LA VICTOIRE, NON AU PLUS
FORT
1 Samuel 17 : 38-49.
« C’est dans le Seigneur que je
mets ma confiance » - Psaume 11 : 1.
Peu de temps après son onction, David devint le héros
d’une remarquable bataille. Les Philistins résidant en Palestine du côté de la
mer étaient les ennemis des Israélites depuis très longtemps, et, comme nous
l’avons déjà vu, Israël leur était soumis au temps du couronnement de Saül. Par
la suite la victoire que remporta Saül sur eux ne fut pas totale ; ils
occupaient encore la cité de Gath et une partie considérable du territoire qui
avait été donné à Israël. A Gath demeurait Goliath, un descendant des géants,
dont la vue terrifia les espions d’Israël quand ils pénétrèrent pour la
première fois dans la terre promise. Goliath n’était pas Philistin de naissance
mais par naturalisation, comme de nos jours de nombreuses personnes de
différentes nationalités sont devenues américaines. Goliath était dans la force
de l’âge, fier de sa taille et de sa force. Les Philistins étaient vigilants et
pensaient qu’avec un tel champion et conducteur ils pourraient gagner une autre
victoire sur les Israélites. Ainsi ils formèrent une armée et marchèrent vers
Jérusalem. Le Roi Saül apprenant le fait recruta une armée pour s’opposer aux
Philistins. Les deux armées étaient face à face, l’une sur un versant, l’autre
sur le versant opposé, la vallée Elah les séparant. Evidemment les deux forces
en opposition s’égalaient et chacune hésitait à donner l’attaque. Les
Philistins recoururent à une méthode déjà connue dans l’histoire, proposant que
la guerre soit évitée et que le sort des armées soit décidé dans un combat
singulier. Ils envoyèrent Goliath comme leur champion et défièrent les
Israélites de le rencontrer. Similairement les Romains et les Albains, en 667
avant J.C., évitèrent une guerre de masse en engageant dans un combat mortel
trois Romains (les Horaces) contre trois Albains (les Curiaces). La victoire
revint aux Romains vu que l’un d’eux a survécu. Dans le cas de l’affrontement
de deux armées rivales d’Ecosse, sir Henry d’Bonham combattit contre Robert
Bruce.
Goliath était en effet un géant. Si on prend pour
base 1 coudée = 16 pouces, six coudées et un empan équivaudraient à 8 pieds 8
pouces soit 2,64M., par contre si on prend 1 coudée = 18 pouces on trouverait 9
pieds 9 pouces soit 2,97M. Une coudée équivaut à la longueur de
l’avant-bras : du coude jusqu'à l’extrémité du petit doigt. Un empan est
une demi coudée. L’encyclopédie Britanica mentionne plusieurs géants ;un
Ecossais mesurait 8 pieds 3 pouces soit 2,51M. ; un Arabe mesurait 9 pieds
soit 2,74M. ; Charles Birne, un Irlandais mesurait 8 pieds 4 pouces soit
2,53M. ; Patrick Cotter mesurait 8 pieds 7 ¾ pouces soit 2.63M. ; un
Russe mesurait 9 pieds 8 pouces soit 2,94M. Il n’y a rien d’improbable ou
d’impossible dans l’histoire de Goliath. Le géant était très bien armé et
pratiquement invulnérable.
Le défi
lancé à Israël et son Dieu.
A cette époque chaque nation combattait apparemment
pour un système religieux et sa prospérité et son influence dépendaient
largement de la faveur de leur dieu (unique ou multiple). Pendant quarante
jours, Goliath, vêtu de son armure resplendissante et étincelante, lançait avec
une voix forte un défi aux gens d’Israël et incidemment à l’Eternel qu’ils
révéraient, essayant ainsi de leur faire honte, de se moquer d’eux et de les
amener à accepter un combat inégal duquel il était certain de sortir vainqueur.
Nous ne pouvons être étonnés de ce qu’aucun Israélite ne se soit trouvé
suffisamment téméraire pour s’engager à combattre contre le géant dans de
telles conditions - un combat avec une épée, une lance et un javelot.
