis-à-vis du
commun peuple pouvait leur faire perdre leur participation dans le Royaume
promis.
Dans cette
parabole, le père des deux fils, visiblement, représente Dieu le Père,
l'Eternel. Les fils, eux, représentent deux classes, en lesquelles les Juifs
ordinairement se divisaient. Le fils aîné représentait ceux qui se sont assis
sur la chaire de Moïse et qui par leur profession de foi extérieure étaient
fidèles à Dieu et, quoique superficiellement, s'efforçaient de se conformer à
la Loi.
Le plus jeune
représentait les gens ordinaires, ne se conformant pas aussi strictement aux
idéaux de la Loi. Ceux de la classe représentée par le plus jeune employaient
mal leurs privilèges et leurs possibilités comme membres de la nation d'Israël
et héritiers des promesses divines. Ceux-là gaspillaient leurs possibilités au
profit de plaisirs personnels. Ils étaient connus des autres, et plus,
eux-mêmes se reconnaissaient comme des publicains et pécheurs, négligeaient de
vivre pieusement.
La classe du plus jeune, c'est-à-dire les
publicains et les pécheurs ressentaient leur état dégradé, comme cela est
présenté dans cette parabole. Spirituellement, ils étaient affamés, ainsi que
dépouillés. Ils aspiraient à retourner à la maison paternelle, mais ils avaient
honte de le faire. Ce sont justement de tels caractères que Jésus encourageait
le plus. “ Venez à moi, vous tous, qui êtes fatigués et chargés, et je vous
donnerai du repos ” (Math. 11:28). Jésus représentait la maison de son Père
et les Juifs repentants (la classe du jeune fils) avaient confiance que le Père
les accepterait lorsque, avec regret, repentir et contrition, ils
retourneraient à Lui.
La parabole
indique que quelques-uns d'entre les repentants sont retournés au Père et ont
obtenu un généreux pardon. Et non seulement ils ont reçu le pardon, mais par
suite de leur 'repentir, ils ont acquis certaines grâces particulières,
divines. Tout cela a été indiqué dans les sentiments de ce fils prodigue
lorsque, dans la faim et la détresse, il s'est dit : “ Je retournerai à la
maison de mon père”. Et cette intention, il l'a mise à exécution.
Lorsqu'il était
à quelque distance, c'est-à-dire quelque peu éloigné de la maison, le père l'a
aperçu, fut ému de compassion, courut se jeter à son cou et l'embrassa.
Et alors le fils
prodigue dit: “Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis
plus digne d'être appelé ton fils”. Mais le père, s'adressant aux
serviteurs, leur dit : “ Apportez vite la plus belle robe et l'en revêtez.
Mettez-lui un anneau au doigt et des souliers aux pieds. Amenez le veau gras et
tuez-le ; mangeons et réjouissons-nous... Car mon fils, que voici, était mort,
et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé ”.
Comme l'amour de Dieu y est bien illustré !
Longueur, largeur, hauteur et profondeur insondables de cet amour. Le vêtement
précieux et toutes les autres marques de sensibilité témoignées à l'égard du
repentant, peuvent très bien illustrer les divers arrangements divins envers
ceux qui se détournent des 'chemins du péché et reviennent à Lui. Le vêtement
de la justice et combien d'autres bénédictions sont fournis par Christ, comme
une couverture des diverses imperfections de la nature déchue. Le veau gras
peut très bien représenter “ le festin de mets succulents ” que Dieu a préparé
pour la classe des repentants (Esaïe 25 :6-8).
Si nous faisons une application imagée de
cette parabole, nous pouvons dire que le temps pendant lequel le Père a accepté
le fils prodigue, l'a embrassé et revêtu du vêtement de la justice de Christ,
procuré par le sacrifice, fut le jour de Pentecôte.
