1 Rois 18 : 16-40
Les
expériences d’Elie sont typiques – Le roi Achab et la reine Jézabel sont
également des types – Trois années et demie de sécheresse préfiguraient mille
deux cent soixante années de sécheresse spirituelle – La prière de foi d’Elie
a amené une averse naturelle – Les prières de foi de l’Eglise ont amené des
averses et une grande réformation.
Notre leçon est intéressante par le simple fait que
nous la trouvons enregistrée dans la Bible, mais l’intérêt des étudiants de la
Bible augmente dès lors qu’ils apprennent qu’Elie n’était pas uniquement un
prophète du Seigneur, mais également un type des expériences terrestres de
l’Eglise. Le livre de l’Apocalypse (2 : 20-25 ; 18 : 7) nous
montre que la reine Jézabel représentait un grand système religieux de cet Age
de l’Evangile qui a fait de grands torts à la Vérité. Achab représentait les
gouvernements mondains. Sa femme représentait un faux système ecclésiastique
chrétien marié à des gouvernements terrestres. Tout comme Achab représentait
les gouvernements mondains prétendant être des royaumes de Christ, de la même
manière, la reine Jézabel représentait, ou typifiait, un faux système
ecclésiastique qui, au lieu de conserver sa pureté comme Eglise vierge de
Christ, se maria ou s’unit à ces systèmes terrestres. Contrairement à cela, la
véritable Eglise vierge de Christ devait rester fidèle à son Seigneur céleste,
attendant sa seconde venue ; et c’est alors que devaient s’accomplir
leurs noces.
Tout comme les prophètes de Baal étaient sous la
protection de la reine Jézabel, ainsi que sous les auspices du roi Achab, de
la même manière, les prêtres et les représentants religieux d’un grand système
ecclésiastique ont été les serviteurs obéissants des grandes institutions
fausses représentées par Achab et Jézabel.
De la même manière, le prophète Elie, dans ses
relations avec Achab, Jézabel et avec tout ce qui concernait Israël, était un
type de la véritable Eglise de Christ dans la chair – de ce côté du voile. Bien
qu’il soit vrai que la véritable Eglise est représentée symboliquement par une
femme, elle est également quelquefois représentée par un homme, lorsque
l’image inclut le Seigneur Jésus-Christ, la tête de l’Eglise.
En Apocalypse, nous trouvons les trois ans et demie
d’expériences d’Elie qui sont cités de manière symbolique – quarante deux
semaines – 1260 jours – trois temps et demie, ou années. (Apocalypse 11 :
2, 3 ; 12 : 6, 14 ; 13 : 5). En Apocalypse, le temps est décrit
de manière symbolique, de sorte que chaque jour de ces trois ans et demi
représente une année, soit une période totale de 1260 ans. Certains érudits
considèrent que cette période a commencé en l’an 539 de notre ère et qu’elle
s’est terminée en l’an 1798 de notre ère, au temps où Napoléon Bonaparte a fait
emprisonner le pape romain à Paris.
Tout comme, durant la période où Elie s’est caché
dans le désert, il n’y avait pas de pluie jusqu’à son retour, et comme nous
l’avons dit précédemment, de la même manière, les expériences de l’Eglise ont
été caractérisées par un manque de pluie, une sécheresse spirituelle, durant
1260 années qui se sont terminées en 1798.
Tout comme aux temps précédant immédiatement la fin
de la sécheresse en Israël, où il y eut de grands combats (dont nous avons déjà
parlé) qui se sont achevés par la victoire du Seigneur, de la même manière,
dans l’histoire de l’Eglise, un grand combat prit place entre le catholicisme
et le protestantisme dans la période définie comme étant la Réformation.
Dans l’image d’Apocalypse, nous voyons l’Eglise,
symbolisée par une femme, conduite dans le désert – disparaissant ainsi des
regards. La femme correspond dans le type à Elie qui a disparu de la vue du
roi, de la reine ainsi que des prophètes de Baal – dans le monde, mais non du
monde. Tout comme Elie a été nourri dans le désert par les corbeaux, de la même
manière, le récit d’Apocalypse nous dit que la femme, la véritable Eglise,
isolée des regards, était néanmoins nourrie spirituellement durant les mille
deux cent soixante années durant lesquelles la famine de nourriture
spirituelle régnait dans le monde.
