LES MERITES DE CHRIST
Le
"MERITE", dans sa signification courante, c'est ce qui rend une
personne digne de récompense, d'estime. "C'est un homme de mérite",
entend-on dire parfois de quelqu'un.
C'est aussi ce
qui rend une action digne d'éloges ou de récompense, comme par exemple un
sauvetage périlleux en mer, ou sur une haute montagne.
Sous ce
rapport, nous pouvons dire que le Seigneur avait du mérite et que personne,
dans l'univers, n'en a jamais eu, ni n'en aura jamais autant que Lui.
L'oeuvre de
sacrifice qu'Il a accomplie sur la croix, pour sauver le monde du péché et de
la mort, est méritoire au plus haut point, ainsi que la fidélité, l'obéissance
et l'humilité manifestées dans les souffrances en cette circonstance. Elle a
rendu le Seigneur "digne de recevoir
la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l'honneur, la gloire, et la
louange" (Apocalypse 5:12). Elle est, et elle restera à tout jamais
l'événement le plus important accompli pour l'homme, au cours de son histoire.
Mais nous
n'allons pas examiner les "MERITES" du Seigneur considérés sous cet
aspect.
Nous allons
les étudier en leur donnant le sens qui leur est attribué quand nous disons que
nos péchés nous sont pardonnés grâce aux mérites de Christ, que les MERITES de
Christ suppléent à nos manquements, à nos imperfections, que ces MERITES
constituent la "ROBE DE JUSTICE" qui nous est attribuée par la foi et
rendent notre sacrifice agréable à l'Eternel.
Ces mérites-là
constituent en fait le sacrifice de Jésus, qui les désigne par son SANG et sa
CHAIR. Il ne s'agit pas du sang qui coulait dans les veines du Seigneur, ni de
la chair de son corps humain, mais de ce que son Sang et sa Chair
représentaient. - Jean 6:51-59.
Ces mérites, comment ont-ils été fournis, et quand ?
Alors qu'Il
était le LOGOS, un être glorieux de nature spirituelle, dans son existence
préhumaine, son Père Céleste Lui demanda s'Il serait d'accord d'aller sur terre
et de devenir un homme en vue du rachat d'Adam et de toute l'humanité, frappés
de la condamnation divine de mort, en raison du péché originel.
Le Logos
accepta. "Me voici,
envoie-moi", répondit-Il. - Esaïe 6:8.
Eut lieu
ensuite la conception miraculeuse dans le sein de Marie, au moyen de l'Esprit
Saint et, à son terme, la naissance de l'enfant Jésus.
Ce fut
apparemment, un enfant semblable aux autres, avec cependant cette grande
différence, c'est qu'Il n'était pas contaminé par le péché, ni sous le coup de
la sentence de mort qui frappait l'humanité.
Ainsi, le LOGOS,
la PAROLE devint-elle CHAIR, un enfant de nature humaine parfaite. Ainsi le
Seigneur fut-Il fait un peu moindre que les anges (Jean 1:14 ; Hébreux 2:9,
version Darby). Un premier pas était fait en vue de la préparation des mérites
de Christ.
Et l'enfant
grandit et se fortifia en esprit. Il grandit en sagesse, en stature et en
grâce, devant Dieu et devant les hommes. - Luc 2:52.
A l'âge de 30
ans, le Seigneur accomplit le pas décisif pour fournir ses mérites.
Il vint se
faire baptiser au Jourdain par Jean-Baptiste et, par son baptême, Il manifesta
son entière consécration pour effectuer la volonté du Tout-Puissant.
Or, cette
volonté était qu'Il s'offrît en sacrifice en vue du rachat de l'homme. Notre
Seigneur remplit les termes de son engagement pendant les trois années et demie
de son ministère terrestre, jusqu'au moment où Il mourut sur la croix, en
s'écriant : "Père ! entre tes mains
je remets mon esprit." - Luc 23:46.
Ayant dit
cela, Il expira. Son sacrifice était accompli. Ses mérites étaient fournis.