Le festin, la
joie et le bonheur exprimés ostensiblement peuvent, à juste titre, représenter
les glorieuses promesses de Dieu, qui sont réservées à ceux qui ont été
couverts par la robe de justice de Christ et acceptés dans la famille divine
par l'engendrement du Saint Esprit.
Ce festin est
aussi représenté dans une autre parabole de notre Seigneur (Mat. 22 :2-14). Le
fils aîné rappelé dans notre leçon, a été également invité au festin, mais il a
refusé, ne voulut point entrer. Il a été jaloux et révolté, parce que son père
a reçu le plus jeune, prodigue, avec tant d'affection.
Cet esprit de
jalousie chez les Pharisiens a visiblement empêché plusieurs d'entre eux
d'apprécier véritablement le don de Dieu en Christ. Comme le montre la
parabole, ils ont refusé les moyens qui leur furent offerts, ils n'ont pas
voulu entrer.
La parabole indique que le père a prié le plus
âgé d'entrer, de se joindre à la fête et se réjouir d'avoir retrouvé son frère
; mais dans sa colère, le fils aîné a refusé.
Il en est de même parmi les Juifs ; la classe
qu'il représente n'a pas manifesté d'esprit bienveillant envers ceux auxquels
les privilèges royaux étaient destinés. Pourtant, chacun d'entre eux doit être
un humble et doux disciple du Fils bien-aimé de Dieu, rempli de bienveillance
et de bonne volonté envers tous ceux qui reviennent au Père.
Le refus du fils
aîné de participer au festin nous rappelle une autre parabole du Seigneur concernant
un grand souper (Luc, 14:15-24). Ceux qui furent invités en premier n'ont pas
apprécié ; l'un est parti à son champ, les autres à leurs affaires. Ils ont
méprisé celui qui les a invités ; ils ont dédaigné le privilège qui leur a été
manifesté. Les serviteurs ont donc été envoyés dans la rue, sur les chemins, le
long des clôtures, afin de rassembler tous ceux qui ont voulu venir, jusqu'à ce
que l'a maison soit remplie. Le nombre fixé des élus a été trouvé.
Bien que la parabole que nous étudierons ici
représente deux classes de Juifs, cependant les principes qui y sont exposés
ont aussi une application plus large. Par exemple, il se trouve dans le monde
de nobles caractères qui aiment la logique, des gens de respectable naissance
et de bonne éducation qui, à première vue, devraient être les premiers dans la
classe de ceux que Dieu choisit pour cohériter avec son Fils dans le Royaume,
qui doit bénir toute l'humanité. Cependant l'Ecriture Sainte dit clairement qu'il
y en aura peu de ceux-là dans le Royaume — non parce que Dieu ne désire pas des
sages, des riches, des nobles, mais parce que les excuses pour se justifier les
rendent moins disposés à accepter les conditions de cet appel.
Tous sont pécheurs, peu importe qu'ils le
sachent et se reconnaissent comme tels ou non. Tous devraient être suffisamment
sincères pour reconnaître ce fait ; et justement, c'est une telle sincérité que
Dieu demande de nous. Nous devons reconnaître nos incapacités et nos manquements,
avant que les mérites de Christ puissent nous être imputés pour couvrir nos
défauts. La classe des personnes meilleures représentées dans le fils aîné, se
comparant avec la classe sociale inférieure de la société, est prête à
prétendre qu'elle seule est parfaite, et que c'est avec des gens comme eux que
Dieu compte le plus. La Parole de Dieu nous dit cependant que parmi les
appelés, il n'y a pas beaucoup de sages, d'intelligents, de grands, de riches
et de nobles, mais particulièrement ce sont des pauvres, méprisés par le monde,
mais riches dans la foi ; et ce sont ceux-là qui doivent hériter du Royaume.
Dieu, visiblement, désire avoir une classe de
personnes sincères, qui reconnaissent leurs imperfections et leur indignité à
recevoir ses grâces. Ces personnes-là, Dieu les bénit, leur accorde plus de
connaissance en ce qui les concerne eux-mêmes et en ce qui concerne Sa justice.
