LA FUITE ET LA VISION D’ELIE

 

1 Rois 19 : 8-18

 

 

Jézabel impénitente - Achab la soutient - La vie d’Elie est en danger – Découragé, il s’enfuit - Dieu lui accorda une vision du futur – Le vent, le tremblement de terre, le feu, le murmure doux et léger – La signifi­cation actuelle de ces choses pour la classe de l’Elie antitypique.

 

Après la punition infligée par Dieu, punition qui dura trois ans et demi et qui fut suivie d’une manifesta­tion particulière de la puissance divine contre les re­présentants de Baal, Elie s’attendait à ce que le Dieu véritable et la véritable religion trouvent un certain suc­cès auprès du peuple. Il fut surpris de voir la reine Jé­zabel inchangée, amère et emplie de sentiments de meurtre, et le roi Achab complètement dominé par son influence. Tristement découragé, il prit la fuite. Après un long sommeil qui soulagea sa tension nerveuse, le Seigneur lui envoya par l’intermédiaire d’un ange un message spécial de réconfort et de la nourriture qui suffit pour 40 jours, jusqu’à ce qu’il soit arrivé à la montagne de Dieu, à Horeb.

A cet endroit, Elie traversa un certain nombre d’expériences (littérales ou en vision, nous ne pouvons en être trop certains), au cours desquelles le Seigneur devait se révéler. Il y eut d’abord les vents brisant les rochers ; mais Dieu n’était pas dans les vents. Puis vint le tremblement de terre avec sa force destructrice ; mais Dieu n’était pas dans le tremblement de terre. Ensuite survint le feu dévorant ; mais Dieu n’était pas dans le feu. Enfin vint le murmure doux et léger, que la traduction selon Luther rend par « La voix d’Eden ». Dieu était dans le murmure. Ce murmure Le repré­sentait exactement et véritablement. L’impact de cette narration est encore renforcé chez les étudiants de la Bible lorsqu’ils se rendent compte que toutes ces cho­ses qui apparurent à Elie annonçaient des expériences se rapportant très étroitement à l’église de Christ dans la chair.

Jézabel continue de représenter une forme de piété hautaine et fanfaronne, soutenue par le pouvoir terrestre, représenté par le roi Achab. Cette image nous donne à entendre que le grand bouleversement social et religieux qui eut lieu il y a un siècle n’a ni pro­fondément affecté ni grandement changé l’attitude ex­térieure de l’église nominale et du monde à l’égard de la véritable église du Christ dans la chair, représentée par le prophète Elie. La réforme ne fut que partielle. De grandes institutions continuèrent à soutenir un bon nombre d’erreurs sérieuses du passé. La classe d’Elie passa de nouveau sans être vue du public ; toutefois, elle ne fut pas privée de la communion et de l’harmonie avec Dieu, qui supervisait et pourvoyait à ses besoins de repos et de rafraîchissement spirituel.

Dans cette image, le Mont Horeb, encore appelé «la Montagne de Dieu », représentait avec justesse le royaume du Messie. L’arrivée d’Elie à ce mont repré­sentait le fait que l’Eglise sera dans et sous l’administration du royaume tout en étant encore dans la chair. Bien que les derniers membres de l’église ne participent pas complètement aux honneurs et aux bé­nédictions du royaume avant d’avoir expérimenté le grand «changement » par la résurrection, dont saint Paul parle en 1 Corinthiens 15 : 50-52 : « Nous ne mourrons pas tous mais tous nous serons changés », car « la chair et le sang ne peuvent hériter du royaume de Dieu. »

 

Ce que voit l’Elie antitypique

Les étudiants de la Bible sont nombreux à com­prendre que, d’un point de vue chronologique, le royaume du Messie a commencé dans le monde en 1878, alors que les derniers membres de la classe d’Elie sont encore dans la chair. La Bible n’indique pas clairement le moment où l’ensemble de la classe d’Elie passera au-delà du voile et où le royaume sera inau­guré avec force et grande gloire.

Etant dans cette situation, les étudiants de la Bible reçoivent de l’Eternel une vision spéciale de l’avenir. C’est-à-dire qu’en étudiant la Bible, ils apprennent que le royaume du Messie doit être inauguré durant une période de trouble telle qu’il n’y en a pas eu depuis que les nations existent – et qu’il n’y en aura pas plus tard. (Daniel 12 : 1 ; Matthieu 24 : 21). Ils ont appris que les vents de la dispute, la présente guerre [écrit en 1915, trad.], ont été contenus pendant des années par le pouvoir divin, au temps où le peuple de Dieu a été as­sisté dans l’étude de la Bible, appelée symboliquement le marquage du sceau sur le front des saints (Apoca­lypse 7 : 1-4). Ceux-ci voient les quatre parties du grand programme divin qui introduiront le royaume de Dieu, pour lequel les saints de Dieu prient depuis longtemps, « que ton règne vienne ; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ! » Ils voient que les vents représentent la guerre ; que le tremblement de terre de la vision d’Elie représente une révolution so­ciale de grande ampleur, qui suivra la grande guerre, peut-être en la chevauchant dans le temps. Ils voient qu’à la suite de la révolution, il faudra s’attendre à l’anarchie, symbolisée par le feu, consumant et détrui­sant l’ordre actuel des choses – représentée symboli­quement par saint Pierre comme consumant les cieux ecclésiastiques ainsi que la terre sociale, financière et politique, pour laisser place aux nouveaux cieux, le royaume du Messie, et à la nouvelle terre, société, sur de nouvelles bases approuvées par le royaume. – 2 Pierre 3 : 10-13.

