ESPERANCE BENIE POUR L’HUMANITE SOUFFRANTE
« Or, nous savons que, jusqu'à ce jour, la création
toute entière soupire et souffre les douleurs de l’enfantement. Et ce n’est pas
elle seulement ; mais nous aussi, qui avons les prémices de l’Esprit, nous
aussi nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l’adoption, la rédemption de
notre corps. » - Romains 8:22, 23.
Ce n’est que
durant un court instant que toute personne réfléchie s’interrogera concernant
la déclaration de l’Apôtre déclarant que la famille humaine dans son ensemble
est une création gémissante. Il n’inclut pas l’Eglise pour des raisons que nous
allons voir, et cependant, il déclare spécifiquement que l’Eglise gémit aussi
dans les conditions présentes. Lorsque nous marchons dans les rues et entendons
les notes de musique qui nous parviennent occasionnellement de lieux publics ou
privés, lorsque nous entendons des rires et voyons les foules se rendant aux
théâtres, expositions, jeux sportifs, etc.., nous sommes de prime abord enclins
à dire qu’il y a une bonne partie de la création qui ne soupire pas beaucoup.
Mais lorsque nous regardons de plus près aux faits, au fur et à mesure qu’ils
nous parviennent au cours de la journée, nous découvrons que la plupart de ces
rires sont hystériques et cachent un revers de larmes, que beaucoup de cette
musique est payée selon des principes commerciaux pour égayer et enthousiasmer
les gens, et qu’une part de celle-ci est tolérée dans le but de noyer les
soucis.
De même, ceux
qui fréquentent des endroits d’amusement y vont, non parce qu’ils sont joyeux,
heureux, mais parce qu’ils sont malheureux. Gémissant en pensée, ils
recherchent de quoi chasser les sombres soucis – de quoi apaiser leurs
désappointements et leurs coeurs attristés. Nous croyons que les expériences de
la vie s’accordent avec nous pour dire que l’enfance est le temps des heures
heureuses et qu’avec l’accroissement des connaissances et des responsabilités,
viennent les soucis, les déceptions, les peines de cœur et les colères sur tous
les humains en général. Rappelons-nous, aussi, que ce que nous connaissons du
monde est, dans nombre de cas, la partie la meilleure, la plus favorable, la
moins accablée.
En regardant
dans la Bible, nous sommes informés au sujet des anges et des joies des cieux,
il nous est permis de comprendre qu’aucune peine n’y pénètre, ni larme, ni
mort. Nous nous demandons : N’est-ce pas le même Dieu qui créa l’homme et
les armées célestes ? Pourquoi donc devrait-il y avoir une si grande
distinction, une si grande différence entre les conditions sur la terre et
celles dans les cieux, au point que notre Rédempteur dut nous enseigner à prier
pour que finalement le Royaume de Dieu vienne sur terre et que sa volonté y
soit faite comme elle l’est dans le ciel ? Pourquoi nous dit-Il qu’à la
résurrection, les fidèles seront comme les anges, qu’ils ne mourront plus
jamais ? Pourquoi ne sommes-nous pas comme les anges maintenant ? Pourquoi
devons-nous mourir ? Pourquoi sommes-nous malades ? Pourquoi sommes-nous
imparfaits mentalement, moralement et physiquement ? Pourquoi sommes-nous
déficients sur le plan de nos forces physiques ? La réponse à ces
questions requiert une sagesse surhumaine. Il doit y avoir une raison, sans
quoi ce même Dieu, juste, aimant, miséricordieux traiterait ses créatures
humaines, ses enfants humains avec autant de bienveillance et de générosité que
ses enfants spirituels. Pourquoi toutes nos bénédictions ne sont-elles que dans
l’espérance, alors que toutes les bénédictions des anges sont actuelles et
présentes ?
Dieu
regarda du haut des cieux et considéra la terre.