Tandis que les autres, satisfaits d'eux-mêmes, non préparés à recevoir les
grâces divines en Christ, ou à reconnaître qu'ils ont besoin d'une certaine
couverture pour leurs faiblesses, n'ont pas assez d'humilité pour faire partie
de la classe que le Seigneur choisit pour l’Œuvre grandiose future et pour la
gloire.
Cela fait que la
majorité de ceux qui acceptent la grâce de Dieu et deviennent ses enfants
proviennent de la classe du plus jeune frère, décrite également par l'apôtre
Paul quand il déclara que parmi les appelés, il n'y avait pas beaucoup de
personnes de noble naissance, pas beaucoup de sages et d'intelligents, qu'il y
avait principalement les pauvres de ce monde, mais riches en la foi. Ceux-là
ont l'oreille pour .entendre l'invitation : “ Venez à moi vous tous qui êtes
fatigués et chargés et je vous donnerai du repos” (Math. 11 : 28) ; ceux-là ont
des cœurs disposés pour accepter l'invitation en question. Ils comprennent leur
triste état misérable et la nécessité d'une aide, alors que d'autres, pour qui
la vie est meilleure, ressentent rarement cette nécessité et s'intéressent peu
au pardon.
Probablement
aucune autre parabole n'a été si précieuse aux pauvres et aux nécessiteux, aux
pécheurs et aux faibles qui désirent se détourner du péché, afin d'être accepté
dans la famille divine. Ils voient dans cette parabole leur propre tableau et
sont encouragés par ce qui y est présenté, savoir que le Père est prêt à les
accueillir. C'est quelque chose de totalement contraire aux idées normalement
suggérées aux pécheurs. Le caractère du Père céleste a tellement été mal
présenté dans les enseignements du moyen âge, qu'ils ne ressentent à l'égard de
Dieu que de la crainte et en conséquence ne s'attendent nullement à un accueil
bienveillant. Pourtant, lorsque la véritable connaissance du caractère de Dieu
parvient à ces pauvres et déchus, ils l'acceptent avec joie, et cette parabole
ainsi que d'autres textes des Ecritures éveillent en eux une espérance vivante.
Cette espérance conduit plusieurs d'entre eux et les aide à un entier
revirement et une totale soumission au Dieu de toutes grâces
En ce qui
concerne le fils prodigue, il est dit qu'il rentra en lui-même, c'est-à-dire
qu'il pénétra en lui et comprit ses douloureux besoins. Il comprit que le père
possédait de tout en abondance, et probablement serait prêt à lui accorder
quelque bénédiction, qu'en réalité il ne mérite déjà plus.
Sa pensée : “ Se
levant, j'irai vers mon père ”, illustre bien l'état qui devrait être parmi
tous les repentants, tous les chrétiens. Un tel état conduit à compter sur la
grâce et la miséricorde du Père céleste et sur les arrangements qu'il a
réalisés en Jésus-Christ, en vue de la rémission de leurs péchés et en vue de
leur acceptation à nouveau sous sa miséricordieuse sollicitude.
W.T. 5434 – 1914 - Straz janvier 1960
Un certain frère étudiant attentivement la
parabole du fils prodigue a été ému jusqu'au fond du cœur par l'abondance et
l'importance des leçons qui y sont contenues pour chaque chrétien. Pour mieux
les mettre en évidence et en faire profiter les autres, il a composé une série
de questions et réponses qui méritent une sérieuse réflexion.
Effectivement, elles peuvent être un sujet
propice à la méditation et au développement des sentiments de chaque enfant de
Dieu dans ses rapports avec l'Eternel, avec ses proches et particulièrement
avec ses frères en Christ.
