“Va maintenant, frappe Amalec et voue par anathème tout ce qui lui
appartient ; tu ne l'épargneras point et tu feras mourir hommes et femmes,
enfants et nourrissons, bœufs et brebis, chameaux et ânes”. — 1 Samuel 15:3.
L'homme intelligent d'aujourd'hui, mais non
éclairé de l'Esprit, peut difficilement se faire à l'idée d'un Dieu d'amour qui
ordonne un tel massacre de créatures qu'il a créées. La difficulté réside dans
le fait qu'on croit toujours plus ou moins à la théorie qui a si longtemps
prévalue qu'en mourant les méchants s'en vont dans un lieu d'éternels
tourments.
Notre horreur en face de la tuerie des
Amalécites ne provient-elle pas en grande partie de ce que depuis notre tendre
enfance on nous a inculqué l'idée que de tels méchants à leur mort sont
enfourchés et jetés dans un enfer brûlant pour y souffrir éternellement ? C'est
l'ascendant de cette erreur qui sciemment ou non nous émotionne tant lors de la
mort de presque tous les êtres humains. Leur éloignement même définitif nous
touche moins. Une fois cette erreur éclaircie que la mort est bien la mort et
n'est dans aucun sens synonyme de vie, ce point est facile a expliquer.
Suivant l'opinion générale, les
Amalécites — peuple païen et méchant - contre lesquels la sentence de Dieu
était prononcée depuis des siècles (Deut. 25 : 17-19) allaient sûrement aux
tourments éternels lors de leur mort, tandis que les Israélites seuls élus
reconnus et favorisés de Dieu avaient le privilège d'être ravis au ciel lors de
leur mort, sauf ceux qui volontairement rejetèrent ces faveurs spéciales.
Tout cela est faux : les Israélites
ne furent pas élus pour aller au ciel à leur mort ; mais, selon l'enseignement
unanime de toute l’Ecriture sainte, bons et méchants, tous s'en allèrent dans
la tombe, dans le séjour des morts - le shéol ou le hadès, traduit quelquefois
par enfer dans les Bibles Ostervald, Martin et Sacy, mais signifiant simplement
le sépulcre, l'état de mort, et jamais un endroit de feu, de tortures et où on
aurait tant soit peu conscience de son état. Tous deux, Israélites et
Amalécites, étaient sous la même sentence : le châtiment de la mort. Les
Ecritures saintes ignorent absolument les tourments éternels ( doctrine chérie,
s'il en fût, des sectes chrétiennes) Saint Paul l’auteur d’une bonne partie du
Nouveau Testament, écrivit aux Ephésiens ( Actes 20 : 27 ) qu'il leur a annoncé
tout le conseil de Dieu, sans en rien cacher ; il ne souffle pas mot d'un enfer
de feu, d'un lieu d'horribles tourments éternels, ou de quelque chose qui
survive à la mort, d'une partie de l'homme qui ne meure point. Au contraire, la
plus grande punition mentionnée par Paul est que les méchants incorrigibles
auront pour châtiment une destruction éternelle, loin de la face du Seigneur et
de la gloire de sa force. - 2 Thess. 1 :9.
On admettra qu'il y a une grande
différence entre le châtiment d'une destruction éternelle et celui d'une vie
éternelle au milieu de tourments. Il faut dire ici que c'est Satan qui a si
grossièrement égaré le bon sens de l'homme et ainsi lui a rendu si pénible la
compréhension de la bonne Parole. Paul le dévoile et dit quel était son but en
faisant ainsi : “Le dieu de ce siècle a aveuglé l'intelligence des incrédules (
quant à la Bible ), afin qu'ils ne vissent pas briller la splendeur de
l'Évangile de la gloire de Christ, qui est l'image de Dieu” ( 2 Cor. 4:4). En
d'autres termes, l'Adversaire voudrait nous brouiller avec le Livre sacré qui
nous parle de l'amour de Dieu. Il voudrait nous faire considérer Dieu comme le
plus terrible monstre de l'univers, prenant plaisir à la misère présente et
future de presque toutes ses créatures humaines, afin qu'au lieu de l'aimer
nous le détestions Lui et sa Parole de vie. Hélas, il n'a que trop réussi par
son blasphème envers Dieu à discréditer l’Ecriture Sainte !