L'Agneau Pascal était immolé ; son Sang répandu et sa Chair devenaient
disponibles.
D'une manière
plus précise, que se passa-t-il au moment de sa mort ?
En s'écriant "Père, entre Tes mains je remets mon
esprit", c'est-à-dire "ma vie", le Seigneur s'en remettait
entièrement à Dieu pour ce qui concernait sa résurrection et sa vie future et,
de plus, Il plaçait en dépôt, entre les mains de Dieu, les mérites de son
sacrifice représentés dans son Sang et dans sa Chair.
Et que se
passa-t-il le 3ème jour, lorsqu'Il fut ressuscité ?
L'Apôtre
Pierre nous apprend que Jésus fut rendu vivant comme Esprit --- c'est-à-dire
comme un Etre-Esprit doté d'un corps céleste --- ayant auparavant été mis à
mort quant à la chair, c'est-à-dire comme Etre humain.
Il en résulte
que depuis sa résurrection, le Seigneur ne possède plus la nature humaine, mise
à mort, mais la nature céleste, divine, selon Hébreux 1:3 ; Jean 5:26 et 1
Corinthiens 15:40.
Certains
disent que Jésus, depuis sa résurrection, possède les deux natures : la nature
humaine et la nature céleste. S'Il possède encore la nature humaine, cela
voudrait dire qu'Il aurait toujours besoin de son Sang et de sa Chair pour
Lui-même ; en conséquence, Il ne pourrait offrir ni l'un ni l'autre pour
l'oeuvre de rachat de l'humanité. L'homme ne pourrait plus alors être sauvé ni
obtenir la vie éternelle.
Ce n'est pas
là ce qu'enseigne l'Apôtre Pierre. Il déclare simplement mais clairement, que
Jésus a été mis à mort quant à la chair, ayant sacrifié sa nature humaine pour
sauver l'homme pécheur, et qu'Il a été rendu vivant comme Etre-Esprit,
possédant depuis sa résurrection la seule nature de l'Esprit, tout comme Il
possédait la seule nature de l'Esprit, mais à un degré moindre, au cours de son
existence préhumaine.
Cela ne L'a
pas empêché d'apparaître plusieurs fois dans des corps de chair, après sa
résurrection et avant son ascension.
Il faisait
alors usage d'une faculté toute particulière, celle de la matérialisation, qui
permettait à des êtres-esprits d'apparaître dans des corps de chair, afin de
remplir une mission particulière auprès de certains hommes. --- Genèse 18:2-10
; Hébreux 13:2 ; Juges
13:3-20.
Une fois leur
mission accomplie, ils reprenaient leur corps céleste, dissolvaient, selon
toute probabilité, le corps humain, et disparaissaient de la vue des hommes.
Le Seigneur de
même, pour prouver aux disciples qu'Il était vraiment ressuscité, s'est
matérialisé plusieurs fois. A part la circonstance où Il se montra aux Apôtres
en présence de Thomas, c'était chaque fois dans un corps différent de celui
qu'Il possédait auparavant, et c'était toujours pour un laps de temps
relativement court. Il reprenait ensuite son corps céleste et disparaissait de
la vue des disciples. Un être humain ne peut en effet voir un être-esprit au moyen
de ses yeux physiques.
Le 40ème jour,
Il monta au ciel, et que se passa-t-il ?
Il comparut
devant Dieu pour "nous", c'est-à-dire pour les frères en Christ
appelés à faire partie de l'Eglise, selon Hébreux 9:24.
Et Il imputa,
au bénéfice de l'Eglise, ses mérites mis en dépôt auprès du Père Céleste.
Disons tout de
suite que cette imputation a été faite une fois pour l'Eglise entière de tout
l'Age de l'Evangile. Mais elle s'applique à chaque consacré à partir du moment
où il s'offre en sacrifice, quelle qu'en soit la période : début, milieu ou fin
de l'Age de l'Evangile.