Nous communiquons ces questions et ces
réponses aux frères et aux lecteurs de notre “ Messager ” comprenant que pour
nous tous, elles devraient être un enseignement et une exhortation à plus de
foi, plus de confiance et plus d'amour envers notre miséricordieux Père céleste
et à une compréhension meilleure et plus grande de nos frères et à une noblesse
d'esprit envers eux (Eph. 4 :32, Coloss. 3 :12-14 ; 1 Pierre 4 : 8 ; Gai. 4 : 1
; Jacques 5 : 19-20).
Question ; En
quelles circonstances et dans quel but notre Seigneur a-t-il employé la
parabole du fils prodigue ?
Réponse : voir
Luc 15 :1, 2. Jésus traitait les pécheurs et l'es publicains avec beaucoup de
bienveillance, ce qui irritait énormément les Pharisiens et les scribes qui murmuraient
: “ Celui-ci reçoit les pécheurs et mange avec eux ”. Notre Seigneur a toujours
été en opposition avec le péché, mais compréhensif à l'égard des pécheurs (dont
en réalité font partie toutes les personnes) et d'autant plus à l'égard de ceux
qui désiraient une communion plus rapprochée avec Dieu. Avec ses enseignements
et ses exemples, Jésus présentait un idéal plus haut et attirait les cœurs
sincères à Dieu. Par cette parabole le Seigneur a voulu indiquer aux Pharisiens
combien était précieux et cher à Dieu même un fils égaré (ou une fille).
Q. : Comment se
comportaient en ce temps-là les Pharisiens avec les pécheurs et les publicains
?
R. : Les
pharisiens les méprisaient et les détestaient, ils les traitaient toujours avec
mépris (voir Luc 18 : 10-14).
Q. : Qui est
représenté dans cette parabole par le père ?
R. : Le père des
deux fils représente notre Père céleste.
Q. : Qui est
représenté par le fils aîné et qui par le fils plus jeune ?
R. : Le fils
aîné représente les scribes et les pharisiens qui orgueilleusement prétendaient
être les fils d'Abraham et demeuraient dans l'alliance avec Dieu. Dans un sens
plus large il peut représenter les chrétiens qui ont subi un polissage
superficiel, mais qui dans leur cœur sont présomptueux.
Le fils plus jeune représentait en ce temps-là
les pécheurs et les publicains en Israël, qui avaient les bénédictions promises
par la loi mais, vivant dans le péché, ils les ont perdues, ainsi que la
communion avec le Père céleste. Dans un sens plus large, il représente
également toute l'humanité en Adam, éloignée de Dieu, dans ses faiblesses et
péchés.
Q. : Que peut représenter le partage des biens
entre les deux fils ?
R. : Ici le
partage des biens peut représenter les bénédictions découlant de l'obéissance à
la Loi reçue par les Juifs à la montagne du Sinaï.
Q. : Dans un
sens littéral, pourquoi le plus jeune fils désirait quitter la maison du père ?
R. : Au jeune
homme arrivé à l'état adulte, le monde et la vie dans le péché semblaient
quelque chose de beau et gracieux. Visiblement, la présence du père et ses
sages conseils semblaient au jeune homme trop contraignants. Il aspirait à
profiter du monde, voulait être libre dans la pratique du péché.
Q. : Est-ce que
le père prévoyait les suites qu'allait entraîner le départ de ce fils de la
maison ?
R. : II ne fait
aucun doute que, comme homme éprouvé, expérimenté, connaissant la légèreté des
idées et du caractère de son fils, le père prévoyait le misérable et pénible
sort qui l'attendait. (Dieu également a prévu la chute de l'humanité, mais II a
laissé à l'homme la libre volonté dans ses actions).
Q. : Au moment
de leur séparation, le père a-t-il interdit au fils de revenir à la maison ?
R. : II est à
noter que, malgré le chagrin du père, du fait que le fils le quittait, il l'a
laissé partir sans aucune menace.
Q. : Qu'est-ce
qui se cache dans les mots de la parabole suivant lesquels, après avoir quitté
le père, le fils partit pour un pays éloigné ?
