LUTTANT CONTRE DIEU

 

Psaume 105 : 23-36 ; Exode 7 : 11

 

 

« Quiconque s'élèvera sera abaissé, et quiconque s'abaissera sera élevé. » - Matthieu 23 : 12.

 

La pratique de l'injustice fait du tort aux deux parties – à celui qui afflige aussi sérieusement qu’à l'affligé. Si ce principe était généralement reconnu, moins de per­sonnes essayeraient de pratiquer l'injustice et l’iniquité. La Bible rejette particulièrement toutes formes d'ini­quité et soutient la justice, qui n’est qu’une autre ap­pellation du mot vertu. Tous les péchés sont grands et affligeants, dans la mesure où il s’agit d’injustices af­fectant les droits d'autrui. Il ne semble pas y avoir de leçon plus difficile à apprendre, pour les personnes en général, que celle de la justice, résumée brièvement par le Maître dans sa Règle d'Or : « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux… ».

Personne n’est exempté de respecter cette ligne de conduite. L'épreuve vient lorsque l'opportunité se pré­sente de tirer avantage d'autrui. Celle-ci revêt mille formes, mais est toujours la même ; c’est de l'injustice. Elle peut être pratiquée par l'employeur envers un em­ployé, par le père ou la mère envers un enfant, par le mari envers l'épouse, par un voisin envers un ami, ou inversement. Dans tous les cas, cependant, nous pou­vons être certains que celui qui pratique l'injustice souffrira aussi sévèrement, en fin de compte, que celui envers qui il la pratique. Ce principe trouve une illustra­tion puissante dans l'étude d'aujourd'hui.

 

LE COÛT DE L'ESCLAVAGE POUR LES EGYPTIENS.

Les Egyptiens justifièrent par divers prétextes le traitement qu'ils infligèrent aux Hébreux. Ceux-ci deve­naient puissants du fait de leur nombre et pouvaient aider les ennemis de l'Egypte, en cas d'invasion. C’est pourquoi, les Egyptiens voulurent empêcher que leur nombre augmentât. Sans succès sur ce point, ils as­servirent les Hébreux. L'esclavage s'est avéré si satis­faisant et profitable aux Egyptiens, qu’ils ont par la suite pensé qu'ils ne pourraient plus se passer d'escla­ves. C’est la raison pour laquelle, au temps où se pas­saient les événements relatés dans cette étude, les Egyptiens étaient prêts à garder leurs esclaves pres­que à n'importe quel prix.

L'injustice, l'iniquité ont eut une telle emprise sur les Egyptiens que les plaies nécessaires pour l'affranchis­sement des Hébreux étaient sans aucun doute, envers les Egyptiens, une pleine compensation émanant de la justice, l'équivalent des injustices qu'ils avaient prati­quées. Le proverbe suivant est véridique : « Celui qui pèche souffrira » ; d’une façon ou d'une autre, un jour ou l’autre, une juste punition lui sera infligée.

Les plaies égyptiennes étaient miraculeuses d'un point de vue, et non d’un autre. Nous sommes enclins à considérer comme des miracles tout ce que nous n'avons pas expérimenté, et comme normal tout ce qui se situe dans notre sphère d’action. Ainsi, le téléphone et la télégraphie sans fil seraient considérés comme des miracles, si nous n'avions pas la capacité de les reproduire et de savoir comment les faire fonctionner. De même, les fleurs parfaites d’aujourd’hui comparées avec celles de qualité inférieure d’il y a cinquante ans, seraient miraculeuses pour nous, si nous ne connais­sions pas la façon dont leurs améliorations se sont ef­fectuées.

En outre, du point de vue de Dieu, rien n'est mira­culeux, puisque tout est accompli en harmonie avec la sagesse et la puissance divines. Dans la mesure où nous nous familiarisons avec les lois de la nature et discernons comment le Tout-Puissant accomplit certai­nes choses que nous appelions dans le passé miracu­leuses, cela ne devrait pas diminuer notre respect pour la merveille, en tant que telle, ni pour Celui qui l'a pro­duite.

