DEUX
TROUPES DE HÉROS DE DIEU
Hébreux
11 :1 – 12 :2
LES HÉROS DE LA FOI DE L'AGE JUDAÏQUE – LES HÉROS DE LA FOI
DE L’ÂGE DE L’EVANGILE – LA MAISON DES SERVITEURS – LA MAISON DES FILS - PROMESSES
TERRESTRES - PROMESSES CELESTES - RESURRECTION A LA NATURE HUMAINE PARFAITE -
RESURRECTION À LA NATURE DIVINE – LA COURSE CHRÉTIENNE.
« Courons
avec patience la course qui est devant nous, fixant les yeux sur Jésus, le chef
et le consommateur de la foi. » - Hébreux 12 : 2.
La
Bible place la foi avant les oeuvres, parce qu’aucune œuvre ne peut être
acceptée par Dieu, à moins qu’elle ne soit inspirée par la foi. Ainsi est-il
écrit : « Sans la foi il est impossible de plaire à Dieu ». La
Bible porte à notre connaissance deux classes distinctes de héros de la foi,
toutes les deux étant agréables à Dieu et toutes les deux devant être
grandement récompensées par Lui. Une de ces classes a précédé le jour de Jésus,
l'autre classe suit ce même jour. La première classe des héros de la foi est
donc connue comme se composant des Anciens Dignes ; la dernière classe,
dont Jésus est la Tête, est connue comme se composant des fils de Dieu. Cette
distinction ou division des serviteurs de Dieu, bien que clairement marquée
dans les Ecritures, est passée inaperçue par le peuple du Seigneur jusqu'à ces
dernières années.
Peu
importe combien Enoch, Abraham, David, Jérémie et d'autres ont été fidèles ou
loyaux, ils ne pouvaient être reconnus par Dieu comme membres de la maison des
fils, parce qu'ils ont vécu avant le jour de Jésus - avant que Jésus ait goûté
la mort pour chaque homme. La Bible précise que, le premier, l'homme Adam fut
reconnu comme étant un fils de Dieu (Luc 3 : 38). A partir du moment où le
péché est entré dans le monde à cause de la désobéissance d'Adam, Dieu a
considéré qu’aucun membre de la famille humaine ne pouvait être son fils - tous
étaient pécheurs – et ceci jusqu'à ce que Jésus vînt et mourût, le Juste pour
l'injuste, afin qu'Il puisse nous ramener à Dieu et nous ouvrir la porte de la
filiation. C’est en harmonie avec cela que Paul déclare : « Et
Moïse a bien été fidèle dans toute sa maison [la maison des serviteurs] comme
serviteur, … , mais Christ, comme Fils, sur sa maison [la maison des
fils]. » - Hébreux 3 : 5, 6.
Ainsi
la distinction est clairement marquée entre les nobles frères d’avant la croix,
le dernier d’entre eux était Jean-Baptiste, et les nobles frères depuis la
croix, dont les premiers furent les apôtres. Que Jean-Baptiste fût le dernier
des Anciens Dignes est certifié par les paroles du Maître, « Car je
vous dis : … il n’y a aucun prophète plus grand que Jean le
baptiste ; mais le moindre dans le royaume de Dieu est plus grand que
lui. » - Luc 7 : 28.
Dans
la leçon d'aujourd'hui, Paul fait cette distinction entre les Anciens Dignes et
les Dignes Chrétiens. En premier lieu, il cite les noms des plus éminents du
passé - Enoch, Abraham, David, Jérémie, etc. Il parle de leur foi, et dit
qu'ils étaient agréables à Dieu, nobles, dignes d’éloges. Puis il attire
l'attention sur le fait qu'ils n'ont jamais reçu les promesses que Dieu leur a
faites.
Il
faudrait se rappeler que Dieu n'a pas promis de choses célestes avant le jour
de Jésus. Les promesses faites aux Anciens Dignes, qui inspiraient leur zèle et
leur dévotion, étaient toutes des promesses terrestres ; voyons par
exemple celle qui fut faite à Abraham : « Lève tes yeux, et
regarde, du lieu où tu es, vers le nord, et vers le midi, et vers l’orient, et
vers l’occident ; car tout le pays que tu vois, je te le donnerai, et à ta
semence, pour toujours. » - Genèse 13 : 14, 15 ; 17 :
8.
Etienne
attire notre attention sur le fait que cette promesse faite à Abraham est
toujours valable et non encore accomplie. Il déclare qu'Abraham n'a jamais reçu
suffisamment de cette terre pour y poser le pied. Par cette promesse il prédit
la résurrection d'Abraham, afin qu’au temps convenable de Dieu il puisse
hériter de la terre, et que sa fidèle semence, ou postérité, puisse en hériter
après lui.
D'autre
part, les promesses mentionnées dans le Nouveau Testament sont seulement
spirituelles – ce sont des promesses célestes, concernant les « choses
d’en haut ». Aux Dignes Chrétiens, il est promis d’avoir une part avec
Jésus dans le royaume céleste qu’Il doit établir à sa seconde venue. Ils
doivent être ses cohéritiers, « Si du moins nous souffrons avec lui,
afin que nous soyons aussi glorifiés avec lui. » (Romains 8 :
17). La promesse qui leur est faite est qu'ils seront un royaume de
sacrificateurs, ou une sacrificature royale ; tandis que la promesse faite
aux Anciens Dignes est qu'ils seront faits « princes sur toute la
terre ». - 1 Pierre 2 : 9 ; Apocalypse 20 : 6 ;
Psaume 45 : 16.
