Chaque fois que le mot Rançon est utilisé dans les Saints
Ecrits, il a le sens de prix de rançon, selon le Grec, un prix correspondant,
un prix suffisant.
Le rançonnement signifie l’application du prix de rançon.
Ainsi, lorsque nous lisons que notre Seigneur se donna en
rançon pour tous, cela veut dire que son sacrifice, terminé au Calvaire, est un
prix suffisant pour effectuer le rançonnement de tout le genre humain, s’il est
appliqué ou lorsqu’il sera appliqué dans ce but.
Notre Seigneur déposa sa vie en sacrifice; Il mourut en
notre faveur ; Il remit entre les mains du Père le prix de notre rançon,
lorsqu’Il s’offrit sans souillure à Dieu. Mais la remise entre les mains de
Dieu de ce sacrifice méritoire, et l’application de ce mérite au genre humain,
sont deux choses différentes. Le dépôt de ce prix de rançon fut achevé au
Calvaire ; mais son application ne fut même pas commencée au cours des
cinquante jours qui suivirent. Trois jours durant, notre Rédempteur était
mort ; Il fut ressuscité le troisième jour. Ensuite, pendant quarante
jours, Il était avec les disciples, apparaissant occasionnellement pour les
enseigner. Après cela, Il monta au ciel, afin d’y comparaître « devant
Dieu pour nous », et promptement, le cinquantième jour, à la
Pentecôte, commença l’envoi du saint
Esprit sur les serviteurs et les servantes croyants et consacrés à Dieu.
Pentecôte était la preuve que notre Seigneur glorifié avait
appliqué le mérite de son sacrifice, qu’Il avait appliqué son sang comme prix
de notre rançon. Pentecôte prouvait, par conséquent, que l’Eglise avait été
rachetée, que l’aspersion antitypique de son sang, effectuée par notre grand
Souverain Sacrificateur sur le Trône de Miséricorde ou Propitiatoire, « pour
nous », avait été accomplie, qu’elle satisfaisait la Justice et que
nos péchés étaient effacés. Là-dessus, le Souverain Sacrificateur commença
immédiatement son second sacrifice, celui de ses « membres »,
les sacrifices vivants, saints, agréables à Dieu » (Romains 12 :1).
Cela fut représenté dans le type par l’immolation du « bouc de
l’Eternel », « le bouc du sacrifice pour le péché, qui est
pour le peuple » - Lévitique16 : 15.
Le prix de rançon total fut employé pour l’expiation de nos
péchés lorsque le Souverain Sacrificateur comparut « pour nous ».
Nous fûmes achetés par ce prix de rançon (1Corinthiens 6 : 20) ; mais
il ne fut appliqué pour personne d’autres et les bénédictions ne vinrent sur
personne d’autres. Il est « pour tous » (1Timothée 2 :
6), mais il n’a pas encore été appliqué pour tous. Il a fallu tout ce mérite ou
prix de rançon pour faire propitiation pour nos péchés, parce qu’il fut
appliqué de cette manière. Il aurait été requis dans sa totalité même pour la
libération d’un seul homme. C’est parce que la pénalité, ou sentence de mort
passa « sur tous les hommes en condamnation », du fait de
l’offense ou du péché d’un seul homme, que la mort d’un seul homme peut être
appliquée pour la délivrance de plus d’un homme, de la condamnation. Mais quel
que soit le nombre pour lequel ce mérite est appliqué, il est pris dans sa
totalité pour effectuer la délivrance de la condamnation.
Ainsi donc, le Souverain Sacrificateur, ayant appliqué
le prix entier de la rançon « pour nous », « pour
notre compte » (Hébreux 9 : 24), pour les imperfections ou la
condamnation de ceux qui sont acceptés actuellement comme ses membres et sa
maison, la maison de la foi, il s’ensuit qu’Il n’a pas de mérite actuellement à
appliquer pour le monde. Le prix de rançon, suffisant pour un seul homme ou
pour tous les hommes, fut appliqué seulement « pour nos péchés ».
Quelle est alors l’espérance du monde ?
Ah, celui-ci n’a pas été oublié dans le dessein divin et, au
temps voulu, il sera racheté - « le précieux sang », le prix
de la rançon sera appliqué sur le Trône de la Miséricorde pour les péchés de
tout le peuple ! C’est alors que le saint Esprit sera répandu sur toute
chair.
Quoi ! L’Eglise paiera-t-elle le prix de la rançon du
monde ?
