SAUVEZ-VOUS DE CETTE GENERATION

Actes 2 : 32-42

 

 

 

 

TEXTE D’OR : « Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières. » - Actes 2 : 42.

Moins de deux mois s’étaient écoulés depuis que l’Apôtre Pierre avait renié son Seigneur en jurant. Mais la leçon d’aujourd’hui le montre comme étant le premier des Apôtres et le porte-parole spécial du Seigneur dans le travail naissant de la nouvelle Dispensation, à la Pentecôte. Combien est merveilleux le changement de la faiblesse à la force, ce changement qui peut s’opérer chez ceux qui sont exercés correctement par les expériences de la vie, comme il le fut ! Ce fut précisément son trébuchement qui renforça son caractère, en éveillant en lui la nécessité d’adopter la bonne position, à tout prix. Chaque enfant de Dieu devrait apprendre cette leçon, et devrait être aidé par ses défaites aussi bien que par ses victoires. Une des promesses de l’Apôtre est faite à cet effet, mentionnant  que « toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu », avec un cœur loyal.

Pierre prêcha et son sermon fut des plus francs, prenant pour texte les évènements miraculeux de la Pentecôte, qui avaient conduit la foule à se rassembler. Il n’avait pas d’excuses à présenter, mais déclara que lui et ses frères étaient disciples de Jésus le Messie. Le droit de Jésus à cet office de Messie avait été maintes fois démontré par ses œuvres et ses paroles puissantes. « Jamais homme n’a parlé comme cet homme. » Se demandaient-ils s’il ne s’agissait pas du même Jésus qui avait été crucifié moins de deux mois auparavant ? La réponse à cette question fut des plus nettes. Oui, avec des mains méchantes, vous avez crucifié et mis à mort le Seigneur de gloire. Se demandaient-ils comment un Messie avait pu ainsi souffrir ignominieusement et comment un Messie mort pouvait-Il être utile, un Messie comme Celui qu’ils prêchaient ? La réponse de l’Apôtre était prête ; c’est qu’il plut à Dieu qu’un Sauveur souffrant fût préparé  et que sa mort fût le prix de la rédemption d’Adam et de sa race ; de ce fait, le pardon des péchés pouvait être alors prêché. Poursuivant, il déclara que notre Seigneur n’était pas un Messie mort, mais vivant, car, bien qu’Il ait été mis à mort quant à la chair, Dieu le releva de la mort, ce dont ses disciples furent témoins, de même que de son ascension.

Le récit qui nous est donné est des plus succincts, mais nous pouvons imaginer l’Apôtre disant : « Laissez-moi vous prouver par les prophètes, en qui vous croyez, que ces choses-mêmes concernant le Messie, Jésus, ont été prédites, comme par exemple sa résurrection, la chose la plus remarquable de toutes. Le prophète David ne prédit-il pas la même chose ? « Car tu ne livreras pas mon âme au séjour des morts (le schéol, le hades, la tombe) ; tu ne permettras pas que ton Saint voit la corruption ! » Ceci, dit Pierre, n’était pas vrai pour le prophète David. Celui-ci mourut. Son âme ne fut pas sauvée du schéol. Il attend encore la résurrection. Mais, tout ceci apparaît juste concernant le Messie, que David représentait en figure. L’âme du Christ ne fut pas laissée dans le hades. Dieu le ressuscita de la mort le troisième jour. Maintenant, Il est souverainement élevé, Prince et puissant Sauveur, capable de vous sauver, capable de sauver tous ceux qui viennent à Lui ; car le Père L’a souverainement élevé, pour qu’Il soit votre Sauveur et Celui du monde, eu égard non seulement aux intérêts spirituels, mais à nos intérêts temporels de même. »

 

 

La prophétie de Pentecôte, de Joël

Allant plus loin, l’Apôtre cita la prophétie de Joël et montra qu’une partie de celle-ci prédisait la bénédiction de la Pentecôte. Il ne fut pas conduit par l’Esprit pour montrer qu’il y avait deux parties à cette prophétie,  qu’une seule fut accomplie à ce moment-là et que l’autre serait accomplie plus tard. « Je répandrai mon esprit sur toute chair » sera accompli dans le futur, après la seconde venue de Christ. Ce n’était pas encore de « la nourriture au temps convenable. » Cependant, la citation était suffisante en vue de l’objectif à atteindre. Les auditeurs de l’Apôtre étaient piqués au vif, blessés jusqu’au fond du cœur. Ils se sentaient affreusement, en réalisant combien ses paroles étaient vraies et sa citation biblique convenable. Ils se virent membres d’une nation aux mains couvertes de sang, meurtriers du Messie qu’ils attendaient depuis des siècles. Ils se rendirent compte que la grande affliction qui, c’était certain, s’abattrait sur leur nation, et à laquelle faisait allusion leurs prophètes, serait une sanction raisonnable pour leur grand péché. Que leur fallait-il faire ?