Les
héros Chrétiens doivent expérimenter un changement de nature, de la nature
humaine à la nature divine, le commencement de ce changement étant
l’engendrement de l'Esprit Saint dans le temps présent, et l'achèvement de ce
changement se faisant dans la résurrection – « changé en un instant, en
un clin d’œil » - « semé en faiblesse, ressuscité en puissance ;
semé en déshonneur, ressuscité en gloire ; semé corps animal, ressuscité
corps spirituel. » Mais les Anciens Dignes, n'ayant pas été engendrés
du Saint Esprit à une nouvelle nature, auront une résurrection différente, à
savoir, la perfection humaine.
Mettant
en contraste ces deux classes de héros de la foi, l'apôtre déclare dans les
versets 39 et 40 que les Anciens Dignes, « ayant reçu témoignage par la
foi, n’ont pas reçu ce qui avait été promis [les choses qui leur avaient
été promises]. Dieu ayant eu en vue quelque chose de meilleur pour nous
[les héros de l’ère chrétienne, les disciples marchant sur les traces de Jésus
], afin qu’ils ne parvinssent pas à la perfection sans nous. » En
d'autres termes, Dieu avait, dès le commencement, arrangé que Christ serait le
premier - Jésus la Tête, puis les membres de l'Eglise, son corps ; et
qu’après le perfectionnement de ces derniers dans le cadre de la première
résurrection, les promesses divines commenceront à s’accomplir à l’égard des
Anciens Dignes et s’étendront finalement à « toutes les familles de la
terre. » - Genèse 12 : 3 ; Galates 3 : 29.
Dieu a en
réserve de grandes bénédictions pour chaque membre de la famille humaine
désirant les accepter selon les termes divins. Mais les principales parmi
toutes les bénédictions portées à notre connaissance dans la Bible sont celles
qui doivent être accordées à la classe de l’Eglise - au Petit Troupeau, à qui
c'est le bon plaisir du Père de donner le Royaume, la gloire et l'honneur
d’être associé avec Jésus dans le travail de bénédiction du monde pendant son
Règne Millénaire.
L'apôtre
s’adresse à cette classe dans les deux versets clôturant l'étude d'aujourd'hui.
Il nous exhorte, en disant : « C’est pourquoi, nous aussi, ayant
une si grande nuée de témoins qui nous entoure, rejetant tout fardeau et le
péché qui nous enveloppe si aisément, courons avec patience la course qui est
devant nous, fixant les yeux sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi,
lequel, à cause de la joie qui était devant lui, a enduré la croix, ayant
méprisé la honte, et est assis à la droite du trône de Dieu. »
L'apôtre
est quelqu’un qui raisonne avec force ; car par ces mots il exhorte à
jeter un regard en arrière sur la liste des Anciens Dignes et à considérer ce
qu'ils ont enduré et comment ils furent fidèles et loyaux envers Dieu. Puis il
voudrait que nous les considérions comme s'ils étaient une nuée de témoins qui
nous observent, nous à qui ont été donnés cette bénédiction et ce privilège
encore plus grand de devenir des fils de Dieu sur le plan divin, d'atteindre
« la nature divine. » - Jean 1 : 12 ; 2 Pierre 1 : 4.
Il
dépeint devant nos yeux une grande course dans laquelle nous sommes des coureurs.
Il décrit Jésus comme étant le Chef qui a marché devant, Celui qui est devenu
l'auteur de notre foi, Celui par qui nous avons le privilège d’entrer dans
cette course, et Celui qui nous a promis une grâce suffisante dans chaque
moment de besoin. Il nous décrit comment Jésus a couru dans cette course et
comment par la foi Il s’attendait à la joie qui a été placée devant Lui par le
Père. Il nous décrit combien Jésus fut fidèle, ainsi que ce qu’Il a supporté –
la croix et sa honte. Il dépeint la fidélité du Père en récompensant hautement
Jésus, L'asseyant à sa propre droite, la droite de la Majesté divine. Puis
vient l'exhortation, « rejetons tout fardeau », tout obstacle,
tout ce qui nous empêcherait de courir avec succès la course pour ce grand prix
que Jésus a obtenu, et auquel nous sommes invités au travers du mérite de son
sacrifice.
L'apôtre
nous rappelle également que l’un des plus grands obstacles à notre
participation à cette course est le péché ; que nous sommes assaillis par
ce péché hérité dans nos membres et que nous avons besoin de courir dans la
course, non seulement avec persévérance, mais également avec patience, car
quiconque voudra gagner un si grand prix aura besoin de patience ; il aura
besoin d’être éprouvé et testé en tous points concernant sa fidélité et sa
dévotion au Père céleste, à la Vérité et aux frères. Seuls ceux qui auront
développé un caractère semblable à celui de leur Chef, dans ce chemin étroit,
peuvent espérer être avec Lui et comme Lui, et partager sa gloire ; car
Dieu a déterminé d’avance qu’ils devront tous être conformes à l'image de son
Fils. - Romains 8 : 29.
WT 1916 p.5859