C'EST
UNE BELLE CHOSE QUE D'ETRE CONSEQUENT
Nous sommes heureux, en effet, de noter que la
tendance de notre époque est d'hésiter à reconnaître pour divin le commandement
de notre texte quand on a l'arrière-pensée que ces pauvres Amalécites aient été
jetés d'autant plus vite dans les tourments éternels. Il pourrait être bon de
raisonner quelque peu sur des choses religieuses, de se demander notamment
pourquoi le Dieu qu'aujourd'hui nous constatons autour de nous partout et qui
n'a fait que s'accentuer depuis 6000 ans ! Laissant la question des tourments
éternels après la mort entièrement de côté, nous poserons d'abord la question :
Pourquoi notre tendre Père céleste permet-il toutes les maladies cruelles de
notre race ? Car c'est un fait que la destruction des Amalécites par l'épée des
Israélites causa moins de peines et de souffrances que si une plaie avait été
permise pour leur anéantissement. Des famines et des pestes ont ravagé le monde
et causé cent fois plus de douleurs et de détresse que la mort subite par
l'épée ; et pourtant il nous faut admettre que Dieu aurait aussi bien pu
arrêter l'épée des Israélites, que certaines plaies et famines qui ont ravagé
un bien plus grand nombre d'autres familles humaines. Si on veut vraiment
connaître Dieu il faut reconnaître sa puissance et sa sagesse, son amour et sa
justice ; celui qui jusqu'ici n'a pu concilier ces attributs divins avec le
règne du péché et de la mort, n'a pas encore su apprendre les premières grandes
leçons théologiques de la Bible et se faire ainsi une saine appréciation de
Dieu et de son sublime plan des âges.
LE
SALAIRE DU PECHE, C'EST LA MORT
Autant au ciel toutes choses sont en harmonie,
autant sur la terre elles sont déséquilibrées ; les êtres célestes sont
parfaits au mental et au moral, tandis que les créatures humaines sont si loin
de la perfection, “qu'il n'y a point de juste, pas même un seul” (Romains 3 :
10). Comment cela se fait-il ? Au ciel il n'y a point d'aliéné, tandis que sur
la terre il y en a bien un sur 150 personnes. Il n'y a point d'effet sans cause
et la dégénérescence de l'esprit humain — formé jadis à l'image de Dieu - doit
pouvoir être ramenée à une cause première. L'humanité est malade, s'affaiblit
et meurt toujours plus rapidement, tandis que les êtres célestes ont maintenu
leur vitalité et leur perfection et ne connaissent ni les maladies ni la mort.
D'où provient cette différence ?
La seule explication raisonnable, se
trouve dans cette déclaration de Saint Paul : la mort est le salaire du péché
(Romains 6 : 23) et cette autre de David : nous sommes nés dans l'iniquité et
conçus dans le péché (Psaume 51 : 7). C'est donc l’Ecriture divinement inspirée
qui nous dit que tous nos défauts de corps et d'esprit et surtout notre pauvre
mentalité, notre petite conception des choses et nos lamentables facultés de
raisonnement, ne proviennent pas de nos propres transgressions, mais de celle
d'Adam : “Par (la désobéissance d') un seul homme le péché est entré dans le
monde et par le péché la mort et ainsi la mort s'est étendue sur tous les
hommes, parce que tous ont péché (en Adam)”. — Romains 5 :12.
Voilà la clé du mystère. Notre race est
esclave du péché ; elle a hérité d'une nature dégénérée d'un père déchu et
chaque génération ajoute à la dépravation et augmente le déclin mental, moral
et physique par l'action dégradante du péché. Personne n'est donc digne de la
vie éternelle, vu les conditions auxquelles Dieu peut nous l'accorder,
c'est-à-dire l'obéissance et la justice. Aussi l'humanité tout entière descend
elle toujours plus bas dans la mort, la tombe, le sépulcre, le shéol, l'enfer
biblique. Ce qui nous a égaré jusqu'ici c'est le fait d'avoir négligé
l'enseignement de la Bible sur ce sujet et d'avoir accepté la théorie fausse et
absurde des siècles ténébreux de Grèce et Rome affirmant que l'homme ne meurt
pas, qu'il est comme Dieu, possédant l'immortalité et que par conséquent le
châtiment du péché doit être la misère, les tourments éternels. De là provient
notre aveuglement. Débarrassons-nous donc une bonne fois de cette erreur,
laissons le dernier mot à l’Ecriture et tout devient clair : “Mourant tu
mourras” — “Tu es poussière et tu retourneras dans la poussière”. — Genèse 2 :
17 ; 3 : 19.