Appliquant ce principe à l'étude d'aujourd'hui, nous constatons que les diverses plaies subies par les Egyptiens peuvent s’expliquer avec plus ou moins de logique, mais le peuple de Dieu devrait d'autant plus vénérer Celui qui exerça cette puissance. On suppose que les dix plaies qui s’abattirent sur les Egyptiens ont couvert une période de dix mois. Évidemment, elles faisaient partie d'une lutte entre les dieux des Egyp­tiens et Jéhovah, le Dieu des Hébreux.

Les Pharaons prétendaient être les représentants du dieu soleil, alors que leurs esclaves Hébreux ado­raient le grand Jéhovah, qui n’était pas vu ni manifesté. Ainsi, quand Moïse, selon les instructions de Dieu, ap­parut devant Pharaon, il lui dit que le Dieu des Hébreux lui faisait savoir que les Israélites devaient sortir d'Egypte pour L'adorer. D’un ton moqueur, Pharaon demanda : « Qui est ce Dieu des Hébreux ? » Cela signifiait qu'il ne Le reconnaissait pas. Il considérait le soleil, dieu des Egyptiens, comme le tout-puissant.

Moïse reçut comme instructions d’accomplir cer­tains signes par lesquels son autorité comme repré­sentant de Dieu devait être reconnue. L'un d'entre ces signes était de jeter son bâton par terre, et il se trans­formerait en serpent. C'était un signe notable, mais Pharaon appela ses magiciens et ils exécutèrent un exploit semblable, ou parurent le faire. Certains pré­sument que ces magiciens ont exécuté un tour com­mun en Inde : hypnotiser un serpent en le rendant ri­gide par catalepsie, de sorte à le rendre semblable à un bâton. Puis, libéré de l'hypnose, il redevient serpent. Nous ne sommes pas sûrs, cependant, que les magi­ciens n'ont pas fait plus que ceci, parce que les autres imitations des œuvres de Moïse, accomplies par Aa­ron, ne peuvent pas s’expliquer par une illusion.

Quelle puissance ont-ils employée ? Nous répon­dons que, selon les Ecritures, il n’y a que deux sources de puissance cachée : la divine et la satanique. In­contestablement, Dieu, depuis des siècles, autorise Satan ainsi que les anges déchus, appelés démons, à exercer une grande puissance. Les phénomènes psy­chiques de l'Inde et, plus récemment, ceux de l’Europe et d’Amérique ne s’expliquent d’aucune autre manière. En disant ceci, nous ne prétendons pas que les mé­diums soient consciemment les serviteurs des esprits mauvais qui se font passer pour des morts. Nous les excusons, plutôt, les considérant comme des person­nes dupées (des aveugles conducteurs d’aveugles) qui amènent de plus en plus de monde sous la puissance de ces esprits mauvais et qui accroissent rapidement le nombre des aliénés qui compte déjà un adulte sur cent.

 

LES EAUX CHANGEES EN SANG.

On suppose que les plaies débutèrent en juin et se terminèrent au mois de mars suivant. La première plaie, le changement de l'eau en sang, était presque aussi miraculeuse que le changement de l'eau en vin, effectué par notre Seigneur aux noces de Cana. Cer­tains pensent avoir trouvé l'explication du miracle. Nous n'avons aucune raison de douter qu'un certain jour nous saurons parfaitement comment Dieu exerça sa puissance, en accomplissant ce prodige, et quel procédé chimique le Seigneur Jésus employa pour changer l’eau en vin. Assurément, le processus est simple, pour ceux qui le connaissent. Tout jus de rai­sins était à l'origine de l'eau, qui subit des change­ments chimiques dans la vigne. Nos chimistes appren­nent de plus en plus les secrets de la nature, et les sa­veurs des fruits sont maintenant produites par ce qui se nomme le processus synthétique. Certains espèrent produire très bientôt, au moyen de ce processus, du lait, l'équivalent complet du lait de vaches, directement à partir de l'herbe.

