LE TRÔNE DE DİEU
Remarque à l’attention des lecteurs : Sauf indication contraire,
tous les versets bibliques sont pris dans la version SYNODALE.
« Autour de ce trône, il y avait vingt-quatre trônes ; et sur
ces trônes, je vis vingt-quatre vieillards assis, vêtus de vêtements blancs, et
portant sur leurs têtes des couronnes d’or » - Apocalypse 4 : 4.
« Vingt-quatre
vieillards »
Comme nous l’avons déjà dit, le
trône de Dieu symbolise l’autorité divine. Le trône de Dieu n’est pas
matériel ; il représente l’autorité et le pouvoir suprêmes de Dieu. Jean
vit autour du trône de Dieu vingt-quatre trônes. Ces trônes qui nécessairement
sont également symboliques et préfigurent une certaine autorité, entouraient le
trône divin comme la jante d’une roue ceinture l’axe. L’autorité divine est
montrée ici comme étant le centre de toute autorité, comme étant le point
central autour duquel tout s’assemble. Toutes les autres autorités dépendent de
l’autorité divine qui est la plus haute.
Les nombres dans l’Apocalypse, tout
en ayant parfois une signification symbolique, gardent un sens littéral sous le
rapport de la quantité. Par exemple : le chiffre 7 symbolise la
perfection, un état complet, mais ne représente ni plus ni moins que 7. Ainsi
nous avons 7 églises, c’est-à-dire 7 périodes de l’Église, 4 animaux, 2
témoins, 1260 jours ou années, 144 000 élus, 12 fondations de la ville, etc…Il
en est sans doute de même du nombre vingt-quatre mentionné dans notre texte. Il
n’est pas indiqué par hasard ou inutilement.
« Et sur ces trônes, je vis vingt-quatre vieillards assis » nous raconte Jean. Diverses pensées
furent formulées sur la signification de ces vingt-quatre vieillards. Certains
prétendent qu’ils représentent l’Église de Christ, parce qu’ils sont assis sur
des trônes et qu’ils ont des couronnes sur leurs têtes. Ils fondent cette affirmation
sur les neuvième et dixième versets du chapitre cinq du livre de l’Apocalypse,
où il est écrit : « Et ils
chantaient un cantique nouveau, disant : Tu es digne de prendre le livre,
et d’ouvrir ses sceaux ; car tu as été immolé, et tu nous as
rachetés à Dieu par ton sang, de toute tribu, de toute langue, de tout peuple
et de toute nation ; et tu nous as faits rois et sacrificateurs à
notre Dieu ; et nous régnerons sur la terre » (version
Ostervald).
Les mots nous sembleraient
indiquer qu’il en est ainsi. Cependant, les versions révisées rendent ces
versets de la façon suivante : « Ils
chantaient un cantique nouveau, et ils disaient : Tu es digne de prendre
le livre et d’en ouvrir les sceaux ; car tu as été immolé, et, par ton
sang, tu as racheté pour Dieu des hommes de toute tribu, de toute langue, de
tout peuple et de toute nation. Tu les as faits rois et prêtres pour notre
Dieu ; et ils régneront sur la terre » (version Synodale).
A notre avis, ces vingt-quatre
vieillards ne représentent pas l’Église de Christ, parce que l’un d’entre eux
dit à Jean : « Ne pleure
pas !... Voici que le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David a
vaincu ; il a conquis le pouvoir d’ouvrir le livre et d’en rompre les sept
sceaux » (verset 5). En ce temps-là, il n’y avait pas encore d’Église,
ni dans le ciel ni sur la terre. L’Église de Christ, comme nouvelle Créature,
prit naissance le jour de la Pentecôte, dix jours après l’ascension de notre
Seigneur, après que le Seigneur eut pris le livre de la main droite de Celui
qui était assis sur le trône - Apocalypse 5 : 7.
Dans le verset huit, nous apprenons
que lorsque l’Agneau prit le livre, les vieillards se prosternèrent devant Lui.
Nous comprenons cependant que le Seigneur prit le livre de la main de Son Père
après Sa résurrection et notamment après qu’Il eut présenté au Père le mérite
de Son sacrifice. Commentant les versets 6 et 12 de ce même chapitre, le frère
Russell, le serviteur fidèle et prudent, a écrit : « Ce ne fut pas
quand Il se consacra que Jésus se montra digne d’un si grand honneur, mais
c’est après qu’Il terminât Sa course dans la mort qu’Il fut digne de recevoir
la gloire, l’honneur et la puissance. C’est après Sa résurrection et Son
ascension qu’Il reçut le livre pour l’ouvrir » - (WT1916 p5943).