Bethléem était à environ 32 Kms du campement de
l’armée de Saül. Le quarantième jour, Isaï envoya son fils David avec des
friandises pour saluer trois de ses fils qui étaient dans l’armée de Saül afin
qu’étant de retour, il puisse donner des nouvelles certaines. Le jeune berger
David, en pleine santé, ayant peu connaissance de la guerre, fut surpris de
voir le provocateur, un païen, ainsi défier le Dieu d’Israël. Par nature et
aussi par l’expérience qu’il avait acquise en gardant ses brebis, les défendant
contre tout animal sauvage, David était courageux et sans crainte. D’autre part,
depuis sa naissance, il respectait et adorait Dieu, ayant foi en Lui. Ce fut ce
défi lancé au Dieu d’Israël par Goliath qui l’impressionna énormément. Il
s’informa afin de savoir pourquoi personne parmi les Israélites ne s’était
engagé dans la bataille au nom du Seigneur prouvant ainsi sa volonté de faire
de la sorte. Beaucoup de ceux à qui il s’adressa furent évidemment
impressionnés par sa foi et son ardeur. Ses propres frères, cependant, ne le
voyaient pas du même œil et se moquèrent de lui. Le fait se répéta et arriva
aux oreilles de Saül qui fit appeler David. Quoique le Roi ait été rejeté de la
faveur de Dieu depuis plusieurs années, il avait néanmoins de bonnes raisons de
croire en la puissance divine car elle a été manifestée dans ses propres expériences.
Il analysa la proposition de David, son souhait, afin de savoir si telle était
la volonté du Seigneur. David expliqua brièvement sa propre vaillance acquise
en luttant contre un lion, et un ours en une autre circonstance, pour sauver
ses troupeaux. Le roi admira sa jeunesse, son courage et sa foi, et consentit à
ce qu’il combatte contre le géant, espérant sans doute que Dieu favoriserait
son peuple en lui accordant la victoire même avec une telle différence de
forces physiques. Le roi Saül avait naturellement la meilleure armure de tout
Israël et proposa à David de l’utiliser. Mais quand David l’eut revêtue, il se
sentit comme emprisonné et déclara qu’il serait moins confiant s’il la
revêtait. Il sortit pour rencontrer Goliath à sa façon, armé simplement d’un
bâton de berger en chêne, d’une fronde et d’un sac de berger. Choisissant cinq
cailloux polis pour armer sa fronde, il s’approcha du géant qui s’avançait
comme à l’habitude pour défier les Israélites.
L’histoire du conflit est très brève. Le Philistin
fut indigné d’avoir à combattre contre un garçon non armé et il le maudit au
nom de ses dieux en disant : « Viens vers moi, et je donnerai ta
chair aux oiseaux du ciel et aux bêtes des champs ». La réplique de
David est caractéristique - pleine de cette foi en Dieu qui marque toute son
histoire depuis le début jusqu'à la fin et en vertu de laquelle le Seigneur
parlant de David le qualifie d’un homme selon son cœur. Il dit à Goliath :
« Tu marches contre moi avec l’épée, la lance et le javelot, et moi je
marche contre toi au nom de l’Eternel des armées, du Dieu de l’armée d’Israël
que tu as insulté. Aujourd’hui l’Eternel te livrera entre mes mains, je
t’abattrai et je te couperai la tête ; aujourd’hui je donnerai les
cadavres du camp des Philistins aux oiseaux du ciel et aux animaux de la terre.
Et toute la terre saura qu’Israël a un Dieu. Et toute cette multitude saura que
ce n’est ni par l’épée, ni par la lance que l’Eternel sauve. Car la victoire
appartient à l’Eternel et il vous livre entre nos mains ». Ainsi le
résultat a-t-il été considéré à la fois par les Philistins et les Israélites,
comme le résultat d’un conflit entre l’Eternel, avec son peuple, et leurs
ennemis. Se précipitant au combat, David lança son premier caillou qui pénétra
dans le front du géant et le fit tomber sans connaissance. Sans perdre un
instant David termina le combat avec la propre épée de Goliath, le décapitant,
tandis que les Israélites, leur foi revivifiée, attaquaient les Philistins dont
le courage disparaissait.
Il est supposé que Goliath portait un casque avec une
partie mobile et qu’en riant en voyant arriver le jeune David pour combattre
contre lui il pencha sa tête en arrière, permettant à la visière de son casque
de s’ouvrir et exposant ainsi son front. D’autres supposent que pour atteindre
son javelot qui était dans un étui qu’il portait dans le dos, Goliath fit un
mouvement qui permit au casque de s’ouvrir, laissant ainsi un passage pour le
caillou lancé par David. De quelque manière que cela arriva, nous ne pouvons douter
du fait que David comprenait correctement la situation ; c’est-à-dire que
la Providence divine était au-dessus de tout cela et qu’elle apporta la
victoire. L’utilisation de la fronde n’était pas inhabituelle à cette époque,
nous lisons en effet comment en une autre occasion 700 hommes de la tribu de
Benjamin visaient un cheveu sans le manquer. Juges 20 :16.
