LE PERE DES MISERICORDES
Luc 15 : 11-32
Texte d'or : « Revenez à moi, et je
reviendrai à vous, dit l’Eternel des armées. »
- Malachie 3 : 7 -
La
parabole du fils prodigue est l'une des trois paraboles qui enseignent la même
leçon générale, à savoir : l’amour et la sympathie de Dieu envers les pauvres,
envers ceux qui sont tombés, dégradés et perdus. Ces trois paraboles ont été
dites aux Pharisiens et aux docteurs de la Loi qui, tout en admirant le
Seigneur Jésus, étaient indignés envers Lui parce qu'Il ne rejetait pas, comme
eux, les classes inférieures, les publicains et les pécheurs.
Dans
une des paraboles associées, l'illustration est celle d'un berger ayant cent
brebis dont l’une d’elle s'égare : le berger laisse les
quatre-vingt-dix-neuf autres pour suivre l’égarée et, la retrouvant, il se
réjouit considérablement, beaucoup plus que pour les quatre-vingt-dix-neuf
autres qui ne se sont pas égarées. L'image semble ici représenter l’entière
création de Dieu comme étant son troupeau, la seule brebis égarée semblant
représenter Adam et sa race perdus dans le péché. La recherche de la brebis
perdue correspond à l’envoi par le Père Céleste de son Fils pour racheter Adam
et sa race, pour ramener, sinon tous les hommes, du moins tous ceux qui sont disposés
à revenir au troupeau, à la communion avec Dieu et à la joie de goûter à sa
faveur, à la vie éternelle. Cette illustration devait en appeler à
l’entendement des gens de cette région, car beaucoup parmi eux étaient bergers,
ou au courant des coutumes des bergers. Elle présentait le Père Céleste sous
une nouvelle lumière, comme s’intéressant à ceux qui s’égarent avec un amour en
aucun sens égoïste, mais allant jusqu’au sacrifice.
L'autre
parabole associée était celle de la pièce d’argent perdue. Les femmes de cette
époque portaient habituellement un bracelet sur lequel étaient attachées dix
pièces de monnaie. Un tel bracelet était généralement le cadeau du jeune marié,
lors du mariage, et le bracelet, ainsi que chaque pièce fixée dessus, étaient
fortement prisés par son porteur. La parabole décrit la perte d'une de ces
pièces et montre avec quelle diligence une femme se met à sa recherche. Elle
balaye coins et recoins pour la retrouver, parce que cette pièce a du prix à
ses yeux, et combien elle se réjouit en la retrouvant ! Le commentaire de
notre Seigneur sur ce point montre combien plus grand est l’intérêt du Père
Céleste pour l'humanité dans sa condition perdue, comment Il la recherche et se
réjouit en retrouvant ce qui était perdu. Les deux paraboles portaient
essentiellement sur l'attitude des Pharisiens envers les masses du peuple - le
commun peuple, y compris les publicains et les pécheurs. Ces paraboles ont
indiqué que leur attitude n'était pas appropriée.
Suit
alors la parabole de la leçon d'aujourd'hui. Un père a deux fils. Il était
d'usage en ces temps et dans ces pays que le fils aîné héritât de la partie
principale du domaine, s'il choisissait de rester à la maison avec son père.
Aux fils plus jeunes, il était habituellement donné une certaine part, et il
leur était permis, s’ils le voulaient, de s'engager dans d’autres affaires ou
dans quelque autre profession. La parabole commence avec la proposition du plus
jeune fils de quitter la maison, emportant ce que le père était disposé à lui
donner. On accéda a sa demande ; le père donna une partie de ses
ressources à chacun de ses fils. Nous ne devons pas comprendre que la parabole
enseigne que le père, par manque de sagesse, n'a rien retenu pour lui-même, mais
qu'il a, au contraire, simplement donné une part individuelle raisonnable à
chaque fils, conservant le reste, qui était cependant prévu pour le fils aîné,
à la mort du père, s’il était fidèle. Par ailleurs, remarquons que
l'expérience prouve qu'il serait imprudent de la part d’un père d’adopter une
quelconque autre voie que celle qui est ici suggérée. Le Seigneur a fait de
l’homme son intendant et, tandis que les enfants peuvent être naturellement
admis dans cette intendance, la responsabilité découlant de la consécration
d’un Chrétien devrait s’étendre au-delà de sa propre progéniture immédiate,
tout en l’incluant.