Pour ce qui
est de son Sang, figurément parlant, Il en fit aspersion sur le propitiatoire
de la Justice Divine en faveur de l'Eglise entière des Premiers-nés,
c'est-à-dire du Petit Troupeau et de ceux qui, appelés à faire partie du Petit
Troupeau, accéderont au plan céleste, mais à un niveau inférieur, pour cause de
relâchement, de manque de zèle ou de ferveur, de mondanité, etc., et
constitueront la Grande Multitude mentionnée en Apocalypse 7:14.
C'était montré
dans les sacrifices typiques pour les péchés effectués une fois l'an, le Jour
de Réconciliation par le Souverain Sacrificateur (Lévitique, chapitre 16).
Le sang du
premier sacrifice pour les péchés, celui du taureau, qui représentait le
sacrifice du Seigneur, était introduit dans le "Lieu Très Saint" du
Tabernacle, et aspersion en était faite sur et devant le propitiatoire, sept
fois, par le Souverain Sacrificateur, pour lui-même et pour sa maison.
(Lévitique 16:14-16).
De même Christ
fit-il aspersion de son Sang sur le propitiatoire de la justice divine, dans le
ciel, devant Dieu, pour Lui-même, c'est-à-dire pour les membres de son Corps
---mais pas pour Lui-même individuellement, car Il n'avait pas commis de péché
--- et pour sa maison, la Maison de la Foi, c'est-à-dire la Grande Multitude,
au sens strict.
Notons ici que
ce Sang représente la vie humaine parfaite du Seigneur offerte en sacrifice ou,
en d'autres termes, la mort en sacrifice de l'Etre humain parfait Jésus.
Et quels furent les effets de cette aspersion ?
Nous avons été
lavés de nos péchés dans son Sang, selon Apocalypse 1:5.
Propitiation a
été faite pour nos péchés, comme l'indique l'Apôtre Jean dans sa première
épître, au chapitre 2 et au verset 2. Pour nos péchés : il s'agit des péchés
d'avant notre consécration et du péché originel hérité de nos premiers parents
et qui repose sur chaque membre de la race humaine.
Nous avons été
purifiés de nos péchés, selon Hébreux 1:3.
Nous avons été
libérés de la condamnation à mort qui frappe la race humaine à cause du péché
originel, et les frères d'origine israélite ont été en plus libérés de la
malédiction spéciale, appelée malédiction de la Loi, qui repose sur la nation
juive en raison des transgressions commises à l'égard de la Loi - Galates 3:10.
"Il n'y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux
qui sont en Jésus-Christ" - Romains 8:1.
Et nous sommes
passés de la mort à la vie, de la mort adamique à la vie en Christ, comme
Nouvelles Créatures, et nous en avons une preuve dans notre amour pour les
frères, selon 1 Jean 3:14.
Nous avons été
rachetés à un grand prix, non par des choses périssables, par de l'argent ou de
l'or, mais par le Sang précieux de Christ, comme d'un agneau sans défaut et
sans tache, d'après 1 Corinthiens 6:20 et 1 Pierre 1:18, 19. Nous n'appartenons
donc plus à nous-mêmes, comme l'indique si bien le commentaire de la Manne du 2
Janvier.
Ce précieux
Sang nous purifie également de nos péchés commis après notre consécration, si
nous les confessons et nous en repentons, comme l'indique la 1ère épître de
Jean, chapitre 1, versets 7 à 9.
Tels sont les
effets de l'imputation des mérites du Sang du Seigneur.
Quels sont ceux de l'imputation des mérites de sa
"Chair" ?
D'abord, que
représente la "Chair" de Jésus ?
Elle
représente son humanité parfaite, son droit à la vie humaine parfaite, sa
justice. Ce droit, notre Seigneur ne l'a pas perdu, parce qu'Il n'a pas péché.
Par contre, Il l'a sacrifié en faveur du monde, et en fait bénéficier d'abord
l'Eglise.
Il nous
l'impute en raison de notre foi et de notre consécration, et nous sommes ainsi
considérés comme parfaits aux yeux de Dieu, comme justes. C'est cela la
justification par la foi qui s'opère durant l'Age de l'Evangile, rendant notre
sacrifice acceptable par Dieu.