POINT
D'INJUSTICE EN DIEU
Après ce préambule nécessaire, voyons
maintenant pourquoi l’Eternel, par le moyen du prophète Samuel, ordonna au roi
Saül d'exterminer entièrement les Amalécites. Le contexte montre que ce
massacre était l'exécution d'un décret divin contre ce peuple, dont le crime
spécial fut d'avoir attaqué les Israélites dans le désert, en route pour Canaan
(Exode 17 : 8-16). Que l'on remarque aussi qu'aux Kéniens habitant la même
contrée, il fut donné une occasion de se retirer du milieu des Amalécites, pour
ne pas être tués avec ces derniers, parce que les Kénites au lieu de les
combattre montrèrent de la bonté envers les Israélites quand ces derniers
sortirent d'Egypte. - 1 Sam. 15:6.
Plus loin nous trouvons dans le livre de
l'Exode ( 17 : 14 ) que l’Eternel avait dit à Moïse : “Ecris ceci pour mémorial
dans le livre et mets dans les oreilles de Josué que j'effacerai certainement
la mémoire d'Amalek de dessous les cieux”.
D'accord avec cela, il y a encore l'injonction
de l’Eternel par Moise aux Israélites : “Souviens-toi de ce que te fit Amalek
pendant la route, lors de votre sortie d'Egypte comment il te rencontra dans le
chemin et, sans aucune crainte de Dieu, tomba sur toi par derrière, sur tous
ceux qui se tramaient les derniers, pendant que tu étais las et épuisé
toi-même. Lorsque l’Eternel, ton Dieu, après t'avoir délivré de tous les
ennemis qui t'entourent, t'accordera du repos dans le pays que l’Eternel, ton
Dieu, te donne en héritage et en propriété, tu effaceras la mémoire d'Amalek de
dessous les cieux ; ne l'oublie point”. - Deutéronome 25 : 17-19.
Il est vrai que ce ne fut que quatre cents ans
après le décret divin contre Amalek que Saül reçut ordre de le mettre à
exécution. Pour expliquer ce long intervalle, nous ne pouvons qu'émettre des
conjectures, en basant nos suppositions sur les procédés de Dieu avec les
nations en général. Par exemple, quand l’Eternel dit à Abraham que sa postérité
entrerait finalement en possession du pays de Canaan, il lui fit cette
déclaration : “A la quatrième génération ils reviendront ici, car l'iniquité
des Amoréens n'est pas encore à son comble”. Il s'ensuit que, tout en sachant
d'avance quand et comment l'iniquité des Amoréens augmenterait, l’Eternel leur
laissa bénéficier pleinement du temps pour démontrer actuellement toute la
méchanceté et la folie croissante de leur conduite.
L'apôtre Paul émet la même pensée au
commencement de son épître aux Romains où il spécifie nettement que la
dégradation du genre humain ne peut être attribuée à un fait du Tout-Puissant
ou à un manque de sauvegarde de sa part envers ses créatures. Adam, le seul
homme créé directement de Dieu, était juste et parfait, l'image de son
Créateur, et son péché fut un péché volontaire ; car Paul dit : “Adam n'a pas
été séduit” ( 1 Tim. 2 : 14 ). De même l’Eternel n'a pas infligé une punition à
notre race à cause de sa déchéance, mais comme l'apôtre le dit, il la laissa
faire. “Ayant connu Dieu, ils (les hommes) ne l'ont point glorifié et ne lui
ont point rendu grâces, mais ils se sont égarés dans leurs pensées et leur cœur
sans intelligence a été plongé dans les ténèbres. Se vantant d'être sages, ils
sont devenus fous. . . C'est pourquoi Dieu les a livrés à l'impureté, selon les
convoitises de leurs cœurs, pour déshonorer entre eux leurs propres corps. . .
C'est pourquoi Dieu les a livrés à des passions infâmes. . . Et comme ils n'ont
pas trouvé bon de connaître Dieu par une pleine connaissance. Dieu les a livrés
à un entendement réprouvé, pour pratiquer ce qui n'est point convenable”. —
Romains 1 : 21-28.