R. ; Notre
Seigneur Jésus, qui a compris et apprécié le mieux la communion avec le Père, a
voulu souligner combien l'humanité s'est éloignée de Dieu à cause du péché.
Q. : Combien de
temps le fils prodigue a-t-il été heureux en dehors de la maison du père ?
R. : Tant que
les réserves emportées de la maison du père n'ont pas été épuisées. Dès
l'instant qu'elles ont disparu, la vie heureuse a changé en vie de misère et de
désespoir.
Q. : Le riche
habitant du pays, qui peut-il représenter ?
R. : L'habitant
possédant des troupeaux de cochons et de nombreux serviteurs, peut bien à
propos représenter Satan, l'usurpateur du royaume terrestre et l'oppresseur de
l'humanité.
Q. : Est-ce que
l'habitant était miséricordieux envers le malheureux serviteur, nouvellement
embauché ?
R. : Au
contraire, il était sans pitié, il rationnait la nourriture de 'ses serviteurs
et même interdisait de manger celle qui était destinée aux pourceaux.
Q. : Est-ce que
le fils prodigue s'est réjoui longtemps de la réelle liberté qu'il désirait
tant lorsqu'il était dans la maison du père ?
R. : Le temps de
sa liberté a été relativement court ; rapidement, il devint l'esclave de
l'habitant.
Q. : Quand le
fils a-t-il commencé à penser à la maison du père et à aspirer y revenir ?
R. :
Certainement lorsqu'il a perdu tout ce qu'il a reçu à la maison, lorsqu'il a
connu la misère, la désillusion, il a commencé à se rappeler de plus en plus la
douce, agréable et hospitalière demeure de son père, et à la désirer.
Q. : Est-ce que
le père, représenté dans cette parabole, a langui, soupiré après son fils suite
à son départ ?
R. : Connaissant
l'amour du véritable père, nous pouvons sans hésitation déclarer qu'il
languissait, et souvent guettait le retour du fils.
Q. : Quand le
fils prodigue a-t-il ressenti que son cœur s'est brisé ?
R. : Lorsqu'il a
compris son désarroi, sa situation sans issue, lorsqu'il sentit qu'il mourrait
progressivement, victime de la faim.
Q. : Quelles
qualités paternelles sont restées dans la mémoire du fils prodigue ?
R. : II 'se
rappelait la grande miséricorde de son père et cela a réveillé en lui le
courage et le désir de retourner à la maison paternelle.
Q. : Qu'était-il
prêt à faire lors de la nouvelle rencontre avec son père ?
R. : II a résolu
de reconnaître sincèrement sa faute et son repentir et prier pour être reçu de
nouveau à la maison non plus en qualité de fils, mais seulement comme
serviteur.
Q. : Quels
sentiments a-t-il manifestés en cela, le fils prodigue ?
R. : La plus
grande humilité, un regret sincère, et un repentir ; de tels sentiments sont
également appréciés par Dieu. “ 0 Dieu ! Tu ne dédaignes pas un cœur brisé et
contrit” (PS. 51 :19).
Q. ; Où eut lieu
la rencontre du père avec le fils au retour de celui-ci ?
R. : A une
certaine distance de la maison. Lorsque le père reconnut celui qui revenait, il
courut à sa rencontre. Il n'attendit pas que son fils vînt jusqu'à lui et
tombât à ses pieds. L'amour du père et celui de Dieu sont vraiment grands,
extraordinaires.
Q. : Qui a
accueilli l'autre le premier, et comment ?
R. : Le père,
voyant son fils malheureux, brisé par le repentir, a eu pitié de lui, s'est
approché, l'a pressé contre son cœur et l'a embrassé comme un père. (“Lorsque
nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous”, Rom. 5:8).
Q. : Est-ce que
le père a permis à son fils de lui raconter tout son repentir, comme ce dernier
avait l'intention de le faire ?