Racontons
l'histoire brièvement : le fils cadet dissipa dans les plaisirs,
inutilement, ce que son père lui a donné et se trouva vite dans le besoin, et
ce dans une terre étrangère. Dans sa dégradation, il devint porcher, métier
particulièrement humiliant parmi les juifs à cette époque-là. Il se corrompit
jusqu’au niveau des porcs, à bien des égards, mais il ressentit un ardent désir
des choses meilleures qu'il avait connues auparavant. Il n'était pas satisfait
et se décida à retourner vers son père pour être un serviteur à la
maison ; il ne réclamerait rien du reste auquel il pouvait avoir droit en
tant que fils, se rendant compte qu'il avait déshonoré ce lien de parenté. Le
père, affectueux, est montré comme ayant vu de loin le prodigue et il se hâta
vers lui, l'étreignit et l’embrassa à plusieurs reprises. Le fils prodigue
tente de faire sa déclaration de contrition, mais est interrompu par les manifestations
d’amour du père et les instructions données, relatives à la meilleure robe, à
l'anneau, au festin du veau gras et aux réjouissances générales, parce que le
mort était revenu à la vie, le perdu avait été retrouvé, l’égaré était revenu.
La parabole
montre le fils aîné, offensé, refusant de s’associer aux joies de la
circonstance et se plaignant que sa fidélité à l’égard de son père suscita
moins de démonstrations de réjouissance qu'il n’en était produit à l’occasion
du retour du fils prodigue. Le père l’incite à venir et à se réjouir aussi, à
entrer dans la fête, l’assurant que cela ne signifie pas moins d'amour à son
égard et mettant l’accent sur le fait que, en tant que fils fidèle, il peut
encore être l'héritier de toutes ses possessions : « tout ce que
j'ai est à toi » - est pour toi.
Aucune
interprétation de la parabole n'est donnée, mais elle pourrait être expliquée
d’une manière harmonieuse avec elle-même et avec d’autres versets bibliques,
de deux façons :
1)
Nous pourrions l'interpréter comme nous l’avons fait pour la parabole des cent
brebis, disant que le frère aîné représentait ceux qui avaient toujours été en
harmonie avec Dieu, les saints anges, et que le frère cadet représentait
l’humanité, etc…
2) Une
autre interprétation semble beaucoup plus appropriée et convenable. Le frère
plus âgé représente bien les Pharisiens et les Docteurs de la Loi qui étaient
extérieurement et théoriquement en harmonie avec Dieu. Paul, qui faisait partie
de cette classe, déclare qu'en toute bonne conscience il avait servi le Dieu de
ses pères comme Pharisien. Sans aucun doute, il y en avait d'autres de la même
classe qui, sur le plan des intentions et des désirs, étaient restés fidèles et
obéissants au Père Céleste, cherchant journellement par obéissance à la loi à
se sentir à l’aise avec Dieu, et se sentant ainsi jusqu'à l’époque où notre
Seigneur leur adressa cette parabole. Ils eurent une bonne part de la vie
présente, aussi bien que la promesse de la grande Alliance scellée par un
serment, pour l'avenir.