Ceci semble être la voie que Dieu a suivie à
l'égard de toute la famille humaine, hormis les Israélites avec lesquels il
traita et agit spécialement sous l'Alliance de la Loi, pour s'en servir comme
d'un peuple typique, afin de les préparer à la venue du Messie quand ils
formeraient le noyau de l'Eglise. Plusieurs grandes catastrophes du passé nous
sont expliquées dans les Ecritures conformément à cela ; elles sont permises
pour empêcher la race de tomber encore plus bas, suivant le principe énoncé :
“Tu viendras jusqu'ici, tu n'iras pas au-delà”. — Job 38 : 11.
AMORÉENS,
CANANEENS ET AMALÉCITES
Ces trois peuples nous fournissent une
illustration de ce principe que Dieu jugea préférable de détruire certaines
nations pour empêcher que leur méchanceté ne devienne plus grande. Les Cananéens
furent condamnés à la destruction et la sanction ajournée jusqu'à ce que leur
iniquité soit à son comble ( Genèse 15 : 16, 21 ) ; ainsi nous pouvons supposer
que la destruction des Amalécites eut lieu au temps où leur iniquité avait
atteint son paroxysme. Il en fut de même des Sodomites que l’Eternel, sur
l'imploration d'Abraham, eût épargnés s'il se fût trouvé dix justes dans leur
ville. — Genèse 18 : 32.
Nous ne parlerons pas ici du déluge, car s'il
est vrai que la méchanceté des gens de ce temps-là fut très grande, il n'est
pas moins évident que le déluge fut voulu pour la destruction de la progéniture
illégitime des anges, venue à la suite de leurs rapports illicites avec les
filles des hommes. - Genèse 6 : 1-5.
SODOME
ET GOMORRHE AU JOUR DU JUGEMENT
De peur de passer auprès de quelques-uns ( qui
ne se rappellent pas les textes scripturaires à ce sujet ) pour vouloir exposer
les produits de notre propre imagination, nous citons les paroles de Jésus par
rapport à ces Sodomites mêmes qui furent détruits : II dit qu'au jour du
jugement ( pendant l'âge du Millenium ) quand tout le monde sera mis à
l'épreuve, ceux de Sodome et Gomorrhe ressusciteront supérieurs à certains
Juifs et condamneront par le contraste les gens de Capernaum, Bethsaïda et Chorazin
; car, dit le Seigneur, si les miracles, qui ont été faits au milieu d'eux par
Lui et les apôtres, eussent été faits dans Sodome et Gomorrhe, il y a longtemps
qu'elles se seraient repenties, en prenant le sac et la cendre. C'est pourquoi,
dit-il, au jour du jugement ( du Royaume Millénaire ) Sodome et Gomorrhe seront
traitées moins rigoureusement que Capernaum, Bethsaïda et Chorazin. — Matt. 11
: 20-24 ; Luc 10 :12-15.
La question n'est donc pas de savoir
jusqu'à quel point le sort des uns et des autres sera tolérable, mais tout le
contraire. Le sort sera supportable pour Capernaum, Bethsaïda et Chorazin, mais
plus tolérable encore pour Sodome.
Voilà l'interprétation des paroles
du Seigneur, toute autre serait violenter les Ecritures et on ne pourrait
jamais savoir en général le sens des paroles bibliques. Il n'y a la aucune idée
de tourments éternels ; rejetons donc résolument les traditions des anciens et
débarassons-nous des ténèbres moyenâgeuses en n'acceptant que la pure parole de
Dieu, interprétée par elle-même et le bon sens ; et alors nous deviendrons
sages et pourrons confondre et ramener à la raison les critiques, les
libres-penseurs et les incrédules.
Nous rappelons que l'Eternel, par le prophète
Ezéchiel, nous a aussi dit quelque chose au sujet des Sodomites, concernant
leur état futur. D'abord, par St. Pierre, Dieu nous dit distinctement que des
temps de rétablissement doivent venir pour toute l'humanité, pour la relever de
sa condition déchue, de sa dégradation, et la ramener à la pleine harmonie et
ressemblance avec Dieu, c'est-à-dire à l'état adamique parfait. Alors l'œuvre
du Millenium atteindra tous les hommes et leur permettra ainsi d'accepter ou de
rejeter les offres et arrangements bienveillants de Dieu.