R. : Non. Le
père a tout juste entendu le début de l'explication et, lorsque le fils a
déclaré qu'il n'était pas digne d'être appelé fils, le père l'a interrompu et
ne lui permit plus de terminer.
Q. : Quelles
recommandations a faites le père, voyant les vêtements misérables de son fils ?
R. : II a donné
cet ordre aux serviteurs : “ Apportez vite la plus belle robe et l'en revêtez,
mettez-lui un anneau au doigt et des sandales aux pieds ”.
Q. : Que
pouvaient représenter ici la belle robe et l'anneau ?
R. : Dans
l'application envers nous, pécheurs, la robe représente l'imputation des
mérites du sacrifice de Christ. Les sandales sont un symbole de la paix (Ephés.
6 :15) qui sera établie sur la terre après une totale réconciliation entre
l'humanité et Dieu. L'anneau représente le rétablissement de la royauté à Adam
et à sa postérité, comme fils royal (royaume et royauté jadis perdus).
Q. ; Qu'est-ce
qui a encore été fait à l'occasion du retour du fils prodigue ?
R. : Le père a
annoncé une fête, a ordonné de tuer un veau gras, de préparer un festin.
Q. : Comment les
serviteurs se sont-ils comportés dans tout cela et que pouvaient-ils
représenter ?
R. : De la
parabole, il s'ensuit que les serviteurs se sont réjouis du retour du fils
prodigue ; ils partageaient la joie de leur maître. Ils peuvent donc
représenter les anges qui sont des “ esprits au service de Dieu” (Héb. 1 :14),
qui se réjouissent du retour à Dieu de chaque pécheur (Luc 15 : 7,10).
Q. : Lorsqu'à
nouveau le père recevait dans sa grâce le cadet, l'aîné était-il au courant ?
Quelle leçon peut-on en tirer ?
R. : L'aîné
l'ignorait au début ; il l'apprit par la suite. De même, lorsque Dieu reçoit
quelqu'un comme fils, les autres enfants l'ignorent souvent. Lorsque Corneille
fut reconnu par Dieu, l'apôtre Pierre ne l'a appris que plus tard.
L'acceptation de quelqu'un comme fils et l'engendrement de l'Esprit sont une
affaire secrète entre Dieu et la personne en question.
Q. : Par qui
l'aîné apprit-il le retour de son frère ?
R. : La première
nouvelle de ce fait lui fut annoncée par les serviteurs. Les anges sont les
premiers témoins de l'acceptation de quelqu'un par Dieu au titre de fils.
Q. : Comment l'aîné
a-t-il accepté la nouvelle du retour de son frère ?
R. : Lorsque
l'aîné apprit que son frère était de retour et qu'il a été accepté dans la
grâce de son père, il est tombé dans une grande colère, n'a pas voulu entrer
afin de rencontrer le cadet ni participer au festin.
Q. ; Quels
traits de caractère a manifesté l'aîné ?
R. : Les
principaux sont l'orgueil, la présomption, l'acharnement, l'obstination, la
rage. Ce sont de grands péchés et très laids devant Dieu. Ils constituent le
principal obstacle à toute entente, que ce soit dans la famille charnelle ou
spirituelle.
Q. ; L'aîné
disait-il la vérité lorsqu'il affirmait n'avoir jamais transgressé les
commandements du père ?
R. : Les Saintes
Ecritures déclarent catégoriquement qu'il n'y a pas de juste, pas même un seul.
Tous transgressent les lois divines ; il en résulte que l'aîné ne disait pas
toute la vérité.
Q. : Disait-il
la vérité, lorsqu'il reprochait à son père, que ce dernier n'a jamais tué même
un chevreau pour lui ?
