LA VERITE PRESENTE EN SIBERIE
« Comme de l’eau fraîche pour une personne
fatiguée, ainsi est une bonne nouvelle venant d’une terre lointaine.»
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Proverbes
25 : 25 –
Au mois de juin passé, j’ai eu l’opportunité de me
joindre aux frères J. L. et A. S., pour rendre visite au
groupe de sœurs en Sibérie, dont nous avons eu connaissance dans les toutes
dernières années.
Après la Convention de la Pentecôte à Vigy, on nous
emmena en Alsace et nous partîmes en autobus de Strasbourg le 22 mai 2002, pour
Cluj Napoca en Roumanie. Le voyage prévoyait, en effet, la participation à la
Convention organisée en Roumanie les 25 et 26 mai de cette année. Il prévoyait
aussi un service à diverses assemblées roumaines et moldaves, pour les frères L.
et S., et roumaines uniquement pour moi, en compagnie, une bonne
partie du temps, du frère J. G. et, plusieurs fois, du frère J. W..
Il prévoyait aussi notre participation aux noces du frère R. C. et de
la sœur G., le 8 juin 2002.
Ce fut le 11 juin, que commença la partie russe du
voyage. Nous prîmes l’avion de Budapest pour Moscou, où nous avions
rendez-vous avec le frère B. et la sœur R. G. des U.S.A., avec le
frère A. L. et la sœur Z. B. d’Ukraine, les traducteurs. Une
sœur, la sœur L. de Moldavie, travaillant temporairement dans les
environs de Moscou, vint nous rejoindre. Et, le jour-même, après changement
d’aéroport, notre groupe de huit personnes s’envolait pour Irkutsk, où nous
arrivâmes tôt, le matin du 12 juin. Nous nous rendîmes dans un hôtel où nous
pouvions accomplir la formalité de l’enregistrement à l’arrivée, et prîmes
douche et petit déjeuner. Dans l’après-midi, nous montions dans le train pour
Tulun, notre destination finale, que nous atteignîmes sept heures après. La
sœur T., qui participa à la Conférence Internationale de Polanica-Zdroj
en août 2000, comme cette année-ci d’ailleurs, nous attendait, avec le minibus
qui devait nous emmener. Un quart d’heure après, nous étions dans son
appartement. Le groupe fut partagé en deux. Une partie logea chez la sœur T.
et l’autre chez la sœur J., voisine de palier baptisée l’année passée.
La communion fraternelle était nouée. Elle allait s’élargir et se consolider
les jours suivants.
Les réunions se faisaient sur invitation des sœurs,
chaque fois en un autre lieu, presque chaque jour de la semaine et toujours
dans la ville de Tulun. En général, le programme journalier comportait un sujet
suivi de questions-réponses. Il y eut une exception. Ce fut un programme de
cinq mini-causeries sur le sujet de l’Appel Céleste, avec possibilité ensuite
de poser des questions.
Ils étaient variés : Le Haut-Appel – L’entrée
par la porte ouverte – Jérusalem, pierre pesante pour toutes les nations – Le
témoignage de l’Esprit – Les mérites du Sang de Christ et les Figures du Tabernacle
– La sombre nuit – Le mariage d’Isaac et de Rebecca, figure des noces de
l’Agneau et de l’Eglise – Esaïe 66 : 7 (le fils né avant les souffrances
de la mère), et 8 (les fils enfantés par Sion à peine en travail) – La
moisson : ses deux parties (Apocalypse 14 : 14-20) – L’action du
Saint Esprit dans l’Age de l’Evangile – Réveille-toi, réveille-toi !
Revêts-toi de force, bras de l’Eternel ! (Esaïe 51 : 9,10) – Le
Jugement éternel (Hébreux 6 : 2) – Quel est le plus grand
commandement ? (Marc 12 : 28-31) – La sixième coupe (Apocalypse
16 : 12-14) – Petites choses dont Dieu se sert.
En voici quelques-unes : Dans quelle plaie sommes-nous ?
Israël aujourd’hui – Ce que nous étudions dans nos assemblées – L’activité des
frères dans nos pays respectifs.
