1 Rois 21
Le palais d’ivoire du roi Achab – Il
convoita de plus grands jardins – Naboth refusa une grande somme d’argent –
Achab fut vexé – Sa reine commit le meurtre de Naboth – Dieu réprouva le roi
Achab par Elie, l’informant d’une punition – Des applications et des leçons
pour les temps modernes.
« Sachez que votre péché vous
atteindra. » -
Nombres 32 : 23.
Le roi Achab achevait
victorieusement une grande guerre contre les Syriens, qui avaient tenté une
invasion du pays d’Israël. La renommée du roi s’était étendue hors du pays.
Il ressentait peut-être sa propre grandeur. En effet, Achab est considéré comme
un des grands rois d’Israël. Bien qu’il ne fût pas véritablement grand, il
possédait toutefois certains traits de caractère progressistes. Alors que le
roi Salomon se distingua pour être le premier roi à avoir un trône d’ivoire, le
roi Achab revendiqua le fait de posséder un palais d’ivoire. Son splendide
palais avait besoin d’un grand et beau jardin. Son voisin, Naboth, possédait
une vigne avoisinante, qui aurait rendu idéaux les environs du palais.
Des messagers furent envoyés vers
Naboth afin d’en négocier l’achat ; et une belle somme d’argent lui fut
offerte en contrepartie. Naboth, dans son droit, refusa de vendre. Comme la
suite nous le montre, il aurait été toutefois plus sage de sa part de ne pas
faire usage de tous ses droits. La loi juive interdisait, à vrai dire, la vente
d’héritages familiaux ; mais il aurait pu accorder pour un temps un bail
au roi pour le satisfaire et pour son propre profit.
La Bible suggère aux Chrétiens la
sagesse d’être conciliants selon toute voie ne violant pas leur conscience.
Bien qu’ils aient autant de droits que les autres (ou peut-être plus, par le
fait qu’ils soient enfants de Dieu), néanmoins, leur alliance avec le Seigneur
implique qu’ils ne doivent pas vivre seulement pour eux-mêmes, mais être
surtout au service du Seigneur et de leur prochain. Ils sont également avertis
de ne pas s’attendre à une complète justice de la part des autres, bien qu’ils
doivent toujours chercher à agir avec justice envers les autres, en harmonie
avec la Règle d’Or, rendant une pleine mesure bien tassée. Ils doivent réaliser
qu’en suivant cette voie, ils recevront de plus en plus la bénédiction du
Seigneur et que, sous de telles conditions, les épreuves visant au
développement de leur caractère leur seront bénéfiques, en rapport avec le
Royaume à venir.
De tous les personnages représentés
sur les pages de l’histoire, la reine Jézabel, femme d’Achab, ressort
éminemment comme une des plus dénuées de conscience. Remarquant que le roi
Achab semblait abattu, elle lui en demanda la cause. Apprenant la chose, elle
promit au roi de lui donner la vigne de Naboth et lui conseilla, en
conséquence, de revenir à sa bonne humeur. Elle écrivit immédiatement des
lettres au nom du roi Achab, utilisant son sceau royal, et communiqua à
quelques officiels des instructions selon lesquelles, lors d’un jour de jeûne
désigné, durant lequel le peuple s’affligerait devant le Seigneur pour ses
péchés, il serait donné à Naboth une place de grand honneur. Deux hommes
devaient être soudoyés pour se lever alors soudainement, au cours du rassemblement
et accuser Naboth d’avoir maudit Dieu et le roi. Cela fait, les dirigeants
devaient entendre l'accusation et exécuter promptement la sentence.
La loi juive déclarait que tout
blasphème contre le nom de Dieu devait être puni par lapidation. Les témoins,
soudoyés, dénoncèrent promptement Naboth et corroborèrent mutuellement leur
témoignage. Immédiatement, une bande surgit et Naboth fut lapidé à mort en
dehors de la ville.
L'hypocrisie des démarches est
consternante. La proclamation du jeûne était apparemment en l'honneur des lois
de Dieu et de sa justice. La perfidie de la reine rivalise avec toute autre
chose de ce genre consignée dans les pages de l'histoire. La soumission des gouverneurs
à ses ordres démontre quelle sorte de bassesse morale régnait alors.
Le Roi Achab semble avoir été le
bénéficiaire passif de toute cette méchanceté. Il était, néanmoins, la personne
responsable. Sa conduite montre qu'il n'était pas vraiment grand. Les richesses
et le rang ne peuvent pas faire la grandeur, mais seul le caractère le peut. Le
roi était vraiment disposé à tirer profit de la conduite honteuse de son
épouse. En entendant de sa bouche que Naboth était mort, il alla porter ses
regards sur la vigne de Naboth, pour considérer de quelle manière elle pourrait
être adaptée à ses desseins, comme partie du jardin du palais.
Alors qu’il entrait dans le jardin,
il rencontra Elie, envoyé par le Seigneur avec un message de reproche. Le roi
salua le prophète, en disant, « M’as-tu trouvé, mon ennemi ? »
Elie répondit « Je t’ai trouvé, parce que tu t’es vendu pour faire ce qui
est mal aux yeux de l’Eternel ». Alors il informa le roi que le jugement
divin était que là où les chiens avaient léché le sang de Naboth, là aussi des
chiens lécheraient le sang du roi, et que la reine Jézabel aurait un destin
similaire.