Du reste, l’Église n’est pas
ressuscitée avant la seconde venue de notre Maître, conformément à ce qui est
écrit : « Car le Seigneur
lui-même, à un signal donné, à la voie d’un archange, et au son de la trompette
de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront
premièrement » (1 Thessaloniciens 4 : 16 - Segond). L’Église ne
pouvait pas être dans le ciel en ce temps-là.
En Apocalypse 14 : 1-4, Jean
écrit qu’il vit l’Agneau debout sur la montagne de Sion, et avec Lui étaient cent
quarante-quatre mille qui avaient Son nom et le nom de Son Père écrits sur
leurs fronts. Ils chantaient un cantique nouveau devant le trône et devant les
vieillards. L’Église est ici représentée par les cent quarante-quatre mille
membres chantant le cantique nouveau. Ces membres chantaient devant les
vieillards. Il en résulte que les vieillards ne représentent pas l’Église.
Quelqu’un pourrait dire que les
vingt-quatre vieillards, eu égard à leur âge avancé, représentent les prophètes
de l’Ancien Testament, les anciens dignitaires. Selon cette présomption, leur
résurrection devrait avoir lieu avant l’ascension de notre Seigneur, avant que
le prix de rançon fût mis dans les mains de la Justice divine. Nous savons,
cependant, que Christ devait aller d’abord au ciel, afin d’intercéder pour
nous, et revenir ensuite pour relever d’entre les morts, non seulement nous,
mais aussi les Prophètes et toute l’humanité - 1 Corinthiens 15 :
23 ; Hébreux 9 : 24 -28 ; Philippiens 3 : 20, 21 ;
Apocalypse 22 : 12.
L’Apôtre Paul déclare, dans son Épître
aux Hébreux, que les hommes de Dieu, ayant vécu avant la première venue du
Seigneur, ne parviendront pas à la perfection sans nous, sans ceux qui doivent
avoir part à la première résurrection et faire partie de l’Église, du Royaume
céleste, et pour lesquels Dieu a prévu quelque chose de meilleur (Hébreux
11 : 40). L’Apôtre fait comprendre que la résurrection des anciens
dignitaires aura lieu après la résurrection de l’Église. Et nous savons que l’Église
est ressuscitée après la seconde venue du Seigneur, au dernier jour, dans
lequel nous sommes déjà - Jean 6 : 40, 44.
Les vieillards ne peuvent pas non
plus représenter un certain ordre d’anges, c’est-à-dire des créatures célestes,
car dans ce cas ils ne seraient pas un symbole et ne représenteraient rien.
Nous savons néanmoins que leur mention dans un récit aussi important, où chaque
expression est pratiquement symbolique, ne peut pas être sans signification.
A la lumière actuelle de la Vérité,
nous discernons que les vieillards sont la personnification de certains oracles
de Dieu, c’est-à-dire de prophéties relatives à la venue du Messie et à Son
Royaume, tout comme les deux témoins, mentionnés dans le chapitre onze du même
livre, sont la personnification de la Parole de Dieu, de l’Ancien et du Nouveau
Testament. Dans les deux cas, la Parole de Dieu est illustrée par des êtres
vivants, qui se tiennent devant le Seigneur de la terre, qui ont des bouches et
prophétisent, qui rendent témoignage, qui ont des pieds et ont été élevés au
ciel. L’âge avancé des vieillards dénote l’ancienneté des prophéties qu’ils
représentent. Leur grand âge nous fait comprendre que ces prophéties ont été
écrites ou dites il y a longtemps, avant que l’Agneau vainquît - Apocalypse
5 : 4, 5.
Les vieillards, représentant des
témoignages prophétiques se trouvant en particulier dans l’Ancien Testament,
sont employés, comme nous pouvons le remarquer, pour annoncer certains oracles
et pour expliquer certains événements.