Continuant
encore à rechercher des informations, nous interrogeons la Bible concernant la
condition de l’homme, pourquoi cela est-il ainsi, et comment cela est-il arrivé ?
Nous prenons note de la déclaration prophétique mentionnant que Dieu « a regardé des lieux hauts de sa
sainteté ; des cieux l’Eternel a considéré la terre. Pour entendre le
gémissement du prisonnier, et pour délier ceux qui étaient voués à la
mort. » (Psaume 102:19, 20). Ceci est tout à fait conforme à la
déclaration de l’Apôtre, en y ajoutant une explication complémentaire précisant
que le gémissement provient du fait que l’homme est un prisonnier et est sous
la sentence de mort. Mais, quand devint-il un prisonnier ? Quand la
sentence de mort tomba-t-elle sur lui ?
Les Ecritures
répondent que notre race fut vendue au péché, devint l’esclave du péché, et que
les expériences de la souffrance, de la dégradation, de l’imperfection et de la
mort font partie du salaire de cet oppresseur : le péché. L’Apôtre déclare que
« le salaire du péché c’est la mort » et il personnifie le péché et
la mort, les représentant comme de grands monarques qui, maintenant, dirigent
les enfants des hommes. Il déclare que le péché et la mort règnent, et nous
savons en fait, que toute la race est assujettie à ces monarques (Romains 5:14,
21 ; 6:23). La tombe dans laquelle vont les bons et les méchants, est la
grande prison où tous dorment figurativement parlant, attendant le Matin du Jour
Millénaire béni, lorsque le Messie vaincra Satan, celui qui possède la
puissance de la mort, et délivrera les captifs des chaînes du péché et de la
prison de la mort, du Shéol, du Hadès, du tombeau.
Remarquez les
paroles du Sauveur : « Je suis
... vivant ; et j’ai été mort ; et voici, je suis vivant aux siècles des
siècles ; et je tiens les clefs de la mort et du hadès (la tombe) » Apocalypse 1:18. Notez également la déclaration prophétique
dans le même esprit, se référant au Messie et à l’œuvre de son gracieux Royaume
lorsqu’il sera établi. Nous lisons : « Moi,
l’Eternel, je t’ai appelé en justice ; et je tiendrai ta main ; et je te
garderai ; et je te donnerai pour être une alliance du peuple, pour être une
lumière des nations, pour ouvrir les yeux aveugles, pour faire sortir de la
prison le prisonnier, et du cachot ceux qui sont assis dans les
ténèbres. » (Esaïe 42:6, 7). Et encore : « L’Esprit de l’Eternel est sur moi, car l’Eternel m’a oint pour
porter de bonnes nouvelles aux malheureux. Il m’a envoyé pour guérir ceux qui
ont le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la liberté et aux prisonniers la
délivrance. » (Esaïe 61).
Notre Seigneur
prêcha personnellement en se basant sur ce texte et se déclara être Celui-là
même qui accomplirait cette prophétie – qui libérerait notre race de
l’esclavage du péché et de ses liens de la mort. L’assurance de la parole du
Seigneur est que nous avons la sympathie divine, qu’un Sauveur compétent dans
toutes les situations a été donné par le Père Céleste, et que le monde attend
simplement le temps convenable pour Lui d’agir, pour briser ces chaînes, pour
ouvrir la porte de la prison et libérer tous les prisonniers de cette
condamnation.
L’origine
de l’esclavage de l’homme au péché.
