LES OEUVRES HUMAINES EN
OPPOSITION
AVEC CELLES DE LA NOUVELLE CRÉATURE
« Mes bien-aimés, travaillez à
votre salut avec crainte et tremblement ; car c’est Dieu qui produit en
vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir. » - Philippiens 2 : 12, 13.
Notre texte n'est pas une exhortation
pour le monde. L'apôtre ne presse pas l’homme naturel à travailler à son
propre salut. L'exhortation s’adresse aux membres de l'Eglise de Christ
uniquement, les « bien-aimés », comme l’apôtre Paul les appelle.
Selon nombre de théologiens, ce conseil semblerait étrange, en raison de la
croyance généralement admise qu'une personne est sauvée dès qu'elle appartient
au peuple du Seigneur. Sur ce point, nous ne sommes d’accord qu’en partie – « …
c’est en espérance que nous sommes sauvés ». Mais le salut effectif,
nous ne l'avons pas encore atteint. Il ne sera pas atteint avant que nous
n’ayons expérimenté le « changement » de la première Résurrection.
Jusqu'à ce moment-là, il y aura toujours une possibilité de renier la foi, de
se détourner de la foi, de ne plus chercher à continuer à accomplir fidèlement
l’ultime volonté du Seigneur nous concernant. Ce salut rattaché au Haut appel
doit être mené à bien par le développement du caractère.
Dieu promit que certains caractères
parviendront à la place la plus élevée qu’Il offre, à la place principale,
celle de l’élévation et de la faveur ; ils seront rendus participants de
sa propre nature divine. Les Ecritures indiquent que d'autres obtiendront une
place inférieure – ce seront des vases de moindre honneur (2 Timothée 2 :
20, 21). Nous voyons ainsi que nous devrions être sur le qui-vive, en état
d’alerte, pour gagner le meilleur de ce qui est offert, ce qui plaira à Dieu et
sera pour nous la meilleure chose. Ceux qui ont conclu une alliance avec le
Seigneur doivent parvenir à la nature spirituelle, sur le plan divin ou sur un
niveau plus bas ; autrement, ils perdront tout et mourront de la seconde
mort. Nous sommes appelés à une seule espérance par notre appel :
celle de parvenir à la nature divine. Il n'y a aucun autre appel pendant l'Age
de l'Evangile.
La question qui se pose est :
« Cette exhortation de mener à bien notre propre salut est-elle en conflit
avec une autre déclaration de l’apôtre Paul, selon laquelle notre salut n'est
pas sur le principe des œuvres, afin que personne ne se glorifie » ?
Nous répondons que non ; notre salut hors de la mort s’effectue
entièrement par la foi. En tant qu’hommes, nous n'avons aucune possibilité
d'effectuer des oeuvres qui nous justifieraient devant Dieu. Avant d’avoir été
acceptés dans la famille de Dieu, nous ne pouvions accomplir des œuvres
acceptables par Lui. Il ne plaît pas à Dieu, qui est parfait, de recevoir
quelque chose d’imparfait, que ce soit des oeuvres ou toute autre chose. Mais
quand nous avons reçu la rémission de nos péchés (non par des œuvres, mais par
la foi) et sommes devenus fils de Dieu, par la consécration et l’engendrement
de l’Esprit, à partir de ce moment-là, nous pouvons effectuer des œuvres
acceptables par Lui ; en effet, nous sommes alors des membres de sa
famille, et l'Esprit Saint demeurant en nous, du fait de cet engendrement, a
maintenant l’occasion de se manifester, d’effectuer des œuvres. En d'autres
termes, en tant qu'êtres humains imparfaits, nous ne pouvons pas travailler à
notre salut ; mais en tant que Nouvelles Créatures, nous le pouvons. -
Philippiens 2 : 12.
Si, après son commencement, la Nouvelle
Créature ne devenait jamais active, elle ne développerait jamais force et caractère,
exactement comme un enfant qui ne se développerait pas s'il ne remuait jamais
ses membres. Nous recevons l'Esprit Saint au moment de notre acceptation par
le Seigneur, à notre consécration. Mais cette Nouvelle Créature embryonnaire ne
peut pas rester longtemps silencieuse. Elle doit se développer par la
nutrition, par l'alimentation. D'abord, nous « désirons ardemment le pur
lait de la Parole, pour que nous croissions par lui ». Nous nous
fortifions en nous exerçant comme Nouvelles Créatures. Mais c'est Dieu qui
commença la nouvelle vie en nous. Toutes nos études ne peuvent faire de nous de
Nouvelles Créatures ; aucune quantité d’œuvres ne l'aurait fait. Ces
choses ne nous auraient jamais introduits dans la famille de Dieu : mais
une fois introduits dans sa famille, par le Seigneur Jésus, ces bonnes œuvres
commenceront à se manifester.