L’adversaire
du chrétien et le conflit.
Quelle leçon la Nouvelle Création des temps présents
peut-elle retenir de cette histoire du passé ? David, dont le nom signifie
« bien aimé », sous beaucoup de rapports typifie le Christ, Tête et
Corps. Ses expériences avec Goliath illustrent bien, en premier lieu, le
conflit de notre Seigneur avec l’Adversaire pendant les quarante jours de tentation
dans le désert. La victoire de notre Seigneur sur Satan à cette occasion, sa
loyauté envers le Père Céleste et le travail qui lui était confié, son propre
sacrifice de soi, signifiait la victoire pour toute l’humanité désireuse
d’entrer en harmonie avec Dieu et ses arrangements. Ne nous a-t-il pas
déclaré « Ne craignez pas, j’ai vaincu le monde » ? En
l’emportant sur Satan, le Prince de ce monde, Il gagnait en même temps la
victoire sur toutes les armées du mal et les serviteurs du péché. Il demeura
fidèle à Dieu et à son alliance en lançant vers l’adversaire les cailloux de la
vérité : « Il est écrit ». Comme Goliath tomba devant David,
ainsi Satan fut vaincu par notre Seigneur qui déclare : « Je
voyais Satan tomber du ciel » (Luc 10 :18). Il déclara aussi
comme résultat de sa victoire : « Toute puissance m’a été donnée
dans le ciel et sur la terre. » (Matthieu 28 :18) et envoya ses
disciples en son nom pour combattre de la même manière, être vainqueurs et
finalement participer avec Lui dans son Royaume pour « bénir toutes les
familles de la terre ».
Il est écrit que les fidèles disciples du Seigneur
qui constitueront l’Eglise de gloire, doivent marcher sur ses traces selon
l’exemple qu’Il a laissé. Cela signifie que comme Lui, ils auront à lutter
contre le péché, contre son grand représentant et investigateur, Satan, et
contre la multitude des humains trompés qui sont de son côté. L’Apôtre ne nous
a-t-il pas fait comprendre cela quand il dit en Ephésiens
6 :12 : « Car nous n’avons pas à lutter contre la chair
et le sang mais contre les dominations, contre les autorités, contre les
princes de ce monde des ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux
célestes ... ». Notre ennemi est un géant en présence de qui nous
sommes faibles en effet. L’Apôtre le qualifie d’Adversaire rusé et notre
Seigneur enseigne à demander au Père par la prière : « Ne nous
abandonne pas dans la tentation, mais délivre nous du malin » (Matthieu
6 :13). Evidemment, nous avons besoin de l’assistance de Dieu dans notre
combat inégal, comme David dans le sien.
Ni par
la puissance, ni par la force, mais par mon Esprit. - Zacharie 4 :6
Tous ceux que le Seigneur accepte pour être éprouvés
en vue de faire partie du corps de Christ, ont été au préalable engendrés et se
soumettent à la puissance divine et à ses directives. Ils acquièrent de
l’expérience en luttant contre le mal en général, de même que David a acquis de
l’expérience en luttant contre le lion et l’ours, et ces expériences sont
simplement des préparatifs en vue d’une grande épreuve, d’un grand conflit
contre l’Adversaire et ses ruses. Il serait naturel de penser que pour un tel
combat il faille porter une armure semblable à celle de l’Adversaire ;
ainsi Saül offrit-il son armure à David. Chaque membre du peuple du Seigneur doit
apprendre que la victoire ne peut être gagnée en combattant à la manière du
monde. Nous ne pouvons combattre le mal par le mal, l’injustice par
l’injustice, la vantardise par la vantardise, la calomnie par la calomnie, la
haine par la haine, etc... Si nous agissons ainsi nous serons perdants à coup
sûr dans cette bataille. Notre course, comme celle de David, doit être remplie
de confiance en notre Seigneur, et nous devons utiliser la fronde et les
cailloux de la Vérité. Si nous ne combattons pas de cette manière, nous ne
pourrons jamais être vainqueurs. Qui peut suffire dans un tel combat inégal
contre le prince des ténèbres et les armées du péché ? Celui qui placerait
sa confiance en lui-même, dans pareil cas, serait un imprudent et manquerait de
sagesse ; ainsi comme le dit l’Apôtre nous plaçons notre confiance en
Dieu ; et si nous sommes loyaux à son égard, la victoire sera pour
nous ; si nous sommes insouciants ou infidèles nous ne serons pas de la
classe de David – nous ne serons pas membres du glorieux corps de Christ, nous
ne régnerons jamais avec le Seigneur. De même David, qui avait reçu l’onction,
n’aurait jamais atteint le trône s’il avait combattu le géant avec l’armure de
Saül.