L’une de leurs déclarations est
celle-ci : « Les vingt-quatre
vieillards se prosternaient devant Celui qui est assis sur le trône, … en
disant : Tu es digne, toi, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la
gloire, l’honneur et la puissance ; car tu as créé toutes choses, et c’est
par ta volonté qu’elles existent et qu’elles ont été créées »
(Apocalypse 4 : 10, 11). Les vieillards déclarent ici, en quelques mots,
ce qui est écrit en détail dans l’Ancien Testament. Dieu a tout créé. Il est
donc propriétaire de tout et tout devrait Lui obéir. Tous les êtres vivants
devraient Lui rendre l’honneur et la gloire qui Lui sont dus. Il est en effet
écrit : « Tu aimeras l’Éternel,
ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta force »
(Deutéronome 6 : 5). Les vieillards s’expriment en quelque sorte comme le
Psalmiste : « Servez l’Éternel
avec joie ; paraissez devant lui avec des cris d’allégresse ! Sachez
que l’Éternel est Dieu : C’est lui qui nous a créés ; nous sommes à lui.
Nous sommes son peuple et le troupeau dont il est le berger » - Psaume
100 : 2, 3.
Ensuite, un des vieillards dit à
Jean de ne pas pleurer et lui révèle qui a vaincu : « Alors l’un des vieillards me dit : Ne pleure pas !...
Voici que le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David a vaincu : il a
conquis le pouvoir d’ouvrir le livre et d’en rompre les sept sceaux »
(Apocalypse 5 : 5). Le vieillard cite sans aucun doute les paroles de
l’Ancien Testament, en parlant du lion de la tribu de Juda et du rejeton de
David. Dans la prophétie de Jacob, nous lisons : « Tu es un jeune lion, ô Juda, quand tu reviens avec ton butin, ô
mon fils ! … Il s’est accroupi, il s’est couché comme un lion, comme une
lionne : qui oserait le faire lever ? Le sceptre ne sera point enlevé
à Juda, et le bâton du commandement n’échappera pas à son pouvoir, jusqu’à ce
que vienne le Pacifique [litt. le Scilo (Synodale)] auquel les peuples obéiront » (Genèse 49 : 9, 10). Cette
prophétie annonce déjà, jusqu’à un certain point, la victoire du Scilo puisque
les peuples lui obéiront. Le vieillard qui s’adressa à Jean, cite cette
prophétie d’Ésaïe, lorsqu’il fait mention du rejeton de David : « Un rameau surgira du tronc d’Isaï, un
rejeton naîtra de ses racines » (Ésaïe 11 : 1). Les Saintes Écritures
nous apprennent qu’Isaï engendra David (Ruth 4 : 22 ; 1 Samuel 17 :
58) qui typifia le Christ. Selon l’Évangile de Matthieu (1 : 6, 16), Jésus
fut aussi le rejeton d’Isaï et de David.
Dans les versets 9 et 10 du chapitre
5, nous apprenons que les vieillards chantaient un cantique nouveau avec les
quatre animaux et disaient : « Tu
es digne de prendre le livre et d’en ouvrir les sceaux ; car tu as été
immolé, et, par ton sang, tu as racheté pour Dieu des hommes de toute tribu, de
toute langue, de tout peuple et de toute nation. Tu les as faits rois et
prêtres pour notre Dieu ; et ils régneront sur la terre ». Ces
paroles, nous pouvons les appeler le refrain du cantique nouveau. Les vieillards
chantaient sans doute le cantique de Moïse.
Dans l’Ancien Testament, nous
trouvons beaucoup de récits, de figures, d’images prédisant ce que les
vieillards disaient, en chantant. Nous allons citer quelques textes de ce
genre : « Vous serez pour moi
un royaume de prêtres, une nation sainte » (Exode 19 : 6). « Il a plu à l’Éternel de le briser par
la souffrance. Après avoir offert sa vie en sacrifice pour le péché, il verra
une nombreuse postérité… Le Juste, mon serviteur justifiera un grand nombre
d’hommes » (Ésaïe 53 : 10, 11). « Tu aimes la justice et tu hais la méchanceté ; c’est
pourquoi, ô Dieu, ton Dieu t’a oint d’une huile d’allégresse, de préférence à
tous tes égaux » (Psaume 45 : 8). « Aussi ferai-je de lui le premier-né, le souverain des rois de la
terre » (Psaume 89 : 28).
Les vieillards, les anciens, selon
certaines versions, révèlent à Jean ce que l’Ancien Testament montre par ses
ombres - Hébreux 10 : 1.