La Nouvelle Créature s’assujettit le
vieux corps qu’elle possède, pour en faire son serviteur. Légalement, le vieux
corps est mort, après l’accomplissement du sacrifice. Mais, en réalité, nous
l'avons toujours en lieu et place de notre nouveau corps, pour pouvoir nous en
servir jusqu'à ce que la Nouvelle Créature soit suffisamment développée pour
qu’elle puisse obtenir son corps de résurrection, et jusqu'à ce que notre travail
ici-bas soit effectué. C'est la possession de ce vieux corps imparfait qui nous
oblige à porter la robe de la justice de Christ, aussi longtemps que nous resterons
dans la chair.
La Nouvelle Créature maîtrise son vieux
corps, gagne progressivement en autorité sur la vieille disposition de la
chair. Ceci peut être plus manifeste à nos voisins et amis, et à nos frères,
qu'à nous-mêmes. Le Père, par Christ, travaille en nous comme Nouvelles
Créatures. Et dans la mesure où, en tant que Nouvelles Créatures, nous nous
exerçons au contrôle de la chair, nous devenons forts. Ainsi, comme l'apôtre le
dit, nous devenons de plus en plus des copies du cher Fils de Dieu.
« C’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon
plaisir » et, en voulant et en faisant de cette manière, nous travaillons
à notre salut. L'apôtre parle ici, non pas de l'homme naturel, mais de la
classe des « bien-aimés » et explique que Dieu souhaite que nous
sachions que maintenant, puisque nous sommes ses fils, Il travaille en nous
pour que nous accomplissions sa volonté.
Il y a un travail que Dieu fit pour nous
avant que nous ayons pu venir à Christ - un grand et important travail. Ce
travail était notre rachat par la mort en sacrifice du Seigneur Jésus, et
c’était l'arrangement par le moyen duquel la connaissance de ce fait parvint à
nous. Par les circonstances, les incidents, les affaires de nos vies, Il nous
montra la manière dont nous pourrions devenir ses enfants, par le moyen d’une
entière consécration. Tout cela fait partie du travail de Dieu ; dans les
Ecritures, cela s'appelle attirer et appeler. « Nul ne peut venir à moi, à
moins que le père qui m'a envoyé ne l’attire », a dit le Maître. C'est le
Père qui attire, mais par le Fils. Ensuite, nous sommes appelés par un
« Appel Céleste ». Après avoir accepté l'invitation, selon les
conditions du Seigneur, il y a un travail à faire en nous - un grand travail.
Et Dieu effectue ce travail.
En un autre endroit, l'apôtre dit des
membres de cette classe : « vous êtes l’ouvrage de Dieu ». Notre
Seigneur Jésus dit à leur sujet : « Je suis le cep, vous, les
sarments ». Le Père est le grand Vigneron. Il revient à Dieu de tailler
les branches de la vigne, pour leur donner toutes les expériences requises afin
qu’elles portent des fruits. Nous avons tous besoin d’être taillés pour
développer le meilleur de ce dont nous sommes capables, en tant que Nouvelles
Créatures, et pour démontrer ce pourquoi nous nous qualifierons.
Ainsi progresse le travail de Dieu en
nous. Il travaille par le moyen du monde, des frères, de l’ensemble des
diverses expériences de la vie et par le moyen de ses précieuses promesses.
Dans la mesure où nous aimons Dieu, nous tirons de nos expériences ce qui est
bon. « Nous savons que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment
Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein ». Si nous savons ceci,
nous recevrons en nous l'esprit de soumission et garderons notre confiance,
quoi qu’il arrive. Le Seigneur continue à nous nourrir de sa Parole. Notre progrès
est une question de développement progressif - une croissance en grâce, une
croissance en connaissance, une croissance à la ressemblance au caractère de
Dieu. C’est ainsi qu’Il travaille en ses enfants, leur apprenant à vouloir et à
faire ce qui est son bon plaisir. Il nous montre de plus en plus ce qu’est son
bon plaisir. Celui qui devient enfant de Dieu, réalise par la suite, plus
clairement que lorsqu’il s’est consacré, ce qu’est la volonté de Dieu, l’esprit
de Dieu. Il en vient à voir des choses sous un angle tout à fait différent du
point de vue qu’il avait lorsqu’il s’engagea sur le chemin étroit.
Comme le Seigneur travaille en nous par
ses soins providentiels variés, etc., nous devons accepter ces aliments
destinés à la Nouvelle Créature, en se les appropriant, afin de croître par ce
moyen – de croître en force de caractère et se préparer ainsi en vue du
Royaume, pour la gloire, l’honneur, l’immortalité qui nous attendent, si nous
sommes fidèles. Naturellement, ces grandes bénédictions et ces honneurs ne
nous seront pas accordés si nous ne développons pas en nous des caractères qui
mériteront l’approbation du Seigneur. L'apôtre nous recommande instamment de
nous rappeler que ce qui doit être pris en compte est : Combien, en tant
que Nouvelle Créature, avez-vous déployé d’efforts dans la lutte contre les
faiblesses de la chair, dans la victoire sur des environnements défavorables ?
Jusqu’à quel point avez-vous vraiment développé la ressemblance à Christ, dans
votre caractère ?
WT
1915 p5758