Les imperfections de la chair contre lesquelles nous
devons tous combattre sont en effet une partie des oeuvres du diable ;
n’est-il pas coupable de la chute de nos premiers parents en Eden, et ainsi, de
la chute de la race entière dans le péché et la condition de mort contre
laquelle nous luttons en vain, sauf quand nous sommes sauvés par Celui qui nous
a aimés et nous a rachetés par son précieux sang ? En plus de ces
faiblesses héréditaires de la chair nous devons combattre contre l’activité
constante de l’adversaire - non seulement contre les tentations qu’il nous
envoie, mais contre les intrigues qu’il inspire à l’humanité en général car il
est en effet celui qui agit dans le cœur des enfants de la désobéissance, et
ceux-ci sont plus nombreux que ceux qui sont obéissants. Nos assaillants sont
nombreux et dans beaucoup d’assauts contre nous ils ont au moins la sympathie
de notre chair déchue qui est opposée à nos cœurs et esprits de nouvelles
créatures en Christ.
L’Apôtre nous aide à nous faire une opinion de notre
grand ennemi et de son influence qui s’oppose à nous quotidiennement de tous
côtés. Il dit ainsi en Galates 5 :19-21 : « Or, les oeuvres
de la chair sont manifestes, ce sont l’impudicité, l’impureté, la dissolution,
l’idolâtrie, la magie, les inimitiés, les querelles, les jalousies, les
animosités, les disputes, les sectes, l’envie, la jalousie, les excès de tables
et les choses semblables. Je vous dis d’avance comme je vous l’ai déjà dit que
ceux qui commettent de telles choses n’hériteront point le Royaume de
Dieu ».
Nous ne
luttons pas contre la chair et le sang
Regardons avec attention dans cette liste où se situe
le Goliath contre lequel nous devons combattre. La faiblesse de l’un n’est pas
la faiblesse d’un autre, mais dans sa lettre l’apôtre résume tous les points
faibles de la chair de ceux qui forment le peuple consacré du Seigneur, qui
sont membres de la classe de David, du Bien-Aimé, de Christ. Tous ceux qui ont
été engendrés comme nouvelles créatures en vue de la gloire à venir ont un Goliath
dans leur propre chair qui doit être complètement anéanti. La vieille nature
doit mourir ou la nouvelle nature doit mourir, c’est l’une ou l’autre.
Exhortant sur ce point, l’Apôtre dit de mortifier nos membres qui sont de la
terre - c’est-à-dire les tendances de la chair. Cette chair doit être
tuée ; elle doit être décapitée comme le fut Goliath. Cela ne peut être
effectif qu’à condition de rejeter bien loin l’esprit terrestre, l’esprit
charnel et son influence en l’assaillant avec les cailloux de la vérité.
Si nous analysons les oeuvres de la chair et du
diable, nous trouvons qu’elles prennent toutes racine dans l’égoïsme ; par
contre si nous regardons à Christ qui est notre modèle comme nouvelle créature,
nous constaterons que tous les fruits et grâces de l’esprit sont inversement
centrés sur l’amour. Ainsi donc, à mesure que la nouvelle créature vit, grandit
et prospère dans l’amour, la vieille nature (les oeuvres de la chair) périt
avec son égoïsme.
