“ Prenez-nous les renards, l'es petits renards qui ravagent les vignes,
car nos vignes sont en fleur”
(Cant.
des Cant. 2 :15)
Les renards sont
des animaux bien connus pour leur avidité et leur ruse. Ils ne sont ni
excessivement violents ni féroces, mais ils peuvent cependant causer bien des
dommages. Leur 'seul aspect innocent les rend déjà d'autant plus dangereux.
Le renardeau, tout comme chaque petit de
l'espèce canine, est très préjudiciable et particulièrement rusé pour faire
diverses espiègleries. Ayant une façon douée de se comporter, un aspect
innocent, il peut d'autant plus facilement tromper.
Dans le verset
en en-tête, le roi Salomon présente de façon imagée certaines particularités de
notre nature déchue, qui ne sont pas aussi radicalement mauvaises que d'autres,
mais qui sont pourtant préjudiciables. De plus, elles sont excessivement
fallacieuses, car elles échappent à notre attention et c'est pour cette raison
qu'elles ont besoin d'une surveillance accrue et d'une constante vigilance. Les
mots de ce verset semblent être le verbe de l'époux à son épouse. L'accent est
mis sur les mots “ petits renards ” et l'idée est émise que ces derniers sont
très malicieux.
Lorsque nous
appliquons cette expression aux péchés, nous constaterons qu'il y a également
certains petits péchés qui en réalité sont plus dangereux que les plus grands,
parce que nous nous en préservons moins. Chacun instinctivement se préserverait
du lion, de l'ours, du serpent, etc..., mais les petits renards paraissent si
gracieux et semblent avoir une disposition si douée, que si quelqu'un n'a pas
encore expérimenté d'épreuves avec eux, il ne jugera pas utile de manifester de
la crainte ou une quelconque appréhension. Ces petits animaux savent cependant
endommager et détruire tout ce qu'ils rencontrent.
LA PROTECTION DE LA VIGNE
Dans cette
illustration, le sage Salomon parle de la vigne, comme si les petits renards
avaient une préférence toute particulière pour le raisin. Les grains de raisin
représentent les fruits de l'Esprit Saint. Comme les renardeaux arrachent la
vigne avec leurs griffes acérées et rongent les racines, ainsi les petits
péchés arrachent et rongent les racines des sarments spirituels et de cette
façon ils les exposent au danger dans leur vie même. Ils détruisent et dévorent
la vigne spirituelle. Les ceps de vigne pendant la floraison et
particulièrement lorsqu'ils sont jeunes, sont très délicats ; leurs tiges se
brisent facilement et périssent.
Pareillement,
les fruits de l'esprit dans le cœur et la vie d'un chrétien, pas encore assez
mûrs, peuvent facilement s'altérer, soit par sa propre négligence, soit par le
mauvais exemple des frères.
Par conséquent, combien devraient être
prudents ceux qui se trouvent depuis un certain temps sur le chemin étroit,
comme ils devraient veiller à leurs paroles et à leur comportement vis-à-vis
des plus jeunes et des moins mûrs du troupeau du Seigneur ! Une critique
impitoyable des frères en présence de débutants ou d'autres peut occasionner
des préjudices incalculables et être une manifestation d'un manque d'amour et
de maturité chrétienne. Chaque enfant de Dieu devrait être sur ses gardes
devant ces petites choses qui passent pour des plaisanteries, mais qui causent
parfois plus de tort au sein de l'assemblée que celles qui paraissent grandes.
Ce sont ces petites allusions qui laissent parfois un dard venimeux ; ce sont
ces plaisanteries à propos de choses saintes, un usage facétieux des passages
des Ecritures Saintes, ces petites manifestations d'égoïsme, etc...
Toutes ces
choses et beaucoup d'autres encore causent en réalité de nombreux dommages,
abîment les sarments et altèrent les précieux fruits de la vigne du Seigneur.
C'est pourquoi, chers frères, efforçons-nous d'être de plus en plus vigilants,
pour saisir ces “petits renards”. Que chacun de nous veille et prie, pour ne
pas empêcher par ses pensées, ses paroles et ses actes, la croissance des
fruits spirituels en lui-même ou chez les autres.
Nous ne nous
rendons pas toujours compte de la grande influence, bénéfique ou maléfique,
produite par les choses, qui paraissent être des vétilles, quand elles ne sont
pas scrupuleusement examinées. Oh, ces vilains petits renards ! Les paroles
inconsidérées, irréfléchies ou celles prononcées dans un moment d'énervement ;
les petites mauvaises humeurs, les paroles sarcastiques, les sourires, les
regards ou les mines ;oh comme ces choses jouent un rôle important dans notre
vie quotidienne, dans notre développement spirituel et celui des autres ! Avec
quels ardeur et zèle devrions-nous nous efforcer d'édifier notre propre
caractère et aussi celui de nos frères ! Notre Seigneur tient compte de toutes
ces choses.
Souvenons-nous :
“ Qui est fidèle dans les petites choses l'est aussi dans les grandes”.
W.T.
1916-119. Straz, traduit de novembre 1934.