La classe d’Elie a accompli une œuvre très courageuse
après avoir quitté le désert. Le rafraîchissement spirituel arriva en
abondance. Pendant un certain temps, il aurait pu sembler que la reine Jézabel
avait été vaincue, que la mort de ses prophètes par l’Epée de la Vérité avait
démontré leur erreur, et que la Vérité de Dieu ainsi que son serviteur, Elie,
la véritable Eglise, aurait été placé dans une position d’autorité. Toutefois,
cela n’a pas duré longtemps. Notre prochaine leçon montrera la classe d’Elie
fuyant à nouveau de la puissance de Jézabel.
Plusieurs s’étonnent que de nos jours, en réponse à
une étude sérieuse de la Bible, la Parole de Dieu annonce un si beau message
concernant la Sagesse, la Justice, l’Amour et la Puissance de Dieu – un message
très contraire aux enseignements du passé. « Comment »,
demandent-ils, « est-il possible pour les étudiants de la Bible
d’aujourd’hui d’avoir tellement plus de lumière sur la Parole de Dieu que tous
ceux du passé, bien que ceux-là aient été des étudiants de la Bible tout aussi
zélés ? »
Nous répondons que les mille deux cent soixante
années de sécheresse spirituelle sont une explication. Aux alentours de l’année
300 de notre ère, les évêques chrétiens commencèrent à revendiquer les pouvoirs
des Apôtres et à se prendre pour des évêques apostoliques. Cette revendication
est toujours d’actualité et les évêques de l’église de Rome, de l’église
Anglicane, etc., clament avoir une autorité égale à celle des douze Apôtres,
bien que la Bible annonce le contraire – à savoir que les douze Apôtres
choisis par Jésus (Paul prenant la place de Judas) devaient être les seules
fondations de l’église chrétienne, leurs enseignements étant pleinement en
corrélation avec ceux du Seigneur Jésus. Les Apôtres étaient les messagers
spéciaux de l’Eglise, tant oralement qu’au travers de leurs épîtres. Jésus a
annoncé prophétiquement les événements qui allaient conduire certains à se
faire appeler faussement Apôtres. Voir Apocalypse 2 : 2. Comparer avec 2
Pierre 2 : 1 ; Actes 20 : 30. Cette exaltation des évêques vint
graduellement et gagna beaucoup d’ampleur à cause de l’empereur Constantin qui
convoqua un concile à Nicée en Bithynie, en l’an 325 de notre ère. Ce concile,
sous la direction de l’empereur, a donné naissance au Credo de Nicée,
représentant la foi du peuple de Dieu. Plus tard, ce credo a été présenté au
peuple comme étant la seule foi infaillible et pure. De même, d’autres ajouts
ont été faits à ce credo par les évêques. L’acceptation de ces credo impliquait
le fait que les évêques qui les inventaient avaient le droit, l’autorité et la
révélation divine nécessaire pour cette tâche. Et le peuple, acceptant
graduellement les credo, commençait vraiment à accepter parallèlement la doctrine
de la succession apostolique, qui est devenue partie intégrante du credo.
Depuis le temps où le credo de Nicée a été promulgué
et accepté, en l’an 325 de notre ère, il n’y a pratiquement plus eu d’étude de
la Bible durant plus de douze siècles. Durant tout ce temps, l’étude de la
Bible était considérée inutile, parce que les évêques apostoliques avaient
formulé leurs credo comme étant une pure déclaration de la foi de l’église.
Etudier la Bible aurait signifié étudier comment combattre l’Empereur, les vues
et les enseignements des évêques. En outre, les Bibles, alors écrites sur des
parchemins, valaient une fortune et étaient en la possession de très peu de
personnes. Il était extrêmement rare qu’une personne ait l’éducation nécessaire
pour être en mesure de lire.