En vérité,
dans cette justification, les deux facteurs interviennent, et le Sang du
Seigneur (Romains 5:9), et sa Chair.
Le Sang
purifie des péchés et c'est le prix du rachat, la Rançon (1 Timothée 2:5, 6)
qui libère de la mort.
Mais le
prisonnier libéré de la prison de la mort et affranchi de ses péchés, est
encore imparfait, faible.
L'imputation
des mérites représentés par la Chair de Jésus le hausse à la perfection de
l'être humain, le rend juste. Il ne s'agit pas d'une perfection ni d'une
justice absolues et réelles, mais d'une perfection et d'une justice considérées
comme telles. Néanmoins, l'imputation des mérites de Christ est effective, et
nous recevons ainsi notre part du sacrifice du Seigneur, de la Rançon. Notre
sacrifice, qui est en fait le sacrifice de la vie éternelle sur terre que nous
aurions pu obtenir dans le Millénaire, est alors considéré comme parfait,
saint, vivant ; il est agréable à Dieu qui l'accepte en nous engendrant de l'Esprit,
pour une vie céleste, auprès du Seigneur.
Dès lors, nous
sommes de Nouvelles Créatures en Christ Jésus. Les choses anciennes sont
passées, et toutes choses sont devenues nouvelles (2 Corinthiens 5:17).
L'imputation
des mérites représentés par cette "Chair" correspond à l'octroi de
l'habit de noces (Matthieu 22:11, 12). C'est la robe de la justice de Christ
qui recouvre nos imperfections et supplée à nos manquements. Nous en avons
besoin jusqu'au terme de notre course chrétienne, comme d'ailleurs du Sang du
Seigneur.
Cette robe
représente notre justification et, indirectement, notre consécration, car elle
n'est accordée en fait qu'à ceux qui ont répondu à l'appel céleste en se
consacrant au Tout-Puissant.
" ... et ceux qu'Il a appelés, Il les a aussi justifiés",
déclare l'Apôtre en Romains 8:30.
Condition des appelés au cours de l'Age de l'Evangile.
La Nouvelle
Créature, engendrée par l'Esprit Saint reçu à la consécration, doit avoir des
intentions, des pensées, des aspirations bonnes, saintes, pures, parfaites. Une
vie spirituelle se développe en elle.
Mais ses actes
ne peuvent être parfaits, à cause du corps charnel, imparfait dont elle dispose
actuellement.
Toutefois,
comme ce corps imparfait est recouvert de la robe de la justice de Christ,
c'est-à-dire des mérites du Seigneur, de sa justice, ces actes, mêmes
imparfaits sont agréables à Dieu, lorsque l'intention, le coeur a été parfait.
Comme l'indique le commentaire de la Manne du 17 décembre, « nos meilleurs
efforts vers la justice sont agréables à Dieu, lorsqu'ils sont présentés par le
mérite de la justice de Christ, qui nous est imputé par la foi. »
Le Petit Troupeau.
Ces Nouvelles
Créatures ont une tâche importante à réaliser. Il leur faut veiller pour garder
leurs robes immaculées, exemptes de souillures.
Cela ne veut
pas dire qu'elles pourront se conduire d'une manière parfaite, sans jamais
commettre de péchés. C'est chose impossible, déclare l'Apôtre Jean dans sa 1ère
Epître, chapitre 1 et versets 7 et 8, où nous lisons : "Si nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous séduisons
nous-mêmes, et la vérité n'est point en nous ... nous le faisons menteur, et sa
parole n'est point en nous."
Or, chaque
péché est une tache sur notre robe.
Mais les disciples
fidèles, dès qu'ils se rendent compte de la faute, implorent immédiatement le
pardon et demandent l'application du Sang de Christ pour que cette tache soit
enlevée. Ils sont très sensibles sur ce point, très appliqués à purifier ainsi
leur robe de tout péché, ce qui leur permet de la conserver sans tache, ni
ride, ni rien de semblable (Ephésiens 5:27), tout en développant les fruits de
l'Esprit.
