LA
GRANDE QUESTION
(Marc
8:27 ; 9:1)
« Tu es le Christ, le fils
du Dieu vivant. » (Matthieu 16:16)
Durant une
longue période de son ministère, notre Seigneur ne révéla pas Lui-même, même à
ses disciples, qu’Il était le Messie. Sans aucun doute, choisit-Il la voie la
plus sage. Comme Grand Instructeur Il instruisait le peuple, jusqu'à lui faire
dire « jamais homme n’a parlé comme
cet homme » (Jean 7:46), Il guérissait les gens, au point qu’ils
disaient : « Le Messie aurait-Il pu
faire plus que cela ? ». Il était sans nul doute préférable que
l’idée vienne graduellement à l’esprit de ses disciples plutôt qu’il en soit
Lui-même l’initiateur --- préférable que le peuple le proclame Messie plutôt
qu’Il n’en revendique l’honneur pour Lui-même.
Cependant
c’était bien son désir d’être connu de ses disciples, aussi, aborda-t-Il le
sujet par cette question : « Qui
dit-on que Je suis ? » On Lui répondit : « Les uns disent que tu es
Jean-Baptiste, les autres Elie, d’autres un ancien prophète ressuscité des
morts ».
Puis vint la
question clef : « Mais
vous, qui dites-vous que Je suis ? » Simon-Pierre répondit :
«Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant
». Jésus admit la justesse de cette réponse, disant : « Tu es heureux Simon, fils de
Jonas ; car ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais
c’est mon Père qui est dans les cieux. »
Jésus commença
de suite à expliquer à ses douze bien-aimés les expériences qui se trouvaient
devant Lui --- comment le royaume fut autrefois offert aux Juifs et comment,
par leurs représentants, les anciens, les souverains sacrificateurs, Il serait
rejeté, comment Il serait mis à mort et comment trois jours après, Il serait
relevé de la mort.
Avec grande
emphase, Jésus leur détailla sa mort. Les disciples Le comprirent parfaitement.
Juda, très déçu, considéra comme une disgrâce à l’égard du Seigneur et des
apôtres d’envisager une telle perspective, car si Jésus avait une pareille
attente, cela modifierait son plan, le désastre ne tarderait pas à fondre sur
Lui, tous les espoirs qu’Il leur avait inculqués s’effondreraient - espoirs de
siéger avec Lui sur son trône, etc...
Il ne fait
aucun doute que tous les apôtres furent désappointés, mais seul Pierre eut le
courage de s’exprimer en disant « A
Dieu ne plaise Seigneur ! Cela ne t’arrivera pas ! » (Matthieu
16:22). Nous savons tous, que Toi, le Messie, Tu régneras sur le trône d’Israël
et, finalement, sur le trône du monde, pour apporter la bénédiction à toute la
race humaine, et comme Tu nous l’as promis, nous serons avec Toi sur ton trône.
Arrière
de moi Satan.
Dans cette
réaction, Pierre s’opposait à la volonté et au plan divins dont la mort de
Jésus était le centre-même, le noyau duquel devait rayonner l’accom-plissement
de toutes les diverses promesses - à l’Eglise d’abord, à Israël ensuite et
finalement à toutes les nations, les peuples, les races et langues. Jésus
comprit que toutes ces influences s’efforçaient d’empêcher la consommation de
son sacrifice, tout comme le fit Satan au début de sa consécration.
Pour donner à
cette question toute son importance, Il déclara à Pierre : « Arrière de moi Satan, tes pensées ne
sont pas les pensées de Dieu - les choses du plan de Dieu - mais celles des hommes - du jugement et
des préférences des hommes »
(Matthieu 16:23). Alors Il commença par faire comprendre à ses disciples en des
termes clairs ce qui, jusque-là, n’avait pas été une « nourriture au temps
convenable », à savoir, que quiconque désirant demeurer avec Lui et prendre
part à son œuvre devait admettre que cela lui coûterait tout ce qu’il possède
en biens terrestres ; qu’il devait renoncer à lui-même, prendre sa croix
et emboîter les pas du Rédempteur.
Quiconque veut
conserver ses droits et biens de la vie présente et renonce à tout sacrifier,
perdra « le grand prix » de la nature divine, qui sera donné à ceux
qui prennent la croix et sacrifient totalement les intérêts terrestres. D’autre
part, celui qui fidèlement perd sa vie pour Jésus, la sauvera - gagnera la
récompense de la vie sur le plan spirituel.
De plus, ce
même principe, valable aujourd’hui, s’appliquera toujours, cela signifie que
celui qui sera simplement égoïste, aimant sa propre vie et ses propres
intérêts, ne sera pas jugé digne de la vie éternelle, par contre, ceux qui les
sacrifieront, si nécessaire, dans l’intérêt de la cause du Seigneur, en seront
jugés dignes.
A
quoi cela servira-t-il à l’homme ?
(Ecclésiaste 1:3 ; 3:9)
Dieu a prévu une vie future pour chaque être humain
grâce à la rédemption accomplie par Jésus ; seul celui qui manifestera une
noblesse de cœur, de caractère, de vie, qui sera prêt à accepter cette grande
bénédiction par le moyen divinement établi, l’obtiendra. Si quelqu’un recherche
d’une manière égoïste le monde, il sera rendu inapte à la vie éternelle à cause
de l’égoïsme ainsi développé. Que gagnerait l’homme en échange de la perte de
sa vie ? Considérerait-il la richesse, la réputation ou le renom de
quelques années de ces temps présents comme valeur d’échange profitable si cela
devait lui coûter la gloire et la vie éternelles ? Certainement pas. C’est
pourquoi nous devons avoir à l’esprit que l’édification du caractère est
absolument essentielle pour atteindre la vie éternelle sur quelque plan que ce
soit, selon la proposition que Dieu nous a faite par la voix de son Fils.