Mille deux cents ans après ce premier témoignage des
soi-disant évêques apostoliques nous conduisent à l’année 1526, où l’art de
l’impression était déjà chose commune. En cette année, le professeur Tyndale, ayant préparé son manuscrit, le publia en
Allemagne, à cause de l’opposition du clergé anglais. Il a importé ses Nouveaux
Testaments dans des magasins de Londres où les gens commençaient à les acheter.
Peu étaient en mesure de lire, mais nombreux furent ceux qui se réjouirent
d’organiser des réunions et de louer les services d’un lecteur, afin qu’ils
puissent connaître la Parole de Dieu. En ce temps-là, les allemands apprenaient
par la bouche de Luther et de ses associés des choses nouvelles et différentes
contenues dans le Nouveau Testament.
Les évêques de l’église anglicane avaient entendu
parler de ces Nouveaux Testaments. Sur-le-champ, ils raflèrent l’édition
complète dans les magasins et brûlèrent le tout publiquement, devant la
cathédrale Saint Paul de Londres. Ils craignaient que le peuple s’intéresserait
aux paroles de Jésus et des douze Apôtres divinement inspirés. Eux, qui avaient
usurpé le titre de « Evêques apostoliques, » craignaient
de devenir insignifiants. Ils savaient également que les dix-huit conseils
œcuméniques tenus durant ces mille deux cents ans avaient déclaré être
véritable foi chrétienne beaucoup de choses qui ne sont pas enseignées dans la
Bible, et qu’ils avaient mis de côté un grand nombre de choses qui, elles, y
sont écrites. Ils craignaient que le peuple, devenant des étudiants de la
Bible, se rendrait compte de ces choses et qu’ainsi chavirerait la croyance
générale basée sur les credo, et non sur la Bible.
Nous voyons toutefois que leurs craintes étaient
presque sans fondement. Les enseignements des credo, établis depuis douze
siècles, se sont tellement ancrés dans les esprits des gens que ceux-ci peuvent
lire le contraire dans la Bible sans remarquer la différence ! Cependant,
une grande tendance à l’étude de la Bible naquit en ce temps-là parmi le peuple
britannique. Quelques autres traductions ont vu le jour, jusqu’à ce que les
évêques considèrent recommandable le fait de mettre la Bible à disposition du
peuple, en leur faisant bien comprendre qu’ils avaient toujours soutenu
celle-ci. Là également, ils avertirent le peuple de ne rien essayer de
construire sur la base de la Bible et qui soit en désaccord avec l’enseignement
des soi-disant « évêques apostoliques » contenus dans les credo – les
menaçant le cas échéant de tourments éternels.
L’intérêt à l’égard de la Bible progressant, le roi
Jacques [James] tenta de se rendre populaire en créant un comité préparant la
version anglaise « King James ». Durant les préparatifs, les
catholiques romains, pour ne pas s’avouer vaincus, produirent une version
intitulée : la Bible « Douay » -
toujours en vogue. Celle-ci a également été donnée au peuple, avec la
suggestion que celle-ci était en harmonie avec les credo, et que quiconque
l’interpréterait différemment serait un hérétique qui ne s’arrêterait même pas
au purgatoire mais passerait directement dans les tourments éternels.
C’est ainsi
que Tyndale, et d’autres personnes qui se sont
intéressées à la Bible, ont souffert le martyre, comme ennemis des
« évêques apostoliques, » de leurs credo et institutions. Le conflit
progressa, comme nous l’avons déjà dit, jusqu’en 1799, où la Bible gagna une
grande proéminence. Presque toutes les sociétés bibliques d’aujourd’hui ont été
organisées dans les quinze années après cette date. La période prédite de
sécheresse spirituelle s’étant achevée, une grande pluie spirituelle arrosa le
monde. Néanmoins, comme notre prochaine leçon le montrera, Achab, et plus particulièrement
Jézabel, n’ont pas changés. La vie d’Elie étant à nouveau en danger, celui-ci
s’enfuit dans le désert.
WT 1915 p.5751