L'introduction de ces temps bénis doit
commencer par le retour des faveurs de Dieu envers Israël, comme nous en voyons
actuellement des indices. Mais ce n'est qu'après l'achèvement de l'Eglise,
après sa glorification, comme épouse et femme de l'Agneau, que les Juifs
rentreront pleinement dans les bontés et les faveurs divines pour obtenir
rémission de leurs péchés, même celui d'avoir crucifié notre Seigneur. Et petit
à petit ceux du monde qui survivront et ceux qui sont morts, au fur et à mesure
de leur réveil, même les méchants Sodomites et Amalécites, bénéficieront des
immenses bienfaits et bontés du Dieu d'amour.
Nous lisons au sujet des Sodomites :
“Je ramènerai leurs captifs de Sodome et de ses filles, les captifs de Samarie
et de ses filles, et tes captifs parmi les leurs, afin que tu portes ton
opprobre et que tu sois confuse de tout ce que tu as fait pour les consoler. Ta
sœur Sodome et ses filles reviendront à leur premier état, Samarie et ses
filles reviendront à leur premier état et toi et tes filles vous reviendrez à
votre premier état ( dans la grande œuvre de restauration messianique )”. —
Ezech. 16 : 53-55.
Que faut-il de plus clair ? Qu'y a-t-il de
plus conforme au programme divin, savoir, que s'il y a eu pendant 6000 ans un
règne du péché et de la mort, il y aura bientôt un règne de la justice et de la
vie ? Celui qui relèvera l'humanité de la dégradation et de la tombe est Jésus
qui racheta Adam et sa race par le sacrifice de lui-même. Ce glorieux règne
messianique sera introduit sous peu, aussitôt que les derniers membres du
“petit troupeau”, des “élus de Dieu” auront affermi leur vocation et leur
élection et, par la mort, passé de l'autre côté du voile ; après cela
commencera la conversion de tout le monde.
L'apôtre Pierre en parlant des temps de
rafraîchissement et de rétablissement de toutes choses, au second avènement de
Christ (Actes 3 : 19-21) est d'accord avec cette déclaration particulière du
retour à leur premier état des Israélites, des Sodomites, des Samaritains ( et
sans doute aussi des Amalécites et des Cananéens ). Il en est qui sont si épris
des tourments éternels qu'ils voient comme de l'ironie dans de telles
déclarations de la Bible. Dieu serait si bon ! si tendre et miséricordieux !
Cela ne se peut ! Ceux-là, en effet, sont loin d'avoir une aussi haute idée du
caractère de Dieu que cette femme noire à laquelle on demanda s'il ne lui
paraissait pas étrange que Dieu puisse tant nous aimer et qu'il nous ait
rachetés par la mort du Fils de son amour, et qui répliqua : “ Non, massa, ça
lui ressemble ”. C'est malheureusement vrai que d'aucuns trouvent étrange de
lire dans la Parole de vie des promesses de bonheur et de bénédictions à venir
pour tous. Pourquoi Dieu ne serait-il pas bon, charitable et rempli d'amour ?
Ne sont-ce pas là les attributs d'un Dieu aimable, sage et puissant ? Pourquoi
ne pas pouvoir croire que le Seigneur ne racheta, pas seulement le monde, mais
qu'il veut le sauver jusqu'au bout, voulant donner à chaque membre de la
famille humaine une pleine occasion et toutes facilités de pouvoir profiter de
ce grand salut, de cette œuvre rédemptrice pour être délivré de la condamnation
de la mort et de toutes les faiblesses et imperfections héritées ?
UNE
ALLIANCE ETERNELLE
Lisons plus loin la prophétie concernant les
Israélites et les Sodomites. L'Eternel, au moyen d'Ezéchiel, fait voir aux
Israélites qu'après tout, eux, sont pires, plus coupables que les Sodomites. Il
montre en quoi se différencient leurs abominations de celles des Sodomites. Les
Israélites péchèrent en abandonnant et en méprisant l'alliance de la Loi que
Dieu fit avec eux ; non que la Loi leur eusse pu donner la vie, ou qu'ils
eussent pu l'observer dans tous ses détails, mais il fut attendu d'eux qu'ils
la respectent et fassent au moins tout leur possible pour donner suite à ses exigences.
