(Jacques,
5 : 10)
“ Mes frères, prenez pour exemples de patience dans les afflictions, les
prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur”
Après que le Seigneur
nous eut donné certaines leçons et expériences dont quelques-unes dans des
conditions de repos et de paix, II peut changer sa manière de faire et, dans Sa
providence, faire cesser ces conditions qui avaient été à la fois favorables et
défavorables à certains égards, pour nous placer dans de nouvelles conditions
et circonstances. Le véritable Israélite spirituel n'a ni à murmurer, ni à se
plaindre, ni même à exprimer un choix ; il doit rechercher la direction du
Seigneur. S'il peut reconnaître les indications de la providence divine, même
dans une condition de solitude plus aride et moins désirable que la précédente,
il les suivra sans discuter, avec des chants de foi et de confiance.
L'opposition et
la persécution sont l'accompagnement inévitable de l'activité dans le service
de Dieu et l'on devrait y faire face avec raison et franchise. Si la raison et
la franchise n'ont pas de succès, il faut abandonner l'adversaire obstiné à sa
propre conduite, après l'avoir prévenu solennellement des dangers qu'il court
et se tourner vers d'autres avec le message du salut. L'opposition que le
Seigneur rencontra et la manière dont II y fit face renferment des leçons de
haute valeur pour tous ceux qui passent par les mêmes épreuves.
Le caractère ne peut être entièrement
développé sans épreuves. Il est comme une plante : très frêle au début, il a
grand besoin de l'éclat du soleil de l'amour de Dieu ; il a besoin d'être
fréquemment arrosé des averses de sa grâce, et de subir une culture intensive
au moyen de la connaissance appliquée de son caractère, comme bon fondement de
foi et inspiration à l'obéissance. C'est après avoir été ainsi développé dans
ces conditions favorables qu'il est prêt à supporter l'émondage de la main
disciplinaire, capable aussi d'endurer les difficultés. Petit à petit, au fur
et à mesure que la force du caractère se développe, les épreuves auxquelles il
est soumis ne servent plus qu'à le faire croître davantage en force, en beauté,
en grâce jusqu'à ce que, finalement, il soit fixé, développé, établi, rendu
parfait par la souffrance.
Nous ne pouvons discerner clairement le
caractère des épreuves avant qu'elles nous surviennent, parce que si nous les
connaissions à l'avance, elles ne seraient que de légères afflictions. C'est
pourquoi veillons et prions assidûment ; notre seule sauvegarde est d'être
prêts, notre adversaire, le diable, cherchant qui il pourra dévorer. Il connaît
nos points faibles et ne laisse échapper aucune occasion d'en profiter. Chacun
de nous, s'il veut vaincre, doit posséder les grâces de l'Esprit dans son cœur,
aussi bien que la grâce du Seigneur par laquelle il sera secouru au temps du
besoin.
Fort, l'ennemi
s'avance,
Veille, sois
prompt d'esprit !
La horde du
péché s'élance
Pour t'enlever
le prix.
Une des
dernières et plus décisives épreuves de ces “ frères ”, et celle dans laquelle
tomberont probablement la plupart de ceux qui étaient autrefois éveillés et
armés, sera l'amour pour les frères. Il semble qu'un grand nombre tomberont sur
ce point et seront, de ce fait, estimés indignes d'avoir part à la riche faveur
de l'entrée dans le royaume éternel. Si quelqu'un est particulièrement faible
et sujet à trébucher, le vrai soldat ne le méprisera pas et ne le molestera
pas, de même que le Frère Aîné, le Maître, ne l'eut pas fait. Au contraire, il
veillera avec soin sur le plus faible et lui apportera toute son aide, même si,
personnellement il se plaît davantage dans la compagnie du plus fort.
Comme tous ceux
qui marchent sur les traces du Maître ont besoin d'avoir certaines expériences
de Gethsémané, ainsi il faut que chacun goûte au moins partiellement à toutes
les expériences du Maître. N'oublions donc pas de chercher autour de nous les
occasions de servir les “ frères ”, les “ petits ”, les membres du corps de
Christ. Que chacun ait soin de ne pas ajouter aux opprobres qui doivent tomber
sur les disciples de l'Agneau, mais qu'il s'empresse au contraire d'avoir des
paroles sympathiques et d'aider les autres par le chemin a supporter leur
croix, leurs difficultés et leurs épreuves. C'est ainsi que nous pouvons le
mieux montrer à notre Seigneur et Chef comment nous aurions su apprécier
l'occasion de l'aider à porter sa croix sur le chemin du Calvaire.