La Grande Multitude.
Certains se
lassent au bout d'un certain temps. Moins vigilants sur ce point, ils cessent
petit à petit, de demander pardon pour leurs transgressions. Leurs sens
spirituels s'émoussent et leurs péchés, non enlevés, salissent leurs robes de
plus en plus.
Ceux-là
tombent dans la classe de la Grande Multitude. Ils perdent le prix du Haut-Appel
; mais comme ils n'auront pas mérité la Seconde Mort, ils obtiendront une
récompense moindre sur le plan spirituel. Ils ne seront pas assis sur le trône,
comme le seront les membres du Petit Troupeau (Apocalypse 3:21), mais ils se
tiendront devant le trône (Apocalypse 7:15) et seront au service du Seigneur et
de son Epouse glorifiée. Toutefois, il leur faudra auparavant se ressaisir et
passer par la grande tribulation dont il est question en Apocalypse, chapitre 7
et verset 14, où ils devront laver leurs robes et les blanchir dans le Sang de
l'Agneau.
Dans ce verset
14 de l'Apocalypse chapitre 7, dont nous venons de parler, deux éléments
indiquent que la "Grande Foule" ou "Grande Multitude"
(verset 9), devant passer par la "grande tribulation" (verset 14), a
une destinée céleste. Ce sont les "robes" et le "Sang de
l'Agneau".
La destinée céleste de la Grande Multitude.
Les robes
blanches indiquent qu'il est question de justifiés par la foi sur la base de
leur consécration, par conséquent d'appelés du Haut-Appel en Christ-Jésus
(Romains 8:30 ; Hébreux 3:1).
Non point
qu'il y ait un appel pour faire partie de cette Grande Multitude. Une seule
espérance est attachée à la vocation céleste (Ephésiens 4:4), celle de faire
partie du Petit Troupeau. Mais il y en a qui ne mériteront pas cette
récompense, laissant leurs robes se salir, figurément parlant. Dieu permettra
néanmoins que l'engendrement du Saint Esprit qui demeure et opère en eux
conduise à la naissance de l'Esprit, d'un être-esprit par conséquent, mais d'un
rang inférieur à celui auquel accédera le Petit Troupeau, le Corps de Christ.
Ensuite, il y
a le Sang de l'Agneau. N'oublions pas que les mérites du Sang de l'Agneau ne
sont appliqués à aucune autre classe terrestre au cours de l'Age de l'Evangile,
mais seulement aux appelés, engendrés de l'Esprit Saint.
Ajoutons à ces
deux arguments la place "devant le Trône de Dieu" du verset 15, déjà
mentionnée, et le service "dans son Temple", indiqué dans ce même
verset 15.
Le "Trône
de Dieu" est dans le ciel. Pour être devant ce trône, la Grande Multitude
devra se trouver dans le ciel également.
En ce qui
concerne le "Temple de Dieu", celui-ci est constitué des membres de
l'Eglise (1 Corinthiens 3:16).
Lorsque
l'Eglise sera complétée et jointe au Seigneur au-delà du voile, elle formera le
grand Temple de Dieu dans le ciel (Apocalypse 11:19). Pour servir dans ce
temple, pour être associée à l'Eglise, et à son service, il est évident que la
Grande Multitude devra se trouver là où ce temple se trouvera, à savoir dans
les sphères célestes.
Les mérites de Christ à la clôture de l'Age de l'Evangile.
Viendra le
moment où le dernier membre de l'Eglise aura subi le changement de la Première
Résurrection, comme être-esprit glorieux et aura rejoint tous les autres
membres de l'Eglise auprès du Seigneur.
Viendra aussi
le moment où les membres de la Grande Multitude auront passé par la grande
tribulation, et blanchi leurs robes dans le Sang de l'Agneau. Eux aussi, avec
tous les autres membres de la Grande Multitude de l'Age de l'Evangile entier
seront ressuscités, comme êtres-esprits d'un rang inférieur.