Un fait aussi
généralisé, au point d’impliquer chaque membre de la race dans cette condition
d’esclavage du péché et de mort, est une chose très remarquable, et il est
profitable d’écouter attentivement ce que nous donne la Parole de Dieu comme
explication à ce propos. L’Apôtre déclare : « C’est pourquoi, comme par un seul homme le péché est entré dans
le monde, et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort s’est étendue sur tous
les hommes parce que tous ont péché. » (Romains 5:12). Nous reportant
à la Genèse, nous y trouvons que les paroles de l’apôtre y sont abondamment
soutenues par l’histoire d’Adam et de son rejet de la communion divine, y
compris son expulsion d’Eden, afin qu’il puisse ainsi être soumis aux
conditions de mort à cause de sa désobéissance, de son péché. C’est là que débuta
l’esclavage, c’est là que la souffrance et la mort de notre race eurent leurs
débuts. Les paroles du Créateur furent : « Et il te fera germer des épines et des ronces, et tu mangeras
l’herbe des champs. A la sueur de ton visage tu mangeras du pain, jusqu'à ce
que tu retournes au sol, car c’est de lui que tu as été pris ; car tu es
poussière et tu retourneras à la poussière. » (Genèse 3:18, 19).
Rien ne
pouvait être plus simple, plus évident, plus facile à comprendre pour ceux qui
n’avaient pas leur vision troublée par la philosophie humaine et la fumée des
Ages des Ténèbres. Il est manifeste que les gémissements commencèrent avec
Adam, et qu‘ils se poursuivirent jusqu'à ce jour, puisque sa postérité perdait
de plus en plus de la perfection de l’image et la ressemblance à Dieu dans
laquelle Adam fut créé et qu’elle se dégrada de plus en plus mentalement,
moralement, et physiquement jusqu'à aujourd’hui. « Il n’y a point de juste, pas même un seul » ;
aucun n’est parfait ni en parole ni en action. (Romains 3:10). La volonté de
bien faire peut nous animer, comme le suggère l’Apôtre, mais s’en acquitter
comme nous le voulons est une autre chose. Comme il le déclare encore « ... afin que vous ne fassiez point ce
que vous voudriez. » (Galates 5:17). La difficulté est que cette
condition « de mortel » nous a rendu incapables d’accomplir le bien
absolu et nous a rendu faibles quant à la résistance aux tentations de
l’adversaire. L‘explication est suffisante, plus qu’aucune spéculation humaine
ne l’est sur le sujet. Remercions Dieu qu’avec cette explication la Bible met
devant nous l’espérance à laquelle il est fait référence, à savoir l’espérance
de la délivrance de notre race enfermée dans cette prison.
Notre contexte
cite ces faits en disant : « La
création (l’humanité) a été soumise à
la vanité (fragilité, imperfection, faiblesse), non de son plein gré, mais à cause de celui qui l’y a soumise (en
raison de la transgression d’Adam) »
(Romains 8:20). Néanmoins, nous
lisons que cette soumission à la fragilité n’était pas sans espoir, sans une
grande espérance, une bonne espérance, une espérance bénie, et cela, dans la
Bible, s’appelle :
« L’espérance
mise devant nous dans l’Evangile »
Nous prenons
note du contexte qui déclare que, bien que la créature, l’humanité, fut soumise
à la peine, à l’imperfection, à la mort, à cause d’un autre, du Père Adam, elle
n’est pas sans espérance ; car « ...
elle aussi sera affranchie de la servitude de la corruption (la mort), pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu. »
(v. 21). Ceci est une déclaration remarquable, car, notons-le, elle ne se
réfère pas à l’Eglise, à l’Election, au Petit Troupeau, mais à la création, au
monde en général. Est-ce que d’autres textes confirment cette déclaration, que
Dieu envisage finalement de délivrer la famille humaine de l’esclavage du péché
et de la mort, de l’esclavage de la corruption ? Nous répondons :
Oui. Ceci fut la déclaration même des anges proclamée au temps de l’annonce de
la naissance de notre Sauveur : « ...
je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d’une
grande joie. » (Luc 2:10).