Des voyageurs nous disent qu'au tout début du printemps, avant les crues, ils ont vu l'eau du Nil aussi rouge que le sang. Cette couleur est produite par quel­ques micro-organismes vivant dans l'eau. Si c'était la méthode que Dieu utilisa pour transformer les eaux d'Egypte en sang, ou pour qu'elles aient l'apparence du sang, le Pharaon avait probablement entendu parler de tels changements précédemment, et le miracle consisterait principalement en la capacité de Moïse et d'Aaron à effectuer le changement subitement, à leur commandement, et ensuite à le faire cesser. L'effet fut suffisamment désastreux, pour que les poissons du fleuve en meurent et que le peuple ne puisse boire l'eau du fleuve. Malgré cela, le Pharaon et sa cour s'obstinèrent à persévérer dans l'injustice et refusèrent de laisser partir les Hébreux.

La deuxième déclaration de l'autorité de Jéhovah, exprimée par l’ordre de libérer les Israélites, s’appuyait sur la menace de la plaie des grenouilles. Et elles sont venues. Partout, la terre grouillait de grenouilles et de crapauds : dans les rues, les champs, les maisons, dans les chambres à coucher et les lits, dans les réci­pients, mêlées à la nourriture, les grenouilles étaient partout. On dit que les grenouilles paraissent parfois en grand nombre en Egypte, mais, apparemment, jamais l'ampleur du nombre n'a été aussi importante qu'à cette occasion. C'était un fait notable. Le Pharaon, durant les périodes de répit, n'était toujours pas convaincu qu'il était en train de combattre contre Jéhovah ; il s'obsti­nait toujours à poursuivre l'esclavage injuste. Ses ma­giciens purent, d'une certaine manière, reproduire les deux premières plaies, mais ils ne firent qu’ajouter à la difficulté. Ils ne pouvaient pas se débarrasser des gre­nouilles. Le Pharaon fut obligé de faire appel à Moïse, en disant : « Supplie le Seigneur, qu'Il emporte les gre­nouilles. »

La troisième plaie était celle des poux. Le Dr. Mer­rins déclara : « Le mot poux se rapporte probablement à des « tiques de la poussière », si communes en Egypte. Cette petite créature s'attache aux victimes, suce leur sang et en quelques heures se dilate de la taille d'un grain de sable à celui d'un pois. En certaines saisons, c'est comme si la poussière même de la terre se soit transformée en poux. Les tas de grenouilles pourrissant étaient inévitablement le lieu de reproduc­tion d'insectes innombrables ». Il cite Monsieur Samuel Baker qui déclara : « J'ai fréquemment vu les endroits secs du désert ainsi infestés par des tiques, au point que la terre semblait vivante du fait de ces vermines, qui sont le plus grand ennemi de l'homme et de la bête ». Le miracle dans ce cas-ci consistait en la pro­duction de ces tiques dans des quantités peu commu­nes et dans des lieux peu communs, non pas simple­ment dans les déserts reculés, mais dans l'ensemble de l'Egypte.

Il est à noter que ces trois premières plaies ont été subies par les Israélites aussi bien que par les Egyp­tiens, mais pour les plaies suivantes, comme Moïse l'avait précisé à l'avance, les Israélites furent épargnés. La terre de Gosen fut protégée.