Nous pourrions être enclins à raisonner d’une manière
incorrecte sur ce sujet et dire avec l’apôtre : « Ayant reçu
l’esprit, recherchons-nous à être parfaits dans la chair ? ». Nous
pourrions dire : « Certainement, de tous ceux qui ont été engendrés
du Saint Esprit et qui ont reconnu qu’ils étaient morts quant à leur chair, ses
inclinations et ses désirs - qu’aucun d’entre eux ne pourrait être à nouveau
influencé pour se soumettre à la puissance de l’adversaire et devenir
participant de son esprit et prendre part à son activité. »
Cette pensée est inexacte ! Il est possible que
certains des véritables enfants du Seigneur soient ainsi vaincus. Etre vaincu
par l’esprit d’égoïsme signifie la mort de la nouvelle créature et donc la
seconde mort. Le chemin qui conduit la nouvelle nature à la seconde mort n’est
pas nécessairement un long chemin, mais nous n’avons aucune raison de croire
qu’il ne suffit que d’un seul faux pas. Nous nous souvenons que la nouvelle
nature jusqu’au temps présent, jusqu’au moment de notre changement par la
résurrection, n’est que la nouvelle mentalité, la nouvelle volonté, la nouvelle
disposition en harmonie avec le Seigneur, sa droiture et son amour. Nous devons
nous rappeler, comme l’indique l’Apôtre, que nous avons cette nouvelle nature
dans des vases de terre qui sont imprégnés des taches originelles et des
tendances déchues toujours aussi puissantes que jamais, à moins que la nouvelle
mentalité ne les aient sous son contrôle et son empire. Mais si cette
surveillance se relâche pour un petit moment, le résultat sera le réveil, le retour
à la vie de la vieille nature.
Nous pouvons être certains que notre adversaire est
en alerte et qu’il réalise pleinement la situation et fera tout ce qui est en
son pouvoir pour nous ôter tout moyen de défense, allant même jusqu'à faire
paraître noir ce qui est blanc, et blanc ce qui est noir pour brouiller notre
jugement. Le Seigneur nous protège des tentations que nous ne sommes pas
capables de supporter. Il est possible que dans certains cas nous soyons
vaincus, non seulement dans l’enfance de la nouvelle créature, mais aussi lors
des développements ultérieurs ; mais il est permis que ces épreuves
deviennent plus sévères, plus cruciales à mesure que s’approche le moment du
départ. Nous ne devons pas nous y opposer car c’est exactement ce à quoi nous devrions
nous attendre.
L’Apôtre, poursuivant sa pensée déclare :
« Je tiens mon corps assujetti » (1 Corinthiens 9 :27) et il
dit encore : « Mortifiez vos membres qui sont de la terre » -
vos ambitions terrestres, votre volonté, etc, toute chose qui en vous tendrait
vers l’envie, la haine, la
colère et la querelle -
faites mourir tout cela. Permettez à la nouvelle nature d’avoir un plein empire
et le contrôle de chaque pensée, de chaque parole et de chaque action. Veillez
dans ce but, surveillant vos pensées, vos paroles, votre conduite. Beaucoup
peuvent prendre garde à leur conduite et trouver qu’il est difficile de scruter
et de peser convenablement ses pensées et ses paroles. Ainsi l’Apôtre indique
que du cœur procèdent l’envie, l’inimitié, la médisance, les mauvais propos,
l’antipathie etc... A moins qu’ils ne soient dans le cœur, la bouche ne peut
les émettre, car c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle. - Luc
6 :45.
La
langue est un feu et un monde d’iniquité - Jacques 3 :5, 6
Hélas oui ! Nos paroles nous jugent, comme le
Maître l’a déclaré : « Car par tes paroles tu seras
justifié, et par tes paroles tu seras condamné » (Matthieu
12 :37).Il n’est pas étonnant que le prophète ait dit : « Je
mettrai une garde à mes lèvres de peur de pécher par ma bouche. » (Psaume
39 :2). Le fait de mettre une garde à sa bouche signifie qu’il faudra
faire très attention à tout ce que nous dirons et veiller à ne pas parler mal
de quelqu’un. Nos mauvais propos ne sont pas du tout nécessaires pour le
Seigneur et pour sa cause ; Il est parfaitement capable d’accomplir tous
ses desseins sans qu’il soit nécessaire que nous violions l’un de ses plus
sages arrangements. S’il n’est pas assez sage pour faire naître l’ordre de la
confusion, nous-mêmes ne le sommes sans doute pas non plus, et il serait
présomptueux de notre part de s’ingérer dans les affaires du Seigneur, mis à
part dans le cas où nous sommes en accord avec les instructions de sa Parole.
Que cela soit notre ligne de conduite ; quand Il nous indique qu’il faut
parler, parlons et quand il faut garder le silence, taisons-nous. Il n’y a pas
d’autre meilleure façon d’agir.