De plus, les
Ecritures nous donnent une explication philosophique, non seulement sur la
raison pour laquelle le règne du péché et de la mort a été permis, mais comment
et où leur règne sera aboli et l’humanité délivrée. La déclaration est que le
Seigneur Jésus paya (*) la pénalité pour Adam, et que cet acte oeuvre non
seulement en vue du relèvement d’Adam lui-même de la condamnation divine à mort,
mais aussi de tous ceux qui tombèrent sous la divine condamnation à cause du
péché d’Adam – la création gémissante toute entière. Toutes les Ecritures, en
parlant de la délivrance de la création gémissante, désignent le Messie comme
étant l’Agent Divin réalisant cette libération. Nous avons déjà cité la
déclaration de Jésus et des prophètes sur le fait qu’Il ouvrira les portes de
la prison et qu’Il libérera les prisonniers. Nous nous souvenons aussi des
paroles des anges au sujet de la bonne nouvelle de grande joie qui sera pour
tout le monde, car un Sauveur est né : le Seigneur, le Messie. Ainsi tout au
long des Ecritures, l’espérance de notre race concernant la libération du péché
et de la dégradation en vue de la vie éternelle, repose sur le Messie et sur
son œuvre : Son œuvre de sacrifice qui se termina au Calvaire et son œuvre de
gloire durant l’âge Millénaire, à sa seconde présence.
La
liberté des Fils de Dieu.
Dans le
contexte cité, l’Apôtre déclare que la création gémissante sera encore délivrée
de l’esclavage de la corruption pour avoir part à la liberté des fils de Dieu.
La signification en est claire. La corruption vint sur tous par Adam, la
délivrance de cette corruption doit venir pour tous par le second Adam. Tous
doivent être libérés d’un tel esclavage, toutefois ils peuvent faire usage soit
de cette délivrance, soit des privilèges de liberté. Ceux qui l’emploieront
comme il convient rentreront en harmonie avec le Rédempteur et le Royaume
Céleste, et seront finalement bénis en recevant la vie éternelle. Ceux qui la
rejetteront après avoir entièrement compris sa longueur et sa largeur auront
ainsi choisi pour eux-mêmes la seconde mort. La liberté des fils de Dieu, leur
exemption de la corruption, de la mort est clairement démontrée ici. Les anges
ne sont ni sujets, ni liés par de pareilles corruptions, de pareilles
conditions de mort. Ils sont, en tant que fils de Dieu, dégagés de la
corruption, de cette mort.
Adam, dans sa
perfection originelle, était un fils de Dieu, comme le déclarent les Ecritures
(Luc 3:38), mais il perdit sa filiation, à la fois pour lui et toute sa
descendance, et il reçut à la place la dégradation et l’esclavage à la
corruption. Alors l’espérance pour Adam et pour sa race, en Christ, est d’être
délivré de la puissance du péché et de la mort en vue d’avoir part à la liberté
qui leur est propre comme fils de Dieu. La totalité de l’Age Millénaire, comme
nous le montrent les Ecritures, sera consacrée à cette œuvre de libération de
la famille humaine des divers esclavages, de l’ignorance, de la superstition,
de la faiblesse, de l’hérédité, et de ramener, par le processus du
rétablissement, à l’image et à la ressemblance à Dieu originelles, tous ceux
qui le voudront, et de faire à nouveau d’eux des fils humains de Dieu comme Adam
avant sa chute, et cela avec le gain des expériences nombreuses et utiles
acquises durant les six mille années de chute et aussi durant les mille ans de
relèvement, durant l’Age Millénaire, l’Age de la résurrection.
Notez les
arguments de l’Apôtre sur cette question dans un chapitre précédent conduisant
à notre texte. Après avoir déclaré que le péché entra par la désobéissance d’un
seul homme, et que cela fut communiqué à toute la race, il déclare : « ... ainsi la mort s’est étendue à
tous les hommes, parce que tous ont péché ... à plus forte raison la grâce de
Dieu et le don de la grâce venant d’un seul homme, Jésus Christ, ont-ils été
abondamment répandus sur beaucoup. ... Si donc par l’offense d’un seul, la mort
a régné par lui seul, à plus forte raison ceux qui reçoivent l’abondance de la
grâce et du don de la justice régneront-ils dans la vie par Jésus Christ lui
seul. Ainsi donc, comme par une seule offense la condamnation a atteint tous
les hommes, de même par un seul acte de justice la justification qui donne la
vie s’étend à tous les hommes. Car, comme par la désobéissance d’un seul homme
beaucoup ont été pécheurs, de même par l’obéissance d’un seul beaucoup seront
rendus justes ». (Romains 5:12, 15, 17-19).