Dans la plaie des mouches, celles-ci, comme le Psalmiste l'indique dans cette étude, étaient apparem­ment de diverses sortes : moucherons, moustiques, mouches domestiques et mouches bovines. Les pau­vres Egyptiens étaient dans le tourment, souffrant une juste rétribution résultant de leur propre injustice, alors que les Israélites en étaient préservés. Le Pharaon re­vint sur sa décision et déclara : « Je laisserai les Israé­lites partir, mais pas très loin ». Mais quand la miséri­corde de Dieu fit disparaître la plaie, il endurcit son cœur de nouveau. Il douta, après tout, que ce qui arri­vait aux Egyptiens fût un châtiment spécial du Sei­gneur, et refusa de laisser partir les Israélites.

 

LA PESTE BOVINE.

Ensuite vint la peste bovine. C'était une épizootie (le mot anglais est ici murrain, qui vient du latin morior, signifiant mourir) très pénible, une maladie ressem­blant beaucoup à l'épizootie russe, qui entraîna il y a quelques années la contamination et la mort du bétail dans le monde. Les Israélites étaient des éleveurs de bétail et des bergers et pourtant cette épizootie les épargna dans la terre de Gosen, prouvant de ce fait que Dieu s’occupait d’eux, « afin que tu saches que personne, sur toute la terre, n’est semblable à moi ». La perte financière causée par cette calamité dut être très grande.

Ensuite vint la plaie des ulcères et des éruptions de pustules. Imaginez la nation, du roi à son plus humble domestique, affligée de furoncles douloureux !

La septième plaie était un cyclone, une grêle et un feu flamboyant. « L'Eternel fit pleuvoir de la grêle sur le pays d'Egypte. Il tomba de la grêle et le feu se mêlait avec la grêle. » C'était un orage effrayant : « L'Eternel envoya des tonnerres et de la grêle, et le feu se pro­menait sur la terre ». « Il fit pleuvoir de la grêle et le feu se mêlait avec la grêle, [qui était] très grosse ». Leurs récoltes furent détruites, et leurs propriétés endomma­gées.

La huitième plaie consistait en des nuées de saute­relles, et ressembla probablement à la plaie des saute­relles qui, il y a quelques années, provoqua un ravage au Kansas et au Nebraska. D’immenses essaims de sauterelles sont à d'autres moments venus sur l'Egypte en provenance de la Nubie. Ils ont recouvert la terre sur des kilomètres, et parfois jusqu’à une hauteur de 38 centimètres. Inoffensives en elles-mêmes, elles sont un ennemi dont on ne peut se débarrasser. Elles sont susceptibles de manger tout ce qui est vert, avant de s'envoler à nouveau. Au milieu de cette calamité, le Pharaon confessa son péché et demanda pardon. Ce­pendant, quand le danger fut passé, il endurcit encore son cœur pour résister à la voie du Seigneur, celle de la droiture. Le succès de l'injustice et l'espoir d'un bé­néfice futur lui donnèrent le courage d'affronter ce qu'il reconnaissait maintenant comme étant la puissance du Tout-puissant.

La neuvième plaie était celle des ténèbres sur tout le pays. Elle ressembla probablement aux brouillards de Londres, dans lesquels les lanternes servent à peu de chose et qui produisent un arrêt général dans les affaires. Cette obscurité a pu être produite par de la poussière dans l'air, comme certains le croient, ou de mille autres manières que le Tout-puissant put choisir. La terre de Gosen, où les Israélites demeuraient, n’était cependant pas touchée ; ce fut une autre preuve, pour le Pharaon, qu'il avait affaire au Dieu d'Israël.

Profondément impressionné, il céda un peu plus qu'auparavant et offrit de laisser le peuple partir avec les enfants, à condition de laisser tous leurs troupeaux en Egypte. Quand cette proposition fut refusée, il commanda à Moïse de se retirer de sa présence et de ne plus le voir, au risque de la peine de mort.

À cette menace, Moïse répondit calmement : « Tu l'as dit : je ne paraîtrai plus en ta présence. » La plaie suivante, comme Moïse le savait, serait la dernière, à laquelle le cœur dur du Pharaon succomberait.

 

WT 1913 p.5271

 


Retour au sommaire