Le
fils cadet représenterait cette partie de la nation d'Israël qui, bien qu’elle
fût au courant de l'Alliance scellée par serment et des bénédictions et des
privilèges de communion avec Dieu, avait néanmoins erré au loin dans les voies
du péché, en tant que publicains, pécheurs et négligents. Ceux-ci réalisèrent
dans une large mesure leur propre indignité et se frappèrent parfois la
poitrine disant : « O Dieu, soit apaisé envers moi, qui suis un
pécheur ». Ils furent tous répudiés par les Pharisiens et les Docteurs de
la Loi qui déclaraient qu’ils n’étaient, en aucun sens du mot, participants aux
promesses et les considéraient comme des prodigues, des pécheurs ; ils ne
mangeaient pas avec eux, ne les saluaient pas ni n'avaient aucune relation avec
eux. Notre Seigneur, au contraire, respectant le Père, était disposé à leur
parler et les recevait volontiers ; Il leur parla de l'amour du Père, et
leur dit que Celui-ci était disposé à leur donner la robe de la justice de
Christ, la justification ; Il leur fit aussi part de la bonne volonté du
Père à les faire participer au grand festin de choses grasses, aux bénédictions
du royaume, et à leur donner son anneau comme sceau de sa miséricorde, de son
pardon et de son amour éternels, bénédiction envoyée à la Pentecôte.
Les
Pharisiens, etc., comme le fils aîné, remarquant cette faveur divine pour le
pauvre commun peuple, pour les publicains et les pécheurs, étaient fâchés. Ils
rejetèrent le message du Père transmis par le Fils ; ils n'iront pas à la
même fête. Ils démontrèrent ainsi qu'il leur manquait une qualité de cœur très
importante, l'esprit de bonté et, par conséquent, qu’ils n’étaient pas du tout
prêts pour la fête. Ils quittèrent la maison du Père, renonçant à leur participation
dans l'Alliance scellée par un serment et dans les faveurs merveilleuses qui
s’y rattachent, parce qu'ils n'avaient pas l'esprit du Père, parce qu'ils
manquaient de l'esprit de bonté fraternelle, d’amour. Le Seigneur les rejeta en
conséquence, comme nation ; ils perdirent le privilège de la bénédiction
principale et furent aveuglés.
Bien
que le Père Céleste ait temporairement mis de côté la nation représentée en ce
frère plus âgé, néanmoins, parmi ceux avec qui Il traite actuellement (l'Israël
spirituel), il y a des classes semblables : certains se sentent, de par
eux-mêmes, justes et pleins d'assurance, sur le plan moral et religieux ;
mais, comme les Pharisiens, ils n’ont pas suffisamment d’esprit d'amour pour
apprécier la conduite du Père et demeurer dans son amour. D'autre part, il y a
encore la classe de Lazare, la classe du fils prodigue revenu, à laquelle il
plaît au Père d'accorder des richesses de grâce, de miséricorde et de vérité,
ainsi que la robe de justice et l'anneau, symbolisant son amour et sa miséricorde
éternels ; Il les fait aussi participer à un festin de mets succulents.
La
leçon pour nous tous est que, même après avoir été favorisés par le Père
Céleste, même après avoir été admis en tant que ses enfants, il y a deux manières
de s’éloigner de Lui. L’une consiste à pécher ouvertement, à se laisser aller
au libertinage, l'autre à ne pas réussir à parvenir à la ressemblance divine
dans nos cœurs. La parabole semble impliquer qu'il y a plus d'espoir pour que
ceux qui ont erré dans le péché et la dégradation reviennent à Dieu, soient
acceptés par Lui, reçoivent ses bénédictions et deviennent héritiers de ses
futures faveurs, que pour certains autres qui, bien qu’ils soient
extérieurement moraux et religieux, n’arrivent pas à développer en eux l'esprit
d’amour et de miséricorde du Seigneur. « Si quelqu’un n’a pas l'Esprit de
Christ, il ne Lui appartient pas » ; et ne Lui appartenant pas, il ne
lui sera sûrement pas permis de participer aux fruits et aux grâces de l'Esprit
du temps présent, à l'amour, la joie, la paix, etc., ni aux excessivement
grandes et précieuses choses que Dieu a en réserve et qui appartiennent encore
au futur – la gloire, l’honneur et l’immortalité.