Nous avons rendu visite à une sœur de 94 ans, qui fut
très contente de nous voir. Elle vit dans sa famille. Petite de taille, mais
grande, quant à la foi, elle a l’esprit très vif. Pénétrée d’amour pour Dieu et
pour le Seigneur Jésus, elle aime parler de la Parole de Dieu, se lève
promptement pour réciter des poèmes bibliques profondément ancrés dans son
esprit.
Nous avons aussi été invités par une sœur, avec qui
nous avons parlé de la Vérité et plus précisément des événements présents et à
venir, indiquant la présence actuelle de membres de l’Eglise de ce côté-ci du
voile. – Jean 9 : 4 ; Apocalypse. 13 : 15-17.
Une visite a aussi été rendue dans une école, à la
classe dont s’occupe la sœur Julia, institutrice. Crayons et autre
matériel scolaire ont été distribués, à la grande joie des élèves.
Des tracts en russe, présentant le petit enfant au
milieu des animaux (l’agneau, le loup, le lion, etc.), avec un texte en
conséquence, ont été apportés par nous et remis aux sœurs pour distribution.
Après le repas qui a suivi la réunion du dernier dimanche
de notre séjour, le dimanche 23 juin 2002, certains ont ressenti des
malaises : douleurs au ventre, maux de tête, diarrhées, plus ou moins
accentués. Une sœur a été jusqu’à perdre connaissance. Le médecin a été appelé.
Deux ou trois jours après, cela allait mieux pour chacun.
Nous n’avons pas noté pendant notre présence de
température sensiblement différente de celle que nous connaissons dans la
moitié nord de la France. Cela tient au fait que le climat est modéré d’avril à
septembre, soit pendant cinq mois environ. Parfois le soleil se fait même bien
sentir.
Mais il y a changement à partir de l’automne ;
la température descend de plus en plus, jusqu’à –50°, et cela dure jusqu’au
printemps. Cela n’empêche pas les enfants d’aller à l’école, les bus de rouler,
l’activité économique de continuer. Les gens ont ce qu’il faut pour se couvrir
chaudement.
Il est de sept heures entre Tulun et Paris.
Ils furent échelonnés. La première à partir fut la
sœur L. de Moldavie. Elle nous quitta le dimanche 16 juin, après la
réunion, mais toute l’assemblée et notre groupe de visiteurs la reconduisirent
à la gare. Alors que nous attendions, un aveugle s’approcha, conduit par sa
femme. L. lui remis une pièce, avec un tract, et lui parla, bien
affectueusement, du temps où les aveugles verront, les sourds entendront et où
il n’y aura plus ni larmes, ni cris, ni douleurs, ni maladies et où la mort
même disparaîtra. Il écoutait, s’exprimant de temps à autre ; sa femme
écoutait aussi, faisant également part de ses remarques.
Le jeudi 20 juin, ce fut au tour des G. et du
frère A. L. à lever l’ancre, ceux-là pour les U.S.A. et celui-ci pour
l’Ukraine. Tous, encore, les accompagnèrent jusqu’à la gare.
Et le 26 au soir, le reste de l’expédition plia
bagage pour prendre le train de nuit pour Irkutsk, où l’aurore nous attendait,
de même que l’avion de Moscou qui s’envola peu après 8h00. Et là, à Moscou, la
traductrice Zorianna partit pour Lviv (Ukraine), le frère L.
pour Frankfurt avec continuation, le lendemain, pour les U.S.A., tandis que le
frère S. et moi-même montions dans l’avion de Budapest. Le frère A.
était attendu pour monter dans le mini-bus de Cluj ; en ce qui me
concerne, je continuai sur Roissy-Charles de Gaulle, où je pus encore monter
dans le dernier TGV de Lille-Europe. Mon frère était là. Il me ramena chez moi.
Ainsi se termina notre voyage, avec joie et reconnaissance
envers l’Eternel, notre bon Père Céleste.
Avant de clore, résumons brièvement les informations
recueillies sur la manière dont la Vérité est parvenue à Tulun.