Alors, les
mérites de Christ, représentés dans le Sang et la Chair de Jésus, et imputés à
l'Eglise durant l'Age de l'Evangile, seront LIBERES.
Ils ne seront
plus nécessaires ni aux uns ni aux autres car, alors, les uns comme les autres
n'auront plus besoin de la justice imputée de Christ. Ils posséderont leur
propre justice, celle afférente aux corps célestes parfaits que les uns et les
autres posséderont respectivement. Ils seront tous justes, parfaits, saints.
Un changement de "robe".
Voici une
explication intéressante sur ce point, que l'on trouve dans l'article "The
White Raiment of the Kingdom", en français "Les Vêtements blancs du
Royaume", paru dans la Tour de Garde anglaise du 15 Avril 1915, aux pages
5668 et 5569 de la Réimpression, et commentant le verset 5, du chapitre 3 de
l'Apocalypse.
"L'arrangement
du Seigneur est qu'au terme de notre épreuve, à la fin de la vie présente, tous
les vainqueurs recevront un corps nouveau. Ce corps nouveau sera un corps d'une
pureté effective. De cette manière, comme le déclare l'Apôtre, nous serons
revêtus de notre domicile céleste. Ainsi, notre vêtement sera changé, à partir
d'un vêtement de perfection imputée, notre justification par la foi, en celui
qui représente la perfection effective. A la résurrection, nous recevrons ce
corps d'une pureté inhérente, sans défaut, sans tache, ce qui est représenté
ici par des vêtements blancs." --- Fin de citation.
Soulignons le
changement de vêtements survenant à la fin de la course terrestre des
vainqueurs. Ils quittent la robe de la justification par la foi et libèrent
ainsi les mérites qu'elle représente, pour que ceux-ci soient affectés au
bénéfice du monde.
En lieu et
place, ils sont revêtus de nouveaux vêtements blancs, qui représentent la
justice, la pureté, la sainteté absolues afférentes aux corps célestes qu'ils
reçoivent à la résurrection (Apocalypse 3:5), des corps de nature divine pour
le Petit Troupeau.
Quant aux
membres de la Grande Multitude, ils recevront leurs corps célestes par la
suite, après leur passage par la grande détresse.
En
conséquence, ni les uns ni les autres n'auront plus besoin ni du Sang, ni de la
Chair du Seigneur.
Ces précieux
mérites qui auront, pour ainsi dire, transité par eux, seront disponibles de
nouveau et serviront, cette fois-ci, à l'oeuvre grandiose de régénération de la
famille humaine entière, au cours du Royaume de Christ prochain.
Les mérites de Christ dans le Millénaire.
Alors, le
Seigneur comparaîtra de nouveau devant Dieu et, figurément parlant, Il fera
aspersion de son Sang sur le propitiatoire de la Justice divine, pour les
péchés du monde entier, cette fois-ci.
Cela fut
montré dans les Figures du Tabernacle lorsque, le Jour de Réconciliation chez
les Israélites, le sang du bouc de l'Eternel fut porté dans le
"Très-Saint". Aspersion en fut faite sur et devant le propitiatoire,
mais cette fois c'était pour les péchés du peuple - Lévitique 16:15.
Le sacrifice
du bouc de l'Eternel représentait le sacrifice de l'humanité justifiée des
membres de l'Eglise, le Corps de Christ.
Son sang
figurait le Sang de Christ à double titre : c'était le Sang de Jésus qui
avait passé au travers de son Corps, l'Eglise, au cours de l'Age de l'Evangile.
Et c'était le Sang de Christ parce que le Corps (l'Eglise) appartenant à la
Tête (au Seigneur), son sang est le Sang de la Tête, du Seigneur.
Quel sera
l'effet de l'application de ce Sang au bénéfice du monde ?
Le monde sera
libéré de la condamnation à mort encourue à cause du péché originel. Pour le
péché d'Adam, en lieu et place de la mort adamique, la Justice divine aura la
mort de l'Homme parfait Christ-Jésus. Elle pourra donc relâcher, et elle
relâchera Adam et le monde de la prison de la mort.
