LE DEBUT DES DOULEURS
« Toutes ces choses devant donc se dissoudre, quelles (gens) devriez-vous être en sainte conduite et en
piété. » - 2 Pierre 3:11 (Darby).
Nombreux sont
ceux qui dans le passé ont mal compris la prophétie relative à la destruction
des cieux et de la terre d’à présent. Ils avaient conclu qu’elle signifiait
réduire par le feu la terre et les cieux littéraux dans une grande
conflagration. Cette conception semble se présenter dans toutes les croyances,
protestantes et catholiques. Apparemment, il y a eu ici une sérieuse erreur.
L’apôtre emploie ces termes dans un sens figuratif, tout comme on peut dire
qu’un homme remuerait ciel et terre pour accomplir ses desseins. Tout au long
des prophéties de la Bible, les cieux signifient les pouvoirs ecclésiastiques
et la terre désigne la société organisée, y compris les pouvoirs financiers et
politiques.
Les choses de
l’ordre présent disparaîtront bientôt : ses institutions bancaires, ses
affaires monétaires, ses actions et obligations, ses politiques, ses grands
systèmes religieux, vraiment le système social au complet. Toute l’organisation
est maintenant sur le point de fondre. Un ordre totalement nouveau va s’établir.
Cette fonte va commencer par le renversement des institutions religieuses. Ce
sera pour le monde une immense catastrophe inattendue, mais pour les membres de
la véritable Eglise, veillant, ainsi que le leur demandait le Seigneur, ce ne
sera pas une surprise, car ceux-ci sont des « enfants de lumière » et
ce jour du Seigneur ne les surprendra pas comme un voleur.
Le fidèle et
veillant peuple du Seigneur, guidé par la Parole de Vérité, aura une
compréhension des affaires du moment. Ainsi que l’apôtre Paul nous l’assure,
bien que ce jour viendra comme un voleur, un piège sur le monde entier, il ne
viendra pas ainsi sur les enfants de Dieu qui vivent conformément à leurs
privilèges. « Quand ces choses
commenceront à arriver, redressez-vous et levez vos têtes, parce que votre
délivrance approche... De même, quand vous verrez ces choses arriver, sachez
que le royaume de Dieu est proche. » (Luc 21:28, 31). Le Maître ne dit
pas : « Lorsque vous verrez toutes ces choses », mais :
« Lorsque vous verrez le commencement de celles-ci », alors nous
devons lever nos têtes et nous réjouir, non pas nous réjouir des troubles ni
des souffrances des autres, mais du fait que ces choses sont les signes
avant-coureurs montrant que l’ordre présent est sur le point d’être suivi d’un
nouvel ordre qui sera de loin le meilleur, le plus avantageux et le plus
souhaitable pour tous.
L’Eglise
elle-même constituera les « nouveaux cieux » et parviendra au
pouvoir, à une grande gloire et à des privilèges. Dans l’Eglise primitive
l’idée était évidemment que ces changements de dispensation se produiraient
dans un délai très court. Ils vivaient dans l’attente permanente de la venue du
Seigneur, de l’établissement de son Royaume et de la glorification de l’Eglise.
Certains d’entre eux étaient même trop confiants sur la question. L’apôtre Paul
écrit à l’Eglise de Thessalonique que certains parmi eux avaient fait erreur en
pensant que le jour du Seigneur était déjà venu. Il leur dit que ce jour ne
viendrait pas avant que ne soit révélé l’Homme du Péché. Ainsi aux jours des
apôtres l’Eglise était constamment sur le qui-vive, et tout au long de cet âge,
le peuple du Seigneur est demeuré dans l’incertitude quant au temps de la
seconde venue, veillant, se préparant pour les choses du Royaume, sachant que
le Jour du Seigneur viendrait comme « un
voleur dans la nuit », au temps fixé. (2 Thessaloniciens 2:3).
Ce
que les veilleurs voient maintenant.
Maintenant,
nous qui vivons dans ce jour, nous voyons le début de ces événements prédits.
Nous voyons le prélude à la grande bataille d’Harmaguédon. Notre pensée est
qu’Harmaguédon lui-même sera le puissant « tremblement
de terre » dont parle Apocalypse 16:16-18. Dans cette grande
révolution et dans l’anarchie qui suit, toutes les institutions terrestres
seront balayées. Les conséquences de la colère, de la haine et des conflits, si
ceux-ci étaient autorisés à se développer indéfiniment, seraient si terribles
que cette situation amènerait la destruction de la race ; mais à cause des
élus, afin qu’ils puissent commencer leur glorieux règne, Dieu abrégera le
carnage et établira son propre Royaume sous Christ et son Eglise élue. Christ
et son Epouse prendront en charge les royaumes de ce monde, et empêcheront
ainsi que la lutte des hommes aille jusqu'à l’extrême, comme cela aurait pu
l’être (sans cette intervention). Mais l’arrêt n’interviendra pas tant que le
présent ordre de choses n’ait été totalement dissout.
Une vivante
description de cet épouvantable temps de trouble nous est donnée par les
prophètes. Pour le bien de nos nouveaux lecteurs, nous citons quelques passages
de telles prophéties qui valent la peine d’une sérieuse investigation :
Esaïe 24:17-22 ; 28:21, 22 ; 33:7-14 ; 34:1-8 ; Psaume
18:7-19. Voyez également le Volume 4 des Etudes dans les Ecritures aux pages 27
à 33 (version MMIL). Dans ce même ordre d’idée, lisez également Esaïe
13:1-13 ; Jérémie 25:8-38 et Apocalypse 18 ; 16:12-21. Nous croyons
que le présent (écrit en 1915) conflit Européen (1914-1918 - Trad.) est décrit
avec force dans plusieurs des passages cités ci-dessus et que ce n’est en fait
que le début de cette période de trouble, de destruction et de mise en pièces
des nations tels les vases d’un potier... Les passages cités ci-dessus
déclarent en un langage sans équivoque que le présent ordre au complet sera
jeté dans une puissante conflagration...