Combien claire
et merveilleuse est cette déclaration de l’Apôtre ! Nous sommes étonnés en
constatant combien la véritable signification fut restée si longtemps ignorée.
Nous constatons que nos yeux étaient aveuglés et ainsi retenus par la théorie
non scripturale voulant que lorsque l’Eglise, le « petit troupeau »,
les saints seraient choisis, tout le reste de l’humanité serait condamné à une
éternité de tortures ! Depuis que nous sommes débarrassés de cette erreur,
nos yeux s’ouvrent de plus en plus pour contempler les longueurs, largeurs,
hauteurs et profondeurs du grand plan de salut de Dieu, qui s’occupe d’abord de
l’Eglise durant cet âge de l’Evangile, et ensuite s’occupera de tous les
rachetés (*), tous les enfants d’Adam condamnés pour la désobéissance d’Adam,
et rachetés (Note de la Rédaction : Remarquons que la dernière pensée de frère
Russell relative au paiement de la rançon n’est pas que le prix est déjà payé
en faveur d’Adam et de la race mais plutôt qu’il n’est actuellement qu’en dépôt
entre les mains du Père céleste (Voir Préface du Volume 5 p.IX et Messager
n°3/1999 p.43)) par le précieux sang de Christ, pour être justifiés de leur
condamnation et remis en liberté par le grand Rédempteur lorsqu’Il prendra en
mains propres sa grande puissance et son règne. (Apocalypse 11:15-19).
Pourquoi
attendre si longtemps ?
La question
est fréquemment posée : Pourquoi Dieu attend-Il si longtemps pour apporter ses
bénédictions au monde ? Si le plan de Dieu est vraiment plus élevé et plus
noble que tous les plans et théories des hommes, pourquoi cela n’a-t-il pas
encore été démontré ? Pourquoi n’y a-t-il pas encore de preuves ?
Pourquoi a-t-Il permis que le monde demeure si longtemps dans son esclavage de
péché et de mort, 4000 ans et plus, avant qu’Il n’envoyât le Rédempteur et
presque 2000 ans depuis que le Rédempteur racheta (*) le monde, et cependant,
jusqu’ici une simple poignée de la race a entendu parler du seul nom donné sous
les cieux parmi les hommes, par lequel nous devons être sauvés ? Pourquoi ce
délai ? Cela ne contredit-il pas les affirmations d’amour, de sympathie et
de puissance de Dieu ? S’Il possède l’amour qui languit d’aider, Lui
manque-t-Il la puissance ? Est-Il incapable d’accomplir ses excellents
desseins ? Ou s’Il a la puissance, manque-t-Il d’amour, de volonté ?
Les Ecritures
nous certifient que l’amour de Dieu est sans limite et qu’Il a déjà accompli
une œuvre rédemptrice pour l’humanité au prix de la vie de notre Seigneur
Jésus. Elles nous certifient également que l’amour de Dieu est le même
aujourd’hui qu’il était il y a plus de dix-huit siècles, que sa toute-puissance
attend seulement le temps convenable pour se manifester en vue d’accomplir
totalement la volonté divine et de bénir toutes les familles de la terre, par
le Messie, le Rédempteur.