C'est ce qu'ils ne firent pas et quand au premier avènement ceux qui en furent
trouvés dignes, furent élus de Dieu comme membres de l'Eglise, le reste des
Israélites fut rejeté ; ils tombèrent, aveuglés, pour rester dans cet état — “
jusqu'à ce que la plénitude des gentils ( les élus d'entre les nations ) soit
entrée ” — quand alors les faveurs divines retourneraient envers les Juifs et
plus loin, selon les Ecritures envers les Sodomites, les Samaritains et envers
toutes les nations, les Amalécites y compris.
Comme autre preuve biblique à l'appui de ce
que nous avançons, nous citons encore une partie du chapitre 11 de l’épître aux
Romains. Après avoir établi que l'Israël selon l'Esprit est entré dans les
faveurs divines et supplanté l'Israël selon la chair par rapport aux grandes et
principales bénédictions de cohérédité avec Christ, Paul continue de montrer
qu'avec l'achèvement de l'Eglise, l'aveuglement d'Israël sera graduellement
éloigné : “ Et ainsi tout Israël sera sauvé (de son aveuglement), selon qu'il
est écrit : Le Libérateur viendra de Sion et il éloignera de Jacob toute
impiété ; et ce sera mon alliance avec eux, lorsque j'aurai ôté leurs péchés.
Il est vrai, en ce qui concerne l'Évangile, ils sont (encore) ennemis à cause
de vous (traités en ennemis, aveuglés et ignorés) ; mais eu égard au choix
divin, ils sont aimés à cause de leurs pères. Car les dons et la vocation de
Dieu sont sans repentance. Et comme vous-mêmes (vous gentils) autrefois vous
avez désobéi à Dieu et que, par le fait de leur désobéissance, vous avez
maintenant obtenu miséricorde, de même, eux aussi, ils ont maintenant désobéi,
à cause de la miséricorde qui vous a été faite, afin qu'ils obtiennent
également miséricorde. Car Dieu a enfermé tous les hommes dans la désobéissance
POUR FAIRE MISERICORDE A TOUS. de la science (connaissance) de Dieu ! Que ses
jugements sont insondables et ses voies (ses décisions) sont incompréhensibles
!. — Rom. 11 : 25-35.
Retenons bien, chers amis, que la
seule juste et équitable méthode d'interprétation de la Bible consiste à
l'interpréter par elle-même ; tous nos efforts à mélanger ses doctrines avec
celles de Platon et du paganisme, tourneront à notre propre confusion, au
déshonneur de Dieu, au ridicule de sa Parole et à l'augmentation de notre
aveuglement. Abandonnons toutes traditions et apprenons la leçon : “ Ainsi a
dit l’Eternel ! ” pour toutes nos espérances religieuses et consolations
chrétiennes . A ce point de vue seul nous pouvons voir que Dieu est juste, que
Samuel avait raison et que la destruction des Amalécites, dont l'iniquité
débordante insultait à Dieu et a Israël, bien loin d'être la violation d'aucun
principe de justice, fut plutôt dans l'intérêt de la justice pour qu'au propre
temps, ils soient réveillés et aient, sous la puissante pédagogie du grand
Rédempteur, Jésus, une occasion bénie de connaître la vérité, mise en contraste
avec l'erreur, et de l'accepter afin de vivre éternellement. Mais si alors, ils
se montrent rebelles et incorrigibles, ils seront retranchés de la vie,
anéantis dans la mort seconde, comme s'ils n'avaient jamais existes, comme les
brutes, les animaux stupides, qui par leur nature sont destinés à être
détruits, à périr. - 2 Pierre 2 : 12.
Les Amalécites furent eux-mêmes,
dans leur première vie, des exemples de ceux qui seront exterminés dans la
seconde mort. La première sentence de mort aurait, en effet signifiée une
destruction éternelle, si Dieu n'avait pourvu à quelque chose d'autre, savoir,
à notre Rédemption par le précieux sang de Jésus et par lui à une occasion
possible de réconciliation.
T.G.
12/1908
—oOo—oOo—oOo—
Je vous donne
un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres;
comme je vous
ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres.
A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples,
si vous avez de l'amour les uns pour les autres.