Nous devons nous
attendre à de l'opposition et celle-ci durera sans doute jusqu'à ce que nous
ayons achevé notre course dans la mort. Se soumettre patiemment à cette
opposition, c'est faire le sacrifice de nos préférences naturelles pour
l'amitié et les plaisirs de 'la vie présente et endurer comme de bons soldats
les difficultés de toutes espèces pour la cause de la Vérité, par nos efforts à
faire la volonté du Seigneur et à travailler à l'avancement des intérêts de son
Royaume. Etre réellement au service du Seigneur comprend premièrement l'étude
soigneuse et continuelle du plan de Dieu ; secondement, la possession de son
esprit qui mène, troisièmement, à un zèle enthousiaste pour son accomplissement
et à l'activité à son service dans la mesure de notre capacité, quel que soit
le prix ou le sacrifice que cela exige.
Quel travail nous
avons devant nous et quelle nécessité pour nous d'être sobres, vigilants et
fermes ! C'est le travail de toute une vie, un combat de toute l'existence
contre un puissant ennemi retranché dans notre chair. Les puissances du dehors
sont fortes, mais la guerre intérieure est de beaucoup la plus terrible. Si, en
quelque mesure vous êtes empoisonnés par l'esprit du monde, si vous cédez, même
imperceptiblement, à la satisfaction personnelle, à l'amour de vos aises, au
plaisir, à une légère indulgence pour l'une ou l'autre de vos anciennes
dispositions à l'envie, à la médisance, à l'orgueil, à la vaine gloire, à la
vantardise, à la violence, à la prétention, à la colère, aux disputes ou à
toute autre chose semblable, oh ! Combien est grand le péril auquel vous êtes
exposés !
Tous, nous
souhaitons sans doute fréquemment que les épreuves soient toutes passées et
qu'une place nous soit donnée parmi les vainqueurs, mais la patience, la foi,
la confiance doivent accomplir une œuvre d'épuration dans nos cœurs pour nous
rendre doux, bien disposés et obéissants envers le Seigneur. Que cette bonne
œuvre s'accomplisse ! Réjouissons-nous si nos épreuves nous ont apporté des
leçons profitables qui ont contribué à nous donner un caractère plus fort, à
nous rendre plus fermes pour la vérité et la justice, à mieux nous faire
connaître nos faiblesses et à mieux nous mettre en garde contre elles. Il se
peut même que les luttes qui n'ont eu pour fin que des victoires partielles
aient été à notre avantage. Même le résultat d'un échec complet peut être
l'affermissement et la cristallisation de notre résolution d'avoir, à l'avenir,
un plus grand zèle en pareille occasion et l'humilité du cœur devant le
Seigneur dans la prière.
Le chrétien
combat contre les puissances terrestres sous l'influence de l'adversaire,
contre Satan et ses armées de ténèbres, contre la méchanceté spirituelle dans
les lieux élevés, contre la chair et le sang. Combien sa confiance augmente et
se fortifie quand il constate et se convainc que Celui qui est pour nous est
plus fort, plus grand que tous ceux qui sont contre nous, que toutes les armées
célestes sont soumises à la volonté de Dieu et qu'elles peuvent être employées
pour la réalisation de son Oeuvre divine selon Sa sagesse.
Nous voyons ici
que l'épreuve n'est pas simplement de faire la volonté de Dieu mais, après être
parvenus à ce point, à ce but de caractère dans notre cœur, dans notre volonté
(s'il n'est atteint que partiellement dans la chair), nous devons, avec une
endurance patiente, ériger la juste volonté de Dieu comme loi de nos cœurs et
règle de vie dans toutes les circonstances et toutes les conditions. C'est
alors, et pas avant, que nous serons dans l'état de cœur propre pour le
Royaume. L'apôtre Jacques déclare : “ L'épreuve de votre foi produit la
patience (l'endurance patiente) ”, c'est-à-dire que si notre foi supporte
l'épreuve, elle produira ce caractère d'endurance patiente. Il va sans dire,
d'autre part, que si nous ne parvenons pas à l'endurance patiente, cela
signifiera que notre foi n'a pas supporté l'épreuve, que nous ne sommes pas
propres pour le Royaume.