La contrition et la repentance doivent nécessaire­ment précéder une réforme complète du caractère. C’est pourquoi, si quelqu’un lit ces mots et réalise qu’il vit lui-même négligemment, au regard des bénédic­tions de Dieu et de sa fidélité à la Vérité, il serait bon qu’il se réveille de sa léthargie pour un nouveau dé­part, sachant assurément que l’aboutissement de ce chemin n’obtiendra pas l’approbation divine. Celui qui se trouve dans cette situation devrait crier au secours, pour que le Seigneur l’aide à surmonter la faiblesse de sa propre nature, la tromperie et les pièges de l’adversaire ; il se peut qu’il en soit  délivré. En réponse à la question qu’on lui posait, l’Apôtre déclara avec beaucoup de grâce : « Frères, je sais que vous avez agi par ignorance ainsi que vos chefs. » Car s’ils l’avaient su, ils n’auraient jamais crucifié le Seigneur de gloire. Le sujet est assez grave. La culpabilité est grande, telle qu’elle est ; mais le Seigneur sait, certai­nement, que ces pauvres hommes qui crièrent « Crucifie-le ! », et ceux qui ont aidé à le faire étaient, dans une large mesure, sous l’influence de notre grand adversaire, qui les avait conduits par l’ignorance, la superstition et l’aveuglement. Sans aucun doute, le nombre de ceux qui ont péché volontairement contre la claire lumière, la connaissance et l’opportunité est sans doute petit, particulièrement si nous excluons les pé­chés imputables à la faiblesse due à l’hérédité du pé­ché.

 

 

L’Evangile de miséricorde

Le message de la Pentecôte était un Evangile de miséricorde, de pardon, de sympathie, même pour ceux qui avaient crucifié le Seigneur. Comme les autres sermons de cet Apôtre, et comme les sermons de tous les Apôtres, ce sermon ne contenait aucune allusion aux tourments éternels, mais était rempli de miséricorde et de grâce, « parlant de paix par Jésus-Christ notre Seigneur. » Le résultat fut que trois mille âmes acceptèrent promptement  Jésus comme Messie. Elles furent convaincues, par leur raisonnement et les preuves présentées dans le sermon par l’Apôtre et par d’autres frères ; ainsi elles se sont conformées au conseil de l’Apôtre. Leurs péchés furent temporairement couverts par le mérite du sacrifice du Seigneur, mais pour effacer complètement ces péchés, eux comme d’autres, devaient attendre la seconde venue et la résurrection. Les nouveaux corps de tous les fidèles en Christ seront sans tâche ou défaut. Tous les péchés auront été effacés. Ainsi, comme le dit l’Apôtre Paul, « il est semé en faiblesse, il ressuscite en puissance ; il est semé corps animal, il ressuscite corps spirituel. » - 1 Corinthiens 15 : 43, 44.

Le message de Pierre à leur attention fut : « Repentez- vous et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du Saint Esprit. Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera. » - Actes 2 : 38, 39.

Le sacrifice de Christ pour les péchés n’était pas destiné à justifier les personnes vivant dans le péché, mais à justifier ceux qui, renonçant au péché, cherchent à vivre séparés du péché et à se mettre en harmonie avec Dieu. Ceci est encore notre message. Nul n’est habilité à l’altérer ou à l’amender, dans la moindre mesure. La loi divine condamne toujours le péché dans la chair. La disposition divine, prise pour assurer la couverture des péchés de ceux qui croient en Jésus, s’applique seulement à ceux qui cherchent à se débarrasser du péché et s’efforcent de pratiquer la justice. C’est pour ceux-là seulement que sont toutes les dispositions et les bénédictions divines. Le baptême pour la « rémission des péchés » était pour les juifs uniquement, pour ceux qui avaient déjà été baptisés en Moïse dans la mer et la nuée. Les péchés ainsi lavés figurativement ne comprenaient pas le péché originel, avec sa sanction qui est la mort, mais simplement les transgressions mineures contre la loi de Moïse, de  la part du peuple sous alliance avec Dieu. Le lavage symbolique représentait un retour à la loyauté, à l’obéissance à Dieu dans la mesure de leur capacité, pour autant que leurs cœurs se sentaient concernés. Revenant ainsi en accord avec Moïse, le Messie typique, ils pourraient être par la foi transférés à son antitype, Christ.