Plus loin, dans le chapitre sept,
nous lisons encore : « Alors un des
vieillards prit la parole et me dit : Ceux qui sont revêtus de robes
blanches, qui sont-ils, d’où sont-ils venus ? Je lui répondis : Mon
Seigneur, tu le sais ! Il me dit : Ce sont ceux qui viennent de la
grande tribulation ; ils ont lavé leurs robes et ils les ont blanchies
dans le sang de l’Agneau. C’est pour cela qu’ils sont devant le trône de Dieu,
et qu’ils le servent jour et nuit dans son temple ; et Celui qui est assis
sur le trône, les abritera sous sa tente. Ils n’auront plus faim ; ils
n’auront plus soif ; ni le soleil, ni la chaleur ardente ne les frapperont
plus. Car l’Agneau qui est au milieu du trône les paîtra, et il les conduira
aux sources des eaux vives ; et Dieu essuiera toute larme de leurs
yeux ! » - Apocalypse 7 : 13-17.
Ce n’est pas notre but d’expliquer
actuellement chaque verset de ce passage de l’Écriture Sainte, mais nous
désirons simplement attirer l’attention sur le fait que dans chaque déclaration
des vieillards nous trouvons des références de l’Ancien Testament et certaines
instructions.
Dans le verset 14, le vieillard, qui
représente certains témoignages et prophéties de l’Ancien Testament, enseigne
la classe de Jean, qui, comme nous l’avons déjà vu, typifie en particulier les
derniers membres du Corps de Christ dans la chair. Le vieillard mentionne les
paroles de Daniel qui prédit la grande tribulation (Daniel 12 : 1). Il
évoque le blanchissement des robes dans le sang et pouvait se référer à cette
prophétie de Jacob : « Il
lavera son vêtement dans le vin, et son manteau dans le sang des raisins »
(Genèse 49 : 11). La robe de justice, nous le savons, appartient à Christ.
Indirectement, il fait allusion aux Lévites, symbolisant la grande multitude
après la fin de l’Âge évangélique, qui ne servaient pas dans le temple, mais
devant le temple, c’est-à-dire dans le parvis - Hébreux 9 : 6 ;
Nombres 3 : 6, 7.
Le verset 16 peut se rapporter à la
prophétie d’Ésaïe qui dit : « Ils
n’auront plus faim ; ils n’auront plus soif ; ni le hâle brûlant, ni
l’ardeur du soleil ne les frapperont plus : car celui qui les a pris en
pitié les conduira et les mènera près des sources d’eaux » (Ésaïe
49 : 10). Le verset 17, enfin, contient des paroles analogues à celles
qu’a prononcées le prophète Jérémie, quand il a dit : « Car ils ont abandonné la source d’eau vive qui est l’Éternel »
- Jérémie 17 : 13.
Nous trouvons encore une déclaration
des vieillards en Apocalypse 11 : 16-18. Cette fois tous les vieillards
parlent. Dans le verset 18, nous trouvons la preuve que les vieillards ne
représentent ni des serviteurs de Dieu, ni les Prophètes de l’Ancien Testament,
ni les Saints de l’Âge de l’Évangile, ni aucune classe de gens craignant Dieu,
car ils ne s’identifient pas à eux. Nous lisons toute leur déclaration : « Nous te rendons grâces, Seigneur Dieu
tout-puissant, qui es, et qui étais, de ce que tu as saisi ta grande puissance
et pris possession de ton règne. Les nations se sont irritées ; et ta
colère est venue, et le temps est venu de juger les morts, de récompenser tes
serviteurs les prophètes, les saints et ceux qui craignent ton nom, les petits
et les grands, et de détruire ceux qui détruisent la terre » - Apocalypse
11 : 17, 18 - Segond.
Nous avons ici une description du
temps de la seconde présence de notre Seigneur et de l’œuvre de tout l’Âge
millénaire. Notre Seigneur Jésus-Christ, comme représentant de Son Père, qui
Lui a donné tout pouvoir dans le ciel et sur la terre et le jugement entier
(Matthieu 28 : 18 ; Jean 5 : 22), accomplira cette œuvre. En
vérité, Il l’a déjà commencée, étant donné que, étant présent pour la seconde
fois, Il récompense Ses saints - 1 Thessaloniciens 4 : 16.