Il n’en sera pas ainsi ! L’arrangement divin prévoit qu’en
toutes choses, Il [Jésus] doit avoir la prééminence. Le mérite de Jésus, comme
nous l’avons vu, est actuellement en cours d’utilisation complètement, nous
étant attribué à nous qui sommes de la maison de la foi, pour notre
justification par la foi. Nous sommes considérés, ou reconnus, comme possédant
les droits et la vie terrestres, perdus par Adam et rachetés par Jésus. Cette
manière d’être considérés, ou justification, nous est confirmée de la part de
Dieu par l’engendrement du saint Esprit à une nouvelle nature, uniquement en
raison de notre vœu de consécration au Seigneur, en vertu duquel nous avons
consacré nos vies, en sacrifiant tous ces intérêts et droits terrestres, comme
Il le fit - marchant sur ses traces, étant baptisés en sa mort, buvant de sa
coupe d’ignominie – participant avec notre Chef au « sang de la
Nouvelle Alliance », par lequel, comme legs ou Testament, la bénédiction
du prix de la rançon doit, au temps convenable, être transmise à l’Israël
naturel – étant entendu que tous les hommes pourront être bénis en devenant de
véritables Israélites, sur le plan humain du rétablissement – en tant que
postérité terrestre d’Abraham – comparée au sable de la mer, en raison de sa
multitude.
Notez, en conséquence, que l’unique prix de rançon, déposé
au Calvaire par notre Seigneur, fut entièrement payé à la Justice, « pour
notre compte », « pour nous », comme cela fut reconnu
à la Pentecôte et depuis, par le saint Esprit répandu sur les serviteurs et les
servantes du Seigneur. Notez aussi que les droits de rétablissement, que nous
utilisons présentement, comme participants au sacrifice de notre Seigneur,
doivent être restitués à la Justice, avant que le Grand Souverain Sacrificateur
puisse présenter de nouveau ce même prix de rançon, au bénéfice du monde, sous
les conditions de la Nouvelle Alliance.
« Vous mourrez comme des hommes », écrit
l’Eternel par le Prophète (Psaume 82 : 7). Trois classes se développent
sous l’Alliance originelle de Dieu conclue avec Abraham – l’Alliance de la Grâce
ou de Sara. 1) le « Petit Troupeau » de sous-sacrificateurs,
membres du Corps du Souverain Sacrificateur. Ceux-ci souffrent avec Lui,
participant à « sa mort », à « sa coupe », étant
« baptisés en sa mort ». 2) la « Grande Multitude »,
dont les membres se sont consacrés à la mort et furent engendrés de l’Esprit,
mais qui, « par crainte de la mort
étaient toute leur vie retenus dans la servitude ». Ceux-ci
doivent mourir, mais non comme parties du Corps de Christ, non comme parties de
son sacrifice. Ils doivent souffrir « la destruction de la chair, afin
que l’esprit (la nouvelle créature) soit sauvé au jour du Seigneur Jésus ».
3) Ceux qui, volontairement, se détourneront de leur consécration au sacrifice,
et la répudieront, doivent mourir de la Seconde Mort. Ceux-ci sont décrits par
St. Paul comme traitant avec mépris celui qui paya le prix de la rançon pour
eux et les accepta comme ses membres, les sanctifiant à part comme
co-sacrificateurs et co-participants de sa gloire, en liaison avec la grande
œuvre de médiation de la Nouvelle Alliance, sous laquelle Israël et le monde
seront bénis.
Toutes ces trois classes, tous ceux dont la justification et
le sacrifice de sanctification furent acceptés par le Seigneur – comme cela est
indiqué par leur réception du saint Esprit, en tant que serviteurs et servantes
– tous ceux-là doivent mourir avant que la Nouvelle Alliance avec Israël et
l’humanité soit scellée. Il leur faut déposer toute justification terrestre et
tous droits terrestres, pour toujours, avant que l’unique prix de rançon puisse
revenir entre les mains de la Justice, au crédit du Souverain Sacrificateur,
pour qu’Il puisse comparaître, avec, en la présence de Dieu, pour faire
propitiation, au moyen de son prix de rançon, pour les péchés de tout le peuple.
Alors, à la clôture de cet âge et à l’ouverture du Millénium, notre Seigneur
qui, comme l’homme Christ Jésus se donna Lui-même comme prix de rançon pour
tous, présentera ce prix « pour tous ». De cette manière,
Il « est la propitiation [l’expiateur – Lexique de Strong] pour
nos péchés [les péchés de l’Eglise], et non seulement pour les nôtres,
mais aussi pour les péchés du monde entier » (1 Jean 2 : 2). Les
expiations sont séparées et distinctes, mais l’unique sacrifice, terminé au
Calvaire, est le prix de rançon au moyen duquel les deux choses doivent être
effectuées.
WT
4518-1909.