Il est à remarquer qu'actuellement,
comme dans le passé, Dieu n’est pas le gendarme du monde pour le protéger de sa
propre condition déchue, de ses appétits, de sa convoitise, etc. Pendant six
mille ans, le Seigneur semble s'être contenté de laisser l'humanité apprendre
ses propres leçons, hormis quand la conduite pécheresse des hommes pouvait
interférer avec l’avancement des grands plans de Dieu. Dans ces cas-là, le
sentiment du Seigneur semble avoir été : « Tu peux aller jusque là,
mais pas plus loin ».
Assurément, la permission accordée à
l'humanité de se faire de grands torts est une manière très pratique
d'inculquer des leçons importantes. Dieu semble ordonner aux anges de ne pas se
retenir plus longtemps, mais de lâcher les quatre vents du ciel, pour
permettre à l'humanité de s'engager, librement, dans une contestation
universelle. Le résultat est une guerre des plus stupéfiantes [il s’agit de la
Première Guerre Mondiale, trad.], appauvrissant toutes les nations qui y sont
engagées, coûtant des millions de vies dans la fleur de l’âge et obligeant à
contracter des dettes, pour le paiement des intérêts qui appauvriront le peuple
pendant de longues années - des dettes qui ne pourront probablement jamais
être payées. La Bible indique qu’après cette guerre viendra une grande
révolution et qu’ensuite on peut s’attendre à l’anarchie. On peut s’attendre à
ce que les vents de contestation, maintenant lâchés, blessent le monde non
freiné par le Tout-Puissant jusqu’à ce que, l’homme étant allé jusqu’à son
extrémité, l'occasion vienne pour Dieu d’établir le Royaume du Messie, en vue
de la bénédiction du monde.
Tout sera changé avec
l'établissement du Royaume de Dieu. Les péchés ne seront plus autorisés pour ensuite
être punis ; mais, en lieu et place, des punitions seront infligées à ceux
qui essayeront de faire le mal, et ce avant qu'ils le fassent. Le Seigneur, en
effet, a fait cette promesse : « Il ne se fera ni tort ni dommage sur
toute ma montagne sainte [Royaume]. » (Esaïe 11 : 9). Dans ce temps
glorieux, toutes les bonnes intentions et tous les bons efforts recevront la
bénédiction de Dieu et élèveront mentalement, moralement et physiquement ceux
qui seront mus par de bons sentiments. Ainsi s’accomplira le texte des
Ecritures déclarant : « Car, lorsque tes jugements s’exercent sur la
terre, les habitants du monde apprennent la justice. » - Esaïe 26 :
9.
Le péché et l'égoïsme sont
pratiquement des termes synonymes. Quand Adam était parfait, à l'image et à la
ressemblance à Dieu, il n’était pas égoïste, mais juste, généreux, aimable,
bienveillant ; ces caractéristiques sont en effet des éléments de la disposition
divine, et l'homme a dû les posséder dans sa ressemblance à Dieu. Le premier
de tous les péchés fut commis par Satan. Ce fut pour favoriser ses desseins ambitieux
et égoïstes qu'il déforma le message divin, contredit le Tout-Puissant, devint
le père du mensonge et le meurtrier d'Adam et de sa race. L’attitude de Mère
Eve fut aussi la conséquence d’un sentiment égoïste qui se développa en elle.
Elle avait soif de connaissance, laquelle, selon les dires du serpent, pouvait
être obtenue en désobéissant à Dieu. La désobéissance du Père Adam ne se fit
pas par ignorance, mais plutôt parce qu'il a cru que sa vie serait plus
heureuse s’il désobéissait et partageait le sort de Mère Eve.
Aujourd'hui, partout où nous
regardons, nous pouvons clairement remonter le tracé de tout péché jusqu’à sa
source, l’égoïsme. La convoitise, c’est l’égoïsme – le péché. Elle est très
répandue parce que tous sont pécheurs. Nos lois cherchent en vérité à nous
protéger dans nos droits légitimes ; pourtant, combien de fois agissons-nous
sans succès en défendant nos droits et en nous protégeant contre ceux qui
voudraient violer injustement la Règle d'Or.
La leçon pour tous est que rien de
moins que la Règle d'Or n'est acceptable aux yeux de Dieu pour quiconque
professe être un de ses enfants. Une seconde leçon est que, tandis que nous
devons rendre justice à tous et nous comporter envers eux selon les exigences
de la Règle d'Or, sans exception aucune, nous ne devons pas toujours exiger la
justice, la Règle d'Or, etc., de la part des autres. Le peuple de Dieu doit
plutôt se considérer comme étant représentant et ambassadeur de Dieu sur
terre, parmi des gens éloignés de Dieu et de son gouvernement. Les enfants du
Seigneur, toujours justes, doivent aussi être généreux et « annoncer les
vertus de celui qui les a appelés des ténèbres à son admirable lumière ».
De même que leur Père céleste est autant généreux que juste, ainsi ses enfants
doivent avoir un caractère semblable et apporter leur aide dans tout qui se
fait en faveur de la justice.