Ceci est la
récompense spéciale de ceux qui, au temps présent, dans la période de Laodicée,
courent la course avec une endurance patiente. Si nous n'avons pas eu le
privilège d'échapper à l'heure de la tentation, néanmoins le fait de vivre au
temps de la parousie (présence) de notre Seigneur, a eu pour résultat de nous
apporter en compensation une bénédiction spéciale. Nous pouvons avoir sa
communion, son enseignement, sa nourriture spirituelle qu'il nous dispense“ au
temps convenable ”, d'une manière et à un degré dont ne bénéficièrent aucun des
fidèles des périodes passées. Toutefois, comme nous pouvions nous y attendre,
cette faveur suprême est contrebalancée par la subtilité et la sévérité des
épreuves de cette heure de tentation qui vient sur le monde entier.
Si jamais
l'endurance fut nécessaire, c'est bien maintenant.
Si seulement
nous pouvions garder à la mémoire le fait que chaque épreuve, chaque
persécution, chaque difficulté de la vie permise sur ceux qui ont fait
l'alliance de sacrifice avec le Seigneur a pour but de les éprouver, de
vérifier leur amour, de voir, si oui ou non, leurs caractères sont affermis,
enracinés, fondés dans la justice et édifiés dans 'l'amour, cela placerait
toutes ces épreuves, difficultés et tentations, dans une nouvelle lumière à nos
yeux et nous aiderait grandement à combattre le bon combat et à vaincre. Nous
dirions : si par ces petites épreuves le Seigneur éprouve mon amour, mon
attachement à Lui, alors, qu'elles soient légères ou importantes, j'en
profiterai diligemment comme d'occasions favorables pour démontrer à mon
Seigneur la plénitude de mon amour et de mon dévouement envers Lui et envers Sa
cause.
Une des plus
sévères épreuves de fidélité à laquelle l'Eglise élue, le corps de Christ est
soumise, est certainement l'épreuve d'endurance. C'est elle qui mesure et
enregistre la force de chaque autre vertu et grâce. Aucun soldat de la croix ne
sera couronné des lauriers de la victoire s'il n'a pas subi cette épreuve avec
succès... Dans le combat de ce jour comme dans tous les autres combats,
l'ennemi s'efforce de surprendre, d'attaquer soudainement et d'écraser le
peuple du Seigneur ; par conséquent, la seule préparation qu'on puisse faire
pour parer à tout imprévu, c'est de veiller et de prier constamment et de
revêtir toute l'armure de Dieu : la Vérité et l'Esprit.
Pour se bien
conduire dans la vie, pour être capable d'en affronter les épreuves et les
difficultés dans l'esprit de réjouissance dans la tribulation, par lequel on
peut considérer ces expériences comme un sujet de joie complète, il est
nécessaire que disparaisse toute crainte de l'homme, laquelle tend un piège.
Notre Seigneur nous enseigne de craindre Jéhovah et de ne pas craindre nos
semblables. Le juste est hardi comme un lion, aussi bien que délicat comme une
colombe et doux comme un agneau. Cette combinaison particulière devrait se
trouver dans chaque chrétien. Nous doutons qu'on la trouve ailleurs.
“ Le Seigneur
est mon aide, je ne craindrai rien. Que peux me faire un homme” (Hébreux 13 :6).
(Esaïe
52 : 1-2)
“ O fille
de Sion, viens, sors de ta tristesse, Sors, car tes ennemis d'opprimer ont
cessé, Sur les monts resplendit l'astre de l'allégresse : Lève-toi ! Car la
nuit de ton deuil a passé. L'adversaire était fort, mais plus puissante encore
Fut la main qui vainquit, chassant ses légions ; Elles fuirent ainsi que balle
au vent d'aurore, Malgré leurs chariots, leurs fougueux étalons. 0 fille de
Sion, le bras qui t'a sauvée Sur la harpe et le luth devrait être exalté :
Chante ! Car l'oppresseur qui t'avait enchaînée Est détruit pour toujours ! Tu
vois la liberté ”.