Un frère polonais, habitant en Ukraine, fut brusquement
arraché à son sommeil, avec sa femme, une nuit de l’année 1951. On leur donnait
quinze minutes pour faire leurs valises. C’était pour les déporter en Sibérie,
parce qu’ils croyaient en Dieu, étudiaient sa Parole et le servaient du mieux
qu’ils pouvaient. On les fit venir à Tulun, ville ne paraissant pas trop
éloignée du nord de la Mongolie. Pendant trois ans, il se réunit dans une assemblée
de Baptistes. Il fit savoir ensuite quelles étaient ses convictions bibliques
et énuméra les points sur lesquels il n’était pas d’accord avec leur
enseignement. Il fut exclu de l’assemblée, mais huit baptistes le suivirent,
et le groupe commença à se réunir régulièrement. Ce fut ainsi que se forma la
première assemblée de frères Etudiants de la Bible à Tulun.
Le frère W. et sa femme purent retourner en
Pologne en 1956, suite à des mesures de clémence introduites avec l’avènement
de Gomulka dans les instances dirigeantes polonaises ; il profita de cette
opportunité, mais les autres frères continuèrent à se réunir à Tulun et à
s’édifier dans la très-sainte foi.
Le frère W., quand il arriva à Tulun, apporta
avec lui un Volume 1, une Manne céleste et un Photo-drame. Ces auxiliaires
bibliques ont pu être des exemplaires imprimés en russe du temps de frère Russell
encore. Par la suite, il reçut de son beau-frère de Pologne, par fractions, la
littérature que celui-ci put lui transmettre : articles paraissant dans le
périodique polonais « Straz », ou autres. Ce beau-frère n’était autre
que le frère R. K. de Bialogard en Pologne. Bien connu dans ce pays, il
a terminé sa course terrestre il y a quelques années déjà.
Actuellement, des frères des USA, du Canada,
d’Ukraine, de Roumanie et de Moldavie collaborent pour imprimer en langue russe
des volumes, des brochures et des tracts. Ainsi, ont déjà été fournis :
la carte du Plan des Ages, en grand, pour affichage mural - le tract cité plus
haut (le petit garçon au milieu des animaux) - le Photo-drame de la Création
(1000 exemplaires) - Le Volume 1 (1000 exemplaires), avec traduction récente,
etc.
Les projets d’impression sont : les autres
volumes, et plus particulièrement les volumes 2 et 3 – le programme
audio-visuel « For This Cause » - « C’est pour Cela » -
etc.
Chacun a sa Bible, son livre de cantiques, en langue
russe.
Des frères de Pologne ou d’Ukraine visitèrent cette
assemblée : le frère A. D., le frère H., pour édifier les
membres de cette assemblée lointaine.
D’autres frères vinrent ensuite, apportant
l’enseignement de l’Epiphanie. Leurs visites devinrent régulières, mais leurs
pensées n’étaient pas acceptées par tous, ce qui conduisit, finalement, à une
séparation. Ainsi, aujourd’hui, y a-t-il là-bas deux assemblées, d’environ huit
membres chacune. Ce sont des sœurs, hormis un seul frère que nous avons vu dans
l’assemblée qui nous reçut. Il y a lieu de signaler que, une fois sur place,
nous sommes allés partout où nous avons été invités pour servir ou discuter,
même lorsque l’invitation provenait d’un membre de l’autre assemblée.
La distance est grande, il est vrai, pour voir ces
frère et sœurs, mais le réconfort et l’édification apportés méritent le déplacement,
à n’en pas douter (Psaume 50 : 5). De plus, l’avion permet d’aller loin,
rapidement.
Les salutations des frères de France, de même que
celles des U.S.A., de Roumanie ont été transmises. Elles ont été reçues avec
joie. Les sœurs et le frère transmettent les leurs en retour, avec un cœur
rempli d’amour chrétien, une piété profonde et avec la joie de se sentir
intégrés dans la grande famille de Dieu, par le contact visuel.
A l’exemple de l’Apôtre Paul, prions le Père Céleste
pour qu’Il leur donne, selon la richesse de sa gloire, d’être puissamment
fortifiés par son Esprit dans l’homme intérieur, en sorte que Christ habite
dans leurs cœurs par la foi et afin qu’enracinés et fondés dans l’amour, ils
puissent comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la
profondeur et la hauteur de l’amour de Christ, qui surpasse toute intelligence.
- Selon Ephésiens 3 : 14-19.
Puisse l’amour fraternel nous unir à eux de plus en
plus !