Quiconque
devient un disciple du Seigneur et espère gagner le prix de la vie et de la
gloire éternelles sur le plan spirituel, doit s’y engager de tout cœur et non
d’une manière cachée ou secrète. Il doit se révéler entièrement et
courageusement, et reconnaître ouvertement Jésus et ses paroles. Et Jésus place
au même niveau ses paroles et Lui-même : « Quiconque
a honte de moi et de mes paroles ». Les paroles de Jésus sont ses
doctrines et ses enseignements. Avoir honte de la vérité, avoir honte du Plan
divin, avoir honte de ce que nous trouvons être l’enseignement de la Parole de
Dieu, du fait que ceux-ci sont impopulaires aux yeux des hommes, c’est offenser
le Seigneur et démontrer que nous sommes indignes de ses faveurs.
Tous ceux qui
sont de son Eglise auront continuellement besoin de Christ en tant qu’Avocat,
et ceci jusqu’au dernier moment où Il les présentera irrépréhensibles et sans
reproche devant le Père d’amour (Colossiens 1:22). Et s’ils veulent le garder
comme leur Avocat, ils doivent aussi plaider sa cause parmi les hommes sans
honte de Lui, de sa doctrine, de ses paroles.
Nous
comprenons que le Seigneur adressa ses paroles spécialement à l’intention de
ses disciples, car cela est démontré par sa référence à d’autres hommes de
cette nation qui n’avaient pas fait de semblables consécrations, comme doivent
le faire tous ses disciples. Les autres étaient appelés « une génération adultère et pécheresse ». Les disciples de
Christ doivent faire briller puissamment la lumière de la vérité devant le
monde et, le faisant ainsi avec fidélité, ils seront reconnus par le Seigneur
Jésus en temps voulu, lorsqu’Il viendra dans la gloire de son Père avec les
saints anges. Il n’aura pas honte de les reconnaître ; Il les présentera
au Père et aux saints anges.
La
grande question.
La grande
question d’il y a près de dix-huit siècles (écrit en 1912) demeure la question
d’aujourd’hui ! Qui est
Jésus ? Si, comme certains le prétendent, Il était simplement un homme
bon, un enseignant de grande capacité, alors Il ne fut pas le Christ, car le
Christ, bien que possédant toutes ces qualités, était bien plus, beaucoup plus
que cela. Pour être le Christ, il doit avoir été « l’Homme Christ Jésus » qui s’est donné Lui-même en
rançon pour tous, témoignage qui devait être rendu en son propre temps (1
Timothée 2:5, 6) . Cela implique qu’Il doit avoir été non pas de naissance
ordinaire, mais extraordinaire, né d’en haut car, de naissance ordinaire, Il
aurait été comme tous les fils d’Adam, sujet à la sentence de mort, et dès lors
incapable de se sauver Lui-même ou de sauver les autres. Mais s’Il fut
« Le Christ », l’envoyé de Dieu, qui abandonna la gloire du Père pour être
fait chair, afin de pouvoir « goûter
la mort pour chaque homme », alors nous le considérons comme le grand
Rédempteur du monde, dont la mort était justement nécessaire comme rançon ou
prix correspondant, afin d’assurer la délivrance de l’humanité de la sentence
de la mort et de rendre possible la résurrection d’Adam et de sa race.
De plus, le terme Christ signifie l’Oint. La Bible
déclare que le Seigneur Oint sera le Grand Roi, Prophète et Sacrificateur dont
le royaume sera sous tous les cieux - un royaume qui durera mille ans et qui détruira
le péché et tous ceux qui aiment le péché, et qui relèvera toute l’humanité
désireuse de revenir en harmonie avec Dieu. Selon les Ecritures, ce Jésus est
le Messie. Son œuvre présente consiste à rassembler une classe dite
« Epouse » qui sera sa cohéritière dans son glo-rieux royaume. Ce
royaume sera établi dès que l’élection de l’Eglise sera achevée par le glorieux
changement dans la première résurrection.
Que
pensez-vous du Messie ? Que pensez-vous de son invitation à devenir
ses associés dans sa gloire et son royaume ? Que pensez-vous du prix de
votre renoncement, de votre sacrifice ? Que pensez-vous de la grande
récompense ? Que ceux qui se sont consacrés en revoient les
conditions ; que ceux qui n’ont pas fait cette consécration fassent comme
Jésus disait : « Assieds-toi
et mesure le prix », avant de prendre une décision, de sorte que s’ils
deviennent ses disciples, ils agissent intelligemment et soient loyaux et
fidèles dans leur course.
Seuls ceux qui
apprécient « le haut-appel de Dieu en Christ » « l’appel
céleste », posséderont le mobile nécessaire pour courir avec patience la
course qu’ils ont entreprise lors de leur consécration ; et seuls ceux qui
courent avec fidélité cette course gagneront le prix ; c’est seulement
avec l’aide du Grand Avocat qu’ils peuvent espérer devenir vainqueurs et « plus que vainqueurs », grâce
à son précieux sang.
WT 1912
p.5120.