Dieu ne se manifestera dans aucune de ces gran­des expériences qui viennent sur le monde. Ce ne se­ront toutes que de terribles expériences préliminaires, dans le but de préparer l’homme à la voix d’Eden, qui sera entendue plus tard, apportant le message qui sera « le désir de toutes les nations ». L’Eternel mentionne la même voix d’Eden par l’intermédiaire de Sophonie le prophète, disant que c’est d’abord le feu de la jalousie de Dieu qui consumera l’ordre actuel des choses ; et qu’ensuite, après le feu, Dieu donnera « aux peuples des lèvres pures, afin qu’ils invoquent tous le nom de l’Eternel, pour le servir d’un commun accord. » - So­phonie 3 : 8, 9.

 

La vision a commencé à s’accomplir

Les étudiants de la Bible comprennent que ces quatre grandes étapes du plan de Dieu, dépeintes à Elie, ont déjà commencé à s’accomplir – l’actuelle guerre en Europe [écrit en 1915] est le relâchement des « quatre vents des cieux » - les vents de la dis­pute. Inutile de dire que l’on n’a jamais vu auparavant de guerre semblable. Selon des rapports officiels, plus de douze millions d’hommes dans l’armée ont déjà été tués, blessés ou capturés. Le monde s’est préparé à cette guerre pendant quarante ans, se demandant pourquoi elle n’arrivait pas plus tôt. Les journaux ont déclaré année après année qu’elle arriverait sûrement avant l’automne ou avant le printemps. Nous voyons aujourd’hui pourquoi elle a été contenue – l’Eternel a ordonné aux anges de ne pas laisser les vents se dé­chaîner avant que les serviteurs de Dieu n’aient été « marqués du sceau sur leurs fronts. »

Notre Seigneur a clairement annoncé cette appré­ciation intellectuelle du plan de Dieu, disant à son peu­ple vivant aujourd’hui, « Quand ces choses commence­ront à arriver, redressez-vous et levez vos têtes, parce que votre délivrance approche. » Les étudiants de la Bible voient que ces choses commencent avec la guerre actuelle. Ils savent à quoi s’attendre dans le fu­tur proche. Il ne faudrait pas interpréter le fait qu’Elie ait vu ces choses avant d’être enlevé dans le chariot de feu comme signifiant que toutes ces expériences au­ront eu lieu avant que l’église soit enlevée, changée « en un instant, en un clin d’œil », mais plutôt que ces choses ont été montrées à Elie sur la montagne de Dieu comme correspondant à l’inauguration du royaume. Il eut ensuite d’autres expériences avant de partir.

Certains se demandent pourquoi Dieu permet une guerre d’une telle ampleur. La réponse de la Bible est que cette guerre, et toutes les autres expériences que notre race fait de la mort, font partie d’une grande le­çon divine sur l’état excessif de péché. Il n’y a pas de guerre dans les cieux – pas de maladie, de mort, de chagrin, de douleur, d’asile psychiatrique, de sanato­rium, de médecin – parce qu’il n’y a pas de péché en ce lieu. Mais nous connaissons tous ces états terribles sur la terre parce que le péché est entré dans le monde, comme nous le dit la Bible, il y a six mille ans de cela, et parce que la mort est la punition du péché – et non pas le tourment éternel, comme on nous l’enseignait autrefois. « Le salaire du péché, c’est la mort » ; « l’âme qui pèche, c’est celle qui mourra. » (Romains 6 : 23 ; Ezéchiel 18 : 4). La résurrection des morts constitue l’espérance du monde, et repose sur le grand sacrifice que Jésus fit lorsqu’Il mourut pour nos péchés.

 

L’Elie antitypique encouragé

Saint Paul, tout comme Jésus, nous parle de notre jour. Non seulement il le décrit comme un jour de feu symbolique, mais il nous assure également que, pour tous ceux qui font véritablement partie du peuple de l’Eternel, s’ouvriront les yeux de leur compréhension afin qu’ils apprécient où nous en sommes. « Le feu éprouvera ce qu’est l’œuvre de chacun. » Il nous dit que tous ceux qui bâtissent leur foi et leur caractère avec l’or, l’argent et les pierres précieuses de la vérité divine traverseront sains et saufs la terrible épreuve de cette période – « gardés par la puissance de Dieu. » Les autres, qui auront bâti leur foi et leur espérance avec le bois, le foin et le chaume de la tradition hu­maine, en subiront une perte, bien qu’ils puissent être sauvés au travers du feu. (1 Corinthiens 3 : 11-15.) Il nous dit que ce jour viendra sur le monde entier comme un voleur et un filet. « Mais vous, frères, vous n’êtes pas dans les ténèbres, pour que ce jour vous surprenne comme un voleur ; vous êtes tous des en­fants de la lumière et des enfants du jour. » C’est pourquoi, marchons dans la lumière, semblables à des enfants de la lumière. - 1 Thessaloniciens 5 : 1-6.

A l’image d’Elie, découragé jusqu’à ce que l’Eternel lui donne la vision montrant qu’Il serait finalement ré­vélé à travers les vents, le tremblement de terre, le feu et le murmure doux et léger, l’église aussi est découra­gée. Il fut un temps où beaucoup se sentaient décou­ragés, jusqu’à ce que l’Eternel se mît à clarifier le plan divin, selon lequel le royaume du Messie serait inau­guré. En voyant ce plan, les étudiants de la Bible lèvent aujourd’hui la tête et se réjouissent, comme Jésus l’enseigna, sachant que leur délivrance sera inaugurée dans cette grande période de trouble, dont ils ne voient que le commencement.

WT 1915 p5752

 


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