Saint Paul le héros -
Sa loyauté, sa fidélité, son endurance - Il a souffert pour Christ - Et pour
les frères - En cela, il prenait plaisir à faire passer le message de la grâce
de Dieu - Pourquoi nous énumérons ses souffrances dans cette leçon -
Certainement, “ un vase choisi ” !
“ Ma grâce te suffit, car ma puissance
s'accomplit dans la faiblesse ” - 2 Corinthiens 12 : 9.
Quel homme
merveilleux était Saint Paul ! Sans aucun doute, le secret de son
intelligence remarquable repose dans le fait qu'il s'est donné entièrement à
Dieu - pour accomplir, non pas sa propre volonté, mais la volonté du Père – à
tel point que le Seigneur pouvait l'utiliser comme Apôtre, comme porte parole,
comme serviteur, bien plus peut-être qu'Il n'avait utilisé aucun autre homme
auparavant. En cela, nous ne donnons pas à entendre que Saint Paul était plus
grand que son Maître. Le service de notre Seigneur n’a duré que trois ans et
demi, alors que Saint Paul a eu un long ministère - une longue période de
service pour Dieu et pour l'Eglise. En outre, il n'était pas possible au Maître
d'entrer dans les détails du Plan Divin ; car même ses disciples dévoués,
incluant les Apôtres, étaient des hommes naturels, qui n'avaient pas reçu
l'engendrement du Saint Esprit avant la Pentecôte. C'est pour cela que nous
lisons que les enseignements de Jésus se faisaient principalement sous la forme
de paraboles et d'adages obscurs - 1 Corinthiens 2 : 14 ; Matthieu
13 : 10-17.
A une certaine occasion, le Maître déclara à ses
disciples : “ J'ai encore beaucoup de choses à vous dire ;
mais vous ne pouvez pas les supporter maintenant. Mais quand celui-là, l'Esprit
de vérité, sera venu, il vous conduira dans toute la Vérité ; ... et il
vous annoncera les choses qui vont arriver ” (Jean 16 : 12, 13,
Darby). Il n'y avait pas de telles limitations pour Saint Paul et les autres
Apôtres. Leurs épîtres étaient adressées aux saints de Dieu dans différentes
régions, à qui ils écrivaient librement au sujet de tous les traits de ce
merveilleux sujet - le Plan Divin de la Rédemption. Certains de leurs écrits
étaient bons pour des “ enfants ” en Christ, et d'autres étaient de
la “ nourriture solide ” - les traits plus profonds du Plan Divin
(Hébreux 5 : 13, 14 ; 1 Pierre 2 : 1-3). Mais ils n'ont écrit
qu'aux engendrés de l'Esprit, et non pas au monde.
Il n'est pas étrange que l'Adversaire ait été capable
d'éveiller un certain sectarisme même dans l'Eglise primitive, comme l'a
remarqué Saint Paul dans cette critique : “ Je veux dire que
chacun de vous parle ainsi : Moi, je suis de Paul ! et moi,
d'Apollos ! et moi, de Céphas ! ” (1 Corinthiens 1 :
11-13 ; 3 : 1-7). Mais l'Apôtre a réprimandé tous ces sentiments
partisans, rappelant aux frères qu’aucun de ces enseignants n’était mort pour
eux et qu’ils devaient tous être des Chrétiens, ne se référant à aucun autre
nom que celui du Maître. Ce même esprit se manifestait également d'autres
manières. Les Apôtres avaient besoin de croître en grâce et en connaissance,
tout comme le reste de la Maison de la Foi ; et bien qu'ils aient reçu des
bénédictions particulières de la part du Seigneur, ils n'avaient cependant pas
tous la même longueur de vision au même moment.
Saint Paul, le plus éduqué des Douze, qui prit la
place de Judas, était naturellement le mieux à même de développer une grande largeur d'esprit. En
vérité, Saul de Tarse s'était montré très étroit d'esprit et bigot dans son
combat contre Christ et ses disciples. Mais, après que les yeux de sa
compréhension furent ouverts, et après qu'il fut devenu une Nouvelle Créature
engendrée de l'Esprit, Saint Paul fit preuve d'un grand discernement dans les
affaires divines. Expliquant ce discernement, il déclara qu'il eut plus de visions
et de révélations que tous les autres Apôtres du Seigneur réunis. - 2
Corinthiens 12 : 1, 7, 11, 12.
Tout ceci était en harmonie avec ce que le Seigneur
avait dit à son égard : “ Cet homme est un instrument que j'ai
choisi... Je lui montrerai tout ce qu'il doit souffrir pour mon nom ” (Actes
9 : 15, 16). Naturellement, le Seigneur pouvait employer, en vue d’un
avantage meilleur, un homme très talentueux, bien éduqué, qui avait pleinement
renoncé à sa propre volonté, plutôt qu'un illettré ; et, à propos de
certains d’entre les autres Apôtres, il est écrit que même la multitude perçut
que c’étaient des hommes sans instruction (Actes 4 : 13), et des
ignorants. Il n'en a toutefois pas été ainsi avec Saint Paul. Il était éduqué
et possédait une magnifique grandeur d'esprit. Tous les enfants de Dieu
engendrés de l'Esprit, capables de comprendre les profondeurs de la Bible, sont
sûrement étonnés de la logique, de la sagesse et de la force des écrits de
Saint Paul ! Nous ne connaissons rien au monde qui puisse leur être
comparé.