La déclaration des vieillards,
énoncée ci-dessus, est liée avec celle qu’a faite l’Apôtre Pierre aux Juifs, quand
il leur dit : « Afin que des
temps de rafraîchissement viennent de la part du Seigneur, et qu’il envoie
celui qu’il vous a destiné, le Christ Jésus, que le ciel doit recevoir jusqu’au
temps du rétablissement de toutes choses, dont Dieu a parlé autrefois, par la
bouche de ses saints prophètes » - Actes 3 : 20, 21.
Il y a une pensée intéressante qui
est à noter, c’est que les vieillards, en beaucoup d’endroits, et même
pratiquement partout, sont mentionnés dans le livre de l’Apocalypse en même
temps que les quatre animaux, qui symbolisent, comme nous le verrons plus tard,
les quatre attributs de Dieu, c’est-à-dire la justice, la puissance, l’amour et
la sagesse. Les versets bibliques, où l’on peut remarquer le rapport existant
entre les uns et les autres, sont les suivants : Apocalypse 4 : 9,
10 ; 5 : 6, 8, 11, 14 ; 7 : 11 ; 14 : 3 ;
19 : 4. (9 fois).
Nous voyons deux raisons, pour
lesquelles les vieillards et les animaux sont mentionnés souvent ensemble. La
première est celle-ci : c’est que tous les oracles de Dieu et les
témoignages des Prophètes sont en accord et en harmonie avec les attributs
divins et qu’ils reflètent le caractère de Dieu. La seconde est que si les
animaux, qui sont des êtres vivants, symbolisent non pas Dieu, mais Ses
attributs, les vieillards, qui sont aussi des êtres vivants, sont le symbole,
non pas des Prophètes, mais des témoignages prophétiques et des oracles divins.
Le nombre vingt-quatre, comme nous
l’avons dit, est littéral sous le rapport de la quantité. Certains ont compté
vingt-quatre prophéties annonçant la venue du Messie et de Son Royaume. Ils
n’ont cependant pas pris en compte la prophétie de Balaam, ce prophète indigne
(Nombres 24 : 1-19), ni le cantique d’Anne (1 Samuel 2 : 1-10),
peut-être parce qu’elle était une femme. Apparemment, ils ont imputé tous les
Psaumes prophétiques à David, bien que nous sachions que les Psaumes suivants
n’ont pas été écrits par lui : 45, 46, 50, 73-83, 88 et 89. Les vieillards
ne représentent pas les Prophètes, mais les prophéties ; c’est pourquoi
nous pouvons comprendre que tous les Psaumes constituent une seule prophétie.
« Vêtus de vêtements
blancs »
Bien que ceux, qui prophétisaient et
annonçaient la bonne nouvelle de la grâce de Dieu en Jésus-Christ, eussent été
pécheurs de nature et des hommes aux lèvres impures (Ésaïe 6 : 5), leurs
oracles étaient purs, saints, inspirés de Dieu. L’Apôtre Pierre déclare : « Ce salut a été l’objet des recherches
et des investigations des prophètes, qui ont prophétisé touchant la grâce qui
vous était destinée. Ils cherchaient à découvrir l’époque et les circonstances
marquées par l’Esprit du Christ qui était en eux, et qui attestait d’avance les
souffrances réservées au Christ et les gloires qui devaient les suivre. Il leur
fut dévoilé que ce n’était pas pour eux-mêmes, mais pour vous qu’ils étaient
messagers de ces révélations, que nous ont annoncées maintenant ceux qui,
poussés par l’Esprit Saint envoyé du ciel, nous ont évangélisés » - 1
Pierre 1 : 10-12.
Les prophéties elles-mêmes sont
pures et justes, car elles proviennent de Dieu. Elles sont vêtues de vêtements
blancs. Leur teneur est véridique et parfaite. Le Psalmiste dit : « Car la Parole de l’Éternel est
juste » (Psaume 33 : 4). Les vêtements symbolisent la justice, la
justice imputée et les œuvres justes (Apocalypse 19 : 8). Pour prouver que
les vêtements sont symboliques, nous allons citer les paroles consignées en
Apocalypse 3 : 4, 5 : « Toutefois,
tu as à Sardes quelques personnes qui n’ont pas souillé leurs vêtements :
elles marcheront avec moi en vêtements blancs ; car elles en sont dignes.