L’égoïsme est
la grande force motrice de ce monde ; si telle chose est faite ou telle
autre, il doit en résulter quelque chose de très avantageux pour quelques-uns.
Les gens veulent que leur propre nom soit grand, ils déploieront tous leurs
efforts pour atteindre ce but. Ils agissent de même en politique, s’efforçant
« d’amasser du bien » pour l’avenir. En Europe ils en font autant sur
le plan monarchique. Diverses maisons au pouvoir s’efforcent de gagner et de
conserver les honneurs du peuple. Le coeur et la pensée du monde entier
reposent sur des choses qui finalement n’apporteront aucune satisfaction
réelle, et ne reposent nullement sur les choses du Seigneur.
L’apôtre fait
ressortir que toutes ces choses qui occupent l’esprit des hommes et absorbent
leur énergie doivent disparaître. Aucune ne peut demeurer en permanence. Nous
comprenons qu’il doit en être ainsi. Nous voyons que leur disparition est
précisément pour bientôt, dans notre jour. D’autres ne s’en aperçoivent pas,
bien que de nombreux esprits réfléchis voient que les conditions présentes sont
sans précédent, que certains grands changements doivent être imminents ; leurs
coeurs les « abandonnent » dans la peur.
Le fait de
connaître ces choses, leur nature passagère, la futilité des dons terrestres
les plus attractifs, devraient certainement nous pousser à nous en détourner et
à placer nos affections et espérances sur les choses célestes, qui sont de
valeur infinie et qui ne passeront jamais. Nous devrions déposer des trésors
dans les cieux, où les institutions seront permanentes, et où des armées et des
révolutions n’en détruiront pas le gouvernement. Tous ceux qui croient aux
grands changements, juste devant nous, devraient vivre pour le futur et non
pour le présent. Ainsi, plus nous discernons les enseignements de la Bible et
plus nous nous imprégnons de son esprit, plus nous vivrons dans ce but et nous
nous préparerons pour les grandes bénédictions promises pour l’avenir à ceux
qui aiment Dieu. « Soyez saints, car je suis saint », est
l’injonction de notre Père qui est aux cieux.
Une
atmosphère sainte, non pas un miasme, pour les Nouvelles Créatures.
Ces
instructions ne sont pas pour le monde, ni pour la chair des enfants de Dieu,
mais pour nous en tant que Nouvelle Créature en Christ. La vieille créature
étant imparfaite n’est pas prise en considération par Dieu ; par contre
puisqu’il n’y a rien de profane dans la Nouvelle Créature, et que
l’imperfection de sa chair est couverte par la robe de la justice de Christ,
cette Nouvelle Créature a de l’importance aux yeux de Dieu. Les difficultés que
rencontre la Nouvelle Créature, sont la faiblesse de la chair dans laquelle
elle doit séjourner pour le présent et le danger d’être induite en erreur,
attirée loin des choses saintes. Jour après jour elle doit chercher à contrôler
la chair et la rendre soumise.
La Nouvelle
Créature engendrée d’en-haut désire être sainte et conserver son tabernacle
saint. Elle respire naturellement une atmosphère sainte, toute chose contraire
est un poison pour son embryon céleste qui doit être alimenté et nourri avec le
plus grand soin. Pour qu’elle puisse se développer convenablement, il est
nécessaire qu’elle soit nourrie du « meilleur des blés », il est
également nécessaire que les pensées mêmes du cerveau et les méditations
intérieures de son coeur soient aussi conformes que possible au modèle parfait
que Dieu a établi pour ses Nouvelles Créatures. Dans ce but, une riche
provision est fournie par le Père céleste qui nous a engendrés à cette nouvelle
nature.
L’enfant de
Dieu qui ne prend pas soin ou qui manque d’attention dans la façon de diriger
son corps terrestre, ne vit pas en conformité avec la véritable sainteté, ne
développe pas convenablement cette « semence » céleste engendrée en
lui. Ces Nouvelles Créatures, dans la mesure du possible, devraient vivre en
communion les unes avec les autres. Elles doivent chercher à s’édifier
mutuellement dans la très sainte foi. Il faut qu’elles se souviennent qu’elles
ne doivent pas se faire du tort l’une à l’autre, mais qu’elles doivent
s’efforcer de s’entraider mutuellement selon leurs moyens.
Quiconque
nourrit des pensées telles que : « Tôt ou tard le Royaume va venir,
tôt ou tard le temps de trouble atteindra le présent ordre de choses ; mais en
attendant, nous voulons jouir des choses de ce monde », ne vivra pas à la
hauteur de ses privilèges et sera très probablement pris par surprise comme par
un voleur dans la nuit, car il ne vit pas en relation convenable avec le Seigneur,
et il découvrira, hélas, très probablement trop tard qu’il a perdu « le
prix ».
« Toutes ces choses devant donc se dissoudre, quelles (gens) devriez-vous être en sainte conduite et en
piété. »
« Mon
père ! Mon Père ! Que ce cœur soit tien !
Oh, retiens-le
d’errer !
Oh, visite et
nourrit ton plant sauvage,
Bien qu’il
vienne de souche amère !
Jusqu’à ce que
le temps de mon épreuve et de la taille soit passé
Et que ton
enfant soit en sûreté sur le rivage de l’éternité ».
WT 1915 p.5735