En d'autres
termes, le prix du rachat, le Sang de l'Agneau, sera effectivement payé à la
Justice divine pour le monde, et celui-ci, acheté au moyen de ce prix, sera
transféré entre les mains de Christ, le Rédempteur, et Lui appartiendra.
Propitiation
sera faite pour les péchés du monde entier (1 Jean 2:2).
Le monde
pourra alors être réveillé du sommeil de la mort adamique, et il le sera,
conformément aux paroles de l'Apôtre Paul : "Comme
tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ, mais chacun en
son rang." - 1 Corinthiens 15:22, 23.
Ce retour à la
vie s'effectuera progressivement, tout au long du Royaume Messianique, chacun
en son rang.
Le scellage de la Nouvelle Alliance.
L'application du
Sang de Christ, au bénéfice du monde, aura encore un autre effet : celui de
sceller la Nouvelle Alliance qui sera conclue entre Dieu et la nation d'Israël,
et sous laquelle Israël et le monde seront bénis. - Hébreux 8:7-13.
La manière
dont ce scellage s'effectuera est montrée dans la manière dont a été conclue
l'Alliance-type, l'Alliance de la Loi, aux pieds du Sinaï, après la sortie
d'Egypte des Israélites. Nous lisons : "Moïse,
après avoir prononcé devant tout le peuple tous les commandements de la Loi,
prit le sang des veaux (des taureaux, selon Exode 24:5) et des boucs, avec de l'eau, de la laine
écarlate, et de l'hysope ; et il fit aspersion sur le livre lui-même et sur
tout le peuple, en disant : Ceci est le sang de l'Alliance que Dieu a ordonnée
pour vous." - Hébreux 9:19, 20.
L'aspersion du
sang des taureaux et des boucs sur le livre de la Loi constituait
l'inauguration, le scellage de l'Alliance de la Loi ; de même, l'aspersion du
Sang de Christ, le sang de la Nouvelle Alliance (Matthieu 26:28) sur le
propitiatoire de la Justice Divine constituera l'inauguration, le scellage de
cette Nouvelle Alliance qui entrera alors en vigueur.
Lors de
l'inauguration de l'Alliance de la loi, aspersion du sang des taureaux et des
boucs était aussi faite sur le peuple d'Israël. De même, lors de l'inauguration
de la Nouvelle Alliance, figurément parlant, aspersion du Sang de Christ sera
faite sur Israël et le monde entier dans ce sens qu'il sera porté à la
connaissance de tous, que chacun aura le privilège de revenir à la communion
avec Dieu, grâce au Sang de Jésus versé à la croix.
La Chair du Seigneur, véritable Pain du ciel.
Mais, une fois
libérés de la mort et de leurs péchés par le Sang du Seigneur, les hommes
seront encore imparfaits, dans un état mental, moral et physique similaire à
celui qu'ils avaient au moment de leur mort, avec cette exception que les
diverses infirmités humaines auront disparu. - Esaïe 35:5, 6.
Pour parvenir
à la vie éternelle, il leur faudra gravir la pente de l'imperfection et se hisser,
avec l'aide du Seigneur, jusqu'au sommet de la perfection humaine.
Pour ce faire,
il n'y aura qu'un seul moyen : manger le pain du ciel, c'est-à-dire la Chair du
Seigneur, comme le dit le Seigneur Lui-même en Jean, chapitre 6 et verset 51,
en employant le langage hautement figuratif de la Bible : "....le pain que je donnerai, c'est ma chair que je donnerai pour
la vie du monde."
La Chair de
Jésus représente, comme nous l'avons déjà dit, les droits à la vie humaine
parfaite du Seigneur.
Ceux qui
s'approprieront ces droits, en acceptant le sacrifice du Seigneur, ou,
figurément parlant, ceux qui mangeront cette Chair, et obéiront en même temps à
la loi divine alors en vigueur, ceux-là seront rétablis progressivement à la
perfection humaine au cours du Millénaire.