La pensée
qui ressort de l’ensemble des Ecritures est que la miséricorde de Dieu dure à
toujours, c’est-à-dire "olam", ou jusqu’à achèvement. Présentement,
une petite partie de l'humanité a reçu la faveur de Dieu au point d’être
justifiée et rendue participante des faveurs et des miséricordes divines de
cette époque. Comme dans ses rapports avec elle, le Seigneur est très aimable,
ainsi l’est-Il avec ceux qui reviennent des voies du péché ; Il est
patient également avec ceux chez qui manque l'esprit d'amour et de pardon, et
Il s’approche d’eux, les priant de s'associer à ses gracieux plans et
arrangements. Cette bonté affectueuse, accordée aux croyants de l'époque
actuelle, illustre l'Esprit du Seigneur. Cela nous donne l’assurance de
l'accomplissement de sa promesse stipulant qu'au temps voulu toutes les
familles de la terre seront amenées à la connaissance de sa bonté, à une
occasion de connaître Celui dont la connaissance et l’appréciation correctes
signifieront pour elles la vie éternelle.
La
déclaration de miséricorde du Seigneur n'est pas violée par l’enseignement
clair des Saints Ecrits indiquant que, quand la miséricorde aura complètement
accompli son oeuvre, quand elle aura accompli tout ce qu’elle pourra accomplir
dans l'intérêt des hommes déchus et des pécheurs, son travail sera
terminé ; et tous ceux qui n’auront pas alors obtenu de faveurs seront
ceux qui, en dépit de leur connaissance du caractère et de la volonté de Dieu,
et en dépit des occasions qu’ils auront de se mettre en accord avec ce caractère
et cette volonté, refuseront d'entrer dans les gracieux arrangements et plans
du Père. Pour de tels pécheurs volontaires, la destruction finale ne se fera
évidemment pas seulement dans leurs intérêts les meilleurs, mais aussi dans les
intérêts de tous ceux qui demeureront en accord avec le Seigneur. Ainsi, le
Seigneur réalisera finalement la promesse selon laquelle chaque créature dans
le ciel, sur la terre et sous la terre sera entendue reconnaissant et
glorifiant le Dieu de notre salut, parce qu’Il en est digne (Apocalypse
5 : 13). Aucune note discordante ne sera entendue dans tout l'univers de
Dieu. A chaque membre de la race d'Adam sera accordée, au travers de Christ,
une pleine occasion de revenir à la parenté de fils de Dieu, et tous les volontaires
et les obéissants recevront cette grande bénédiction. A vrai dire, ce sera
aussi une bénédiction pour les réfractaires et les désobéissants, que d’être
retranchés dans la Seconde Mort, plutôt que de continuer à être pervers,
mécontents et nuisibles, tant à l’égard des autres que d’eux-mêmes.
WT 1906 p.3835
« VOTRE PERE SAIT
DE QUOI VOUS AVEZ BESOIN » Matthieu 6 : 8. |
Notre Père connaît tous nos besoins. |
A chaque pas tout au long du chemin |
De son œil attentif Il nous suit |
Nous guide, nous protège jour et nuit. |
Je sais que, comme un grain mûrissant |
Il nous faut du soleil bienfaisant. |
Ce soleil de paix qu’Il nous donne, |
Illumine comme une fleur en automne. |
Notre orgueil, parfois flotte comme une voile |
L’ambition nous promène aux étoiles |
Mais bientôt Dieu nous barre ce sentier |
Mal choisi, menaçant, meurtrier. |
Quelquefois c’est nos bras qu’Il retient |
Et ranime la vigueur du matin. |
Gentiment Il modère nos efforts |
Connaissant la limite de nos corps. |
C’est parfois des amis qu’il nous faut ; |
Ou, le désir d’être seul fait défaut, |
Qu’il est bon de sentir qu’Il est là |
Pour combler chaque instant près de moi. |
Ainsi, frères, laissons-Lui tout en mains |
Assurés, quel que soit le destin. |
Notre Père connaît tous nos besoins, |
Regardons et suivons son chemin. |