Celui qui vaincra sera ainsi revêtu de vêtements blancs ». Selon cette
déclaration, chacun de ceux du Peuple de Dieu possède un vêtement déjà
maintenant non pas littéral, mais symbolique. Il est revêtu d’un habit de noce
(Psaume 45 : 14, 15 ; Matthieu 22 : 11), d’une robe blanche
(Apocalypse 7 : 11), qu’il doit s’efforcer de ne pas souiller. S’il garde
pure cette robe, il sera revêtu de vêtements blancs non au sens littéral, mais
au sens symbolique, à la résurrection. Il n’aura plus de justice imputée ;
il ne sera plus recouvert de la robe de justice de Christ, comme c’est le cas
actuellement, mais il possédera sa propre justice et sa propre robe, ayant un
corps spirituel et parfait.
La blancheur du vêtement représente
la pureté, la condition impeccable, sans péché. Ésaïe a écrit : « Quand vos péchés seraient comme le
cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige » (Ésaïe 1 : 18).
Les prophéties sont pures, dépourvues d’erreur ou de fausseté. Elles sont
l’expression de la vérité qui est pure comme le cristal (Apocalypse 22 :
1). Nous lisons dans le Psaume 12, au verset 7 : « Les paroles de l’Éternel sont des paroles pures ».
« Portant sur leurs têtes des
couronnes d’or »
Le fait de porter une couronne a
sans aucun doute un rapport avec le fait d’être assis sur un trône. L’un est
lié avec l’autre. Les vieillards portaient sur leurs têtes des couronnes, parce
qu’ils étaient assis sur des trônes.
Un trône, comme nous le savons,
symbolise la gloire, l’honneur, la dignité, l’autorité souveraine (Hébreux
1 : 8, 9). La couronne, quant à elle, est le symbole du pouvoir de
gouverner, de la domination (Ézéchiel 21 : 26, 27). (Brochure « Recueil de thèmes Bibliques », pages 43 et 47).
Une couronne peut être une couronne
de vie (Apocalypse 2 : 10 ; Jacques 1 : 12), une couronne de
justice (2 Timothée 4 : 8), une couronne de gloire (1 Pierre 5 : 4).
Dans ces exemples, la couronne peut avoir une signification particulière. La
couronne de vie est l’immortalité ; la couronne de gloire symbolise la
nature divine, l’honneur et la gloire (Romains 2 : 7). La couronne de
justice se rapporte surtout à la récompense méritée, comme nous le fait
comprendre le contexte qui fait allusion au juste juge. « Et maintenant la couronne de justice m’est réservée. Le
Seigneur, juste juge, me la donnera en ce jour-là ».
Les vieillards avaient sur leurs
têtes des couronnes d’or. Ce n’étaient pas des couronnes de vie, de justice ou
de gloire, mais des couronnes d’or. L’or typifie la divinité. Ainsi donc, les
témoignages des Prophètes, les prophéties se présentent ici comme ayant un
pouvoir et une autorité, parce qu’ils sont assis sur des trônes, et comme ayant
le pouvoir de gouverner, celui émanant de Dieu parce qu’ils ont des couronnes
d’or sur leurs têtes. La Parole de Dieu a précisément un tel pouvoir, aussi
bien dans l’Ancien Testament que dans le Nouveau. L’Ancien Testament est
illustré par l’un des deux témoins qui possédaient un certain pouvoir, ainsi
que nous lisons : « Ils ont le
pouvoir de fermer le ciel, afin qu’il ne tombe pas de pluie pendant les jours
de leur prophétie ; ils ont aussi le pouvoir de changer l’eau en sang et
de frapper la terre de toutes sortes de plaies, toutes les fois qu’ils le
voudront » - Apocalypse 11 : 6.
De même que les vieillards se
trouvaient au ciel, de même aussi ces deux témoins furent élevés au ciel. Jean
écrit : « Ils entendirent une
voie forte qui venait du ciel, et qui leur dit : Montez ici ! Ils
montèrent au ciel dans une nuée » (Apocalypse 11 : 12). Les
témoignages des Prophètes, illustrés par l’un des deux témoins, la Parole
prophétique, comme les appelle l’Apôtre Pierre (2 Pierre 1 : 19-21), sont
supérieurs aux théories et aux enseignements humains, et l’on peut s’édifier et
se fonder sur eux en toute confiance - Éphésiens 2 : 20.
Fr. PAPAJAK
Antoine