Etant rétablis
à cette perfection, et ayant subi avec succès l'épreuve ultime, après la fin du
Millénaire, ils seront en mesure d'obéir parfaitement à la loi parfaite de
Dieu, et cette obéissance leur garantira la vie éternelle.
Mais sans la
manducation (c'est-à-dire sans le manger) de la Chair du Seigneur, point de
perfection humaine et, sans perfection humaine, point de vie éternelle.
"Celui qui a le Fils, a la vie ; celui qui n'a pas le
Fils de Dieu, n'a pas la vie." - 1 Jean 5:12.
L'eau, la laine écarlate et l'hysope.
Pour clore,
rappelons l'aspersion des Israélites lors de la conclusion de l'Alliance de la
Loi au Sinaï. Trois éléments étaient associés au sang des taureaux et des
boucs, au moyen duquel les Israélites furent aspergés. C'était l'eau, la laine
écarlate et l'hysope (Hébreux 9:19). L'eau représente la Vérité. La laine
écarlate rappelle le Sang de la Rançon. De plus, à la laine se rattachent des
pensées de chaleur, de bien-être, d'amour, de compassion, de bonté, d’entraide.
La branche ou le bouquet d'hysope parle de purification, de purge. Comme ces
symboles sont appropriés ! Combien magnifiquement ils dépeignent l'oeuvre
prochaine de régénération de l'humanité !
L'eau de la
Vérité sera répandue sur la terre entière, annonçant l'amour de Dieu envers
l'homme, amour manifesté par le Sang du Seigneur Jésus, versé à la croix, et
elle mettra l'accent sur l'amour du Seigneur qui a accepté de s'offrir en
sacrifice, pour sauver l'homme du péché et de la mort. Elle les poussera à
L'accepter comme leur Rédempteur, à s'approprier les mérites de son Sang et de
sa Chair. Elle les incitera à copier son amour en s'aimant les uns les autres,
en cultivant en eux la bonté, la miséricorde, la compassion, l'esprit
d’entraide. Elle les encouragera à se purifier de toute souillure mentale,
morale et physique. Bref, elle les encouragera à écouter leur Rédempteur dans
tout ce qu'Il leur dira. Et tous ceux qui L'écouteront, et obéiront au cours de
son Règne, vivront. Mais celui qui ne L'écoutera pas sera exterminé du milieu
du peuple. - Actes 3:22, 23.
Finalité
Finalement, il
restera sur terre une humanité heureuse, louant Dieu pendant toute l'éternité ;
dans le ciel, il y aura une Eglise glorifiée, oeuvrant à tout jamais pour la
gloire de Dieu, sous l'égide de Christ, avec une Grande Multitude
reconnaissante à son service.
Voilà ce que
rendront possible les mérites de Christ ! Précieux mérites !
Notons encore
que si, finalement, la Chair du Seigneur sera absorbée par l'humanité, avec
comme résultat des milliards d'êtres humains exultant éternellement de joie et
de reconnaissance, le Sang de Christ, par contre, restera aspergé à tout jamais
sur le propitiatoire de la Justice divine. En lieu et place de la mort adamique,
entraînée par le péché originel, cette justice retiendra à tout jamais la mort
sacrificatoire de Jésus, représentée par ce Sang, et elle sera satisfaite.
Comme le dit l'Apôtre Pierre, c'est quant à la chair, comme Etre humain
parfait, que le Seigneur Jésus est mort, et Il l'est pour l'éternité. Et s'Il a
été ressuscité le troisième jour, c'est quant à l'Esprit, comme Etre spirituel
glorieux, empreinte de la substance du Père, et cela pour l'éternité. - 1
Pierre 3:18 ; Hébreux 1:3.
Grâces et
gloire soient rendues à Dieu pour le don ineffable de ces précieux mérites, que
comporte le sacrifice de son Fils Unique Bien-Aimé, notre Sauveur et Maître
Jésus-Christ ! -2 Corinthiens 9:15.
Fr. A. D.