Poussé en avant comme porte-parole du Seigneur auprès
des Gentils, l'esprit de Saint Paul saisissait plus rapidement que les autres
Apôtres les choses concernant la Nouvelle Dispensation ; et il comprit que
les Gentils devaient être cohéritiers avec les Juifs dans les privilèges du
Royaume (Ephésiens 3 : 1-12 ; Colossiens 1 : 25-27).
Naturellement, certains croyaient que Saint Paul allait trop loin ; et
l'on usa de l’argument qu’il n'était pas l'un des Douze, qu'il ne devait pas
être considéré comme Apôtre, etc.
Saint Paul aurait pu être désireux de n’être rien et
de laisser les autres se faire leur propre idée de lui, toutefois, il
ressentait un certain devoir envers la Vérité. Ceci le conduisit à nous
informer dans des termes précis qu'il avait une preuve formelle de son
apostolat, et qu'il ne se plaçait nullement derrière les principaux Apôtres du
point de vue de la compréhension du programme Divin – en vérité, à lui plus
qu'à tous les autres, le Seigneur avait révélé une plus grande quantité de ces
choses à venir dont Jésus avait parlé. - Jean 16 : 13 ; 2 Corinthiens
11 : 5 ; Galates 2 : 2-10 ; etc.
Saint Paul a travaillé dur avec les membres de
l'Eglise à Corinthe ; et il lui semblait dommage qu'ils échouent à faire
des progrès convenables dans la Vérité, parce qu’ils pensaient qu’il était un
enseignant incompétent. De là, dans notre leçon, il fait ce qu'il qualifie de
“ folles vantardises ”. Il n'approuvait pas la vantardise ; et
pourtant, dans l'intérêt de ses auditeurs, il les informait de certaines choses
dans certains domaines. Et combien nous nous réjouissons que le Saint Esprit le
dirigea ainsi, que nous pouvons également mieux le connaître et apprécier
pleinement sa loyauté affectueuse envers le Roi des rois et le fait qu'il était
le vase choisi par le Seigneur pour communiquer la Vérité, même pour la Maison
de la foi d'aujourd'hui !
Mais
l'Apôtre ne se vanta pas de sa propre personne - de ses talents, de son
éloquence, de sa capacité à captiver les foules, du nombre de personnes
reconnaissant ses capacités, etc. Non, il se vanta plutôt des choses que les
autres voyaient comme étant à sa honte. Il leur disait ce que la providence de
Dieu avait permis qu'il souffrît pour la Vérité – fouetté, flagellé, emprisonné,
en danger sur l’océan, en danger à cause des faux frères, en danger à cause des
païens. Pour lui, ces choses étaient des signes de la faveur et de l'amour
divins, ainsi qu'un témoignage du fait qu'il aimait le Seigneur et sa justice,
et qu'il était désireux de souffrir pour le Seigneur et pour la Vérité.
Vue ainsi, cette leçon est une portion très précieuse
de la Parole du Seigneur. Elle nous donne des informations que nous ne trouvons
nulle part ailleurs. Elle met devant nous l'image nette d'un soldat de la Croix
ainsi que ce qu'il a enduré. Elle nous dit : “ Sois fidèle jusqu'à
la mort ” - suis les traces de Jésus ainsi que de ce noble disciple -
ne te vante pas toi-même, mais le Seigneur ainsi que tes privilèges de service
en relation avec sa Vérité.
Bientôt viendra le temps où le noble Saint Paul et
les disciples moins éminents du Seigneur seront tous reçus dans la gloire
éternelle, et seront présentés au Père sans tache ni défaut (Ephésiens 5 :
25-30). Mais nous pouvons être certains que tous les membres de cette classe
glorieuse auront été de fidèles soldats, non des déserteurs, qu’ils n'auront
pas eu honte du Seigneur, qu’ils n’auront pas eu honte de sa Vérité. Le Maître
déclare qu'Il n'aura pas honte d'eux, mais qu'Il confessera leurs noms devant
le Père et ses anges. - Matthieu 10 : 32, 33.
Le secret de l'endurance de l'Apôtre dans de si
grandes privations -, la flagellation, l’emprisonnement, les coups de toutes
sortes - nous est présenté dans notre texte d'or. La grâce du Seigneur lui a
suffit. La puissance du Seigneur a été rendue parfaite dans sa faiblesse.
N'est-ce pas là le secret de toute vie chrétienne réussie ? N'en était-il
pas de même de notre Maître ? L'Esprit du Père en Lui, sa confiance envers
le Père, et sa recherche de la lumière de la face du Père, étaient en effet le
fruit de la puissance de Dieu œuvrant dans notre Sauveur afin de désirer et
d'accomplir le bon plaisir du Père.
Tout ceci est vrai pour tout disciple du Seigneur depuis
ce temps-là. Le Maître a réellement dit à ses disciples : “ Sans
Moi, vous ne pouvez rien faire ” (Jean 15 : 5). C'est la
Puissance divine qui opère au travers de notre Seigneur Jésus, au travers de la
Parole de Vérité, au travers de ses disciples ; et cette Puissance peut
opérer dans le membre le plus faible du Corps de Christ, aussi bien que dans le
plus fort. La grâce du Seigneur est suffisante pour tous et en tout temps de
besoin. Nous ne devons pas oublier toutefois que cette merveilleuse suffisance
n'est pas répandue sur le peuple du Seigneur sans conditions, mais elle l'est
en réponse à l'appréciation juste de ses propres besoins ainsi qu'à ses
requêtes en prière pour obtenir la grâce divine en temps de besoin.
WT 1916 p. 5941