R. : Là encore,
il ne disait pas la vérité, il exagérait. Dans la nation juive, la coutume
était que l'aîné héritât les biens après le père, et le plus jeune seulement
une part. La parabole le dit également (verset 12), lorsque le plus jeune
demandait la part qui lui revenait, le père a partagé ses biens, c'est-à-dire
que l'aîné est devenu copropriétaire avec son père de tout à l'exception de la
petite portion qui revenait au plus jeune. Le principal propriétaire à dater de
ce moment était donc l'aîné ; il pouvait disposer de la propriété selon sa
volonté. Aussi le reproche formulé n'était pas fondé.
Q. : Au cours de la conversation entre le père
et l'aîné, comment ce dernier a-t-il appelé le plus jeune ?
R. : II semble
qu'intentionnellement, il évitait de prononcer son prénom, 'mais avec insolence
et mépris, il dit : “Ton fils est revenu”.
Q. : Comment
s'est comporté le père envers l'aîné lorsque ce dernier a manifesté de la
colère et n'a pas voulu entrer au festin ?
R. : Vis-à-vis
de l'aîné, le père a manifesté beaucoup de patience et de douceur, semblables à
celles exprimées vis-à-vis du plus jeune.
Q. : Sur quoi le
père a-t-il mis l'accent dans sa réponse au fils aîné ?
R. : Adoucissant
sa colère et réfutant les reproches injustifiés, le père fit remarquer à l'aîné
qu'il devait se réjouir du retour du plus jeune, insistant sur le fait que
celui qui est revenu n'est pas seulement “ mon fils ” mais également “ ton
frère ” !
Pensez un peu,
vous qui lisez cet article, quel aurait été l'accueil du fils prodigue si,
revenant, il n'avait pas trouvé son père à la maison, mais seulement son frère
aîné ? Méditez cela sérieusement.
Encore une fois,
étudiez 'attentivement cette parabole, les idées émises ci-dessus, ces
questions et réponses, ensuite par analogie examinez votre propre conscience à
la lumière des questions ci-après : — Vous rendez-vous compte, et y songez-vous
toujours, qu'aux yeux de Dieu, vous étiez également un fils prodigue ? — Est-ce
que par la repentance, la foi et la consécration vous êtes entrés dans la
famille spirituelle de Dieu et la “ fraternité de Christ ” ?
— Si oui, qui
dans cette parabole représente pour vous un idéal, un exemple, un modèle à
suivre et à imiter ?
— Après un examen scrupuleux de cette parabole
et de vous-même, lequel d'entre les trois avez-vous suivi et imité jusqu'à ce
jour ?
— Lorsque vous avez vu certains d'entre vos
frères s'égarant, s'éloignant du Père céleste et de la communion fraternelle,
votre cœur s'est-il rempli de chagrin, de tristesse, comme celui du père dans
la parabole, ou avez-vous formulé et continuez-vous à formuler sur eux des
plaintes, condamnations et menaces ?
— Etes-vous conscient que dans la vie de
chaque personne surviennent des moments critiques, comme ce fut le cas pour le
fils prodigue ?
— Remarquez-vous
de tels moments critiques chez ceux qui s'égarent, afin de relever ceux qui
sont spirituellement abattus et les rapprocher de Dieu?
— Est-ce que vous ressentez votre propre état
de péché et ainsi maintenez-vous dans l'humilité devant Dieu et devant les
frères, ou faites-vous partie de ceux qui aiment oublier leurs propres fautes
mais critiquer d'une façon ostentatoire, parfois exagérée, les erreurs des
autres ?
— Vous sentez-vous un serviteur indigne dans
le service de Dieu, parmi son peuple ?
— Dans le cœur de ceux que vous connaissez et
celui de vos frères, vous révélez-vous comme le père miséricordieux plein de
pitié, ou rigoureux comme le fils aîné ?
— Eprouvez-vous du chagrin que certains se
soient égarés ? Désirez-vous leur retour et les attendez-vous avec impatience,
comme le père en question ?