L’Apôtre déclare en Jacques 3 :6 : « La
langue est placée parmi nos membres, souillant tout le corps, et enflammant le
cours de la vie, étant elle-même enflammée par la géhenne ». En
d’autres mots, ce qui allume la langue pour parler mal est une étincelle qui
appartient à la seconde mort ; ainsi toute colère, toute malice, toute
envie, toute haine, toute antipathie, tout mauvais propos, toute médisance sont
les oeuvres de la chair et du diable qui mènent à la seconde mort. L’Apôtre a
donc dit en Galates 5 :21 : « Ceux qui commettent de telles
choses n’hériteront point le Royaume de Dieu ». Ceux qui font de
telles choses, s’ils persévèrent dans cette mauvaise voie, non seulement
manqueront d’avoir une part dans le Royaume, mais n’auront pas de place non
plus dans la Grande Multitude ; ils recevront, par contre, une part dans
la géhenne, c’est-à-dire dans la seconde mort. Ce n’est pas un enseignement
exagéré de notre part ; il est clairement attesté par les apôtres Pierre
et Jacques. Ce n’est pas seulement la règle pour cet âge de l’Evangile pendant
lequel l’Eglise est spécialement éprouvée sur ces points, mais ce sera aussi la
règle en vigueur pendant le Millénium ; Ceux qui ne s’accorderont pas avec
cette loi d’amour qui est opposée à toutes ces oeuvres du diable seront comptés
parmi les serviteurs du péché et de Satan et seront jetés dans l’étang de feu
qui est la seconde mort. (Apocalypse 20 :14).
Quand l’Apôtre dit que la langue met le feu au cours
de la vie, nous croyons qu’il exprime une vérité qui s’harmonise avec une autre
pensée de l’Apôtre Pierre qui nous dit que les cieux symboliques et la terre
symbolique seront certainement en feu. (2 Pierre 3 :7). La langue qui est
un petit membre, mettra ainsi le feu au cours de la vie et amènera une grande
période d’anarchie redoutable dans laquelle sombreront les présentes
institutions, préparant ainsi la voie pour l’établissement du Royaume du
Seigneur sous les cieux. Ceux qui ont une oreille pour entendre, peuvent déjà
voir que des mauvaises langues s’emploient avec diligence à allumer ce grand
feu dont l’Apôtre a fait l’esquisse. Les passions se déchaînent ainsi dans les
cercles religieux, financiers et politiques. L’égoïsme est ainsi de plus en
plus aux commandes, et il en sera ainsi jusqu'à ce qu’il n’y ait plus de paix
pour quiconque, chaque humain étant contre son voisin.
Si la langue met le feu au cours de la vie dans l’Eglise
nominale et dans la société, supposerions-nous que l’Eglise du Dieu vivant,
dont les noms sont écrits dans le ciel, sera exemptée d’une telle épreuve, et
supposerions-nous que ces tests seront moins cruciaux pour ses membres que pour
le monde ? Non, en vérité. Nous devons nous attendre à ce que le jugement
commence par la maison de Dieu et s’étende à la maison nominale et au monde. Il
convient à chacun d’être vigilant et éveillé sur ce sujet et de se soumettre
complètement à la volonté du Seigneur ; pour cela nous ne parlerons que de
choses édifiantes, nous ne dirons de mal de personne, que nos langues par
lesquelles nous bénissons et prions Dieu soient utilisées uniquement en vue de
bénir, d’assister, de secourir, d’édifier, de fortifier, de travailler pour la
cause du Seigneur.
Mais puisque c’est de l’abondance du cœur que la
bouche parle, nous devons « garder » notre cœur avec diligence
(Proverbes 4 :23) ; nous devons nous souvenir de ses défauts
naturels ; nous devons être sur nos gardes pour qu’il ne nous déçoive pas
en pensant que ce qui est mal est bien ; et qu’en encourageant les mauvais
propos et la médisance nous ne pensions encourager le bien. C’est un des
artifices de l’Adversaire, mais comme le dit l’Apôtre : « Nous
n’ignorons pas ses desseins. » (2 Corinthiens 2 :11). Soyons sur
nos gardes pour examiner nos motivations, et allant plus loin après en avoir
trouvé de bonnes, examinons nos méthodes et ajustons-les avec la Parole du
Seigneur, spécialement en nous rappelant son instruction de nous aimer les uns
les autres comme Il nous a aimés - allant jusqu'à déposer notre vie pour les
frères. Obéissons au Seigneur, prêtons attention à sa Parole, n’oublions pas
ses méthodes comme celle qu’Il nous a laissée en Matthieu 18 :15-17.
W.T. 1908 p 4215.
« L’amour de Dieu a été manifesté envers nous en
ce que Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde,
afin que nous vivions par lui. »
1 Jean 4 :9