« Malheur
à moi si je n’évangélise pas. » - 1 Corinthiens 9 : 16 (Darby).
Aujourd'hui,
le mot MALHEUR [de l’anglais « WOE », trad.] n’est pas aussi souvent
utilisé qu’il l’était autrefois. C'était un mot commun [il s’agit du mot
« woe », trad.] dans le vieil anglais ; mais nous pensons
qu’une signification lui est
actuellement attachée, qui n'existait pas dans le mot original. Ceux qui lisent
la parabole où le Seigneur parle de « pleurs et de grincements de
dents » semblent avoir presque tous la pensée que ces mots signifient
les tourments éternels. Le mot « malheur », quand il est utilisé dans
la Bible, signifie la même chose pour certains. Aussi, ceux-ci interprètent-ils
notre texte selon la signification suivante : « J'irai aux tourments
éternels si je ne prêche pas l’Evangile ». Cette situation est une
conséquence des credo, des traditions et des coutumes qui proviennent des âges
des ténèbres, du temps où la Bible était interdite au peuple.
Nous
comprenons que l'apôtre voulait dire ici : « Je serais très
malheureux si je ne pouvais prêcher l’Evangile ; ce serait une cause de
grande détresse pour moi. En raison de mon passé de persécuteur et de la grande
miséricorde du Seigneur à mon égard, cela signifierait une perte de sa faveur
et de ses bénédictions, si je m’abstenais de proclamer son message. » Le
contexte semble confirmer cette pensée. Aussi, ce devrait être une grande
détresse pour ceux à qui le Seigneur a accordé l'illumination de sa vérité, si
l'occasion de prêcher ce glorieux Evangile leur était ôtée.
Selon un
point de vue, les paroles de l'apôtre s'appliqueraient seulement au ministère
public de la Parole. D'un autre point de vue, n'importe quelle personne du
peuple consacré à Dieu est un ministre, ordonné pour prêcher ; car
l’ordination signifie la commission, le droit, l’autorisation. Cette commission
pour prêcher l’Evangile est mentionnée par le prophète Esaïe en Esaïe 61 :
1-3. Là, l'Eglise est portée à notre attention par son grand Chef,
Christ-Jésus, représenté comme l’orateur principal. Nous lisons : « L'esprit
du Seigneur, l’Eternel, est sur moi, parce que l’Eternel m'a oint pour apporter
de bonnes nouvelles aux débonnaires ; il m'a envoyé pour panser ceux qui
ont le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la liberté, et aux prisonniers
l'ouverture de la prison, pour proclamer l'année de la faveur de l’Eternel et
le jour de la vengeance de notre Dieu, pour consoler tous ceux qui mènent
deuil, pour mettre et donner à ceux de Sion qui mènent deuil l’ornement au lieu
de la cendre, l'huile de joie au lieu du deuil, un vêtement de louange au lieu
d’un esprit abattu, afin qu'ils soient appelés térébinthes de justice, le plant
de l’Eternel pour qu’il soit glorifié. »
Ici, la
commission de l'Esprit Saint confiée au Messie a été prophétiquement annoncée,
longtemps à l'avance. Les membres du Corps du Messie, qui ont reçu la même
onction au travers de Lui, ont également reçu cette commission pour prêcher
l’Evangile. Si le disciple de Christ apprécie correctement le privilège d'être
un messager de Dieu, un ambassadeur pour Dieu, ce serait en effet un malheur
pour lui s' il ne pouvait proclamer le message, dans la mesure de ses capacités
et selon les occasions.
Il y
en a quelques-uns qui pensent qu'il n'y a pas d’autres manières de prêcher
hormis par un discours public à partir de l'estrade. Mais ceci semble ne pas
être la pensée biblique concernant la prédication. Jésus parlait au peuple au bord de la mer et le
long du chemin ; parfois Il était assis sur le bord d’un puits et prêchait le message du salut ; Il a
prêché à ses disciples au sommet d’une montagne ; parfois, Il se déplaçait
avec eux et parlait. Et il en est de même de nous. Quelle que soit la manière
ou quel que soit le temps dont nous pouvons disposer pour prêcher les bonnes
nouvelles, nous devrions les employer.
Le
terme « Evangile » signifie
« heureuses nouvelles », « bonnes nouvelles ». Nous
devons faire connaître les « bonnes nouvelles de grande joie ». Ceci
peut être fait dans le cours journalier de notre vie, lorsque nous rencontrons
le boucher, le boulanger ou l'épicier, ou nos voisins et amis. Ceci peut être
fait par l’envoi de littérature par la poste ou la distribution d’un tract, d’un livre, ou par
la prédication à partir de l'estrade. Par tous ces moyens, nous prêchons
l’Evangile, faisons connaître les bonnes nouvelles ; car prêcher signifie
simplement faire connaître, et n’a nullement trait à la façon par laquelle la
connaissance est communiquée.
Beaucoup de tracts ne contiennent
aucun Evangile ; ils contiennent des nouvelles de grande misère. Nous ne
souhaiterions pas faire circuler de telles nouvelles ; car plus nous en
répandrions de telles, et moins nous ferions de prédications de l’Evangile.
Nous devons nous rappeler que notre Seigneur Jésus a particulièrement assimilé
l’Evangile au royaume. Par conséquent, nous devrions prêcher les bonnes nouvelles,
l’Evangile du royaume. Cela a été la méthode de Dieu pour rassembler l'Eglise,
et doit être le témoignage rendu au monde. Nous avons encore l'occasion de
faire connaître ce bon message du royaume. La base de cet Evangile est la mort
de notre Seigneur Jésus-Christ comme sacrifice pour les pécheurs, sa résurrection
et son ascension à la droite du Père. La superstructure de cet Evangile est le
salut de l'Eglise et du monde – « de celui qui veut ». Les
bénédictions de Dieu sont toutes au travers de Christ.
Les riches bénédictions de
l’Eternel, tant pour l'Eglise que pour le monde, doivent suivre la seconde
venue de Jésus. Puis l'Eglise doit être glorifiée et élevée ; et le monde
entrera dans l'ère de bénédiction dont Dieu a promis l’arrivée avec le plein
établissement de son royaume.
Celui qui, en conséquence, comprend
ce véritable Evangile et apprécie sa propre ordination à le prêcher, doit
nécessairement se sentir malheureux s'il en est empêché. Certains peuvent
prêcher de plusieurs manières. D'autres peuvent prêcher de presque toutes les
manières. Certains peuvent prêcher de très peu de manières ; mais tous
peuvent prêcher d'une certaine manière. Plus nous prêchons, plus nous devrions
être heureux. Aussi, nous remercions Dieu d’avoir tant d'aides de nos jours -
livres, littérature gratuite, concordances bibliques, etc. Nous les apprécions
grandement et recherchons à en faire un bon usage pour bénir les autres et pour
notre propre édification.
WT 1916 p.5893 haut