— Sauriez-vous le premier remarquer le retour
de ceux-là et être prêt à sortir pour aller à leur rencontre, comme le père l'a
fait ?
— Savez-vous pardonner les torts des autres de
bon cœur, totalement et avec joie, lorsqu'ils vous le demandent ? Lorsque
vous-même vous faites du tort à quelqu'un, sciemment ou inconsciemment,
avez-vous le courage de le reconnaître, de vous excuser et autant que cela est
possible de réparer les torts ? Note : Vol. 6 “ Aurore ”, page 421 : “ ...S'il
a commis une erreur, en parole ou en action, il s'obligera à un dédommagement
avec intérêt si possible, de telle sorte que le “ vase de terre ” rencontrant
un vif désaveu, devienne à l'avenir moins virulent dans son opposition au
nouvel entendement ”.
— Auriez-vous
honte d'embrasser celui qui fut pécheur et lui témoigner à nouveau votre
confiance ?
— Désirez-vous
et efforcez-vous de toutes vos forces de développer en vous l'esprit et le
caractère semblables à ceux du père de la parabole ?
— Etes-vous prêt
à pardonner et à rendre tout à celui qui revient (la robe et l'anneau), comme
l'a fait le père ?
— Suite à la nouvelle acceptation de quelqu'un
comme frère, seriez-vous prêt à manifester extérieurement votre joie par
l'organisation d'un festin comme l'a fait le père ou, à l'image du fils aîné,
seriez-vous plutôt enclin à énoncer ironiquement ou méchamment ses erreurs ou
péchés antérieurs ?
— Vous vous rappelez qui, dans les Saintes
Ecritures, s'est moqué de la nudité d'un autre, et qui a couvert rapidement
cette nudité ? Etes-vous disposé à être toujours prêt à découvrir les
faiblesses des autres ou les couvrir, les cacher ?
— Tenez-vous toujours prêt dans le cœur et la
bouche le manteau de miséricorde pour couvrir les faiblesses d'autrui ? Ou
ouvrez-vous ce manteau trop tard, lorsque vos frères vous quittent ou meurent ?
— Vis-à-vis des frères qui reviennent et
s'approchent de vous, manifestez-vous de la bienveillance ou plutôt, à l'instar
du fils aîné, de l'aversion et de la colère ?
— Vous réjouissez-vous du retour de l'égaré,
comme les serviteurs, ou préférez-vous rester à l'écart et compter les frais
d'un tel festin : combien l'hospitalité et la bonne entente coûtent ou peuvent
coûter ?
— Reconnaissez-vous les fils du Père céleste comme
vos frères, malgré leurs péchés commis jadis ?
— Prétendez-vous, à l'instar du fils aîné, que
vous ne transgressez jamais les commandements du Père ?
— Les rancunes que vous portez dans votre cœur
et les dommages dont vous vous plaignez, ne sont-ils pas quelquefois purement
imaginaires, comme ce fut le cas du fils aîné ?
— Lorsque vous
regardez les frères, remarquez-vous leur état de cœur actuel, ou préférez-vous
vous rappeler leur état antérieur ?
— Vous
rappelez-vous la recommandation du père : que ses enfants sont vos frères ?
— Est-ce que la
patience du Père à votre égard et vis-à-vis de votre méchanceté ne vous rend
pas parfois trop sûr de vous et par là orgueilleux, arrogant ?
— Combien de temps votre Père doit-il attendre
que vous vous décidiez à reconnaître et accueillir votre frère ?
Lorsque dans vos
relations avec autrui ou avec les frères se manifestent des épreuves et
circonstances analogues à celles présentées d'une manière allégorique dans le
récit du fils prodigue, examinez attentivement la question avec prière. En
votre âme et conscience éprouvez-vous, jugez-vous vous même à la lumière des
questions ci-dessus et que le Seigneur vous donne en toutes circonstances la
sagesse voulue (2 Tim. 2:7).
Traduit de Straz 1-1960.