L’explication
sur le délai est entièrement donnée dans les Ecritures, qui nous assurent
qu’avant que le Plan Divin ne s’étende sur le monde pour le bénir et le
relever, une autre œuvre doit d’abord être accomplie ; que le but de Dieu
de bénir Adam et sa race est une promesse de rétablissement, et que l’Age
Millénaire sera « des temps » ou années de rétablissement, de
relèvement de l’humanité de sa dégradation mentale, morale et physique dans
laquelle elle est plongée depuis plus de six mille années de règne du péché et
de la mort. Ce sera également un temps pour la bénédiction de la terre physique
pour en faire l’habitation convenable pour une race parfaite, le marchepied de
Dieu rempli de la gloire de Dieu.
Mais avant de
faire cela, Dieu avait en vue une œuvre encore plus merveilleuse, c’est-à-dire
la sélection du « Petit Troupeau », de l’Eglise élue, qui au lieu
d’être restaurée à la perfection humaine, démontrera sa loyauté au Seigneur par
son sacrifice personnel, jusqu'à la mort même, et recevra une part avec Christ
dans la première résurrection – un changement de la nature humaine à la nature
céleste, de beaucoup au-dessus des anges, des principautés et puissances, à la
ressemblance de leur glorieux Rédempteur et Tête. Cette œuvre de sélection de
l’Eglise est une chose importante et dure depuis une longue période ; et
ceux qui maintenant ont le privilège de devenir membres de cette Eglise élue et
cohéritiers avec le Rédempteur ne peuvent évaluer ce privilège trop élevé, mais
devraient avec l’Apôtre estimer que toute perte ou sacrifice ne serait que de
la cendre à côté de l’excellence des bénédictions promises.
Nous
aussi nous soupirons.
Revenons à nos
textes et à leurs contextes. Remarquons de nouveau comment l’Apôtre différencie
l’Eglise du monde, et les soupirs de chacun. Il dit de l’Eglise : « Nous aussi nous soupirons en
nous-mêmes, en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps. »
Le monde, sans Dieu et sans espérance, soupire dans le doute et le désespoir,
mais l’Eglise, ayant une bonne espérance comme ancre de l’âme, stable et
inébranlable, étant au-delà du voile (le premier - Trad), ne peut pas se
lamenter de la même manière que le monde.
Mais malgré
toutes nos espérances, toutes nos joies dans le Seigneur, toute la communion
que nous avons les uns avec les autres, nous qui sommes dans ce Tabernacle,
nous soupirons, chargés que nous sommes. Tous nos joyeux avant-goûts du futur
et notre conception réaliste du présent que même toutes les mauvaises choses
concourent ensemble à notre bien, nous préparent à la gloire à venir – tout
ceci ne nous empêche pas, de temps à autre, de ressentir une certaine mesure de
trouble, de tristesse, de découragement dans notre environnement terrestre. Nos
faiblesses physiques, mentales et morales se manifestent par moments si
fortement que comme Nouvelles Créatures, nous ne pouvons agir comme nous le
voudrions ; nous ne pouvons pas exulter dans la tribulation, même si dans
nos coeurs nous pouvons nous réjouir. Ainsi que le suggère l’Apôtre, de temps à
autre, nous sommes « affligés pour
un peu de temps par diverses tentations. » (1 Pierre 1:6). Or, nos
soupirs ne sont pas manifestés extérieurement ou ne devraient pas l’être. Ainsi
que le suggère notre texte « nous
soupirons en nous-mêmes ». C’est un soupir « soumis et
modifié » à cause de la compensation qu’apportent nos espérances
glorieuses.
Remarquons
encore que l’Apôtre montre que bien que tous deux, le monde et l’Eglise,
gémissent, néanmoins ils attendent des choses différentes. Nous attendons la
délivrance de notre corps (non pas « nos corps », au pluriel) ; nous
attendons la libération de l’Eglise en général. Certains membres sont déjà
partis, mais à la fin tout le corps de Christ, qui est l’Eglise, sera au
complet. Alors nous verrons notre Seigneur et nous serons avec Lui et nous
partagerons sa gloire, (nous formerons) une Eglise unie, un corps de Christ
uni, au-delà du voile. C’est pour cela que nous attendons, nous espérons, nous
prions.
