« Qu’il achète une épée »
Pourquoi notre Seigneur a-t-Il dit à ses disciples, « que
celui qui n’a point d’épée vende son vêtement et achète une épée »
(Luc 22 : 36, 38) alors que plus tard, il dit à Pierre : « Remets
ton épée à sa place ; car tous ceux qui prendront l’épée périront par
l’épée. » ? – Matthieu 26 : 51, 52.
Nous devrions nous souvenir des
circonstances. Jésus savait que son heure était venue, où Il serait trahi, fait
prisonnier et crucifié le lendemain. Il était nécessaire de montrer que sa
capture ne s’était pas faite par la force, mais qu’Il se laissa volontairement
prendre et crucifier. Le Père, les anges et ses disciples savaient qu’Il avait
le pouvoir de demander au Père des légions d’anges pour sa défense et sa protection
de la main de ses ennemis ; mais les autres ne pouvaient le savoir. Il
était préférable de manifester le fait que Jésus et ses disciples auraient pu
se défendre, comme Pierre le fit en effet lorsqu’il sortit son épée et coupa
l’oreille du serviteur du souverain sacrificateur. Jésus guérit promptement son
oreille, ordonna à Pierre de ne pas résister et se rendit, demandant simplement
que ses disciples ne soient pas tourmentés.
Les circonstances montrèrent que notre Seigneur
s’était rendu volontairement, et c’est là que résidait la leçon.
S’il n’y avait pas eu d’épée dans la troupe de ses
disciples, il aurait pu être prétendu que ceux-ci n’étaient pas en mesure de se
défendre. Le fait d’avoir les épées rendait possible la démonstration du
courage des disciples, ainsi que le désir de Jésus de se rendre.
Lorsque Jésus dit que, si cela était nécessaire, ils
devaient vendre leurs vêtements pour acheter une épée, les Apôtres répondirent
qu’ils en avaient déjà deux ; et Jésus répondit : « Cela
suffit ». Elles étaient simplement destinées à servir de
démonstration, et non de moyen de défense.
Rien ici ne
semble justifier la guerre de quelque manière que ce soit, ni dans ce texte, ni
dans l’insinuation de certains que Jésus désirait que ses disciples aient une
épée. Il est vrai que tous ceux qui ont pris l’épée n’ont pas péri par l’épée,
et tous ceux qui ont évité l’épée n’ont pas préservé leur vie, mais c’est ici
d’un principe général que parle notre Seigneur.
Celui qui se prépare à la guerre et aux ennuis sera
presque certain d’en avoir énormément, selon le cours général de la nature
humaine déchue. D’un autre côté, il est enjoint aux disciples du Seigneur de « rechercher
la paix avec tous, et la sainteté, sans laquelle personne ne verra le
Seigneur. » - Hébreux 12 : 14.
WT 1916 p.5922