Le lavage ou purification des Juifs, pour les préparer à être acceptés en Christ, dura jusqu’à ce que le mur de séparation entre Juifs et Gentils fût brisé, jusqu’à ce que les branches naturelles, celles qui ne reçurent pas la communion dans le corps de Christ, fussent retranchées. Depuis lors, le baptême pour la rémission des péchés, le baptême de Jean, est devenu entièrement caduc, selon les Ecritures. (Pour plus de détails sur ce sujet, voir les ETUDES DES ECRITURES, Vol VI, Chapitre 10.)

L’Apôtre indique que la promesse de la grande bénédiction, par le moyen du Messie, appartenait à Israël selon la chair, et que cette promesse n’avait encore rien perdu de sa vitalité, n’était pas encore passée. Aussi,  elle était pour eux et pour leurs enfants, autant que pour toute l’humanité.

 

 

« En aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera »

Partout les Ecritures nous rappellent que personne n’obtient cet honneur par lui-même, l’honneur d’être membre du corps de Christ, l’honneur d’être membre de la sacrificature royale, etc… Il n’y a que ceux qui sont appelés par Dieu, attirés par le Père, qui peuvent maintenant venir au Fils et recevoir toutes ces béné­dictions. Ceci reste vrai jusqu’à ce jour. Ce qui est dommage, c’est que même certains de ceux qui ont reçu et accepté l’appel, ne soient pas suffisamment éveillés pour le recevoir correctement. Notre étude nous assure que ce n’est qu’une petite partie de la po­pulation. Pierre nous exhorte et témoigne par beau­coup d’autres mots en disant : « Sauvez-vous de cette génération perverse. » Il peut être rapidement perçu combien ce message, renforcé par l’Esprit saint, eut de succès, par la déclaration que trois mille hommes le reçurent avec joie, furent baptisés et persévérèrent dans l’enseignement, la communion fraternelle et les prières.

 

 

« Sauvez-vous de cette génération »

Nous sommes de nouveau dans un temps de moisson. Le temps de la moisson de cet âge de l’Evangile est en cours, comme le fut alors la moisson de l’âge Judaïque. Maintenant, comme alors, il y a des épreuves, des pierres d’achoppement ; ceci se produit à dessein et est permis par le Père pour nous éprou­ver, nous tester et nous développer. Ce n’est pas la Tête du corps qui doit être crucifiée maintenant, mais les membres, et spécialement les pieds du corps de Christ qui sont encore sur la terre. Le grand adversaire a aveuglé d’une façon  des plus merveilleuses ceux de qui on aurait pu attendre des choses meilleures. Les paroles de notre Seigneur se trouvent être vraies ; el­les indiquent que son message causerait une part de conflit, ce qui révèlerait ainsi et manifesterait ceux qui sont inspirés d’un mauvais esprit, mais apporterait indi­rectement des bénédictions à ceux qui sont fidèles, qui souhaitent souffrir avec Lui et dépenser leur vie pour les frères. Les persécuteurs dénombrent parmi eux quelques-uns des grands, des nobles et des religieux en vue dans le monde. Sympathisons-nous avec cet état de choses, ou sommes-nous loyaux, fermes pour la Vérité, le Seigneur ?

A l’époque, par sa providence, le Seigneur attirait l’attention de ceux qui étaient dans une mauvaise attitude, sur les conditions de choses véritables, pour qu’ils puissent s’extraire des pièges de l’adversaire. Ainsi agit-Il aujourd’hui ici. Il a la volonté et la capacité de mettre à jour ce qui est mauvais et d’attirer l’attention de ceux qui ont un cœur honnête sur la véritable situation. Il leur reste donc, comme agents libres, soit à continuer à endosser le mal, soit à s’en détacher distinctement en faveur du bien. Les Ecritures indiquent clairement que la génération présente est rebelle et qu’elle n’est pas favorable à la justice. Les Ecritures donnent des esquisses de l’esprit égoïste de notre époque, un esprit dénué d’amour, pourvu de colère, de malice, de haine, d’envie, d’antipathie, enclin à la médisance et à la calomnie, et elles nous disent à quoi cela conduira finalement, au grand temps de détresse qui terminera cet âge.

Que devrions-nous faire ? Les mots de l’Apôtre Pierre sont tout à fait appropriés : « Sauvez-vous. » N’attendez pas pour essayer de sauver la Chrétienté. Laissons à chacun d’entre nous le soin de mettre son cœur en accord avec Dieu. C’est une affaire individuelle – qui tiendra debout et qui tombera. Selon les Ecritures et en rapport avec Israël en tant que type, le grand nombre chutera pour le peu qui restera debout. Pour nous sauver, nous devons engager une action prompte et énergique. Notre repentance doit être complète. Notre détournement des choses mauvaises doit être positif. Les promesses sont pour vous et pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin.

 

WT 1909 p 4307

 


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