Mais le monde,
la création qui soupire, ignore tout du Plan Divin. Ses lamentations ont un
caractère de désespoir ; mais nous pouvons savoir ce que Dieu a réservé pour
l’humanité, même si le monde est aveugle et dans l’ignorance à ce sujet. Nous
savons que par Christ, durant le règne millénaire, toutes les familles de la
terre seront bénies en étant réveillées de la mort, aidées à se relever,
instruites dans la justice et amenées à la vie éternelle ; seuls les
incorrigibles mourront de la seconde mort.
L’Apôtre
déclare aussi que la création gémissante « attend
... la révélation des fils de Dieu. » Nous sommes les fils de Dieu.
Comme l’Apôtre le dit : « ... nous
sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été
manifesté ; mais nous savons que, lorsque cela sera manifesté, nous serons
semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’Il est. » (1 Jean
3:2). Ainsi voyons-nous que l’espérance du monde réside dans l’Eglise
glorifiée, dont la glorieuse Tête est le Rédempteur Lui-même. Lorsque cette
Eglise sera exaltée dans la gloire Millénaire, le temps pour la bénédiction du monde
débutera. Alors la création gémissante sera libérée et aura l’opportunité de
sortir de la corruption de la mort, mentalement, moralement et physiquement et
entrera dans la liberté et la perfection de la vie comme fils de Dieu dont les
privilèges leur ont été assurés par le mérite du sang précieux.
Combien
sommes-nous heureux qu’en cette aurore de la Nouvelle Dispensation, la
véritable lumière jaillit de la Parole Divine aussi bien qu’au travers du
royaume de la nature. Combien sommes-nous heureux de ne plus avoir à penser que
seule l’Eglise bénéficie du salut et que le monde entier est voué à la
condamnation et à la torture éternelle. Combien justes, combien raisonnables,
combien affectueux sont les arrangements divins. Voir ces choses devrait attirer
nos coeurs vers le Seigneur avec un amour reconnaissant, et nous révérerons
avec la plus grande dévotion Celui que nous considérons digne de louanges et
d’adoration.
Cependant,
nous ne pouvons pas nous attendre à voir le monde capable de bien comprendre ces
choses. Ce n’est pas le but Divin qu’ils aient à saisir le Plan. Tout comme le
Maître déclara à ses fidèles disciples du passé et le dit encore à nous : « C’est à vous qu’a été donné le
mystère du Royaume de Dieu, mais pour ceux qui sont dehors tout se passe en
paraboles, afin ... qu’en entendant ils entendent et ne comprennent point
... » En temps voulu, ils entendront et comprendront mais pour l’heure
c’est le temps de l’appel des élus, du perfectionnement des saints.
Nous dont les
oreilles et les yeux ont été bénis par le Seigneur, répondons avec gratitude et
humilité, non pas simplement avec des louanges extérieures dites des lèvres,
mais également avec nos coeurs ; confessons son aimable bonté et sa douce
miséricorde ; que cette appréciation sanctifie de plus en plus nos coeurs et
nous sépare du monde, de ses buts et de son égoïsme. Combattons le bon combat
contre le péché, particulièrement dans nos propres corps mortels, car même si
l’imperfection de notre chair n’est pas retenue contre cette Nouvelle Création,
engendrée de l’Esprit, néanmoins, le fait que nous possédons l’Esprit du
Seigneur devrait nous conduire de plus en plus à désirer la perfection qui est
la chose acceptable à ses yeux, celle qui Lui plaît le plus ; luttons pour cela
dans la mesure de notre capacité, n’espérant pas parvenir à cette perfection,
mais comptant sur le mérite de ce grand Sacrifice Expiatoire offert une fois
pour toutes et suffisant pour les péchés du monde entier.
CTR Sermon 609.