“ Lorsqu'ils virent l'assurance et la hardiesse de Pierre et de Jean,
ils furent étonnés, sachant que c'étaient des hommes du peuple sans
instruction, et ils les reconnurent pour avoir été avec Jésus ”
(Act.
4:13)
Quel bel éloge
est fait de Pierre et de Jean, et quel témoignage de valeur est donné de la
part de leurs opposants ! Un des traits remarquables de cet épisode, en
connexion avec “ la vérité présentée ” est la puissance transformatrice et
renouvelante produite chez ceux qui l'acceptent. Comme Dieu le prévit et le
prédit, le message de l'Evangile aurait peu d'attrait pour les 'grands, pour
les riches et les instruits. Croyant posséder une érudition plus étendue que le
Maître, ils sont assez satisfaits de leur situation. Ils sont enclins à penser
qu'un jour Dieu les préférera aux ignorants et aux simples. Ainsi
n'éprouvent-ils nullement le besoin d'une cure spirituelle appliquée par le Bon
Médecin.
L'Evangile
intéresse principalement les moins favorisés du sort, ce sont eux qui se
réjouissent des traits sublimes de la “ Vérité ”. Une chose certaine est que
l'effet salutaire de l'Evangile de Christ chez ceux qui l'ont reçu dans un cœur
honnête et bon devient manifeste. Cette Bonne Nouvelle élève l'esprit, bannit
la crainte et donne du courage, elle crée l'espérance et dissipe l'abattement.
Elle donne un but à la vie, au lieu de vous laisser croupir dans l'indifférence
ou la frivolité. Elle stimule la volonté, se manifeste par une expression
franche, une marche dégagée, l'harmonie naturelle des gestes et par l'éloquence
communicative en parlant du Seigneur et de sa grâce.
Ceux qui nous
combattent s'étonnent fréquemment de cette sagesse, acquise par ceux qui ont
étudié le Divin Plan des âges et ont approfondi les Ecritures. Il peut
cependant y avoir un danger à signaler. S'il s'éveillait en nous un sentiment
d'orgueil, engendré par la connaissance des Ecritures, ou l'habileté à savoir
présenter le plan de Dieu, ce serait à notre détriment spirituel. L'adversaire
doit prendre note de notre courage, c'est dans notre avantage. Ayons le courage
de nos convictions, prouvons que nous ne craignons que le Seigneur et que notre
but le plus élevé c'est d'annoncer “la bonne nouvelle de grande joie” à ceux “
qui ont des oreilles pour écouter ”. Ici, cependant, nous aimerions attirer
l'attention plus spécialement sur l'importance de la dernière partie de notre
texte, savoir : “ Ils les reconnaissaient pour avoir été avec Jésus ”, avoir
appris à son école, être ses disciples. Voilà vraiment la chose importante pour
nous, apprendre de Jésus, devenir conformes à notre Maître.
Tous nos
lecteurs savent la grande place que nous réservons à la connaissance doctrinale
du caractère et du plan divin selon la Parole divine. Mais, tout en insistant
sur ce point, et en démontrant avec force la nécessité de croître en grâce,
nous insistons et engageons les disciples du Seigneur à s'orner de ses
enseignements ayant spécialement trait à son esprit d'amour. Il est dit de
notre Père céleste que “Dieu est amour”. Ce même amour est aussi ce qui
caractérise spécialement notre Rédempteur, l'image de Dieu, “l'empreinte de sa
substance” (C.) (Héb. 1:3).
La définition
analytique de l'amour d'après Paul est bien celle du caractère divin si
magnifiquement représenté en Jésus, savoir, la douceur, la bonté, la patience,
la longanimité, la charité fraternelle, l'amour. Et comme tous les croyants
sont appelés à devenir ses imitateurs, ses disciples, il s'ensuit que tous ceux
qui apprennent de lui atteindront graduellement aux mêmes éléments et vertus de
son caractère.
Pourrions-nous
mieux proclamer notre attachement à ses commandements ? Pourrions-nous mieux
recommander à autrui l'école de Christ ?
Pourrions-nous mieux annoncer les vertus de
notre Maître qu'en vivant son exemple, qu'en représentant son caractère ?
N'est-ce pas là la signification de son injonction : “ Que votre lumière brille
devant les hommes, afin que. voyant vos bonnes œuvres, ils glorifient votre
Père qui est dans les cieux ? ”. Il importe en effet que nous fassions refléter
nos enseignements devant les hommes, mais il importe encore davantage que les
caractéristiques de Christ se reflètent en nous. Les deux traits doivent
converger et briller en nous. “ C'est à cela que tous connaîtront que vous
êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres ”. Ce
nouveau commandement stipule que, comme II nous a aimés, nous nous aimions les
uns les autres, d'un amour pur, désintéressé, qui ne soupçonne point le mal,
qui ne s'irrite pas facilement, qui ne cherche pas son intérêt, l'amour qui
sacrifie son temps, ses forces, même sa vie, pour les frères.
Aussi longtemps
que nous sommes dans la chair, nous ne pouvons jamais être contents de
nous-mêmes. Nous ne pouvons conséquemment jamais présenter un état satisfaisant
à d'autres, mais nous pouvons, par la grâce de Dieu, prendre la résolution de
nous efforcer d'atteindre à ce qui précède, aussi profondément que cela
concerne notre cœur. Rien de ce qui n'atteint ce degré ne plaira au Seigneur auquel
nous sommes fiancés, comme membres d'une vierge chaste et pure, l'Eglise (II
Cor. 11 :2). Si nous n'arrivons pas à ce résultat possible et raisonnable, nous
manquerons d'affermir notre vocation et notre élection, désertant notre place
dans son troupeau. Mais si nous faisons ces choses, si, de cœur, nous sommes
arrivés à cet état et si, en pensée, en intention, nous cherchons
journellement, au mieux de nos forces, à arriver à la hauteur requise, l'Epoux
céleste se réjouira de nous savoir au nombre de ses élus. Oh ! Combien il
dépend de nous, pour apprendre cette leçon : “ Si vous savez ces choses,
vous êtes heureux pourvu que vous les pratiquiez” (Jean 13 :17).
C.-T. R.